Le métier d`expert automobile est en profonde mutation

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Le métier d`expert automobile est en profonde mutation
Revue de Presse
Dossier : Le métier d'expert automobile est en
profonde mutation
Comment évolue le métier d’expert ? Face aux évolutions technologiques, au développement du
chiffre automatique des réparations, de l’expertise à distance et de la baisse de la sinistralité, le
métier d’expert s’est profondément transformé au cours de ces dernières années. Une mutation qui
est loin d’être achevée.
Après la généralisation de l’expertise à distance (EAD), le chiffrage automatique des réparations, c’est-àdire l’évaluation des réparations sans recourir à un expert, gagne du terrain. Il est notamment utilisé par
Covéa AIS et BCA Expertise et il est à l’étude chez la plupart des principaux assureurs.
Covéa AIS utilise le chiffrage autonome des réparations (CAR) depuis 2010 via ses 1.800 réparateurs agréés
de “niveau I” (l’entité compte 4.200 réparateurs agréés au total). Ces réparateurs de niveau I suivent un
cahier des charges plus poussé que les autres. Par exemple, ils mettent à disposition un véhicule de
remplacement de moins de trois ans et de moins de 60.000 km. “L’avantage n’est pas seulement
tarifaire. En effet, ce chiffrage permet d’améliorer la qualité de service, par exemple, en réduisant le
temps d’immobilisation du véhicule en atelier –de l’ordre de 30%– et les délais de traitement des
dossiers. C’est grâce à des innovations comme celles-là que 95% de nos sociétaires se déclarent satisfaits
de nos réparateurs agréés “, indique Laurent Decelle, Covéa AIS, en précisant que 10% des réparations
auto de la Sgam sont traitées via le CAR. Autre acteur sur ce créneau, CapsAuto, la filiale de Groupama
qui développe actuellement le chiffrage automatisé des sinistres sans expertise.
a) Un métier en mutation
“Ce qui a profondément changé dans le métier d’expert, c’est l’organisation de notre travail avec par
exemple, l’expertise à distance qui représente aujourd’hui 30% de nos interventions“, explique Pascal
Jusselme, DG adjoint et directeur du services clients de BCA Expertise, société qui compte 600 experts et
qui travaille pour une vingtaine d’assureurs. “Autre évolution, les outils automatiques de contrôle des
devis qui commencent à apparaître. Dans ce domaine, nous avons mis en place nos propres outils. Par
ailleurs, la spécialisation tend à se renforcer –par exemple au niveau agricole, sur les poids lourds, les
deux roues,… –.”
Parmi les autres tendances, la mise en place de dispositifs nationaux pour traiter des événements
exceptionnels liés à la grêle, les inondations. “Nous pouvons intervenir rapidement avec des renforts
importants pour traiter des gros volumes dans des temps assez réduits“, précise le DG adjoint.
b) Atteindre 60% d’EAD
Une part importante du temps de travail des experts est consacrée aux déplacements pour aller évaluer
sur place les sinistres. “Nous réfléchissons pour réduire de façon la plus drastique possible ce temps passé
en conduite automobile. Il représente actuellement un quart du temps de travail”, ajoute Pascal
Jusselme. “Actuellement, les EAD concernent 30% des expertises, nous devons pouvoir atteindre aisément
60% chez les réparateurs équipés. Pour cela, nous allons généraliser le premier examen à distance et
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étendre l’EAD à d’autres secteurs. Les EAD concernent actuellement essentiellement les véhicules légers
et marginalement les poids lourds. Par ailleurs, nous pensons développer la vidéo expertise en temps réel
avec les réparateurs. L’objectif étant de recentrer de plus en plus les experts sur des tâches à valeur
ajoutée.” Cette réorganisation devrait être effective pour 2015.
c) Intégrer et partager de façon plus efficiente les informations
Autre enjeu pour les experts, exploiter les informations qui sont de plus en plus nombreuses, y compris
celles provenant des smartphones, des tablettes numériques. “Actuellement, ces données provenant des
smartphones ne sont pas intégrées au niveau de l’expertise, conclut Pascal Jusselme. L’objectif est de
faire circuler l’information de la meilleure manière entre les différents acteurs, l’automobiliste, l’agent
d’assurance, le gestionnaire,… Cela représente un chantier colossal pour les années à venir.”
Autres orientations de la société, les études sectorielles (par exemple, sur les deux roues) dans une
approche de prévention ainsi que la diversification de ses clients. La société a ainsi investi le segment des
particuliers il y a deux ans en proposant l’offre de conseils Expert Véo lors de l’achat de véhicule
d’occasion. L’ANEA (Alliance nationale des experts en automobile) propose ce type de prestations à ses
adhérents depuis septembre 2013 (offre « Carré Expert auto) en vue de diversifier les activités de la
profession.
News Assurances Pro – janvier 2014