Hébraïsme et Franc-maçonnerie

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Hébraïsme et Franc-maçonnerie
Université Maçonnique
Hébraïsme et Franc-maçonnerie
Mes Très Chères Sœurs, mes Très Chers Frères, bonsoir! Je suis heureux de vous voir
nombreux venus vous informer, d’abord sur la pensée juive par l’entremise du professeur et
érudit Armand Abecassis, et ensuite sur la surprenante fréquence des termes surtout hébraïques, para-hébraïques et pseudo hébraïques, mais aussi grecs, latins ou d'origine parfaitement inconnue, dans les rituels maçonniques. Notamment dans ceux du Rite Écossais Ancien et Accepté.
Permettez-moi de vous prévenir, au cas où ce serait nécessaire, que j’ai une solide réputation d’enquiquineur et de provocateur et que je ne vais pas faillir à cette réputation ce
soir, même arrivé à un âge canonique. Il se peut donc que vous entendiez quelques opinions
pouvant choquer les âmes sensibles, comme on dit à la télévision, et particulièrement les
personnes Politiquement Correctes. D’avance je vous présente mes plus insincères excuses.
Mais revenons à nos moutons et permettez-moi de commencer en vous avouant
qu’après des décennies de recherches dans le domaine de cette terminologie je ne sais pas
encore comment cela est arrivé exactement, ni quand, ni par l’entremise de qui. Mais je ne
vais pas abruptement finir cette conférence sur cet aveu, car ce serait un peu court et, tout
de même, il y a beaucoup d’autres choses à dire à ce sujet…
Surtout sur la manière dont les rituels se sont construits à leur origine et ont été sans
cesse modifiés au cours de deux à trois siècles, selon le cas, toujours en semblant, ô miracle, conserver les qualités que leurs auteurs ont voulu leur donner.
Définissons d’abord de quoi l’on parle, en sachant, mes chers auditeurs, que vous
n’avez pas encore tous atteint les degrés auxquels ces termes sont utilisés. Ne m’en veuillez
donc pas d’en mentionner quelques-uns aujourd’hui sans jamais dévoiler le grade et le contexte dans lequel ils apparaissent. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait dans mes dictionnaires
successifs sur la terminologie maçonnique.
La première chose qui frappe le chercheur lors d’une telle entreprise est le nombre et la
prépondérance de ces termes. Des mots, des noms propres et des phrases extraites de la partie vétérotestamentaire du Volume de la Loi Sacrée et facilement identifiables. Ceci m'amena à appeler la première édition de mon dictionnaire, basée surtout sur le REAA, "Dictionnaire des hébraïsmes dans le Rite Ecossais Ancien et Accepté".
En effet et en mettant ensemble l’hébreu et l’araméen, tous rites et grades compris, les
hébraïsmes constituent plus de 80% des mots sacrés et de passe, des noms et titres des officiers dans les divers ateliers (comme Ha-Tirshatha par exemple), des devises et des acclamations.
Quelques autres, tirés des Évangiles et notamment de Jean, à qui nous devons le fameux "Amen" chrétien, sont clairement constitués d’expressions hébraïques ou araméennes
idiomatiques et courantes, mais traduites en latin pour leur donner une importance qu’ils
n’avaient pas dans le langage du 1 er siècle de notre ère, ni dans celui d’aujourd’hui, comme
pax vobis ou pax vobiscum, "paix à vous", traduction de l’hébreu ‫עליכם שלום‬, shalom aleikhem, ou "amen dico vobis" en latin, "αληθώς σας λέγω", "alethó̱s sas légo̱", en grec, "ìê
àåîø àðé (ou ‫"תמאב )ןמא‬, "beemeth (ou amen) ani omer lekha" en hébreu, "en vérité" (ou
"croyez-moi)" "je vous le dis" en français, expressions que j’utilisais vingt fois par jour
pendant les années où j’ai vécu à Jérusalem.
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Nous pouvons classer ces hébraïsmes en diverses catégories et, tout d’abord, d’après
leur état et leur origine. Permettez-moi d’expliquer.
A une première catégorie nous pouvons attribuer des mots ainsi que des expressions
facilement reconnaissables, quoique parfois usées par le temps et présentées avec une orthographe (en lettres latines) obsolète. Il n’y a pratiquement jamais de doute quant à leur
signification et à leur symbolisme. Certaines de ces expressions sont tirées des Rois, des
Nombres et des Chroniques et font partie de la légende salomonienne. Parmi ceux-ci je
mentionnerai comme exemples Booz et Boaz, Jachin ou plutôt Yakinne, Débir ou plutôt
Dvir.
Enfin et toujours dans cette catégorie nous avons ceux ayant trait au retour de l’exil babylonien et à la reconstruction du Temple, donc spécifiquement aux livres des Chroniques,
d’Ezra et de Néhémie. Parmi ceux-ci, le mot Ha-Tirshatha déjà mentionné tout à l’heure.
Une seconde catégorie est constituée par des termes et des expressions provenant du
Zohar et d’autres ouvrages majeurs de la Kabala, souvent à travers les traductions et les
spéculations de Khunrath, Cornélius Agrippa, Knorr von Rosenroth et par l’intermédiaire
d’occultistes de salon comme Eliphas Lévi ou Papus. J’y compte notamment les noms des
Séphirot.
Une troisième catégorie est constituée par des mots et des expressions appartenant toujours à la Kabala, mais parfois reconnaissables comme faisant partie de son angélologie et
de sa démonologie tardive. Extrêmement déformés, ils sont souvent très difficiles à tracer et
à identifier.
Une quatrième catégorie est composée, bizarrement, de noms de famille réels du Nord
et Nord-Est de l’Europe, comme par exemple Romvil ou Sterkin. Assez difficile d’imaginer
comment se seraient-ils infiltrés dans des rituels maçonniques.
Une cinquième catégorie enfin est constituée de mots mais surtout de phrases fabriquées de toutes pièces par des hébraïsants approximatifs, reconnaissables à leur mauvaise
syntaxe et à un mauvais choix des mots pour la signification prétendue. Évidemment la
plupart de ces termes qui appartiennent à la quatrième et cinquième catégorie ne proviennent pas de la Bible.
Tout ceci devrait nous permettre d’estimer la période approximative à laquelle les
termes ont été absorbés dans les rites et rituels, donc de leur ancienneté et de leur importance relative, traditionnelle et symbolique, dans le cadre de ces derniers.
Les expressions purement bibliques, qu’elles aient trait aux événements de l’époque du
déluge, de la Tour de Babel, de la construction ou de la reconstruction du Temple, ont pour
la plupart des caractéristiques communes: elles présentent des traces d’usure similaire, des
déformations spécifiques dues à l’évolution de l’orthographe dans divers pays européens,
tout en conservant leur sens d’origine. Mais, surtout, ces expressions sont présentes dans
des rituels anciens et même dans certaines traditions opératives.
Il va sans dire que ces faits renforcent la position de ceux qui aimeraient faire remonter
l’ascendance de la franc-maçonnerie (qui n'est qu'imitative et certes pas leur descendante
directe ou indirecte) à des confréries de type compagnonnique des premiers siècles de notre
ère et même avant. Malheureusement pour eux, nous savons aujourd’hui que cette imitation
est allée en sens inverse aussi, de la franc-maçonnerie vers le Compagnonnage, et qu’elle
est récente, datant du XIXème siècle.
Il y a eu d’abord des termes isolés d’origine Zoharique, jamais de phrases ou d’idées
complexes. Il est aisé de poser une limite supérieure dans le temps: Celle de la publication
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du Zohar en 1286, à Guadalajara, en Espagne et par Moïse Ben Shemtov de Léon, tout en
sachant que leur adoption réelle a été beaucoup plus tardive, apparemment au XVIII ème
siècle.
Les phrases et mots tirés de l’angélologie et de la démonologie kabbalistique peuvent
être retracés à un texte de Kabala opérative, le Sepher Raziel, "Le Livre de l’Ange des Secrets", publié pour la première fois à Amsterdam, en 1701, très probablement par un sectateur de Shabbétaï Tsevi. Ce livre connut une vogue immense dans les cercles ésotéristes et
occultistes, autant dans sa forme primitive que dans ses diverses compilations et traductions, comme par exemple le Mafteakh ou Maftekhot Shelomo, devenu célèbre sous le nom
de "Clavicules de Salomon". Il n’y a donc pas de difficulté pour suivre la trace de ces mots
jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, époque de la formation du Rite Écossais.
Quant à une forme très superficielle du symbolisme spécifique des sephirot et de sa
terminologie, tels qu'on la rencontre dans deux degrés du REAA, c’est plus simple. Ils ont
été introduits dans les années 1920 par deux bien connus écrivains maçonniques et
membres éminents du Suprême Conseil de France de l’époque: Oswald Wirth et Albert
Lantoine. Les témoignages des contemporains et les documents sont incontestables.
Wirth et Lantoine les détenaient apparemment de sources très peu fiables, comme encore une fois Éliphas Lévi, Papus et sans doute Paul Vulliaud et Jean de Pauly, car le premier ne connaissait pas du tout l’hébreu, le second et notamment le troisième très mal, à en
en juger d'après sa traduction du Zohar.
Notre Frère André Benzimra a publié un excellent article au sujet des nombreux problèmes de forme et de fond soulevés par cet emprunt, qui fut d'ailleurs retiré par le Suprême
Conseil de France dans les années 1980. Ce qui est intéressant c'est qu'un grand nombre de
Suprêmes Conseils imitèrent rapidement le SCDF dans la modification initiale, mais que le
retour par le SCDF au contenu ancien de ces deux rituels n'a pas encore été suivi par
presque personne.
Je pourrais vous donner des dizaines et des dizaines de termes appartenant à ces hébraïsmes présents dans nos rituels, ainsi que leurs traductions et explications, mais cela
prendrait des heures et des heures et serait intensément soporifique. Il n’est pas nécessaire
de vous infliger cela, car il existe des dictionnaires spécifiques dont le mien, avec ses 400
pages bien remplies.
Un autre problème majeur avec nombre d’hébraïsmes que l’on retrouve dans les rituels
maçonniques est celui de leur prononciation. Avec le passage des siècles – et les nombreuses générations de francs-maçons qui se sont succédé dans des milliers de loges de tous
rites à travers le monde, depuis la première naissance de notre Ordre – la prononciation des
phrases et des mots anciens (surtout de ceux d’origine hébraïque) s’est peu à peu éloignée,
pour des raisons très faciles à comprendre, de la prononciation et donc d’une translittération
correcte.
Souvenons-nous tout d’abord d’une évidence que n’aurait point désavouée monsieur de
la Palice: l’hébreu a toujours été écrit en caractères hébraïques, depuis ses origines chaldéennes, il y a environ quatre millénaires et jusqu’aux quotidiens parus ce matin même à
Jérusalem. Écrire donc un mot hébreu en utilisant des caractères latins ne saurait être rien
de plus qu’une tentative de restitution phonétique. Bien entendu, certaines règles de translitération furent inventées, surtout par des théologiens catholiques, mais nous allons les ignorer car elles ne nous apportent rien que des complications supplémentaires. Une seule chose
devrait compter pour ces rituels, à quelque rite qu’ils puissent appartenir: c’est qu’une tran-
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slitération rappelant aussi fidèlement que possible la prononciation hébraïque correcte soit
donnée, et cela de la façon la plus simple possible.
Une difficulté rencontrée par les auteurs et les copistes occidentaux de rituels, même
les très bons hébraïstes, ceux qui savaient lire et écrire cette langue à la perfection, est qu’ils
ne savaient que très rarement la parler car ils n’en avaient pas l’occasion. Ils ne disposaient
donc pas des moyens pratiques indispensables pour faire la différence entre une prononciation correcte et une qui ne l’était pas. Imaginez quelqu’un voulant apprendre à parler français sans jamais l’entendre ni pouvoir converser avec quelqu’un qui le parlerait correctement.
Voici une anecdote vécue illustrant la difficulté de trouver la bonne prononciation de
certains mots si on ne les a pas entendus d’avance. Je me trouvais vers la fin des années
1950 à Jérusalem et j’écoutais la radio (en hébreu bien entendu). La «speakerine» lisait un
article élogieux à propos de quelqu’un qu’elle appelait «un célèbre écrivain français» de
l’époque de la IIIème république, un certain «Antal Parnasse»… Ce n’est qu’au moment où
elle a cité quelques-unes de ses œuvres que j’ai compris qu’il s’agissait d’Anatole France!
Or la speakerine n’avait fait aucune faute de lecture ou de prononciation, juste un manque
de culture: Les lettres constituant le nom d’Anatole France en hébreu peuvent effectivement
être lues de cette manière aussi…
Ce n’est pas nouveau. Nous étions déjà très au courant du problème du latin, car nous
avons terriblement peu d’enregistrements datant de l’Empire Romain. Pour l’hébreu c’est
pire, car il s’écrit sans voyelles. L’insertion correcte de celles-ci dans un mot n’est pas une
question de savoir livresque mais surtout celle d’une longue pratique de la langue parlée.
On connaît bien un système de ponctuation assez ancien, indiquant les voyelles à prononcer
par des points et des traits placés au-dessus, en dessous, après et à l’intérieur des lettres,
mais il n’y a pas vraiment d’accord sur la manière exacte dont cette ponctuation elle-même
devrait être prononcée.
Ce qui plus est, la franc-maçonnerie moderne aura bientôt trois cents ans. Or les langages et les prononciations évoluent avec le temps. Mais beaucoup trop de gens qui ont un
certain contrôle sur les rituels ont un respect excessif de la lettre des textes anciens plutôt
que de leur sens réel.
«Jachin», disais-je tout à l’heure… Yakinne en hébreu. C’est un excellent exemple car
tout le monde dans cette salle le connaît. Le problème avec Jachin est double. D’abord, ni la
lettre ni le phonème «ji» n’existent en hébreu. Mais il y a deux siècles et encore pour certaines langues, le «i» s’écrivait de la même manière que le «ji». Nos éminents fabricants et
modificateurs de rituels, qui auraient dû le savoir, ne le savaient pas et ont donc prolongé
cette supposée mais fausse prononciation jusqu’à nos jours. Le second problème avec «Jachin», machin, est avec le «ch». Soyons modernes: Comme pour le chanteur Roch Voisine.
Lettres ambiguës, qui peuvent se prononcer de trois manières: «sch», «h» dur et «k». D’où
la prononciation erronée systématique de ceux qui trouvent ce genre de mot dans certains
rituels.
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Enfin, la recopie répétée de documents a eu comme conséquence une grande variété
d’erreurs, de corruptions et de distorsions qui ont rendu totalement incompréhensibles et
pratiquement impossibles à attribuer à une quelconque source des mots comme, par
exemple, Rabucin ou Furlac. C’est justement cette accumulation de fautes que j’ai essayé de
corriger au sein de mon obédience, avec un succès assez mitigé dans le temps (je vous dirai
bientôt pourquoi).
Citoyen de Jérusalem, parlant couramment l’hébreu moderne et ancien, j’avais regretté,
assez tôt après mon entrée en Maçonnerie il y a quelque 43 ans, de voir tant de mots familiers déformés jusqu’à devenir tout à fait méconnaissables. Cela m’incita à me lancer dans
des décennies de travail à ce sujet.
Mais je vous avais prévenus dès le début de cette conférence qu’en fin de compte je n’ai
toujours aucune idée précise de ce qui a causé cet influx de termes, souvent incompréhensibles, dans nos rituels. Donc, et plutôt que de vous citer des dizaines d’hypothèses à ce sujet, toutes très difficiles à défendre, je compte sur vous pour me poser des questions intéressantes lors de la discussion qui aura lieu avant la fin de cette réunion. Et c’est ici que
j’aimerais m’aventurer un petit peu hors du sujet et peut-être faire quelques vagues, en vous
parlant de la
«Judéo-francmaçonnerie»…
Depuis les débuts, cette profusion d’hébraïsmes ou supposés tels – ainsi que d’autres
faits dont je vous parlerai tout de suite – a favorisé dans l’imagination populaire l’idée
d’une relation organique entre judaïsme et franc-maçonnerie, croyance qui a fait les choux
gras de nombreuses idéologies extrêmes allant du nazisme hitlérien au communisme ainsi
que de quelques religions. Certains courants d’une franc-maçonnerie essentiellement laïque
à ses débuts (voir la première des Anciennes Charges de James Anderson), ont même pu
ressentir le besoin d’injecter, apparemment pour parer à cette supposée et apparente mainmise juive mais aussi pour d’autres raisons, politiques, sociales religieuses ou nationales,
une forte dose de christianisme. Cela a été le cas des rituels pratiqués par la francmaçonnerie allant de l’extrême Nord de l’Europe et jusqu’au niveau de l’Allemagne et de
l’Angleterre, où le rite Écossais Ancien et Accepté était limité aux candidats chrétiens.
Il est vrai que le taux d’israélites dans les obédiences maçonniques dépasse leur taux de
présence dans la population générale. Mais pas de beaucoup et pas seulement là. Ça se
passe aussi – quelle que soit la religion dominante – dans les professions scientifiques,
comme la médecine et la physique, et depuis très longtemps. Comme disent certaines
bonnes âmes à propos des juifs autant que des francs-maçons: «Ces gens-là, ils sont partout!».
Partout, mais rarement dans des positions dominantes. À la Grande Loge de France,
que je connais le mieux et parmi la cinquantaine de Grands Maîtres qui se sont succédés
depuis 1894, seulement une poignée ont été juifs – et cela ne date pas depuis trop longtemps.
Il est vrai aussi – et il se peut que ce soit un fait déterminant pour la naissance de cette
opinion – que parmi les précurseurs et les fondateurs du Rite Écossais Ancien et Accepté,
rite pratiqué par la majorité des obédiences dans le monde y compris la mienne, il y eut pas
mal de juifs. Parmi les précurseurs et dans l’entourage d’Etienne Morin il y eut au moins
un: Moses Michael Hays.
Puis celui-ci nomme le 25 juin 1781, directement ou indirectement et à l’époque de la
formation de la Loge de Perfection sise à Philadelphie, six Grands Inspecteurs Adjoints.
Parmi eux, Isaac Da Costa, Abraham Forst, Joseph Moïse Myers, Barend Moïse Spitzer.
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Il fallut encore vingt ans pour que naisse le premier Suprême Conseil du 33ème degré
du Rite Ecossais Ancien et Accepté, naissance à laquelle participèrent onze Maçons connus
pour la postérité comme «The eleven gentlemen from Charleston», «Les onze messieurs de
Charleston». Il est intéressant de les énumérer très brièvement, dans l’ordre de leur liste
d’origine:
1–
John Mitchell – Catholique né en Angleterre.
2–
Frederick Dalcho – Protestant né en Angleterre.
3–
Abraham Alexander – Juif né en Angleterre.
4–
Emmanuel De La Motta – Juif né dans les Antilles danoises.
5–
Thomas Bartholomew Bowen – Né en Irlande et très probablement Catholique.
6–
Israël De Lieben – Juif né à Prague, dans ce qui était à l’époque la Bohême.
7–
Isaac Auld – Protestant d’origine écossaise et l’un des deux seuls membres nés en
Amérique.
8–
Alexandre François Auguste de Grasse Tilly – Catholique né à Versailles.
9–
Jean Baptiste Marie de La Hogue – Catholique né à Paris.
10 –
Moïse Slava Levy – Juif né à Cracovie.
11 –
James Moultrie – Protestant né à Charleston et l’autre des deux seuls membres nés
en Amérique.
Il y eut donc, parmi les précurseurs du premier Suprême Conseil du Rite et dont on ne
connaît pas avec précision le nombre ni l’appartenance religieuse, au cours d’une vingtaine
d’années, six membres importants de confession israélite. Et par la suite, parmi les onze
membres du premier Suprême Conseil du monde, trois protestants, trois catholiques et encore quatre juifs, tous des personnages clé qui constituèrent le Rite en Caroline du Sud à
partir de 1783et de ceux qui formèrent, en 1801, le Suprême Conseil du Rite Écossais Ancien et Accepté, Juridiction Sud. Tous les Suprêmes Conseils du Rite Ecossais aujourd'hui
sont les descendants de ce groupe, malgré sa décadence rituelle et organisationnelle qui a
suivi la Grande Commanderie du général sudiste Albert Pike.
Avant d’aller de l’avant il faut juste souligner la parfaite entente et amitié, pendant
toute leur vie et clairement apparente dans leurs échanges écrits, entre ces gens d’origines et
de traditions si différentes. Un exemple à méditer.
On aurait aimé que cette multitude de termes hébraïques ou prétendus tels aient été
apportés par ces membres juifs ayant participé et présidé à la naissance du Rite Écossais
Ancien et Accepté que nous connaissons aujourd’hui… Hélas, ce n’est pas concevable et
pour deux raisons: D’abord parce que nombre de ces Frères juifs avaient une vaste culture
hébraïque et n’auraient pas commis du moins les pires de ces fautes et distorsions, et aussi
car la plupart de celles-ci existent déjà dans le manuscrit Francken, donc chez Étienne Morin, donc chez ceux qui les lui auraient transmises, et surtout parce qu’il en existe aussi dans
d’autres rites et rituels… Mais je vous avais déjà prévenus.
Il me semble bien que la pieuvre juive qui, selon certains, manipulerait en secret les
francs-maçons, si elle existe, s’est très mal débrouillée. Tout comme ces supposés judéomaçons, qui selon les mêmes complotent pour dominer le monde entier, me paraissent bien
minables pour ne pas avoir réussi en trois siècles!
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À propos de tout cela il y a une question que j’aimerais poser tout à l’heure à notre coconférencier, M. Armand Abécassis… Peut-être a-t-il une idée pourquoi on entend parler de
judéo-maçonnerie, car il y a bien des juifs en franc-maçonnerie et dans son histoire... On
entend aussi parler de judéo-bolchéviques, car il y eut pas mal de juifs dans l’histoire du
stalinisme-léninisme. Mais pourquoi n’entend-t-on jamais parler de judéo-prix-Nobel, de
judéo-médecins et de judéo-musiciens?
Mes Sœurs et Frères, comme nous avons encore quelques minutes, passons brièvement à un autre domaine très apparenté à notre sujet d’aujourd’hui, mais qui nous affecte
beaucoup plus directement dans notre vie maçonnique de tous les jours.
Il s’agit, à la lumière de tout cela, de l’évolution des rituels en général. Il existe, dans
la franc-maçonnerie française notamment, une tendance vers des modifications parfois importantes apportées aux rituels toutes les quelques années. Modifications pas toujours justifiées ou nécessaires, dont le prétexte est en général une élimination d'ajouts et d'emprunts
venant d'autres systèmes, rites et rituels ainsi qu'un "retour aux sources". Nous essaierons de
disséquer et de définir ces sources.
Apparemment et dans chaque génération de Grands Officiers, de moins Grands Officiers et de députés réunis en Convents, il y en a un, ou deux, ou trois qui s'imaginent devenus de par leur élection des spécialistes des rituels et même des gourous dans ce domaine.
Chez ces gourous-pour-trois-ans, tout ce qui avait été fait avant leur avènement, donc par
la génération précédente de gourous, est très souvent considéré faux ou stupide. Quel compliment pour leurs prédécesseurs, même si c'est en partie vrai!
Souvent ces hiérarques instaurent pour cela des "commissions des rituels". Là où ça
cloche, c'est que ces commissions se sentent – et sont même sous obligation – de résultats.
On ne peut pas imaginer une commission des rituels présentant comme conclusion, après
nombreuses réunions, que ce qui existait était bon et qu'il ne fallait rien modifier… Donc, et
pour simplement justifier leur existence, elles proposent des modifications à tour de bras.
C’est classique aussi dans le monde profane (ce qui n’est pas vraiment une recommandation).
C'est pour cette raison que j'avais tenté – et réussi à un certain moment lorsque j'étais
Conseiller Fédéral – à faire dissoudre durant plus de dix ans la "commission des rituels" qui
sévissait à l'époque à la Grande Loge de France… Mais il ne fallut pas longtemps pour retrouver les bonnes vieilles habitudes. Après cela vinrent de nouveau les "remonteurs aux
sources" et, parce que "c'était plus ancien", la plupart des faux hébraïsmes sont revenus
avec leur fausse orthographe, leurs fausses traductions et quelques syllabes présentées
comme à traduire par une phrase entière.
Il nous faudra pourtant admettre qu'il y a de bonnes modifications, utiles ou même inévitables. Par exemple lorsqu'un royaume devient république, il est évident qu'il faut changer
"vive le Roi" par quelque chose de plus approprié comme "Liberté, Égalité, Fraternité" ou
l’inverse. De même, avec le passage des décennies ou des siècles et l'évolution inéluctable
des langages, le rituel devient de plus en plus incompréhensible au commun des mortels.
C'est précisément la situation où se trouvent les Maçons américains, qui modifient
leurs rituels ad minima si jamais, donc chez qui le vieux rituel, en un superbe anglais shaème
ème
kespearien du XVIII revu XIX siècle, est presque aussi peu clair aux oreilles des
membres que jadis la liturgie en latin pour nombre de catholiques. C'est le cas aussi lorsqu'à
la faveur de cette incompréhension un certain charabia réussit à s'y nicher et y subsister.
Quelles sont les voies d'infiltration que prennent les modificateurs pour prôner les
changements qui me paraissent les plus inutiles? À mon avis la plus nuisible est celle qui
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prêche un "retour aux sources"; c'est à dire à une certaine "pureté ancienne" tout à fait hypothétique. Si j’étais méchant j'appellerais cette obsession paléophilie (amour de ce qui est
vieux), de παλιό, paléo, vieux, et de φιλία, philia, amitié, amour envers quelqu'un ou
quelque chose. Or, malheureusement, beaucoup de Maçons semblent penser que ce qui est
plus vieux, plus déformé, plus manquant de sens, doit simplement de par cela, être meilleur.
"Revenons aux sources", disent-ils… Mais à quelles sources? Et où se situent dans le
temps ces rituels plus vieux, donc prétendument plus "purs"? Il y a vingt ans? Cinquante
ans? Deux cents ans? Aux rituels pratiquement inexistants de la Grande Loge de Londres et
de Westminster de 1717, qui n'étaient qu'un bref catéchisme fait de quelques questions et
réponses? À ceux d'une époque où les apprentis étaient une sorte de domestiques qui servaient les Compagnons à table et le grade de Maître n'existait pas encore? D'une époque où
il n'y avait pas encore de Bible, ni d'Autel pour l'y mettre, ni même de Grand Architecte de
l'Univers?
Une autre voie choisie par les modificateurs est celle que j'appelle la danéismophobie
en grec, qui voudrait que tout ce qui paraît emprunté à un autre rituel ou rite soit aboli. Les
Officiers qui dirigent la loge descendent-ils de leurs plateaux pour allumer les étoiles? Horreur! On fait la chaîne d'union courte et pas la longue? Hérésie, même si c'est ce que font
les vrais Opératifs! On ouvre la loge par "les mystères accoutumés"? Horreur! La Bible est
ouverte au prologue de Jean plutôt qu'au Livre des Rois? Vade retro, satanas! On lit à haute
voix les cinq premiers vers du prologue de Jean? Anathème! Et ainsi de suite…
Ce qui est amusant, sinon un peu triste, c'est qu'en rétropédalant on retombe sur
d'autres modifications effectuées jadis. Le cercle vicieux se trouve bouclé. Mais avant d'aller plus loin n'oublions pas le problème principal de ceux qui haïssent les emprunts: En
franc-maçonnerie, tout a été emprunté! Nous sommes des champions de la copie, de l'imitation et de l'emprunt à d'autres groupes et sociétés, à partir du Compagnonnage et d'une
fictive Chevalerie, en passant par l'alchimie, la kabbale, diverses religions et philosophies,
et cætera, et cætera!
Après cette diversion iconoclaste, permettez-moi de revenir à nos moutons hébraïques,
raison la plus importante à mon avis pour une révision ultime de nos rituels avant une décennie ou plus… Suite à tout ce que je viens de raconter, l’on pourrait certes me considérer
mal venu de proposer une modification de rituels supplémentaire… Néanmoins j'ose le
faire et voici pourquoi:
Nous sommes toujours en train d'utiliser et d'inculquer à nos Apprentis, Compagnons,
Maîtres et plus, des rituels hautement variables mais aussi truffés de non-sens. Que ressentiront ils lorsqu'ils entendront demain – comme nous aujourd’hui, que les rituels avec lesquels ils et nous avions été initiés Apprentis, passés Compagnons et élevés Maîtres étaient
faux et défectueux?
Il serait donc bon d'arrêter de les changer tout le temps et de n'y revenir, disons, que
tous les dix ou vingt ans pour les remettre à jour uniquement en cas de changements importants intervenus dans notre langue. Changements qui viendront quoi que nous fassions
par la force des choses et de l'illettrisme rampant.
D'un autre côté il faudrait que nous corrigions une fois pour tous les hébraïsmes et
pseudo-hébraïsmes qui peuvent être corrigés même s'ils ajoutent, je l'admets, du mystère, de
l'exotisme et d'incitation à la réflexion, comme le faisait jadis le latin dans les églises. Mais
le latin n'était que très peu déformé, ce qui n'est pas le cas des hébraïsmes. Les termes qui
ne peuvent pas être corrigés car non identifiables pourraient même rester, reliques mysté-
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rieuses d'origine inconnue, tout comme ailleurs qu'en franc-maçonnerie subsistent d'autres
termes incompréhensibles.
Espérons, espérons, espérons mais gémissons, comme le rituel ne le dit pas.
ADDENDA:
Détails sur les Frères de confession israélite membres de l’entourage
d’Étienne Morin et de Henry Andrew Francken
Moses Michael Hays (1739-1805), juif d'origine hollandaise, né à New York, horloger dans cette
même ville, président en 1767 de la congrégation Shearith Israel, futur Vénérable de la
loge King David's, toujours à New York, futur Grand Maître de la Massachusetts Independant
Grand Lodge (1788).
Isaac Da Costa, juif londonien émigré, devenu un très riche négociant à Charleston où il occupait
également l'office de chantre de la congrégation Beth Elohim. Qualifié d'Inspecteur Général
Adjoint pour la Caroline du sud et l'un des Inspecteurs Généraux Adjoints mandatés pour établir le Rite Morin du Royal Secret dans d'autres pays.
Abraham Forst, juif londonien émigré comme Da Costa, établi comme marchand à Philadelphie et
shohet (abatteur kasher d’animaux) de la congrégation locale de Mikveh Israël, qualifié d’Inspecteur Général Adjoint pour la Virginie.
(Joseph?) Moïse Myers (1752-1835), premier juif établi en Virginie, à Norfolk. Petit armateur dans
l’import-export, il se retrouva ruiné en 1816 par l’Embargo Act, supposé protéger les producteurs américains contre l’importation massive de marchandises anglaises. Nommé inspecteur
des douanes en 1828 par le président (et franc-maçon) John Quincy Adams, il ne put jamais refaire sa fortune mais réussit tout de même à payer toutes ses dettes avant sa mort. Il fut Inspecteur Général Adjoint pour le Maryland.
Barend Moïse Spitzer, (1796, date de sa mort inconnue), juif de Charleston réfugié à Philadelphie
au printemps 1781, également membre de la congrégation Mikveh Israël. Il fut Inspecteur Général Adjoint pour la Géorgie.
Détails sur les «Onze messieurs de Charleston»
1–
John Mitchell – Catholique. Né en 1740 en Irlande, près de Glenarm, Comté d'Antrim, décédé à Charleston le 25 janvier 1816. Venu en Amérique très jeune, il fut colonel, vicequartier-maître-général dans l'armée continentale. Le 2 avril 1795 il reçut une patente de Barend Moïse Spitzer lui accordant l'autorité, comme Inspecteur Général Adjoint, de créer une
Loge de Perfection et plusieurs conseils et chapitres là où ces Loges ou chapitres seraient nécessaires. Il fut le premier Grand Commandeur du Suprême Conseil du rite qui ne s’appelait
pas encore «Écossais».
2–
Frederick Dalcho – Protestant. Né en Octobre 1770 à Londres, décédé à Charleston le 24
novembre 1836. Médecin, il servit dans l'armée et fut pendant un certain temps stationné à
Fort Johnson. Il s’associa en 1801 avec le Dr. Isaac Auld, un autre membre d’origine du Suprême Conseil. Considéré orateur et auteur exceptionnel, il publia en 1807 la première édition de l’Ahiman Rezon. Devenu un éditeur du Courrier de Charleston, il devint aussi confé-
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rencier profane et diacre de l'Église épiscopale. En 1818 il y fut ordonné prêtre. Lieutenant
Grand Commandeur du Suprême Conseil, il succéda à John Mitchell comme Souverain
Grand Commandeur à la mort de celui-ci.
3–
Abraham Alexander – Juif. Né en 1743 à Londres, immigré à Charleston en 1771, il y décède le 21 février 1816. L'un des premiers Souverains Grand Inspecteurs Généraux. Membre
très éminent de la communauté juive, rabbin de la congrégation Beth Elohim, inspecteur des
douanes, il avait été décrit comme un calligraphe du premier ordre, ce qui pourrait expliquer
son élection comme premier Secrétaire Général du Saint-Empire.
4–
Emmanuel De La Motta – Juif. Né le 2 novembre 1760 à Sainte-Croix, Antilles danoises,
décédé à Charleston le 17 mai 1821. Membre de la Friendship Lodge, membre actif de la
congrégation Beth Elohim, il fut décrit comme très investi dans l’étude de la littérature juive
et de la maçonnerie. Comme métier il était marchand et commissaire-priseur et fut aussi le
premier Trésorier Général du Saint-Empire.
5–
Thomas Bartholomew Bowen – Très probablement Catholique. Né en 1742 en Irlande, décédé près de Charleston le 12 juillet 1805, après une carrière militaire en Pennsylvanie allant
de 1776 à 1783, au cours de laquelle il devint capitaine (certains disent Major) dans l'armée
continentale, il exerça le métier d’imprimeur et journaliste et devint le premier Grand Maître
des Cérémonies du nouveau Suprême Conseil.
6–
Israël De Lieben – Juif. Né en 1740 à Prague, à l’époque en Bohême, émigré en Amérique à
sa majorité via Dublin où il devint Maçon, décédé à Charleston en 1807. Commerçant, il était
connu comme «le Juif libéral», tolérant dans ses opinions religieuses et considéré intelligent,
entreprenant, libéral et généreux. Membre actif de la congrégation Beth Elohim, avec
Alexander et de La Motta. Souverain Grand Inspecteur Général.
7–
Isaac Auld – Protestant. Né le 25 Février 1770 à Norristown, Pennsylvanie, de parents
d'origine écossaise, décédé le 17 Octobre 1826 dans sa vaste plantation botanique sur l’île
d’Edisto, au large de la Caroline du Sud. Protestant congrégationaliste réputé rigide, il fut botaniste et médecin réputé, associé dans la pratique médicale avec le Dr Dalcho. Souverain
Grand Inspecteur Général.
8–
Alexandre François Auguste de Grasse Tilly – Catholique. Né le 14 février 1765 à Versailles, décédé à Paris le 10 Juin 1845. Fils d'un amiral français, gendre de Jean-Baptiste de
La Hogue et sans doute le plus célèbre des onze membres d’origine. Fut nommé Grand
Commandeur des îles antillaises. Il rejoignit ensuite la France où il créa en 1804 le Suprême
Conseil de France.
9–
Jean Baptiste Marie de La Hogue – Catholique. Né en 1744 à Paris, décédé à Paris le 13
avril 1822. Il fut, avec son gendre de Grasse Tilly, membre de la loge La Candeur de Charleston, qui se distingua en n’ayant que des membres français et catholiques. Souverain Grand
Inspecteur Général.
10 –
Moïse Slava Levy – Juif. Né en 1749 à Cracovie, en Pologne, décédé en 1839. Il habita un
temps à Londres avant d’émigrer à Charleston et y fonder une mercerie. Marchand prospère,
généreux et aidant pour les malheureux et dévoué à sa ville et pays d'adoption. Membre de la
congrégation de Beth Elohim comme Alexander, De La Motta et De Lieben. Souverain
Grand Inspecteur Général, il succéda à De La Motta comme Trésorier Général du Suprême
Conseil.
11 –
James Moultrie – Protestant. Né en Septembre 1766 à Charleston, décédé à Charleston le 20
novembre 1836, il était le seul natif de Caroline du Sud et parmi les membres d’origine l’un
des deux seuls nés en Amérique. Il était docteur en médecine, et selon Albert Pike, "était l'un
des premiers citoyens de la Caroline du Sud". Souverain Grand Inspecteur Général.
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