Le journal

Transcription

Le journal
LE
FORUM
Février 2016 - N°1
PREMIER NUMERO
Février, mois des amours…
C’est le mois que nous avons choisi pour
nous acoquiner avec CAPTAIN JACK et
vous
proposer le tout premier numéro du Forum
! Fait avec amour, il vous entraînera vers
des horizons insoupçonnés… Art, science,
société, projets associatifs… Tout y est ! Et
comme au Forum on est toujours en mouvement, on vous propose de participer au
prochain numéro !
2-3 2016 : LES CHOSES A NE PAS
MANQUER
Retour sur Janvier & Agenda culturel
4-6 CULTURE
Livres, films, artistes, expos : l'opinion des étudiants !
7-9 VIE ÉETUDIANTE
Projets d’associations & reportage exclusif de
Captain Jack
Dessins, photos, articles, critiques :
10 REPORTAGE
c’est l’occasion de faire entendre la parole La Franc-maçonnerie, au-delà du mythe.
étudiante au sein de la CUB !
Averc interviews exclusives !
Mais pour l’instant, c’est l’heure de vous
plonger dans ce journal inédit…
On espère que ça vous plaira !
L’EVENT’BISE
12 PAGE DETENTE
Passes-temps et autres divertissements spécialement
pour vous !
NE ME JETEZ PAS SUR LA VOIE PUBLIQUE, DONNEZ-MOI...
Le Forum - Février 2016 2
2016.
Eh oui ça y est, le mois de janvier est déjà terminé. Il nous
aura ramené sont lot d’émotions, d’évènements et de scandales.
Emotion tout d’abord. En effet, comment évoquer ce mois de
janvier sans rendre hommage à l’ensemble de ces célébrités
que l’ont ne présente plus et qui nous ont quittés les unes
après les autres. Michel Delpech, Michel Galabru, Pierre
boulez, André Courrèges, Otis Clay, David Bowie, René Angelil, Alan Rickman, tous laisseront chacun à leur manière
un vide dans le monde de la culture. Emotion encore pour le
premier anniversaire des attentats du 7 janvier qui a été marqué par la pose d’une plaque commémorative, sur le mur des
locaux de Charlie Hebdo, au nom des onze victimes.
Coup de tonnerre sur la planète politique : bien qu’attendu depuis des mois, la garde des sceaux Christiane Taubira
démissionne suite à « un désaccord majeur avec le gouvernement » sur la question de la déchéance de nationalité. Ce
débat qui aura d’ailleurs marqué tout le mois, a visiblement
laissé des traces. Les présidents Iraniens puis Cubains, en
déplacement en France, ont quant à eux scellé cette atmosphère de dégel des relations diplomatiques. Plus légèrement,
Nicolas Sarkozy a (une nouvelle fois) fait le buzz avec la sortie de son livre « La France pour la vie », dans lequel il fait
son mea-culpa sur de nombreuses frasques de sa vie. Il n’est
jamais trop tard pour s’excuser dit-on ? Surtout à l’approche
des primaires à droite…
A l’international également de nombreux évènements ont
secoué ce premier mois de l’année. Barack Obama a prononcé son dernier discours sur l’état de l’union (The Union
States Adress) empli d’optimisme, eu égard à son bilan,
tout en exhortant le peuple américain à ne pas céder à la
peur face à la crise économique et à l’EI. De l’autre côté de
la planète, une avancée considérable pour la femme : Tsaï
Ing Wen est devenue la première femme à la tête de Taïwan.
Une de plus. On reste sur cette voie, en soulignant qu’en prenant les rênes d’Engie, Isabelle Kocher devient, elle aussi, la
première femme à accéder à la tête d’un groupe du CAC40.
Moins réjouissant cette fois l’épidémie du virus Zika a pris
une ampleur imprévue par les services de sécurité sanitaires
et l’OMS, et a déjà fait 3 morts en Colombie et des milliers
de victimes en Amérique du Sud et aux Antilles. Enfin, pour
terminer sur une touche sportive et parce que le sport c’est
« in », on souligne que Serena Williams a une nouvelle fois
raté son 21ème titre du grand chelem face à l’allemande An-
gélique Kerber en finale de l’Open d’Australie, et que Zidane
a accédé à la tête de la Maison Blanche, non, pas celle à laquelle vous pensez, on parle bien du Réal Madrid.Le mois de
janvier a bien été riche en rebondissements et on espère un
mois de février au moins aussi attractif.
Karen Smith.
Le Forum - Février 2016 3
AGENDA.
FEVRIER
FESTIVITES
PEINTURE
« Carnaval des deux rives »
Moins célèbre que celui de Nice ou de Dunkerque, le jeune
carnaval de Bordeaux est surtout l’occasion pour les habitants de la ville de s’adonner à toutes sortes de réalisations artistiques en groupe dans une ambiance chaleureuse et festive.
Parade : dimanche 28 février, d’une rive à l’autre de la Garonne, départ 14:00
A l’occasion du 500e anniversaire de sa mort, le
Noordbrabants Museum, à Bois-le-Duc (Pays-Bas) accueille l’exposition internationale Jheronimus Bosch Visions de Génie. Cette immense rétrospective de l’œuvre
de Jérôme Bosch (vers 1450 Bois-le-Duc 1516) s’appuie sur
la plus vaste étude mondiale réalisée sur l’œuvre relativement
restreinte du peintre néerlandais. Jamais autant d’œuvres
n’ont été réunies jusqu’ici dans la ville qui les a vues naître.
RENCONTRE, CONFERENCE
Rétrospective : 13 février – 8 mai, Noordbrabants Museum,
Bois-le-Duc
"Bordeaux et l'Aquitaine au 20e siècle"
Pendant la deuxième moitié du 20e siècle, Bordeaux parvient
à capter les projecteurs de la presse nationale et internationale grâce à plusieurs événements culturels majeurs. Entre
vitalité créative et politique culturelle, c’est toute la richesse
culturelle qui sera retracée lors de cette conférence avec
Françoise Taliano des Garets, professeure d'histoire contemporaine, Sciences Po Bordeaux, CHS du 20e siècle, Paris 1
Panthéon-Sorbonne.
Conférence : mardi 16 février 2016, 18 : 00
Musée d'Aquitaine
EXPOSITION
« Si loin si proche. Objets d'ailleurs dans les intérieurs européens »
Cette exposition raconte la diversité des regards et des attitudes face à ce qui nous vient d'ailleurs. Des Européens ont
vécu chez eux avec des objets venus d'ailleurs et ont composé avec ces derniers des cadres de vie singuliers. Des photographes ont su saisir tout ce que ces intérieurs révèlent de
leurs habitants et de leur goût de l'altérité.
Photographies : jusqu’au vendredi 27 mai 2016, Musée d'ethnographie de Bordeaux
MARS
CINEMA
BALLET
Sortie du film Batman VS Superman : l’aube de la justice
sur les écrans du monde entier réalisé par Zack Snyder. La
suite des nouvelles aventures de Superman, confronté pour
la première fois au chevalier noir de Gotham City, Batman.
A la tête du Ballet du Capitole de Toulouse, Kader Belarbi chorégraphie, sur une musique de Tchaïkovski, La Reine
morte, librement inspirée de la pièce de Montherlant et du
récit de Luiz Vélez de Guevara (1652). Cette pièce, qu’il
transmet au Ballet de l’Opéra National de Bordeaux, conte
l’histoire vraie de Don Pedro du Portugal et de son épouse
illégitime Inès de Castro, devenue reine une fois morte. Puisant dans l’esthétique du XIVe siècle, ce ballet s’impose, tout
en émotion et transgressant l’académisme.
Sortie : 23 mars 2015
Ballet : 11 au 18 mars, Opéra National de Bordeaux
Cécilia Fracalossi.
CULTURE.
Le Forum - Février 2016 4
Jeff Koons, énorme bulle spéculative ou génie
du XXIe siecle ?
Jeff Koons, ancien trader de 59 ans, est l’artiste contemporain le plus cher au monde. En effet, son Balloon Dog
orange s’est vendu à 58,4 millions de dollars en 2013. Son œuvre, inspirée de l’ « American way of life » et de la
culture pop, est jusqu’au 27 avril mise en scène à Beaubourg dans une exposition qui a déjà réuni plus de 112 000
visiteurs en 17 jours, battant ainsi le précédent record établi par l’exposition consacrée à Salvator Dali. Jeff Koons
partage avec les Bleus ou encore l’écrivain Michel Houellebecq le fait que tout le monde a une idée bien définie de
ce qu’il vaut. Cela fait de lui un artiste autant adulé que décrié.
Je vous invite donc à vous faire votre
propre opinion en allant voir ce qu’il en
est à Beaubourg. Vous y trouverez une
exposition simple, bien
pensée avec un parcours
chronologique où l’on
peut voir l’évolution des
sources d’inspiration de
l’artiste ainsi que de ses
processus de création.
Malgré la forte affluence,
les larges espaces qui lui
sont consacrés font que
l’on respire bien.
Une des raisons principales de son succès est
que l’œuvre de Koons
est « sympa », « cool ».
Ses sculptures représentent des icônes de la pop
culture comme Michael
Jackson ou Lady Gaga. On est donc en
terrain connu. De plus, à travers ses gigantesques représentations de jouets-ballons
qui brillent et captent notre regard, il nous
ramène à l’enfance et nous fait oublier tous
nos soucis. De fait, papa Jeff Koons semble nous dire de ne pas nous inquiéter, que
tout ira bien. Et, lorsque l’on se retourne,
on aperçoit Monsieur et Madame Tout
le Monde en train de s’amuser avec leurs
enfants et non tous ces snobs à la posture
pénétrée que l’on peut apercevoir dans d’autres expositions ou galeries d’art contemporain dont je tairai le nom. Non, ici, les gens
ont le sourire, ils sont gais et par les temps
qui courent, ça fait du bien. Mais s’arrêter
ici serait se satisfaire du superficiel. Ce qui
est intéressant dans l’œuvre de Koons c’est
de chercher (en vain ?) la profondeur, le
message.inside rice ball. Gently press the
rice to shape into a triangle. Wrap with a
strip of nori. Sprinkle with sesame.
Au début de sa carrière, fin des années 70,
Koons travaille sur des produits ménagers
en vente libre qu’il met en scène de manière
à faire ressortir le caractère innovant de
ceux-ci ainsi que les ressorts marketing qui
font naître le désir d’achat chez le consommateur. Koons décrypte la vision du monde
que les Etats-Unis d’après-guerre véhiculent. Celle-ci s’articule autour d’une obsession pour le logis parfait, du rêve de réussite individuelle et d’une course effrénée à
la nouveauté.
Après une période enflammée où il vit
avec une actrice porno et réalise grâce à
elle sa série Made in Heaven, Jeff Koons se
concentre sur la production d’œuvres dont
le modèle est le ballon à sculpter. Cela donnera les séries Popeye, Titi, Balloon Swan,
Balloon Rabbit, ou encore Balloon Monckey. Par ces représentations gonflables,
Jeff Koons entend représenter la société
de consommation. A l’image des produits
vendus dans les centres commerciaux, ses
sculptures sont censées combler le vide qui
est en nous sans toutefois y parvenir, cellesci étant elles-mêmes vides au sens propre
comme figuré. Le résultat de ces opérations
est un sentiment de vacuité renforcé et un
portefeuille allégé.
On l’aura compris, Jeff Koons n’est pas
plus un artiste que Mère Térésa n’est une rappeuse. Pour certains, son œuvre représente
même le « degré zéro de la pensée ». Et, en
effet, à voir la série Equilibrium, qui consiste en des ballons de basket flottant dans
des aquariums pour souligner qu’on recherche tous l’équilibre
dans notre vie, il y a de
quoi se ranger de leur
côté… A force de vouloir « traiter de choses
avec lesquelles tout le
monde peut créer un
lien », celui-ci a lissé
son message et est devenu hyperconsensuel.
Il aurait pu être un artiste subversif -il parait
que dans les années 80’
le jeune Koons était un
garçon turbulent- mais
non, il a choisi d’être un
décorateur. C’est plutôt
triste quand on sait que
ses sources d’inspiration sont en particulier Duchamps, Dali,
Picasso ou Wahrol…
Mais pas n’importe quel décorateur !
Un décorateur pour super-riches dont les
œuvres servent plus de joujoux et de marqueurs sociaux que de matière à réflexion.
D’ailleurs, ce sont eux qui contribuent, avec
l’aide de 2 – 3 galeristes et critiques d’art qui
comptent dans le milieu, à faire monter sa
côte. Cela, au mépris total du public dont
on entend pourtant le scepticisme dans le
musée « C’est de l’art ça ?! ». Paradoxe ultime pour celui qui se voulait « accessible au
plus grand nombre » : il se retrouve inabordable pour les masses, qui doutent que son
travail soit celui d’un artiste. Car en réalité,
tout ce qu’il y a de provocant dans ses œuvres, c’est le prix.
D’ailleurs, ce sont eux qui contribuent, avec
l’aide de 2 – 3 galeristes et critiques d’art qui
comptent dans le milieu, à faire monter sa
côte. Cela, au mépris total du public dont
on entend pourtant le scepticisme dans le
musée « C’est de l’art ça ?! ».
Le Forum - Février 2016 Paradoxe ultime pour celui qui
se voulait « accessible au plus grand nombre » : il se retrouve inabordable pour les
masses, qui doutent que son travail soit
celui d’un artiste. Car en réalité, tout ce
qu’il y a de provocant dans ses œuvres,
c’est le prix.
Enfin, Jeff Koons ne réalise aucune œuvre lui-même. Pour les faire naître, il
s’appuie sur plus d’une centaine d’assistants, artisans et autres. C’est un homme
de concept comme il aime à le dire. On
ne peut alors qu’être choqué d’apprendre
que celui-ci a déjà été condamné deux
fois pour contrefaçon aux Etats-Unis et
qu’il est poursuivi en justice en France
pour deux autres œuvres de la série Banality qui seraient elles aussi plagiées
(Naked et Fait d’hiver).Néanmoins, sa
dernière série intitulée Gazing Ball sem-
5
ble plus intéressante que les autres. Toujours aussi consensuelle, toujours aussi
pleine de brillant et vide de contenu, elle
rassemble des chefs d’œuvre de la culture classique auxquels sont accrochés
des boules en verre soufflé de couleur
bleu électrique. Cette série permet notamment de nous interroger sur la notion
de proportion, le rapport entre la copie
et l’original ou encore la place de l’art
contemporain dans l’histoire de l’art. Et,
pourquoi pas, serait-on tenté d’ajouter,
sur la longévité de Jeff Koons dans l’histoire de l’art…
Adrien Laniau
La réalité virtuelle : nouvelle expérience de la solitude ?
Une rapide recherche internet ne tardera pas à vous apprendre
que l’expression remonte à 1938, employée par Antonin Artaud
pour qualifier le théâtre : une « réalité virtuelle ». Cependant, la
« mise en scène », propre au théâtre, met en évidence, elle, les
artifices de son exercice – le rideau qui se lève, les changements
de décor, le quatrième mur, etc, et empêche le spectateur de se
prendre pour un
personnage...
Point de tout ça avec l’Oculus Rift, qui vous immerge totalement
dans son univers. Où que vos regards se tournent, l’image suit, le
scénario aussi. L’enfermement est complet : vue, ouïe, et le reste
suivra. Se plonger dans la réalité virtuelle ne se fait donc pas
sans s’isoler de son environnement. C’est là tout le problème : le
jeu, autrefois commun, échange, véritable moment de partage
avec l’autre, devient avec la réalité virtuelle une relation à sens
unique avec soi-même, un huis-clos. Un huis-clos qui comporte
des risques s’il prend le pas sur les interactions de l’individu avec
l’extérieur : la « numérisation » ou « virtualisation » de soi qui
a commencé avec l’essor des commentaires anonymes, des jeux
en réseaux, des sites de rencontres, est d’autant plus forte et insidieuse que le virtuel semble plus vrai.
Mais laissons là ces considérations paranoïaques, et penchons-nous sur l’utilisation de la réalité virtuelle dans des expériences qui sont proprement des expériences solitaires : Dorcel, géant français de la pornographie, s’est d’ores et déjà accaparé
l’objet pour rendre ses films... plus vrais que nature. Je vous laisse
le soin de juger par vous-mêmes de la pertinence de cette nouvelle technologie, quand vous découvrirez en baissant la tête... un
sexe qui n’est pas le vôtre.
Cécile Piliere
Le Forum - Février 2016 6
La pomme est au pied de l'arbre...
3 ans après le biopic sur ce grand manitou de l’informatique qu’est
Steve Jobs, par Joshua Michael Stern et interprété par Ashton Kutcher, Hollywood remet le couvert et cette fois-ci fait appel à Danny
Boyle pour écrire un nouveau film.in refrigerator.
Trois étapes de la vie de Jobs, marquantes pour tout fan
de la marque de la pomme et de son créateur, mais un film a ne pas
mettre cependant entre toutes les mains. En effet, le film n’est là que
pour son personnage. Ceux qui souhaiterons connaitre davantage
l’homme, son caractère, son arrogance, seront comblés, probable-
ment au centuple. Mais tâche difficile de remplir deux heures de
film pour cet unique atout. Car malheureusement, le film pèche
par un contenu scénaristique plat, sans aucun intérêt, alors qu’il y
avait pourtant matière. Danny Boyle présente un film où chaque
évènement a eu l’air d’être choisi par simple hasard, ayant juste
pour but de mettre en contexte le personnage.
Si le principe du Biopic est effectivement de décrire un personnage
réel, on peut néanmoins se demander pourquoi la vie de Steve Jobs
- qui a pourtant fait sa renommée et sa raison d’être un personnage
digne d’avoir son biopic - fut à ce point ignorée et passée sous silence.
En outre, Michael Fassbender reste un acteur exceptionnel dans la peau de l’ancien PDG d’Apple, en route pour l’Oscar
(Si Dicaprio ne se met pas en travers de son chemin) et que le
reste du casting ne souffre pas de la comparaison.
Pour finir, nous dirons sur la forme, que le film de Danny
Boyle est un peu le reflet d’une marque aujourd’hui adulée dans
le monde entier : mise en scène grandiloquente, grandiose, mais
au contenu finalement moindre que ce a quoi il prétend, comme
si la virtuosité de Danny Boyle avait enfilé une chaussette trop
petite pour elle... Dommage.
John
Reynolds
IDEES DE LECTURE
En manque d’inspiration, ou au contraire submergé par les étagères bondées de Mollat ? Forum Events a pensé à
vous et vous présente trois ouvrages bien différents mais tous également passionnants.
LA SCIENCE-FICTION La Zone L’HISTORIQUE Marie-Antoinette
du Dehors – Alain Damasio
– Stefan Zweig
LE CLASSIQUE Le Comte de Monte-Cristo – Alexandre Dumas
Dans un futur par si lointain, un groupe
d’insoumis
nostalgiques de la vie
sur Terre cherche à renverser
le régime
«social-démocrate»
de Cerclon. Mais
quand le totalitarisme n’a pas de
visage, comment
le détruire ? Cet
ouvrage
incroyable interroge avec
beaucoup de pertinence les excès du confort-misme et les déviances sécuritaires…
au point que l’on se demande où se situe
encore la limite avec notre réalité.
Envie d’une aventure de longue haleine,
d’un
roman
qui
vous emporte dans
son univers jusqu’à
la dernière page ?
Plongez-vous
dans
l’épopée
d’Edmond
Dantès, jeune homme à qui tout sourit
jusqu’au jour où, trahi, il est emmené en
prison et oublié par
les changements de régime successifs que vit la France… C’est là
qu’il fomentera une vengeance inoubliable,
faisant ressurgir le passé dans les vies de
ses anciennes connaissances… Et pour les
cinéphiles, on vous conseille le téléfilm de
Denys de la Patellière, superbe et très fidèle
au roman !
Cet ouvrage intense retrace la vie d’une
anti-héroïne propulsée à la tête du
plus grand royaume d’Europe. On y
(re)découvre l’histoire de France par
un prisme inédit
: l’intimité d’une
(très) jeune femme
qui n’avait rien demandé, et ne réalisera son destin de
reine qu’à l’ultime
moment… Un très beau portrait, porté par
une critique du système monarchique, où le
couple régnant subit son trône.
Le Forum - Février 2016 7
VIE ETUDIANTE.
205 TROPHEE
Notre projet est le raid 205 Trophée, c’est un
raid humanitaire d’environ 3000km, réservé
aux Peugeot 205. Il s’effectue au Maroc,
chaque année au mois d’avril et est organisé par l’agence Pro Raids Organisation.
naires ou dans leur démarches administratives).
EN 2016, SE DÉROULERA LA 9ÈME
ÉDITION DU 10 AU 21 AVRIL.
Il s’agit de l’unique raid-aventure qui
rassemble étudiants et professionnels
de l’entreprise, ce qui permet de se créer
un réseau grâce à la proximité avec tous
les participants que seul le 205 Trophée
permet.
Le raid est destiné à des personnes en
quête de dépassement de soi et de sensations fortes. De plus, le côté humanitaire
est largement mis en avant, puisque l’événement s’associe à trois associations locales de
la ville de Figuig pour leur venir en aide.
Notre équipe est actuellement constituée de
14 membres.
Notre point fort : nous proposons d’aider
les équipages inscrits dans leur préparation
(notamment dans leur recherche de parte-
convivialité, l’entraide et le partage. Ce sont
des valeurs importantes pour tous les participants et organisateurs. Nous
souhaitons donc garder cette dimension humaine qui fait du 205
Trophée un raid unique .
Il propose un parcours varié
avec plus de 3000 km parcourus
dans le désert. Les équipages se
retrouvent en totale autonomie,
ce qui leur permet de dépasser
leurs propres limites, de renforcer les liens avec leur coéquipier
et de s’organiser avant et pendant
l’étape.
Notre objectif à long terme est de rééquilibrer à 50/50 la participation étudiante et
professionnelle.
Une des missions des participants consiste à
récolter des fournitures et du matériel médical afin de les distribuer lors de la 4ème
étape dans la ville de Figuig où nous partageons une demi-journée avec les associations locales que nous parrainons.
Pour nous les valeurs de ce raid sont la
« Pour nous, c’est une expérience inoubliable, solidaire, sportive et riche en rencontres, atypiques puisque chacun peut y
participer ».
Contact
Page Facebook : 205 Trophée Grandes
Ecoles Adresse email : 205trophee.ge@
gmail.com
UN AIR DE REVOLUTION
A l’heure où les médias ont les yeux rivés
sur la vingt-et-unième Conférence des Parties et où la moindre émission de gaz à effet
de serre est mesurée par tous les experts du
marché automobile, il est devenu clair que
le changement climatique est un enjeu central pour notre avenir.
C’est pourquoi une association de KEDGE
Business School travaille sur la sensibilisation des étudiants autour de thèmes variés :
éco-responsabilité, développement durable,
dérèglement climatique…
SOLID’EARTH est une association étudiante à vocation sociale. Elle se découpe à
travers onze projets, certains sont dédiés à
l’humanitaire, d’autres à la sensibilisation.
L’association « verte » occupe donc un rôle
fort à l’école, en incarnant ses valeurs auprès
des étudiants, et en les sensibilisant aux enjeux actuels de l’environnement et du développement durable. C’est là qu’intervient le
projet REVOLUTION’AIR.
REVOLUTION’AIR est un projet porté
par six étudiants. Une envie les rassemble
: faire comprendre aux étudiants l’impact
de nos actions d’aujourd’hui sur le monde
de demain. L’objectif est de faire réagir
notre génération : à l’heure de la COP21,
nous savons tous que la planète est en danger, mais à notre échelle, que faire ? Est-ce
de notre faute ? Peut-on parler de faute ?
Comment changer nos habitudes ? C’est à
ces multiples questions que Révolution’Air
souhaite trouver des réponses pour informer les étudiants. L’association a d’ailleurs
organisé en novembre 2015 la Semaine Climat, en amont de la COP21, pour informer
les étudiants sur les thèmes soulevés lors de
la vingt-et-unième Conférence des Parties.
Qu’il s’agisse de petits gestes du quotidien
ou de grandes révolutions, nous sommes
tous concernés par cet enjeu qu’est le développement durable. Les six membres du
projet travaillent donc toute l’année sur la
publication d’articles de blog afin d’informer les étudiants sur ce sujet.
Notre école souhaite former des managers
responsables et la responsabilité passe aussi
par le respect de l’environnement.
Le Forum - Février 2016 8
C’est dans cette optique que chaque année, Révolution’Air
organise la Semaine du Développement Durable, au cours de
laquelle l’association fait appel à différents partenaires, locaux, nationaux, internes ou externes à l’école, pour organiser des ateliers,
des conférences, des débats… L’idée est de rassembler les étudiants
autour de thèmes variés pour que tous s’y retrouvent et que chacun
réalise qu’à son niveau, il peut être un acteur du changement.
Les années passées, nous proposions des ateliers de récup’, des réparations de vélos abimés, des dégustations de produits bio, des
projections de films sur le thème de l’environnement… Cette année, la Semaine du Développement Durable aura lieu du 9 au 15
mai 2016 sur le campus de Talence de KEDGE Business School.
Alors que nous gardons encore le thème secret pour surprendre
les étudiants, nous avons commencé à réunir certains partenaires.
Nous sommes encore à la recherche d’associations locales et d’entreprises souhaitant mettre en avant leurs pratiques ou leurs politiques de respect de l’environnement, et partager ainsi leur expérience avec les professionnels de demain que nous sommes. L’idée
est de montrer à tous, étudiants, professionnels, enseignants, que
nous pouvons faire quelque chose. Une occasion pour tous de
prendre conscience du monde qui nous entoure.
Contacts :
•https://www.facebook.com/solidearth.kedge/
•https://www.facebook.com/se.revolutionair/
•Sur Twitter : @SolidEarth_KBS
•Et retrouvez le blog de Révolution’Air : http://www.solidearth.fr/
actualites/ecologie
•http://www.solidearth.fr
KEDGER NETWORK
« Développer son réseau ». Trois mots très
simples, mais qui signifient tellement de
choses. Tous les étudiants sont, un jour ou
l’autre, conseillés et incités à le faire. Les
Ecoles de Commerce en font de superbes
arguments de vente, et tous les étudiants se
laissent bercer par ces mots plus ou moins
obscurs. Elles promettent un accès illimité
au réseau des anciens élèves. Mais qu’en
est-t-il réellement : comment les différents
étudiants perçoivent-ils sa construction et
sa mise en place ? Quels sont les différents
moyens d’utilisation de ce réseau, et quel
est son réel impact dans la vie professionnelle post-grande école ?
LE RÉSEAU DE L’ÉCOLE.
Toute école digne de ce nom possède son
propre réseau des anciens élèves. Des
milliers d’adresses mails et de numéros de
téléphone sont à la disposition des élèves.
Une mine d’or disent certains, tandis que
d’autres sont un peu plus dubitatifs. La
qualité du réseau d’une école de commerce
ne doit pas, selon eux, se mesurer à la quantité de contacts, mais plutôt à la qualité de
leur réponse. Ce raisonnement est tout à
fait appréhendable, quand on sait que le réseau est l’outil pour décrocher un stage, passage obligé dans la scolarité d’un étudiant.
Ce stage en effet, est un des seuls moyens
pour lui de poser un pied dans l’entreprise,
et pour commencer son ascension professionnelle. Les étudiants vont privilégier la
recherche du bon contact, celui qui leur apportera un stage, plutôt que de brasser des
dizaines et des dizaines de contacts.
COMMENT TROUVER CE
CONTACT ?
Il faut savoir que toute prise de contact passe
par la parole. Sans échange, discussion, il
vous sera impossible d’établir un
contact, et donc d’éveiller l’intérêt de votre interlocuteur. Car
oui, si vous n’intéressez pas, ne
parlez pas, le professionnel, cadre, n’aura aucune envie d’engager
une discussion avec vous, encore moins de vous donner son
numéro de téléphone.
Outre le réseau de votre chère
école, il existe d’autres voies pour
trouver les coordonnées d’un professionnel. Il ne faut pas, par exemple, sous-estimer le pouvoir que peuvent avoir les réseaux
sociaux : LinkedIn et Job Dating sont deux
réseaux qui vont vous permettre de mettre
votre CV en ligne. Quand l’un vous permet « d’officialiser » votre cercle de connaissances professionnel, l’autre peut vous
mettre en lien direct avec un recruteur.
COMMENT EN TIRER PARTI ?
Il faut différencier deux types de contacts :
ceux qui vous seront utiles à long terme, et
ceux qui le seront à court terme.
Peu importe le nombre de numéros de téléphone dont vous disposez, si vous n’avez
aucune expérience professionnelle, il vous
sera très difficile d’argumenter. Identifiez
ceux qui peuvent vous permettre de mettre
un pied dans le monde professionnel le
plus rapidement possible
! N’oubliez pas que toute
expérience est bonne à
prendre, et est enrichissante.
Gardez vos contacts
les plus précieux pour
l’avenir ! Il vous sera par
exemple beaucoup plus
facile d’argumenter une
demande de poste auprès
du directeur Marketing
d’une grande maison de Haute-Couture,
que vous avez rencontré 5 ans auparavant
lors d’un cocktail organisé par votre école,
en lui présentant vos stages dans la mode et
votre expérience professionnelle.
Le Forum - Février 2016 9
Classements des ESC, comment les apprécier ?
Financial Times, L’Étudiant, Le Parisien, Le Figaro, Le Point, autant de journaux associés systématiquement aux
classements qu’ils publient chaque année ou une fois tous les 2 ans. Le classement (surtout en France) est devenu
central de nos jours pour les bacheliers, les prépas, concours tremplin ou passerelle pour juger de la qualité des
écoles de commerce qu’ils souhaitent intégrer.
Toutefois, sont-ils transparents dans la méthodologie retenue (le calcul de leur classement) ?
Mettent-ils en œuvre les mêmes moyens pour collecter les informations ? Et donc, faut-il en tenir compte ?
DES BONS ET DES MAUVAIS CLASSEMENTS ?
Un classement ne se fait pas tout seul mais bien en fonction de
critères pondérés : la méthodologie. Celle-ci doit idéalement citer, définir les critères et expliquer les pondérations. On remarque
fréquemment qu’elles ne sont pas facilement accessibles voire introuvables : Le Point, Le Figaro Etudiant par exemple. D’autre
part, les critères sont loin d’être toujours pertinents ou adaptés à
tous les étudiants, par exemple la richesse des banques de données des écoles, qui très souvent sont peu voire pas utilisées par
les étudiants.
Toutefois on remarque néanmoins de bons élèves comme Challenges avec une méthodologie claire avec un article relié en bas
de page ou encore le classement de l’Étudiant, qui non seulement
fait apparaitre la méthodologie, celle-ci bien détaillée mais en
plus propose une palette complète de filtres pour personnaliser
son classement.
chiffres donnés par l’école.
Vous avez bien lu, la grande majorité des classements sont réalisés à partir des chiffres donnés par les écoles, écoles qui disposent de services dédiés à ces enquêtes.
Le seul qui vérifie réellement les données sur le terrain est le Financial Times et fait figure de tête de proue dans la mesure où
beaucoup de classements se basent sur lui.
SIGEM OR NOT SIGEM ?
En 2 mots, le SIGEM c’est la plateforme d’affectation liée aux
banques d’épreuves Ecricome et BCE qui au vu des résultats des
concours publie pour témoigner des choix d’étudiants. Il est très
fréquent d’entendre, « le seul vrai classement c’est le SIGEM ».
Nous sommes là sur une remarque typique du prépa qui voit son
école descendre dans les classements, pour deux raisons simples
:
1.
Le SIGEM ne concerne que les prépas
2.
Ce « classement » évolue peu (très peu) … donc forcément il rassure.
Pour preuve, classement SIGEM : position de l’ESC Bordeaux, de
la BEM puis de Kedge Bordeaux entre 2002 et 2014.
Rajoutez à cela que les 5 premières (HEC, ESSEC, ESCP, EM
Il est communément admis que tous les classements ne se valent
a priori pas comme nous l’avons souligné ci-dessus, ils n’utilisent
pas tous la même méthodologie (les mêmes critères) mais aussi
ne se basent pas forcément sur des informations exactes ou pertinentes. Il faut ainsi savoir que vérifier les informations coûte
cher et que les journaux n’ont pas tous les moyens de dépêcher
des journalistes dans chaque école pour vérifier la véracité des
Lyon, EDHEC) ne bougent strictement pas depuis 2002 et vous
aurez un classement bien figé.
Ne se basant que sur les pures statistiques des concours pour
prépas, et ne tenant aucun compte de l’évolution des programmes
ou des investissements réalisés. Il n’est donc que le pur reflet de
la croyance, de la confiance qu’accordent les élèves en certaines
écoles.
Pour conclure enfin, même si les classements par la presse étaient irréprochables, un étudiant ne
serait pas plus heureux dans l’école un rang dessus, ne suivrait pas des cours fondamentalement différents et surtout ne ferait pas spécialement plus fructifier ses capacités et talents car les écoles ont des
systèmes d’enseignement d’une très grande similarité.
Nicolas Noel.
Le Forum - Février 2016 10
REPORTAGE.
Franc-maçonnerie : au-delà du mythe
Aujourd’hui et depuis quelques années déjà, les fondements de la
société occidentale semblent être totalement remis en question.
Les certitudes d’un XXème siècle triomphant se sont peu à peu
effritées entre théories du complot, maladies épidémiques naissantes ou persistantes telles que le SIDA et autres SRAS, crise économique, actes terroristes et luttes politiques. L’idée d’une marche
en avant qui régnait au XIXème siècle prend dorénavant des airs de
retraite avec l’annonce d’une prétendue « fin de l’histoire ». Là où
tout espace est devenu laïcisé et sécularisé, la dimension spirituelle
de la vie s’invite au quotidien par des chemins détournés.
La franc-maçonnerie apparaît alors comme l’un des rares espaces
de liberté et de progrès, une oasis dont seuls certains privilégiés
semblent connaître le chemin.
Il ne faut cependant pas être dupe, car, comme tous les autres pans
de la société occidentale,
celui-ci aussi est entré
en crise au début des années 2000. Les pays anglo-saxons ont vu se dessiner l’extinction de leurs
Loges notamment par le
déclin de leurs effectifs.
L’avenir français semblait
quant à lui plus brillant
mais c’est sans compter sur les mises en causes fréquentes qui
concernent l’organisme et ses structures centrales.
ORIGINES
Les origines de la franc-maçonnerie sont assez obscures et il existe
très peu d’ouvrages historiographiques sur le sujet. Les historiens
sont souvent découragés pas l’ésotérisme des sociétés qui préfèrent
une Histoire de la franc-maçonnerie pour et par les maçons euxmêmes.
En réalité, et c’est un fait peu connu du grand nombre, l’histoire
maçonnique a constitué le premier instrument de l’organisation
vers sa (re)connaissance auprès des non initiés. On sait qu’il existait des «Fils de la Lumière» au XVIIème mais ils représentaient
tout au plus un courant de pensée. Ce n’est qu’à partir du XVIIIème
que les choses changent avec la création de la première obédience,
la Grande Loge, à Londres. Grâce à cette création la Franc-Maçonnerie commence à s’organiser en société. Le Grand Maitre décide
ensuite de mandater l’historien James Anderson pour qu’il crée
une histoire sur mesure pour la franc-maçonnerie afin de démontrer qu’elle est une institution ancestrale et donc vénérable. Bon
nombre de légendes où apparaissaient les grands noms de l’Histoire (Adam lui-même est nommé comme premier maçon, Noé
est le premier Maître) sont donc écrites dans les textes appelés Anciens Devoirs. Cette histoire brodée, source inépuisable de créativité, s’est ensuite exportée et a été adaptée à l’aide de légendes nouvelles au fil du temps, dans les pays anglo-saxons ou en France par
exemple.
Tout aurait pu rester relativement simple si toutefois une nouvelle
Loge contestataire n’avait pas vu le jour en 1717 en arborant le nom
de «Loge des Anciens». En réponse, la première Loge décida de se
nommer «Loge des Modernes», amorçant alors une lutte affirmée,
notamment dans une historiographie de plus en plus invraisem-
blabe afin d’assoir son autorité.
L’émergence de la Franc-maçonnerie montre néanmoins l’existence
d’un bouleversement au sein de la société occidentale : une envie de penser
autrement, de mettre en cause toutes les
certitudes acquises dans un monde où
la religion régit tout comportement. A
l’heure de la révolution scientifique engendrée par Newton et son entourage,
c’est l’Homme que l’on souhaite placer
au centre. Les premiers maçons, intellectuels originaux et libres, prennent
donc pour emblême l’allégorie de la
construction d’un temple pour la société idéale.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la participation des
francs-maçons dans le débat social et la législation est nettement
illusoire, bien que leurs travaux bénéficient souvent d’une médiatisation importante lorsqu’il sont rendus publics, et ce grâce au
mythe qui entoure les francs-maçons. Il semble toutefois qu’aujourd’hui la franc-maçonnerie a besoin d’un nouveau souffle, de
nouveaux modèles qui dépassent la peur dans laquelle s’inscrivent
les pas de la socité occidentale.
Aujourd’hui la franc-maçonnerie reste une organisation baignée de mystère mais elle semble se rendre plus accessible
pour faire apparaître un espace ouvert et tolérant qui autorise l’échange sans considération des différences comme le
montre l’interview qui suit. C’est en cela probablement que
résidera son nouveau souffle dans une société, notamment
française, où la question de l’idendité (et de la nationnalité)
n’a jamais autant été en crise.
QUELQUES DEFINITIONS
La franc-maçonnerie est dite aujourd’hui «spéculative» et se
présente comme l’héritière de la franc-maçonnerie «opérative»
qui prenait place au Moyen Age et dont les membres étaient des
bâtisseurs et architectes des édifices religieux (francs-métiers).
Un groupe de maçons forme une loge qui peut être masculine,
féminine ou mixte.
Un groupement de loges forme un obédience.
En France, l’obédience du Grand Orient de France (1773) regroupe quelques 500 loges et plus 40 000 membres. On trouve
également dans notre pays la Grande Loge de France, la Grande
Loge nationale française et le Droit humain.
Les rites sont des cérémonials permettant de définir le «grade»
de chaque frère. On a par exemple le Rite émulation, le Rite
d’York, le Rite français...
Le Forum - Février 2016 11
INTERVIEW
Deux francs-maçons ont accepté de répondre à nos questions. Bien que les maçons qui se dévoilent sont de plus en plus nombreux,
nous ne ferons pas apparaître leur nom afin de respecter l’anonymat auquel ils sont tenus.
POURQUOI AVEZ-VOUS DÉCIDÉ DE DEVENIR
FRANC-MAÇON ?
1 : «J’ai souhaité le devenir pour participer à une aventure collective. Mon père étant membre du Grand Orient de France j’ai
côtoyé ce milieu dès mon enfance, ce qui a forcément joué un rôle.
Pourquoi ai-je souhaité devenir franc maçon? Je me sentais seul
face à des questions philosophiques et spirituelles et ressentais
l’impérieux besoin de bénéficier de l’apport d’un groupe. D’autres
rejoignent la franc-maçonnerie au service de questionnements
ésotériques sinon mystiques, d’autres encore se sentent appelés à
un destin politique ou social… d’autres hélas poursuivent de viles
ambitions carriéristes. Chaque frère répond à des ressorts personnels très intimes. Lorsque nous recevons une candidature nous
informons en principe le profane sur les différentes obédiences,
les rites… afin qu’il trouve sa place et la voie la plus adaptée à son
épanouissement.»
2 : «Parce que j’ai rencontré un être exceptionnel qui disait le
bien pour tous et qui était à l’écoute et au service de chacun, et
parce que je voulais une vie de passions et de dépassements, active,
puissante pour un monde meilleur sans mensonge, sans bassesse,
pleine d’amour. J’aime la bonté, la bienveillance, le regard, j’aime
comprendre ce qui se passe, j’aime aider l’autre dans n’importe
quelle situation pour aider la société quelle qu’elle soit.»
COMMENT ÊTES-VOUS DEVENU FRANC-MAÇON ?
1 : «En étant initié, et en faisant serment d’oeuvrer pour le progrès de l’humanité.»
2 : «En faisant simplement acte de candidature par courrier en
1996. J’ai ensuite été contacté et après avoir rencontré plusieurs
frères qui se sont assurés de mes motivations et d’une certaine
compatibilité, ils m’ont accueilli (en juin 1997) au sein de leurs assemblées de la Grand Loge de France. Après être devenu maître
au REAA (Rite Ecossais Ancien et Accepté) j’ai rejoint ensuite (en
janvier 2003) le RER (Régime Ecossais Rectifié). Je réponds donc
à vos questions à la lumière de mon propre parcours, sans engager
ni représenter en rien ni la franc maçonnerie, ni même les frères
de mon obédience le Grand Prieuré Des Gaules. Ce point est fondamental : votre interview recueille la subjectivité d’un franc maçon.
Je conseille vivement à tous ceux qui sont intéressés par le sujet de
multiplier les contacts par eux-mêmes et de rencontrer plusieurs
membres de plusieurs obédiences pour se forger leur propre opinion.»
QUI PEUT DEVENIR FRANC-MAÇON ?
1 : «Chacun peut le devenir. S’il a la volonté de faire progresser
l’humanité. Tous ceux qui veulent atteindre l’inaccessible étoile.»
2 : «Toute personne de bonne volonté souhaitant s’améliorer et/
ou améliorer la société à son niveau. La bonne question serait
plutôt « qui ne peut pas devenir franc maçon ? ». En effet nous
appliquons un principe de bienveillance et ne saurions priver
une personne de l’opportunité de «cheminer vers la lumière». Par
conséquent, sauf à ce que le candidat ne nous paraisse pas capable
de nous rejoindre, il sera admis par principe. S’il ne nous semble
pas suffisamment prêt il est possible qu’il soit ajourné, voire qu’on
lui recommande de travailler un aspect de sa recherche avant que
de ré-envisager de l’accueillir.»
SELON VOUS, LA FRANC-MAÇONNERIE A-T-ELLE UNE
RÉELLE INFLUENCE SUR LA SOCIÉTÉ OCCIDENTALE ?
1 : «Non, mais chaque maçon en taillant sa pierre peut apporter
à titre personnel des solutions complémentaires aux difficultés sociétales.»
2 : «La question me fait sourire : En effet ma réponse de premier
niveau est clairement : NON… du moins s’il s’agit de croire en un
collectif uni et poursuivant des objectifs politiques et/ou sociaux
communs et très définis. Certains franc maçons sont de droite,
d’autres de gauche… certains sont croyants, d’autres théistes,
d’autres enfin agnostiques ce qui me paraît inconcevable mais participe objectivement du fait maçonnique dans sa diversité.
Donc le fantasme d’une franc maçonnerie influente en tant que
telle réjouit paradoxalement à la fois les minorités d’intégristes catholiques et de nombreux franc maçons parfois passéistes et tout
aussi conservateurs. Les premiers alimentent le vieux fantasme du
complot judéo maçonnique tandis que les autres s’auto proclament
à tort fondateurs de la république et se targuent de participer d’une
élite intellectuelle et « sociétale ».
En revanche, l’objet de toute démarche maçonnique est de traduire en actes ce qui est transmis dans nos loges. Ce qui implique
forcément des engagements militants, qu’ils soient politiques,
syndicaux, caritatifs…etc… C’est ce qui explique la présence
des franc-maçons (au sens générique) dans de très nombreuses
instances de décision et fait penser par conséquent à une action
concertée qui n’existe pas, et n’existera jamais car elle est impossible.
Pareille action pour autant qu’elle serait conçue serait d’ailleurs en
totale contradiction avec le but de révélation de l’individu dans ses
choix et son histoire, uniques par nature.
C’est en cela que la pire confusion qui puisse être faite est de
nous assimiler à une secte, qui impose par le dogme et la propagande un mode unique de pensée, de parole et d’action.»
SELON VOUS, QUEL AVENIR EST À ENVISAGER POUR LA
FRANC-MAÇONNERIE ?
I : «La maçonnerie est un travail personnel sur soi-même, douter, évoluer, tout écouter, tout entendre et ne rien croire sans avoir
vérifié, et dans l’avenir, il y aura toujours des êtres libres, affranchis
de tous dogmes qui feront avancer l’humanité.»
2 : «Tant qu’il existera des hommes et des femmes en quête de
vérité et de liberté d’être, la franc-maçonnerie constituera une réponse structurante et émancipatrice.
Donc je suis convaincu que la franc-maçonnerie universelle vivra
tant que vivra l’humanité.»
Louise Coussieu-Baylac.
Le Forum - Février 2016 12
DETENTE.
LE NUMERO 1 VOUS A PLU ?
RETROUVEZ-NOUS LE 15 AVRIL POUR LE SECOND !

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