Influence des cancérologues gynécologues sur la survie des
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Influence des cancérologues gynécologues sur la survie des
VOLUME 3 . NUMÉRO 2 . MARS/AVRIL 2011 Journal of Clinical Oncology A R T I C L E O R I G I N A L Influence des cancérologues gynécologues sur la survie des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre John K. Chan, Alexander E. Sherman, Daniel S. Kapp, Ruxi Zhang, Kathryn E. Osann, Larry Maxwell, Lee-May Chen et Harshal Deshmukh * Faculté de Médecine de l’Université de Californie, San Francisco (UCSF), UCSF Helen Diller Family Comprehensive Cancer Center, San Francisco ; Chao Family Comprehensive Cancer Center, Université de Californie, Irvine-Medical Center, Orange ; Faculté de Médecine de l’Université de Stanford, Stanford Cancer Center, Stanford, CA ; Walter Reed Army Medical Center, Washington, DC. Manuscrit soumis le 22 juin 2010, accepté le 21 octobre 2010, publié en ligne avant impression à l’adresse www.jco.org le 24 janvier 2011. Travail soutenu par un prix de recherche en développement du Stanford Cancer Center (J.K.C.) et par la Fondation pour la recherche en oncologie gynécologique John A. Kerner. Les déclarations des auteurs concernant d’éventuels conflits d’intérêt et les contributions des auteurs se trouvent à la fin de cet article. Auteur correspondant : John K. Chan, MD, University of California, San Francisco (UCSF) School of Medicine, UCSF Helen Diller Family Comprehensive Cancer Center, 1600 Divisadero St, Box 1702, San Francisco, CA 94143-1702 ; courriel : [email protected]. © 2011 American Society of Clinical Oncology 0732-183X/11/2907-832/$20.00 DOI: 10.1200/JCO.2010.31.2124 Traduit de l’anglais par Kraus Biomédical r é s é Malgré l’absence de preuves d’un bénéfice en survie, l’American College of Obstetrics and Gynecology a émis des recommandations pour adresser aux cancérologues gynécologues les patientes pour le traitement du cancer de l’endomètre. Nous nous proposons donc de déterminer l’influence des cancérologues gynécologues sur le traitement et la survie des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. Patientes et méthodes Les données ont été extraites des bases de données de Medicare et SEER (Surveillance, Epidemiology and End Results) allant de 1988 à 2005. La méthode de Kaplan-Meier et celle des risques proportionnels de Cox ont été utilisées pour les analyses. Résultats Sur 18 338 femmes, 21,4 % ont été soignées par des cancérologues gynécologues (groupe A), tandis que 78,6 % ont été prises en charge par d’autres médecins (groupe B). Les femmes du groupe A étaient plus âgées (âge > 71 ans : 49,6 % versus 44 % ; p < 0,001), avaient subi l’exérèse d’un plus grand nombre de ganglions (> 16) (22 % versus 17 % ; p < 0,001), avaient une maladie à un stade plus avancé (stade III et IV) (21,9 % versus 14,6 % ; p < 0,001), avaient des tumeurs de plus haut grade (p < 0,001) et étaient plus nombreuses à avoir reçu une chimiothérapie pour maladie avancée (22,6 % versus 12,4 %, p < 0,001). Chez celles atteintes d’un cancer de stade II à IV, la survie spécifique de la maladie (SSM) à 5 ans dans le groupe A a été de 79 %, contre 73 % dans le groupe B (p = 0,001). De plus, pour le cancer à un stade avancé (III et IV), le groupe a eu une SSM à 5 ans de 72 %, contre 64 % dans le groupe B (p < 0,001). Aucune relation n’a cependant pu être établie avec la SSM dans les cancers de stade I. À l’analyse multivariée, l’âge plus jeune, le stade débutant, le grade moins élevé et le traitement par des cancérologues gynécologues ont été des facteurs pronostiques indépendants d’une amélioration de la survie. Conclusion Les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre traitées par des cancérologues gynécologues ont été plus nombreuses à subir une intervention chirurgicale de stadification et à recevoir une chimiothérapie adjuvante pour cancer avancé. Les soins assurés par des cancérologues gynécologues ont amélioré la survie des femmes atteintes d’un cancer à haut risque. J Clin Oncol 29:832-838. © 2011 American Society of Clinical Oncology Le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique pelvien le plus fréquent aux États-Unis, avec une estimation de 42 160 nouveaux cas en 2009.1 Au cours des 20 dernières années, le nombre annuel de décès par cancer de l’utérus a doublé. Des études sont indispensables pour identifier les facteurs démographiques, clinico-pathologiques et thérapeutiques susceptibles d’être responsables de la tendance actuelle et de l’évolution des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre.2 Dans le cancer de l’ovaire, la centralisation des soins anticancéreux s’est traduite par une stadification plus complète, la chirurgie de cytoréduction, l’utilisation adéquate du traitement adju- 125_JCO-2_chan-v2.indd 125 m Objectif INTRODUCTION www.jco.org u vant et une meilleure survie.3 D’autres auteurs ont également démontré que les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire qui ont été traitées par un cancérologue gynécologue (CG) ont subi une chirurgie de stadification plus approfondie et ont bénéficié d’une chimiothérapie pour maladie à haut risque avec amélioration de la survie.4 En dépit de l’établissement de directives pour l’envoi aux CG, les informations sur l’influence de ces spécialisations sur la survie des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre sont limitées. Des études antérieures ont montré que les CG sont plus nombreux à réaliser des procédures de stadification avec lymphadénectomie (L) ; la plupart des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre ont cependant une maladie à faible risque permettant 125 15/04/11 10:22:11 Chan et coll une évolution favorable. L’influence positive éventuelle des soins de sous-spécialité dans le cancer de l’endomètre peut donc être plus difficile à mettre en évidence. En outre, le rôle de la lymphadénectomie dans le cancer de l’utérus débutant est controversé.5 En fait, deux essais cliniques randomisés récentes 6,7 ont montré que le curage ganglionnaire n’a pas été associé à une amélioration de la survie chez les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. De plus, comme seul le sous-groupe de patientes atteintes d’un cancer à un stade avancé a besoin d’une chirurgie radicale et d’une chimiothérapie adjuvante, il reste à déterminer si les soins spécialisés assurés par les CG permettent d’améliorer l’évolution des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. Nous nous proposons donc d’évaluer l’influence des CG sur la stadification, le traitement adjuvant et la survie des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. PATIENTES ET MÉTHODES Les données ont été extraites du Programme SEER (Surveillance, Epidemiology and End Results) et du Master Enrollment File des Centers for Medicare and Medicaid Services allant de 1991 à 2002.8 Les informations fournies à SEER sont les caractéristiques démographiques, la date du diagnostic, le stade et le grade de la tumeur, le traitement et les données de suivi. Pour chaque bénéficiaire de Medicare, il existe des données dans les fichiers sources d’inscription à Medicare, allocation groupe A et groupe B, et statut d’inscription à un organisme d’assurance maladie. Un identifiant unique du fichier SEER-Medicare peut être lié aux enregistrements de l’Historique National des Remboursements. Ces données relatives aux remboursements extra-institutionnels détaillent les services facturés, essentiellement par des médecins ou d’autres professionnels de santé exerçant en cabinet, à l’hôpital ou en tout autre endroit. Chaque procédure facturée est identifiée par un code terminologique commun de procédure, auquel sont joints les codes diagnostiques (Classification Internationale des Maladie, 9e révision, Modifications Cliniques [ICM-9-CM]). La race ou appartenance ethnique était classée en blanche, noire, hispanique, asiatique et autre. Les zones géographiques ont été découpées en États de l’ouest, de l’est et du centre en utilisant des codes d’Etats basés sur ceux de la base de données du SEER. À partir du revenu médian du code postal du lieu de résidence des patientes, le niveau socio-économique a été évalué comme suit : revenus faibles (< $20000/an), moyens ($20000-$60000/an) et élevés (> $60000/an). Les informations concernant la chirurgie initiale et l’utilisation d’une chimiothérapie ont été tirées des codes SEER-Medicare. Toutes les patientes chez qui avait été diagnostiqué un cancer de l’endomètre ont été stadifiées au moyen des codes de l’AJCC (American Joint Committee on Cancer) et les types histologiques ont été classés en tumeurs endométrioïdes, séropapillaires, à cellules claires ou autres et ont été désignés par le grade 1, 2 ou 3. La méthode suivie pour établir que les soins ont été assurés par un CG a été décrite par ailleurs.9 Nous avons extrait les informations concernant la spécialité du chirurgien des procédures orientées par le cancer en mettant en relation le numéro d’identification personnel du médecin indiqué dans les demandes de remboursement de Medicare avec les informations collectées par l’AMA (American Tableau 1. Caractéristiques démographiques Soins assurés par un cancérologue gynécologue Total (N = 18 338) Oui (n = 3 927)Non (n = 14 411)) Caractéristique démographique Nbre % Nbre % Nbre % p Age au moment du diagnostic, ans* ≤ 71 10,022 54.7 1,980 19.8 8,042 80.2 > 71 8,316 45.3 1,947 23.4 6,369 76.6 Race/appartenance ethnique Blanche 16,593 91 3,493 88 13,100 90 Noire 930 5.1 241 6 689 4 Hispanique 168 0.9 43 1 125 0 Asiatique 214 1.2 60 1 154 1 Autre 343 1.9 74 1 269 1 Inconnue 54 0.01 7 0.2 47 0.3 Facteur socio-économique (revenus)† Bas 684 3 172 4 512 3 Moyens 6,972 38 1,765 44 5,207 36 Élevés 4,947 27 1,285 32.7 3,689 25 Inconnus 5,330 29 327 17 5,003 34.7 Region‡ Etats de l’ouest 5,388 29.3 1,043 26.5 4,295 29.7 Etats du centre 4,772 25.9 974 24.8 3,798 26.3 Etats de l’est 8,237 44.8 1,910 48.6 6,318 43.9 Année du diagnostic* 1991-1994 5,444 29.7 582 10.7 4,862 89.3 1995-1998 5,110 27.9 1,205 23.6 3,905 76.4 1999-2002 7,784 42.4 2, 1 40 27.5 5,644 72.5 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 Abréviations : SEER, Surveillance, Epidemiology and End Results. * Calcul basé sur le pourcentage de patientes soignées par des cancérologues gynécologues au sein de chaque classe d’âge et selon la période. † Le niveau socio-économique a été estimé à partir de la définition suivante : faibles revenus (< $20 000/an), moyens ($2 000-$60 000), élevés (> $60 000/an). ‡ Les zones géographiques ont été divisées en Etats de l’ouest, de l’est et du centre en utilisant les codes des états d’après la base de données du SEER. 126 125_JCO-2_chan-v2.indd 126 Journal of Clinical Oncology 15/04/11 10:22:11 Impact des cancérologues gynécologues sur la survie au cancer de l’endomètre Medical Association). Si plusieurs chirurgiens étaient impliqués dans les soins d’une patiente, les soins étaient attribués au chirurgien le plus spécialisé. Par exemple, si un CG était impliqué dans les soins d’une patiente, celle-ci était classée comme ayant reçu les soins d’un CG. Pour les interventions chirurgicales dans lesquelles aucun CG n’était impliqué, mais où un gynécologue généraliste était présent, les soins de la patiente étaient attribués à un gynécologue généraliste. En l’absence d’implication d’un CG ou d’un gynécologue généraliste, la patiente était classée parmi les patientes ayant été opérées par un chirurgien généraliste. La survie globale a été calculée de la date du diagnostic à celle du décès ou à la date de censure. La survie spécifique de la maladie a été calculée de la date du diagnostic à celle du décès par cancer endométrial. Les décès d’autres causes ou de cause inconnue ont été censurés à la date du décès. Le test de χ² de Pearson a été utilisé pour évaluer les relations entre certains facteurs et le risque de décès. Les analyses de survie et les facteurs prédictifs de l’évolution ont été déterminés par la méthode de Kaplan-Meier et la méthode des risques proportionnels de Cox, respectivement. Les analyses statistiques ont été réalisées au moyen du logiciel SAS version 9.1 (SAS Institute, Cary, Caroline du Nord). RÉSULTAT S L’âge médian au moment du diagnostic chez les 18 338 femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre était de 70 ans (valeurs extrêmes, 27 à 101 ans). La distribution ethnique de cette population était la suivante : 16 593 (90,5%) blanches, 930 (5,1 %) noires, 214 (1,2 %) asiatiques, 168 (0,9 %) hispaniques et 343 (1,9 %) autres. Le nombre de femmes provenant d’États de l’ouest, de l’est et du centre était respectivement de 5 388 (29,3 %), 4 772 (25,9 %) et 8 237 (44,8 %). Nous avons divisé la population de l’étude en trois sous-groupes basés sur l’année du diagnostic : 1991 à 1994, 1995 à 1998 et 1999 à 2002. Le nombre de patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre a été respectivement de 5 444 (29,7 %), 5110 (27,9 %) et 7 784 (42,4 %) dans ces sous-groupes. Le pourcentage de patientes traitées par un CG a augmenté de 10,7 % à 23,6 % puis à 27,5 % au cours de ces trois périodes. La cohorte de l’étude a ensuite été divisée en deux groupes selon que les patientes avaient été traitées ou non par un CG. Les femmes traitées par un CG étaient plus âgées (p < 0,001) et résidaient dans une zone de revenus élevés (p < 0,001 ; Tableau 1). Celles qui ont été opérées par un CG ont été plus nombreuses à subir un curage ganglionnaire plus étendu (≥ 16 ganglions lymphatiques, 22 % versus 17 % ; p < 0,001), à avoir un type histologique plus agressif, tel qu’une tumeur séreuse ou à cellules claires (11,6 % versus 6,1 % ; p < 0,001), à présenter une maladie à un stade plus avancé (stades III et IV ; 21,9 % versus 14,6 % ; p < 0,001), à avoir reçu une chimiothérapie (22,6 % versus 12,4 % ; p < 0,001) et à avoir reçu une radiothérapie (38,9 % versus 30,7 % ; p < 0,001 ; Tableau 2). La survie spécifique de la maladie (SSM) à 5 ans en fonction des caractéristiques démographiques est présentée dans le tableau 3. La SSM à 5 ans des patientes atteintes d’une maladie de stade I, II, III ou IV a été respectivement de 97 %, 89 %, 78 % et 55 % (p < 0,001). Les patientes qui ont subi une intervention chirurgicale initiale ont eu une meilleure survie que les autres (92 % versus 73 % ; p < 0,001). Les patientes souffrant d’une tumeur de grade 1, 2 ou 3 Tableau 2. Caractéristiques clinico-pathologiques Soins assurés par un cancérologue gynécologue Total (N = 18 338) Oui (n = 3 927)Non (n = 14 411)) Caractéristique clinico-pathologique Nbre % Nbre % Nbre % Chirurgie primaire Oui 17,781 97.0 3,771 96.0 14,010 97.2 Non 557 3.0 156 4.0 401 2.8 Stade IA 1,393 7.6 150 3.8 1,243 8.6 IB 958 5.2 131 3.3 827 5.7 IC 11,548 63.0 2,391 60.8 9,157 63.5 II 1,452 8.0 395 10.1 1,057 7.3 III 1,298 7.1 423 10.8 875 6.0 IV 1,689 9.2 437 11.1 1,252 8.6 Histologie Endométrioïde 15,090 90.3 3,044 85.6 12,046 91.5 Sereux 904 5.4 314 8.8 590 4.5 Cellules claires 311 1.9 100 2.8 211 1.6 Autre 406 2.4 95 2.7 311 2.4 Grade 1 6,544 35.7 1,074 27.4 5,470 38.0 2 6,328 43.6 1,403 35.7 4,952 34.4 3 4,161 22.7 1,124 28.6 3,037 21.1 Inconnu 1,278 7.0 326 8.3 952 6.7 Radiothérapie Oui 5,957 32.5 1,529 38.9 4,428 30.7 Non 12,381 67.5 2,398 61.1 9,983 69.3 Chimiothérapie Oui 2,657 14.5 886 22.6 1,791 12.4 Non 15,661 85.5 3,041 77.4 12,620 87.5 p 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 * Les patientes ont été stadifiées au moyen des codes de l’AJCC (American Joint Committee on Cancer).. www.jco.org 125_JCO-2_chan-v2.indd 127 127 15/04/11 10:22:12 Chan et coll Tableau 3. Survie spécifique de la maladie à 5 ans en fonction des caractéristiques démographiques Soins assurés par un cancérologue gynécologue Caractéristique démographique Total (N = 18338 ; %)Oui (n = 3 927 ; %)Non (n = 14 411 ; %) Age, ans ≤ 71 95 ± 0.2 89 ± 0.7 89 ± 0.4 > 71 91 ± 0.3 91 ± 0.3 95 ± 0.2 Race/appartenance ethnique Blanche 92 ± 0.2 90 ±1 91 ± 0.4 Hispanique 93 ± 1 92 ± 0.4 94 ± 0.2 Asiatique 96 ± 0.1 90 ±0.4 98 ± 0.9 Noire 83 ± 1 81 ± 2 83 ± 1 Inconnue 75 ± 1 71 ± 1.7 84 ± 6 Autre 90 ± 2 91 ± 3 89 ±1 Facteur socio-économique (revenus)† Faibles 89 ±1 89 ± 2 90 ± 1 Moyens 92 ± 0.4 91 ± 0.7 93 ± 0.3 Elevés 92 ± 0.4 92 ± 0.8 93 ± 0.4 Inconnus 90 ± 6 90 ±1 91 ± 8 Region† Etats de l’ouest 93 ± 0.2 93 ± 0.4 93 ± 0.8 Etats du centre 91 ± 0.3 91 ± 0.9 92 ± 0.4 Etats de l’est 91 ± 0.2 90 ± 0.7 92 ± 0.3 Année du diagnostic* 1991-1994 91 ± 0.3 92 ± 0.1 91 ± 0.4 1995-1998 91 ± 0.4 88 ± 0.9 92 ± 0.4 1999-2002 93 ± 0.2 93 ± 0.6 94 ± 0.3 p 0.78 < 0.001 0.02 0.66 0.001 0.41 0.34 0.7 0.53 0.01 0.1 0.002 0.97 0.009 0.002 0.15 < 0.001 0.28 Abréviations : SEER, Surveillance, Epidemiology and End Results. * Calcul basé sur le pourcentage de patientes soignées par des cancérologues gynécologues au sein de chaque classe d’âge et selon la période. † Le niveau socio-économique a été estimé à partir de la définition suivante : revenus faibles (< $20 000/an), moyens ($20 000-$60 000), élevés (> $60 000/an). ‡ Les zones géographiques ont été divisées en Etats de l’ouest, de l’est et du centre en utilisant les codes des états d’après la base de données du SEER. ont présenté des taux de survie de 98 %, 94 % et 75 %, respectivement. Les patientes chez qui l’histologie avait révélé une tumeur endométrioïde ont eu un taux de survie de 94 %, contre 77 % chez celles dont l’histologie montrait un cancer à cellules claires, séreux ou un autre aspect non-endométrioïde (tableau 4). Les soins fournis par des CG ont été associés à une amélioration de la SSM chez les patientes atteintes d’un cancer de stade II à IV (SSM à 5 ans, 79 % versus 73 % ; p = 0,001 ; Fig. 1). Plus précisément, les patientes atteintes d’une maladie de stade III ou IV traitées par un CG ont eu une survie de 72 %, contre 64 % chez celles traitées par d’autres professionnels de santé (p < 0,001). De même, les soins assurés par les CG ont été associés à une amélioration de la survie chez les patientes à maladie de grade 3 (82 % versus 78 % ; p = 0,01) et celles à tumeurs à haut risque à cellules claires ou séropapillaires (81 % versus 75 % ; p < 0,04 ; Tableau 4). Aucune relation n’a cependant été établie entre la SSM et les soins des CG dans l’ensemble des cancers de stade I, avec ou sans stadification chirurgicale. De plus, nous avons effectué une analyse en sous-groupe limitée aux patientes ayant subi une opération chirurgicale de stadification. Après ajustement à l’effet de la stadification chirurgicale sur les patientes atteintes d’un cancer de stade III, nous avons constaté que les soins des CG n’étaient plus associés à une amélioration de la survie (84,6 % versus 84,4 % ; p = 0,6). Dans une autre analyse destinée à déterminer l’impact des soins des CG sur la survie globale plutôt que sur la SSM chez les femmes atteintes d’une maladie à un stade avancé, nos données ont montré que les soins des CG étaient associés à une amélioration de la survie globale (41,8 % versus 35,4 % ; p < 0,001). À l’analyse multivariée, l’âge au moment du diagnostic en tant 128 125_JCO-2_chan-v2.indd 128 que variable continue (risque relatif [RR], 1,04 ; IC à 95 %, 1,04 à 1,05 ; p < 0,001), les stades I et II versus III et IV (RR, 5,89 ; IC à 95 %, 5,16 à 6,72 ; p < 0,001), le grade 1 versus grade 2 versus grade 3 (RR, 2,87 ; IC à 95 %, 2,52 à 3,28 ; p < 0,001) et les soins de CG versus autres (RR, 0,71 ; IC à 95 %, 0,62 à 0,82 ; p = 0,001) ont été identifiés comme des facteurs pronostiques indépendants de l’amélioration de la survie (tableau 5). DISCUSSION Le nombre de décès annuels par cancer de l’endomètre a augmenté ces dix dernières années. Une étude précédente 2 a montré que le stade plus élevé et le type histologique défavorable peuvent expliquer en partie l’augmentation du nombre de décès liés au cancer de l’endomètre. L’impact des soins spécialisés assurés par un CG sur le traitement et l’évolution du cancer de l’endomètre n’a cependant pas été correctement évalué. Des études antérieures ont évalué l’impact des CG sur la chirurgie initiale, la stadification et l’utilisation de la chimiothérapie dans d’autres tumeurs malignes gynécologiques. Vernooij et coll.10 ont réalisé une méta-analyse qui a montré que les soins fournis par un CG améliorent la survie des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire d’une durée pouvant aller jusqu’à 8 mois. Ces auteurs recommandaient de faire traiter les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé en service spécialisé de cancérologie gynécologique, par une équipe pluridisciplinaire. Une étude de Carney et coll.11 a évalué elle aussi les soins de spécialisés chez des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire aux États-Unis et elle a montré qu’un bénéfice en survie s’associait aux soins assurés par un CG. Dans une importante étude basée Journal of Clinical Oncology 15/04/11 10:22:12 Impact des cancérologues gynécologues sur la survie au cancer de l’endomètre Tableau 4. Survie spécifique de la maladie à 5 ans en fonction des caractéristiques clinico-pathologiques Soins assurés par un cancérologue gynécologue Caractéristique démographique Total (N = 18 338 ; %)Oui (n = 3 927 ; %)Non (n = 14 411 ; %) Chirurgie primaire Oui Non Chirurgie primaire (stade II à IV) Oui Non Stage IA IB IC II III IV II à IV III à IV Histologie Endométrioïde Séreux, cellules claires, autre Grade 1 2 3 Inconnu Radiothérapie Oui Non Chimiothérapie Oui Non p 92 ± 0.2 91 ± 0.4 93 ± 0.2 73 ± 0.2 79 ± 0.4 70 ± 0.2 0.001 0.10 76 ± 0.7 80 ± 0.1 74 ± 0.9 53 ± 0.4 58 ± 0.9 50 ± 0.4 < 0.001 0.22 97 ± 0.1 96 ± 1 95 ± 0.7 94 ± 2 97 ± 0.9 96 ± 0.4 89 ± 0.8 90 ± 1 78 ± 1 81 ± 2 55 ± 1 63 ± 2 75 ± 0.7 79 ± 1 66 ± 0.1 72 ± 1 96 ± 0.5 95 ± 0.7 97 ± 0.1 89 ± 1 77 ± 1 52 ± 1 73 ± 0.8 64 ± 1 0.2 0.054 0.008 0.68 0.19 < 0.001 0.001 < 0.001 94 ± 0.2 92 ± 0.5 94 ± 0.2 77 ± 0.1 81 ± 1 75 ± 1 0.001 0.04 98 ± 0.1 94 ± 0.3 75 ± 1 86 ± 0.1 97 ± 0.4 93 ± 0.7 82 ± 0.1 87 ± 1 98 ± 0.1 94 ± 0.3 78 ± 0.8 85 ± 1 < 0.001 0.02 0.01 0.32 88 ± 0.1 88 ± 0.1 88 ± 0.1 94 ± 0.5 92 ± 0.7 94 ± 0.5 0.41 0.74 76 ± 0.9 94 ± 0.1 0.82 0.72 77 ± 1 76 ± 1 95 ± 4 94 ± 0.2 * Les patientes ont été stadifiées au moyen des codes de l’AJCC (American Joint Committee on Cancer).* sur la population de patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire du nord de la Californie, Chan et coll.4 ont montré que les CG sont plus nombreux à effectuer des opérations chirurgicales de stadification complètes et à administrer le cas échéant une chimiothérapie adjuvante. Ces études antérieures concernaient cependant essentiellement des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire et, à notre connaissance, la présente étude est la première étude importante, basée sur la population, à évaluer l’influence des soins spécialisés sur les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. Les résultats de cette analyse ont révélé que les patientes soignées par des CG présentent classiquement des cancers de stade plus avancé et à haut risque (grade 3 et type histologique défavorable). Bien que nos analyses univariées aient montré que les patientes âgées, blanches ou asiatiques, allaient mieux sans soins de CG, ces observations ont été faussées par le fait que les femmes âgées ont plus de chances de recevoir des soins d’un CG et qu’elles avaient des cancers plus agressifs, de stade plus avancé, avec des formes histologiques à haut risque et de haut grade. Dans une autre analyse d’un sous-groupe composé uniquement de femmes âgées (> 71 ans), nos données ont montré que celles traitées par des CG avaient un cancer plus avancé (stades III à IV) (24,4 % versus 18,1 % ; p < 0,001) et de grade élevé (33,5 % versus 25,6 % ; p < 0,001) que celles traitées par d’autres professionnels de santé. Plus important encore, après ajustement à l’âge, au stade et au grade de la maladie, les soins fournis par les CG ont continué à être un facteur pronostique important de l’amélioration de la SSM à l’analyse multivariée. Les patientes traitées par des CG sont plus susceptibles de subir www.jco.org 125_JCO-2_chan-v2.indd 129 des procédures de stadification avec examen des ganglions lymphatiques et de recevoir une chimiothérapie. La SSM de celles atteintes d’un cancer de stade II à IV qui ont été soignées par des CG a présenté une amélioration significative. Ces effets ont persisté à l’analyse multivariée après ajustement à l’âge, à la chirurgie, au stade, au grade et à l’histologie. Le bénéfice en survie associé aux soins assurés par les CG peut s’expliquer par leur meilleure connaissance du processus pathologique, qui se traduit par une stadification plus précise, suivie, le cas échéant, d’un traitement adjuvant. De plus, nous avons effectué une analyse de sous-groupe limitée aux patientes ayant subi une procédure de stadification chirurgicale. Après ajustement à l’effet de la stadification chirurgicale chez les patientes atteintes d’une maladie de stade III, nous avons constaté que les soins des CG n’étaient plus associés à une amélioration de la survie (84,6 % versus 84,4 % ; p = 0,6). Les résultats de cette analyse de sous-groupe suggèrent que l’effet des soins des CG pourraient être imputés en partie aux procédures exhaustives de stadification et à l’orientation consécutive vers le traitement adjuvant approprié en vue d’améliorer la survie. D’autres études 4,5,12 ont également montré qu’une stadification chirurgicale complète guide l’utilisation du traitement adjuvant et améliore la survie. En outre, le recours à une stadification complète, curage ganglionnaire compris, s’est avéré améliorer l’identification des patientes présentant une atteinte ganglionnaire dans deux essais cliniques prospectifs.6,7 Dans l’un d’eux, Benedetti Panici et coll.7 ont montré que 13 % des patientes qui avaient subi une lymphadénectomie systématique ont reçu un traitement adjuvant, contre 3 % seulement de celles dont la lymphadénectomie avait été basée 129 15/04/11 10:22:12 Chan et coll 130 125_JCO-2_chan-v2.indd 130 100 80 Survie (%) uniquement sur la suspicion clinique.6,7 Il n’a cependant pas été démontré que dans le cancer de l’endomètre, le curage ganglionnaire améliore la survie dans l’ensemble de la population étudiée. On peut l’expliquer par le fait que la plupart des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre ont une tumeur débutante et de faible grade, avec un excellent pronostic. Il est donc difficile de mettre en évidence le bénéfice en survie associé à la lymphadénectomie ou aux soins de sous-spécialité dans des cancers dont le pronostic est relativement favorable. De même, nos résultats n’ont pas révélé de bénéfice en survie associé aux soins fournis par des CG chez les patientes atteintes d’un cancer de stade I et de grade 1. Dans ce groupe, la survie globale a été excellente avec une SSM à 5 ans de 95,0%. Compte tenu du bon pronostic associé à la maladie de stade I et de grade 1, il est probable que nous n’avons pas été en mesure de mettre en évidence un avantage en survie associé aux soins assurés par des CG, même dans cette importante cohorte de patientes atteintes d’un cancer de stade I. De la même façon, dans une étude récente portant sur 5 556 patientes à faible risque (stade IA, tous grades ; stade IB, grades 1 et 2), nous ne sommes pas parvenus à montrer un avantage en survie associé à la stadification chirurgicale complète avec lymphadénectomie.13 Les soins de sous-spécialité ont cependant amélioré la survie des patientes atteintes d’une maladie de stade II à IV, d’une tumeur de grade élevé, avec des types cellulaires histologiques agressifs. Chez les patientes atteintes d’une maladie de stade III et IV, le bénéfice des soins assurés par des CG peut être lié non seulement à une stadification chirurgicale complète, mais aussi à une cytoréduction de la maladie métastatique. Plusieurs études ont mis en évidence un bénéfice de la cytoréduction dans le cancer de l’utérus. Chi et coll.14 ont montré que le degré de cytoréduction avait une importance pronostique sur la survie de patientes atteintes d’un cancer endométrial de stade IV. Dans cette étude de 1 689 patientes de stade IV, nos données ont révélé que les soins fournis par un CG améliorent leur survie de 52 % à 63 %, ce qui signifie que la chirurgie cytoréductrice peut jouer un rôle dans l’avantage en survie résultant de soins assurés par un CG. L’impact des soins assurés par les CG sur la survie globale en plus de la SSM a été évalué chez des patientes dont la maladie était avancée. Cette analyse a montré que les soins assurés par les CG sont associés à une amélioration de la survie globale (41,8 % versus 35,4 % ; p < 0,001). Il est possible que l’effet des soins de CG ne soit pas seulement lié à un meilleur traitement du cancer de l’endomètre, avec stadification chirurgicale plus complète et cytoréduction, mais aussi à un dépistage adéquat et à la détection précoce d’autres tumeurs malignes. En fait, McBean et coll.15 ont montré que les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre qui ont été soignées par des CG ont été plus nombreuses à subir une mammographie et un dépistage du cancer colo-rectal qu’un groupe apparié de femmes sans antécédents de cancer qui avaient été soignées par d’autres fournisseurs de soins primaires. Dans cette étude, 45 % des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre étaient âgées (âge > 71 ans), mais 23,4 % seulement de ces patientes ont reçu des soins d’un CG. Il convient également de noter que dans l’ensemble de la population étudiée, 21,4 % seulement des patientes ont reçu des soins de sous-spécialité. De plus, les femmes ayant un faible niveau socio-économique ont été moins nombreuses à recevoir des soins d’un CG. D’autres études précédentes 4,16,17 évaluant des cancers gynécologiques ont montré elles aussi les disparités associées à un traitement insuffisant. De 60 Sans GynOnc 40 Avec GynOnc 20 50 100 150 200 Temps (mois) Fig. 1. Survie spécifique de la maladie de patientes atteintes d’un cancer de stade II à IV, en fonction des soins fournis par un cancérologue spécialisé en gynécologie (GynOnc ; n = 4439 ; p = 0,001). nouvelles études sont manifestement nécessaires pour identifier les disparités observées dans le traitement du cancer de l’endomètre et les obstacles potentiels à l’accès aux soins de sous-spécialité. Au vu des résultats de la présente analyse, nous avons néanmoins montré que les femmes ayant un type cellulaire histologique agressif, un grade élevé de la maladie et un stade avancé peuvent tirer un bénéfice des soins assurés par un CG. Bien que le grade de la maladie et le type cellulaire puissent être évalués avec un certain degré de précision avant l’intervention chirurgicale, il n’est pas toujours possible d’identifier les femmes atteintes d’une maladie à un stade avancé avec métastases ganglionnaires avant la réalisation d’une stadification chirurgicale. Jusqu’à ce qu’on dispose d’un examen diagnostique pré-opératoire précis pour identifier les femmes souffrant d’une maladie à un stade avancé, les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre devront continuer à chercher à être prises en charge par un CG qui évaluera la nécessité d’une stadification chirurgicale et d’une orientation pour le traitement adjuvant post-opératoire. Notre étude a été limitée par un manque d’informations sur l’importance de la maladie résiduelle après chirurgie cytoréductrice dans les maladies avancées, l’absence d’un examen anatomo-pathologique centralisé, de renseignements sur la nature et le nombre de cycles de la chimiothérapie adjuvante et de précisions sur le traitement des récidives. En l’absence d’examen anatomopathologique centralisé, il est possible qu’un changement de grade de la maladie affecte les résultats de cette étude. Par exemple, les investigateurs de l’essai PORTEC (Postoperative Radiation Therapy in Tableau 5. Analyse multivariée de facteurs pronostiques pour la survie spécifique de la maladie Facteur Risque relatif IC à 95 % p* Age au moment du diagnostic* 1.04 1.04 à 1.05 < 0.001 Stade† 5.89 5.16 à 6.72 < 0.001 Grade‡ 2.87 2.52 à 3.28 < 0.001 Cancérologue gynécologue§ 0.71 0.62 à 0.82 0.001 * Age considéré comme une variable continue † Stade I à II versus III à IV ‡ Grade 1 versus grade 2 versus grade 3 § Sans cancérologue gynécologue versus avec cancérologue gynécologue Journal of Clinical Oncology 15/04/11 10:22:12 Impact des cancérologues gynécologues sur la survie au cancer de l’endomètre Endometrial Carcinoma)18 ont réalisé un examen anatomo-pathologique centralisé et ont noté un déplacement important du grade 2 vers le grade 1, mais sans différence significative pour la maladie de grade 3. Cependant, malgré ce déplacement, les résultats de leur étude sont restés pratiquement inchangés. De plus, il est possible qu’il n’y ait pas d’accord général, même après examen par des pathologistes experts. Par exemple, des pathologistes spécialisés en gynécologie du Gynecologic Oncology Group, qui se sont servis des critères de l’ISGP (International Society of Gynecologic Pathologists)/OMS, ont réalisé un examen anatomo-pathologique centralisé chez des femmes atteintes d’un cancer endométrial au stade pré-invasif et leur interprétation n’a été unanime que dans 40 % seulement des cas.19 En ce qui concerne l’exactitude de l’examen anatomo-pathologique, des études précédentes20,21 ont comporté un examen de lames provenant de registres du cancer et elles ont mis en évidence une excellente concordance entre le registre et les pathologistes experts. Les forces de notre étude résident dans le grand nombre de patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. À notre connaissance, il s’agit de la première étude basée sur la population qui analyse l’impact des soins assurés par des CG sur des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. L’importante distribution géographique des patientes, qui englobe douze régions des EtatsUnis, diminue le risque de biais de surveillance et de sélection limitant d’autres études monocentriques de plus petite taille. De plus, les résultats de cette étude de population22 peuvent être extrapolés à l’ensemble de la population américaine car les registres du cancer du SEER sont concordants dans des régions représentatives de tout le pays. En outre, la base de données du SEER est précise grâce à l’exhaustivité de la description de chaque cas et de l’utilisation d’un traitement adjuvant, ainsi que des interventions chirurgicales.23,24 Les études précédentes qui utilisaient les bases de données moins riches d’établissements ont rapporté les observations comparable à celles de la présente étude en termes de patientes sélectionnées pour être traitées par un CG, mais ces études n’ont pas indiqué d’amélioration de la SSM chez ces patientes.25,26 Références 1. Jemal A, Siegel R, Ward E, et coll. Cancer statistics, 2009. CA Cancer J Clin 59:225-249, 2009 2. Ueda SM, Kapp DS, Cheung MK, et coll.Trends in demographic and clinical characteristics in women diagnosed with corpus cancer and their potential impact on the increasing number of deaths. Am J Obstet Gynecol 198:218. e1-e6, 2008 3. Bristow RE, Santillan A, Diaz-Montes TP, et coll. 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Effect of surgeon specialty on processes of care and outcomes for ovarian cancer patients. J Natl Cancer Inst 98:172180, 2006 www.jco.org 125_JCO-2_chan-v2.indd 131 Notre étude a montré que les cancérologues gynécologues sont plus qualifiés que les autres professionnels de santé pour traiter des cancers de l’endomètre à un stade plus avancé, de grade élevé et histologiquement agressifs. La prise en charge dirigée par des cancérologues spécialisés en gynécologie a été associée à un curage ganglionnaire plus étendu et à un traitement adjuvant ultérieur. Le plus important est surtout que les soins assurés par des cancérologues spécialisés en gynécologie ont amélioré la survie des femmes atteintes d’un cancer à haut risque (stades II à IV, grades 2 et 3 et histologie à haut risque). Près de 80 % cependant de l’ensemble des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre dans cette étude nationale n’ont pas été soignées par un cancérologue gynécologue. Il est justifié de réaliser d’autres études permettant d’identifier les éventuels obstacles à l’accès aux soins de sous-spécialité, en particulier pour les femmes ayant un cancer de mauvais pronostic. DIVULGATION D’ÉVENTUELS CONFLITS D’INTÉRÊT DES AUTEURS Les auteurs n’ont indiqué aucun conflit d’intérêt potentiel. CONTRIBUTIONS DES AUTEURS Conception et plan : John K. Chan, Daniel S. Kapp, Ruxi Zhang, Kathryn E. Osann, Larry Maxwell, Lee-May Chen. Soutien administratif : John K. Chan, Alexander E. Sherman, Daniel S. Kapp. Fourniture du matériel d’étude et recrutement des patientes : John K. Chan. Collecte et assemblage des données: John K. Chan, Daniel S. Kapp, Larry Maxwell, Lee-May Chen. Analyse et interprétation des données : John K. Chan, Alexander E. Sherman, Daniel S. Kapp, Ruxi Zhang, Kathryn E. Osann, Larry Maxwell, Lee-May Chen, Harshal Deshmukh. Rédaction du manuscrit : John K. Chan, Alexander E. Sherman, Daniel S. Kapp, Ruxi Zhang, Kathryn E. Osann, Larry Maxwell, Lee-May Chen, Harshal Deshmukh. Approbation finale du manuscrit : John K. Chan, Alexander E. Sherman, Daniel S. Kapp, Ruxi Zhang, Kathryn E. Osann, Larry Maxwell, Lee-May Chen, Harshal Deshmukh 10. Vernooij F, Heintz P, Witteveen E, et coll. The outcomes of ovarian cancer treatment are better when provided by gynecologic oncologists and in specialized hospitals: A systematic review. Gynecol Oncol 105:801-812, 2007 11. Carney ME, Lancaster JM, Ford C, et coll. A population-based study of patterns of care for ovarian cancer: Who is seen by a gynecologic oncologist and who is not? Gynecol Oncol 84:36-42, 2002 12. Parthasarathy A, Kapp DS, Cheung MK, et coll. Adjuvant radiotherapy in incompletely staged IC and II endometrioid uterine cancer. Obstet Gynecol 110: 1237-1243, 2007 13. Chan JK, Cheung MK, Huh WK, et coll. Therapeutic role of lymph node resection in endometrioid corpus cancer: A study of 12,333 patients. Cancer 107:1823-1830, 2006 14. 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