Chimène Elle s`appelle Chimène Badi. Elle a vendu plus de trois

Transcription

Chimène Elle s`appelle Chimène Badi. Elle a vendu plus de trois
CHIMENE
« Laisse les dire »
NOUVEAU SINGLE
Album disponible le 3 Mai.
Chimène
Elle s’appelle Chimène Badi. Elle a vendu plus de trois millions de
disques. Elle était une héroïne d’un conte de fée cathodique. Elle était
chez nous tout le temps, partout, matin midi et soir. Elle chantait de sa
voix puissante dans le petit corps de toutes les télévisions et radios de
France. Puis elle a disparu. On a alors dit qu’elle était fatiguée d’être
entendue et pas simplement écoutée. C’est toute l’histoire de la France
des malentendus, pays de la douce romance qui n’aime pas forcément
les réussites fulgurantes. Chimène Badi s’est éloignée volontairement
dans son Sud natal, pour faire le point et reprendre pied avec sa
réalité. Elle revient aujourd’hui avec un nouvel album qui lui
ressemble. Adouci et maîtrisé. Elle semble ne plus avoir peur de rien.
Elle vous regarde fixement, sans peur d’être jugée. Elle se tient droite,
comme si elle avait besoin de vous montrer qu’elle a repris le contrôle
sur elle-même. Une renaissance. Cette formule qui fleure bon le cliché
n’est finalement rien lorsque Chimène vous raconte, le regard en feu, à
quel point son nouvel album est pour elle un recommencement. Elle
ose même dire à demi-mots : « C’est comme mon tout premier
album… »
Entre New York, Paris et Bruxelles, la mutation s’est réalisée sous la
houlette du producteur américain Scott Jacoby entouré d’une section
rythmique abrasive, avec notamment Graham Hawthorne à la batterie
(Paul Simon, Suzanne Vega…) et la panthère volcanique Gail Ann
Dorsey à la basse, qui enfièvre depuis longtemps la musique de David
Bowie. Après trois années de silence, Chimène a décidé d’écrire ellemême le scénario de son histoire musicale. A la recherche d’elle-
même, elle confesse alors que lorsqu’on lui a demandé quelle
direction artistique elle désirait pour son album, elle a fondu en
larmes et a simplement dit : « Je veux chanter ». Parce que cela lui
avait tellement manqué et parce qu’elle avait compris que chanter ne
signifie pas démontrer par la force ou écraser par la technique. La voix
raconte donc, densité en pleine poitrine, ce que l’intimité de Chimène
Badi était enfin prête à exposer. Voici la règle du jeu que Chimène
assène désormais : « Laisse-les dire » en guise de premier single de son
tout nouvel album. Avec les mots de Pierre-Dominique Burgaud, elle
tourne le dos aux jugements qui l’ont parfois salie de leurs yeux.
Assagie ou rassérénée, elle se chante à elle-même « laisse le venin
couler et à quoi bon lutter contre les vents et les marées… » Libérée
des rumeurs de centre ville, Chimène Badi peut assumer son envie
d’écrire. Et prendre le risque d’être dévoilée. La clé d’entrée du disque
se situe là, avec la chanson « D’une fille à sa mère » qu’elle co-écrit et
compose avec son ami Olivier Bron. A l’âge des possibles, Chimène
s’adresse à sa mère pour la remercier et surtout pour lui offrir la
chance de poursuivre aussi son chemin sans elle. C’est un album de
guérison. Pour s’affranchir du regard des autres (permanent et
pesant), de l’amour de sa famille (beau et sans limite), de ses racines
musulmanes (assumées mais pas revendiquées), de tout ce qui
empêche de prendre le large. Le large, elle l’a pris à New York où elle
va se réaliser avec son producteur Scott Jacoby, qui avait fait la
démarche de venir la rencontrer chez elle pour ne pas la tromper. La
vérité droite dans les yeux de Chimène. « C’est la première fois que
l’on s’adressait à moi, avant de s’adresser à ma maison de disques… »
Complicité immédiate, le cahier des charges est simple. Réussir à être
élégant et simple à fois. Chimène Badi ne voulait pas d’un album
hollywoodien. Un disque de casting qui fait genre. C’est donc une
équipe resserrée qui travaille autour d’elle en direct dans le mythique
Studio Avatar à New York. Ambiance studieuse, et de groupe. Pour la
première fois Chimène Badi n’est pas la chanteuse avec des musiciens
qui volent autour d’elle. Ils sentent et transcendent la détermination
de l’artiste. L’album est ainsi une sorte de preuve tangible de sa
conquête de sérénité. Elle chante « En équilibre », ballade
autobiographique d’une artiste recentrée sur son identité, entre chien
et loup, entre yin et yang, entre sa force instinctive et sa fragilité de
femme toujours bouleversée. Toujours perméable à la brutalité du
monde extérieur, Chimène est une éponge qui sait que « l’avenir
donne plus de devoirs que de droits », tout en citant la phrase de
Nietzche (« Ce qui ne tue pas rend plus fort ») devenue une sorte de
slogan pour un siècle qui a perdu la foi. « Froid » chante-t-elle aussi, la
voix presque glacée, subtilement voilée, pour s’excuser d’être une fille
d’aujourd’hui qui a toujours peur de demain. Sur son fil de funambule,
Chimène a enfin trouvé sa voix. De haute volée, au percuté Piaf, à la
brisure Chapman et à la rondeur de Stevie. Ce qui signifie aussi que
Chimène Badi n’a pas seulement choisi la mélancolie pour habiller sa
nouvelle silhouette. Elle sait aussi mettre un tigre dans son moteur
pour cuivrer les tempos qui parfois s’accélèrent naturellement. A
l’image de « J’ai lu ton nom », marche triomphale qui célèbre sur les
trottoirs miroirs de la terre promise d’Amérique la mue d’une artiste
décomplexée mais toujours française. Elle se lâche vraiment lorsque
l’enjeu intime est moins fort à l’image de « En vous », sorte de prière
écrite par Grand Corps Malade, pour avouer à son public qu’il est bien
toujours sa plus belle histoire d’amour. Ou encore « The only one »,
duo jubilatoire avec la voix volcanique de Maiysha, chanteuse
américaine encore inconnue en France… Le rythme et le blues sont
finalement deux mots qui vont bien ensemble quand on rencontre
Chimène. Le blues, elle le chante à sa façon dans un couple de
chansons harmonieuses. « La remontrance » écrite par Jérôme Attal et
composée par Alain Lanty et « Je ne marcherai pas » du tandem
Alexandra Ross et Gérard Duguet-Grasseur, qui toutes deux illustrent
bien cette volonté de Chimène Badi de ne plus revenir en arrière et
d’être en paix avec elle-même. Du blues encore, extrême cette fois,
avec la magnifique complainte de Jean-Paul Dréau « Un jour de trop »,
qui s’inscrit dans la lignée des grandes chansons d’ici et non d’ailleurs.
De l’énergie à revendre, du spleen à canaliser. Finalement cet album
est une quête parfaitement définie. Celle du point central entre ces
deux énergies musicales qui ont fait une partie de l’histoire de la
musique et de celle de Chimène Badi réellement née (de fait) en
« Septembre 94 ». L’heure de la sixième avait sonné et Chimène entre
son dégoût d’un monde hostile et ses rêves d’Olympia venait de choisir
son destin. Entre les rythmes et les bleus au cœur, les yeux de Chimène
Badi enfin en lettres de feu.