Le RESEAU NEWVAC

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Le RESEAU NEWVAC
Le RESEAU NEWVAC
En fait, cette catastrophe aérienne jusqu’au bout sera une affaire de business :
Elle aura permis à un réseau de gagner de l’argent en minimisant (pour ne pas dire en ignorant)
les règles de sécurité. Les différents partenaires du réseau Newvac gagnaient de l’argent en
minimisant la sécurité des passagers et en se partageant les bénéfices de l’opération. C’était
une grande famille où chacun mettait ses intérêts en commun sur le dos des victimes. Ce
réseau était conscient du danger qu’il faisait courir à ses passagers. Peu scrupuleux, il
engrangeait des dividendes importants sur les vols vers la Guadeloupe et la Martinique, et
s’arrangeait pour effectuer le voyage de nuit afin de gagner sur les frais d’hôtels…etc.)
Comment combattre ces pratiques ?
Qu’il est dommage que la DGAC française n’ait pas eu le reflexe d’interroger son homologue
colombien qui aujourd’hui dit, « Personne ne nous a questionné sur cette compagnie, nous
aurions dit ce que nous savions si la DGAC française nous en avait fait la demande » !!! Avec
un simple télétex les autorités françaises auraient eu toutes les informations nécessaires sur cet
avion. Pourquoi ne l’ont-ils pas envoyé ?
Qu’il est dommage que la DGAC ait délivré une autorisation de vol de façon purement
administrative sans se soucier ni de l’origine de la compagnie, ni de ses finances, ni de son
passé proche!!!
Qu’il est dommage que la DGAC n’ait mis en place un questionnaire spécifique pour les
compagnies étrangères qu’en 2006-2007 (eh oui, après nos morts)
Ce crash de la WEST CARIBBEAN nous rappelle étrangement celui de FLASH AIRLINES où la
compagnie, étrangère elle aussi, ne respectait pas les règles de maintenance. Diable comment
une compagnie épinglée à 14 reprises pour des infractions à la sécurité bénéficie-t-elle d’une
autorisation de vol sur le sol Martiniquais !!! Voilà une compagnie qui traine derrière elle une
bien mauvaise réputation et on nous dit : « les contrôles ne sont pas en cause » !
Quels contrôles ?
Aucun contrôle n’a été effectué sur le tarmac au Lamentin.
Deux contrôles ont été faits à Pointe à Pitre : contrôles visuels à la lampe torche.
On pourrait s’interroger sur la qualité de ces contrôles, à quoi servent-ils. La réponse est venue
le 16 août 2005.
Devant tant de laxisme et d’insouciance des autorités françaises, le scepticisme prévaut
maintenant sur le véritable désir de sanctionner ces vols charters, ces compagnies low cost
opérant le plus souvent la nuit.
Et c’est pour cela que les familles qui ont choisi la voie américaine comme celles qui ont choisi
la voie française veulent aussi aujourd’hui dire qu’il faut que les choses changent sur le sol
américain comme en Europe. Les pays du tiers-monde ne sont pas des poubelles et les
habitants de ces pays ne sont pas des citoyens de seconde zone, des sous-hommes qui
n’auraient droit qu’aux appareils que les autres mettent au rebut parce que trop vieux, parce
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qu’endommagés etc… Ces vieux avions coutent plus chers en entretien alors pourquoi les
envoyer en Amérique latine ou en Afrique, justement là où on n’a pas les moyens d’assurer leur
maintenance ? Savez-vous ce que deviennent les vieux 747 dont la France se sépare ?
Savez-vous qui achète dans le désert de Mojave ?
Seules les autorités américaines sont aptes à créer de nouvelles règles et lois pour « nettoyer »
la zone de ses propres produits qu’elle ne veut pas pour ses concitoyens.
Le fait est que ma Martinique est éminemment concernée par ce trafic car nous sommes
condamnés à utiliser l’avion et de plus, nous sommes friands de voyages en Amérique latine.
Là, nous avons jusqu’ici volé sur n’importe quel « coucou ».
Hier, nous étions confiants, nous ne connaissions pas le danger mais, aujourd’hui, nous
connaissons le risque, nous l’avons vécu dans notre chair et deux solutions s’offrent désormais
à nous :
-rester cloîtrés sur notre île
-ou nous battre pour que les choses changent et pour que la sécurité ne soit plus remise en
question
Tant que des agences (qui ne font pas partie du SNAV) peuvent en toute impunité organiser
des voyages au mépris de la sécurité des voyageurs, nous aurons d’autres 16 août 2005. Les
agents de voyage doivent pouvoir répondre des compagnies aériennes et des tour-opérateurs
avec lesquels ils collaborent. La Martinique en tant qu’île « captive » au transport aérien doit
avoir les transporteurs les plus fiables.
Même si CIMETIER et la West Caribbean ont consenti tous les deux à se présenter à la justice
française et ont admis leur responsabilité dans l’accident, les familles de victimes doivent rester
vigilantes.
C’est à la source qu’il faut prendre des mesures. Et dans le cas présent, il a semblé aux
familles martiniquaises que la sanction devait venir des USA.
C’est un avion « américain » qui est en cause, car bien qu’il soit loué à une société
colombienne, la société propriétaire a été indemnisée par une assurance de la perte de son
aéronef. D’où l’intérêt des USA de réguler ce type de location et bien d’autres aspects encore.
On peut se demander si la DGAC avait été au courant de tout ce qui concerne la west,
peut-être n’y-aurait il pas eu d’autorisation et d’agrément de vols ?
De ce fait il est impérieux de revenir au pays d’origine de l’avion pour statuer sur ce qui s’est
véritablement passé afin de prendre des mesures.
Un procès aux Etats-Unis met tous les protagonistes devant leurs responsabilités.
André TISSERAND. Vice-président. AVCA.
Association des Victimes de la Catastrophe Aérienne du 16 août 2005 au Venezuela.
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