Le rapport de symptômes comme outil utile pour la détection du

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Le rapport de symptômes comme outil utile pour la détection du
Perspectives de recherche
Le rapport de symptômes comme outil utile pour la détection du
lymphœdème chez les survivantes du cancer du sein et pour les
intervenants en soins de santé
L’auto -déclaration donne une première appréciation des symptômes du
lymphoedème.
Une manière d’établir un diagnostic de lymphoedème à moindre coût.
Par Mei Fu
Le lymphoedème lié au cancer du
sein (ci-après appelé
lymphoedème) est une
préoccupation omniprésente chez
les survivants du cancer du sein qui
se retrouvent avec un risque à vie
de lymphoedème1. Le
lymphoedème est un syndrome de
gonflement accompagné de
symptômes multiples résultant
d’une obstruction ou d’une
perturbation du système
lymphatique associée au
traitement pour le cancer 2-7, 1. La
peur de voir apparaitre un
lymphoedème de l’extrémité
supérieure avec les symptômes
qui l’accompagnent compte parmi
les facteurs qui contribuent le plus
au stress quotidien des patients
ayant un cancer du sein, avec un
effet négatif sur leur qualité de vie
8
.
sensation de lourdeur, dureté,
rigidité, raideur, douleur, sensation
de serrement, hypersensibilité,
engourdissement, sensation de
brulure, douleur fulgurante/ en
coup de poignard, picotement,
fatigue du bras, faiblesse du bras,
diminution de la mobilité de
l’épaule, du bras, du coude, du
poignet, des doigts [4-7]. On a pu
établir un lien en le fait de ressentir
les symptômes du lymphœdème
et les suites cliniquement
pertinentes et négatives commet
l’invalidité et l’angoisse
psychologique, toutes deux
connues comme facteurs de risque
de mauvaise qualité de vie chez les
survivantes du cancer (QOL) [4-7].
Plus important encore, les
symptômes de lymphœdème
peuvent signaler la présence d’un
début de lymphœdème, à un stade
où les changements ne peuvent
Bien des survivantes du cancer du être détectés à l’aide des mesures
sein souffrent chaque jour de
objective actuelles du volume du
symptômes pénibles liés au
bras ou du niveau de liquide
lymphœdème (ci-après symptômes lymphatique [4,9]. Sans
du lymphoedème) incluant enflure intervention rapide dès le tout
du bras, du sein, de la poitrine,
début de la maladie, le
lymphœdème peut devenir un
problème chronique qu’aucune
intervention chirurgicale ou
médicale ne peut guérir pour le
moment. [10]. La déclaration des
symptômes présents à l’aide d’un
instrument fiable et validé peut
jouer un rôle important dans la
détection du lymphœdème au
cours des visites cliniques à
l’hôpital ou lors des autoévaluations des patientes à la
maison 9, 11-13. D'après les
recherches précédentes,
une augmentation du nombre de
symptômes rapportés par le
patient signale la présence d'un
plus grand volume du bras affecté7.
Une nouvelle étude menée par des
chercheurs de la New York
University examine la validité, la
sensibilité et la spécificité des
symptômes pour la détection du
lymphœdème chez les survivantes
du cancer du sein qui présentent
un risque de lymphœdème.
L’étude, publiée dans Breast
Cancer: Targets and Therapy,
détermine également quel est le
meilleur point de démarcation
clinique pour le décompte des
symptômes. Cet article-ci se veut
un sommaire de cette étude
destiné à aider les survivantes du
cancer du sein ainsi que les
intervenants en soins de santé à
mieux comprendre le rôle des
rapports de symptômes dans la
détection du lymphœdème.
adultes en bonne santé, les
survivantes du cancer du sein
présentant un risque de
lymphœdème, et celles ayant un
lymphoedème. Soixante femmes
adultes en bonne santé, sans
antécédents de cancer du sein ou
de lymphœdème, ont servi de
groupe témoin. Le bras dominant
chez les femmes en bonne santé a
Les chercheurs ont recruté 250
été considéré comme le « bras
participantes adultes avec un
affecté ». Cent quarante huit
lymphœdème dans un centre
survivantes du cancer du sein se
métropolitain pour le cancer et
trouvaient dans le groupe à risque.
dans des communautés de la
Ces femmes avaient terminé leur
région de New York. L’étude a
traitement chirurgical dans les 5
examiné la validité (possibilité de
années qui précédaient leur
faire la distinction entre la
admission dans l’étude et n’avaient
présence et l’absence de
jamais reçu de diagnostic de
lymphœdème à partir de la
lymphœdème. Quarante deux
signalisation de symptômes), la
survivantes du cancer ayant un
sensibilité (taux de cas vrais
lymphœdème ont constitué le
positifs), et la spécificité (taux de
groupe avec un lymphœdème
vrais faux négatifs) des symptômes
connu et le lymphœdème autopour détecter un lymphœdème
rapporté a été confirmé par un
défini comme un volume > 200 mL
examen des dossiers médicaux et
pour le membre affecté (par
par la mesure circonférentielle et
rapport au membre non affecté –
séquentielle des bras qui a révélé >
ed.) en utilisant une mesure
200 mL de différence de volume
circonférentielle séquentielle à
entre le bras affecté et l’autre.
l’aide d’un ruban métrique.
L’étude avait aussi pour objectif de L’instrument
déterminer le seuil clinique le
On a utilisé un instrument d’automeilleur quand au nombre de
déclaration, Breast Cancer and
symptômes pour optimiser la
Lymphedema Symptom Experience
sensibilité et la spécificité de cette
Index, pour mesurer la présence de
méthode dans la détection du
lymphœdème et la détresse
lymphœdème défini comme > 200
psychologique provoquée par les
mL pour le volume du bras.
symptômes du lymphœdème 12-13.
Une étude de trois groupes
Cet instrument présente une
cohérence interne élevée avec un
Les participantes ont été divisées
coefficient alpha de Cronbach de
en trois groupes : les femmes
0.92, ce qui en fait un instrument
fiable pour mesurer les symptômes
liés au lymphœdème, 14, 11-13. La
validité de cette instrument a
également été établie, avec une
validité convergente (r=0.35-0.93),
ce qui indique qu’il peut faire la
distinction parmi les survivantes du
cancer du sein entre celles qui ont
un lymphœdème et celles qui n’en
ont pas, à partir de l’incidence des
symptômes du lymphœdème et de
l’anxiété éprouvée. (P<0.05) 12-13.
Cet instrument évalue les 24
symptômes énumérés au Tableau
1.
Les trois groupes étaient
comparables pour ce qui est de
l’éducation et du statut conjugal.
Cependant, le groupe
lymphœdème comptait un nombre
significativement plus élevé de
femmes sans travail et nonblanches , avec un indice de masse
corporelle significativement plus
élevé, que le groupe de femmes en
bonne santé ou de femmes à
risque. Plus de femmes du groupe
lymphœdème avaient subi des
interventions cliniques comme une
mastectomie, une chimiothérapie
et un curage axillaire.
Les adultes en bonne santé étaient
significativement plus jeunes que
les participantes des groupes à
risque et celles ayant un
lymphoedème. Les survivantes du
cancer du sein ayant un
lymphœdème ont présenté un
nombre significativement plus
élevé de symptômes de
lymphœdème comparé aux adultes
en bonne santé et aux survivantes
à risque. Les symptômes de
lymphœdème le plus fréquemment
rapportés par les survivantes du
cancer du sein ont été une enflure
du bras (100%), une sensation de
serrement (71.4%), de lourdeur
(71.4%), de fermeté (69%), de la
douleur(61.9%), des picotements
(59.5%), une limitation du
mouvement du bras(57.1%), ainsi
qu’une hypersensibilité(52.4%).
L’odds ratio (rapport de cotes)
bivarié, qui mesure le risque ou la
chance d’avoir un lymphœdème
pour chaque symptôme, a été
calculé. On a constaté une
association forte entre le rapport
de cotes et le lymphœdème du
bras dans le cas d’un volume de
bras >200 mL, à l’exception des
symptômes d’enflure du sein et de
la poitrine. Ainsi, seulement 22
symptômes ont été utilisés dans
l’analyse de données. Des 22 odds
ratios restants, des rapports
significatifs (P < 0.05) ont été
obtenus pour tous les symptômes à
l’exception des douleurs en coup
de poignard et de la formation
d’ampoules. Certains symptômes
étaient indicateurs d’un risque de
lymphœdème plus élevé. Par
exemple, les femmes qui ont
rapporté une sensation de lourdeur
ou de fermeté du bras, une
élévation de la température du
bras, la formation de sérome, une
sensation de serrement, une
réduction de la mobilité du bras,
des picotements ainsi qu’une
douleur au bras avaient un risque
de lymphœdème cinq fois plus
élevé que les femmes qui ne
présentaient pas ces symptômes.
De la même façon, les femmes qui
rapportaient des symptômes tels
qu’une réduction de la mobilité des
doigts, du coude, du poignet
avaient plus de quatre fois le risque
de lymphœdème comparé aux
femmes libres de ces symptômes.
Les femmes qui ont rapporté une
douleur au bras avaient environ
deux fois le risque de
lymphoedème des femmes qui
n’avaient pas rapporté ce
symptôme.
tandis qu’un seuil diagnostique de
neuf symptômes permettrait de
distinguer les survivantes à risque
de celles ayant un lymphœdème
avec une sensibilité de 64% et une
spécificité de 80%.
Les observations faites dans cette
étude suggèrent que, malgré les
avancées médicales, le
lymphœdème continue à avoir un
impact négatif important sur la
qualité de vie des survivantes du
cancer du sein. Les patientes ayant
un lymphœdème ont rapporté la
présence de nombreux
symptômes à une fréquence
significativement plus élevée que le
groupe à risque ou le groupe en
bonne santé. Tandis que plus de
recherche sur les causes des
symptômes du lymphœdème
s’impose, cette étude peut
apporter un début d’explication. Il
est probable que l’accumulation du
liquide lymphatique dans le
membre affecté provoque une
sensation de lourdeur, de
serrement, de fermeté ainsi qu’une
douleur ou des picotements dus s à
la pression exercée par le liquide
sur les nerfs. De plus, il se peut que
le liquide lymphatique accumulé
entraine une raideur et une
restriction du mouvement du bras,
de l’épaule, des doigts et du coude.
L’élévation de la température dans
le membre affecté peut s’expliquer
par une inflammation du membre.
Le chercheur a utilisé la méthode
de Youden, analyse statistique qui
aide à déterminer le point de
démarcation optimal pour un test
diagnostique avec des résultats
numériques (comme le nombre de
symptômes) à l’aide d’une courbe
ROC (efficacité du récepteur) 15-16.
La courbe ROC a été construite à
l’aide des données de sensibilité et
de spécificité. D’après cette
méthode le meilleur seuil
diagnostique serait de trois
symptômes aux fins de faire la
distinction entre les participantes
en bonne santé et les survivantes
ayant un lymphœdème, et de neuf
symptômes pour différencier les
survivantes à risque des
survivantes ayant un
lymphœdème. Un seuil
diagnostique de trois symptômes
permettrait de différencier les
survivantes du cancer du sein ayant
Cette étude renforce l’idée que la
un lymphœdème des femmes en
déclaration des symptômes
bonne santé avec une sensibilité de
présents peut servir à détecter le
94% et une spécificité de 97%,
lymphœdème. Étant donné qu’une
intervention précoce mène à des
résultats cliniques supérieurs, les
patientes présentant > 9
symptômes devraient être
évaluées immédiatement et
traitées sans attendre, du fait que
>9 symptômes peut faire la
distinction entre les patientes à
risque et les patientes ayant un
lymphœdème. Cette étude apporte
la preuve que les symptômes
rapportés par les patientes ellesmêmes peuvent vraiment servir à
différentier les patientes ayant un
lymphœdème de celles qui n’en
ont pas, avec une sensibilité et une
spécificité relativement élevées. On
préfère, en général, les tests plus
objectifs aux évaluations de
symptômes subjectifs par les
patientes elles-mêmes. Cependant,
si on considère que les patientes
qui vivent avec un lymphœdème et
ses symptômes connaissent une
détérioration de leur qualité de vie
dans l’ensemble, la perception du
lymphœdème obtenue du point de
vue de la patiente peut être plus
importante que les seules mesures
quantitatives. Pour terminer,
compter les symptômes est une
méthode très efficace et très
économique pour faire un
dépistage parmi les patientes à
risque de lymphœdème élevé. En
moyenne, il faut moins de cinq
minutes aux patientes pour remplir
le rapport de symptômes tandis
que le cout d’impression minime
du questionnaire d’une page rend
ce rapport de symptômes très
facile à utiliser en milieu clinique
ou même pour une auto-évaluation
par les patientes à la maison. En
fait, les chercheurs de cette étude
travaillent actuellement à
améliorer la capacité d’autogestion
des survivantes grâce des
applications mobiles. Une version
électronique et une version mobile
de l’instrument d’évaluation des
symptômes ont été utilisées par
les patientes pour rapporter leurs
symptômes au cours des visites
cliniques et pour évaluer chez elles
le risque de développer un
lymphœdème. La recherche
devrait, à l’avenir, se concentrer
davantage sur des études
prospectives du développement du
lymphœdème parmi les patientes à
risque pour déterminer la valeur
prédictive du rapport de
symptômes dans la détection du
lymphoedème
Tableau 1. Symptômes du lymphœdème et odds ratio pour l’apparition de lymphoedème
SYMPTÔME
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
Enflure du bras
Lourdeur du bras
Fermeté du bras
Élévation de la température
du bras
Formation de sérome
Impression de serrement du
bras
Perte de mobilité du bras
Picotements dans le bras
affecté
Bras douloureux
Perte de mobilité des doigts
Perte de mobilité du coude
Perte de mobilité du poignet
Perte de mobilité de l’épaule
Raideur dans le bras affecté
OUI
N0N
Odds Ratio (un rapport plus élevé indique un
risque plus grand de lymphœdème pour
chaque symptôme
561.00
17.46
10.33
9.07
8.61
7.78
5.86
5.54
5.14
4.56
4.39
4.23
3.84
3.55
15.
Sensation de brulure dans le
2.86
bras affecté
16.
Rougeur du bras
2.47
17.
Engourdissement dans le bras
2.40
affecté
18.
Douleur en coup de poignard
2.12
dans le bras affecté
19.
Hypersensibilité du bras
2.07
affecté
20.
Douleur dans le bras affecté
1.99
21.
Endolorissement du bras
1.44
22.
Formation d’ampoules sur le
0.97
bras affecté
Comme patiente qui avez subi une intervention chirurgicale pour un cancer du sein, si vous répondez
«Oui» seulement pour l’enflure du bras ou bien pour neuf ou plus des symptômes ci-dessus, veuillez
consulter votre médecin immédiatement pour une obtenir une évaluation plus poussée pour le
lymphœdème. N’oubliez pas que le diagnostic et le traitement précoces permettent souvent d’obtenir
un meilleur résultat clinique
Dr. Mei R. Fu (PhD, RN, FAAN) est professeur titulaire agrégé de sciences infirmières à la New York University. Ses
recherches explorent des manières efficaces de faire l’évaluation de symptômes et de susciter des comportements
réducteurs de risque, avec un effet profond et durable sur la pratique clinique nationale et internationale dans la
prise en charge du lymphœdème. Elle a réalisé une étude, couronnée de prix, pour démontrer les effets que peuvent
avoir l’information donnée à propos du lymphoedème sur la cognition, le comportement et les symptômes des
survivantes du cancer.
Jeanna M. Qiu, chercheure-stagiaire; Kavita Rampertaap, RN, BSN; Nardin El-Shammaa, BA, toutes co-auteures et de
la New York University.
Des articles de la revue Pathways, le magazine canadien sur le lymphœdème, ont été traduits et reproduits aves la
permission du Partenariat canadien du lymphœdème (PCL)
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