prise en charge du larmoiement a exploration instrumentale
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prise en charge du larmoiement a exploration instrumentale
http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1 FACULTE DE MEDECINE LYON EST Année 2014 PRISE EN CHARGE DU LARMOIEMENT A EXPLORATION INSTRUMENTALE NORMALE DE L’ADULTE : EFFICACITE ET TOLERANCE DE LA DILATATION AU BALLONNET DU CANAL LACRYMO-NASAL THESE Présentée A l’Université Claude Bernard Lyon 1 et soutenue publiquement le 14 Octobre 2014 pour obtenir le grade de Docteur en Médecine Par SOLDERMANN Yoann né le 16/07/1985 à Mulhouse SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1 ___________________ . Président de l'Université François-Noël GILLY . Président du Comité de Coordination des Etudes Médicales François-Noël GILLY . Secrétaire Général Alain HELLEU SECTEUR SANTE UFR DE MEDECINE LYON EST Doyen : Jérôme ETIENNE UFR DE MEDECINE LYON SUD – CHARLES MERIEUX Doyen : Carole BURILLON INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES (ISPB) Directrice: Christine VINCIGUERRA UFR D'ODONTOLOGIE Directeur : Denis BOURGEOIS INSTITUT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE READAPTATION Directeur : Yves MATILLON DEPARTEMENT DE FORMATION ET CENTRE DE RECHERCHE EN BIOLOGIE HUMAINE Directeur : Pierre FARGE SECTEUR SCIENCES ET TECHNOLOGIES UFR DE SCIENCES ET TECHNOLOGIES Directeur : Fabien de MARCHI UFR DE SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES (STAPS) Directeur : Claude COLLIGNON POLYTECH LYON Directeur : Pascal FOURNIER I.U.T. Directeur : Christian COULET INSTITUT DES SCIENCES FINANCIERES ET ASSURANCES (ISFA) Directeur : Véronique MAUME-DESCHAMPS I.U.F.M. Directeur : Régis BERNARD CPE Directeur : Gérard PIGNAULT SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Faculté de Médecine Lyon Est Liste des enseignants 2013/2014 Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle Echelon 2 Chatelain Cochat Cordier Etienne Guérin Pierre Pierre Jean-François Jérôme Jean-François Kohler Mauguière Ninet Rémy François Jacques Peyramond Philip Raudrant Rudigoz Dominique Thierry Daniel René-Charles Pédiatrie (surnombre) Pédiatrie Pneumologie ; addictologie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Chirurgie infantile Neurologie Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Maladie infectieuses ; maladies tropicales Cancérologie ; radiothérapie Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle Echelon 1 Baverel Blay Denis Finet Fouque Gouillat Guérin Laville Lehot Martin Mellier Michallet Miossec Mornex Perrin Ponchon Pugeat Gabriel Jean-Yves Philippe Gérard Denis Christian Claude Maurice Jean-Jacques Xavier Georges Mauricette Pierre Jean-François Gilles Thierry Michel Revel Rivoire Scoazec Vandenesch Didier Michel Jean-Yves François Physiologie Cancérologie ; radiothérapie Ophtalmologie Cardiologie Néphrologie Chirurgie digestive Réanimation ;; médecine d’urgence Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie Anesthésiologie-réanimation ;; médecine d’urgence Urologie Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Hématologie ; transfusion Immunologie Pneumologie ; addictologie Neurochirurgie Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale Radiologie et imagerie médicale Cancérologie ; radiothérapie Anatomie et cytologie pathologiques Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Première classe André-Fouet Barth Bastien Xavier Xavier Olivier Cardiologie Chirurgie générale Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Berthezene Bertrand Beziat Boillot Borson-Chazot Yves Yves Jean-Luc Olivier Françoise Breton Chassard Chevalier Claris Colin Colombel D’Amato Delahaye Descotes Pierre Dominique Philippe Olivier Cyrille Marc Thierry François Jacques Disant Douek Ducerf Durieu François Philippe Christian Isabelle Edery Fauvel Gaucherand Guenot Herzberg Honnorat Jegaden Lachaux Lermusiaux Lina Lina Mertens Mion Morel Morelon Moulin Négrier Négrier Neyret Nicolino Nighoghossian Ninet Obadia Ovize Picot Rode Rousson Roy Charles Jean-Pierre Pascal Marc Guillaume Jérôme Olivier Alain Patrick Bruno Gérard Patrick François Yves Emmanuel Philippe Claude Marie-Sylvie Philippe Marc Norbert Jean Jean-François Michel Stéphane Gilles Robert-Marc Pascal Ruffion Ryvlin Scheiber Terra Thivolet-Bejui Tilikete Touraine Alain Philippe Christian Jean-Louis Françoise Caroline Jean-Louis Radiologie et imagerie médicale Pédiatrie Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Chirurgie digestive Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Cardiologie Pédiatrie Epidémiologie, économie de la santé et prévention Urologie Psychiatrie d’adultes ; addictologie Cardiologie Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Oto-rhino-laryngologie Radiologie et imagerie médicale Chirurgie digestive Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Génétique Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Neurochirurgie Chirurgie orthopédique et traumatologique Neurologie Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Pédiatrie Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Anatomie Physiologie Biochimie et biologie moléculaire Néphrologie Nutrition Hématologie ; transfusion Cancérologie ; radiothérapie Chirurgie orthopédique et traumatologique Pédiatrie Neurologie Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Physiologie Parasitologie et mycologie Médecine physique et de réadaptation Biochimie et biologie moléculaire Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Urologie Neurologie Biophysique et médecine nucléaire Psychiatrie d’adultes ; addictologie Anatomie et cytologie pathologiques Physiologie Néphrologie SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Truy Turjman Vallée Vanhems Zoulim Eric Francis Bernard Philippe Fabien Oto-rhino-laryngologie Radiologie et imagerie médicale Anatomie Epidémiologie, économie de la santé et prévention Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Seconde Classe Allaouchiche Argaud Aubrun Badet Bessereau Boussel Braye Bernard Laurent Frédéric Lionel Jean-Louis Loïc Fabienne Calender Chapet Chapurlat Cottin Cotton Dalle Devouassoux Di Fillipo Dubernard Dumontet Dumortier Fanton Faure Fourneret Gillet Girard Gleizal Gueyffier Alain Olivier Roland Vincent François Stéphane Mojgan Sylvie Gil Charles Jérome Laurent Michel Pierre Yves Nicolas Arnaud François Guibaud Guyen Hot Laurent Olivier Arnaud Jacquin-Courtois Sophie Janier Javouhey Jullien Kodjikian Krolak Salmon Marc Etienne Denis Laurent Pierre Lejeune Hervé Mabrut Merle Monneuse Mure Nataf Pignat Poncet Raverot Jean-Yves Philippe Olivier Pierre-Yves Serge Jean-Christian Gilles Gérald Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Réanimation ; médecine d’urgence Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Urologie Biologie cellulaire Radiologie et imagerie médicale Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie Génétique Cancérologie ; radiothérapie Rhumatologie Pneumologie ; addictologie Anatomie Dermato-vénéréologie Anatomie et cytologie pathologiques Cardiologie Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Hématologie ; transfusion Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Médecine légale Dermato-vénéréologie Pédopsychiatrie ; addictologie Pédiatrie Pneumologie Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Radiologie et imagerie médicale Chirurgie orthopédique et traumatologique Médecine interne Médecine physique et de réadaptation Biophysique et médecine nucléaire Pédiatrie Dermato-vénéréologie Ophtalmologie Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Chirurgie générale Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Chirurgie générale Chirurgie infantile Cytologie et histologie Oto-rhino-laryngologie Chirurgie générale Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Richard Rossetti Rouvière Saoud Schaeffer Schott-Pethelaz Souquet Vukusic Wattel Jean-Christophe Yves Olivier Mohamed Laurent Anne-Marie Jean-Christophe Sandra Eric gynécologie médicale Réanimation ;; médecine d’urgence Physiologie Radiologie et imagerie médicale Psychiatrie d’adultes Biologie cellulaire Epidémiologie, économie de la santé et prévention Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Neurologie Hématologie ; transfusion Professeur des Universités - Médecine Générale Letrilliart Moreau Laurent Alain Professeurs associés de Médecine Générale Flori Zerbib Marie Yves Professeurs émérites Bérard Boulanger Bozio Chayvialle Daligand Droz Floret Gharib Itti Kopp Neidhardt Petit Rousset Sindou Tissot Trepo Trouillas Trouillas Jérôme Pierre André Jean-Alain Liliane Jean-Pierre Daniel Claude Roland Nicolas Jean-Pierre Paul Bernard Marc Etienne Christian Paul Jacqueline Chirurgie infantile Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Cardiologie Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Médecine légale et droit de la santé Cancérologie ; radiothérapie Pédiatrie Physiologie Biophysique et médecine nucléaire Anatomie et cytologie pathologiques Anatomie Anesthésiologie-réanimation ;; médecine d’urgence Biologie cellulaire Neurochirurgie Chirurgie générale Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Neurologie Cytologie et histologie Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Hors classe Benchaib Mehdi Bringuier Bui-Xuan Davezies Germain Hadj-Aissa Jouvet Pierre-Paul Bernard Philippe Michèle Aoumeur Anne Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Cytologie et histologie Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Médecine et santé au travail Physiologie Physiologie Anatomie et cytologie pathologiques SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Le Bars Lièvre Didier Michel Normand Persat Pharaboz-Joly Piaton Rigal Sappey-Marinier Timour-Chah Jean-Claude Florence Marie-Odile Eric Dominique Dominique Quadiri Biophysique et médecine nucléaire Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Médecine et santé au travail Parasitologie et mycologie Biochimie et biologie moléculaire Cytologie et histologie Hématologie ; transfusion Biophysique et médecine nucléaire Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Première classe Ader Barnoud Bontemps Bricca Florence Raphaëlle Laurence Giampiero Cellier Colette Chalabreysse Lara Charbotel-Coing-Boyat Barbara Collardeau Frachon Sophie Cozon Grégoire Dubourg Laurence Escuret Poncin Vanessa Franco-Gillioen Patricia Hervieu Valérie Jarraud Sophie Kolopp-Sarda Marie Nathalie Lasset Christine Laurent Frédéric Lesca Gaëtan Maucort Boulch Delphine Meyronet Peretti Pina-Jomir Plotton Rabilloud David Noel Géraldine Ingrid Muriel Ritter Roman Streichenberger Jacques Sabine Nathalie Tardy Guidollet Véronique Tristan Vlaeminck-Guillem Voiglio Wallon Anne Virginie Eric Martine Maladies infectieuses ; maladies tropicales Anatomie et cytologie pathologiques Biophysique et médecine nucléaire Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Biochimie et biologie moléculaire Anatomie et cytologie pathologiques Médecine et santé au travail Anatomie et cytologie pathologiques Immunologie Physiologie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Physiologie Anatomie et cytologie pathologiques Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Immunologie Epidémiologie, économie de la santé et prévention Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Génétique Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Anatomie et cytologie pathologiques Nutrition Biophysique et médecine nucléaire Biochimie et biologie moléculaire Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Epidémiologie, économie de la santé et prévention Physiologie Anatomie et cytologie pathologiques Biochimie et biologie moléculaire Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Biochimie et biologie moléculaire Anatomie Parasitologie et mycologie Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Seconde classe Buzluca Dargaud Charrière Duclos Phan Rheims Rimmele Yesim Sybil Antoine Alice Sylvain Thomas Schluth-Bolard Thibault Vasiljevic Venet Caroline Hélène Alexandre Fabienne Hématologie ; transfusion Nutrition Epidémiologie, économie de la santé et prévention Dermato-vénéréologie Neurologie (stag.) Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence (stag.) Génétique Physiologie Anatomie et cytologie pathologiques (stag.) Immunologie Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale Farge Figon Lainé Thierry Sophie Xavier SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Le Serment d'Hippocrate Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination. J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance. Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au dessus de mon travail. Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque. SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) REMERCIEMENTS A Madame le Professeur Carole Burillon, Vous m’avez fait l’honneur de présider ce jury. Dès le début de mon internat, j’ai apprécié vos qualités humaines, votre générosité et votre compagnonnage chirurgical et pédagogique. Je vous remercie pour votre enseignement et votre disponibilité tout au long de mon internat et vous prie de vouloir trouver ici le témoignage de ma profonde estime et de ma reconnaissance. Je suis fier d’intégrer votre équipe en tant que chef de clinique et en serai un digne représentant. A Monsieur le Docteur Pierre Vincent Jacomet, J’ai eu la chance et le plaisir de vous rencontrer pendant mon inter-CHU et de bénéficier de votre enseignement de qualité qui influencera quotidiennement mes pratiques futures. C’est un grand honneur de m’avoir fourni ce magnifique travail de thèse et de l’avoir dirigé. Votre enthousiasme, votre dynamisme et votre savoir m’ont profondément marqué et j’espère poursuivre notre collaboration en tant que professionnels et qu’amis. Soyez assuré de ma plus sincère admiration et de mon profond respect. A Monsieur le Professeur Pierre Breton, Je suis très sensible à l’honneur que vous me faites en acceptant de juger cette thèse. Votre ouverture d’esprit et votre grand professionnalisme donnent à la chirurgie maxillo-faciale lyonnaise une aura nationale et internationale. C’est un grand privilège pour les ophtalmologistes de pouvoir travailler en partenariat avec votre équipe. J’aurai l’opportunité de vous côtoyer au CHLS et je m’efforcerai de ne pas décevoir votre confiance. A Monsieur le Professeur François Disant, Je n’ai jamais eu l’occasion de travailler sous votre responsabilité et pourtant vous avez exprimé un fort enthousiasme à juger cette thèse. Votre expertise et votre grande expérience en tant qu’ORL enrichissent ce travail et consolident les rapports entre nos deux spécialités. Veuillez recevoir l’expression de ma gratitude et de mon respect. A Monsieur le Docteur Jérémie Barbier, Avec le Dr Ruban, le Dr Baggio et le Dr Gensburger, vous êtes le premier praticien m’ayant donné goût à la spécialité orbito-palpébro-lacrymale. Votre gentillesse et votre volonté de transmission ont été une chance pour moi. Cela a attisé ma curiosité, m’a inspiré et m’a guidé dans cette voie de la chirurgie orbito-palpébrale et des voies lacrymales. Vous savoir praticien à Lyon dans cette spécialité est réconfortant et travailler à vos côtés est un réel plaisir. J’espère poursuivre une telle collaboration dans le futur. Merci de tout cœur pour tous vos conseils et pour tout ce que vous m’avez transmis. Soyez assuré de ma profonde reconnaissance. SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Je dédie cette thèse : A Sophie, ma Pepsi, mon amour, Merci d’avoir accompagné ce travail et de supporter tous les jours mes longs discours d’ophtalmologie. Tu es la personne la plus intelligente, la plus rigoureuse et la plus séduisante que je connaisse. Tu es pour moi une source d’inspiration intarissable. A tous les magnifiques moments que nous avons vécus et ceux à venir. A mes parents, Sans vous je ne serais pas devenu l’homme que je suis aujourd’hui. Avec tout votre amour vous m’avez toujours soutenu et poussé au plus haut niveau sportif et scolaire. Vous êtes un modèle d’harmonie familiale que je m’efforcerai d’égaler. A toi Maman, merci pour tout le temps passé à mes côtés pour les devoirs et tes encouragements. A toi Papa, merci pour ton pragmatisme, ta générosité et ton implication dans mes carrières sportive et médicale. Je vous aime tendrement. A Cédric, mon fréro, Je suis fier de toi et de ton accomplissement sportif, professionnel et sentimental. Rien ne serait plus fort que notre lien fraternel. Ma place de grand frère a été dure à tenir face à ta maturité, ton dynamisme et ton intelligence. Cette émulation nous a rendus plus forts et c’est aussi pour toi que j’essaie tous les jours de faire de mon mieux. Je te souhaite tout le bonheur du monde. A Bénédicte, Merci pour ta disponibilité et ton enthousiasme à relire cette thèse. Sans toi la lecture de ce travail aurait été pénible pour tous, parsemé de « Néanmoins », « De plus », « En effet »… Merci pour ton soutien, ta patience et ta générosité. A toute ma famille, A Papoune et Mamoune, Luc et Martine, oncles et tantes, cousins et cousines, Toujours disponibles pour me soutenir et présents à tous les moments importants de la vie. A tous les souvenirs communs que la distance n’estompe pas et à tous les évènements à venir qu’une famille soudée pourra partager. A PYB et max, Une pensée particulière pour la « sous colle de folie » qui a porté ses fruits, nous permettant à chacun de choisir nos spécialités et de nous accomplir professionnellement comme nous le souhaitions. Ces résultats sont en grande partie liés à la générosité de Mme et Mr Belot, nous laissant à disposition leur maison, leur frigo et leurs bouteilles de champagne pour réviser ;). Je leur serai toujours reconnaissant. Merci les gars pour cette amitié forte qui perdurera toute la vie. A toutes les pistes et horspistes que nous sillonnerons encore ensemble. PYB, tu réaliseras peut-être à travers ce travail que l’ophtalmologie est bien une spécialité chirurgicale ;p SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) A Daniel, Merci mon ami pour ta tolérance et ton soutien face à mon incroyable impatience devant toutes formes de logiciels informatiques. Ta détermination, ton écoute, ton intelligence, ta vitesse en snowboard… ta prédisposition de drift diver… m’ébahissent. Par contre tu n’es pas un super pêcheur ;). Merci pour ton amitié fidèle A"toute"l’équipe"du"service"de"chirurgie"orbito5palpébrale"de"la"Fondation" Ophtalmologique"Rothschild," Dr# Olivier# Galatoire,# Dr# Serge# Morax,# Dr# Marie2Laure# Herdan,# Dr# Samuel# Derman,# Dr# Paul#Bénillouche,#Dr#Mathieu#Zmuda,#Dr#Laurent#LE,#Dr#Sophie#Azria,## Nathalie#Butel,#Sophie#Stéphan,#Alex#Mouinga…#les#co2internes#de#folie#!# Jamais#je#n’oublierai#mon#interCHU#parisien.#Merci#pour#tout# A tous les Alsaciens ayant envahi cette belle ville de Lyon, Wahart, Léon, Maurice, PE, Arthur, Dan Aviva, merci pour ta patience et ton entrain à m’aider à écrire ce travail, même au milieu de nulle part. et ça, ça vaut au moins un milliard !... :) # # A"tous"les"Lyonnais"suffisamment"ouverts"d’esprit"pour"accueillir"les"gentils" Alsaciens"(voire"plus),# Chloé,#Pauline,#Stéphanie,#Maximilien,#JeanS,#Souch,#Audrey,#Quentin,#Bérange,#Marlon,# Marine,#Ricain,#Pierrot,#Clothilde#(je#n’ai#pas#osé#le#surnom…)# # # A"tous"mes"amis,"co5internes"et"collègues"qui"ont"tous"supporté"(ou"pas)"ma" logorrhée"permanente," # Dr# Jacques# Fleury,# merci# pour# votre# joie# de# vivre# et# votre# rire# si# communicatif.# Votre# dextérité#chirurgicale#et#votre#savoir#être#avec#les#patients#sont#sans#égal.# # Dr#Pierre#Loïc#Cornut,#merci#pour#ton#enseignement#et#ta#rigueur#qui#me#servent#tous#les# jours.# Première# chirurgie,# premier# congrès,# premier# article,# premier# poster,# première# sortie#en#ski#de#rando…#tu#m’as#fait#découvrir#beaucoup#de#choses#professionnellement# et#en#dehors…#je#te#dois#beaucoup.#Tu#m’apprends#quand#le#kite#surf#?#:)## # Dr# Muriel# Poli,# bravo# pour# ton# grand# professionnalisme,# ton# dynamisme# et# ta# pédagogie…#et#puis#quelle#classe#!#Attention#à#bien#scotcher#les#dossiers#tout#de#même…# sinon,#accent#corse#!#;)# # Dr# Flore# et# Benjamin# De# Bats,# les# beaux# gosses,# toujours# décontractés,# votre# bonne# humeur#rayonne#et#nous#réchauffe.# # Dr#Thomas#Balmitgère,#Dr#Sylvain#Beccat,#Dr#Helene#Janin,#Dr#Viridiana#Kocaba,#Dr#Minh# Nguyen,#Dr#Aurélie#Russo,#Dr#Vincent#Fortoul,#Dr#Zainab#Bentaleb,#Dr#Morgane#Straub,# Dr# Christelle# Rodier2Bonifas,# Dr# Fathalat# Benbouzid,# Dr# Mathieu# de# Bats,# Dr# Agnès# Rivière,#Dr#Lucie#Abouaf# # SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Dr# Hervé# Arnoult,# Dr# François# Saussac,# Dr# Samuel# Ferry,# Dr# Arnaud# Bouacida#:# Je# n’oublierai#jamais#mon#passage#dans#votre#équipe#d’orthopédie.#Votre#compagnonnage# chirurgical# me# servira# tout# au# long# de# ma# carrière.# Quelle# sympathie# et# quelle# générosité#!#Ne#changez#rien#!## # Thibaut# Mathis# et# Bruce# Charleux#:# Les# encyclopédies# de# l’ophtalmologie…# et# sans# aucune#prétention#!#Bravo#les#Mitch#!#On#boit#un#verre#?## Adrien# Compain,# Edou# Kuhni,# Aurélie# Triquet,# Ygal# Boujnah,# Sabrina# Chebli,# Maelle# Raucau,# Meriem# Hafidi,# Céline# Pochat,# David# Bellocq,# Anne2so# Marty,# Cecilia# Léal,# Romain# Javourez,# Widad# Chelaoui,# Perrine# Savary,# Sophie# Boucher,# Coralie# Ouilhon,# Anais#Mounier,#Anne#Laure#Vié,#Apolline#Mairot,#Camille#Febvay,#Marir#Regnier# # # Au"personnel"infirmier,"cadre"de"santé"et"aide"soignant#du#bloc#opératoire,#des# services#et#de#la#consultation#d’ophtalmologie.# Aux#secrétaires#des#services#d’ophtalmologie#du#pavillon#C#et#du#CHLS.## # # A"tous"ceux"que"j’oublie,"qu’ils"me"pardonnent…" SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) TABLE&DES&MATIERES& I.! introduction+...............................................................................................................................+2+ II.! bibliographie+............................................................................................................................+5+ 1.! Epidémiologie+du+larmoiement+de+l’adulte+..............................................................................+5+ 2.! Exploration+clinique+et+paraclinique+d’un+larmoiement+chez+l’adulte+............................+6! a)! Examen!général!et!exploration!lacrymale!.............................................................................................!6! b)! Exploration!instrumentale!des!voies!lacrymales!...............................................................................!9! c)! Imagerie!des!voies!lacrymales!.................................................................................................................!11! 3.! Etiologie+du+larmoiement+chez+l’adulte+..................................................................................+16! a)! Sténose!ou!atrésie!de!la!voie!lacrymale!horizontale!......................................................................!17! ! i.!!!Pathologies!du!point!lacrymal!............................................................................................................!17! ! ii.!Pathologies!des!canalicules!lacrymaux!...........................................................................................!19! b)! Sténose!ou!atrésie!de!la!voie!lacrymale!verticale!............................................................................!22! ! i.!!Pathologies!du!conduit!lacrymoCnasal!.............................................................................................!23! ! ii.!Pathologies!du!sac!lacrymal!.................................................................................................................!28! c)! Larmoiement!à!exploration!instrumentale!normale!(LEIN)!......................................................!29! ! i.!Hypersécrétion!lacrymale!.......................................................................................................................!30! ! ii.!Pathologie!du!lac!lacrymal!....................................................................................................................!31! ! iii.Syndrome!sec!/!syndrome!du!mouchoir!........................................................................................!32! ! iv.Malpositions!palpébrales!et!du!point!lacrymal,!!Paralysie!Faciale,!!syndrome!du!!............! ! !!!!!centurion!......................................................................................................................................................!32! ! v.!Voies!lacrymales!étroites!......................................................................................................................!34! 4.! Prise+en+charge+d’un+larmoiement+à+exploration+instrumentale+normale+(LEIN)+sur+ voies+lacrymales+étroites+.....................................................................................................................+35! a)! Abstention!thérapeutique!..........................................................................................................................!35! b)! Traitement!médical!......................................................................................................................................!35! c)! Cautérisation!des!ostiums!lacrymaux!...................................................................................................!35! d)! DacryoCcystoCrhinoCstomie!(DCR)!.........................................................................................................!36! e)! Intubation!lacrymoCnasale!........................................................................................................................!37! f)! Dacryoplastie!par!ballonnet!(Tableau(2)!............................................................................................!37! III.! article+......................................................................................................................................+41+ 1.! 2.! 3.! 4.! 5.! 6.! 7.! RESUME+..............................................................................................................................................+41! INTRODUCTION+...............................................................................................................................+42! MATERIEL+ET+METHODE+..............................................................................................................+42! RESULTATS+.......................................................................................................................................+46! DISCUSSION+......................................................................................................................................+49! CONCLUSION+:+..................................................................................................................................+50! REFERENCES+.....................................................................................................................................+51! IV.! discussion+generale+............................................................................................................+53! V.! conclusion+...............................................................................................................................+57! VI.! ANNEXES+................................................................................................................................+59! VII.! REFERENCES+........................................................................................................................+61! 1 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) I. INTRODUCTION Le larmoiement et l’épiphora de l’adulte sont des motifs fréquents de consultation en ophtalmologie. Tout comme la douleur, la tuméfaction et l’inflammation du canthus interne, ces symptômes révèlent souvent une pathologie lacrymale. Il existe habituellement un fort retentissement physique et psychologique amenant à consulter. Les larmes et le passage du mouchoir altèrent la vision et irritent la surface oculaire et les paupières de façon chronique et permanente. Dans les pays développés, les principales causes de larmoiement de l’adulte sont la sténose du canal lacrymo-nasal (CLN) et le syndrome sec. Mais l’origine du larmoiement est parfois complexe à identifier et demande toute l’attention du praticien. Après un interrogatoire drastique et un examen ophtalmologique complet, précisant les caractéristiques du larmoiement, l’examen instrumental des voies lacrymales s’oriente plus particulièrement sur les pathologies dites excrétrices de la voie lacrymale. Néanmoins, l’examinateur ne doit pas omettre les pathologies d’élimination des larmes par malposition palpébrale, canthale et des points lacrymaux. Par ailleurs, un larmoiement peut être la conséquence d’une simple surproduction lacrymale, dépassant alors les capacités excrétoires physiologiques. Il conviendra donc d’éliminer les pathologies de la surface oculaire et du film lacrymal pouvant engendrer un larmoiement chronique. Ainsi, les causes de larmoiement sont extrêmement variées, de la sécrétion à l’excrétion, toutes les pathologies entravant le trajet des larmes peuvent entrainer un larmoiement avec un épiphora. Les larmes sont sécrétées par la glande lacrymale et les glandes lacrymales accessoires et se mélangent au mucus et aux sécrétions meibomiennes, afin de constituer le film lacrymal. Une excellente statique palpébrale va permettre l’étalement de ce film par la paupière supérieure, la constitution d’une rivière lacrymale le long du rebord palpébral inférieur et sa propulsion horizontale jusqu’au lac lacrymal et les points lacrymaux. Puis les larmes s’éliminent selon 3 phénomènes : l’évaporation, la résorption conjonctivale et le drainage par les voies lacrymales. La bonne position et constitution des points lacrymaux, de la caroncule et de l’angle interne vont permettre ce drainage des larmes par les canalicules inférieurs et supérieurs jusqu’au canalicule commun. Après le passage de la valve de Rosenmuller, première valve anti-reflux des voies lacrymales, les larmes atteignent les voies lacrymales dites verticales. Puis par l’effet de la gravité, de l’essorage du sac lacrymal et de l’effet Venturi de la cavité nasale, les larmes s’écoulent au travers du CLN jusqu’au méat inférieur. Il faut noter à ce niveau 3 principaux rétrécissements correspondant à des remaniements valvulaires où surviennent la majorité des pathologies obstructives de l’adulte : la valve de Krause correspondant à la jonction entre le sac et le CLN, la valve de Taillefer au triers médian du CLN et la deuxième valve anti-reflux des voies lacrymales, la valve de Hasner. (Schéma 1) (Schéma 2). Au delà de l’anatomie macroscopique, l’évacuation normale des larmes est aussi assurée par la muqueuse lacrymale, permettant une transition entre la muqueuse conjonctivale et nasale. En effet, la muqueuse des canalicules est d’abord semblable à celle de la conjonctive et présente un épithélium pavimenteux avec de nombreuses microvillosités. Elle fait transition avec la muqueuse du sac de type cylindrique et sans microvillosités. La densité en cellules ciliées augmente ensuite de haut en bas jusqu’à être semblable à celle de la muqueuse nasale à la partie basse du CLN. La présence de cellules caliciformes au niveau de l’épithélium du CLN indique une sécrétion active de mucus à ce niveau, facilitant l’excrétion des larmes à travers ce canal étroit. 2 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Schéma 1 : Le système lacrymal selon Sobota Schéma 2 : Anatomie et valves des voies lacrymales normales Voie lacrymale droite Voie lacrymale gauche On comprend aisément la complexité de l’ensemble de ce système, acquis chez les vertébrés, assurant l’hydratation et la parfaite réfraction de la surface oculaire. Ce système de pompe extrêmement délicat est sujet à de nombreuses variations pathologiques et physiologiques. La dacryologie distingue évidemment les pathologies congénitales et les pathologies acquises. Les sténoses acquises des voies lacrymales sont idiopathiques ou spécifiques à certaines pathologies, d’abord partielles puis complètes. Nos confrères Anglo-saxons les dénomment alors PANDO (Primary Acquired Naso-lacrimal Duct Obstruction) et SALDO (Secondary Acquired Lacrimal Drainage Obstruction). Lorsque l’obstruction acquise de la voie lacrymale est patente à l’exploration instrumentale, la suite de la prise en charge est assez systématisée, avec une discussion centrée sur le traitement chirurgical. Ainsi, une sténose acquise du CLN conduit à la réalisation d’une dacryo-cysto3 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) rhino-stomie (DCR) avec marsupialisation définitive de la muqueuse du sac lacrymal à celle de la muqueuse nasale par un ostium osseux. Après avoir éliminé les causes de pseudo-épiphora par hypersécrétion irritative ou malpositions palpébrales évidentes, la prise en charge d’une voie lacrymale non fonctionnelle ou « étroite » est plus complexe et est sujet à controverse. Dans cette indication, le sacrifice d’une voie lacrymale subnormale par la réalisation d’une DCR amène les praticiens à réaliser des prises en charge plus conservatrices. Actuellement, l’intubation siliconée de la voie lacrymale est la solution la plus couramment proposée chez l’adulte dans cette situation. Récemment, un nouveau traitement mini-invasif, la dilatation de la voie lacrymale par une sonde à ballonnet, ou « dacryoplastie au ballonnet », a gagné en popularité. Son efficacité a d’abord été présentée pour le traitement des sténoses congénitales du CLN. Les praticiens se sont rapidement rapprochés de cette technique puisqu’elle permet de se prémunir d’une intubation siliconée, souvent difficile à retirer secondairement chez l’enfant. Quelques études ont ensuite évalué l’efficacité de la dacryoplastie au ballonnet chez des adultes présentant un larmoiement sur sténose complète et partielle du CLN. Leurs résultats sont assez inhomogènes, s’étalant de 25 à 90% d’efficacité. En réalité, la méthodologie et le protocole de dacryoplastie sont très variables entre les études. A ce jour, il n’existe que deux études prospectives dans le monde, évaluant la dilatation par une sonde à ballonnet introduite de façon antérograde, chez l’adulte présentant un larmoiement sur sténose partielle du CLN. Il nous parait alors crucial d’étudier de façon prospective et avec un protocole solide, l’efficacité de la dilatation antérograde par ballonnet du CLN dans le larmoiement à exploration instrumentale normale de l’adulte. Cette méthodologie puissante permettra de définir clairement la place de la dacryoplastie au ballonnet dans l’arsenal thérapeutique actuel. . 4 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) II. BIBLIOGRAPHIE 1. Epidémiologie du larmoiement de l’adulte Le larmoiement est la conséquence d’un déséquilibre entre la sécrétion et l’excrétion des larmes. Un examen ophtalmologique complet permet de définir l’origine hyper-sécrétoire du larmoiement ou au contraire une atteinte de la voie lacrymale. Il ne s’agit pas du seul signe d’appel pouvant révéler une pathologie lacrymale. Une douleur, une rougeur, une tuméfaction, une inflammation, une suppuration voire une fistulisation sur la voie lacrymale signe clairement une atteinte à type de sténose avec stase des larmes et surinfection : c’est le tableau typique de la dacryocystite. Bien que signe d’une atteinte avancée de la voie lacrymale verticale, la dacryocystite aiguë est parfois l’unique élément ayant poussé le patient à une consultation aux urgences ophtalmologiques. A travers la thèse d’un interne d’ophtalmologie, le Pr Ducasse fait état de 90 dacryocystites de l’adulte opérées entre 1992 et 2002 dans son service de Reims. De fait, le larmoiement est un symptôme extrêmement fréquent. Il représenterait 3% des motifs de consultation(1). Il s’agit d’un symptôme aspécifique renvoyant à de très nombreuses pathologies. Une étude récente, menée dans un centre tertiaire de prise en charge des pathologies des voies lacrymales dans un pays développé, montre qu’un larmoiement signe une obstruction du CLN dans 41% des cas, une hypersécrétion réflexe dans 40% des cas et une sténose de la voie lacrymale horizontale dans 8% des cas (2). Premièrement, l’hypersécrétion lacrymale est principalement liée aux syndromes secs, qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs par dysfonctionnements meibomiens. Il est alors à noter que 8% des femmes et 4,3% des hommes américains de plus de 50 ans présentent un syndrome sec (3) (4), et que plus de 40% de la population caucasienne présentent un dysfonctionnement meibomien (5). Deuxièmement, trente américains sur cent mille ont une obstruction symptomatique des voies lacrymales dans une étude menée de 1976 à 2000 (6). On imagine aisément, par extrapolation, la proportion majeure de patients se présentant à nos consultations pour un larmoiement. Même si ce signe clinique est parfois peu considéré en l’absence d’infection patente de la voie lacrymale, avec 38% des ophtalmologistes américains ne proposant aucune prise en charge devant un larmoiement clair isolé (7), il ne faut pas oublier le retentissement physique, social et psychologique important du larmoiement. Un larmoiement chronique est responsable, de surcroit, d’une irritation des paupières et de la conjonctive, engendrant une eczématisation palpébrale et une conjonctivite chronique. Les patients cachent fréquemment leur rougeur oculaire et palpébrale derrière d’épaisses lunettes de soleil. Il existe ainsi un lien fort entre le larmoiement et la dépression ou la consommation de psychotropes (8). De plus, l’altération de la surface oculaire liée à l’irritation chronique et à l’excès du ménisque de larme perturbe grandement l’acuité visuelle des patients atteints de larmoiement. Toutes les études montrent une nette prédominance du larmoiement chez la femme, en lien avec une prépondérance du syndrome sec (3) et de la sténose du CLN (6)(9)(10). Le CLN est plus étroit chez les femmes avec un diamètre moyen de 3,6 mm contre 3,9 mm chez l’homme, pouvant expliquer cette prédisposition féminine (11). Les pathologies lacrymales augmentant avec l’âge, il est logique de s’attendre à une forte augmentation du larmoiement dans les pays industrialisés à démographie vieillissante. Avec actuellement plus de 15% des américains de plus de 50 ans présentant un larmoiement (12) et un doublement de la population des plus de 65 ans dans les quarante ans à venir aux EtatsUnis, une forte augmentation des pathologies des voies lacrymales est à prévoir. 5 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Le larmoiement est donc un symptôme demandant la plus grande attention du praticien ophtalmologiste, devant faire appel à tout son sens clinique afin d’étayer les différentes étiologies possibles et proposer une prise en charge adaptée. Les ophtalmologistes seront soumis à une demande de plus en plus forte de prise en charge pour larmoiement face à une population vieillissante et plus exigeante. Cette situation sera renforcée par la raréfaction future des praticiens ophtalmologues qui ressort du 8e atlas de la démographie médicale du conseil national de l’ordre des médecins, avec une population d’ophtalmologues de plus de 60 ans de 32% actuellement. 2. Exploration clinique et paraclinique d’un larmoiement chez l’adulte a) Examen général et exploration lacrymale Comme nous l’avons vu, l’examen ophtalmologique doit être le plus complet possible devant un larmoiement afin de ne pas omettre une étiologie. Il débute par un interrogatoire draconien précisant les antécédents du patients notamment d’allergie, de chirurgie et pathologies maxillo-faciales et ORL (polypose naso-sinusienne, granulomatose rhino-sinusienne, tumeur, méatotomie sinusienne, septorhinoplastie, traumatisme et fracture de la face). Les caractéristiques, l’importance et le retentissement du larmoiement sont à préciser. Le larmoiement est isolé ou associé à d’autres signes cliniques d’atteintes des voies lacrymales. Il est alors défini comme « clair » ou « sale ». La pullulation microbienne est responsable d’un larmoiement sale et d’une conjonctivite chronique. Elle prouve une stase importante des larmes et à fortiori une sténose de la voie lacrymale. Le larmoiement est permanent ou intermittent, unilatéral ou bilatéral et déclenché par diverses situations cliniques (exposition au froid, au vent, à la climatisation). Le retentissement socioprofessionnel est aussi important à évaluer pour guider la prise en charge. Le retentissement du larmoiement étant purement subjectif, le praticien peut s’aider de scores d’évaluation objectifs du larmoiement. La hauteur du ménisque lacrymal ainsi que l’engorgement du lac lacrymal sont faciles à identifier mais ne permettent pas de préciser véritablement le retentissement du larmoiement et sont très variables d’un individu à l’autre et d’un praticien à l’autre. L’aspiration de l’excès de larmes afin de quantifier objectivement le larmoiement est bien évidemment inenvisageable de par son extrême imprécision et sa difficulté de réalisation (13). De plus, toute stimulation de la surface oculaire va entrainer une surproduction reflexe de larmes pouvant aller jusqu’à 100 fois l’équilibre de base avec des variations interindividuelles fortes (14). Le test de disparition de la fluorescéine est intéressant pour mettre en évidence une asymétrie de temps d’évacuation chez un même individu, prouvant une dysfonction unilatérale de la voie lacrymale excrétrice mais n’est absolument pas un test suffisamment reproductible pour permettre de quantifier le larmoiement chez des patients présentant une atteinte de la voie lacrymale (15) (16). Un score subjectif de larmoiement intéressant est le score de larmoiement de Munk. Il permet de définir avec précision le nombre de larmes coulant sur la joue et essuyées par jour (17). Ce score grade donc l’épiphora de 0 à 5. (Tableau 1) Par la suite, il faut évidemment inspecter le patient, non pas directement sous la lampe à fente, mais d’abord de façon globale, avec recul, afin de ne pas omettre une tuméfaction, une coloration ou infiltration tissulaire évidente, une malposition palpébrale, une exophtalmie, une paralysie faciale et un manque de clignement qui seraient moins évidents derrière le microscope (Photo 1). 6 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photo 1 : Exophtalmie bilatérale responsable d’un larmoiement ; inspection générale du patient avant l’examen biomicroscopique Ainsi la position et la forme des paupières et des bords libres palpébraux sont finement analysées par un examen statique des paupières. La hauteur de la fente palpébrale et de la distance du bord libre au reflet cornéen sont calculés. Il est ainsi détecté l’existence d’une asymétrie palpébrale, d’un entropion, d’un ectropion, d’un ptosis, d’une rétraction palpébrale pouvant être responsables à eux seuls d’un larmoiement. La position des points lacrymaux, notamment du point lacrymal inférieur, est importante. L’ectropion, pouvant être uniquement localisé en interne, est responsable d’un diastasis oculo-palpébral suffisant pour provoquer un larmoiement. L’examen dynamique des paupières analyse le clignement, recherchant une lagophtalmie ou une insuffisance de clignement réflexe et la fonction du muscle releveur, notant l’existence d’une asynergie oculo-palpébrale. Cet examen dynamique se complète par la recherche d’une hyperlaxité palpébrale horizontale et verticale complétant l’analyse d’un entropion, d’un ectropion et d’un syndrome de flaccidité palpébrale. L’examen de la marge ciliaire et de son orientation est très important, recherchant un trichiasis voire un distichiasis avec irritation par frottement de la surface cornéo-conjonctivale. Il est cependant parfois plus simple de faire cette analyse à la lampe à fente. L’examen ophtalmologique au biomicroscope fait suite à une réfraction avec mesure de l’acuité visuelle corrigée de loin comme de près et à une tonométrie, afin de ne pas sous évaluer une éventuelle asthénopie comme à l’origine de la gêne oculaire et du larmoiement. La lampe à fente permet de préciser l’état de la surface oculaire, recherchant toutes les causes d’irritation pouvant engendrer une hypersécrétion lacrymale réflexe. On dépiste l’existence d’une kératite, d’une conjonctivite, de pathologies de la surface cornéo-conjonctivale (ptérygion, hydrocystomes, pinguécula) en s’aidant notamment du test à la fluorescéine (photo 2). Les paupières supérieures sont éversées afin de rechercher un corps étranger sous palpébral, un syndrome de flaccidité palpébrale, et l’existence de papilles géantes sur un port de lentilles de contact. Photo 2 : Test à la fluorescéine en lumière blanche et bleue Analyse de la surface oculaire et du film lacrymal : 7 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Puis l’analyse se complète d’une exploration de l’ensemble du système lacrymal, du lieu de la sécrétion jusqu’à celui de l’excrétion des larmes. Le lobe palpébral de la glande lacrymale est examiné dans le cul de sac supérieur. La rivière lacrymale et le lac lacrymal sont appréciés macroscopiquement et avec la lampe à fente. Un excès de larmes est évalué par la hauteur du ménisque de larmes et la profondeur du lac lacrymal. Il est noté si les larmes sont translucides ou, au contraire, s’il existe un phénomène de « Tyndall lacrymal » avec une turbidité des larmes par pullulation microbienne et hyper-cellularité, dans le cadre d’une stase lacrymale. La qualité et la quantité des larmes se quantifient ensuite plus spécifiquement par la réalisation d’un test du « temps de rupture des larmes » avec analyse fine du film lacrymal après coloration à la fluorescéine et d’un test de Schirmer. Cette exploration lacrymale se termine par l’analyse complète du canthus interne. On analyse l’existence, la perméabilité et la bonne position des points lacrymaux. On recherche un conjonctivochalasis ou une malformation de la caroncule responsable d’un effet mèche et d’une mauvaise excrétion des larmes. Une rougeur canaliculaire doit faire évoquer une canaliculite et un reflux mucopurulent à la pression du sac doit évoquer une sténose de la voie lacrymale verticale. Une dacryocystocèle est recherchée comme une tuméfaction sous canthale médiale et signe la sténose de la voie lacrymale verticale. Une tuméfaction présente au-dessus du tendon canthal médial doit faire évoquer une tumeur du sac d’autant plus si elle est associée à une hémolacrymie. Le praticien pourra s’aider de la coloration à la fluorescéine de la surface oculaire afin d’apprécier le temps de clairance de ce colorant. Une asymétrie d’évacuation prouve l’atteinte de la voie lacrymale du côté concerné (18). Il peut aussi rechercher la présence du colorant à l’aide d’un coton-tige placé en regard du cornet inférieur et du CLN. Ce test appelé « test de Jones I » est alors positif en cas de teinte du coton-tige et signe la perméabilité de la voie lacrymale (19) (schéma 3). Schéma 3 : Dye test de Jones 1 ; Schéma du Dr P. Austen L’ensemble de ces analyses doit bien évidemment être effectué avant toute exploration instrumentale des voies lacrymales. 8 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) b) Exploration instrumentale des voies lacrymales Le praticien complète son analyse globale de la pathologie lacrymale par une exploration dite « instrumentale » de la voie lacrymale, afin d’en tester sa perméabilité. Il s’équipe alors d’un kit de test des voies lacrymales, à usage unique ou stérilisable, composé d’un dilatateur des points lacrymaux, de sondes de Bowman de différents calibres et d’une seringue de sérum physiologique à embout mousse (Photo 3). Photo 3 : Kit stérilisable de testing des voies lacrymales Après une anesthésie de surface par un collyre anesthésiant et une information complète du patient, les points lacrymaux, déjà préalablement analysés au biomicroscope, sont dilatés afin de pouvoir y faire pénétrer d’abord verticalement sur quelques millimètres, puis horizontalement, la sonde de Bowman. Le geste doit être maitrisé et le plus doux possible afin de ne pas provoquer de lésions canaliculaires ou punctales iatrogènes. En tractant de façon opposée la paupière concernée, tout en avançant la sonde de Bowman dans le canalicule, le praticien recherche un « contact osseux » franc, permettant d’affirmer la perméabilité de la voie lacrymale horizontale (Photo 4). Un ressaut peut être ressenti lors du passage d’une sténose canaliculaire minime. En cas de sténose canaliculaire totale, le contact osseux n’est pas ressenti, les tissus sont alors entraînés par la sonde, décrivant alors le classique « signe du canthus ». La distance de la sténose par rapport au point lacrymal est importante à noter pour l’indication chirurgicale ultérieure. On testera bien évidemment la voie lacrymale par le point lacrymal inférieur et supérieur. Photo 4 : exploration instrumentale de la voie lacrymale Recherche du contact osseux à la sonde de Bowman introduite par le point lacrymal inférieur 9 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Après avoir testé la perméabilité de la voie lacrymale horizontale, l’irrigation de la voie lacrymale au sérum physiologique, par une pression douce et régulière, permet de tester la perméabilité de la voie lacrymale verticale (Schéma 4). En effet, en cas de sténose canaliculaire, le reflux est total par le même point lacrymal. Il faut alors tester la perméabilité du reste de la voie lacrymale par le point lacrymal opposé. En cas de sténose du canalicule commun, il existe un reflux total par les deux points lacrymaux sans aucun passage dans les fosses nasales. Un passage total dans les fosses nasales sans résistance et sans reflux signe une perméabilité totale de la voie lacrymale. Un passage partiel et un reflux modéré avec une pression d’irrigation plus importante signe une obstruction partielle de la voie lacrymale qui est alors considérée comme rétrécie. Cet examen de la voie lacrymale est bilatéral et comparatif. Schéma 4 : exploration instrumentale de la voie lacrymale Test à l’injection de sérum physiologique par le canalicule inférieur En complément d’un test de Jones I négatif, le praticien pourra irriguer la voie lacrymale à haute pression après l’instillation de fluorescéine, réalisant alors le « test de Jones II » (Schéma 5). La récupération au mouchage d’un liquide teinté de fluorescéine signe la perméabilité à haute pression de la voie lacrymale verticale. En effet, la fluorescéine préalablement instillée sur la surface oculaire, s’étant accumulée dans le sac lacrymal, est récupérée à la vidange à haute pression en cas de sténose partielle du CLN. Si la sténose partielle est située sur la voie lacrymale horizontale, la fluorescéine ne peut pas s’accumuler dans le sac et le test de Jones II ne récupère qu’un liquide translucide. Un test de Jones I négatif associé à un test de Jones II positif signe donc une sténose partielle ou fonctionnelle basse de la voie lacrymale le long du CLN. Ces tests sont très décrits dans la littérature anglosaxonne mais sont de réalisation difficile et d’interprétation délicate. La majeur partie des praticiens ne les utilisent pas (20). 10 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Schéma 5 : Dye test de Jones 2 schéma du Dr P Austen Ainsi l’examen instrumental des voies lacrymales en complément d’un examen ophtalmologique complet permet de définir l’origine d’un larmoiement. Néanmoins, dans la majeure partie des cas (2/3 selon le Pr Georges, chef de service d’ophtalmologie au CHU de Nancy), l’exploration instrumentale est normale avec un bon contact osseux et un passage du sérum physiologique à l’irrigation des voies lacrymales. Cette situation clinique fréquente correspond au « larmoiement à exploration instrumentale normale ». c) Imagerie des voies lacrymales Les radiographies standards et l’échographie sont peu informatives pour l’exploration des voies lacrymales compte tenu de la superposition osseuse. Une radiographie standard peut permettre l’analyse des cavités sinusiennes de contiguïté mais est bien moins informative que le scanner. L’échographie trouve sa place dans l’analyse d’une masse tissulaire du canthus médial notamment quand celle-ci est non dépressible et haut située par rapport au tendon canthal médial, permettant ainsi de différencier une mucocèle d’une tumeur. L’analyse du CLN est impossible compte tenu du cône d’ombre provoqué par son canal osseux. La dacryocystographie permet l’analyse de l’ensemble de la voie lacrymale par moulage du produit radio-opaque hydrosoluble injecté simultanément par les deux points lacrymaux et après soustraction sur un cliché de type Blondeau (Photo 4). L’opacification de la voie lacrymale permet de visualiser une sténose avec une éventuelle dilatation d’amont, une distension du sac lacrymal voire le moulage d’une dacryolithiase ou d’une tumeur. En pratique, la dacryocystographie est très peu usitée puisqu’elle ne permet pas l’analyse correcte des structures avoisinantes. 11 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photo 4 : Dacryocystographie conventionnelle et de soustraction En effet, le dacryoscanner permet, outre l’analyse de la lumière des voies lacrymales, un examen fin des structures osseuses environnantes (photos 5). Un premier passage sans produit de contraste permet d’analyser la densité spontanée des structures de la voie lacrymale, la structure osseuse du canal lacrymo-nasal et des cavités rhino-sinusiennes de la face. L’injection ou l’instillation du produit de contraste dans la voie lacrymale permet, tout comme pour la dacryocystographie, l’analyse de la lumière lacrymale avec l’avantage de pouvoir effectuer des reconstructions complexes multiplanaires et de pouvoir sélectionner n’importe quel plan de reconstruction. Cela permet notamment de pouvoir suivre le trajet exact du CLN jusqu’à la valve de Hasner (photo 5a). Il est alors possible de caractériser les sténoses de la voie lacrymale, survenant essentiellement au niveau des remaniements valvulaires du CLN. Une sténose complète montre un arrêt complet du produit de contraste sans aucun passage dans les fosses nasales (Photo 5b et 5c). Le dacryoscanner permet de diagnostiquer une sténose partielle en visualisant un passage filiforme ou moniliforme du produit de contraste (Photos 5d et 5e). Il est aussi beaucoup plus aisé d’effectuer le bilan d’une dacryocystite aiguë ou chronique, de diagnostiquer une dacryolithiase (photo 5f), une tumeur du sac lacrymal et une sténose avec une éventuelle dacryocèle (photo 5g) d’amont. Les fosses nasales et sinusiennes sont finement analysées, permettant la mise en évidence de spécificités anatomiques pouvant influencer la démarche thérapeutique et la responsabilité médico-légale du praticien (procidence méningée, déviation ou étroitesse de la cloison nasale, malformation du cornet inférieur, Concha Bullosa). Photos 5 : Dacryoscanner a. Dacryoscanner normal, avec bonne perméabilité des CLN coupe sagittale coupe transversale 12 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) b. Dacryoscanner avec sténose complète haute bilatérale coupe coronale coupe sagittale c. Dacryoscanner avec sténose complète basse du CLN droit coupe coronale coupe sagittale d. Dacryoscanner avec sténose partielle du CLN droit CLN droit filiforme sur hypertrophie muqueuse, coupe coronale . e. dacryoscanner avec sténose partielle du CLN droit sténose moniliforme ou en chapelet coupe coronale coupe sagittale 13 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) f. Dacryoscanner montrant une dacryolithiase sac lacrymal droit g. Dacryoscanner montrant une dacryocèle sac lacrymal G Le dacryo-IRM est complémentaire au dacryoscanner pour l’analyse des parties molles notamment après injection du produit de contraste en intraveineux et rehaussement tissulaire de processus tumoraux, infectieux ou inflammatoires. L’analyse osseuse des cavités rhinosinusiennes est ici mauvaise. Cet examen souffre encore d’un manque de résolution spatiale et principalement d’accessibilité. A résolution spatiale égale, elle permettrait une analyse plus fonctionnelle de la voie excrétrice. Pour certains auteurs, cet examen détrône ainsi clairement la dacryocystographie, qui ne doit plus être réalisée (21). En effet, l’injection du produit de contraste dans les voies lacrymales lors de la réalisation d’une dacryocystographie ou d’un dacryoscanner ne rend pas compte de la vraie physiologie d’excrétion des larmes compte tenu de la distension provoquée par la pression d’injection (22)(23). L’analyse d’un larmoiement à exploration instrumentale normale (ou obstruction fonctionnelle pour les anglo-saxons), serait ainsi plus informatif par la scintigraphie lacrymale. L’instillation de radio-marqueurs renseignent plus spécifiquement sur l’excrétion physiologique des voies lacrymales par l’analyse du temps d’excrétion des larmes et de l’accumulation du traceur sur une zone de sténose partielle. La scintigraphie lacrymale est bien évidemment très peu réalisée compte tenu de sa faible disponibilité en routine et de son manque d’information sur les structures anatomiques. Il est à noter que l’instillation du produit de contraste à la surface oculaire plutôt que son injection à haute pression dans la voie lacrymale permet aussi d’obtenir des images plus fonctionnelles lors de la réalisation d’un dacryoscanner. 14 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) La microendoscopie des voies lacrymales est une forme d’exploration des voies lacrymales récente et séduisante (24)(25). Elle permet de visualiser directement une sténose et une dacryolithiase. Elle évalue l’aspect d’une tuméfaction endoluminale et en réalise immédiatement un prélèvement pour un examen anatomopathologique. Néanmoins, le manque de miniaturisation, la rigidité, la fragilité et le coût des endoscopes, ajoutés au risque de lésions iatrogènes sur les voies lacrymales, à la courbe d’apprentissage d’un tel examen et à sa faible disponibilité, limitent actuellement une telle exploration. L’idéal serait donc la complémentarité des différents examens d’imagerie avec des images à la fois physiologiques et anatomiques de la voie lacrymale, notamment dans l’exploration des larmoiements à exploration instrumentale normale. Cette situation n’est bien évidemment pas justifiée dans un contexte d’économie des dépenses de santé et de prévention de la surexposition aux radiations des patients. L’imagerie de la voie lacrymale devra donc être bien justifiée et limitée aux situations où un examen clinique minutieux n’est pas suffisant (26). Une sténose de la voie lacrymale horizontale diagnostiquée facilement au testing par un sondage et un lavage ne nécessite aucune exploration complémentaire par exemple. L’examen de choix de par sa spécificité, sa reproductibilité et sa disponibilité est le dacryoscanner. Cet examen est obligatoire d’un point de vue médico-légal avant la réalisation d’une DCR par voie endo-nasale, afin d’analyser les rapports rhino-sinusiens et méningés avant la chirurgie. Au delà de cette situation, pour beaucoup de dacryologues, le dacryoscanner devrait être limité aux situations où sa réalisation modifierait la prise en charge thérapeutique future. Ainsi, ils s’accordent pour la réalisation de cet examen en cas de suspicions de tumeur du sac lacrymal, de sténose lacrymo-nasale malformative et traumatique, de pathologies rhino-sinusiennes évidentes ou en cas d’échec de DCR. D’autres praticiens ajoutent comme indication au dacryoscanner, le larmoiement à exploration instrumentale normale (LEIN), pour un bilan anatomique complet de la voie lacrymale dans cette situation clinique complexe et souvent multifactorielle. Il sera alors possible de localiser une éventuelle sténose partielle, un épaississement ou replis muqueux et d’évaluer les rapports locorégionaux des voies lacrymales, guidant ainsi la prise en charge future. De plus, les auteurs justifient cette exploration systématique en cas de LEIN par la fréquence élevée de dacryolithiase sur stase lacrymale (de 5 à 20%). En effet, la présence d’une dacryolithiase associée à un larmoiement oblige la réalisation d’une DCR avec extraction du corps étranger. D’autres auteurs réalisent un dacryoscanner de façon systématique avant toute prise en charge de dacryologie pour un bilan complet locorégional. Rien n’est actuellement consensuel mais cette situation semble abusive dans le contexte actuel. 15 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) 3. Etiologie du larmoiement chez l’adulte Les causes de larmoiements sont très nombreuses et souvent intriquées. L’ophtalmologiste devra mener une analyse très attentive et rigoureuse afin de déterminer une origine souvent multifactorielle à un larmoiement et d’organiser une prise en charge globale adaptée. Comme nous l’avons déjà évoqué, les causes de larmoiement dans les pays industrialisés sont principalement liées à la sténose du CLN et au syndrome sec, représentant à eux deux plus de 80% des causes de larmoiement. Les sténoses hautes, canaliculaires notamment, les malpositions palpébrales et les pathologies de surfaces sont responsables respectivement de 8%, 7% et 1% des larmoiements (2)(5)(4)(3)(27). Il existerait 3% de larmoiement à exploration instrumental normale ou « functional obstruction » pour les anglo-saxons. Pourtant, rares sont les études épidémiologiques dans le domaine, pouvant nous renseigner avec précision sur la prévalence du larmoiement et ses étiologies. L’expérience clinique nous montre en réalité bien plus de situations de LEIN et de causes multifactorielles à un larmoiement. En effet, il est facile d’étiqueter un larmoiement secondaire à une malposition du point lacrymal ou de la paupière, correspondant en réalité à un vieillissement physiologique, pouvant masquer une véritable sténose des voies lacrymales en aval qui passerait inaperçue si l’examen clinique n’était pas complet. C’est pourquoi, un certain nombre d’auteurs conseillent d’associer de façon systématique un geste de repositionnement palpébral à une chirurgie de DCR (28). Une chirurgie combinée est bien évidemment envisageable si l’examen clinique met en exergue une composante clairement multifactorielle du larmoiement, mais il semble illogique de la proposer de façon systématique. Des auteurs avaient eux aussi proposé d’associer de façon systématique une plastie du point lacrymal à une remise en tension de la paupière inférieure par un « lateral tarsal strip » dans les larmoiements par atonie palpébrale, mais cela n’apportait rien de plus (29). Encore une fois, le bon sens clinique doit permettre au dacryologue de proposer une prise en charge la plus adaptée au larmoiement de son patient. De plus, un larmoiement chronique et l’irritation mécanique du mouchoir seront toujours responsables d’une blépharite, avec eczématisation palpébrale, et d’un dysfonctionnement meibomien, avec syndrome sec qualitatif et inflammation de la surface cornéo-conjonctivale. Néanmoins il ne s’agira que de la conséquence d’une sténose plus ou moins totale de la voie lacrymale et non pas la cause du larmoiement. Il est donc parfois difficile de connaître l’étiologie du larmoiement dès le premier examen. Le praticien pourra aussi s’aider d’examens paracliniques et de test thérapeutiques diagnostiques, consistant à traiter une blépharite ou un syndrome sec, pour établir l’origine exacte du larmoiement de son patient. Par ailleurs les causes sont très fortement influencées par l’environnement comme le suggère les études épidémiologiques du larmoiement. En Afrique du nord, l’air sec, l’exposition aux UV et la prévalence du trachome sont fréquemment responsables de sténose des points lacrymaux et des canalicules par irritation et inflammation chronique. Ainsi la sténose des points lacrymaux représente 38% des causes de larmoiement dans ces pays devant les syndromes secs (27%), la sténose du CLN (10%), la sténose des canalicules (4%), les malpositions palpébrales (3,4%), les sténoses fonctionnelles (2%), les ptérygions et les hypertrophies caronculaires (2%) (30). En effet, dans les zones d’endémie trachomateuse, une atteinte canaliculaire touche 37% des sujets atteints de trachome selon Hurwitz. On comprend que les causes fonctionnelles de larmoiement soient plus rares dans ces pays puisqu’elles sont noyées dans l’effectif important des causes irritatives et infectieuses. Les expositions, les antécédents et le mode de vie du patient sont donc des éléments importants à prendre en compte dans l’analyse du larmoiement. Les expositions médicamenteuses peuvent aussi engendrer un larmoiement par irritation locale, syndrome sec 16 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) voire sténose toxique des voies lacrymales, comme cela a été décrit pour certaines chimiothérapies anticancéreuses. Par contre, quels que soient le pays et l’ethnie, les femmes sont plus fréquemment sujettes au larmoiement. Les dysfonctionnements hormonaux post-ménopausiques sont probablement responsables d’un plus grand nombre de syndromes secs et on rappelle que les femmes ont un CLN osseux et membraneux plus étroit que les hommes. a) Sténose ou atrésie de la voie lacrymale horizontale L’atteinte de la voie lacrymale horizontale est de diagnostic simple. Il existe ici un larmoiement typiquement « clair » puisque la stagnation des larmes et la pullulation microbienne dans le sac lacrymal ne sont ici pas possibles. La palpation du sac ne laisse sourdre aucune sécrétion et le testing des voies lacrymales identifie rapidement la pathologie. En effet, une sténose ou une absence du point lacrymal rendra impossible sa dilatation et le sondage. En cas d’atteinte canaliculaire, le contact osseux à la sonde de Bowman n’est pas possible. Cela décrit le « signe du canthus » où les tissus du canthus interne sont entrainés dans le sens du sondage par la sonde, du fait de la sténose. Une tumeur, une malformation, ou une canaliculite seront eux aussi de diagnostic aisé. i. Pathologies du point lacrymal Ils sont positionnés au sommet des tubercules lacrymaux au canthus interne et présentent un orifice élastique de 0,25 à 0,5 mm de diamètre (photo 6). Le point lacrymal inférieur est plus latéral que le point lacrymal supérieur, et du fait du mouvement horizontal de la paupière inférieure lors du clignement, ils se retrouvent en contact lors de l’occlusion palpébrale complète. Leur bon positionnement au contact du globe oculaire permet également un drainage efficace des larmes. Le point lacrymal inférieur rend compte de la quasi totalité du drainage des larmes, de par l’action de la gravité. De ce fait, il est le seul traité le plus souvent. Photo 6 : Point lacrymal normal Le larmoiement par atteinte des points lacrymaux reste rare dans les pays industrialisés (2) mais est extrêmement fréquent dans certaines zones géographiques où des infections telles que le trachome sont endémiques, pouvant alors représenter jusqu’à 38% des causes de larmoiement dans ces régions. 17 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) La plupart des sténoses du point lacrymal sont acquises. La classique sténose involutionnelle par kératinisation du point lacrymal sur malposition du bord libre est la sténose la plus fréquente dans les pays industrialisés (photo 7). Les autres causes de sténoses sont inflammatoires, représentées par les nécrolyses épidermoïdes toxiques de Lyell ou de Stevens-Johnson, la pemphigoïde oculaire cicatricielle et l’atopie avec conjonctivite fibrosante. La sténose peut être d’origine infectieuse, virale (Herpes et Adenovirus notamment) ou bactérienne (trachome) voire traumatique avec destruction du point lacrymal. Les sténoses iatrogènes des points lacrymaux ne sont pas rares. Elles représentent l’effet secondaire de l’application chronique de traitements irritants à la surface oculaire, de la radiothérapie voire de certaines chimiothérapies systémiques à haute concentration dans les larmes (31)(32). Des auteurs rapportent un larmoiement dans près de 30% des cas après irradiation du canthus interne, par sténose punctale et canaliculaire (33). Une obstruction du point lacrymal par une lésion de voisinage ou après un traumatisme sera de diagnostic immédiat à la lampe à fente qu’il s’agisse d’un papillome, d’un carcinome voire d’une simple hypertrophie caronculaire ou du repli semi-lunaire (Photo 8). Le traitement est alors simplement celui de la lésion. Photo 7 : Sténose du point lacrymal inférieur par kératinisation sur malposition palpébrale, photo du Dr Fayet (voies-lacrymales.com) Photo 8 : Atteinte du point lacrymal inférieur par une lésion de voisinage 18 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Dans le cas d’une sténose du point lacrymal, après dilatation du méat, un « clou trou » méatique voire des incisions chirurgicales au pourtour du point lacrymal sont réalisés en fonction du degré de sténose. En cas de sténose totale du point lacrymal, la réalisation de la procédure du « three snip » avec ablation totale du mur postérieur du point lacrymal inférieur, associée à une marsupialisation et suture de la muqueuse canaliculaire à la conjonctive, permet d’obtenir d’excellents résultats avec 100% d’efficacité à 4 ans selon certains auteurs (34). (Photo 9) L’examen complet de la voie lacrymale est bien évidemment nécessaire après réouverture du point lacrymal afin de ne pas omettre une sténose associée des canalicules ou de la voie lacrymale verticale. En effet, qu’il s’agisse de la radiothérapie externe, de l’atteinte virale herpétique ou de la chimiothérapie systémique, l’atteinte canaliculaire associée à l’atteinte du point lacrymal est quasi systématique. Photo 9 : Procédure du Three Snip, ouverture du mur postérieur du point lacrymal photo du Dr Piaton Par ailleurs, l’atrésie du point lacrymal est rare. Le diagnostic de cette atteinte congénitale peut se faire à l’âge adulte. Il ne s’agit pas ici des grandes agénésies des voies lacrymales où le diagnostic se fait précocement devant les anomalies malformatives de la face. En fonction du degré d’agénésie, les technique sont plus au moins invasives, du sondage simple à la formation d’un néo-méat jusqu’à la laco-rhino-stomie. ii. Pathologies des canalicules lacrymaux L’atteinte des canalicules partage les mêmes étiologies inflammatoires, infectieuses, traumatiques, iatrogènes, tumorales et idiopathiques que celle des points lacrymaux. Cependant, le classique larmoiement « clair » d’une sténose de la voie lacrymale horizontale peut laisser place à une canaliculite suppurée, où l’expression des canalicules laisse sourdre des sécrétions purulentes avec une conjonctivite et une inflammation de voisinage pouvant dérouter le clinicien. C’est pourquoi, une conjonctivite bulbaire localisée dans le canthus médial devra suggérer une canaliculite au stade aiguë et rendre attentif l’examinateur (35) 19 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) (photo 10). Au stade séquellaire d’une canaliculite infectieuse aucune inflammation n’est notée. Il existe alors une sténose associée à un larmoiement clair typique. Photo 10 : Canaliculite suppurée à Actinomycètes, Photo du Dr Fayet, voies-lacrymales.com Les sténoses canaliculaires sont responsables classiquement de 8% des épiphoras de l’adulte dans les pays industrialisés et représentent 23% des indications opératoires sur les voies lacrymales (27)(2)(36). Selon une étude récente du Dr Fayet, les sténoses canaliculaires surviennent de façon idiopathique dans 63% des cas, après une canaliculite virale dans 12,3%, après une canaliculite suppurée chronique dans 7,2%, par agénésie dans 5%, par atopie dans 3,6%, après un traumatisme dans 2,3%, après un trachome dans 2%, et dans de rares cas sur des maladies inflammatoires bulleuses, post-radiques et iatrogènes. Si l’on considère la forte proportion de canaliculites virales passées inaperçues, la proportion des sténoses idiopathiques s’en verrait diminuée. Ainsi les canaliculites virales représentent la première étiologie pourvoyeuse de sténoses canaliculaires. Toujours selon le Dr Fayet, les virus responsables de canaliculites sont l’Adénovirus dans 58% des cas, suivi de l’Herpes dans 28%, la Varicelle dans 5,8%, le Zona dans 5,8%, puis la Rougeole dans 1,4%. Les canaliculites suppurées sont de diagnostic aisé de par la suppuration et la tuméfaction en regard du canalicule. La sténose canaliculaire est ici liée à la présence de concrétions intraluminales, ou dacryolithes, qu’il faudra éliminer de façon chirurgicale. En effet, le traitement médical par antibiothérapie n’est pas suffisamment efficace compte tenu de la présence de ces concrétions (20% d’efficacité maximum) (37). Le traitement est alors chirurgical et deux écoles s’opposent quant à l’évacuation des concrétions, par curetage pour certains ou par abord direct de canaliculotomie postérieure pour d’autres, avec d’excellents résultats et jusqu’à 100% de guérison (38)(39) (photo 11). Photo 11 : extraction chirurgicale des concrétions sur canaliculite, Dr Genol 20 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Pour les sténoses non suppurées, un examen attentif s’attachera à caractériser avec précision la sténose canaliculaire : sa position par rapport au point lacrymal, sa localisation exacte sur le canalicule ou sur le canalicule commun et sa longueur. Au delà du sondage et du lavage des voies lacrymales, le praticien pourra s’aider éventuellement du « dye test » de Jones, du sondage rétrograde à la queue de cochon, mais surtout de la dacryocystographie qui visualisera la position exacte de l’obstruction mais aussi sa longueur par opacification rétrograde par le point lacrymal opposé. Ainsi les praticiens proposent un simple sondage et une intubation siliconée de trois mois pour des sténoses simples et de longueur limitée. Hurwitz ne préfère pas réaliser ce type de sondage « à l’aveugle » du fait du risque de fausse route et préfère une chirurgie à ciel ouvert directement. Par contre, cette intubation siliconée est le traitement de choix pour les canaliculites au stade aigu afin d’éviter la formation de synéchies et de sténose sur la voie lacrymale horizontale. Que ce soit pour des canaliculites aiguës virales, trachomateuses, sur maladies bulleuses, sur nécrolyses épidermoïdes toxiques, traumatiques, par brûlure, sur radiothérapie ou chimiothérapie, ce traitement préventif apporte de bons résultats (jusqu’à 100% dans les canaliculites virales pour Dr Fayet dans le rapport de la SFO de 2000)(40). Cette intubation devra néanmoins rester en place plusieurs mois voire toute une année et à fortiori jusqu’à la résolution de la pathologie sous-jacente. Pour les sténoses non franchissables, seul le traitement chirurgical est possible. Il convient alors de localiser avec précision la sténose. En cas de sténose du canal d’union, si la sténose est inférieure à 3 mm, une canaliculoplastie type résection-suture simple est possible avec réimplantation des canalicules au sac (41). Actuellement, deux voies sont décrites pour aborder le canal d’union : la voie antérieure de Busse et la voie postérieure pré-caronculaire de Serra. Ces techniques n’associent pas de DCR à partir du moment où la voie lacrymale verticale testée en peropératoire est perméable (42). Les résultats de ces réimplantations sont tout à fait remarquables avec près de 80% de succès pour bon nombre d’auteurs (43)(36). Pour réduire les contraintes sur le montage de canaliculoplastie, certains auteurs préconisent une transposition latérale du sac lacrymal. Ce geste sacrifiant la voie lacrymale verticale et obligeant la réalisation d’une DCR, ne doit pas être réalisé devant une voie lacrymale verticale saine. Si la sténose est supérieure à 4 mm au niveau du canal d’union et qu’il persiste malgré tout 8 mm de canalicule sain, il est possible de réaliser un montage complexe de réimplantation sur un lambeau de sac lacrymal à charnière antérieure ou sur un lambeau de retournement du sac selon Reny, apportant tout de même de bon résultats dans plus de 80% des cas (44). En l’absence d’une longueur suffisante de canalicule sain, de telles reconstructions ne sont pas envisageables (45). Le recours à la lacorhinostomie avec shunt de toute la voie lacrymale horizontale est alors nécessaire. En cas de sténose canaliculaire en amont du canal d’union, une résection-suture simple est possible pour des sténoses de moins de 2-3 mm avec un taux de succès de 70% selon Pr George. Si la sténose est plus longue, une dérivation du canalicule à la conjonctive est possible mais apporte toujours de mauvais résultats (41). La lacorhinostomie est alors la solution de choix dans cette situation. Tous les gestes de reconstruction sont bien évidemment encadrés d’une intubation siliconée de plusieurs mois afin d’éviter une nouvelle sténose. Cette durée d’intubation varie de 2 mois à un an selon les auteurs mais reste en moyenne de trois à quatre mois. 21 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) La lacorhinostomie est la solution alternative de choix dans les sténoses complexes étant donnée sa grande efficacité à long terme, jusqu’à 91% de bons résultats, sur une cohorte de 326 patients avec des sténoses canaliculaires complexes (46). Elle réalise un shunt de l’ensemble de la voie lacrymale horizontale par la mise en place d’un tube du lac lacrymal jusque dans la fosse nasale (photo 12). Néanmoins, il s’agit d’une solution palliative qui ne devra pas être proposée tant qu’un geste de canaliculoplastie est réalisable compte tenu de ses effets indésirables et du sacrifice de la voie lacrymale naturelle. En effet, un geste de canaliculoplastie bien réalisé retrouve de bons résultats sans les effets secondaires inhérents à l’existence d’un corps étranger connectant la fosse nasale à la surface oculaire. Hurwitz décrit jusqu’à 73% de bons résultats après canaliculoplastie contre 65% après une laco-rhino-stomie (36). Photo 12 : Chirurgie de lacorhinostomie, shunt de la voie lacrymale horizontale détruite, Dr Jacomet Les autres solutions alternatives, constituées du traitement endoluminal par endoscopie-laser et par dilatation au ballonnet, ne détrônent pas les techniques usuelles avec des résultats satisfaisants uniquement pour des sténoses courtes. Ces techniques alternatives ne permettent absolument pas de surseoir au traitement des sténoses complexes par laco-rhino-stomie. Pour la dilatation au ballonnet, seules les sténoses « franchissables » peuvent être traitées, avec peu de bons résultats, proches de ceux d’une intubation bicanaliculo-nasale siliconée(47). Ces résultats sont largement inférieurs à ceux obtenus par un geste de résection-suture voire de canaliculoplastie. Cela peut s’expliquer en partie par la structure élastique propre des canalicules et à leur faible compliance à la dilatation. Les canalicules présentent alors une grande proportion de rupture lors de la dilatation (8%). De plus, contrairement au CLN les canalicules ne sont pas protégés par un canal osseux. Dans un autre registre, l’atrésie complète congénitale des canalicules est rarement diagnostiquée à l’âge adulte. Elle s’associe fréquemment à une atrésie des points lacrymaux et à une polymalformation de la face ou à une maladie fissuraire de Tessier. b) Sténose ou atrésie de la voie lacrymale verticale L’atteinte de la voie lacrymale verticale donne lieu plus volontiers à un larmoiement « sale » lié à la stagnation des larmes dans le sac lacrymal et la pullulation microbienne. L’examen retrouve alors des sécrétions à la surface oculaire, décrivant la « conjonctivite lacrymale » avec des cils collés et un Tyndall lacrymal. Le massage de la loge lacrymale permet d’identifier une tuméfaction du sac lacrymal sous le tendon canthal interne par 22 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) dacryocystocèle voire par dacryocystite et de faire sourdre mécaniquement des sécrétions purulentes présentes dans le sac lacrymal. Le testing des voies lacrymales retrouve un bon contact osseux avec un reflux important au lavage associé éventuellement à la majoration d’une dacryocystocèle et l’irruption de sécrétions en provenance du sac. Comme nous le verrons, l’atteinte du sac lacrymal est principalement la conséquence d’une atteinte du CLN avec pullulation microbienne d’amont. En effet, la manifestation courante d’une sténose du CLN est la dacryocystite. i. Pathologies du conduit lacrymo-nasal L’atteinte du CLN se manifeste cliniquement en amont soit de façon bruyante par une dacryocystite engendrée par la stase lacrymale avec pullulation microbienne et inflammation de la muqueuse, soit par un syndrome de rétention lacrymale chronique avec épiphora voire la constitution d’une dacryocystocèle. Il s’agit de la principale cause de larmoiement dans les pays industrialisés (2)(48). Il existe une nette prédominance des atteintes à bas bruit du CLN. Premièrement, une sténose du CLN ne signe pas forcément un tableau de rétention lacrymal puisque en parallèle, liée à l’âge, la sécrétion lacrymale est aussi abaissée. Un équilibre sans symptômes est alors possible entre une excrétion basse et une sécrétion basse des larmes. Deuxièmement, du fait de la défense immunologique locale du MALT associé à la muqueuse du CLN, seules 20% des sténoses idiopathiques du CLN se compliquent d’une dacryocystite selon Lee Wing (9). De plus, les patients présentant une sténose du CLN avec épiphora ne consulteront pas tous mais uniquement selon le retentissement de leur larmoiement, alors que ceux présentant une dacryocystite consulteront rapidement. Par ailleurs, la sténose du CLN est d’abord partielle avant de devenir définitive par remaniement progressif de la muqueuse lacrymale (49). En effet, un prélèvement systématique de la muqueuse lacrymale lors de la réalisation de DCR pour traitement de larmoiements au CHU de Reims en 1997, retrouvait une inflammation de la muqueuse dans 80% des cas. Ainsi, dans les sténoses idiopathiques, la sténose d’abord partielle va laisser place à une sténose définitive par le biais de plusieurs poussées inflammatoires successives (49)(7). Le processus sténotique débute par une phase inflammatoire avec œdème, réalisant une sténose partielle, pouvant répondre à un traitement médical anti-inflammatoire et antibiotique local (50). Cette phase avec « rétrécissement » du CLN est dénommée « functional obstruction » par les anglo-saxons. L’obstruction acquise définitive du CLN n’est que le prolongement de cette phase. Il est admis que la dacryocystite aiguë signe l’existence une sténose complète du CLN, amenant inéluctablement à une chirurgie de DCR. Cela est plutôt la conséquence de l’altération définitive des tissus par la dacryocystite aiguë, puisqu’une sténose même partielle au départ peut déclencher, de par la stase lacrymale secondaire, une dacryocystite chronique voire aiguë. Ainsi, l’atteinte la plus fréquente est dite « idiopathique » survenant avec l’âge notamment après 50 ans et plus fréquemment chez la femme (10). Cette atteinte est dénommée PANDO (Primary Acquired Naso-lacrimal Duct Obstruction) par nos confrères Anglo-Saxons. Bien que principalement de considération ophtalmologique, elle serait pour certains principalement liée à une atteinte de contiguïté de la muqueuse lacrymale par la muqueuse nasale. Une étude récente, réalisant de façon systématique une rhinoscopie antérieure associée à une endoscopie nasale et un scanner sinusien dans les cas de sténoses dites idiopathiques du CLN retrouvait de façon significative dans ce groupe une plus grande proportion de Concha Bullosa, d’hypertrophie du cornet inférieur, d’inflammation méatique et de sinusite maxillaire. Il était aussi retrouvé, mais de façon non significative, une plus grande proportion 23 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) de sinusite ethmoïdale, d’anomalie du cornet moyen et de déviation de la cloison nasale (51). Ainsi, la sténose est préférentiellement basse notamment au niveau de la valve de Hasner. Un défaut d’hygiène nasale et des rhinites chroniques dans de telles situations favoriseraient une sténose du CLN par l’atteinte concomitante de la muqueuse nasale et lacrymale. Pour un certain nombre d’auteurs, en effet, l’allergie notamment la rhinite est un facteur prédisposant à une sténose du CLN (10) (52). Pour d’autres, les antécédents de conjonctivites infectieuses et la pratique de la natation sont des facteurs clairs de prédisposition à la sténose du CLN (53). Les collyres antiglaucomateux (tel que le Timolol) en utilisation chronique seraient aussi un facteur irritant et prédisposant à une sténose du CLN comme le suggèrent certaines études (54). Les femmes sont systématiquement plus touchées par la sténose du CLN. Mais contrairement aux idées reçues, une étude récente menée par Kashkouli ne retrouve pas de prédisposition hormonale ou d’effet de l’emploi du maquillage comme facteurs prédisposant. Il ne retrouve pas non plus d’infection virale sous-jacente pouvant expliquer le phénomène inflammatoire initial. Il met en évidence le rôle du tabac avec une prédominance des fumeurs avec une sténose du CLN (55). Les femmes présentent une plus grande étroitesse du CLN osseux et membraneux par rapport aux hommes. On comprend alors la complexité du phénomène et l’origine multifactorielle probable d’une sténose primitive acquise du CLN. Dans un certain nombre de cas, les sténoses du CLN sont secondaires à des situations cliniques précises. Elles sont alors dénommées SALDO (Secondary Acquired Lacrimal Drainage Obstruction) par nos confrères Anglo-saxons. Le CLN pourra être obstrué de façon traumatique après une fracture centro-faciale, notamment de Lefort II, intéressant le canal osseux lacrymo-nasal (56). Cela reste très rare aujourd’hui grâce à l’évolution de la sécurité routière, du port de la ceinture de sécurité et de l’airbag, présent actuellement de façon systématique dans les voitures. La majorité (95%) des sténoses traumatiques du CLN sont dorénavant iatrogènes, liées aux procédures de décompression orbitaire et au développement de la chirurgie endonasale pour les pathologies rhino-sinusiennes (57)(58). Les maladies de système et les pathologies tumorales bénignes ou malignes de voisinage pourront envahir et sténoser le CLN. De nombreux cas éclectiques sont décrits : granulomatose de Wegener, sarcoïdose, polypose naso-sinusienne, lymphome, carcinome ou adénocarcinome sinusien, mucocèle, ostéome, papillome, carcinomes épidermoïdes primitifs du CLN, kyste dentigère, tuberculose rhino-sinusienne… (59)(60)(61)(62)(63). Le CLN, mais surtout le sac lacrymal, pourront aussi être bouchés, souvent de façon partielle, par un dacryolithe ou un corps étranger ayant pénétré dans la voie lacrymale. Il ne s’agit pas d’une cause en soit mais de la conséquence de la stagnation des larmes et d’une éventuelle greffe fungique et bactérienne favorisant la formation de concrétions (64)(65). Ainsi, la lithiase grossira, majorant alors la stase, source d’infection et d’inflammation des voies lacrymales et donc de sténose définitive. Cette situation est extrêmement fréquente, puisque un dacryolithe est retrouvé jusque dans 20% des cas de DCR (66)(67). La migration de la lithiase pourra aussi réaliser le tableau aigu de colique lacrymale avec douleur canthale interne, larmoiement et dilatation du sac lacrymal. On comprend la facilité avec laquelle certains auteurs préconisent la réalisation quasi systématique du dacryoscanner afin de préciser l’anatomie loco-régionale rhino-sinusienne, le niveau de la sténose et la recherche d’une dacryolithiase (68) avant la prise en charge chirurgicale. 24 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) La prise en charge d’une sténose du CLN sera d’abord étiologique, traitant de façon spécifique les pathologies ORL ou maxillo-faciales de voisinage. Le traitement de référence est la DCR, qui réalise un shunt de la voie lacrymale verticale par pontage de la muqueuse du sac lacrymal à la muqueuse nasale par un ostium osseux réalisé au niveau de l’os lacrymal. Ce geste chirurgical est d’autant plus réalisé qu’un prélèvement de sac lacrymal est préconisé, qu’il existe une dacryocystite et qu’une ablation de dacryolithes est nécessaire. Ce geste chirurgical est par ailleurs réalisé au moins six mois après une sténose traumatique pour de meilleurs résultats (69). La DCR apporte, dans des mains entrainées, d’excellents résultats, qu’elle soit réalisée par voie externe, ou de façon endonasale (70)(71). Certains détracteurs agitent la problématique du coût de la voie endonasale compte tenu du lourd équipement nécessaire comparativement à la voie externe. Dans une situation actuelle de gestion des coûts de santé, la voie endonasale n’apportant pas plus de bénéfice que la voie externe, devrait rester exceptionnelle. Par voie externe et de façon à éviter une incision cutanée au canthus interne, la réalisation de l’ostium osseux peut être réalisée de façon endoscopique par un laser diode ou encore par voie conjonctivale avec de très bons résultats comme le montre récemment Kaynak (72) (73). Il existe tout de même de très larges différences de résultats après la réalisation d’une DCR principalement liées à l’expérience du chirurgien (74)(75) et à la largeur de l’ostium osseux (76)(77). En effet, il existe une courbe d’apprentissage certaine pour cette chirurgie. Par ailleurs, la DCR marcherait mieux dans les situations de sténose complète que dans les obstructions fonctionnelles (75). Un certains nombre d’auteurs proposent des solutions thérapeutiques alternatives moins « opérateur-dépendant » et moins invasives permettant de se passer d’un geste plus lourd de DCR et de conserver de l’anatomie normale notamment dans des situations de sténose partielle. Ainsi l’intubation siliconée des voies lacrymales (photos 12), très largement réalisée chez l’enfant, est ici proposée chez l’adulte avec des résultats très variables selon les auteurs. Les études, rarement menées de façon prospectives, retrouvent une efficacité variable de cette thérapeutique chez l’adulte oscillant autour des 50% d’efficacité. Cette intubation semble néanmoins plus efficace pour les sténoses récentes et à fortiori partielles (78)(79)(80)(81)(82)(83). Par ailleurs, il n’a pas été démontré de différence d’efficacité entre l’intubation mono-canaliculaire et l’intubation bi-canaliculaire pour la prise en charge des sténoses du CLN de l’adulte (82). JM Ruban, dans le rapport de la Société Française d’Ophtalmologie de 2006, rapporte un succès à long terme de 40% de l’intubation bicanaliculo-nasale chez l’adulte pour les sténoses complètes du CLN. Pour Bleyen, il s’agit d’une alternative thérapeutique intéressante pour la prise en charge des sténoses partielles du CLN chez des patients présentant une altération de l’état général ou refusant la chirurgie de DCR. Pour cet auteur, cette technique alternative mini-invasive ne doit pas être proposée de façon systématique au vu de ses pauvres résultats par rapport à la DCR (84). 25 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photos 13 : Sondes d’intubation siliconée Sonde bi-canaliculo-nasale poussée Photo du laboratoire FCI Sondes mono-canaliculo-nasales poussées ou tirées Photos du laboratoire FCI D’autres auteurs ont proposé la mise en place de stent dans le CLN. Les résultats sont également très variables selon les études, allant d’une efficacité quasi complète (85) à une très haute récurrence de l’épiphora à long terme, avec syndrome de rétraction du sac lacrymal lors de l’ablation du stent (86). Compte tenu de la réaction du sac lacrymal sur ce corps étranger et des difficultés inhérentes d’une reprise chirurgicale sur un sac rétracté et irrégulier, cette technique est actuellement abandonnée. Comparée à la simplicité d’une intubation siliconée ou d’une dilatation au ballonnet, la complexité de mise en place du stent est aussi un frein à cette technique. Cependant l’évolution des biomatériaux pourrait faire évoluer cette technique et la rendre plus attractive à l’avenir. 26 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Au prix d’un équipement coûteux, certains proposent même une recanalisation du CLN par voie endoluminale à l’aide d’une bipolaire de 20 Gauge ou d’un laser. Les résultats obtenus sur une très large cohorte sont prometteurs avec un succès similaire à la DCR (87), mais aucune autre étude ne permet de les conforter. La voie endoluminale semble être une solution prometteuse qui continuera à évoluer avec la miniaturisation progressive des instruments. L’accès à cette technologie sera très probablement limité compte tenu de son coût élevé par rapport à une procédure de DCR. La dilatation au ballonnet du CLN (schéma 6) est une technique alternative séduisante, pour laquelle de nombreuses publications ont eu lieu ces dernières années (Tableau 2). Elle obtiendrait des résultats supérieurs à ceux obtenus par simple intubation siliconée, de l’ordre de 70% à long terme (88)(89). Cette technique est d’autant plus efficace qu’elle est réalisée sur des sténoses partielles (90) et distales du CLN (47). Tout comme l’intubation simple, elle présente l’avantage de préserver l’anatomie normale de la voie lacrymale, de pouvoir être réitérée, d’être très peu « opérateur-dépendant » et peu coûteuse. Il est par ailleurs possible de réaliser ce geste sous anesthésie loco-régionale chez des patients ne pouvant subir une anesthésie générale (91)(88). La majorité des auteurs ne pratiquent pas d’intubation siliconée après le geste de dilatation. En effet, l’association d’une intubation siliconée à une dilatation au ballonnet n’a pas montré de meilleurs résultats qu’une dilatation seule (92). Cette intubation semble tout de même raisonnable, afin d’éviter une synéchie, en cas de lésion iatrogène patente de la muqueuse lacrymale pendant l’intervention. Schéma 6 : Dilatation antérograde au ballonnet de l’ensemble du canal lacrymo-nasal Sonde à ballonnet de 3 mm de diamètre et 15 mm de long 27 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) En pratique courante, devant une sténose complète du CLN de l’adulte, la plupart des praticiens proposent très justement une chirurgie de DCR. En fonction des équipes et des habitudes chirurgicales, celle-ci sera réalisée par voie endonasale ou par voie externe. Dans des situations de sténoses partielles, l’attitude est moins tranchée, le choix se portant alors prioritairement sur l’intubation des voies lacrymales ou sur la dacryoplastie au ballonnet. Il existe très peu d’études prospectives évaluant ces deux techniques dans des situations de sténose partielle du CLN. Seules deux études les ont comparées directement dans cette indication. Elles ne retrouvent pas de différence significative entre ces deux techniques alternatives pour la prise en charge des sténoses partielles du CLN de l’adulte. L’étude du Dr Kashkouli n’était pas prospective ni randomisée. Il faut alors saluer le travail du Dr Isabel Bleyen, qui après avoir réalisé l’unique étude comparative et prospective (2007), a à nouveau analysé de façon prospective l’efficacité de l’intubation siliconée dans la prise en charge des sténoses partielles du CLN. Ce même praticien, dans des situations cliniques identiques, retrouve d’abord une efficacité de 57% pour l’intubation siliconée, puis de 47% dans cette nouvelle étude. Aucune autre étude n’est donc à ce jour disponible, comparant de façon prospective, randomisée et sur de larges cohortes, la dilatation au ballonnet et l’intubation siliconée dans le larmoiement à exploration instrumentale normale de l’adulte. ii. Pathologies du sac lacrymal Comme nous venons de le voir, la principale pathologie du sac lacrymal est la dacryocystite, secondaire à une sténose d’aval sur le CLN. Les pathologies du sac lacrymal sont donc indirectement celles du CLN. La dacryocystite aiguë (DCA) est beaucoup plus parlante avec un tableau inflammatoire important et une tuméfaction douloureuse canthale interne (Photo 14). La stase des larmes dans le sac lacrymal, liée à une sténose d’aval, engendre une pullulation microbienne. Du fait de l’existence d’une valve antireflux à l’entrée du sac lacrymal (valve de Rosenmüller), un abcès du sac lacrymal se forme : c’est la dacryocystite aiguë. La tuméfaction est alors typiquement en dessous du tendon canthal interne et peut se compliquer d’une cellulite orbitaire préseptale voire rétroseptale. Une fistulisation à la peau peut apparaître au cours de l’évolution et permet un tarissement spontané des symptômes. Les cultures bactériologiques retrouvent très fréquemment des germes aérobies, le plus souvent gram positif (staphylocoque principalement) mais aussi de façon non négligeable gram négatif (Pseudomonas Aeruginosa) et plus rarement anaérobies (Propriobacterium Acnes) (93).Le traitement est donc d’abord médical par une antibiothérapie locale et générale à large spectre. Une fois la résolution de l’infection et après un bilan étiologique éventuellement complété d’un dacryoscanner, une DCR est réalisée afin de rétablir le drainage des larmes et d’éviter une récidive ou une chronicisation de la dacryocystite. Les étiologies des DCA seront donc les mêmes que celles du CLN. Il s’agit principalement des sténoses primitives idiopathiques (PANDO) de la femme de plus de 50 ans. Les sténoses secondaires (SALDO) sont, comme nous l’avons déjà vu, très variées : tumorales, infectieuses, inflammatoires, traumatiques voire mécaniques par dacryolithiase ou corps étranger. 28 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photo 14 : Dacryocystite aiguë droite La dacryocystite chronique est, quant à elle, plus insidieuse puisqu’il n’existe pas véritablement d’abcès du sac mais un déséquilibre inflammatoire chronique entre la muqueuse lacrymale et son système immunitaire, n’arrivant pas à se défaire d’une infection. L’oedème alors provoqué au niveau de la muqueuse peut entrainer une sensation de masse palpable avec écoulement purulent chronique par les points lacrymaux, des poussées récurrentes de dacryocystite aiguë voire une fistulisation à la peau du sac lacrymal. Les micro-organismes retrouvés sont comparables à ceux présents dans les DCA avec une incidence tout de même plus élevée des germes gram négatifs, des anaérobies et des mycoses (94)(95). Il faut traiter ces patients souvent très gênés par l’écoulement et le larmoiement chronique pour éviter l’apparition d’une dacryocystite aiguë mais aussi pour éviter les complications oculaires et chirurgicales d’un portage chronique de germes (96). L’atrésie, les diverticules, les tumeurs et la traumatologie du sac lacrymal peuvent aussi être à l’origine d’un larmoiement mais sont bien plus rares. Leur prise en charge est bien plus spécifique et fait appel le plus souvent à des techniques chirurgicales sacrifiant le sac lacrymal. c) Larmoiement à exploration instrumentale normale (LEIN) Le « larmoiement à exploration instrumentale normale » a très récemment remplacé dans la nosologie « le larmoiement à voies lacrymales perméables ». La perméabilité clinique des voies lacrymales au lavage n’est pas le seul élément important pour considérer l’efficience du drainage des larmes. En effet, le LEIN, très fréquemment rencontré en clinique, renvoie à de très nombreuses étiologies et demande au praticien une analyse drastique de toute la voie lacrymale, de la sécrétion à l’excrétion tout en passant par l’analyse de la surface cornéoconjonctivale. Après un interrogatoire orienté, un examen statique et dynamique des paupières, l’examen ophtalmologique doit être complété par un examen instrumental des voies lacrymales, un test de disparition de la fluorescéine, une rhinoscopie antérieure voire une endoscopie nasale. Des examens complémentaires d’allergologie et d’imagerie (dacryoscanner) sont souvent prescrits dans cette situation. Au terme de ces différentes explorations cliniques et paracliniques, le LEIN pourra être classé en différentes catégories de larmoiements dits « actifs » avec hypersécrétion lacrymale, par 29 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) irritation de la surface oculaire notamment, ou dits « passifs » avec défaut excrétoire, par désamorçage de la pompe lacrymale ou étroitesse des voies lacrymales. Il est parfois difficile de faire la part des choses, les différents phénomènes pouvant être intimement liés. En effet, un défaut d’excrétion et une stagnation des larmes provoquent une irritation chronique de la surface oculaire responsable également d’une hypersécrétion lacrymale réflexe. Inversement, une étroitesse des voies lacrymales peut être rendue symptomatologique par un larmoiement irritatif surajouté. Parfois le praticien peut s’aider du traitement médical de la surface oculaire comme d’un test thérapeutique afin de limiter la part d’hypersécrétion lacrymale réflexe devant un larmoiement à priori d’origine multifactorielle. i. Hypersécrétion lacrymale Dans cette situation clinique, le larmoiement est dit « actif ». Il est le plus souvent paroxystique, augmenté dans toutes les situations d’agression de la surface oculaire. Il est très rarement isolé, le plus souvent associé à d’autres signes cliniques évidents tels que la rougeur, la douleur, et la photophobie. Hormis lors d’une conjonctivite évidente, les larmes sont de constitution normale dans cette situation et ne présentent pas de turbidité, ou « Tyndall lacrymal », car il n’existe pas de stagnation ni de pullulation microbienne. Ici les larmes s’écoulent normalement dans les voies lacrymales. Le test de disparition à la fluorescéine est donc normal voire abaissé avec un écoulement nasal associé au larmoiement. Au delà du larmoiement psychogène ou émotionnel où l’abondance des larmes ne peut être jugulée par le système lacrymal normal, l’hypersécrétion lacrymale s’observera dans toutes les situations d’agression de la surface oculaire par stimulation réflexe du nerf trijumeau. Le praticien devra analyser chaque structure de l’œil, des paupières à l’uvée, afin de ne pas méconnaitre une telle situation. L’inspection générale du patient permet de ne pas omettre une éventuelle exophtalmie avec exposition cornéo-conjonctivale, une rareté du clignement voire une paralysie de l’orbiculaire. Une réfraction correctement menée permet une analyse des anomalies réfractives responsables d’une éventuelle asthénopie avec photophobie, maux de tête et larmoiement. L’analyse des bords libres recherche un dysfonctionnement meibomien avec syndrome sec qualitatif, une blépharite antérieure voire postérieure, une dermatite séborrhéique, une rosacée oculaire, un trichiasis voire un distichiasis (Photo 15). L’examen de la surface oculaire et des culs de sac conjonctivaux, notamment après coloration à la fluorescéine, met en exergue une kératite , une irritation conjonctivale, une fibrose conjonctivale, un syndrome sec vrai, une pinguecula, un ptérygion, une sclérite, une épisclérite voire un corps étranger. L’examen à la lampe à fente, à fort grossissement, recherchera des arguments pour une uvéite au niveau du segment antérieur et postérieur de l’œil. Un examen ORL avec rhinoscopie antérieure voire endoscopie nasale recherche aussi des pathologies des fosses nasales responsables d’un reflexe naso-lacrymal, au premier rang desquelles appartient la rhinite allergique. Dans de rares cas l’hypersécrétion lacrymale peut s’intégrer dans un syndrome neurogène, comme dans le syndrome des larmes de crocodile par syncinésie de régénération aberrante après paralysie faciale, dans le spasme hémifacial, dans les algies et autres névralgies faciales. 30 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photo 15 : trichiasis de la paupière supérieure, responsable d’une hypersécrétion lacrymale réflexe A noter, la marginoplastie déjà réalisée sur la paupière inférieure Un examen ophtalmologique complet est donc nécessaire avant toute exploration instrumentale des voies lacrymales. Les causes irritatives seront le plus souvent faciles à traiter et le traitement symptomatique aura parfois une valeur de test diagnostique dans des situations plus complexes comme nous l’avons déjà évoqué. En effet, toute cause de larmoiement entrainera à la longue une irritation de la surface oculaire et des paupières avec altération du film lacrymal, blépharite voire eczéma palpébral (photo 16). Par argument de fréquence, nous gardons en tête que le syndrome sec est actuellement l’une des causes principales de larmoiement dans les pays industrialisés et a fortiori par hypersécrétion lacrymale réflexe. Photo 16 : eczéma palpébral et irritation de la surface oculaire sur larmoiement chronique par atonie et malposition palpébrale liée à l’âge, Photo extraite du site Edimark santé, Dr Ruban et Baggio ii. Pathologie du lac lacrymal D’autres pathologies de surface entrainent un LEIN sans forcément entrainer une stimulation réflexe d’hypersécrétion. C’est le cas des hypertrophies ou des tuméfactions caronculaires ou du repli semi-lunaire et des conjonctivochalasis (photo 17). Ils sont responsables d’un remaniement du lac lacrymal avec fermeture des points lacrymaux et expulsion des larmes par effet mèche lors de chaque clignement. Ces situations cliniques sont le plus souvent associées 31 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) à une inflammation et une irritation importante de la conjonctive et de la caroncule, majorant alors le phénomène de larmoiement par hypersécrétion reflexe surajoutée. L’atteinte de ces structures sera de diagnostic rapide et de traitement simple par résection et examen anatomopathologique (97). Photo 17 : Hypertrophie caronculaire gauche, larmoiement par effet mèche lors du clignement iii. Syndrome sec / syndrome du mouchoir Le syndrome sec, véritable cause de larmoiement « actif » par hypersécrétion, est isolé ici car il s’agit de l’une des principales causes de larmoiement dans les pays industrialisés comme nous l’avons vu plus haut (98)(4)(3). Dans cette situation, le patient se plaint très fréquemment de picotement oculaire et de sensation de corps étranger sur la surface oculaire. L’analyse du syndrome sec s’effectue grâce à l’examen qualitatif du film lacrymal par instillation de fluorescéine et l’examen quantitatif par test de Schirmer. On distingue alors un défaut de quantité de larmes par baisse physiologique avec l’âge, par consommation de psychotrope voire par infiltration de la glande lacrymale par une pathologie de système. Un défaut de la qualité des larmes, avec rupture précoce du film lacrymal par altération de la couche lipidique meibomienne, sera le fait de nombreuses situations cliniques telles que les blépharites, l’atopie, les polluants, les conservateurs de collyres, les fumées de tabac, et l’asthénopie. Il faut alors restaurer médicalement le film lacrymal par l’emploi d’un arsenal thérapeutique large associant au minimum des larmes artificielles à des soins palpébraux. L’escalade thérapeutique amène parfois à utiliser d’éventuelles thérapeutiques anti-inflammatoires et antibiotiques voire immunosuppressives afin de casser le cercle vicieux d’une inflammation de la surface oculaire occasionnée par l’irritation chronique et le syndrome sec. L’emploi de bouchon méatique est raisonnable si le traitement médical est insuffisant. Très fréquemment, le patient pourra auto-entretenir son larmoiement par irritation chronique de sa surface oculaire par frottement notamment avec son mouchoir. Il s’agit du « syndrome du lotus » ou « syndrome du mouchoir » observé lorsque le patient frotte son mouchoir dans la partie interne des paupières, regardant en dehors pour ne pas toucher sa cornée. iv. Malpositions palpébrales et du point lacrymal, Paralysie Faciale, syndrome du centurion La cause du larmoiement est ici mécanique par désamorçage de la pompe lacrymale. En effet, pour un écoulement normal dans la voie lacrymale, les larmes doivent suivre un cheminement 32 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) normal depuis le lieu de leur sécrétion, puis le long de la paupière inférieure et jusqu’à la zone tampon représentée par le lac lacrymal. Puis elles doivent être aspirées dans les canalicules et être chassées dans le sac lacrymal. Le bon positionnement des paupières et des points lacrymaux associé à une tension et une contraction normale de la sangle palpébrale permet de chasser les larmes jusque dans le sac lacrymal. Le muscle orbiculaire et son extension, le muscle de Duverney Horner enserrant les canalicules, permettent de créer une dépression suffisante permettant une nouvelle aspiration de larmes dans les canalicules. Toutes modifications dans la statique et dans la dynamique palpébrale entrainera alors un manque d’efficience de cette pompe lacrymale et engendrera un éventuel larmoiement (99). Une telle situation est très facile à diagnostiquer cliniquement par l’observation de la statique et de la tonicité palpébrale horizontale et verticale (100). Le praticien retrouve une malposition du bord libre de la paupière réalisant soit un entropion soit un ectropion (photos 18). L’ectropion pourra être uniquement localisé en interne, réalisant alors un ectropion du point lacrymal. Cette involution de la dynamique palpébrale s’observe chez les sujets âgés et n’est pas nécessairement associée à un larmoiement puisque la sécrétion lacrymale est parallèlement aussi diminuée avec l’âge. Lorsqu’il existe un LEIN à priori d’origine palpébrale, certains praticiens recommandent de réaliser une remise en tension artificielle de la paupière inférieure, mimant ainsi le résultat d’une cure chirurgicale et permettant de sélectionner les patients pour lesquels une telle cure serait bénéfique (101). La malposition palpébrale peut également être cicatricielle, réalisant un tableau clinique identifiable aisément. Photos 18 : malposition palpébrale responsable d’un larmoiment, entropion ectropion Le traitement est bien évidemment chirurgical dans cette situation. La remise en tension de la sangle palpébrale et le repositionnement du bord libre permettent de réactiver la pompe lacrymale normale. Parfois, la chronicisation d’un ectropion est responsable d’une kératinisation du point lacrymal et amène certains praticiens à associer systématiquement une plastie du point lacrymal. Cette pratique doit être abandonnée puisqu’il a été de nombreuses fois prouvé que cela n’était pas bénéfique, la kératinisation étant réversible (29). Une situation clinique frontière est représentée par le « floppy eyelid syndrome » ou « syndrome de flaccidité palpébrale » fréquemment rencontré chez des sujets obèses souffrant de syndrome d’apnées du sommeil (Photos 19). Ici, la paupière supérieure est pathologique, présentant un excès et une flaccidité évidente. Elle frotte alors la surface oculaire avec une réaction papillaire de la conjonctive tarsale, engendrant une irritation cornéo-conjonctivale et un larmoiement plutôt reflexe sur une origine vraisemblablement mécanique (102). Le traitement consiste à réséquer de façon pentagonale l’excès de paupière supérieure. 33 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photos 19 : syndrome de flaccidité palpébrale, photos du Dr Baggio et Ruban, extraite du site Edimark santé La paralysie faciale est une situation clinique particulière où le désamorçage musculaire de la pompe lacrymale et la malposition palpébrale en ectropion paralytique rendent compte d’un larmoiement souvent très invalidant. De plus, l’exposition cornéo-conjonctivale est responsable d’irritations importantes de la surface oculaire avec phénomène d’hypersécrétion lacrymale réflexe exacerbant le larmoiement. La cure chirurgicale d’un ectropion paralytique est plus difficile compte tenu de l’atonie musculaire complète. Un geste simple de canthopexie latérale peut s’associer à un geste bien plus complexe de canthopexie médiale, notamment dans les ectropions médiaux sévères. Le syndrome du centurion est une malposition idiopathique rare du canthus médial. Ici, le tendon médial est bien trop antérieur, sur une racine de nez proéminente, réalisant alors un diastasis oculopalpébral interne. Cette malposition entraine une stase des larmes au niveau du lac lacrymal et un défaut d’évacuation dans les voies lacrymales. La cure chirurgicale consiste en la réapplication de la paupière au contact du globe, par repositionnement du canthus médial. L’examen des paupières et de la dynamique du clignement est donc une étape cruciale dans l’analyse d’un LEIN. Omettre une telle étape engendre de nombreux échecs de prise en charge du larmoiement et une errance thérapeutique, notamment chez les sujets âgés (100). v. Voies lacrymales étroites Une sténose partielle du point lacrymal est de diagnostic rapide et répond à un traitement spécifique par dilatation transitoire voire ouverture définitive du mur postérieur du point lacrymal par « three snip » (photo 9). Une fois l’examen ophtalmologique complet normal et l’exploration instrumentale de la voie lacrymale normale, l’origine du larmoiement est une sténose partielle sur la voie lacrymale suffisante pour entrainer un larmoiement. Cette sténose acquise est le plus souvent d’origine idiopathique comme nous l’avons déjà vu plus haut. Le rétrécissement le plus souvent localisé au niveau des remaniements valvulaires du CLN provoque une stase des larmes dans la voie lacrymale et une pullulation microbienne. Une inflammation de la muqueuse lacrymale est alors responsable d’un oedème de la muqueuse et d’un accolement des parois du CLN. Ce remaniement congestif est la première étape de la constitution d’une sténose du CLN (49). 34 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Cette sténose partielle est dite « fonctionnelle » par nos confrères anglo-saxons (functional nasolacrimal duct obstruction). L’inflammation laissera secondairement place à une fibrose plus ou moins étendue responsable d’une sténose complète du CLN. Une analyse complexe de cette situation par les tests de Jones I et II permettrait de différencier une sténose partielle haute à une sténose partielle basse mais elle est rarement réalisée du fait de la grande difficulté de réalisation de tels tests dans la pratique courante. En effet, après un test de Jones I négatif : un test de Jones II positif signe une sténose partielle basse avec stagnation de la fluorescéine dans le sac lacrymal, un test de Jones II négatif signe une sténose partielle haute sans fluorescéine retrouvée dans les fosses nasales après lavage. Le dacryoscanner permet dans cette situation de localiser la sténose partielle, d’éliminer une dacryolithiase, une dacryocèle, et de faire le bilan loco-régional naso-sinusien avant la prise en charge. 4. Prise en charge d’un larmoiement à exploration instrumentale normale (LEIN) sur voies lacrymales étroites a) Abstention thérapeutique Jusqu’à 38% des praticiens n’effectuent aucune prise en charge du larmoiement fonctionnel comme Conway l’a montré dans un interrogatoire mené auprès d’ophtalmologistes américains (7). Cette attitude peut s’expliquer par la difficulté de compréhension et d’approche des pathologies lacrymales, pathologies complexes et multifactorielles pouvant être déconcertante pour de nombreux praticiens. L’abstention thérapeutique peut également être décidée après information complète du patient devant un LEIN peu invalidant. b) Traitement médical Etant donnés les phénomènes inflammatoires associés aux premières étapes de sténose du CLN, un traitement anti-inflammatoire et antibiotique local a montré son efficacité pour reverser un tel phénomène (50). Il est intéressant de le proposer avant toute intervention chirurgicale sur les voies lacrymales, pour ne pas traiter injustement des patients pour lesquels un traitement médical aurait été suffisant. Ce traitement peut aussi être associé aux différentes thérapeutiques chirurgicales prévenant un nouveau phénomène de congestion et une nouvelle sténose. c) Cautérisation des ostiums lacrymaux La plupart des praticiens préfèrent agir de façon physiologique sur la voie excrétrice pour traiter un larmoiement et un épiphora. Néanmoins certains praticiens proposent d’agir sur le versant sécrétoire. Autrefois, il était proposé des chirurgies lourdes de dacryoadénectomie et de neurectomie latérale de la glande lacrymale pour traiter des larmoiements rebelles. Il est aujourd’hui plus raisonnable de proposer des injections de toxines botuliques qui n’ont malheureusement qu’un effet suspensif de quatre à six mois. Ces injections de l’ordre de 10 à 15 UI dans la glande lacrymale sont principalement efficaces dans le syndrome des larmes de crocodile mais semblent moins probantes pour la prise en charge des LEIN. Les principaux désavantages sont la nécessité de réitéré les injections plusieurs fois par ans, d’exposer les 35 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) patients aux effets secondaires de la toxine botulique (ptosis) et le coût d’une telle prise en charge répétée. Par ailleurs, la coagulation des ostiums de la glande lacrymale, proposée initialement par l’équipe du Pr George à Nancy, est une technique intéressante surtout en alternative à des reconstructions complexes des voies lacrymales, notamment à la laco-rhinostomie chez des sujets âgés et fragiles (103). Cependant, ce geste définitif n’obtient pas de bons résultats pour la prise en charge des LEIN dans leur étude exposée dans le rapport de la SFO de 2006 et semble bien trop invasif dans cette situation clinique. d) Dacryo-cysto-rhinostomie (DCR) La DCR reste le traitement de référence pour la prise en charge des sténoses de la voie lacrymale verticale. Son efficacité n’est plus à démontrer avec des résultats oscillant entre 80 et 95% de succès que ce soit par voie externe ou par voie endonasale (104)(105)(106)(107). Le choix de la voie d’abord dépendra surtout des habitudes chirurgicales de l’équipe soignante car dans des mains entrainées la DCR endonasale semble d’efficacité équivalente à la DCR par voie externe. Par ailleurs, certaines particularités anatomiques n’autoriseront pas une voie endonasale. Cette chirurgie nécessite la réalisation d’une stomie entre la muqueuse du sac lacrymal et la muqueuse nasale, condamnant ainsi la voie lacrymale normale. Pour ce faire, le patient est le plus souvent opéré sous anesthésie générale, avec un arrêt préalable des antiagrégants plaquettaires et un relais hépariné éventuel après arrêt des AVK, afin de limiter la survenue de saignements et d’épistaxis parfois cataclysmiques. Cette chirurgie n’est pas dénuée de risques puisqu’il n’est par rare, au delà de simples hémorragies, d’engendrer des blessures de la muqueuse nasale plus profondes, d’ouvrir involontairement une cellule ethmoïdale, voire de créer une brèche au niveau de la lame criblée, avec rhinorrhée de liquide céphalo-rachidien. Les patients bénéficiant d’une telle chirurgie sont généralement gardés hospitalisés une nuit en observation, afin de s’assurer de la bonne fonction oculaire et de l’absence d’hématome compressif de voisinage. Ils sont par ailleurs informés qu’ils ne doivent pas se moucher pour ne pas provoquer un emphysème orbitaire douloureux et à risque de surinfection. On comprend alors que la DCR, aujourd’hui facilement présentée comme une chirurgie simple, rapide et efficace, est aussi invasive et potentiellement à risque. Le sacrifice de la voie lacrymale et l’abord chirurgical à proprement parler paraissent tout à fait justifiés pour des sténoses complètes du CLN plus ou moins compliquées d’une dacryocystite. De nombreux auteurs proposent cette chirurgie pour la prise en charge des LEIN de l’adulte, avec de très bons résultats. L’équipe de Delaney retrouve 80% de bons résultats à 3 ans de la chirurgie pour les sténoses partielles du CLN (108). D’autres auteurs mettent même en avant des chiffres impressionnants, avoisinant les 100% d’efficacité, pour des DCR externes réalisées pour LEIN (109). Néanmoins ce geste semble invasif pour le traitement des sténoses partielles du CLN, la voie lacrymale sacrifiée étant alors « quasiment saine ». C’est pourquoi à l’heure des prises en charges mini-invasives, avec nécessité de réhabilitation rapide des patients, de nombreux praticiens cherchent des solutions alternatives pour traiter les LEIN sur sténose partielle du CLN. C’est d’abord chez l’enfant que s’est fait sentir cette nécessité d’alternative thérapeutique à la DCR, avec le développement notamment du sondage siliconé et plus récemment de la dilatation au ballonnet (110)(111)(112). Ayant fait la preuve de son efficacité la transposition de cette technique chez l’adulte était toute naturelle. 36 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) e) Intubation lacrymo-nasale Le geste de sondage et d’intubation est aujourd’hui courant pour la prise en charge des sténoses canaliculaires de l’adulte, franchissables en peropératoire, afin d’éviter des gestes lourds de shunt canaliculaire de type laco-rhinostomie ou des plasties complexes canaliculaires. L’intubation siliconée fonctionne effectivement avec succès sur les sténoses hautes de l’adulte selon Fulcher, à partir du moment où la sténose a pu être franchie par le sondage et n’est pas très étendue (113). Par ailleurs, cette intubation est aussi fréquemment proposée en cas de larmoiement fonctionnel de l’adulte afin de surseoir à une DCR. Dans ces sténoses partielles du CLN, il n’a pas été démontré de différence significative entre une intubation siliconée monocanaliculaire ou bi-canaliculaire (81)(82). Néanmoins dans cette indication, les résultats de l’intubation siliconnée restent médiocres dans de nombreuses études, oscillant autour des 50% d’amélioration (114)(115)(116)(117)(84). Seules deux études prospectives ont été menées afin de connaître l’efficacité d’une intubation lacrymo-nasale siliconée dans le cadre d’une obstruction fonctionnelle du CLN de l’adulte. Andalib retrouve une efficacité de 76% sur 52 voies lacrymales traitées, mais avec un recul de 6 mois uniquement (82). L’équipe du Dr Bleyen retrouve une efficacité de 47% avec un suivi moyen de 29 mois (84). L’intubation lacrymo-nasale est de réalisation simple, rapide, reproductible, peu traumatique, peu coûteuse et renouvelable. Son efficacité limitée dans les larmoiement fonctionnels de l’adulte ont amené les praticiens à se pencher sur la dacryoplastie au ballonnet, qui avait déjà fait ses preuves dans les cas rebelles de sténoses du CLN de l’enfant (118)(119). f) Dacryoplastie par ballonnet (Tableau 2) Une étude histopathologique menée par l’équipe du Dr Goldstein, sur le lapin blanc de Nouvelle Zélande, montre que la dilatation du CLN avec un ballonnet de 2 ou 3 mm de diamètre, à une pression d’inflation de 8 atmosphères pendant 90 secondes réitérée 60 secondes supplémentaires, n’est pas délétère pour le CLN alors protégé par son conduit osseux et sa forte compliance. En effet, le CLN du lapin blanc de Nouvelle Zélande très similaire dans sa conformation et son passage au sein d’un conduit osseux n’a pas présenté de modification de quantité de neutrophiles, de monocytes, de globules rouges intra-tissulaires ou de lésion directe de l’épithélium ou du stroma après la dilatation au ballonnet. On réalise alors le potentiel d’une telle procédure de dilatation pour le traitement des sténoses du CLN chez l’humain, à fortiori partielle, en alternative à une chirurgie de DCR bien plus invasive. Cette technique de dilatation a d’abord été réalisée par voie rétrograde, c’est à dire par les fosses nasales, remontant le ballonnet dans les voies lacrymales par le méat inférieur. Cette voie d’abord complexe a rapidement laissé place à la voie antérograde où l’accès à la voie lacrymale s’effectue par les points lacrymaux. Elle est bien plus facile pour le praticien ophtalmologiste. Cette procédure de dilatation a fait la preuve de son efficacité chez l’enfant, notamment en cas d’échec d’un premier sondage et de sténoses rebelles, afin d’éviter une DCR, geste toujours plus délicat et redouté chez l’enfant (118)(120)(119). Elle présente aussi l’avantage de ne pas nécessité l’ablation après quelques semaines de l’intubation siliconée, souvent très compliquée à retirer en consultation chez l’enfant. 37 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Chez l’adulte, de nombreuses études sur la dacryoplastie au ballonnet ont été publiées entre 1990 et 2014, avec des résultats très variables sur l’épiphora, s’étalant de 23 à 100% d’efficacité. L’interprétation de ces résultats est très délicate car la méthodologie entre les différentes études varie beaucoup. La variabilité réside tant dans la sélection des patients, présentant des sténoses complètes ou partielles, hautes ou basses, que dans le choix de la voie d’abord, antérograde ou rétrograde, du type de ballonnet choisi pour dilater, du temps d’inflation de ce même ballonnet, mais aussi dans les critères de jugement de l’efficacité d’un tel traitement (Tableau 2). La voie rétrograde, initialement décrite par Munk en 1990 (17), a été la voie la plus réalisée jusque récemment par Lüchtenberg en 2007 (91) et Konuk en 2008 (47). Cette voie, difficile à réaliser, nécessite une rhinoscopie antérieure et une endoscopie nasale pour récupérer un guide passé de façon antérograde et introduire sans fausse route un cathéter d’angioplastie de façon rétrograde par le méat inférieur sous le cornet inférieur. Compte tenu de ces difficultés, Perry a été le premier à décrire en 1998 une voie antérograde en utilisant une sonde à ballonnet, technique reprise récemment par Kuchar en 2001 (88), Kashkouli en 2006 (92), Bleyen en 2007 (117) et Ali en 2014 (89). Quelle que soit la voie d’abord, il a été clairement montré une supériorité d’efficacité de la dilatation au ballonnet pour les sténoses partielles et basses du CLN (47)(121)(9)(122). Ces deux voies d’abord n’ont par contre jamais été comparées. Il est vrai qu’avant de comparer ces deux voies d’abord, il est plus logique de définir clairement la place de la dacryoplastie dans l’arsenal thérapeutique des épiphoras obstructifs. La dilatation antérograde prend naturellement la place de premier choix pour les ophtalmologistes, de par sa simplicité de réalisation. Les ballonnets utilisés diffèrent sur leur diamètre et leur longueur selon les différentes études. De plus, les auteurs décrivent des temps d’inflation et des niveaux pressionnels différents pour dilater les sténoses. Pour les études les plus récentes, Konuk a utilisé un cathéter qu’il a gonflé de façon rétrograde durant 5 min à 5 atmosphères (47). Luchtenberg a utilisé un cathéter de 2 à 3 cm de long, qu’il a gonflé 30 secondes (91). Yazici, lequel a bien décrit les disparités entre les études, a utilisé un cathéter de 3 mm de diamètre et 2 cm de long qu’il a gonflé 3 à 4 fois pendant 1 min, sans préciser le niveau pressionnel de l’inflation (121). Fenton utilisait, dans son étude de 2001, un cathéter de 4 mm de diamètre sur 3 cm de long, gonflé entre 8 et 13 atmosphères pendant 1à 2 minutes. Il dilatait en même temps une éventuelle sténose canaliculaire surajoutée avec un cathéter de 3 mm de diamètre et 1 cm de long. Il réitérait son geste de dilatation au ballonnet avec éventuellement l’introduction d’un stent métallique en cas d’échec d’une première dilatation (1). Lee a évalué sur une très grande cohorte de 350 patients, pris en charge pour LEIN par dilatation au ballonnet, les facteurs influençant l’efficacité d’une telle procédure. Il s’est avéré que le site de l’obstruction et sa sévérité, le diamètre du ballonnet ainsi que le temps d’inflation étaient bien des facteurs influençant les résultats. Il a aussi montré qu’en cas de réussite initiale de la dilatation, le succès persiste à long terme et qu’en cas d’échec initial, si les critères d’efficacité sont réunis, cette dilatation peut être répétée (123). Mc Cullough avait lui aussi répété la dilatation en cas d’échec mais ne retrouvait pas d’amélioration de ses résultats et recommandait alors de répéter le traitement uniquement en cas de réponse partielle (124). Au delà même de la technique employée par chacun, les critères de jugement d’efficacité de la dilatation variaient entre les auteurs, certains utilisant des critères objectifs composites complexes et d’autres décrivant simplement si il existait une amélioration (91)(92). Le critère d’efficacité le plus judicieux semble dans le contexte être un critère subjectif. Celui-ci devant 38 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) être facile à évaluer et reproductible entre les études : le score de larmoiement de Munk a été choisi par de nombreux auteurs (Tableau 1) (47)(117)(1)(88)(17). Par ailleurs, Linberg a démontré histopathologiquement l’influence de l’inflammation initiale de la muqueuse lacrymale sur la genèse d’une sténose partielle du CLN, entrainant une pullulation microbienne et un remaniement muqueux jusqu’à la fibrose endoluminale avec sténose complète et infranchissable (49). Il a ainsi été démontré une efficacité d’un traitement médical anti-inflammatoire local sur l’épiphora à voie lacrymale perméable, permettant de lever l’inflammation initiale et d’éviter la cascade du remaniement endoluminal (125)(52)(126). Il est donc judicieux d’inclure pour dilatation au ballonnet uniquement des patients présentant un LEIN n’ayant pas répondu à un traitement médical initial. Il faut aussi proposer, à la suite de la dilatation au ballonnet, une thérapeutique anti-inflammatoire voire antibiotique de façon à résoudre l’ensemble des facteurs de la sténose. Kuchar reconnaît ainsi une moins bonne efficacité du traitement chirurgical de dilatation par ballonnet chez les patients présentant une allergie et une inflammation locale au moment de la prise en charge (88). Néanmoins, la plupart des auteurs ne décrivent pas de préparation médicale avant et après la prise en charge par ballonnet. Quand celle-ci est réalisée, elle demeure très variable entre les auteurs. Perry introduit un traitement antibiotique avant la dilatation chez les patients présentant une dacryocystite chronique et chez tous les patients pendant deux semaines en post opératoire (127). Bleyen n’introduit les antibiotique et les anti-inflammatoires stéroïdiens locaux que pendant les deux semaines post opératoires (117). Couch utilise les antiinflammatoires stéroïdiens en postopératoire en local pendant deux semaines et par voie générale pendant 1 semaine. Fenton lui aussi introduit des anti-inflammatoires topiques en post opératoire mais ne précise pas la durée du traitement. Rares sont les auteurs sélectionnant uniquement les patients non répondeurs à un traitement médical anti-inflammatoire initial pour une dilatation au ballonnet et poursuivant un traitement similaire en postopératoire (91) (47). On comprend aisément les difficulté d’interprétation et de comparaison des différentes études existantes tant leur design, leur méthodologie, et leur protocole de prise en charge varient. Les études idéales actuelles, permettant d’établir l’efficacité de la dilatation par ballonnet du CLN chez des adultes présentant un LEIN, sont des études agissant de façon antérograde, sur des patients sélectionnés, présentant une sténose partielle du CLN et non répondeurs à un traitement médical initial. La dilatation doit alors s’effectuer avec un ballonnet de 3 mm de diamètre, dilaté sur l’ensemble de la hauteur du CLN, par deux inflations successives aux alentours de 8 bars de pression. Une fois la procédure chirurgicale réalisée, un traitement local anti-inflammatoire doit être poursuivi et une évaluation de l’épiphora doit être réalisée de façon subjective par le score de Munk. Une seule étude retient alors notre attention, remplissant la quasi totalité de ces différents critères. Perry et al, en 1998, ont évalué la dilatation antérograde chez 13 adultes sélectionnés présentant une obstruction partielle idiopathique du CLN (127). La dilatation de toute la hauteur du CLN, à 8 atmosphères de pression, par un ballonnet de 3 mm de diamètre et de 15 mm de long, permet une amélioration de l’épiphora dans 60% des cas, évalué le score de larmoiement de Munk,. Dans ces conditions, il est nécessaire de mettre en place une étude prospective de plus grande envergure avec un protocole solide, permettant d’établir l’efficacité et la tolérance de la dacryoplastie au ballonnet chez des adultes présentant un épiphora sur sténose partielle du CLN, afin de définir sa place dans l’arsenal thérapeutique actuel. Les patients doivent être 39 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) sélectionnés et « non-répondeurs » à un traitement anti-inflammatoire topique préalable. Le critère de jugement doit être le score subjectif de Munk, évalué avant et après la prise en charge chirurgicale. La sonde doit présenter un ballonnet de 3 mm de diamètre et de 15 mm de long avec des repères permettant de traiter facilement l’ensemble de la hauteur du CLN. Une telle sonde est actuellement produite par les laboratoire FCI, nommée Ophtacath© (Photos 20). Photos 20 : Sonde à ballonnet de 3mm de diamètre et 15mm de long et son manomètre à eau, Sonde à ballonnet avant et après dilatation A noter, les 2 marques de positionnement de la sonde : - 1èr repère à 15mm du ballonnet - 2ème repère à10mm du ballonnet Sonde et kit d’inflation pour dilatation unilatérale Sonde et kit d’inflation avec robinet double voie Pour dilatation bilatérale 40 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) III. ARTICLE 1. RESUME Introduction L’une des étiologies principales du larmoiement de l’adulte est la sténose idiopathique du canal lacrymo-nasal ou PANDO (Primary Acquired Naso-lacrimal Duct Obstruction). Cette sténose le plus souvent partielle est liée à un remaniement inflammatoire de la muqueuse lacrymale. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la dilatation antérograde au ballonnet du canal lacrymo-nasal d’adultes souffrant de larmoiement à exploration instrumentale normale sur PANDO avec sténose partielle. Matériel et méthode Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, menée à la Fondation Ophtalmologique Rothschild de Paris. 35 canaux lacrymo-nasaux de 24 patients, présentant un larmoiement non amélioré par un traitement médical, ont été inclus de Février 2011 à Août 2014. Les patients présentant d’autres causes de larmoiements à exploration instrumentale normale, notamment par hypersécrétion lacrymale reflexe et malposition palpébrale, ont été exclus. Tous les patients ont bénéficié d’un dacryoscanner avant la prise en charge. La dilatation à l’aide d’une sonde à ballonnet (Ophtacath®, FCI, Paris) était réalisée de façon antérograde au bloc opératoire sous anesthésie générale. Une dilatation de 90 sec à 9 atmosphères sur le premier repère de la sonde puis de 60 secondes au niveau du deuxième repère permettait de traiter l’ensemble du canal lacrymo-nasal. Le critère de jugement principal était le score de larmoiement de Munk à 1 mois, 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans de la prise en charge. Un succès complet était défini comme un score de Munk égal à 0 ou 1. Parallèlement, une analyse rétrospective était effectuée sur 29 canaux lacrymo-nasaux de 19 patients pris en charge par intubation siliconée pour un larmoiement sur une sténose partielle, entre 2007 et 2013, à la Fondation Ophtalmologique Rothschild. Résultats L’âge moyen de nos patients était de 65 ± 2 ans. La durée moyenne d’évolution du larmoiement avant la prise en charge était de 3 ± 0,5 ans. 77% des patients traités étaient des femmes. Le franchissement de la sténose et la dilatation ont été possibles dans 100% des cas. 30 larmoiements ont été améliorés avec cette procédure, soit 86% des cas (30/35). Le succès complet de la procédure était effectif pour 20 larmoiements, soit 57% des cas (20/35). La durée moyenne de suivi était de 17 ± 3 mois. Aucune récidive de larmoiement n’a été notée durant la période de suivi. 4 complications postopératoires ont été relevées (11,8%) : 1 emphysème orbito-palpébral, 2 hématomes palpébraux et périorbitaires et 1 épistaxis. Avec l’intubation siliconée de la voie lacrymale, une amélioration du larmoiement était notée dans 37,9% des cas et une amélioration complète été retrouvée dans 27,6% des cas. La durée moyenne de suivi était de 29 ± 3 mois dans ce groupe. Il a été relevé 3 complications postopératoires (10%) avec cette technique. Conclusion La dilatation antérograde au ballonnet est une technique efficace et non invasive pour la prise en charge des sténoses partielles idiopathiques du canal lacrymo-nasal de l’adulte. Cette technique semble supérieure à une simple intubation siliconée dans cette indication. Néanmoins de plus amples études prospectives et comparatives sont nécessaires pour conforter les résultats prometteurs de ce nouvel arsenal thérapeutique. 41 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) 2. INTRODUCTION L’épiphora de l’adulte est une cause de consultation fréquente en ophtalmologie. Dans les pays industrialisés, ce symptôme est lié dans la plupart des cas à un syndrome sec avec hypersécrétion lacrymale reflexe ou à une sténose du canal lacrymo-nasal (1)(2)(3)(4)(5). Les causes de sténoses du canal lacrymo-nasal sont actuellement subdivisées en cause primaire ou idiopathique dénommée PANDO (primary Acquired Naso-lacrimal Duct Obstruction) et en causes secondaires dénommées SALDO (Secondary Acquired Lacrimal Drainage Obstruction). La sténose idiopathique du canal lacrymo-nasal est d’abord partielle, résultant d’une congestion de la muqueuse avec phénomène de stase lacrymale et pullulation microbienne, puis complète par remaniement fibreux définitif (6). Le larmoiement à exploration instrumentale normale correspond en partie de cette situation de sténose partielle où l’efficience de l’excrétion lacrymale n’est plus suffisante, cette situation est dénommée « functional obstruction » chez les Anglo-saxons. La dacryocystorhinostomie (DCR) est la chirurgie de référence chez l’adulte pour les sténoses symptomatiques du canal lacrymo-nasal. Elle réalise un shunt définitif du canal lacrymo-nasal par pontage direct entre la muqueuse lacrymale et la muqueuse nasale, avec un taux de succès de 90% dans des mains entrainées (7)(8)(9). Compte tenu de son caractère invasif, avec sacrifice de la voie lacrymale verticale, de nombreuses solutions thérapeutiques alternatives mini-invasives et moins « opérateur-dépendant » ont été évaluées notamment dans des situations de sténose partielle du canal lacrymo-nasal. Parmi ces techniques mini-invasives, la dilatation au ballonnet du canal lacrymo-nasal retrouve des résultats variables, entre 25% et 90% de succès, selon les études et leurs méthodologies (10)(11)(12)(13)(14)(15)(16)(17)(18). Ces résultats sont tout à fait prometteurs dans des populations sélectionnées présentant une sténose partielle du canal lacrymo-nasal et n’ayant pas répondu à un traitement médical initial. Dans un premier temps, la dilatation du canal lacrymo-nasal s’effectuait par voie rétrograde avec un abord du conduit lacrymo-nasal par les fosses nasales. Puis la voie antérograde a été développée, abordant alors le conduit lacrymo-nasal par les points lacrymaux. Cette voie ne nécessite pas d’endoscopie nasale et utilise actuellement une sonde avec un ballonnet de 3mm de diamètre (19)(20). Dans cette étude, nous rapporterons tout d’abord l’efficacité et la tolérance de la dilatation antérograde au ballonnet du canal lacrymo-nasal chez des adultes sélectionnés présentant un larmoiement à exploration instrumentale normale par sténose partielle du canal lacrymonasal. Nous comparerons ensuite les résultats de ce nouveau protocole avec ceux obtenus par intubation siliconée pour la même indication. 3. MATERIEL ET METHODE Entre Février 2011 et Septembre 2014, la dilatation au ballonnet a été réalisée sur 35 canaux lacromo-nasaux de 24 patients présentant une sténose partielle acquise avec un épiphora actif et invalidant. Cette étude était réalisée de façon prospective et monocentrique à la Fondation Ophtalmologique Rothschild. Les patients devaient avoir plus de 18 ans, présenter un larmoiement clair à exploration instrumentale normale, être non répondeur à un traitement anti-inflammatoire local de 10 jours par mois pendant 3 mois (Indométacine 0,1%, 1goutte 3x par jour) afin d’être inclus dans l’étude. Un dacryoscanner était réalisé systématiquement de façon à montrer un canal lacrymo-nasal normal ou partiellement sténosé et d’éliminer les patients présentant une sténose complète, une dacryolithiase, une dacryocèle, une obstruction de la voie lacrymale horizontale, une tuméfaction ou un remaniement rhino-sinusien local responsable du larmoiement. Ce 42 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) dacryoscanner était aussi nécessaire pour éliminer les contre-indications à la DCR, réalisée en cas d’échec de la dacryoplastie au ballonnet. La sténose était définie comme partielle radiologiquement lorsque le produit de contraste était retrouvé dans les fosses nasales, après un passage filiforme ou en chapelet dans le canal lacrymo-nasal. Les patients aux antécédents de dacryocystite aigue, de prise en charge chirurgicale du larmoiement et de traitements ophtalmologiques au long cours (traitement hypotonisant) ont été exclus de cette étude. Les autres critères d’exclusion étaient : une obstruction traumatique, une tuméfaction lacrymale, une sténose canaliculaire, une autre cause de larmoiement à exploration instrumentale normale, notamment par malposition palpébrale ou par altération de la surface cornéo-conjonctivale. Tous les patients inclus ont été examinés par le même opérateur et ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet. Le larmoiement était alors évalué et gradé subjectivement avant la prise en charge, sur une échelle de 0 à 5, par le score de larmoiement de Munk (tableau 1). Tableau 1 : Score de larmoiement de Munk grade 0 1 2 3 4 5 Quantification de l’épiphora Pas d’épiphora Séchage des larmes < 2 fois par jour Entre 2 et 4 fois par jour Entre 5 et 10 fois par jour Plus de 10 fois par jour mais paroxystique Epiphora permanent La dilatation au ballonnet était réalisée au bloc opératoire par le même opérateur, après consentement du patient sur les bénéfices et les risques de l’intervention, notamment sur l’éventuelle réalisation secondaire d’une DCR en cas d’échec de la procédure. Celle-ci était réalisée sous anesthésie générale compte tenu de la rapidité d’exécution du geste et la complexité de l’anesthésie locorégionale nécessaire à une telle prise en charge. Après méchage des fosses nasales à la Xylocaïne Naphazolinée à 5% par des mèches neurochirurgicales, un sondage de la voie lacrymale était effectué à l’aide d’une sonde de Bowman (Photos 1.2.3.). Après ablation du méchage des fosses nasales, la dilatation au ballonnet était réalisée par une sonde à ballonnet unilatérale ou bilatérale munie de son kit d’inflation (Ophtacath©, FCI, Paris, France) introduite de façon antérograde par le point lacrymal supérieur ou inférieur (Photo 4.5.6.). Le protocole, défini par les études histopathologiques de Goldstein (21) et les recommandations du laboratoire, était appliqué avec ce ballonnet en Nylon de 3mm de diamètre sur 15 mm de long et son système d’inflation à pression contrôlée . La sonde était introduite jusqu’au plancher nasal puis après un contrôle de son positionnement, celle-ci était retirée jusqu’à la première marque située à une distance de 15 mm du début du ballonnet. Le ballonnet était alors dilaté par une solution de sérum physiologique stérile à une pression de 8 atmosphère pendant 90 secondes (photo 7.8.). La sonde à ballonnet était ensuite retirée de façon plus proximale, jusqu’à la deuxième marque, placée cette fois à une distance de 10 mm du début du ballonnet. Le ballonnet était ensuite à nouveau dilaté pendant 60 secondes (Photo 9). Ainsi, l’ensemble du canal lacrymo-nasal et sa jonction avec le sac lacrymal étaient dilatés. La sonde était ensuite retirée puis un lavage de la voie lacrymale était réalisé sans intubation siliconée (Photos 10). En cas de sondage difficile, avec lésion patente de la muqueuse lacrymale, notre protocole prévoyait une intubation siliconée bicanaliculonasale de 6 semaines (Tube en silicone Bika®, FCI, Paris, France). Tous les patients ont suivis un traitement médical local en post opératoire pendant 2 semaines, par une association 43 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires stéroïdiens (Tobramycine + Dexamethasone phosphate 0,1% : Tobradex®, Alcon, Hünenberg, Suisse). Les patients ont été examinés en post-opératoire immédiat puis à 1 semaine, 1 mois, 3mois, 6mois, 1 an et 2ans. Le critère de jugement principal était le score de larmoiement de Munk. Il était ainsi possible de déterminer si il existait une amélioration subjective du larmoiement, le succès complet étant défini par un score de larmoiement de 0 ou de 1. Les effets secondaires ont été relevés en per-opératoire et en post-opératoire. Parallèlement, un interrogatoire téléphonique rétrospectif a permis d’évaluer, avec le même score de larmoiement, les prises en charge par intubation siliconée réalisées pour des sténoses partielles à partir de Février 2007 à la Fondation Ophtalmologique Rothschild et avant la création du protocole prospectif de dilatation du canal lacrymo-nasal par sonde à ballonnet. 44 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Photos 1 à 11 : Protocole de dilatation antérograde du canal lacrymo-nasal Sonde à ballonnet (Ophtacath®, FCI, Paris). 45 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) 4. RESULTATS 35 canaux lacrymo-nasaux de 24 patients consécutifs ont été dilatés durant la période de l’étude (Tableau 2). Le franchissement de la sténose et la dilatation ont été possibles dans 100% des cas. Trois voies lacrymales (8,8%) ont été plus difficiles à sonder et ont bénéficiées d’une intubation bi-canaliculo-nasale de sécurité à la fin de l’intervention pour une durée de 6 semaines (Bika®, Laboratoire FCI, Paris, France). L’âge moyen était de 65 ±!2!ans.!La!durée! moyenne!d’évolution!du!larmoiement!était!de!3!±!0,5!ans!avant!la!prise!en!charge.!Il y avait une nette prépondérance de femmes qui représentaient 77% des patients traités. 22 côtés droits et 13 cotés gauches ont été dilatés. Le score de Munk était quasiment maximum pour l’ensemble des patients avant la prise en charge, présentant donc un larmoiement permanent et très invalidant. 30 larmoiements ont été améliorés avec cette procédure, soit 86% des cas (30/35). Le succès complet de la procédure était effectif pour 20 larmoiements, soit 57% des cas (20/35). Lorsqu’il existait une amélioration, celle-ci s’effectuait d’emblée et n’évoluait pas dans le temps, suggérant un phénomène de « tout ou rien ». Aucune récidive de larmoiement initialement amélioré n’a été notée durant la période de suivi. La durée de suivi était variable, puisque l’étude s’étendait sur une période de plus de 3 ans, avec un suivi moyen de 17,25 ±! 2,83 mois. Néanmoins cette moyenne était très largement influencée par les valeurs extrêmes puisque 63% (22/35) de nos patients avaient un suivi inférieur à un an. Cinq voies lacrymales dilatées au ballonnet avaient pour antécédent un échec de prise en charge par sondage et intubation siliconée. Pour quatre des cas, l’intubation préalable infructueuse avait été réalisée dans notre centre. Dans ce sous groupe, la dilatation au ballonnet a été finalement bénéfique avec une amélioration du larmoiement dans quatre cas sur cinq et une résolution complète du larmoiement dans deux des cas. Par ailleurs, il a été noté 4 complications postopératoires (11,8%) : un emphysème orbitopalpébral après un effort de mouchage en postopératoire immédiat, 2 hématomes palpébraux et périorbitaires et une épistaxis ayant nécessité un simple méchage. Secondairement, la revue des dossiers et les interrogatoires téléphoniques rétrospectifs ont permis de recueillir les données de 29 canaux lacrymo-nasaux de 19 patients traités par sondage-intubation seul, pour larmoiement à exploration instrumentale normale sur sténose partielle du canal lacrymo-nasal (Tableau 3). Il y avait également une nette prépondérance de femmes avec 72,4% des patients traités (21/29). L’âge moyen était de 58,2±! 2,6! ans! dans! cette! population.! La! durée! d’évolution! du! larmoiement! était! de! 2,5±! 0,3! ans! avant! la! prise!en!charge.!65%!des!intubations!siliconées!étaient!monoCcanaliculaires.! Avec!cette!alternative!miniCinvasive,!une!amélioration!du!larmoiement!était!notée!dans! 37,9%! des! cas! (11/29!:! 3! biCcanaliculoCnasales! et! 8! MonoCcanaliculoCnasales)! et! une! amélioration! complète! du! larmoiement! dans! 27,6%! des! cas! (8/29!:! 3! biCcanaliculoC nasales!et!5!monoCcanaliculoCnasales).!La!durée!de!suivi!moyenne!était!de!28,9!±!3!mois.!! Il!a!été!noté!3!complications!postopératoires!(10%)!avec!cette!technique!:!une!épistaxis,! une! forte! irritation! oculaire! par! une! sonde! biCcanaliculoCnasale! extériorisée! et! une!! extériorisation! totale! de! sonde! biCcanaliculoCnasale.! 38%! des! patients! ont! bénéficiés! d’une! reprise! devant! l’échec! de! l’intubation!siliconée! :! 14%! une! DCR! (4),! 14%! une! dilatation! au! ballonnet! (4),! 3,5%! un! nouvelle! intubation! (1)! et! 6,5%! une! injection! de! toxines!botuliques!dans!la!glande!lacrymale!(2).! ! ! ! 46 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 2 : Résultats de la dacryoplastie au ballonnet du canal lacrymo-nasal pour larmoiement à exploration instrumentale normale sur voie lacrymale étroite ! Sexe Age Durée évolution (années) F H H F F F H F F F F F F F F F F F H F F F F F F H H F F H H F F F F 59 57 57 72 69 28 79 59 59 53 65 65 65 50 50 63 81 81 59 68 68 82 67 84 84 70 70 69 69 75 75 57 53 53 61 1 3 3 15 4 18 2 2 2 1 1,5 1 1 2 2 4 3 3 1,5 4 4 7 1 3 3 1 1 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1 1 2 Coté Date Munk t0 Munk M1 Munk M3 Munk M6 Munk 1A Munk 2A D D 11/13 11/13 G G G D D G D G D G D G D D G D D D G D D D G D G D G D G D D G D 11/13 09/13 05/13 11/13 10/13 12/13 12/13 12/13 02/11 04/11 04/11 02/11 02/11 04/11 02/11 02/11 05/14 04/11 04/11 03/14 05/14 06/14 06/14 06/14 06/14 09/13 09/13 09/13 09/13 09/13 07/14 07/14 05/11 4 5 5 4 5 5 5 3 3 4 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 4 4 5 4 4 4 2 0 5 0 3 3 4 3 0 0 3 3 4 1 1 3 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 2 3 0 0 0 3 4 4 4 2 0 5 0 3 3 4 3 0 0 3 3 4 1 1 3 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 2 3 0 3 4 4 4 0 0 5 0 3 3 4 3 0 0 3 3 4 1 1 1 1 0 0 0 2 3 0 3 0 0 3 0 0 3 3 4 1 1 1 1 3 3 0 0 3 3 4 1 1 1 1 3 Durée suivi (mois) 10 10 10 12 16 10 11 9 9 9 43 41 41 43 43 41 43 43 4 41 41 6 4 3 3 3 3 6 6 6 6 6 2 2 40 de complications ATCD Echec SI DB+SI Emphysème O - X X Epistaxis - X Hématome Hématome - X X X - X - X ! SI(:(Sondage(et(Intubation(siliconée( DB(:(Dilatation(au(ballonnet( ! ! ! ! 47 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 3 : Résultats du sondage et intubation siliconée pour larmoiement à exploration instrumentale normale sur voie lacrymale étroite ! Sexe Age Durée Evolution (années) Type SI Coté Date Munk t0 Munk M1 Munk M3 Munk M6 Munk 1A F 18 5 Mono D 02/13 5 5 5 5 5 F 53 0,25 Mono D 12/12 5 0 0 0 0 12/12 F 53 0,25 Bi G 5 0 0 0 0 F 30 2 Bi G 02/13 5 5 5 5 08/12 H 64 3 Bi D 5 5 5 5 5 F 73 3 Mono G 02/09 5 5 5 03/12 F 72 1 Bi G 5 2 2 2 2 09/13 F 63 4 Bi D 5 0 0 0 0 F 63 4 Bi G 09/13 5 0 0 0 0 02/07 H 60 3 Mono D 5 5 5 5 5 H 43 3 Mono D 03/12 5 5 5 5 5 03/12 H 43 3 Mono G 5 5 5 5 5 H 63 0,5 Mono D 01/12 3 0 0 0 0 12/13 F 71 1 Bi D 3 3 3 3 F 71 1 Bi G 12/13 3 3 3 3 02/10 F 60 1 Mono D 5 5 5 5 5 02/10 F 60 1 Mono G 5 3 3 3 3 H 59 5 Mono G 04/08 5 5 5 5 5 04/09 H 59 5 Mono D 5 5 5 5 5 F 66 2 Mono D 04/09 5 5 5 5 5 04/09 F 66 2 Mono G 5 5 5 5 5 F 56 2 Mono D 01/11 5 2 2 2 2 01/11 F 56 2 Mono G 5 2 2 2 2 F 48 1 Mono D 09/10 5 0 0 0 0 09/10 F 48 1 Mono G 5 0 0 0 0 05/10 F 40 3 Mono G 3 3 3 3 3 H 85 3 Mono G 11/10 5 0 0 0 0 10/10 F 72 5 Mono G 4 4 4 4 4 F 72 5 Mono D 10/10 4 4 4 4 4 ! Mono(:(intubation(Mono:canaliculo:nasale( Bi(:(intubation(Bi:canaliculo:nasale( SI(:(Sondage(et(Intubation(siliconée( DCR(ext(:(Dacryo:cysto:rhino:stomie(par(voie(externe( DCR(endo(:(Dacryo:cysto:rhino:stomie(par(voie(endonasale( TB(:(Toxine(Botulique(dans(la(glande(lacrymale( DB(:(Dilatation(au(Ballonnet( ! ! ! ! ! ! ! Munk 2A Durée de suivi complications reprise 5 2 5 5 5 0 _ 5 5 5 5 2 2 0 0 3 0 4 4 18 20 20 6 24 6 29 12 12 72 29 29 30 8 8 15 15 48 48 24 24 42 42 48 48 51 45 24 24 Epistaxis - - - - - Irritation conj par SI Extériorisation SI - DCR endo - - DCR et TB - - - - - - DCR ext - - - - - - - - - - - DB - Nouveau SI DCR ext - DB - DB - DB - - - - - - - - - - - - - - - - 48 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) 5. DISCUSSION + La! sténose! idiopathique! partielle! du! canal! lacrymoCnasal! est! liée! aux! remaniements! muqueux! apparaissant! avec! l’âge! (PANDO!:! Primary! Acquired! NasoClacrimal! Duct! Obstruction).! Il! s’agit! d’un! cycle! d’auto! entretien! avec! un! œdème! de! la! muqueuse! provoquant!une!stase!des!larmes!et!une!pullulation!microbienne!à!bas!bruit!(6).!Il!existe! une! prépondérance! féminine! à! cette! atteinte,! retrouvée! de! façon! systématique! et! probablement! liée! à! un! canal! lacrymoCnasal! membraneux! et! osseux! plus! étroit.! Cette! atteinte! idiopathique! est! à! différencier! des! atteintes! secondaires! des! voies! lacrymales! spécifiques! à! certaines! pathologies! (granulomatoses,! corps! étrangers,! traumatismes,! néoplasies,! infections),! dénommées! SALDO! (Secondary! Acquired! Lacrimal! Drainage! Obstruction).! La! chirurgie! de! DCR! est! invasive! et! sacrifie! l’ensemble! de! la! voie! lacrymale! verticale.! C’est! pourquoi,! de! nombreux! praticiens! proposent! des! solutions! thérapeutiques! alternatives!pour!la!prise!en!charge!des!sténoses!partielles!du!canal!lacrymoCnasal.! La! sonde! à! ballonnet! est! une! technique! non! invasive! employée! pour! dilater! le! canal! lacrymoCnasal.!Elle!permet!ainsi!de!lever!le!phénomène!de!stase!lacrymale!en!cassant!le! cycle!inflammatoire!présent!au!niveau!de!la!muqueuse!du!conduit.!Cette!dilatation!peut! s’effectuer! par! un! abord! rétrograde! complexe,! passant! par! les! fosses! nasales! pour! atteindre!le!conduit!lacrymoCnasal!sous!guidage!endoscopique.!Pour!un!ophtalmologiste,! elle!peut!se!réaliser!plus!simplement!par!voie!antérograde,!passant!par!le!point!lacrymal! inférieur!afin!d’atteindre!le!canal!lacrymoCnasal.! ! Dans!cette!étude,!nous!avons!employé!la!voie!antérograde!pour!effectuer!une!dilatation! du! canal! lacrymoCnasal,! en! utilisant! une! sonde! à! ballonnet! introduite! par! le! point! lacrymal! inférieur.! Le! sondage! par! le! point! lacrymal! inférieur! est! préféré! puisqu’il! permet! parallèlement! de! dilater! l’ensemble! du! canalicule! inférieur! et! d’en! évacuer! les! éventuelles! concrétions! lors! du! passage! de! la! sonde.! Notre! protocole! incluait! des! patients! traités! par! antiCinflammatoires! locaux! 10! jours! par! mois! pendant! 3! mois! puisque!le!traitement!médical!seul!peut!lui!aussi!rompre!ce!cycle!inflammatoire!(22).!! La! dilatation! antérograde! du! conduit! lacrymoCnasal! avec! un! ballonnet! ! de! 3mm! de! diamètre! est! efficace! en! première! intention! pour! la! prise! en! charge! du! larmoiement! à! exploration! instrumentale! normale! de! l’adulte! avec! sténose! partielle! du! conduit! lacrymoCnasal.!Cette!efficience!est!renforcée!par!la!faible!proportion!d’effets!indésirables! de! cette! technique.! La! survenue! d’un! emphysème! après! effort! de! mouchage,! dans! les! suites!d’une!prise!en!charge!par!dilatation!au!ballonnet,!avait!déjà!été!décrite!(23).!! ! Nos! résultats! sont! concordants! avec! ceux! de! la! littérature.! Comme! cela! a! déjà! été! montré,! nous! avons! retrouvé! après! une! seule! dilatation! au! ballonnet! une! amélioration! du!larmoiement!dans!près!de!90%!des!cas!(19).!Cette!concordance!est!également!vraie! avec!un!succès!complet!dans!près!de!60%!des!cas!en!utilisant!le!score!de!larmoiement! de! Munk! (20).! Nous! retrouvons! également! un! phénomène! du! «!tout! ou! rien!»,! où! les! sujets!répondeurs!gardent!des!résultats!stables!dans!le!temps!(24).!! ! Nous! n’avons! pas! réalisé! d’intubation! siliconée! systématique! après! la! dilatation! au! ballonnet.!En!effet,!dans!la!sténose!partielle,!la!dilatation!altère!peu!le!conduit!lacrymoC nasal!comme!cela!a!été!montré!dans!une!étude!histopathologique!(21).!Nous!avons!alors! réservé! l’intubation! aux! cas! de! lésions! iatrogènes! patentes! de! la! muqueuse! lacrymale,! survenues!au!cours!du!sondage!et!en!cas!de!sténose!quasi!complète!du!canal!lacrymoC nasal.!En!effet,!le!traumatisme!iatrogène!de!la!muqueuse!occasionné!lors!du!sondage!est! 49 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) le! principal! facteur! d’échec! de! la! dilatation! au! ballonnet! (18)! et! la! supériorité! d’une! intubation!siliconée!concomitante!systématique!n’a!jamais!été!démontrée.!! Notre suivi était relativement court puisque la majorité de nos patients avaient un suivi de moins de un an. Nos patients devront être suivis au long court pour confirmer le maintien de nos résultats. La réalisation systématique d’un dacryoscanner n’est pas consensuelle. La connaissance parfaite de l’anatomie locorégionale nous paraît essentielle afin de ne pas omettre une dacryolithiase, une dacryocèle, une tuméfaction douteuse ou une anomalie rhinosinusienne contre-indiquant la pratique d’une dilatation au ballonnet. Ce dacryoscanner était d’autant plus intéressant puisque disponible avant la réalisation d’une DCR en cas d’échec de la dilatation au ballonnet. Par contre, la réalisation en post-opératoire d’un nouveau dacryoscanner, afin d’analyser l’effet de la dilatation sur le canal lacrymo-nasal, n’était pas envisageable compte tenu de l’irradiation complémentaire des patients. Nous avons inclus les patients ayant préalablement bénéficié d’une intubation siliconée infructueuse, de façon a extrapoler plus facilement nos résultats dans la pratique quotidienne. En effet, de nombreux patients ont souvent bénéficié d’une prise en charge du larmoiement par d’autres confrères avant de se présenter à notre consultation. Il est donc courant que de nombreux patients aient déjà subi une ou plusieurs intubations siliconées. En effet, la durée d’évolution du larmoiement est souvent longue avant une prise en charge du larmoiement. Elle est de plus de 3 ans dans notre étude. Il existe souvent un nomadisme médical important avant que le larmoiement soit considéré. Le sondage avec intubation siliconée ne donne pas de bons résultats pour la prise en charge des sténoses partielles du canal lacrymo-nasal dans notre série rétrospective. Ces résultats sont par ailleurs obtenus chez des patients n’ayant pas bénéficié du protocole médical pré opératoire instauré avant pour dilatation au ballonnet. Aucune comparaison statistique n’est alors possible avec les résultats prospectifs obtenus après dilatation au ballonnet. L’impression clinique de supériorité de la dilatation au ballonnet est par ailleurs renforcée par l’observation d’une forte amélioration des patients en échec d’une intubation siliconée préalable. Cette efficacité de la dilatation au ballonnet en cas d’échec d’une intubation siliconée a déjà été montrée chez l’enfant (25). La dacryoplastie au ballonnet présente l’avantage d’être une technique efficace, simple, peu coûteuse, peu traumatique, renouvelable et n’empêchant pas la réalisation secondaire d’une DCR. Cela en fait la technique mini-invasive de choix dans la prise en charge des larmoiements fonctionnels. Cette impression clinique de supériorité de la dacryoplastie doit être étayée par de plus amples études à la méthodologie solide : prospectives, multicentriques, menées au long cours et sur de plus larges cohortes. 6. CONCLUSION : La dilatation antérograde au ballonnet du canal lacrymo-nasal est une technique efficace et sûre pour traiter le larmoiement sur sténose idiopathique partielle du canal lacrymo-nasal de l’adulte. Des études complémentaires sont nécessaires afin de corroborer ces résultats et de définir la sonde à ballonnet comme le traitement de première intention dans cette indication. 50 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) 7. REFERENCES 1.!! ! ! ! 2.!! ! ! !! 3.!! ! ! 4.!! ! ! ! 5.!! ! ! ! 6.!! ! ! ! 7.!! ! ! 8.!! ! ! 9.!! ! ! ! 10.!! ! !! 11.!! ! ! ! ! 12.!! ! ! ! 13.!! ! ! Mainville!N,!Jordan!DR.!Etiology!of!tearing:!a!retrospective!analysis!of!referrals!to! a! tertiary! care! oculoplastics! practice.! Ophthal! Plast! Reconstr! Surg.! 2011! Jun;27(3):155–7.!! Woog! JJ.! The! incidence! of! symptomatic! acquired! lacrimal! outflow! obstruction! among! residents! of! Olmsted! County,! Minnesota,! 1976C2000! (an! American! 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CLN! responsable! d’un! larmoiement! à! exploration! instrumentale! normale! est! générée! par! les! remaniements! de! la! muqueuse! du! CLN! apparaissant!avec!l’âge!(49).!Il!s’agit!d’un!cycle!autoCentretenu!entre!des!phénomènes!de! congestion!de!la!muqueuse,!de!stase!lacrymale!et!de!pullulation!microbienne!à!bas!bruit.! L’existence! et! l’étroitesse! des! remaniements! valvulaires! naturels! du! conduit! lacrymoC nasal! expliquent! la! prépondérance! de! telles! sténoses! à! ce! niveau! de! la! voie! lacrymale! excrétrice.!Par!ailleurs,!dans!toutes!les!études!concernant!le!traitement!des!obstructions! acquises! du! canal! lacrymoCnasal! était! notée! une! nette! prépondérance! féminine.! Cette! prépondérance! est! liée! à! des! mécanismes! multifactoriels! encore! non! suffisamment! expliqués,! probablement! en! lien! avec! un! canal! lacrymoCnasal! membraneux! et! osseux! plus!étroit!ou!à!des!phénomènes!hormonaux.!! Une! chirurgie! de! DCR,! réalisant! un! pontage! définitif! de! la! muqueuse! lacrymale! à! la! muqueuse!nasale!par!une!ostéotomie,!sacrifie!l’ensemble!de!la!voie!lacrymale!verticale.! C’est!pour!cette!raison!que!de!nombreux!praticiens!proposent!des!solutions!alternatives! pour!la!prise!en!charge!des!sténoses!partielles!du!CLN.! La! sonde! à! ballonnet,! en! dilatant! l’ensemble! du! CLN,! permet! de! casser! ce! cycle! de! sténoseCstaseCinflammationCsténose.! Les! tissus! mous! du! canal! lacrymoCnasal,! protégés! par! le! canal! osseux! les! entourant,! sont! dilatés! sans! rupture! et! retrouvent! ainsi! une! anatomie!normale.!!Notre!protocole!incluait!des!patients!traités!par!antiCinflammatoires! locaux! pendant! un! mois! étant! donné! que! le! traitement! médical! seul! peut! lui! aussi! rompre!ce!cycle!inflammatoire!(50).!! ! La! dilatation! antérograde! du! conduit! lacrymoCnasal! avec! un! ballonnet! ! de! 3mm! de! diamètre! est! efficace! en! première! intention! pour! la! prise! en! charge! du! larmoiement! à! exploration! instrumentale! normale! de! l’adulte,! avec! sténose! partielle! du! CLN.! Cette! efficience! est! renforcée! par! la! faible! proportion! d’effets! indésirables.! La! survenue! d’un! emphysème! orbitaire! après! effort! de! mouchage,! dans! les! suites! d’une! prise! en! charge! par!dilatation!au!ballonnet,!avait!déjà!été!décrite!(128).!L’information!et!l’éducation!des! patients!sont!importantes!à!ce!sujet.!! ! Nous!avons!pu!mettre!en!évidence!une!amélioration!du!larmoiement!dans!près!de!90%! des! cas,! ce! qui! était! tout! à! fait! concordant! avec! l’équipe! de! Couch! (129).! Cette! concordance!est!également!vraie!avec!les!travaux!de!Perry,!puisque!nous!retrouvons!un! succès!complet!de!près!de!60%!en!utilisant!le!score!de!larmoiement!de!Munk.!! Mais!le!nombre!d’études!avec!lesquelles!nous!pourrions!nous!comparer!sont!rares!tant! les! méthodologies,! les! critères! d’évaluation,! les! protocoles! de! dilatation! et! les! traitements!post!opératoires!divergent!entre!les!études.!Seules!les!études!réalisant!une! dilatation! antérograde,! sur! des! sténoses! partielles,! avec! un! ballonnet! de! 3mm! de! diamètre,! sur! des! patients! sélectionnés,! retiennent! notre! attention! (130)(117)(92)! (129)(127).! Leurs! résultats! sont! tout! à! fait! positifs! et! s’étalent! entre! 52! et! 90%! de! succès.! Néanmoins! tous! les! auteurs! n’utilisaient! pas! le! même! critère! subjectif! pour! évaluer! le! larmoiement.! Seuls! Bleyen! et! Perry! utilisaient! le! score! de! larmoiement! de! Munk.!(Tableau!2)! ! Perry! estimait! que! ses! résultats,! supérieurs! aux! études! préalablement! réalisées,! résultaient! de! l’utilisation! systématique! d’une! intubation! siliconée! à! la! fin! de! l’intervention.!Nous!retrouvons!pourtant!le!même!niveau!d’efficacité!avec!un!protocole! tout!à!fait!similaire.!Nous!restons!alors!convaincus!que!l’intubation!suite!à!une!dilatation! 53 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) au! ballonnet! doit! être! réservée! aux! cas! de! lésions! iatrogènes! patentes! de! la! muqueuse! lacrymale,!survenues!au!cours!du!sondage!sur!une!sténose!le!plus!souvent!très!serrée.!! En! effet,! Yazici! avait! montré! dans! ses! travaux! que! le! traumatisme! iatrogène! de! la! muqueuse,!occasionné!lors!du!sondage,!était!le!principal!facteur!d’échec!de!la!dilatation! au! ballonnet! (121).! Lors! de! la! dilatation,! le! risque! de! lésions! iatrogènes! est! faible! puisque! le! canal! lacrymoCnasal! membraneux! est! protégé! par! son! canal! osseux! (131).! CeluiCci! étant! très! compliant,! il! s’écrase! contre! le! canal! osseux! sans! ruture.! C’est! probablement!pour!cette!raison!que!les!auteurs!ayant!réalisé!une!dilatation!au!ballonnet! à!la!fois!sur!des!sténoses!partielles!et!complètes!retrouvent!de!façon!systématique!une! supériorité!de!cette!technique!sur!les!lésions!partielles,!de!par!la!création!de!nouvelles! synéchies! après! traitement! des! sténoses! complètes.! La! supériorité! d’une! intubation! systématique!concomitante!à!une!dilatation!au!ballonnet!n’a!jamais!été!démontrée!dans! d’autres!études.!! ! Nous avons mis en évidence que l’efficacité immédiate de la dilatation se maintenait dans le temps, nos résultats restant globalement les mêmes tout au long du suivi. Les sujets « répondeurs » à la dilatation au ballonnet du canal lacrymo-nasal ne présentaient pas de récidive, même à minima, de leur larmoiement. Ce phénomène du « tout ou rien », avec maintien au long cours des succès initiaux, avait déjà été mis en exergue dans une étude de grande envergure, sur une cohorte de 350 patients et 400 canaux lacrymo-nasaux sténosés (123). C’est dans ces mêmes travaux qu’avait été mis en évidence l’intérêt du renouvellement de la dilatation au ballonnet chez les patients « non répondeurs », permettant d’augmenter le taux de succès. Néanmoins Mc Cullough ne trouvait pas d’intérêt à une nouvelle dilatation des sujets non répondeurs (124). Nous n’avons pas renouvelé la dilatation en cas d’échec initial dans notre étude mais cela nécessiterait d’être évalué à l’avenir. Notre suivi était relativement court puisque 63% de nos patients avaient un suivi de moins de un an. Il paraît bien évident que ces patients devront être suivis au long court pour confirmer la pérennisation de nos résultats. La réalisation systématique d’un dacryoscanner dans notre étude peut être critiquée. Néanmoins nous avons fait ce choix après information des patients. La connaissance parfaite de l’anatomie locorégionale nous paraît essentielle afin de ne pas omettre une dacryolithiase, une dacryocèle, une tuméfaction douteuse ou une anomalie rhinosinusienne contre-indiquant la pratique d’une dilatation au ballonnet. D’un point de vue médico-légal, cet examen est obligatoire en cas d’échec de la dilatation au ballonnet avant la réalisation secondaire d’une DCR par voie endonasale. Par contre, la réalisation en post-opératoire d’un nouveau dacryoscanner, afin d’analyser l’effet de la dilatation sur le CLN, n’était pas envisageable compte tenu de l’irradiation complémentaire non acceptable. Nous avons fait le choix d’inclure les patients ayant préalablement bénéficié d’une intubation siliconée infructueuse, de façon a extrapoler plus facilement nos résultats dans la pratique quotidienne. En effet, de nombreux patients auront déjà bénéficié d’une prise en charge du larmoiement par d’autres confrères avec parfois une véritable errance médicale avant de se présenter à notre consultation. Il est donc courant que de nombreux patients aient déjà subi une ou plusieurs intubations siliconées. En effet, la durée d’évolution du larmoiement est souvent longue avant une prise en charge du larmoiement. Elle est de plus de 3 ans dans notre étude. Il existe souvent un nomadisme médical important avant que le larmoiement soit considéré. Conway avait déjà montré que 38% des ophtalmologistes ne proposaient rien à leurs patients devant un larmoiement fonctionnel. Les praticiens ophtalmologistes doivent être plus aptes à conseiller et guider leurs patients afin de diminuer ce délai de prise en charge. Ce délai influence très probablement 54 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) l’efficacité de notre traitement conservateur puisque le remaniement de la muqueuse lacrymale est plus important par la pérennisation des phénomènes inflammatoires. Une analyse en sous-groupe en fonction du délai de prise en charge n’était pas possible dans notre étude, le nombre de patients n’étant pas suffisant. De rares études ont évalué l’intérêt de l’application de Mitomycine C afin d’éviter une nouvelle sténose muqueuse lors de la cicatrisation. Cet antimitotique est très largement employé en ophtalmologie, principalement dans les chirurgies filtrantes pour glaucome. Son utilisation est dorénavant bien encouragée dans cette indication pour certaines situations cliniques à risque de fibrose précoce du volet scléral et de la bulle de filtration. Ces recherches dans le domaine des voies lacrymales ont principalement eu lieu après réalisation de DCR et de méatotomies inférieures. Les résultats sont partagés même si certains auteurs rapportent une grande supériorité grâce à l’emploi de Mitomycine, notamment en cas de reprise chirurgicale (132)(133)(134). Une seule étude a analysé l’efficacité de la Mitomycine après dilatation au ballonnet du CLN (135). Elle retrouve de façon significative une plus grande efficacité de la dilatation dans le groupe avec application de Mitomycine. Il s’agit d’un élément prometteur qui en association à la dilatation permettrait d’augmenter le taux de succès. D’autres études sont bien évidemment nécessaires afin de définir la place et les indications de la Mitomycine dans la prise en charge des sténoses partielles ou complète du CLN. Théoriquement l’intérêt d’une telle thérapeutique serait plus fort pour la prise en charge par dilatation des sténoses complètes afin d’éviter la survenue rapide d’une nouvelle synéchie. Durant la période de l’étude, nous avons dilaté 5 CLN présentant une sténose complète après refus de prise en charge chirurgicale par DCR. Il a eu uniquement 2 améliorations complètes grâce à la dilatation. La cohorte est bien trop faible pour en tirer des conclusions mais il a été déjà largement prouvé que la dilatation au ballonnet était médiocre pour la prise en charge des sténoses complètes. Néanmoins, l’emploi de la Mitomycine dans ces situations pourrait à l’avenir fortement améliorer ces résultats. D’autre part, le simple sondage couvert d’une intubation siliconnée ne donne pas de bons résultats pour la prise en charge des sténoses partielles du CLN. Ces résultats sont largement inférieurs à ceux obtenus par dilatation au ballonnet dans notre étude. Par contre, ces résultats sont rétrospectifs et obtenus chez des patients n’ayant pas bénéficié de traitements antiinflammatoires avant leur prise en charge. Aucune comparaison statistique vraie n’est alors possible avec nos résultats de dilatation au ballonnet. La littérature retrouve une efficacité globalement autour des 50% pour l’intubation lacrymonasale dans les sténoses partielles du CLN (116). Néanmoins, les études varient sur leurs méthodologies, leurs critères d’évaluation et leurs durées de suivi. Une seule étude prospective, avec un suivi au long cours, retrouve une efficacité de 47% pour l’intubation siliconée lacrymo-nasale dans la prise en charge du larmoiement fonctionnel (84). Nous avions réalisé principalement des intubations monocanaliculaires (20/29) et il a été montré que le type d’intubation n’influençait pas les résultats dans la prise en charge du larmoiement fonctionnel (81)(82). Actuellement, une seule étude a comparé de façon prospective l’intubation siliconée à la dacryoplastie au ballonnet dans cette indication et ne retrouve pas de différence significative (117). L’impression clinique de supériorité de la dilatation au ballonnet est par ailleurs renforcée par l’observation d’une forte amélioration des patients en échec d’une intubation siliconée préalable. Cette efficacité de la dilatation au ballonnet en cas d’échec d’une intubation siliconée a déjà été montrée chez l’enfant (119). 55 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) La dacryoplastie présente l’avantage d’être une technique efficace, simple, peu coûteuse, peu traumatique, renouvelable et n’empêchant pas la réalisation secondaire d’une DCR. Cela en fait la technique mini-invasive de choix dans la prise en charge des larmoiements fonctionnels. Ce nouvel arsenal thérapeutique pourrait encore voir ses indications étendues par l’emploi de thérapeutiques adjuvantes comme la Mitomycine. De plus amples études comparatives, à la méthodologie solide, prospectives, multicentriques, menées au long cours et sur de plus larges cohortes, permettront encore de renforcer la place de la dacryoplastie au ballonnet du CLN pour le traitement du larmoiement de l’adulte. 56 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) V. CONCLUSION La sténose du canal lacrymo-nasal et le syndrome sec sont les deux causes les plus fréquentes de larmoiement chez l’adulte dans les pays développés. La sténose partielle du canal lacrymo-nasal est une situation clinique très fréquente, correspondant à une forme de transition avant la constitution d’une sténose complète, par remaniement lié à l’âge de la muqueuse lacrymale,. La dilatation antérograde au ballonnet est une technique mini-invasive sûre et efficace pour traiter le larmoiement à exploration instrumentale normale symptomatique de patients adultes sélectionnés, présentant une sténose idiopathique et partielle du canal lacrymo-nasal. Elle s’effectue à l’aide d’une sonde à ballonnet introduite de façon antérograde, présentant un ballon de trois millimètres de diamètre et de quinze millimètre de long, gonflé à haute pression et à plusieurs reprises, sur toute la hauteur du conduit lacrymo-nasal. Dans notre étude prospective, cette procédure de dilatation est systématiquement réussie dans cette indication. Elle permet alors une amélioration du larmoiement dans 85% des cas et une résolution complète du larmoiement dans 59% des cas. Elle présente de rares complications bénignes à type d’épistaxis, d’hématome palpébral et d’emphysème orbitaire. Dans notre expérience, à situation clinique égale, cette technique de dilatation présente des résultats nettement supérieurs à l’intubation siliconée seule. Avec une courbe d’apprentissage courte, la dilatation antérograde au ballonnet peut être réalisée rapidement et facilement par un ophtalmologiste habitué au sondage des voies lacrymales. Elle présente l’avantage d’être peu coûteuse et de pouvoir être réalisée en ambulatoire, possiblement sous anesthésie locorégionale. Elle ne nécessite pas l’arrêt des thérapeutiques anti-agrégantes et anti-coagulantes dans une population âgée souvent poly-pathologique. Par ailleurs, la dilatation au ballonnet est peu traumatique pour la voie lacrymale, préserve l’anatomie normale, et peut être réitérée en cas d’échec. A l’heure du développement accru de la chirurgie ambulatoire, avec la nécessité d’une réhabilitation rapide des patients et à la gestion drastique des coûts de santé, la dilatation au ballonnet est le traitement de première intention des sténoses partielles du canal lacrymonasal de l’adulte, présentant un larmoiement 57 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) 58 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) VI. ANNEXES Tableau 1 : Score de larmoiement de Munk grade Quantification de l’épiphora 0 Pas d’épiphora 1 Séchage des larmes < 2 fois par jour 2 Entre 2 et 4 fois par jour 3 Entre 5 et 10 fois par jour 4 Plus de 10 fois par jour mais paroxystique 5 Epiphora permanent 59 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 2 : Etudes sur la dacryoplastie au ballonnet du CLN de l’adulte 1990 - 2014 Année Auteurs 2014 Ali Nb CLN traités 21 Type de sténose du CLN Voie Type de ballonnet AINS partielles Antérograde Lacricath 3mm de diamètre 15mm de long Post op Traitement associés Intubation Konuk 99 Complètes Rétrograde Cathéter angioplastie 3mm Résultats fonctionnel/ Suivi moyen Composite : Succès 62% Suivi de 6mois Anatomique Amélioration subjective 8 ATM 90 puis 60 sec 2008 Critère de jugement Pré/post Intubation Score de Munk Succès 57% SC Succès 74% SP Suivi 100 +- 38 mois Score composite Succès 50% Suivi moyen 40 mois Partielles 2007 2007 Luchtenberg Bleyen Antérograde Inflation 30 sec 3mm de diamètre 15mm de long 8 bars 90 + 60 sec par marques 3mm de diamètre 15mm de long Antérograde Couch 142 partielles Antérograde 3mm de diamètre 15 mm de long Kuchar 30 Complètes Antérograde 3mm de diamètre 15mm de long 2004 2001 1999 5 min à 5 ATM Cathéter angioplastie de 2 à 3cm de long 3mm de diamètre Partielles Kashkouli 2001 70 21 Partielles 8 Complètes Partielles Rétrograde 62 2006 2001 29 29 sténoses circonscrites Fenton Mc Cullought Yazici 52 102 26 Complètes et partielles Complètes et Partielles Complètes et Partielles Rétrograde Rétrograde Rétrograde 9 ATM 90 sec puis 60 sec 4mm de diamètre 3cm de long 8 à 13 ATM pdt 1 à 2 min Cathéter angioplastie Cathéter angioplastie 3mm de diamètre 2cm de long Pré/post _ Amélioration subjective Post opératoire Intubation Score de Munk Succès 52% Suivi moyen 76 mois Non Assistance Endoscopie nasale peropératoire _ Subjectif : Succès ou échec Succès 61% Suivi moyen 15 mois Amélioration subjective - 13,3% de laser endoluminal - Dilatation des sténoses associées du canal commun _ Composite : 90% amélioration 56% disparition Suivi moyen 7,5 mois 73% Suivi de 1 an Post op Topique et général Non Post op Müller 85 47 partielles Non Post op Renouvellement dilatation si échec - 5 jours 1997 Perry Janssen 15 100 Partielles Partielles et Complètes Questionnaire subjectif Composite : Succès 69% Suivi entre 1 et 8 ans pas d’efficacité du renouvellement de la dilatation Succès 25% SC Succès 50% SP Amélioration subjective et anatomique Suivi moyen 14 mois Rétrograde Cathéter angioplastie Non _ Amélioration subjective et anatomique Succès 80% SP courte et basses du CLN 66% sinon Antérograde 3mm de diamètre 15mm de long Pré/post op - Score Munk Suivi 12mois Succès 60% Suivi de 6 mois Renouvellement de la dilatation si échec Amélioration subjective Succès 70% avec 1 dilatation 82%avec renouvellement 38 complètes 1998 30% de resténose à 1an Succès 83% SP Succès 31% SC 3 à 4 inflations pdt 1min 1999 Amélioration subjective et anatomique Score Munk Rétrograde 8 ATM 90sec X2 par marques Cathéter angioplastie 3mm de diamètre Non suivi entre 5 et 48 mois - Renouvellement dilatation intéressant - pas d’effet de la longueur et de la durée de la sténose 1994 Lee 81 47 Partielles Rétrograde Cathéter angioplastie 4mm de diamètre inflation de 5 minute Non Rétrograde Cathéter angioplastie tibiale 4mm sur 4 cm 4 semaines post op 24 Complètes 1993 Robinson 20 17 complètes 3 partielles 1990 Munk 18 Partielles Rétrograde Cathéter angioplastie tibiale Monté sans guide ! Non _ Renouvellement de la dilatation si échec à 2 semaines 5 patients avec 2 dilatations _ Amélioration subjective Succès 25% SP Succès 20% SC Score de Munk suivi de 2 ans Succès 66% SP Succès 88% SC basse Succès 37% SC haute suivi moyen de 4,2 mois Score de Munk Succès 72% suivi entre 4 semaines et 6 mois ATM : Atmosphère SC : Sténose Complète SP : Sténose Partielle 60 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0) VII. REFERENCES 1. Fenton S, Cleary PE, Horan E, Murray A, Ho SL, Ryder D, et al. Balloon dacryocystoplasty study in the management of adult epiphora. Eye Lond Engl. 2001 Feb;15(Pt 1):67–9. 2. Mainville N, Jordan DR. Etiology of tearing: a retrospective analysis of referrals to a tertiary care oculoplastics practice. Ophthal Plast Reconstr Surg. 2011 Jun;27(3):155–7. 3. Schaumberg DA, Sullivan DA, Buring JE, Dana MR. Prevalence of dry eye syndrome among US women. Am J Ophthalmol. 2003 Aug;136(2):318–26. 4. Schaumberg DA, Dana R, Buring JE, Sullivan DA. 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Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, menée à la Fondation Ophtalmologique Rothschild de Paris. 35 canaux lacrymo-nasaux de 24 patients, présentant un larmoiement non amélioré par un traitement médical, ont été inclus de Février 2011 à Août 2014. Les patients présentant d’autres causes de larmoiements à exploration instrumentale normale, notamment par hypersécrétion lacrymale reflexe et malposition palpébrale, ont été exclus. Tous les patients ont bénéficié d’un dacryoscanner avant la prise en charge. La dilatation à l’aide d’une sonde à ballonnet (Ophtacath®, FCI, Paris) était réalisée de façon antérograde au bloc opératoire sous anesthésie générale. Une dilatation de 90 sec à 9 atmosphères sur le premier repère de la sonde puis de 60 secondes au niveau du deuxième repère permettait de traiter l’ensemble du canal lacrymo-nasal. Le critère de jugement principal était le score de larmoiement de Munk à 1 mois, 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans de la prise en charge. Un succès complet était défini comme un score de Munk égal à 0 ou 1. Parallèlement, une analyse rétrospective était effectuée sur 29 canaux lacrymo-nasaux de 19 patients pris en charge par intubation siliconée pour un larmoiement sur une sténose partielle, entre 2007 et 2013, à la Fondation Ophtalmologique Rothschild. L’âge moyen de nos patients était de 65 ± 2 ans. La durée moyenne d’évolution du larmoiement avant la prise en charge était de 3 ± 0,5 ans. 77% des patients traités étaient des femmes. Le franchissement de la sténose et la dilatation ont été possibles dans 100% des cas. 30 larmoiements ont été améliorés avec cette procédure, soit 86% des cas (30/35). Le succès complet de la procédure était effectif pour 20 larmoiements, soit 57% des cas (20/35). La durée moyenne de suivi était de 17 ± 3 mois. Aucune récidive de larmoiement n’a été notée durant la période de suivi. 4 complications postopératoires ont été relevées (11,8%) : 1 emphysème orbito-palpébral, 2 hématomes palpébraux et périorbitaires et 1 épistaxis. Avec l’intubation siliconée de la voie lacrymale, une amélioration du larmoiement était notée dans 37,9% des cas et une amélioration complète été retrouvée dans 27,6% des cas. La durée moyenne de suivi était de 29 ± 3 mois dans ce groupe. Il a été relevé 3 complications postopératoires (10%) avec cette technique. La dilatation antérograde au ballonnet est une technique efficace et non invasive pour la prise en charge des sténoses partielles idiopathiques du canal lacrymo-nasal de l’adulte. Cette technique semble supérieure à une simple intubation siliconée dans cette indication. Néanmoins de plus amples études prospectives et comparatives sont nécessaires pour conforter les résultats prometteurs de ce nouvel arsenal thérapeutique MOTS CLES: dacryoplastie au ballonnet, dilatation au ballonnet, sténose du canal lacrymonasal, larmoiement, intubation lacrymale JURY: Président : Madame le Professeur BURILLON Carole Membres : Monsieur le Professeur DISANT François Monsieur le Professeur BRETON Pierre Monsieur le Docteur JACOMET Pierre-Vincent Monsieur le Docteur BARBIER Jérémie DATE DE SOUTENANCE : Mardi 14 Octobre 2014 Adresse de l’auteur: 5 rue de Brest 69002 LYON [email protected] 71 SOLDERMANN (CC BY-NC-ND 2.0)