l`arthrose en chair et en os

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l`arthrose en chair et en os
L'ARTHROSE EN CHAIR ET EN OS
L'arthrose n'est pas seulement la conséquence du vieillissement normal des
articulations. "Surmenage" de celles-ci ou hérédité peuvent en être la cause.
Aujourd'hui, une meilleure connaissance de ces mécanismes ouvre timidement la porte à
des traitements curatifs.
Hanche, genou, coude, pied : les os y font des rencontres au sommet. Pour que l'articulation
des thèses en présence se fasse sans heurt, il faut un médiateur. C'est le cartilage. Ce tissu
élastique facilite le mouvement des articulations en les lubrifiant. On imagine aisément à quel
point ce travail éreintant use le cartilage (et le laisse sur... les rotules !). En réalité, il se détruit et
se reconstruit en même temps. Mais en renaissant de ses cendres, ce Phénix a changé de
visage. Atteintes du cartilage et de l'os, et excroissances définissent l'arthrose. Longtemps, on
a cru que ce phénomène résultait du vieillissement naturel du cartilage. Tissu inerte, il ne
pouvait être détruit que mécaniquement par abandon de ses fibres constitutives. "Delendo
cartilago !" aurait pu s'écrier Caton l'Ancien, parlant de ses rhumatismes... Or, des travaux
récents en biologie moléculaire ouvrent une brèche dans cette "pensée unique".
Mets de l'huile !
Première hypothèse : l'affaiblissement du cartilage serait dû à un renoncement des cellules
agissant dans la synthèse des protéines ou dans la constitution de molécules indispensables.
Ce défaut de vigilance conduit à des fissurations du cartilage. Autre théorie, celle des enzymes.
Les cellules font appel, pour être efficaces, à une batterie d'enzymes appropriées. Mais cellesci ne fonctionnent qu'accompagnées de partenaires, la plupart du temps des oligo-éléments
dont le cuivre, le zinc et le magnésium (voir encadré). Leur absentéisme sur les lieux de travail
force les enzymes au chômage technique. Du coup, pas de synthèse du nouveau cartilage, ni
de riposte aux attaques des déchets toxiques. Et au bilan, la destruction. Certes, le
vieillissement constitue un facteur encourageant l'arthrose. A 70 ans, elle touche presque tout
le monde. Mais l'âge ne peut être considéré comme seul coupable. L'hérédité joue son rôle. On
ne trouve pas que des "arthrosiques anonymes", certaines familles entretiennent les traditions.
Par exemple, l'arthrose des doigts, qui ne se révèle que chez la femme. On sait aussi que
l'arthrose s'identifie aux articulations les plus sollicitées mécaniquement (colonne vertébrale,
genoux, hanches). Manifestations encouragées par les conditions de vie (excès de poids,
sports intensifs) ou de travail (port de charges lourdes, maniement du marteau-piqueur).
Ici reposent les articulations
Premiers signes extérieurs de richesse arthrosique : gêne ou raideur. Un peu de mal à serrer
entre pouce et index; un coude, un genou qui coince. Puis, l'articulation se déforme et devient
douloureuse dans sa mise en mouvement. La douleur provient de l'atteinte des tissus (muscles,
tendons) périphériques. Elle peut empêcher l'accomplissement de gestes simples, comme tenir
ce magazine, par exemple (cet article aura au moins servi à quelque chose). L'apaisement vient
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du repos, premier élément d'un traitement. Non pas l'immobilité totale, qui raidit l'articulation,
mais son soulagement. Randonnée à vélo, natation participent à ce plan, de même qu'une
perte de poids, le cas échéant. Plusieurs astuces et conseils pratiques aideront le malade à
réajuster sa vie quotidienne. La kiné, elle, fortifie les muscles entourant l'articulation ou stimule
l'irrigation
sanguine (massages). Anti-douleurs et anti-inflammatoires opèrent en parallèle. L'aspirine se
déguste à faible dose : au-delà, elle entrave le processus de reconstruction du cartilage.
De son côté, la chirurgie s'applique à corriger une malformation ou à remplacer une articulation,
en tout ou en partie. La pose de prothèses de hanche et, plus récemment, du genou se
pratique aujourd'hui couramment. Nouveaux matériaux et meilleure prévention du risque
infectieux ont en effet levé les obstacles à leur recours. Dans le même temps, on jauge mieux
l'intérêt réel de la pose d'une prothèse, au regard de la qualité de vie. Les progrès de la
recherche fondamentale ouvrent timidement la voie aux traitements curatifs. On dispose de
nouvelles substances agissant sur le travail cellulaire décrit plus haut, et qui soulagent
davantage la douleur. Des autogreffes sont envisagées. Alors? Libre à vous d'opposer à ces
espoirs un vieil...hissement d'épaules. Les chercheurs, eux, ne risquent pas de tomber sur un
os. De toute façon, ils ne piaffent pas d'impatience. Car tout le monde, un jour, voit la vie en
...arthrose !
Alain Moreau
S.O.S CARTILAGE
Comment aider le cartilage à se refaire une santé ? Simple et naturel : mobilisez les oligoéléments (cuivre, zinc, soufre, manganèse, sélénium), dont on a vu la place indispensable qu'ils
tenaient aux côtés des enzymes ; cueillez des plantes reminéralisantes, comme la prêle, ou
anti-inflammatoires, comme l'harpagophytum ; bourgeonnez de bonne intentions avec le cassis
(ribes nigrum), la vigne rouge, la sève de bouleau. La liste n'est pas exhaustive. Voyez un
médecin et un pharmacien compétents. Pas la peine de vous mener à l'overdose, si vous
n'avez qu'une arthrose...
AM
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