Souvenirs - Saint Point

Transcription

Souvenirs - Saint Point
CHÂTEAU DE SAINT-POINT
Le choix d'une architecture gothique anglaise
« Au sommet d'un léger coteau/Qui seul interrompt les vallées/S'élèvent deux tours accouplées/Par la
teinte des ans voilées/Seuls vestiges d'un château/Dont les ruines mutilées/Jettent au loin sur le
hameau/Quelques ombres démantelées (épître familière à Victor Hugo-1825) » Ainsi, Alphonse de
Lamartine définit-il lui-même l'état de délabrement dans lequel il trouve le château offert en dot par
son père lors de son mariage avec Marianne en 1821. Lamartine dit « s'y être enraciné solidement et
définitivement ». Pourtant, une fois propriétaire, il avoue avoir eu, plus d'une fois, l'idée de le vendre.
Et puis, au retour d'un voyage en Italie, pour quelle raison décide-t-il de s'y investir ? Nul ne le sait
mais il fait restaurer la bâtisse par une centaine d'ouvriers qui y travaillent « comme une véritable
ruche affairée ». Il voulut lui donner une architecture gothique anglaise afin que Marianne, son
épouse, ne s'y sente pas dépaysée, exilée en terre étrangère.
En 1823, le manoir est rénové et le poète dit : « Je pouvais y écrire des vers et jouir d'une sérénité
sans trouble ; je pouvais y recevoir aussi mes amis au milieu des bois qui l'entourent ». Dès 1825, il y
invitait Victor Hugo et sa famille, Eugène Sue, Béranger le chanteur « engagé », George Sand, Henri
de Lacretelle, le pianiste Franz Liszt et « toute la tribu, frères, sœurs, neveux et nièces » Mais tous
ces visiteurs, bien qu'illustres, finirent par le fatiguer et il leur a bientôt préféré les gens de la
campagne : vignerons de Milly, paysans de Saint-Point et autres tailleur de pierre et gens simples.
Marianne de Lamartine
Portrait à la manière
des peintres italiens,
réalisée par Marianne
de Lamartine
Dans l'ombre du grand homme cher au cœur des Mâconnais, il y avait
Marianne, une Anglaise épousée en 1820. Intelligente, cultivée, parlant
plusieurs langues, peintre et sculpteur, Marianne de Lamartine (17901863) fut en fait le « relais » entre le poète et le monde politique, artistique
de l'époque. Cette femme étonnante, symbole d'une époque, est au centre
d'une exposition présentée actuellement au musée Lamartine et ce jeudi,
Nane Tissot, conservateur adjoint des musées de Mâcon consacrera « 1
heure, 1 œuvre » à Mary-Ann-Élisa Birch Lamartine.
J.S.
Musée Lamartine, Hôtel Senecé, 41 rue Sigorgne. Exposition visible tous
les jours jusqu'au 31 août, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, sauf lundis et
dimanches matins. « 1 heure, 1 œuvre » jeudi 31 juillet à 16 h 30 dans ce
musée.
Textes et photos : Marie-Joëlle Baltzer
Le Journal de S&L 01/08/2003

Documents pareils