BANQUE RAIFFEISEN LES ORIGINES DU MOUVEMENT

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BANQUE RAIFFEISEN LES ORIGINES DU MOUVEMENT
BANQUE RAIFFEISEN
LES ORIGINES DU MOUVEMENT COOPÉRATIF AU GRAND–DUCHÉ
DE LUXEMBOURG
Le paysage des coopératives se caractérise, au Grand-duché du Luxembourg, par quatre
types de sociétés; la coopérative d’usagers ou de consommation, la coopérative de
production ou d’entrepreneurs individuels, la coopérative de salariés et la coopérative de
crédit et d’épargne. S’il est vrai que ce dernier connut un essor relativement tardif au
Grand-duché, contrairement à ce qui fut le cas dans ses pays voisins, c’est dans le secteur
historique de l’agriculture que les coopératives trouvèrent leurs origines au Luxembourg.
Face à la concurrence des produits d’importation, les agriculteurs luxembourgeois furent
confrontés à une baisse sensible des prix sur le marché européen. Elle les contraignit à
s’adapter à une économie de marché, à se regrouper et à s’organiser pour affronter la
concurrence étrangère. Les premières formes de coopération se sont alors développées
dans les milieux ruraux luxembourgeois. Les associations les plus anciennes sont les
sociétés locales agricoles qui reposent sur le modèle des casinos allemands dont la
vocation était de former des cercles d’étude destinés à informer les agriculteurs et à leur
enseigner les nouvelles techniques de production et poursuivirent ainsi un but premier
social. Au Grand-Duché, c’est à Weiswampach, que fut fondée, le 3 janvier 1875, la
première société locale agricole.
Les autres associations se sont ensuite peu à peu formées pour suivre un but économique
et non plus uniquement social par l’achat en commun de semences et de machines
agricoles permettant ainsi de réaliser de précieuses économies ou de recourir à du matériel
inaccessible autrement. Les sociétés locales agricoles se sont alors progressivement
développées au Luxembourg de sorte que pratiquement toute la population active dans le
milieu agricole adhérait à une telle coopérative.
Pour accroitre leur importance et leur poids tant politique qu’économique, les sociétés
locales agricoles se sont alors réorganisées sous forme de coopératives d’achat et de
machines en se regroupant au sein d’une association nationale, le « Allgemeiner Verband
landwirtschaflicher Lokalvereine. »
Les tentatives de coopération dans le milieu viticole sont similaires à celles du secteur de
l’agriculture et partagent les mêmes motivations de collaboration en vue de s’adapter et
de surmonter ensemble des moments de crise. Bien souvent d’ailleurs, les sociétés locales
le long de la Moselle à l’Est du pays sont autant des sociétés agricoles que viticoles.
C’est ainsi que, suivant le modèle de l’agriculture, les vignerons fondèrent ainsi en 1912
le « Verband der Luxemburger Lokalwinzervereine ».
C’est à la fin de la première guerre mondiale, qu’une situation de crise constituait une
nouvelle fois un terrain favorable au développement et à la propagation de l’idée
coopérative. L’érosion des prix des vins luxembourgeois à cette époque obligea les
exploitations à se concentrer davantage sur la qualité de leurs produits et non plus
seulement sur la quantité produite. Pour ce faire et faisant confiance à l’esprit coopératif,
les vignerons de la région de Grevenmacher fondèrent, en 1921, la cave coopérative du
même nom selon les modalités de la loi de 1900 sur les associations agricoles. D’autres
caves coopératives furent ensuite développées grâce au support de l’Etat qui en fit partie
intégrante de sa politique agricole et viticole.
La constitution des sociétés coopératives nécessitait néanmoins des capitaux. Le besoin de
financement se fit rapidement sentir alors que les banques commerciales se montrèrent
peu sensibles aux problèmes des secteurs agricole et viticole. Ce sont alors les
coopératives de crédit qui firent leur apparition en vue de financer les investissements.
Les initiateurs du mouvement coopératif en matière de crédit se sont attachés à instituer et
à développer une organisation dont la vocation initiale était de doter les secteurs précités
d’une structure de crédit autonome, capable de répondre aux besoins des acteurs
concernés. Parmi ces pionniers figure Joseph – Robert Lenné qui, en 1868, après avoir
pris connaissance des idées de Friedrich Wilhelm Raiffeisen, fut le premier au GrandDuché, à évoquer la nécessité de créer, en milieu rural, une caisse d’épargne et de crédit
revêtant la forme d’une société coopérative. Au Luxembourg, Lenné peut être considéré
comme le père spirituel du mouvement coopératif en matière financière. Sa proposition ne
se concrétisa qu’en 1925 avec la création d’un institut financier en société coopérative, à
savoir les premières Caisses rurales Raiffeisen, et ce malgré l’anti propagande intense
ayant précédé le développement de cette forme d’établissement de crédit au Luxembourg.
La nécessité du développement des Caisses Raiffeisen pour l’expansion de l’agriculture
devenait évidente, c’est en 1926 que le premier institut coopératif, la « Centrale des
Caisses Raiffeisen luxembourgeoises », (appelée aujourd’hui « Banque Raiffeisen ») vit
le jour muni d’un capital dérisoire de 90 francs. Ce n’est pas sans compter l’enthousiasme
des promoteurs du crédit coopératif qui ont su susciter parmi les populations rurales une
expansion rapide des Caisses locales. Très rapidement, le modèle Raiffeisen s’est ainsi
développé de manière qu’en 1970, le réseau comptait 138 Caisses à travers le pays.
L’émergence de nouveaux produits tels que les cartes de paiement accompagnée de
l’installation d’équipements de self-banking, et, plus tard, l’évolution fulgurante du
World Wide Web et la mise à disposition par les banques d’applications « Internet
Banking » ont conduit à un profond changement des habitudes des clients et de leurs
attentes vis-à-vis de leur banquier.
Pourtant, près d’un siècle après sa création, la banque a réussi à perpétuer ses principes
fondateurs tout en accélérant son développement en adaptant son offre auprès de
l’ensemble de la population du Grand-Duché, qu’il s’agisse de clients historiques issus du
monde agricole ou vitivinicole, de clients fidèles de longue date ou encore de nouveaux
arrivants au pays.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, suite à la fusion de nombreuses Caisses, le Groupe Raiffeisen
se compose de 13 Caisses Raiffeisen, disposant chacune de plusieurs points de vente,
ainsi que de 10 agences dépendant directement de la Banque Raiffeisen formant un réseau
de 45 agences au total.
Il est naturellement capital pour la Banque Raiffeisen de faire connaitre et de promouvoir
ce modèle entrepreneurial basé sur la collaboration, afin de lui faire connaitre le même
essor et la même popularité au Luxembourg que dans d’autres pays européens et partout
dans le monde.