L`ART DU BIEN-MAIGRIR Dès que le printemps arrive, les régimes
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L`ART DU BIEN-MAIGRIR Dès que le printemps arrive, les régimes
L'ART DU BIEN-MAIGRIR Dès que le printemps arrive, les régimes amaigrissants fleurissent dans tous les magazines et vous vous demandez lequel choisir. Pour maigrir sans risques et sans être déçu, les conseils du Dr Jacques Fricker, nutritionniste à l'Hôpital Bichat. Commencer un régime, c'est se mettre tout d'abord dans une condition psychologique favorable, celle de la conviction. Mais il faut aussi contourner l'échec : échec soit au niveau du poids, soit des conséquences de la perte de poids. Pour cela l'objectif ne doit pas être trop difficile à atteindre, ni, lorsqu'on l'a atteint, trop difficile à maintenir. Il vaut mieux éviter ainsi de chercher à retrouver un poids inférieur à celui qu'on avait à vingt ans, ou quelques mois avant la dernière grossesse. Il faut essayer de plus d'être prudent sur cet objectif en se donnant un poids qu'il soit possible de maintenir après. Même si on a perdu du poids, on peut également être déçu des conséquences d'un régime si l'on a espéré, en ayant maigri, avoir des succès amoureux ou des succès professionnels. Il peut même y avoir des dépressions à ce moment là, avec la prise de conscience que la solution n'est pas au niveau du poids. Quelquefois on est moins bien en termes de santé, surtout si on a suivi des régimes déséquilibrés, que l'on est fatigué, même si on a suivi des régimes équilibrés, parce que le poids est trop bas par rapport au poids que souhaite le cœur. La physiologie de certaines personnes fait qu'ils se sentent mieux à 75 kg qu'à 68… On peut être déçu également parce qu'on se rend compte qu'on perd certains bénéfices secondaires liés au surpoids. L'excès de poids peut être une sorte de carapace vis à vis des autres, inspirer dans le cas de certains hommes une certaine crainte, un certain respect dû à la prestance. La perte de poids ouvre parfois à certaines femmes les jeux de la séduction et avec elle un moment quelquefois difficile à vivre : être à nouveau sous le regard des hommes. Les personnes qui perdent beaucoup de poids, en passant par exemple de 150 à 90 kg, éprouvent souvent de la difficulté à vivre avec un nouveau corps. Le ravissement d'avoir maigri le dispute alors à une certaine déstabilisation. Comment faire pour ne pas être déçu ? Il faut tout d'abord ne pas se donner un objectif trop difficile : choisir par exemple un objectif en deux temps. Si l'on désire perdre 20 kg, on essaie dans un premier temps d'en perdre 10, de maintenir ce résultat pendant quelques mois, de voir si l'on se sent bien avec ces 10 kg en moins. Il n'est quelquefois pas nécessaire d'aller plus loin. Si l'amaigrissement s'est passé assez facilement, on va plus loin. Il ne faut pas croire que l'on ait besoin de maigrir régulièrement. On peut très bien maigrir vite, puis maigrir doucement, puis stabiliser en trois ou quatre mois, puis repartir. Stabiliser quelques mois ne signifie pas que l'on ne maigrira plus. Pour ne pas être déçu, il convient aussi de bien analyser ce qu'on attend de la perte de poids, et ne pas en attendre trop ; de bien évaluer les bénéfices secondaires qu'on tire de son excès de plus 1/3 Union régie par le code de la mutualité enregistré sous le n°444 279 699 poids éventuellement avec l'aide d'un psychologue ou d'un médecin. Les risques Ce qu'il faut éviter, ce sont les régimes dangereux que sont notamment les régimes qui sont trop pauvres en protéines, comme le régime pamplemousse, le régime ananas. Car le manque de protéines va générer une fonte musculaire, des organes moins performants et donc une fatigue. Il y aura des risques d'infection, un risque cardiaque, et même – cela est rare mais peut se voir – un risque d'arrêt cardiaque. L'autre déception, c'est celle de maigrir mais de ne pas stabiliser son poids. Il est plus difficile de stabiliser lorsqu'on a suivi un régime très rigide qui ne correspond pas du tout à l'alimentation habituelle. Pendant le régime, on maigrit vite, mais lorsqu'on se remet à manger habituellement, comme on n'a pas appris à manger avec des éléments habituels mais des éléments minceur, du coup on reprend du poids. Il faut enfin que l'alimentation soit agréable, corresponde à des choses qu'on aime, qu'elle soit compatible avec la vie professionnelle et familiale, qu'il y ait certaines ouvertures. Si l'on ne peut pas maigrir en faisant des écarts, cela veut dire que le régime que l'on suit n'est pas adapté. On peut arriver à adapter les conseils d'un médecin, d'un livre ou d'un journal à son propre mode de vie pour le faire sur le long terme. LES REGIMES DISSOCIES, ATKINS OU MONTIGNAC Les régimes dissociés "marchent" souvent au début parce qu'on mange moins. Il n'y a pas de voie métabolique miracle qui fasse qu'on ne stocke pas quand on mange dissocié. En revanche, si l'on mange à un repas des pâtes et à un autre du gruyère râpé, on mangera moins que si il y a un gratin. Donc au début on maigrit, quoique ce régime soit difficile à suivre longtemps, sauf si on apprécie l'alimentation dissociée. Mais lors de l'arrêt du régime dissocié, la plupart du temps on n'a pas appris à manger différemment ; du coup, on reprend du poids. Certains régimes dissociés sont dangereux, d'autres non. Les régimes dangereux sont ceux qui demandent de ne manger qu'une seule sorte d'aliment, une seule famille d'aliment par repas : par exemple mardi uniquement de la viande, mercredi uniquement des légumes, jeudi uniquement des fruits. Il y aura des carences en protéines le jour ou il n'y a que des légumes ou des fruits. En revanche ne sont pas dangereux ceux qui disent : matin, viande ; midi, féculents ; soir, légumes. C'est relativement peu gastronomique, peu social mais sans danger. Donc pourquoi pas si l'on maigrit bien avec ? Le régime Atkins permet toutes les graisses mais aucun glucide. Mais il n'est pas très bon pour le cœur et risque de favoriser un régime trop gras, entraînant plus une perte de muscles que de graisse. Du coup, on ne perd pas les bons kilos, et on risque de reprendre du poids. Cependant ce type de régime pauvre en glucides n'est pas dangereux si on le fait pendant quelques semaines et peut être utile chez les hommes qui veulent perdre leur bedaine. Mais seulement après avis médical. Le régime Montignac est un mélange d'Atkins et des régimes dissociés. 2/3 Union régie par le code de la mutualité enregistré sous le n°444 279 699 LE RÉGIME ÉQUILIBRÉ Le plus important dans un régime équilibré est de prévoir de manger de tout mais en quantités graduées pour maigrir tout en ayant un bon équilibre, en restant en forme et en ayant des bases pour la suite. On trouve les protéines dans les viandes, les poissons, les œufs, les produits laitiers et le fromage. Les féculents tels que les aliments d'origine céréalière (le riz, les pâtes, le pain, la semoule), les légumes secs ou les pommes de terre contiennent des protéines végétales. On doit donc maigrir avec et non pas sans féculents. Tout d'abord parce que les féculents calent bien la faim, parce qu'ils permettent de manger moins gras et que de ce fait on est moins fatigué, on brûle plus, et qu'on stabilise plus facilement lorsqu’on a maigri avec du riz, des pâtes, des pommes de terre, des légumes secs. On a intérêt à conjuguer les féculents et les légumes alors qu'on oppose trop souvent les deux. On doit trouver dans l'assiette à la fois des légumes – sous la forme de légumes plat principal, crudités ou potage - et à la fois des féculents. Les fibres des légumes vont alors ralentir l'assimilation des glucides des féculents, qui, de ce fait, vont se comporter comme des glucides très lents, et dans le cas des pâtes complètes, encore plus lents. Donc une base de féculents importante, beaucoup de légumes et de fruits, peu de matières grasses, en petite quantité ou en produits allégés, par exemple au petit déjeuner une noisette de beurre pour trois tartines. Quant aux poissons, contrairement aux idées reçues, les plus gras ne sont pas moins gras que les viandes les plus maigres. Certaines viandes contiennent peu de matières grasses : le veau, le cheval, certains morceaux de bœuf, certains morceaux de porc même ; le filet de porc, le jambon cuit sont maigres. Il y a des poissons gras comme le thon, le saumon, la sardine, le maquereau. Mais les graisses de poisson ont ceci de particulier qu'elles sont utiles au niveau cardiaque ; de plus, même dans les poissons les plus gras, les quantités de graisse ne sont pas très importantes, donc ce n'est pas ce qui va empêcher de maigrir. Pour ce qui est de la viande, on a plus intérêt à privilégier les viandes maigres ou les volailles sachant qu'il ne faut pas non plus exagérer : les différences ne sont pas énormes. Donc on peut très bien maigrir en mangeant de l'agneau une fois par semaine. Globalement ce sont généralement les portions d'origine animale qu'il va falloir réduire. Finalement adopter une alimentation qui se rapproche de celle d'il y a 50 ou 70 ans avec davantage de protéines végétales et qui en plus - cela est démontré - est une alimentation optimale, par rapport aux risques d’accident cardiaque ou de cancer. L'ACTIVITÉ PHYSIQUE Le sport présente surtout l'intérêt de stabiliser le poids. Il facilite l'amaigrissement d'abord parce qu'on brûle un peu quand on fait du sport mais également parce qu'on est mieux dans son corps : en effet, certains obèses sont mal dans leur corps. Le fait de constater qu'ils peuvent tirer du plaisir grâce aux performances du sport doit leur permettre de se sentir mieux dans leur tête, et du coup de mieux maigrir. Pour stabiliser, il a été très bien démontré que l'activité physique est essentielle ; pour ne pas prendre de poids, soit quand on est mince au départ, soit quand on a maigri. On bouge plus, on brûle un peu plus et on a plus de muscles ; du coup on va même brûler pendant la nuit. Activité physique ne signifie pas sport de compétition. Il faut y consacrer environ 3 heures pas semaine ou une heure par jour : ménage, marche, vélo, jardinage. C'est un niveau optimal en termes de poids, en termes de prévention cardio-vasculaire et de mortalité globale. Si l'on est très fort, surtout ne pas commencer par là. On doit d'abord maigrir, sinon on va être trop fatigué. Si vraiment on n'aime pas l'activité physique, on peut stabiliser sans elle, mais chez la très grande majorité des personnes, c'est un élément important pour maigrir et surtout pour stabiliser son poids. 3/3 Union régie par le code de la mutualité enregistré sous le n°444 279 699