N°145 - Province des îles Loyauté
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N°145 - Province des îles Loyauté
Éditorial sommaire Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 La rentrée 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 8 Les lauréats de l’EPEFIP et du GRETA . . . . . . . . . . . p 11 La Coupe Yeiwene . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 12 A la conférence sur le plurilinguisme . . . . . . . . . . p 15 Un lotissement SIC à Xépénéhé . . . . . . . . . . . . . . . p 17 Plein succès pour la fête du letchi . . . . . . . . . . . . . p 19 Le gîte Sedaï de Roh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 21 Le Festival Tafea Kanaky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 22 La consul kiwie en terre Drehu . . . . . . . . . . . . . . . p 25 Comment obtenir une bourse Néo-Zélandaise . . p 27 Maré s’ouvre aux paquebots de croisière . . . . . . . p 29 Les photographes de demain . . . . . . . . . . . . . . . . . p 31 Une journée pour les violences aux femmes . . . . p 31 Les productions musicales 2011 . . . . . . . . . . . . . . p 33 Le challenge foot Canal + . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 39 L’EENCIL en assemblée à Siloam . . . . . . . . . . . . . . p 41 Les 40 ans de l’AS Ponoz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 42 CONSTRUIRE LES LOYAUTE 10 rue Georges Clémenceau - B.P. 8591 - Nouméa Tél. : 41 15 45 / 77 47 10 - Fax : 41 15 45 Email : [email protected] - ISSN n° 1169-4998 Directeur de la publication : Jacques Aïzik Wamalo Rédacteur en chef : Jacques d’André - Réalisation : ADANIS Reportages : Olivier Broutin - Angélique Rouquié Marco Wanyano Maquette PAO : J. Boufenèche Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24.35.20) Impression : Artypo Abonnement : Un an : 2350 cfp pour la Calédonie (hors Loyauté) 4500 cfp pour la métropole Etranger : écrire B.P. 8591 Nouméa Cedex Ce numéro évoque l’ambiance de la rentrée scolaire car, si le mois de février est traditionnellement caractérisé par des températures en hausse, il correspond aussi à la fin des congés scolaires et des activités comme les colonies de vacances ou les manifestations sportives comme la Coupe Yeiwene. Avec la rentrée scolaire, les problèmes d’enseignement et d’accompagnement sont traditionnellement abordés par les différents acteurs et partenaires. Cela suscite des satisfactions mais aussi par moment des contestations et des controverses. C’est le jeu normal de la démocratie et de la liberté d’expression. L’essentiel c’est de réunir un maximum de conditions pour favoriser l’épanouissement de nos enfants dans le cadre scolaire. Chacun doit s’y employer : parents, établissements, enseignants, personnel d’internat, transporteurs, collectivités, etc. Au-delà des préoccupations matérielles, individuelles ou catégorielles qui peuvent être légitimes, l’objectif principal est le bien-être de l’enfant dans son environnement avec l’intime conviction que la recherche du dialogue par tous indique, à terme, la voie du consensus. En fin d’année dernière, une délégation de la Province des Iles s’est rendue à Tahiti pour assister à la Conférence sur “l’école plurilingue en Outre-mer”. Ce colloque a notamment proposé des pistes sur les manières de construire les savoirs et les savoir-faire, avec une réflexion sur le plurilinguisme et sur les sociétés pluriculturelles. Rentrée scolaire rime aussi avec avenir et donc avec espoir de développement économique. A cet égard, l’Assemblée de la Province des Iles a fixé, pour l’année qui commence, les normes budgétaires qui conduiront son action en matière sociale, économique et culturelle. Vous lirez dans ce numéro les orientations de l’action publique définie et arrêtée par les élus dans un budget primitif au contexte prudentiel. Tandis que les jeunes entrent dans la vie derrière un pupitre d’écolier, les Anciens s’en vont vers le monde invisible. Ce fut le cas de notre compagnon Cézelin Tchoeaoua qui nous a quittés en ce début d’année 2012. A la fois homme de dialogue et pilier de notre engagement politique, cet élu UC a montré aux enfants de Ouégoa comment s’adapter au monde moderne tout en restant à la tribu. Un défi que nous partegeons tous. Il est parti “rejoindre les Vieux pour faire la danse des morts”, comme a dit un de ses proches, mais nous garderons de lui le souvenir d’un homme de conviction, engagé très jeune à faire entendre la voix Kanak, et l’image d’un homme de dialogue mais fidèle à son idéal. Des hommes comme lui nous rappellent que des crises sont encore vivaces dans bien des parties de la planète, que la population mondiale augmente, avec un niveau de vie qui se complique par des fléaux comme le sida ou la drogue, que notre pays est encore relativement épargné par ce type de drames, et que nous devons être conscients de la chance que nous avons de profiter de ce climat de paix et de progrès, mais aussi de la manière dont cette situation a été préservée tout au long de ces années. Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté les décisions de la province 17,6 milliards pour un budget de vigilance Les élus de la Province des Iles se sont retrouvés le 22 décembre dernier pour examiner une quinzaine de dossiers parmi lesquels le Budget Primitif 2012 ainsi que des autorisations de programme concernant notamment les aéroports, les équipements sportifs et le centre médical de Wé. Vigilance et maîtrise des dépenses Les élus ont donc adopté le Budget Primitif 2012 de la Province des Iles, arrêté en recettes et en dépenses, à la somme de 17.611.908.446 CFP dont : - 14.202.732.955 CFP en section de fonctionnement - 3.409.175.491 CFP en section d’investissement. Ce Budget Primitif 2012 illustre bien les orientations majeures de la politique sociale, économique et culturelle de la Province. Le contexte de la Nouvelle-Calédonie, bien que favorable, s’inscrit dans une évolution prenant en compte les aléas de la croissance internationale. Reste que cette croissance due à l’industrie du nickel est dépendante de la demande internationale, notamment, des besoins chinois. Ces besoins fluctuent et font, malgré tout, l’objet d’une légère baisse. L’évolution du contexte international, notamment, celui de la zone euro implique une conduite prudentielle des politiques publiques. La France est concernée par une crise sans commune mesure, que la Province a dû intégrer dans ses prévisions de gestion. Si les engagements de l’Etat au travers des contrats de développement demeurent inchangés, les mesures qui appellent une défiscalisation dans les projets calédoniens, pourront faire l’objet d’un ralentissement dans ce domaine. Dans ce contexte, la Province des Iles appliquera des principes de vigilance et de maîtrise sur ses dépenses obligatoires (personnel, enseignement, santé) et sur celles qui viennent accentuer les contraintes de fonctionnement mais qui sont néanmoins nécessaires : l’aide au transport ainsi que le minimum vieillesse. La collectivité doit également rattraper un niveau d’infrastructures et de remise à niveau nécessaire afin que la vie économique puisse se développer en tout quiétude. Tout comme il faut dynamiser la création d’activités économiques, notamment les filières agricoles et arboricoles dont le potentiel de besoin est bien connu. La pêche et le tourisme sont autant d’activités qui méritent l’attention car elles créent une valeur ajoutée à partir de notre environnement. Les professionnels ont été outillés grâce aux moyens mis en œuvre par la Province durant ces vingt dernières années. En outre, l’adoption d’un nouveau code de développement économique orientera l’action publique vers davantage de productivité, clé d’une création de richesses mais aussi marque d’une certaine autonomie de subsistance face à l’augmentation des importations alimentaires et de la problématique de la cherté de la vie. Le tissu économique, avec pas moins de 267 sociétés et près de 1676 entreprises individuelles, constitue le creuset de notre création de richesses et la base de notre emploi. La préservation et le renforcement de leurs activités constituent une priorité. Ainsi, dans ce contexte prudentiel, chaque dépense nouvelle appellera une vigilance toute particulière afin qu’elle n’hypothèque pas la capacité d’autofinancement de la collectivité. Le Président Hnepeune a en outre indiqué qu’il sera attentif à un équilibrage des opérations d’investissement entre les îles de la Province afin qu’une cohésion soit maintenue à l’intérieur de la collectivité. Il a annoncé qu’il veillerait à ce que la programmation des investissements obéisse à ce principe. L’effort restera soutenu pour les engagements en matière de santé et d’enseignement. Les dépenses liées à l’action sociale (indispensables au maintien du principe d’équité) constituent un engagement fort notamment en matière d’habitat, et de mobilité des ressortissants de l’aide médicale. Le minimum vieillesse, acte majeur du renforcement du pouvoir d’achat des personnes âgées, répond à une politique de solidarité nécessaire. Dans le même temps, l’environnement qui constitue une priorité tout aussi importante que le développement économique, ne sera pas en marge. L’action portera sur la maîtrise de la pollution, sur la protection de l’environnement marin, une meilleure connaissance des effets des phénomènes climatiques sur nos îles. Provisions Les élus ont adopté une délibération permettant de constituer des provisions (de l’ordre de 23.427.191 CFP) pour risques financiers. Le provisionnement constitue l’une des applications du régime de prudence budgétaire. Il s’agit d’une technique comptable qui permet de prévenir d’éventuels risques financiers, liés notamment à des affaires contentieuses. Transport des sportifs Les élus ont pris un texte qui fixe les dispositions générales et le niveau de remboursement des frais de transports que la Province des Iles pourra verser aux associations relevant du mouvement sportif loyaltien ayant leur siège social sur les îles Loyauté, qui sont amenées, elles ou une partie de leurs athlètes, à se déplacer dans le cadre des championnats, des compétitions ou des présélections organisées par leurs instances fédérales de tutelle. 4 Travaux achevés Comme c’est l’usage chaque fois que les opérations qu’elle finance sont achevées et soldées, la Province a clôturé six autorisations de programme : - Extension des centres administratifs (150 millions CFP). - Restauration de l’église de Pénélo à Maré (85 millions CFP). - Réfection du centre médical de La Roche à Maré (150 millions CFP). - Amélioration de la desserte aérienne de Tiga (370 millions CFP). - Rénovation des infrastructures du stade de Hnassé à Lifou (665 millions CFP). - Réfection de la piste d’Ouvéa (260 millions CFP). Maison de la Culture Afin de compléter les équipements culturels existants (centre culturel Yeiwéné et médiathèque Löhna), la Province des Iles a décidé de créer un espace ouvert de rencontre, de promotion et de rayonnement culturel. Le projet de construction d’une maison de la culture sur Lifou consiste à créer un espace permanent pour la culture. Le plan de financement global de l’opération est de 210.000.000 CFP avec une participation de l’état de 112.500.000 CFP. L’état d’avancement du programme laisse apparaître un besoin de crédits de paiement de 50 millions CFP pour 2012. Rénover les stades L’étude menée en 2010 sur les installations sportives des îles Loyauté a fait apparaître la nécessité d’axer une politique provinciale d’investissement autour de “pôles sportifs pluridisciplinaires” en vue de mutualiser les moyens de fonctionnement, d’assurer une sécurité et un suivi plus rigoureux de ce type d’installation. Le patrimoine de la collectivité se compose, sur chaque commune, au minimum d’un stade et d’une salle omnisports. Ces équipements après rénovation et extension de leurs infrastructures deviendront de véritables “pôles sportifs” à l’instar de Hnassé sur Lifou utilisé dans le cadre des Jeux du Pacifique. A Maré, la salle omnisport de Tadurem est située dans un complexe sportif important, mais son état de vétusté nécessite des travaux de rénovation et de remise aux normes. Le stade provincial de la Roche quant à lui est impraticable. Une rénovation globale est programmée en vue de remettre aux normes ces installations et de proposer un plateau multisports couvert supplémentaire. Sur Lifou, le stade de Hnassé rénové et aménagé pour les Jeux du Pacifique présente des infrastructures neuves, mais des travaux complémentaires sont nécessaires afin d’accueillir dans de bonnes conditions les compétitions décentralisées dans les Iles. A Ouvéa, le complexe de Nyimehë est composé d’une salle omnisport et d’un terrain de Football. Si en 2009, le complexe a été clôturé pour des problèmes de sécurité, le projet de réhabilitation de ces équipements et la création d’un espace multisports comprenant un plateau sportif et un terrain de beachvolley doit permettre une pleine utilisation de l’espace sportif et accroître la multidisciplinarité de l’installation. Le stade d’Ulup, implanté dans la zone de restriction de l’aérodrome, est quant à lui composé d’un terrain de football et d’une piste d’athlétisme. Des travaux sur la tribune ont déjà été effectués, mais une remise en état est nécessaire pour le remettre en fonctionnement. Fort de tous ces constats, la Province des Iles a décidé d’engager un programme ambitieux de rénovation de ses stades, pour un coût estimé à 1,5 milliard CFP. Les élus ont donc voté une autorisation de programme de 500 millions CFP avec un premier crédit de paiement de 150 millions CFP (100 millions pour le stade de Nymehë à Ouvéa, 30 millions pour la remise aux normes de la salle omnisport de Tadurem et 20 millions pour le stade de Hnassé à Lifou). Centre médical de Wé L’Assemblée de Province a décidé d’augmenter l’autorisation de programme concernant l’opération “Amélioration et rénovation du centre médical de Wé à Lifou” d’un montant de 20 millions CFP nécessaire aux travaux de l’ensemble des bâtiments du centre médical. Cette autorisation de programme passe ainsi de 150 à 170 millions CFP. Améliorer les aéroports La Province des Iles dispose d’aérodromes provinciaux (La Roche à Maré, Ulup à Ouvéa et Mélita à Tiga) permettant la desserte aérienne de ces îles. Face à l’augmentation des flux de passagers, les espaces communs d’attente sont devenus étroits et non fonctionnels. La Province a décidé de les réaménager afin de fluidifier les flux arrivée/départ et de les mettre aux normes de sécurité en vigueur. Le plan de financement global de l’opération est de 100 millions CFP avec une participation de l’Etat de 80 millions, soit 80 %, dans le cadre du contrat de développement 2011/2015. Suite page 6 444 5 les décisions de la province Soutien à Aircal Dans le cadre de sa participation au transport aérien, la Province des Iles intervient financièrement dans la société Air Calédonie à travers les 25 % de parts sociales qu’elle détient dans le capital de cette société. Au cours de son exercice 2010, l’assemblée de Province a voté une enveloppe budgétaire d’un montant global de 159,6 millions CFP, à raison de 79 millions lors du budget primitif et 80,6 millions au terme du budget supplémentaire. Compte tenu de la problématique globale du transport aérien et de la situation financière délicate d’Air Calédonie, l’assemblée a autorisé la transformation de cet apport en compte courant d’associés de 159,6 millions en augmentation de capital de la société Air Calédonie. Développement touristique Afin d’encourager le développement touristique et le maintien des actions menées, la Province des Iles a voté l’autorisation d’engagement destinée au fonctionnement du GIE “Destination îles Loyauté” pour un montant de 210 millions CFP. Au titre de l’année 2012, il est prévu un crédit de paiement de 165.620.000 CFP. AMG : aide au transport Dans le cadre de la mobilité des personnes titulaires de l’aide médicale gratuite (AMG) de la Province des Iles, les élus ont institué une aide au transport à caractère social pour leur déplacement aller/retour vers Nouméa. Il s’agira de la prise en charge, par la Province, d’au moins 50 % du tarif du titre de transport. Cette aide est valable pour un nombre limité de voyages, du lieu de résidence en Province des Iles au lieu de séjour sur Nouméa, retour compris. Minimum vieillesse Par délibération du 15 janvier 2010, l’aide sociale aux personnes âgées a été établie en Province des Iles à 31.000 CFP par mois. Le Congrès de la Nouvelle Calédonie a adopté en décembre 2011, un minimum vieillesse à 85.000 CFP applicable dès janvier 2012. Pour les conjoints et les personnes pacsées ou en concubinage, il s’établit à 130.000 CFP. L’incidence budgétaire annuelle de cette augmentation pour la Province des Iles s’élève à 918 millions (au lieu de 323 millions en 2011) pour un effectif moyen de 900 bénéficiaires, soit un surcoût de 595 millions, mais l’agence sanitaire et sociale (ASSNC) participe au surcoût par voie de convention. La recette de 595 millions attendue par la Province des Iles sera versée à compter du mois d’avril 2012. Les élus ont donc habilité le Président à signer cette convention avec l’ASSNC. Hôtel Cap des Pins La Province des Iles a adopté le programme d’investissement d’un montant d’un milliard CFP correspondant à la participation provinciale pour la réalisation de l’hôtel Cap des Pins, un établissement 5 étoiles à Mou (coût total : 3,2 milliards dont 1,8 milliard en défiscalisation). Par mesure de prudence toutefois, aucun crédit de paiement n’est inscrit dans l’attente de la confirmation par la SODIL de son dossier de défiscalisation. disparition Hommage à Cézelin Tchoeaoua Mardi 10 janvier, Cézelin Tchoeaoua s’est éteint à l’âge de 56 ans à Nouméa. Originaire de Bondé, à Ouégoa, où ont lieu ses obsèques, il restera une figure politique majeure du Nord notamment pour son implication dans le développement économique. La brutale disparition de cet homme politique majeur a touché les cœurs et l’émotion était vive lors de la séance du Congrès où Damien Yeiwene, au nom de la Province des Iles, lui a rendu hommage : “ Tendre la main à l’autre sans renier ses convictions, c’est une des caractéristiques de la personnalité de Cézelin Tchoeaoua, parti très brutalement il y a quelques jours. Le millier de personnes présentes à ses obsèques à Bondé témoigne de cette personnalité hors du commun qui a marqué tous les esprits que l’on soit d’un camp ou d’un autre. “Je voudrais rappeler, car c’est d’actualité, qu’au mois de juillet l’année dernière, avec Cézelin nous avons effectué un déplacement sur Wallis à l’occasion de la célébration du cinquantenaire du statut de ce Territoire. Avant le départ, notre groupe s’est réunit à plusieurs reprises pour préparer ce 6 déplacement, Cézelin est beaucoup intervenu sur la citoyenneté en proposant d’expliquer à la communauté Wallisienne que nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de notre histoire commune. Cézelin ne voulait laisser personne sur le bord du chemin, il était entier et a su garder le cap jusqu’au bout en mettant en avant ce pour quoi il s’était battu. Je voudrais, au nom de notre groupe, saluer la mémoire de notre camarade et collègue, et remercier aussi les représentants des groupes politiques de notre institution de leur présence aux obsèques de Cézelin et leur dire que, quelles que soient nos divergences politiques, il faut toujours rechercher un espace pour dialoguer, car c’est dans le dialogue que l’on fait avancer les choses. C’est le message que nous laisse Cézelin en ce début d’année 2012”. la rentrée 2012 Retour en classe pour 6200 élèves Lors de cette rentrée scolaire, plus de 6200 élèves de la Province des Iles ont repris leur cartable pour 153 jours de classe, de la maternelle au lycée, dans le public et le privé. A noter que depuis 2010, les effectifs en primaire remontent doucement. La volonté de la Province est de favoriser la réussite scolaire, notamment dans les filières générales : scientifiques, littéraire, ou économiques et sociale. Dès le primaire, la Direction de l’Enseignement et de la Jeunesse travaille autour de cette ambition. Il s’agit de créer les conditions matérielles de réussite, tant pour les enseignants que pour les élèves. Au-delà de l’aspect pédagogique, le rôle des services provinciaux est aussi de créer les conditions matérielles de réussite, tant pour les enseignants que pour les élèves. Il faut dire que les mairies des trois îles offrent de très bonnes conditions matérielles aux élèves, au niveau des locaux, mais aussi des équipements. La réussite passe aussi par la formation continue des enseignants, la création d’outils pédagogiques, notamment pour les Langues et Cultures Kanak. La Province des Iles soutient cet enseignement des langues kanak. Dans le contexte des Loyauté, en particulier, apprendre à l’école sa langue maternelle permet de ne pas être coupé de la réalité de la vie à la maison, mais aussi de cultiver l’estime de soi, et la confiance nécessaire à toute réussite. Lifou participe depuis deux ans déjà à une expérimentation, “EcolPom”, qui a pour but de démontrer les atouts du plurilinguisme. (Voir notre reportage sur la conférence de Tahiti en page 15). A Ouvéa, Jacqueline Deteix, Présidente de la Commission de l’Enseignement et de la Jeunesse à la Province des Iles, Cyriaque Alosio, 1er adjoint au Maire d’Ouvéa, Boniface Wahiobé, gestionnaire des internats publics pour la Province des Iles Loyauté ont présenté des coutumes pour la première rentrée du tout nouveau collège publique Françis Tiaou. “C’est un formidable outil au service des enfants de l’île, a dit Mme Deteix, c’est aussi des créations d’emploi et une possibilité de choix pour les parents, c’est un souhait de longue date qui se concrétise”. Le jeudi, le jour même de la Rentrée, après qu’ait été solutionné coutumièrement un blocage de protestation sur des embauches, la présidente Jacqueline Deteix, accompagnée du maire d’Ouvéa Maurice Tillewa et d’une importante délégation conduite par le Directeur de l’Enseignement Pierre Trotro, ont insisté sur “la nécessité pour les élèves de bien travailler pour piloter et construire le pays et de prendre un grand soin de leur collège qui servira pour les plus jeunes dans l’avenir”. Pour cette importante délégation provinciale, la Rentrée s’est poursuivie à Maré le lendemain et à Lifou le lundi. 8 Jacqueline Deteix et le Principal (à gauche) avec les professeurs, surveillants, CPE, intendant et agents. Tout commence par un contôle des niveaux. Présentation de l’emploi du temps. Regroupement dans la cour du collège de Tadine. “On se tait et on se met en rang” ! Province et Commune ont présenté un geste coutumier à Lékine pour l’ouverture du nouveau collège. “A l’appel de son nom, on répond présent” ! Les cantines étaient opérationnelles dès le premier jour de classe. A la récré, c’est top de retrouver les copains ! 9 plan de formation publications Les lauréats de l’EPEFIP “Parlons Iaaï” par Daniel Miroux Mi décembre, l’EPEFIP félicitait les jeunes ayant mené à bien leur plan de formation 2011, parmi lesquels, Jean-Marie Wamo admis à l’IFM-NC, et Christophe Cabin, sélectionné pour une formation en Génie Civil au Québec. A l’heure où le gouvernement dresse un bilan mitigé de la formation professionnelle, la Province des Iles semble plutôt satisfaite des actions de formation qu’elle a mise en place. “Six cents personnes ont été formées sur l’année”, a noté Alfred Xowie, le directeur du Service de la Femme, de la Formation, de l’Insertion Professionnelle et de l’Emploi. Encadrés, formés, hébergés pour ceux de Maré et Ouvéa qui suivaient la formation, les 21 jeunes sélectionnés ont également perçu une petite indemnité journalière de 800 francs, qui leur a permis de se consacrer pleinement à leur concours. Cinq d’entre eux ont été admissibles, mais la concurrence était sévère, avec seulement quinze places à pourvoir, pour 470 candidats. Pour autant, Albert et Ornella ne s’avouent pas vaincus : “On présentait le concours pour la première fois, c’est déjà bien d’avoir été admissible. On sait maintenant ce qu’il nous reste à travailler pour l’an prochain”. A l’honneur également, Christophe Cabin, lauréat pour une formation “Cegep mobilité Québec”, dans le domaine du Génie Civil. Depuis, le jeune homme s’est envolé pour trois ans de formation. Angélique Rouquié EPEFIP et GRETA ont œuvré toute l’année pour offrir les conditions de réussite à leurs candidats : Christophe Cabin est en formation au Québec, et Jean-Marie Wamo entre à l’IFM-NC. Après le succès, en 2003, de “TUSI HWEN IAAI”, manuel de conversation français-iaaï, puis la parution de “TUSI HWEN IAAI AE GAAN”, dictionnaire français-iaaï, édité en 2007, et enfin “TUSI HWEN IAAI AE THEP”, guide historique et linguistique de Iaaï, édité en 2010 avec le concours de l’Académie des Langues Kanak, Daniel Miroux vient de publier “PARLONS IAAI”, paru en novembre 2011 aux éditions L’HARMATTAN à Paris. Outre le descriptif de la langue ainsi que l’histoire du pays IAAI, l’ouvrage contient deux lexiques très denses avec 4750 entrées pour le français-iaaï et 5210 entrées pour le iaaï-français. Langue austronésienne d’Océanie, le iaaï appartient au groupe des langues de la Nouvelle-Calédonie, plus particulièrement à l’île d’Ouvéa. Langue d’origine mélanésienne, le iaaï est riche de par sa phonologie et sa morphologie verbale. Elle se caractérise également par un système de déclinaisons très élaboré dans les classificateurs possessifs. Sa pérennité semble assurée grâce à son enseignement dans les établissements scolaires d’Ouvéa. 11 sport, échange et rencontre Un nouvel élan pour la Coupe Yeiwene La 21ème édition de la Coupe Yeiwene a été, cette année encore, rendue possible grâce à une collaboration étroite entre l’association Coupe Yeiwene, la Direction des sports et des loisirs de la Province des Iles, les référents des disciplines inscrites au programme de l’épreuve et les comités sport et loisirs des Loyauté. Les objectifs assignés ont toujours été d’organiser des compétitions sportives favorisant les échanges, les rencontres et le fair-play. Cette fête du sport se devait de rester fidèle à l’esprit insufflé lors de sa création et de rechercher à mobiliser le plus grand nombre de jeunes en leur offrant la possibilité de s’impliquer dans le plus important événement sportif mis en œuvre aux Loyauté. D’ailleurs, pour l’année 2012, un ambitieux challenge a été de mettre en œuvre de nouvelles dispositions en vue de garantir un meilleur déroulement des compétitions et de prétendre aux objectifs de détection des talents sportifs loyaltiens. Par contre, de manière exceptionnelle pour cette année, et après concertation avec le mouvement sportif de l’île de Maré, seules les communes de Lifou et Ouvéa ont participé à l’événement à l’échelon provincial. Mais, il faut souligner la participation du Nord avec la commune de Canala (foot masculin et féminin, volley-ball féminin) et celle du Sud avec l’équipe féminine de la section Football de l’Olympique de Nouméa. Les phases éliminatoires se sont déroulées du 2 au 18 janvier sur chacune des deux îles. Les phases finales se sont tenues du 23 au 27 janvier sur deux sites différents : sur Ouvéa les phases finales de cricket, de planche à voile, de beach-volley et l’initiation au rugby, et sur Lifou les phases finales de football à 7, de volley-ball, de tennis et l’initiation à l’athlétisme. Soit un total de 145 équipes engagées avec 1576 compétiteurs sur la phase éliminatoire. En conclusion, cette 21ème édition a été une grande réussite. En effet, l’objectif premier de la Coupe Yeiwene étant la rencontre de la jeunesse loyaltienne, ce rendez-vous a pleinement atteint son but. D’ailleurs, la venue de délégations extérieures à la Province des Iles reflète l’intérêt des responsables à conduire sa jeunesse vers l’échange et la rencontre. De plus, il convient de souligner le bon comportement des athlètes durant le temps de la manifestation en dépit des enjeux compétitifs importants. 12 La troupe du Wetr pendant la cérémonie d’ouverture. Les supporters de Luecilla étaient venus avec leur mascotte. Le palmarès FOOTBALL 16-18 ans Homme : AS Qanono Femme : Luecilla VOLLEZ BALL 13-18 ans Homme : Nugini Femme : Neibash Charles Juni, directeur de l’EPEFIP a animé un atelier. Hnadrune Yeiwene, marraine de la Coupe, avec la vice-présidente Eliane Caihe. La Coupe Yeiwene, une fête du sport fidèle à l’esprit de l’échange et du fair-play. TENNIS 13-15 ans Homme : Sio Waimi Femme : Sio Lonelzy CRICKET 13-18 ans Homme : JS Muj Femme : Hapetra PLANCHE À VOILE 13-18 ans Homme : Leroy Jean Femme : Wejieme Deborah BEACH VOLLEY 13-18 ans Homme : Moustik 2 Femme : Luecila Les footballers de la JS Traput. Les volleyeurs de Shenor, finalistes de la Coupe. Les footballeuses de Bethel Sport. Les finales du saut en longueur. 13 conférence “L’école plurilingue en Outre-mer” Une délégation de la Province des Iles, composée de Jacqueline Deteix, Présidente de la commission de l’Enseignement et de la jeunesse, Isabelle Bearune, Présidente de la commission de la Culture, Eliane Cahie, membre de la commission de l’Enseignement, Jean Wejieme, Chef du service de l’Enseignement et Jean-Claude Read, chargé de la Vie Scolaire, a assisté à la Conférence sur “L’école plurilingue en Outre-mer” qui s’est déroulée à Papeete du 14 au 17 novembre 2011. Ce colloque s’inscrivait dans le prolongement du séminaire de Nouméa, en juillet 2010 qui avait comme thème “Vers une école plurilingue en Océanie francophone”, ainsi que le séminaire international de Nouméa, en octobre 2010 sur “L’école plurilingue dans les communautés du Pacifique”. Le colloque de Tahiti a offert aux participants un bilan final du programme de recherche ECOLPOM, ainsi que les conclusions des enquêtes sociolinguistiques. Ces données ont permis de savoir si les hypothèses en matière “d’avantage bilingue” sont vérifiées dans les contextes polynésiens, calédoniens et guyanais. Afin d’allier la pratique à la théorie, des outils et des expériences pédagogiques innovantes, aussi bien en langues locales qu’en français langue seconde, ont été présentées par des praticiens de Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie et plus particulièrement de la province des Iles Loyauté avec l’outil “Munemekune”, produit d’une recherche en ethno mathématiques, initié par un enseignant chercheur, Richard Waminya. Premiers acteurs de la promotion du plurilinguisme et du pluriculturalisme dans l’espace scolaire, les enseignants polyvalents du premier degré et les enseignants de langues du second degré doivent, au-delà des compétences indispensables dans les langues enseignées, disposer de connaissances générales sur les cultures, sur l’acquisition du langage et des langues, sur les propriétés communes ou divergentes des langues enseignées, sur la didactique des langues et des cultures. L’enseignement des langues et plus particulièrement leur usage scolaire à l’écrit nécessite une normalisation orthographique. Leur nouveau statut de langues d’enseignement appelle également un enrichissement de leur vocabulaire dans les différentes disciplines, en même temps que sont produits de nouveaux supports. Le processus de reconnaissance des langues locales passe aussi par leur inscription dans les instructions officielles. Il convient d’apprécier la marge de manoeuvre dont disposent les autorités pédagogiques d’outre-mer en matière d’adaptation aux réalités linguistiques locales. En Nouvelle-Calédonie le problème ne se pose plus, dans la mesure où elles sont déjà reconnues officiellement comme langues d’enseignement, au même titre que le français. Cette conférence a mis en lumière les points d’achoppement de cet enseignement et la plupart des résultats obtenus dans des travaux scientifiques internationaux sur le bi et le plurilinguisme précoce, tendent à mettre en évidence plutôt des effets de transferts positifs réciproques entre la langue maternelle et la langue seconde, lorsque les deux langues sont valorisées. Contrairement à la Province Sud, la Province des Iles, comme la province Nord, a aujourd’hui généralisé l’enseignement des langues locales. Les débats sur le plurilinguisme se sont déroulés à l’université de Polynésie Française. Autour de Jacqueline Deteix, la délégation de la Province des Iles. 15 la SIC en terre coutumière Un projet locatif sur Xépénéhé La SIC va construire 5 logements locatifs, grâce à un partenariat signé fin novembre par la Province des Iles Loyauté, la commune de Lifou, la SIC et M. Whanapo, propriétaire foncier. Le statut particulier des terres coutumières (terres inaliénables, incessibles, incommutables, insaisissables), rend complexe la construction de logements locatifs sur ce type de foncier. Pourtant, le besoin existe : aujourd’hui, les personnes de passage à Lifou (personnel enseignant, médical…) peinent à trouver un logement locatif. Pour répondre à leur demande, 5 logements locatifs seront construits d’ici 2013 à Xépénéhé. Le principe du montage retenu implique la mise à disposition à la SIC par le propriétaire foncier coutumier, au travers d’une convention, d’un terrain pour la réalisation d’un programme de Au nom de la Province, le geste coutumier de Damien Yeiwene à la SIC. constructions. Le principe de compensation de la mise à disposition du terrain est basé sur une durée maximale de 25 ans d’exploitation par la SIC des biens construits, nécessaires à leur amortissement, puis leur rétrocession gratuite au propriétaire foncier. La durée annoncée de 25 années d’amortissement du prêt, relatif à la réalisation des biens construits, est conditionnée par l’équilibre financier de l’opération. Les parties sont donc convenues de fixer et de préciser dans le cadre de la convention de partenariat technique et financière, le programme indicatif d’aménagement des opérations à mener, son mode opératoire, son calendrier et leurs engagements techniques et financiers respectifs pour la réalisation du programme de construction sur le terrain de Alfred Wahnapo à la tribu de Xépénéhé sur la commune de Lifou. La province des Iles Loyauté, la mairie de Lifou et la SIC soutiennent cette opération pour laquelle la SIC est désignée maître d’ouvrage. L’opération de viabilisation et de construction est estimée à 113.600.000 CFP. Le plan de financement de l’opération est le suivant : SIC - Emprunt AFD (4 % - 20 ans) : 82.203.174 CFP Fond propre PIL : 28.000.000 CFP Fond propre Commune : 9.296.826 CFP (desserte électrique) Total : 119.500.000 CFP Par conséquent, la collectivité s’engage à soutenir financièrement l’opération pour un montant de 28.000.000 CFP, représentant 25 % du coût prévisionnel de l’opération. 17 production agricole Le letchi en fête à Hnacaöm Mi décembre, la tribu de Hnacaöm a organisé sa première fête du letchi. Avec plus de 1,8 tonnes de letchis récoltés, il y en a eu pour tout le monde. Charnus, sucré et juteux, les letchis de Lifou ont tenu leur promesse. Tout le monde a participé à l’opération, y compris les tribus alentours. Lilas Nyipie, chargée de filière tourisme à la Province des Iles, et vivant à Hnacaöm, a apporté son expérience en matière d’organisation d’événements. Charnus, sucré et juteux, les letchis de Lifou ont tenu leur promesse. Tout le monde a participé à l’opération, y compris les tribus alentours. Lilas Nyipie, chargée de filière tourisme à la Province des Iles, et vivant à Hnacaöm, a apporté son expérience en matière d’organisation d’événements. Chaque famille a cueilli ses fruits, qui ont été pesés et apportés à l’UCPA (Unité de Conditionnement des Produits Agricoles) de Traput. Des jeunes ont été embauchés pour aider les veuves et les personnes âgées. L’amicale de la tribu a participé à hauteur de 400.000 francs pour les frais d’organisation. L’UCPA a fourni les cageots en plastique et géré le stockage en chambre froide. Sur le site, la vente était centralisée sur un seul stand. A 800 francs le kilo, les pochons sont bien partis. 700 francs ont été reversés au producteur, 100 francs sont allés à l’amicale de la tribu. Pas de perte, puisque le surplus a été acheté par l’UCPA qui en a assuré la commercialisation. Tout au long de la journée, Arbofruits, Biocalédonia, le CFPPA, la Maison de la Vanille, l’UCPA ou encore SNN pour le Santal, ont proposé des animations et des démonstrations de marcotage, de semis, de repiquage. Le petit chef de la tribu de Hnacaöm, Halo Nyipie, se souvient de l’arrivée des deux premiers pieds de letchis dans sa tribu : “C’était en 1954, je devais avoir dix ans. Un jeune de la tribu travaillait sur la grande terre, au sanatorium du col de la pirogue. Il a rapporté les premiers plants à Hnanemuhaetra et Hnacaöm”. La tribu compte aujourd’hui environ soixante-dix arbres productifs. L’an prochain, les cinq vergers de plus de cinquante pieds, plantés par les agriculteurs de la tribu, devraient commencer à produire. La deuxième édition de la fête du letchi semble donc en bonne voie... échanges Mucaweng a accueilli le RIMAP Début décembre, une section du RIMAP-NC a passé une semaine à Lifou, en immersion dans la tribu de Mucaweng. Durant cette mission, le capitaine Chiaroni commandait une section de 19 militaires, parmi lesquels des mécaniciens, des transmetteurs, des approvisionneurs, des auxiliaires sanitaires, un peintre et un éducateur sportif. La section avait pour mission particulière de participer à la construction d’une dalle en béton qui servira de support à un faré destiné aux cérémonies coutumières. Le petit chef de la tribu de Mucaweng, Guillaume Waminya a en effet le projet de construire un complexe autour de la salle commune, avant sa réfection : faré, podium, cuisine, sanitaires et terrain de sport. Le Général Parlanti, commandant supérieur des FANC, en visite à Lifou le jeudi 1er décembre, s’est rendu à Nathalo pour effectuer une coutume en présence des trois grands chefs de Lifou, avant de déguster les bougnas et le cochon au four kanak, sans oublier la spécialité de la tribu de Mucaweng : le pahatr (fougère comestible). L’après-midi, une course d’orientation et une initiation aux premiers secours a permis de prolonger l’échange entre les militaires et les habitants de l’île. 19 tourisme en tribu Le gîte Sedaï : entre nature, culture et tradition Situé à Roh (“le Nord” en Nengone) dans le district de Guahma, le gîte Sedaï est tenu par la famille Wadehnane qui accueille les visiteurs dans un cadre paradisiaque et bien préservé. Outre sa tradition de pêche au vivaneau fêtée tous les ans, Roh est aussi un lieu de mémoire : l’évangile y est arrivé avec les premiers “teachers” dans les années 1840, et un monument y commémore l’événement. Accueilli au gîte, on peut simplement y poser sa tente (l’emplacement de camping à 1150 F) ou pour ceux qui privilégient le confort, loger dans de petites cases bien aménagées (2000 francs la nuit). L’une des cases, particulièrement demandée, a déjà acquis une certaine célébrité car Christian Karembeu y posait récemment ballon au pied : c’est la case “Bellevue”, posée sur un petit îlot rocheux et accessible par une passerelle. Dans un grand faré, les visiteurs peuvent se régaler de la cuisine familiale à base de produit de la mer comme les langoustes et les popinées. Parfois, après le repas, les enfants conduisent les touristes au bord du lagon pour nourrir un napoléon quasi apprivoisé. La famille Wadehnane propose de nombreuses activités. Les amateurs de plongée apprécieront les ballades en masque et tuba le long d’un impressionnant tombant, et les pêcheurs participeront à des sorties en mer pour traquer le fameux vivaneau avec des lignes de fond de plusieurs centaines de mètre. Pour découvrir la vie traditionnelle de Nengone, Jacques fait visiter des champs d’igname, à valeur symbolique et coutumière. Il aime aussi faire partager sa passion de la sculpture dans son atelier : on peut acquérir ses œuvres où s’essayer soi-même au ciseau à bois. Des ballades magnifiques sont possibles, souvent chargées de traditions ancestrales. Ceux qui s’intéressent à l’histoire découvriront dans les herbes folles et la végétation entrelacée, les tombes et les restes des fours de baleiniers anglais qui vivaient de leurs trafics, à la fin du XIXème siècle. Il est préférable de réserver au 45.02.25. Olivier Broutin 21 première culturelle Lifou a reçu le Festival Tafea Kanaky Début décembre s’est tenu à Wanaham sur le site de Ukeinessö le Festival Tafea Kanaky. Il s’agissait du 3ème échange entre la Nouvelle-Calédonie et les îles océaniennes de Tanna, Futuna, Eromango, Aniwa. En 2009 déjà, une délégation calédonienne s’était déplacée à Tanna. Au total 116 invités arrivés directement de Tanna et de Port Vila se sont préparés toute une matinée pour présenter leur geste coutumier à la délégation qui les accueillait. “Nous sommes heureuses, nous les femmes de Tanna, de nous rapprocher de Lifou et de renforcer nos liens avec les gens de Drehu”, a commenté Céline Nako de Tanna. Etienne Ruatru a ajouté : “nous sommes les mêmes, nous sommes frères, on se sent comme à la maison”. Robert de Tanna a précisé : “nous avons les mêmes traditions, les mêmes langues, la même spiritualité…. On ne rejette pas la France, on veut garder le lien avec elle car elle fait partie de notre histoire, on espère que la Nouvelle-Calédonie devienne indépendante tout en gardant des liens avec la France et l’Amérique car nous n’oublions pas que 1.000 personnes de Tanna sont venues défendre la Nouvelle-Calédonie aux côtés des américains”. Du côté Drehu, Adrien a expliqué : “nos parents, nos grandsparents ont toujours su accueillir les autres, nos voisins, et nous voulons garder cette qualité d’échanges”. Michel de Nathalo a noté : “on peut vouloir garder la coutume mais on doit aussi accepter la modernité si nous devenons Les offrandes des femmes de la province de Tafea. 22 indépendants, or, les autres pays kanak du Pacifique accusent un peu de retard, il nous faudra tous aller dans le même sens demain”. Ensuite, après les séances de maquillage et d’habillage, le défilé haut en couleurs a débuté avec des chants remplis de douceur et toute l’assemblée a été émue par ce rassemblement de frères mélanésiens offrant leurs taros, le café de Tanna et les nattes tressées en pandanus. Pascal Sihaze le Grand Chef du district de Wetr a remercié le geste et a adressé ce message : “Quand on fait cette coutume, on tisse la relation, aujourd’hui et depuis 2009 le cœur de l’Océanie palpite, il nous faut réfléchir au sens de cet échange, au moment où la démocratie semble faiblir, la coutume doit persister et se renforcer”. La fête pouvait commencer avec les officiels l’après-midi, la levée des drapeaux et une séance de théâtre. Le lendemain, à 9H30 un symposium animé par l’ADCK et l’ALK était au programme. Puis durant quatre jours, de nombreuses animations traditionnelles se sont déroulées sur le site de Ukeinessö dans un authentique partage culturel entre peuples océaniens. ; Joëlle Dutertre Entouré des coutumiers du Wetr, le Gra 3 Mêmes traditions, même spiritualité, des Océaniens se sont retrouvés pour continuer à tisser des liens de fraternité au sein de la Mélanésie. and Chef Sihaze a remercié le geste. Dans les préparatifs des danses, le maquillage tient une place importante. 23 micro projets et formation La consul kiwie a découvert Lifou Consul Général de Nouvelle-Zélande par intérim, Jennifer Troup était à Lifou fin janvier pour une journée organisée sur deux axes : l’aide aux micro-projets et les bourses de formation du gouvernement néo-zélandais. (Voir page 27) Accueillie à Wanaham par Lilas Nyipie, responsable du service du tourisme à la Province des Iles et Eric Fauvellières de la CCI, la consul a d’abord partagé un petit déjeuner de travail au gîte Fenepaza, puis elle a visité une plantation de vanille sur Nathalo avant de se rendre chez Elisa Hnamano (sentier guidé “öni Wael”). En fin de matinée, elle a d’abord rencontré Charles Juni, Directeur de l’EPEFIP et Marie Waikata qui s’occupe des dossiers de bourse kiwie, puis a été reçue par Michel Créchet, le Commissaire Délégué. Le déjeuner “au coeur de lito”, a été l’occasion d’un contact avec Mme Goué qui a bénéficié de l’aide HOMF pour la création de son accueil en tribu. Et l’après-midi a été consacrée à une rencontre avec les responsables coutumiers du district de Gaïca, avant le retour sur Nouméa en fin de journée. Le gîte de Mme Goué a bénéficié d’une aide Kiwie. Michel fait visiter le sentier guidé “öni Wael”. 25 formation à l’étranger Comment obtenir une bourse de Nouvelle-Zélande ? En quoi consiste la bourse néo-zélandaise ? La bourse du gouvernement néo-zélandais est destinée à aider les jeunes de Nouvelle-Calédonie, de foyers défavorisés, à suivre une formation et à développer leurs connaissances professionnelles en Nouvelle-Zélande. Le programme vise également à donner l’occasion aux jeunes de la Nouvelle-Calédonie de mieux connaître l’un de ses voisins du Pacifique et donc à contribuer à l’intégration du Territoire dans la région. Le but de la bourse ? Le but principal c’est de suivre une formation en Nouvelle-Zélande et au retour au pays de contribuer à son développement. Quelles sont les conditions? Les candidats doivent être de nationalité française et être soit né en Nouvelle-Calédonie, soit y avoir suivi leurs études secondaires. De bonnes bases en anglais sont exigées. La priorité sera donnée aux demandes comportant un projet professionnel bien ciblé qui correspond aux besoins du développement de la NouvelleCalédonie. Quelle est la durée de la bourse? La bourse comprend des cours intensifs d’anglais de quatre à cinq mois suivis d’une formation d’un an maximum, dans un institut professionnel/technique ou une université. Quels types de formation sont proposés? Il est préférable que la formation souhaitée en Nouvelle-Zélande soit en lien avec des compétences déjà acquises. Il est essentiel que la formation corresponde à votre projet professionnel. Les domaines d’études sont variés parmi lesquels les différents secteurs du tourisme, agriculture, marketing, communication, secrétariat, technicien de son, sérigraphie, informatique, les arts etc. Le lieu et le contenu de la formation seront décidés par une agence officielle basée à Wellington. Peut-on faire de l’anglais et un stage pratique ? Des programmes spécifiques d’enseignement professionnel ou de stage pratique de plus courte durée peuvent être également envisagés à condition qu’ils répondent au profil et au projet professionnel du candidat. Que couvre la bourse? La bourse couvre les frais d’études ainsi que les frais d’hébergement, le billet d’avion, les frais de visa, une allocation financière et une couverture médicale. Comment se donner plus de chances pour être présélectionné? Pour réussir le test de présélection il faut avoir un projet professionnel très solide et montrer des capacités à le réaliser. Le plus tôt les démarches entamées le plus de chance de votre côté, y compris vous donner l’opportunité de discuter avec des professionnels des secteurs envisagés et l’obtention de lettres de soutien en rapport avec vos projets. Une bonne base en anglais sera également nécessaire. Démarche Initiale Prenez contact auprès des services de l’EPEFIP, B.P. 253 Lifou, Tél : 45 10 98, Fax : 45 18 98. Mail : [email protected] Maré : Tél : 45 49 41. [email protected] Ouvéa : Tél : 45 52 58. [email protected] Le Dossier Les candidats intéressés auront à remplir un formulaire de demande de bourse et fournir un certain nombre de pièces justificatives. Présélection Les étudiants sont présélectionnés par les autorités provinciales, en accord avec le Consulat Général de Nouvelle-Zélande, et participeront à une évaluation de leur niveau d’anglais et à un entretien au Consulat Général. Selon les résultats des entretiens, le Consulat Général fera des recommandations au service compétent du Ministère des Affaires Etrangères à Wellington, qui prendra la décision finale. Dates importantes en 2012 16 mai - Date limite d’inscription 29 mai - Remise des dossiers par les Provinces mi-juin - Evaluation du niveau d’anglais mi-juin - Entretiens avec les candidats au Consulat fin août - Résultats communiqués aux lauréats fin sept / début oct - Date de départ en Nouvelle-Zélande Consulat Général de Nouvelle-Zélande 2° étage, 4 boulevard Vauban, tél : 27 25 43 Mail : [email protected] (Horaires : du lundi au vendredi de 13h30 -17h00) 27 le pari du tourisme Elodie et Gilbert, totalement confiants sur le succès de la “destination Nengone”. Maré s’ouvre aux paquebots de croisière Après le succès du tourisme de croisière à Lifou, Maré va prochainement connaître un développement de ce type et le ponton de Tadine, actuellement en construction, pourrait bien recevoir rapidement autant de touristes que Easo. Le projet est en bonne voie. C’est en 1995, à Lifou, sous l’impulsion du grand chef du Wetr, Paul Sihaze, que la décentralisation de ce secteur a évolué. La Province des Iles, la Mairie de Lifou et l’Etat se sont unis pour créer la destination Easo dans le district du Wetr. Toute l’organisation avait été confiée à Gilbert Thong. Aujourd’hui associé à Elodie Jaunay, jeune calédonienne spécialiste des opérations portuaires, ce doyen du tourisme a créé l’Agence Kenua (la Pirogue) grâce à laquelle sont nées les destinations de Poum dans le Grand Nord, puis Hienghène, suivies d’Ouvéa. Aujourd’hui, Kenua représente 98 % du marché de la croisière avec des géants mondiaux du secteur, comme Carnival Cruises Australia (P&O), Royal Caribbean International ou Holland America. En visite à Nouméa début février, la présidente de P&O a annoncé 1 million de croisiéristes dans le Pacifique en 2020, soulignant que les destinations calédoniennes, proches des marchés australiens et kiwis, sont en première position pour accueillir des centaines de milliers de croisiéristes. Le nouveau pari de la P&O et de l’Agence Kénua, c’est d’ouvrir le 15 avril prochain la destination Nengone. La société Fondacal travaille actuellement à la construction d’un ponton de plus de 50 mètres (financé par la Province à hauteur de 120 millions CFP) qui permettra le débarquement des chaloupes remplies de touristes. D’autre part la Province des Iles va réaliser à Tadine des decks offrant aux croisiéristes deux piscines naturelles en attendant de découvrir les plages de Maré. Une grande réunion d’information était prévue les 25 et 26 février pour sensibiliser la population à l’intérêt des croisières. Des représentants d’Australie, de Nouméa, de l’Ile des Pins et surtout une importante délégation de Lifou (destination de référence) étaient invités à exposer aux gens de Maré ce qu’attendent les visiteurs étrangers venus à la découverte de leur paradis. Au niveau de l’impact écologique, il est à noter que la P&O a financé une étude scientifique environnementale pour gérer les sites d’accueil et prendre toutes les mesures pour préserver la faune et la flore du lagon. 29 formation à Ouvéa Graines de photographes Jules Hmaloko, photographe professionnel a encadré mi-novembre à Ouvéa un stage initié par la Province des Iles pour former des photographes. Pendant dix jours, une dizaine de jeunes d’Ouvéa, intéressés par la photo, et bien décidés à valoriser les paysages de leur île, et les événements culturels, ont sillonné l’île, armés de leur Nikon dernier cri. Jules Hmaloko leur a prodigué ses conseils techniques et artistiques. Le projet mûrissait depuis un an déjà, à l’issu du Festival des Arts du Pacifique. Le coup d’accélérateur a été donné par Laétitia Majele, la responsable de la médiathèque municipale. Pour Jean-Jérôme Toulangui, du service culturel, “c’est important de pouvoir valoriser nous-même la richesse de l’île, et faire parler d’Ouvéa. La formation est riche et très complète. La Province a mis les moyens pour organiser ce stage et fournir du matériel professionnel”. Une chance que les jeunes issus de différentes associations de l’île, entendent mettre à profit en transmettant à d’autres les conseils reçus. Jules Hmaloko et son assistant Aman Poani ont tout abordé, de la prise de vue à la retouche numérique sur les ordinateurs de la médiathèque. On peut penser que certains y auront trouvé leur voie et seront peut-être les photographes officiels du prochain Festival des Arts du Pacifique... ou plus simplement qu’ils deviendront des collaborateurs de “Construire les Loyauté” comme correspondants photographes. (Nous contacter). une journée pour dire stop Non aux violences faites aux femmes ! Dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le service de la Femme de la Province des Iles organisait sur chaque île, le 25 novembre, une journée de prévention et d’échanges. A Lifou, une cinquantaine de femme se sont retrouvées à Hapetra. Des femmes de tous âges ont participé à cette journée contre les violences. Après l’exposé des différentes formes de violences, physiques, psychologiques, économiques, ce sont les témoignages qui ont retenu l’attention des participantes. “Quand on parle de violence, on pense tout de suite aux coups, mais la violence peut prendre d’autres formes, confiait Lyne. J’aurais aimé que les femmes de ma tribu viennent pour entendre”. Au fil de la journée, beaucoup de femmes ont témoigné, sur leur propre expérience ou celle d’une proche : “Beaucoup de femmes sont blessées intérieurement, a expliqué l’une d’elles, et c’est important de partager ce qu’on a gardé en nous”. Les grand-mères, elles aussi, ont apporté leur expérience : “Nos témoignages, ça aide les autres femmes”. De l’avis général, c’était une journée très émotionnelle. Pendant le repas, les discussions se sont poursuivies, sources de réconfort parfois, de ne plus se sentir isolée. Le service de la Femme de la Province des Iles (tél : 45.52.18), en lien avec le Conseil des Femmes de la Province des Iles, réfléchit à la mise en place d’un point écoute, tel qu’il existe à la Maison de la Femme à Nouméa. La condition de la femme est importante pour développer le pays : il faut être bien dans son environnement familial pour pouvoir penser à l’avenir et aux projets. “Il y a toujours des femmes qui pensent que c’est culturel, mais la coutume n’implique pas la violence, a souligné une maman. La coutume, c’est le respect”. Toutes celles qui n’ont jamais subi de violences, étaient là pour en témoigner. Le message de cette journée était avant tout de dire aux femmes : ne vous isolez pas, parlez-en à quelqu’un de confiance ou à un professionnel du social ou de la santé. Angélique Rouquié 31 productions locales Tour d’horizon sur les musiques 2011 L’année 2011 aura été prolifique pour les productions musicales, avec même des albums primés aux “Flèches de la Musique” en décembre dernier, ou le Prix des meilleures ventes en 2011 pour Dick et Hnatr avec l’album “Angaishola”. Voici un retour sur les principaux albums sortis l’an dernier. WE CE CA Kölö Ini Mama Tim On ne présente plus cette troupe de danse professionnelle qui participe depuis maintenant 15 ans à la vie culturelle et touristique du pays. We Ce Ca qui veut dire “la première lueur du jour” est composé de 12 danseurs, chanteurs et musiciens professionnels. A l’occasion de ses 15 ans, la troupe sort un nouvel album “Kölö ini Mama Tim” avec la participation de Tim Sameke (ancien et cofondateur de We Ce Ca) à qui le groupe a dédié le titre de l’album pour le remercier de son engagement dans cette belle aventure durant plus de 10 ans. Dick et Hnatr Angaishola L’histoire de Dick et Hnatr est étroitement liée à celle de Gurejele, probablement le groupe de Kaneka le plus populaire du Pacifique, reconnaissable entre tous par ses harmonies très travaillées. Dick et Hnatr évoluent en Duo depuis 2001, participant à de nombreux événements culturels. Leur son a dépassé les frontières : une tournée en France (2008), le festival du Désert au Mali (2010). Les festivals de Musique de l’Hay les Roses, Musiques Métisses et Timitar au Maroc en 2011. L’année 2011 a marqué un nouveau tournant pour les artistes avec un nouvel album enregistré sous la direction de Camel Zekri, musicien de renom qui œuvre depuis de nombreuses années pour la promotion de la World Music. La Compil trop Cool ! Pour les fêtes de fin d’année, les studios Mangrove ont réuni dans un même album les tubes de l’année 2010-2011 qui ont fait bouger le pacifique. Justin Wellington, Naio, Dick et Hnatr, DMP, III Kings, Tim Sameke, Roumadyval, Cada, Sumaele, Toa’ Ura … NODEAK Uyene Originaire de Maré, Nodeak qui en 2009 avait reçu le prix du Meilleur album kaneka lors des Flèches de la Musique, revient sur la scène musicale calédonienne avec des compositions riches en arrangements vocaux et instrumentaux. Pour ce 7ème album, l’arrivée de jeunes musiciens au sein du groupe (Saxo et Ukulélé) apporte un nouveau souffle et de nouvelles couleurs musicales avec 2 compositions reggae qui surprendront les fans habitués aux sonorités Kaneka du groupe. YENU Wecene Inu Les 2 premiers albums de Yenu étaient l’oeuvre de 2 pasteurs, Bane Kofi et Honoré Bearune. “Wecene Inu” est l’oeuvre d’Honoré “Warisine” Bearune, album dans lequel il rend hommage à son épouse, disparue l’an dernier. Beaucoup d’émotion se dégage tout au long des chansons qui composent cet album sur lequel on entend également les enfants du Pasteur chanter sur le titre “Mon monde à moi”. On pourra retrouver Honoré “Warisine” Bearune sur les scènes du pays avec le projet “Wawen”. CÖRENOD Lever les Barrières Apres 12 ans d’absence, Le groupe Cörenod, originaire de Tiga, revient avec un nouvel opus intitulé “Lever les barrières”. Un message fort dédié à toutes les communautés vivant dans ce pays. “La musique restera le trait d’union entre les peuples”. Avec ce nouvel Album, Cörenod revisite la musique contemporaine Kanak, en créant un compromis entre les rythmiques festives des formations musicales de la grande terre et des mélodies typiquement Loyaltiennes. Puiono I ZEOULA Le mariage du grand chef Un double événement car c’est la première fois que les artistes du district de Gaïca à Lifou, se regroupent pour faire un album, ensuite c’est pour célébrer le mariage du grand chef Puiono”, qui a eu lieu le 27 mai à Dueulu. On y retrouve les artistes majeurs du district, comme Edou & Mexem, Lexis et de nouveaux venus sur la scène Musicale comme Koolgroove et Tran. 33 AIRCAL INFOS La sécurité des vols : une préoccupation quotidienne Le Système de Gestion de la Sécurité (SGS) a été préconisé par l’Organisation Civile de l’Aviation Internationale après plus de 15 années d’études et d’expérience. Il consiste à identifier les risques pouvant produire un accident pour les anticiper et déclencher les actions correctives avant même que les incidents ne se produisent. Air Calédonie s’est lancée dans la grande aventure du SGS dès 2010. Cette obligation réglementaire représente une véritable avancée pour la compagnie, et permet d’améliorer encore un peu plus le niveau de sécurité déjà élevé. Un groupe de travail, des “Experts Compagnie” a répertorié toutes les menaces possibles (appelées “événements indésirables”), évalué les risques associés à ces menaces et mis en place les actions correctives permettant de les maîtriser. L’ensemble des personnels de la compagnie, tous services confondus, a pu bénéficier d’une formation au SGS en 2011, grâce à un formateur qui s’est déplacé sur toutes les escales. Le système est maintenant en place depuis le 1er janvier 2012. Au feu !... mais c’était pour un exercice Mi octobre, les pompiers de Magenta ont réalisé un exercice incendie dont le scénario était un feu sur un ATR lors de l’opération d’avitaillement (remplissage des réservoirs). Le camion-citerne s’étant connecté, un chiffon rouge a été fixé sur la carlingue, symbolisant un départ d’incendie. Le chauffeur du camion-citerne ayant vidé un extincteur, mais sans succès, l’alerte a été donnée, avec déclenchement de la sirène et intervention des pompiers à bord de véhicules incendie à poudre et à mousse. Munis de deux lances, les pompiers ont attaqué et éteint le (faux) feu puis ont vérifié dans la cabine de l’appareil que personne ne se trouvait à bord. A la fin de l’exercice, 16 minutes seulement s’étaient écoulées. Plusieurs points positifs ont été relevés : respect des procédures d’alerte, mise en situation des pompiers avec de bons réflexes, et une excellente coordination entre l’Aviation Civile, Air Calédonie, les pompiers et la société pétrolière d’avitaillement. 34 Soutien à Air Vanuatu à Lifou ! (Photos : Blandine Sio) A l’occasion du festival Tafea Kanaky, une centaine de festivaliers sont arrivés directement de Tanna sur Lifou à bord d’un ATR 72 d’Air Vanuatu. Air Calédonie a apporté son soutien logistique, et toute l’escale de Lifou s’est mobilisée pour assister les 4 rotations d’Air Vanuatu, soit 2 vols à l’arrivée le 6 décembre et surtout les 2 vols mis en place pour le départ le 13 décembre. L’escale de Wanaham a ainsi connu une affluence inhabituelle ! Le représentant en Nouvelle-Calédonie d’Air Vanuatu était présent aux côtés de James Adjou, le chef d’escale pour l’enregistrement de la délégation à destination de Tanna. Un départ haut en couleurs ! Nouveaux uniformes Après les personnels navigants, c’est au tour des personnels commerciaux d’Air Calédonie de présenter à la clientèle de nouveaux uniformes. Dominante bleue et impressions océaniennes habillent désormais les agents de vente dans toutes les escales, aux îles, à l’agence Manhattan comme à Magenta, à la billetterie de dernière minute et au Point Info. 35 clin d’oeil Le marché d’Iguilan Un samedi de début février, quelques Vieilles et des couples se sont retrouvés devant l’ancien magasin “Lolo Tapé” à la tribu de Xépénéhé. A sept heures du matin, Wiwane Kalimane était déjà sur place pour préparer les étals et commençait à présenter ses plus beaux légumes en attendant les autres habitués de ce petit marché de tribu. “Ce marché a lieu normalement tous les mercredis matins, et aujourd’hui on devait être à la maison commune pour la foire aux affaires organisée tous les ans avant la rentrée des classes, mais l’opération a été annulée alors nous sommes venus ici”, a expliqué le vieux Utine, l’un des habitués de ce petit marché tribal. Devant la véranda de l’ancien magasin, on avait étalé des nattes afin d’exposer le linge vendu aux enchères, tandis que sur les étals étaient exposés les produits du terroir : concombres, choux de chine, cocos verts, bananes vertes et mûres, etc. Et quand tout a été prêt, les Mamies se sont installées sous la véranda pour jouer au bingo en attendant les clients. publication Les “Cahiers de l’économie et de l’environnement” rencontre jeunesse En colo à Lifou Sous la houlette d’Alcide Buama, la Direction du Développement Economique vient de publier les deux premiers numéros des “Cahiers de l’économie et de l’environnement”, une revue de 20 pages en couleurs destinée aux agriculteurs, éleveurs, pêcheurs. Le contenu en est confié à un comité de rédaction provincial assisté par Angélique Rouquié pour les photos et certains textes. On y trouve des articles sur les techniques agricoles, les problèmes d’environnement, les questions touchant à la pêche ou des sujets sur l’élevage. Distribués gratuitement, les “Cahiers de l’économie et de l’environnement” sont diffusés par la Province des Iles. Fin janvier, deux groupes d’adolescents sont arrivés à Lifou accompagnés de leurs animateurs pour une immersion totale de deux semaines en tribu. Ces jeunes venaient des différents quartiers de Nouméa et de Dumbéa, de Païta et du Mont-Dore. En reprenant l’ATR d’Aircal pour rentrer à Nouméa, ils ont confié qu’il avait de la peine à quitter Lifou, “car notre séjour ici a été formidable” ! Cette colo à Lifou était organisée par l’association “Wahnahaso” en collaboration avec la mairie de Nouméa pour permettre aux enfants des autres ethnies de mieux connaître la culture et la vie d’un jeune de Lifou dans sa tribu. Sur ce point, Simane, un des responsables de l’association, s’est dit satisfait de l’organisation et pense déjà aux prochaines éditions prévues aux vacances scolaires. 37 pour l’amour du football Le 6ème Challenge Benjamin CANAL + Ils ont tous témoigné de leur joie d’apprendre à jouer et de ce que leur avait apporté cette activité sportive. La 6ème édition du Challenge Benjamin organisée par Canal + Calédonie, en partenariat avec la Fédération Calédonienne de Football, a réuni 84 jeunes, mi novembre, sur le stade de Hnassé à Lifou. L’an prochain, on prévoit d’organiser ce Challenge dans chaque île des Loyauté en plus de la grande Terre. “Les jeunes âgés de 8 à 12 ans sont encadrés par 10 éducateurs qui ont reçu une formation de 5 jours prise en charge par la Fédération de Football, explique le Conseiller technique fédéral Kamali Fitialeata, ils constatent tous une augmentation des effectifs dans leurs clubs respectifs, il est certain que les Jeux du Pacifique ont eu une influence sur cette augmentation”. Cette journée avait pour but de se faire plaisir et de sensibiliser les plus jeunes au football et surtout la catégorie Benjamin qui est l’âge d’or des acquisitions techniques et du comportement en jeu. Joëlle Dutertre Paul Kokone, 11 ans, de Xépénéhé : “J’avais le choix avec le cricket mais j’ai préféré le foot. J’aimerais être sélectionné quand je serai grand car cela me permettrait d’aller dans les grands pays comme la France, j’aimerais réussir dans le foot pour faire plaisir à mon pays”. Fredy Kaemo, 10 ans, de Xépénéhé : “Depuis la maternelle je fais du foot, c’est mon sport préféré, car il faut mettre du sien dans ce sport ; mon oncle qui nous entraîne a conseillé aux jeunes qui vont mal dans la tribu, qui fuguent ou qui ont envie d’arrêter l’école, de jouer au foot et ça va mieux pour eux. Et c’est bon aussi pour ceux qui sont obèses”. Alice Ajapuhnya, 10 ans, de Jozip : “J’ai choisi le foot car ça me donne de la force pour l’attaque ; il faut bien écouter, on apprend la défense aussi”. Aurélia de Qanono : “Le foot, c’est bon pour la santé”. 39 vie religieuse Les jeunes protestants en assemblée Des jeunes protestants de l’EENCIL (Eglise Evangélique de la Nouvelle-Calédonie et des Iles Loyauté) de toutes les régions se sont retrouvés pendant une semaine, mi janvier, à la tribu de Siloam au nord de Lifou pour leur assemblée générale sur le thème “Qui dites-vous que je suis”. Cette année, plus de trois cent jeunes ont assisté à cette assemblée où plusieurs ateliers ont été mis en place pour permettre aux adultes de transmettre aux jeunes leurs savoirs au niveau biblique, social et culturel, sans oublier des ateliers de tressage, de couture, de sculpture et des ateliers sur la santé, la délinquance et les problèmes qui touchent la jeunesse. La présidente du mouvement des jeunes de la région Drehu, Haocas Wapica s’est dite satisfaite : “Ce sont des moments forts qu’on passe ensemble ici à Siloam entre jeunes car certains y trouvent des réponses et des solutions à leurs problèmes”. Pour ce qui est de l’intendance, les différentes paroisses de Lifou sont venues chaque jour pour assurer la cuisine pour permettre aux jeunes de profiter pleinement des ateliers et des activités collectives. L’atelier tressage animé par les femmes de pasteurs. Le “Vivre Ensemble” de l’EENCIL Sur le même thème, le synode de l’EENCIL (Eglise Evangélique de la Nouvelle-Calédonie et des Iles Loyauté) qui s’est déroulé du 22 au 26 octobre dernier, a publié une motion d’une belle portée philosophique et spirituelle : “La Nouvelle-Calédonie aborde une des pages importantes de son histoire politique. Au regard des événements graves qui ont marqué nos populations, le synode général de l’Eglise Evangélique en Nouvelle-Calédonie et aux Iles Loyauté réuni à la paroisse de Wanap du 22 au 26 Octobre 2011, s’est engagé à mener des réflexions sur la problématique “Evangile et culture” afin de contribuer au projet du “vivre ensemble”. Les situations de crise, les conflits non maîtrisés et l’instabilité sociale, nous interpellent tous, en tant qu’enfants de Dieu et frères en Christ. Ces réflexions nous ont conduits à rappeler les fondamentaux qui fondent et consolident notre existence dans le rapport avec le prochain. “De ce fait, le synode général incite chacun à s’affirmer dans une altérité chrétienne et culturelle éclairée par le texte de Mathieu chapitre 16 / verset 15 : “Qui dîtes-vous que je suis” ? Du désespoir à l’espoir, Jésus nous invite à la source. Il est le poteau central du “vivre ensemble”. L’Eglise Evangélique en NouvelleCalédonie et aux Iles Loyauté en appelle au génie de la population et à l’unité de toutes les forces vives du pays (responsables religieux, politiques et coutumiers etc..) pour instaurer les conditions favorables au projet du destin commun”. 41 anniversaire Les 40 ans de l’AS Ponoz Samedi 3 décembre, l’AS Ponoz a fêté ses quarante ans. Créé en 1971, le club de la tribu de Hunöj a fait ses débuts dans le football, et s’est ensuite ouvert au cricket dans les années 90. A l’occasion de cette journée, les anciens footballeurs avaient été invités. Les vétérans ont volontiers participé aux matchs de gala, avant de couper le gâteau des quarante ans. La grande famille de l’AS Ponoz était réunie pour ce quarantenaire. 6 Comme nous l’avons déjà fait dans notre précédent numéro, voici un poème extrait du recueil de poésies et de contes nés sous la plume de W. Teji, un auteur ne Drehu. Les vétérans, toujours fidèles au rendez-vous. Un bonheur mal acquis Les instants sont vécus au rythme des saisons Le creuset où se frictionne l’alchimie des sentiments Un endroit d’ombre mouvant et de silence lancinant La lune a promis au soleil de veiller sur nos sommeils Juste le temps d’un répit ou d’un entracte mérité C’est que la vie est prise entre l’enclume et le marteau La recherche d’un bonheur immédiat sans vergogne Une illusion qui transcende les exigences du réel. Nostalgie : l’équipe de cricket de l’AS Ponoz en 1990. Nous martelons nos envies sur le caisson des instincts Nos penchants nous mènent sur des sentiers sans mœurs Nous vivons bien au-dessus de ce qui nous est permis Nous empruntons des trésors pour de futiles raisons Nous dilapidons une fortune pour un bien-être improbable Nous entretenons notre confort sur des avoirs hypothéqués Nous imitons le train de vie éphémère des millionnaires Nous consumons notre âme sur le bûcher des passions. Et puis viendra le jour où le soleil se lèvera éclatant Pour éclairer la tristesse de notre existence miséreuse Les charognards viendront disputer leur part sur nos soucis Les médisances pleuvront sur nos carcasses dépouillées Nous aurions, par mégarde, légué à nos enfants nos erreurs Nous avions trôné pour une notoriété sans lendemain Puis il ne nous restera que nos larmes pour nous laver. L’équipe de foot de 2011. 42