N°139 - Province des îles Loyauté
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N°139 - Province des îles Loyauté
Editorial Au rendez-vous de l’avenir a Province des Iles Loyauté a vécu une série de manifestations riches en rencontres et en cultures identitaires. La “Pirogue” du IVème Festival des Arts Mélanésiens s’est arrêtée sur nos îles de Nengone, Drehu et Iaai. Un rendez-vous de couleurs, de langues océaniennes, de pratiques artistiques aussi diverses, avec comme point commun l’identité de la “Mélanésie”. Autres voyages qui ont séduit nos tribus, les escales culturelles de la “Fête du Livre”. Ecrivains, éditeurs, et professionnels de l'écriture se sont immergés dans nos écoles, nos bibliothèques et centres culturels pour s’imprégner des mots et des phrases de notre environnement pour mieux transmettre l’amour du livre sous toutes ses formes. L L’enclavement des îles n’est pas une nouveauté. En revanche, nous pouvons saluer Radio Djiido qui s’est installée, grâce à une opération commune avec la Province des Iles Loyauté, à Wé-Lifou. Un studio équipé destiné à des opérations de communication de proximité pour une retransmission dans la province et au-delà. La voix des ondes pose une passerelle pour limiter cet enclavement. En matière de communication, le FIFO (festival international du film océanien) s’est installé à Nengone pour quelques jours. La création audio visuelle notamment en films documentaires intéresse notre province. Des rencontres sur la technique et la conception audiovisuelle ont été fructueuses avec un public averti. En guise de préparation d’événement d’envergure, NC 2011 constitue un rendez-vous incontournable des 14ème jeux du Pacifique. A ce titre, le “Conseil des jeux du Pacifique” a été accueilli par la Province des Iles Loyauté et a pu constater l’avancée des chantiers des installations sportives estimées à 737 millions CFP. Ouvéa et Lifou accueilleront les épreuves de Beach-volley, de natation en eau libre, de football et volley-ball. La mascotte Joemy était du voyage pour consacrer une journée festive avec les enfants de la province à la tribu de Luengöni. En matière institutionnelle, la Province des Iles Loyauté a approuvé le compte administratif 2009 avec un résultat budgétaire de 5.184.815.467 CFP. Le budget supplémentaire 2010 a été adopté à hauteur de 8.862.914.451 CFP. sommaire Sur les questions économiques, le séminaire “Développement durable, processus d'émancipation et droit” s’est tenu à Jokin. Deux jours entiers ont été consacrés à une réflexion pragmatique sur la création de richesses en Terres coutumières. Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 La Fête du lagon à Ouvéa . . . . . . . . . . . . . . . . p 13 Tour d’horizon sur l’Habitat Social . . . . . . . . . . . . p 7 Festival : tous les arts mélanésiens . . . . . . . . . . . . p 23 Radio Djiido s’installe à Lifou . . . . . . . . . . . . . . . p 9 Ils ont marché contre le diabète . . . . . . . . . . . . . p 35 La Foire des Iles : 20 ans déjà ! . . . . . . . . . . . . p 10 Lifou prépare les Jeux 2011 . . . . . . . . . . . . . . p 41 CONSTRUIRE LES LOYAUTE - 10, rue Georges Clémenceau - B.P. 8591 - Nouméa - Tél. : 41 15 45 / 77 47 10 - Fax : 41 15 45 - Email : [email protected] - ISSN n° 1169-4998 Directeur de la publication : Aïzik Wamalo - Rédacteur en chef : Jacques d’André - Réalisation : ADANIS Reportages : Olivier Broutin - Catherine Dessertine - Joëlle Dutertre - Angélique Rouquié - Marco Wanyano Maquette : J & J - Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24 35 20) - Impression : Artypo Abonnement : Un an : 2350 cfp pour la Calédonie (hors Loyauté) - 4500 cfp pour la métropole - Etranger : écrire B.P. 8591 Nouméa LES DÉCISIONS DE LA PROVINCE 8,8 milliards au Budget Supplémentaire 2010 L e 19 août dernier, les élus de la Province des Iles se sont réunis en assemblée pour délibérer sur une douzaine de dossiers, parmi lesquels le compte administratif du budget 2009 et surtout le Budget Supplémentaire 2010. L’analyse financière extraite du compte de gestion 2009 tenu par le payeur de la Province des îles Loyauté a apporté comme chaque année une appréciation objective sur la situation financière de la collectivité en comparant les données comptables des trois derniers exercices (2007, 2008 et 2009) et en observant l’évolution des principaux cumuls et ratios. De l’analyse de ces données, il ressort que l’exercice 2009, en dépit d’une réalité électorale active, s’est réalisé correctement en terme d’exécution budgétaire et a confirmé l’excellente situation financière de la province des Iles, même si le taux d’exécution budgétaire reste à améliorer. En résumé, on peut relever les constats suivants : - La Province des Iles Loyauté dispose de marges de manœuvre au niveau de sa capacité d'endettement et au niveau de son fonds de roulement. - La capacité d'autofinancement, après avoir connu une hausse importante en 2008, suite à une DGF exceptionnellement élevée, accuse une baisse de 69 % en 2009. Bien qu’en baisse significative, elle reste correcte. Toutefois, la collectivité doit veiller à ce que cette capacité d'autofinancement ne se détériore pas à l’avenir. - L’endettement de la Province des Iles s’élève à 869.872 millions. Compte tenu du volume de recettes récurrentes, l’endettement est faible. L’autofinancement dégagé permet de couvrir largement les annuités de la dette. La province des îles dispose donc d’une marge de manœuvre certaine en matière d’endettement. - Le fonds de roulement est en légère baisse passant de 6,4 milliards de FCFP en 2008 à 5,1 milliards en 2009. La collectivité maintient un fonds de roulement correct et la moyenne mensuelle de la trésorerie se situe à un niveau très élevé. - Le taux de réalisation des dépenses et des recettes d’investissement reste faible. Cette situation, déjà soulignée en 2007, trouve son origine dans la conjonction de plusieurs éléments. Les recettes, prévues à hauteur de 25.509.268.697 F, ont été réalisées à hauteur de 22.824.448.828 F, soit un taux de réalisation de 90 %. Ces réalisations comprennent les recettes constatées pour 2009 (15.505.447.396 F), les résultats 2008 reportés sur 2009 (6.389.853.869 F) et les amortissements (929.147.563 F). A noter qu’avec un excédent global de clôture de 5.184.815.467 F rectifié du report des crédits en dépenses et en recettes, le trésorier-payeur pour la Province des Iles a confirmé la concordance de l’exécution budgétaire provinciale et du compte de gestion. Les comptes de la Province pouvaient donc être arrêtés et 4 approuvés par l’assemblée de province. C’est ce que les élus ont fait. Ils ont ensuite examiné et voté le Budget Supplémentaire de l’Exercice 2010. Le budget primitif 2010 avait été voté par l’assemblée de province à hauteur de 14.763.260.210 CFP. La fraction de dotation aux amortissements s’élevait à 875 millions au budget primitif ; ce qui portait l’ensemble des mouvements budgétaires à un total de 15.638.260.210 CFP. Par ailleurs, le compte administratif de l’exercice 2009 a dégagé un résultat excédentaire global de 5.184.815.467 CFP. Le projet de budget supplémentaire qui était présenté avait pour objet : - d’intégrer les résultats issus du compte administratif de l’exercice 2009, - de confirmer les reports de crédits en recettes et en dépenses des sections d’investissement et de fonctionnement, - de proposer l’inscription de mesures nouvelles et l’ajustement des crédits initialement prévus et autorisés au budget primitif. Le projet de budget supplémentaire de l’exercice 2010 proposait 8.639.134.275 CFP en mouvements réels, le complément de dotation aux amortissements s’élevant à 223.780.176 CFP, ce qui portait l’ensemble des mouvements budgétaires de ce budget supplémentaire à 8.862.914.451 CFP dont : 2.932.932.219 CFP en section de fonctionnement et 5.929.982.232 CFP en section d’investissement. Après l’avoir examiné et en avoir débattu, les élus ont adopté ce Budget Supplémentaire 2010. Formation, habitat, santal… Restait quelques autres dossiers à traiter : - Lors de la dernière réorganisation des services provinciaux du mois d’octobre 2009, la Province avait émis le souhait de se doter d’un nouveau service de la femme, de la formation, de l’insertion professionnelle et de l’emploi qui se consacrerait aux questions de la formation continue et de la condition féminine. Depuis lors, une délibération cadre fixe l’orientation des secteurs prioritaires pour la formation. Elle favorise le choix des actions de formation à entreprendre dans le plan annuel de formation continue financé par la Province à destination de toutes les personnes souhaitant des projets de développement ou de formation. C’est pourquoi les élus ont fixé avec précision les modalités d’élaboration et de validation de ce plan de formation professionnelle continue qui sera adopté chaque année en fonction des besoins recensés. Pour 2010, les actions ciblées tournent autour du tourisme, de la pêche, des PME-PMI, de l’agriculture, et de la santé. - Dans le cadre des opérations visant à l’amélioration de l’habitat des personnes âgées, la Province a accordé une subvention de 57.465.000 CFP à 11 personnes âgées de Maré, 10 de Lifou et 4 d’Ouvéa pour la rénovation ou l’extension de leur habitation principale. Ces prises en charge du coût des travaux seront versées directement sur les comptes des artisans, sur présentation des factures certifiées “travaux effectués”. Par ailleurs, la Province a annulé une série de subventions d’aide à l’habitat social. L’explication est simple : depuis 2006, quatre campagnes d’attributions de subventions ont permis à 227 personnes de bénéficier de cette aide. Cependant parmi les bénéficiaires, six personnes n’ont pas pu tirer profit de cette aide. Elles sont soit décédées, soit n’ont pas versé d’apport personnel, de sorte qu’aucune construction n’a jamais été effectuée. Il était donc logique d’annuler leurs subventions. - Financé successivement sur les contrats de développement 20002005 et 2006-2010, l’Habitat social fait partie des priorités de la Province des Iles. En juillet 2006, une nouvelle politique ambitieuse a été engagée dans ce domaine. Pour la mise en œuvre de cette opération sur 2006-2010, la Province a délégué une partie de la maîtrise d’ouvrage à la Sodil, désignée comme opérateur technique. Pour atteindre ces résultats, la Sodil a dû assumer un certain nombre de difficultés parmi lesquelles la hausse du coût de certains matériaux et des problèmes de transport, ce qui a représenté une charge de 154 millions CFP. Par ailleurs, pour les constructions de 2000-2004, la Province a engagé en 2007 un programme de reprise des maisons mal construites ou abandonnées par les artisans. Le coût des travaux supplémentaires que la Sodil a dû supporter s’élève à 43 millions. Pour régulariser cette situation, la Province a octroyé à la Sodil une subvention de 197 millions couvrant la hausse des coûts du programme 2006-2010 ainsi que les travaux de reprise des constructions 2000-2004. - Parce qu’elle a des propriétés olfactives très intéressantes, la demande pour l’huile essentielle de Santal de Nouvelle-Calédonie, a dernièrement augmenté. L’avenir de l’huile de Santal, notamment des îles Loyauté, s’annonce donc bien. Dans le souci de mettre en place et de consolider cette filière, la Province a signé une convention avec la Société “Serei No Nengone” où travaille un jeune chercheur des îles, compétent en la matière, Jean Waikedre. Cette convention a pour but d’organiser la gestion de la ressource pour qu’elle soit pérenne et durable. Elle confie à cette société la mise en place et l’organisation de la politique de reproduction (pépinière) et de reboisement du bois de Santal sur les îles Loyauté. Les quotas actuels de coupe de bois de Santal sur la Province île sont de 30 tonnes par an (Lifou 11 tonnes, Maré 12 tonnes, Ouvéa 7 tonnes) et pourront évoluer en fonction de l’évolution de la ressource et des résultats de nouveaux inventaires. Or, avec la montée en puissance de l’exploitation du Santal, la réglementation provinciale n'était plus adaptée (une seule délibération de la Province en 1993 reprise par un arrêté de 2002). Les élus ont donc pris une délibération pour compléter cette réglementation. Elle rappelle les domaines de compétence de la Province en la matière, précise les conditions de coupe du bois de Santal et les sanctions aux contrevenants. Ainsi, pour chaque arbre abattu, les coupeurs devront en replanter trois autres. Dans le cas où l’opération de “replantage” n’a pas été réalisée, des amendes de compensation sont prévues (de 894 000 à 5.369.000 F). Les sanctions sont d’abord d’ordre financier pour pénaliser la coupe illégale de bois vivants. Les fonds ainsi récoltés sont obligatoirement affectés au financement de l’organisation et du fonctionnement de la filière Santal. La nouvelle réglementation intègre aussi de façon claire la relation entre les autorités coutumières détentrices des droits au sol et les autres acteurs de la filière. Le rôle de l’agent forestier assermenté est primordial dans la bonne gestion de la filière Santal. De façon claire, le but est ici la pérennisation et la durabilité de la ressource. - A la suite du drame des 19 d’Ouvéa, la Province des Iles avait décidé en 1999 de mettre en place un programme spécifique d’aides aux familles des victimes. Le but était que la collectivité intervienne dans le financement d’un projet d’investissement ou d’équipement. De par la nature du projet, les modalités et la mise en œuvre furent longues et complexes. L’un des points à réactualiser consistait à désigner le porteur du projet pour chaque famille concernée. Cela étant fait, la Province a décidé d’octroyer à chaque personne désignée par chaque famille une aide d’un million CFP pour financer un projet d’investissement, soit 19 millions pour les 19 d’Ouvéa. - La disparition dans la nuit du 31 juillet 1953 de la “Monique”, un caboteur reliant la Grande-Terre et les îles Loyauté, reste encore aujourd’hui l’un des mystères de notre histoire maritime. Du 7 au 11 août 2010, l’association “Fortunes de Mer Calédoniennes” a tenté une seconde recherche de l’épave du bateau. La Province des Iles souhaitant soutenir cette opération, une subvention de 2.100.000 CFP a été attribuée à l’association. 5 L’ACTUALITÉ DE LA PROVINCE Séminaire sur le développement économique à Jokin D eux journées de réflexion ont été organisées fin juillet à la tribu de Jokin par la Province des Iles. Ce séminaire sur le développement économique était initié par le président Neko Hnepeune et le président de la commission du développement économique Nidoish Hnaisseline. La tribu de Jokin et son comité paroissial ont accueilli coutumièrement tous les participants invités : une cinquantaine de Maré, 44 d’Ouvéa et 30 venus de Nouméa. Les grands chefs des trois îles et les représentants de l’Eglise étaient également invités. Le séminaire a débuté avec les discours du Président Hnepeune et du Commissaire Délégué Michel Crechet, ensuite les participants se sont répartis dans les trois ateliers proposés par le comité de pilotage sous la houlette de Wauka Ajapuhnya qui s’est dit satisfait de ce regroupement. Plus de deux cent participants ont discuté et réfléchi sur trois thèmes principaux : la création de richesse, la culture et le développement, et les normes kanak de développement. Après ce séminaire, des groupes de réflexion travailleront sur les orientations définies pendant ces trois jours. La nouvelle chef du service juridique N ommée depuis peu chef du service juridique de la Province des Iles, Sarah Paiman, 32 ans, mariée avec 3 enfants, est originaire de Nouméa. Elle rentre de Belgique où elle travaillait pour le Conseil Audiovisuel Belge. Elle a effectué des études juridiques en Belgique : maîtrise de Droit et des Affaires D.E.S. Sa mission consiste à encadrer une équipe de deux juristes en charge du suivi juridique des dossiers dans plusieurs domaines : contrôle des actes administratifs, analyse juridique des dossiers, contentieux. Elle adore Lifou, et aimerait y rester quelque temps. 2011 l’année des Outre-Mer M ettre en lumière les identités des sociétés d’OutreMer : c’est l’objectif fixé par Nicolas Sarkozy, Président de la République. Tout au long de l’année 2011, la présence de l’Outre-Mer s’inscrira en France à travers de nombreuses manifestations : salon du livre, fête de la musique, Printemps des poètes... C’est pourquoi Robby Judes, Conseiller au 6 Commissariat de cet événement, était début septembre à Wé, pour mettre en lumière ce qui se fait à Lifou : “Je viens voir sur place les atouts de la NouvelleCalédonie et je peux vous dire qu’elle en a beaucoup”. Et d’ajouter : “Le responsable culturel du Haut-commissariat va nous faire des propositions émanant de chaque Province, pas seulement sur le plan culturel mais aussi économique, historique, recherche, éducation nationale.... Elles seront étudiées, labellisées subventionnées”. voire HABITAT SOCIAL Respecter le cadre de vie océanien D epuis 2000, l’habitat social existe à Lifou. Il est actuellement régi par une délibération cadre de juillet 2006. La Province des Iles a confié à la Sodil la mission d’opérateur technique dans l’habitat social. Pour 20102011, 262 demandes sont enregistrées : 32 à Maré, 179 à Lifou et 51 à Ouvéa. La politique sociale est particulière dans les îles. Qu’en est-il ? “De 2006 à 2009, 227 logements sociaux ont été attribués aux bénéficiaires, dans le cadre du Contrat de développement : l’Etat français a participé à hauteur de 80 %. En mars 2010, 40 nouvelles attributions ont été votées soit 240 millions qui seront financés à 100 % par la Province”, explique Philippe Sio Directeur de l’habitat et de la gestion du patrimoine. L’accession à la propriété est différente dans la Province des Iles car l’aide est de 100 % pour les personnes âgées à partir de 60 ans et pour les personnes handicapées dont le revenu est inférieur ou égal à 1,5 fois le SMG (salaire minimum garanti). Pour les autres personnes à revenus modestes, l’apport personnel est calculé en fonction des revenus déclarés. Autre volonté politique locale : les maisons doivent être construites par les artisans résidant dans les Loyauté afin de développer le tissu artisanal ; de plus, les accédants à la propriété sont dans l’obligation de faire construire une case. La demande porte essentiellement sur le T3 dont le coût moyen est de 7 millions environ. Un an pour entrer dans ses murs Des difficultés résident dans l’acheminement des matériaux en raison des problèmes liés au transport maritime, d’autant plus que la tendance actuelle est de préserver de plus en plus les matières premières qui existent à l’état naturel à Lifou tel que le xaca ou le sable. On s’oriente donc de plus en plus vers un plan de construction à ossature métallique, la tendance est de privilégier le solaire, et la volonté pour le prochain contrat de développement tendra à favoriser la demande des jeunes. “Il faut actuellement environ un an entre l’acceptation du dossier et la réalisation finale des travaux de construction”, précise Jean-François Tokotoko, Chef de service de l’habitat social. Le challenge actuel est de construire 100 maisons par an mais en raison des difficultés liées au transport des matériaux et des problèmes d’ordre foncier, certains propriétaires terriens n’hésitent pas à faire arrêter les travaux car ils ne sont plus d’accord… A l’heure actuelle, il en sort de terre environ 60 par an. Un autre point qui mérite réflexion, selon Jean-François Tokotoko, porte sur la conception de l’espace de vie en Océanie, très différente de celle des pays occidentaux. Par exemple, les sanitaires et la cuisine sont souvent séparés du reste de la maison. Pour le prochain programme il faudra réfléchir sur l’habitat que l’on souhaite construire en fonction du cadre et du mode de vie. LA PROCÉDURE 1) Le candidat dépose un dossier de candidature à la D.E.A (Direction de l’Equipement et de l’Aménagement) Cellule habitat qui renseigne le public et enregistre le dossier de candidature, 2) Une commission consultative donne son avis sur les dossiers, 3) Une commission habitat sélectionne les dossiers, 4) L’Assemblée de province attribue les aides, 5) L’opérateur Habitat (Sodil) gère et s’occupe du suivi technique des chantiers, les artisans réalisent les travaux. A noter que le dépôt d’un dossier de candidature n’engage en aucune façon la Province quant à son éventuel aboutissement. 7 MÉDIAS Radio Djiido s’installe à Lifou J eudi 2 septembre, Radio Djiido a inauguré son antenne de Lifou, un projet qui date de quelques années déjà et qui a pu voir le jour grâce à la signature d’une convention entre la Province et la radio, mettant à disposition un local fraîchement rénové. “Les moyens techniques permettent maintenant de diffuser de partout, explique L’équipe de Radio Djiido reçoit la coutume d’accueil pour son installation à Lifou. Thierry Kameremoin, responsable de Radio Djiido. On émettait parfois depuis Lifou, grâce à un partenariat avec le Cemaid et Ngazo Ngazo nous a beaucoup aidé dans nos démarches. Avoir maintenant un pied-à-terre nous évitera de déplacer du matériel, ce qui nous revenait cher en fret aérien”. Il n’y aura pas de permanent sur Lifou : l’idée est que les journalistes et animateurs de Djiido puissent se relayer, selon l’actualité. “La volonté d’émettre depuis Ouvéa et Maré est aussi à l’étude : on y travaille”, ajoute Thierry Kameremoin. Les auditeurs ont pu suivre en direct les temps forts de cette journée, comme la coutume d’accueil des élus et coutumiers de Lifou, ainsi que les discours du Président de la Province et de Charles Pidjot, président du conseil d’administration de la radio. Ils ont évoqué Radio Kenu, qui émettait dans les années 80, depuis la tribu de Qanono. Depuis son interdiction au moment des Evénements, aucune autre radio ne s’était implantée à Lifou. Le mot de la fin est revenu à Charles Pidjot, président du Conseil d’Administration : “Djiido a été créée pour tisser des liens, pour créer des passerelles. La radio est à votre service. Servez-vous-en” ! Des lycéens “communicants” à l’antenne L ors de cette inauguration des nouveaux locaux de Radio Djiido à Lifou, les élèves de Terminale STG, option Communication et Gestion des Ressources Humaines, du Lycée des îles étaient invités à l’antenne. L’occasion pour eux de découvrir un métier où la communication est au service de l’information : journaliste de radio. Les jeunes ont réagi en direct aux questions du journaliste. Les futurs journalistes se sont succédés à l’antenne. Romain Hmeun, rédacteur en chef, est venu la veille au lycée pour faire connaissance avec eux, discuter du programme de l’émission et du rôle de chacun. Le lendemain, à l’antenne, il les a fait réagir en direct sur leurs attentes en tant que jeunes, leurs réussites et leurs difficultés. Pour Jean-Luc Claus, professeur principal de la classe, cette expérience est une chance : “Mes élèves ont pu rencontrer des professionnels de la communication, et participer à un événement important pour la population des Loyauté : l’inauguration de l’antenne de Radio Djiido à Lifou. Ils ont pu se confronter à une situation de communication de masse, et ne se sont pas laissés impressionner”. Du côté des jeunes, beaucoup de plaisir à participer à cette émission, et - qui sait ? - peut-être des vocations à venir. 9 AGRICULTURE ET ARTISANAT La Foire des îles a fêté ses 20 ans A Lifou, du 10 au 12 septembre, la Foire des îles a fêté ses vingt ans sous les feux d’artifices et sur le thème : “Valorisons nos richesses”. Les producteurs de Lifou, Maré et Ouvéa étaient au rendez-vous, les visiteurs également : stands colorés, produits de qualité, à chaque île sa spécialité. Une centaine de personnes était venue de Maré, les paniers chargés de fruits et légumes tous plus gros les uns que les autres, comme ces ignames de plus de deux mètres. Les gens d’Ouvéa avaient apporté des confitures, des sirops, des légumes et bien sûr des poissons extra frais, que les pêcheurs ont fait fumer sur place. Ambiance familiale et conviviale : la vente d’alcool était interdite sur l’ensemble de la Commune. Les manèges ont conquis les plus jeunes. Grand succès pour les magiciens du Vanuatu qui ont su impressionner la foule par leurs démonstrations. Le vendredi soir, après l’élection de Miss Foire des îles 2010, un magnifique feu d’artifice a illuminé le site. Le samedi soir, Le Président Hnepeune a souhaité la bienvenue aux invités. place aux concerts, avec We Ce Ca, Mexem, Nodeak et Rootsky. Les stands de restauration proposaient des menus valorisant les produits locaux : sashimi de tazar, salade de poulpe, porc au tarot, bougna... En cette journée de lutte contre le diabète, les menus équilibrés faisaient la part belle aux légumes du pays. Plus de quatre-vingt visiteurs de Nouméa et d’ailleurs, avaient choisi un accueil chez l’habitant, avec le package proposé par la DIL. Ravis de déguster les spécialités des îles, ils ont aussi apprécié l’accueil et les moments de rencontres. Samedi, après cinq heures de cuisson, le bougna géant a pu être dégusté. Le concours de pêche a bénéficié d’une météo clémente, et les mahi-mahi étaient au rendez-vous. Dimanche, un culte œcuménique était organisé sur le site. Les démonstrations se sont poursuivies, avec le tressage de cordes en fibre de coco, spécialité d’Ouvéa. La Foire s’est achevée le dimanche soir, par les cérémonies de clôture, suivies de concerts. En attendant le bilan définitif de cette foire, on peut estimer à plus 20 tonnes les produits agricoles (fruits, légumes et tubercules) écoulés lors des 3 jours. A noter également la participation des pêcheurs La sortie du bougna géant. Ouvéa a fumé son poisson sur place. 10 d’Ouvéa avec 750 kg de poissons frais. Cependant cette foire n’est qu’une vitrine du monde rural loyaltien, beaucoup de travail reste à faire dans le secteur agricole où la professionnalisation des agriculteurs est indispensable. La production n’est pas suffisante pour couvrir les besoins du marché local. De même, les outils de développement comme les unités de conditionnement ne sont pas optimisées par le manque de volume de produits. Une réflexion doit être menée afin de tendre vers une agriculture plus performante. Un thème est revenu de manière récurrente dans les discours d’ouverture de la Foire : l’avenir de nos jeunes dans la politique agricole aux Iles Loyauté. Une préoccupation partagée par l’ensemble des représentants politiques et plus particulièrement par l’Exécutif de la Province. L’agriculture est un secteur où le potentiel local est sous-évalué. Les débouchés destinés aux restaurations de collectivité et à la consommation locale constituent un besoin réel. La terre a de l’avenir ! We Ce Ca a conquis le public. Un éventail de couleurs et de parfums. Les mamans d’Ouvéa ont tressé les fibres de coco. 11 VOYAGE D’ORIENTATION Les collégiens de Tadine sur la Grande-Terre C ette année, les 56 élèves de 3ème du collège de Tadine ont, à la suite de leurs camarades de la Roche, participé à un voyage “d’orientation” sur Nouméa avec 6 accompagnateurs dont 3 enseignants. Mais cette sortie n’avait rien à voir avec une course à la boussole : il s’agissait d’un voyage de quatre jours pour découvrir le large éventail des formations, des qualifications et au final des métiers qui leur sont proposés. En effet, la 3ème est une classe charnière à partir de laquelle les voeux d’orientation et les choix de filière prennent une importance décisive pour l’avenir des enfants. Faire un choix pertinent, raisonné et non un choix par défaut, connaître précisement les filières de formations disponibles et le cadre concret des établissements qui les proposent : tels sont les principaux objectifs de ces journées. Aussi, le groupe a visité trois grands établissements de Nouméa. Au lycée Escoffier, les professeurs ont notamment présenté les filières restauration et hotellerie. L’accueil à Petro Attiti et à Jules Garnier a été des plus chaleureux avec des intervenants particulièrement à l’écoute sur l’impulsion de chefs d’établissement soucieux de recevoir des élèves motivés et sûrs de leur choix. Ainsi les filières autour du travail du bois ou des installations électriques ont notamment suscité de l’intérêt dans le premier établissement. A Jules Garnier, les filières mécaniques, la Devant la SLN qui fête ses 100 ans. métallerie, les sciences et techniques des matériaux, les techniques d’automatisation ou le dessin industriel assisté par ordinateur ont, entre autres, particulièrement interessé. Pour compléter ces visites et leur donner une plus grande portée, la découverte de professionnels à l’oeuvre dans diverses branches de métier était au programme. A la SLN, deux anciens métallurgistes passionnés et passionnants ont ouverts les portes de leur entreprise et ont donné aux jeunes quelques clefs pour comprendre le travail du nickel. Le spectacle de la coulée de métal en fusion a particulièrement marqué les esprits. Autre lieu gigantesque et très symbolique de l’industrie calédonienne, le barrage de Yaté a fait l’objet d’une matinée de visite. Le jeune et sympathique chef d’exploitation, Jérémie, leur a montré l’importance de la production hydroélectrique pour le pays et les techniques à l’oeuvre. Des moments de détente ont également ponctué la sortie, ce qui a permis aux jeunes Maréens de découvrir des lieux de la Grande Terre qui leur sont parfois inconnus, et très différents des îles, comme le parc ornithologique ou les fameuses chutes de la Madeleine. Des jeunes bien formés et épanouis dans leur choix professionnel sont un atout pour le développement de Maré qui pourrait bénéficier de leurs compétences. Olivier Broutin Les élèves ont pris le pouls des réalités économiques et du travail et engrangé un maximum d’informations. 12 RICHESSE DE LA MER La Fête du Lagon à Ouvéa M i juillet, Ouvéa a pris une allure festive. Le site de la Fête du Lagon, implanté cette année et durant trois jours à la tribu de Nimaha, a été l’objet de tous les soins de l’équipe d’animation et de la population. Accueil du public et beauté des stands ont enrichi le décor naturel du bord de mer. Éclairés par un soleil radieux, touristes, enfants d’Iaai et artistes ont profité durant ces trois jours des richesses du plus beau lagon du monde. Richesses du lagon On se jette à l’eau ! tés pas désempli. Les activi La plage de Nimaha n’a és vit eurs du centre d’acti proposées par les monit té petits et grands. an nautiques Canio ont ench ants Les enf à la fête Les concours de p incontestablemen êche et de chasse sous-marine on t été les momen jours de fête. ts forts de ces tr t ois Pas de fête sans musique ! Les groupes de musique ont rythmé ces trois jours jusque tard dans la soirée. Sous les ovations du public, les enfants présents sur le site ont rejoint Léon Guatoti et Lucien Tiaou sur scène. Mains vertes leil, les ri du so tion en b a l’ à installés imagina blement bre cours à leur ce des jeunes a rt fo n o C li surveillan nts. nt laissé enfants o à des jeux, sous la nd plaisir des pare t ra n g a le plus particip s et pour e ic tr a im n a ont s mamans de Iaai Les mains vertes de couleurs du site avec enrichi la palette de plantes. de leurs compositions 13 FÊTE DU LIVRE Des “boutures de paroles” ont poussé à Ouvéa L a médiathèque de Hwadrilla a ouvert ses portes en août à “la Fête du Livre”. Les manifestations, orchestrées par l’association “Lire en Calédonie” et ses partenaires, ont été initiées par la volonté commune de promouvoir toutes les filières du livre, de l’écriture et la lecture. “Les boutures de paroles ont été mises en terre et nous espérons qu’elles grandiront avec le temps” a expliqué Juliette Maes, présidente d’honneur de l’association. La diversité et la pertinence des ateliers ont permis aux enfants des établissements de découvrir un monde imaginaire où le mot est souffle de créativité. Les élèves de l’école primaire de St Michel ont pu découvrir le lien possible entre l’écriture et les arts plastiques lors d’un atelier mis en place dans l’école sur deux jours. A l’issue de ce travail mené conjointement par les enseignants et Frédéric Olhen, écrivain, un livre de 50 mètres a été réalisé. “Il s’inscrit dans un espace donné et revêt tout le symbolisme du chemin Kanak”. La trace manuscrite n’est pas le fait de toutes les cultures, mais le besoin d’expression est ressenti par toutes les civilisations. La BD revêt incontestablement ce sentiment universel en alliant la forme et l’écriture sur des thèmes aussi divers que la nature ou la technologie. A travers le travail de l’artiste Jar, les enfants ont pu apprécier la portée et le pouvoir de cette expression. Des moments forts ont été partagés entre adultes et enfants sur leur lieu de vie et sur leur rêve. Les mots se sont libérés de leurs carcans avec le Slameur anticonformiste Ottogalli qui a remporté un vif succès auprès des collégiens. L’atelier pixilation, mené par Célia Prou et Théo Quillier, a permis aux élèves de découvrir le lien étroit et concret des mots et de la créativité au service du film d’animation. Contes, légendes, jeux collectifs, dessins, fresques, bande dessinée... Ouvéa a dignement fêté le livre sous tous ses aspects. Théâtre et poésie japonaise à Lifou P ierre Gope, comédien, auteur et metteur en scène dans le monde du théâtre et de la poésie, était invité au Centre de Documentation et d’Information du Lycée Polyvalent des Iles à Lifou dans le cadre de la Fête du Livre. Les élèves de la classe de seconde GT1 encadrée par leurs professeurs, ont écouté avec intérêt le parcours original de cet autodidacte, niveau CM2, et qui, grâce à sa passion du théâtre n’a pas hésité à remplacer un premier rôle dans une pièce populaire et qui l’an prochain, jouera avec sa troupe dans la cour des grands en Avignon pour la 4ème fois. Laurence Viallard (Tokiko Loli) graphiste, éditrice, poétesse, animait aussi un groupe de cette classe dans le domaine de l’haiku (poésie japonaise) et a été enchantée par la créativité des adolescents. Après avoir répondu aux nombreuses questions des élèves sur son parcours, Pierre Gope est passé aux exercices : apprendre à interpréter un texte de poésie où il faut faire vivre les mots. Cette expérience a mis en lumière tout le travail que les formateurs et enseignants ont à fournir pour atteindre l’objectif d’une communication orale réussie et le théâtre constitue un instrument efficace. Joëlle Dutertre "Domo arigato", Pierre Gope, pour cette découverte de l’haiku ! 15 ENSEIGNEMENT Parents d’élèves : un rôle primordial L e samedi 28 août, à l’initiative de l’UGPE (Union des groupements des parents d’élèves) de Lifou a eu lieu à Qanono une rencontre de parents d’élèves. Trois personnes ressource s’étaient déplacées de Nouméa : Iamele Kacoco, André Wenehoua et Paul Sinyeue, pour présenter les actions que peuvent mener les parents et le rôle d’une association. “Trois représentants des Associations de parents d’élèves de chaque district étaient aussi présents, ils seront les relais d’informations au sein de leurs tribus, a expliqué Evelyne Ajapunhya, Présidente de l’UGPE du Lycée polyvalent des îles. Ce sont des échanges qui nous réconfortent dans notre action de partenaire privilégié entre l’Education Nationale et les élèves, car beaucoup de parents ne se sont pas appropriés l’idée de leur rôle à jouer au sein de l’école, ils se sentent mal à l’aise face au système scolaire, pourtant l’école doit prendre en compte l’origine socioculturelle de l’élève”. Et d’ajouter : “Nous ne sommes pas encore confrontés à de gros problèmes comme dans les établissements de Nouméa, mais justement mobilisons-nous avant que cela ne se dégrade, le rôle des parents est primordial dans la construction du nouveau système éducatif, ils doivent être valorisés dans le cadre du transfert des compétences et aujourd’hui, nous leur adressons un message celui d’être vigilants face à leurs enfants : qu’ils soient présents dans leur vie quotidienne, à leur écoute, et dans la communication”. L’insertion sociale et professionnelle fait débat C onclusion de la “Semaine des parents”, un débat sur l’insertion sociale et professionnelle s’est tenu le vendredi 13 août, au collège de Nathalo. A l’invitation de la communauté éducative de Lifou, les dirigeants de la DDEC (Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique), ainsi qu’un représentant du gouvernement ont fait le déplacement. Le débat s’est organisé autour de deux interviews filmées : témoignages de jeunes sur leur parcours scolaire et professionnel. L’école apprend-t-elle suffisamment au jeune à choisir son orientation ? Les rythmes scolaires sont-ils adaptés ? Qu’est-ce que “la réussite” ? La présence de la culture kanak à l’école peut-elle résoudre les problèmes ? Les avis étaient nuancés : “L’école peut accompagner, mais la culture, tout comme la langue, s’apprend parce qu’on la pratique à la maison”, a noté un parent. La réflexion s’est poursuivie pendant le repas, et en groupes l’après-midi. Pour préparer la réunion avec les institutionnels et les parents, les jeunes de la section de “2ème chance” avaient organisé un débat deux jours auparavant. Cette structure est basée sur l’accompagnement individuel et l’alternance en milieu professionnel, elle répond à une réelle demande des jeunes. Le mercredi aprèsmidi, ils étaient une quarantaine, dans la salle de la Maison Commune de la tribu de Nathalo. Pour que chacun soit entendu, les jeunes organisateurs ont constitué des groupes et animé euxmêmes la synthèse, micro en main. Découverte professionnelle à Hnaizianu F in août, les élèves de 3ème du collège de Hnaizianu ont été répartis dans différentes entreprises de Lifou, dans le cadre de l’option “Découverte professionnelle”, pour un stage en entreprise d’une durée de trois jours. Les objectifs principaux de ce stage étaient la découverte du milieu professionnel, d’une entreprise et de quelques métiers. Ainsi, Tristan s’est proposé de faire son stage au restaurant “Fenepaza” de Mucaweng. Pour le voir travailler, ses parents sont venus déjeuner avec des amis. Les élèves se sont dits satisfaits de ces trois jours de stage et espèrent renouveler ce type d’expérience pour mieux connaître leurs futurs métiers. 17 FORUM DÉCOUVERTE Quels métiers pour demain ? U n forum des métiers, organisé par le Collège Laura Boula, s’est déroulé à Lifou mercredi 11 août. “Ce forum a deux objectifs, a expliqué Thibaud Millier, le principal du Collège, faire venir l’information aux élèves qui en sont dépourvus et travailler en réseau avec les établissements tels que le Lycée Williama Haudra qui vient d’accueillir un nouveau proviseur Claude Letzerer”. Jacqueline Deteix, présidente de la commission de l’enseignement de la Province, a constaté “qu’un énorme travail a été fourni pour offrir à notre jeunesse une découverte des carrières” et Michel Créchet, Commissaire délégué, a souligné que, dans le cadre du contrat de développement, la formation est une des orientations prioritaires : “L’intérêt de ce forum est de leur montrer toute la panoplie des métiers qu’ils peuvent exercer sur les îles, ceux liés à l’environnement, le tourisme, la pêche, l’agriculture”. Grâce à un gros travail d’organisation en amont orchestré par Laurent Privat, principal adjoint du collège, 65 métiers étaient représentés et 3 conseillères d’orientation étaient au service des élèves. Plusieurs établissements de Nouméa, publics ou privés, ainsi que les écoles et l’Université avaient répondu à l’invitation du Collège. On a pu noter que la Chambre de Commerce et d’Industrie propose des formations en alternance en CAP, Bac pro, BTS. Depuis la rentrée 2010, un bac pro comptabilité et un bac pro commerce et logistique sont accessibles aux élèves de 3ème et 2nde. Il suffit de retirer le dossier à l’Epefip. L’admission se fait après la réussite à des tests en français et mathématiques (le niveau est de 6ème-5ème pour les CAP et de 3ème pour les Bac pro). On Les élèves de la classe d'adaptation ont appris la composition florale. constate aussi un engouement pour la préparation au BTS assistant de gestion PME PMI. Les métiers de la mer attirent également les jeunes, pourtant ils les connaissent mal, alors qu’il y a pas mal de débouchés. L’Ecole des métiers de la mer prépare au diplôme de base : le CIN (certificat d’initiation nautique). Vale NC (ex Goro Nickel) présentait les métiers de la mine. L’usine va démarrer bientôt, en 2011 elle produira du nickel et du cobalt, 1000 postes sont déjà pourvus, 800 postes pour des techniciens de maintenance, opérateurs de procédé et le reste correspond aux services administratifs : Ressources Humaines, informatique, finances. Il faut savoir que 1000 créations de postes induisent 2000 emplois indirects. Dans le domaine de la police, grâce à la procédure de l’égalité des chances, ceux qui n’ont pas le Bac peuvent passer un concours administratif en le préparant en alternance au lycée Petro Attiti, ils peuvent aussi devenir adjoint de sécurité. Dans le domaine santé-social, on est passé de 20 infirmiers par an à 60 en 2010, et d’ici 7 à 8 ans, la NouvelleCalédonie aura besoin de 500 infirmiers. Le gouvernement entend conforter les efforts de formation diplômante dans les métiers du Social et du Sanitaire. Le service militaire adapté a intéressé les élèves. 19 RENCONTRE ET DÉCOUVERTE Le week-end culturel et touristique du Wetr à Easo P our sa troisième édition, fin août, le slogan du comité touristique “Wetr est là !”, a de nouveau attiré beaucoup de monde sur le site de Easo. Le comité organisateur avait déplacé ses musiciens pour accueillir les touristes arrivant avec Air Calédonie en deux vagues. Après les cérémonies d’accueil et les discours des différentes personnalités, le président de l’association, Bonua Magé, a officiellement ouvert la troisième édition du week-end culturel et touristique de Wetr en offrant aux visiteurs un pot de bienvenue réalisé avec des produits du terroir. Pendant ces deux jours, beaucoup d’expositions ont été mises en place pour le plus grand plaisir des touristes et du jeune public qui ont été fascinés par certains ateliers notamment celui des jeux et jouets traditionnels, des pièges à oiseaux et l’atelier de tressage. Sur place, des couturières ont confectionné des robes destinées spécialement à l’élection de “Miss Wetr est là” pendant la soirée du samedi. C’est Audrey Ijézié qui a été la première tenante du titre, après des passages en robe mission avec onze autres jeunes filles qui ont participé à cette élection. A l’issue des festivités, le comité organisateur a invité tous les visiteurs à partager le bougna de l’amitié sous le faré de Easo avant de passer aux cérémonies de clôture. “C’est sûr, nous reviendrons l’année prochaine”, ont dit les visiteurs, “Nous vous attendrons pour la quatrième édition, Wetr sera toujours là pour vous accueillir ”, ont répondu les organisateurs. Pour clôturer la coutume d’au revoir, les deux groupes de danseurs du Wetr ont fusionné pour éblouir encore une fois le public. Photo souvenir des touristes à Wanaham. Désormais, "Wetr est là" a sa Miss ! Le peintre sculpteur Upiko et ses œuvres. Les couturières ont réalisé sur place les robes des Miss. "Le tressage ? Regarde, ma fille, c'est facile" ! Un étal de poissons bien rafraîchissant. 20 La troupe du Wetr a accueilli les visiteurs à Easo. AIRCAL INFOS Des mesures pour relancer la compagnie Par arrêté du gouvernement, Air Calédonie met en place de nouvelles mesures tarifaires : Frais d’émission de billets Ce sont des “frais de dossier” d'un montant de 500 CFP hors taxes sur chaque émission de billet et par personne. Frais de modification de billets Si un billet déjà émis nécessite une intervention pour modification du tarif ou de vol, des frais forfaitaires de 700 Cfp hors taxes par modification de billet et par personne sont appliqués. Tarifs excédent de bagages et Fret Les tarifs exédent de bagages comme les tarifs fret sont majorés de 20 %. Tarif Enfant La tarification enfant est désormais alignée sur les normes internationales. La réduction applicable pour un enfant de moins de douze ans est de 40 % du tarif en vigueur. Toutes ces mesures ont été expliquées lors de réunions en Province Nord (à Koumac) dans les îles Loyauté (à Lifou, à Maré et à Ouvéa) et à l’île des Pins par des membres du Comité de Direction accompagnés de Bruno Iekawe représentant du gouvernement ainsi que des personnels d’encadrement de la compagnie. Les collégiens au hangar Le jeudi 9 septembre, le hangar technique d’Aircal a reçu la visite de 20 élèves de 3ème du collège Mariotti. Dans le cadre de leurs activités en option “vie professionnelle”, les jeunes ont posé mille et une questions sur l’entretien des avions, la sécurité des vols, les visites techniques des appareils, la durée de vie des moteurs, etc. La visite a eu lieu en collaboration avec la tour de contrôle de Magenta gérée par l’Aviation Civile. La classe a été séparée en 2 groupes pour que chacun puisse passer 1 h dans le hangar et à la Tour de contrôle. Chaque année, 3.700 heures d’ATR42 et 72 sont effectuées, ce qui représente environ 7.400 vols. Le hangar du Service Technique, d’une superficie de 2900 m², abrite la totalité des bureaux et des ateliers. L’aire principale de parcage et de visite couvre 1650 m². Les élèves ont répondu à un questionnaire, avec l’aide des différents intervenants de la direction technique, ils ont aussi manipulé quelques instruments connus (ampèremètre, voltmètre) ainsi que d’anciennes pièces d’avion gardées à cet effet, ils ont assisté au nettoyage moteur (rinçage des hélices) effectué quotidiennement par les équipes techniques. Du changement à Tiga Charles Iékawé, natif de Tokanod, après 18 ans de service à Air Calédonie a pris ses fonctions à Tiga depuis le 1er septembre. Il y exerce les fonctions de Représentant Air Calédonie : chargé des ventes mais également de l’assistance aéroportuaire de l’escale de Tiga. Il supervise les quatre touchées hebdomadaires de la compagnie. FESTIVAL DES ARTS Nengone ou l’identité mélanésienne L ’étape maréenne du festival des arts mélanésiens pendant deux journées a été l’occasion de rencontre, de partage, et de ressentir et d’affirmer l’identité mélanésienne de Nengone. Les délégations des quatre autres archipels mélanésiens, hautes en couleurs et en costume traditionnel, arpentaient avec les habitants de Nengone et les touristes présents les stands préparés pour l’occasion où s’exposaient les arts mélanésiens dans toute leur diversité : de la vannerie aux arts plastiques contemporains, des peintures corporelles aux savoirs ancestraux des plantes médicinales servies aux visiteurs. Différentes associations locales ont participé à cette mise en valeur du patrimoine, L'érection du bois du souvenir. Venues de toute l'Océanie, les délégations du Festival. notamment l’association Tapene qui tend à préserver la culture Nengone. Mais cette culture kanak se voulait avant tout mélanésienne et le sens de cette manifestation était le partage et l’échange avec toutes les autres cultures de l’arc mélanésien. Plus généralement et plus intimement, cette journée a peut être permis aux habitants de Nengone de ressentir par les arts leur identité mélanésienne et leur communauté de culture avec tous les archipels représentés. Des sensations et de belles scènes de vie et de fraternité.... La barrière de la langue, réelle, entre ces archipels plutôt anglo-saxons et la Calédonie francophone n’a pourtant pas empêché les contacts et les amitiés. L’accueil, le partage et les échanges touchaient également les “arts de la table”. Ainsi les Fidjiens ont offert à leurs hôtes maréens leur traditionnel “lovo”, un four pour cuire, entre autres, l’igname avec des pierres chauffées, et se sont lancés dans une cérémonie du Kava le soir tombé. Les Maréens ont préparé des bougnas et ont particulièrement soigné la réception des invités et des festivaliers. La chorale de Tenan a composé une chanson spéciale pour l’occasion où les paroles mettent en avant les valeurs communes à la Mélanésie comme “le respect, l’humilité, l’équité et Les Fidjiens ont présenté la cérémonie du kava. Suite page 24 23 FESTIVAL DES ARTS la tolérance”. Les danses et les chants Vanuatais, Salomonais et Fidjiens ont tout particulièrement touché les festivaliers. La qualité des prestations et leur exotisme en quelque sorte ont intrigué et émerveillé mais elles concourraient visiblement aussi à une fierté manifeste. Enfin le festival s’est achevé de manière très symbolique et conviviale en présence des délégations des archipels mélanésiens. Des sculpteurs, en particulier un salomonais et le maréen Wadrawane ont travaillé ensemble pendant toute la journée pour réaliser un grand bois afin de marquer l’événement sur le site. Représentant l’unité de la Mélanésie et le souvenir de ces deux journées de festival, la sculpture figure les visages des différents mondes mélanésiens. En présence des autorités coutumières, elle a été érigée sur le site pendant la cérémonie par les festivaliers au milieu des cris de célébration et au centre d’un cercle formé par six cocotiers. Quatre d’entre eux ont été plantés par les délégations papoue, vanuataise, fidjienne et salomonaise, un cinquième symbolise la délégation calédonienne et le sixième le site maréen de Tadurem dans le Guahma qui a accueilli les manifestations. Olivier Broutin Les plantes médicinales : un savoir ancestral. La pirogue des arts à Lifou A ccueillie successivement dans les trois grandes chefferies de Lifou, la pirogue des îles a suivi le chemin coutumier avant de se fixer pour un weekend, sur le site Wagejen de Dueulu. Les cent vingt artistes des délégations de Fidji, des Salomon, du Vanuatu, de Papouasie et de Nouvelle-Calédonie ont été logés à l’internat du collège de Wé, et choyés par les habitants de Lifou : paroisse de Hnasse pour les petits déjeuners copieux, tribus de Dueulu et de Luecila pour les principaux repas. La réussite de cet événement a reposé sur la mobilisation de nombreux bénévoles. La coutume d'accueil du Cofam à Lifou. 24 Papouasie : des musiques d'hier et d'aujourd'hui. Sur le site du Festival, des ateliers de tressage, des démonstrations de sculpture et de confection de costumes en feuilles de cocotier travaillées. Le samedi, les gens de Hapetra ont assuré un beau buffet de dégustation de produits locaux. Le dimanche, la tribu de Luecila s’est chargée du bougna géant : les connaisseurs ne se sont pas trompés, il n’en est rien resté ! Les danseurs de Bopope : impressionnants. Le charme des flûtes de Pan des Salomon. Une découverte réciproque des cultures. Aux couleurs du Vanuatu. 25 FESTIVAL DE L’IMAGE Voyages documentaires avec le FIFO à Maré Q uelques jours avant le Festival des Arts Mélanésiens, Maré a organisé l’ouverture officielle du Festival International du Film documentaire Océnien (FIFO) “hors les murs”, accueilli pour la première fois sur l’île. La délégation s’est rendue pour le geste coutumier à la chefferie de Tadine puis devant la mairie où s’est déroulée l’ouverture proprement dite en présence notamment des autorités coutumières et avec les interventions du maire, des responsables de RFO et du président du FIFO Wallès Kotra. Pour ce dernier, également directeur des programmes de France Ô et originaire de Tiga, cette étape maréenne prend évidemment une coloration toute particulière. Le FIFO connaît déjà depuis quelques années un succès certain en Polynésie. Mais il faut dès lors, selon Wallès Kotra, faire “circuler les images du Pacifique, faire rayonner les cultures océaniennes en voie de disparition” dans un monde de plus en plus mondialisé et les faire vivre pour et par les acteurs locaux afin de mettre en connexion “les traditions du Les danseurs de Wakone ont fait l'ouverture. passé et les défis de l’avenir”. Dans le cadre de ce festival, la toute jeune association maréenne “Hna Wala Inu” (que l’on pourrait traduire par “en suivant mes traces”) a présenté ses objectifs : ne plus “subir l’image” dans les flux médiatiques et culturels très mondialisés et essentiellement d’origine européenne mais aussi tenter de la créer. De manière générale, il s’agit de démocratiser l’outil audiovisuel. C’est le sens de la prestation des danseurs de Wakone qui ont rythmé la cérémonie d’ouverture et ont symboliquement rappelé la place de la tradition dans la culture maréenne, et l’insertion de cette culture dans les cultures océaniennes. Salle comble pour la projection de "En Pays Nengone". C’est aussi le sens profond du film En Pays Nengone dont la projection a inauguré le festival et qui semble avoir marqué les esprits. Ce documentaire, qui part à la rencontre de Maréens dans leurs activités traditionnelles, leur vie quotidienne a suscité chez les spectateurs beaucoup de fierté devant le pays au travail, d’émotion et de joie lorsque l’on reconnaît un proche, voire des rires. De manière générale, le programme était assez large et comportait des films sur les enjeux contemporains du Pacifique : protection des minorités ou des peuples comme Justice Diari (Nouvelle Zélande), Bastardy (Australie) ou Noho Hewa (Hawaï), problèmes de développement ou écologique comme Sevrapek City (Vanuatu), Eco-Crimes ou, production plus locale, Maré Propre de Julien Benard. Certains réalisateurs sont venus présenter leurs oeuvres et en ont débattu avec les spectateurs. C’est le cas de Brigitte Whaap et de son film Cannibales retraçant le contexte de la fameuse exposition coloniale de 1931. Ce drame et ce symbole d’une histoire coloniale particulièrement dure a suscité de nombreuses réactions. Enfin la journée d’ouverture s’est achevée par une séance d’information et un débat autour de la prochaine arrivée des 10 chaînes gratuites de la TNT. Les projections se sont poursuivies jusqu’au mercredi et se sont mêlées au Festival des Arts Mélanésiens sur le site de Tadurem. Les projections avaient lieu le soir et permettaient utilement de compléter ces journées célébrant l’identité mélanésiennes par des “voyages documentaires” au coeur des archipels papous, salomonais, vanuatais ou fidjiens. Le septième art peut, lui aussi, être résolument mélanésien. Olivier BROUTIN 27 ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR Les lycéens des Iles en route vers Science Po H akim Hallouch, responsable de la diversité à Sciences Po, est venu en personne, début août, au Lycée Polyvalent des îles à Lifou, accompagné de Pierre Guyon, étudiant en master dans cette prestigieuse Ecole qui fournit à 80 % des cadres de haut niveau dans le privé et dans la fonction publique. Dix candidats au départ s’étaient présentés au Lycée pour passer l’oral de présélection, 5 d’entre eux ont la volonté d’aller jusqu’au bout et ont passé une semaine à Nouméa en université d’hiver. S’ils réussissent ces épreuves d’admissibilité et leur bac au premier tour, ils pourront alors passer l’oral d’entrée à Science Po en décembre prochain. En Nouvelle-Calédonie, ils sont 27, a expliqué Hakim Hallouche qui a rappelé : “L’intelligence est rare, mais elle est équitablement répartie socialement”. MarieClaude Tjibaou marraine de la convention a encouragé les élèves à participer à cette opération en rappelant que la Calédonie a besoin de cadres de haut niveau. Les intervenants de Science Po Paris ont organisé une autoscopie afin de préparer les élèves aux épreuves d’admissibilité : une caméra les filmait pendant leur entretien sur un sujet qui leur tenait à cœur ; ils ont pu ainsi observer leur position, leur regard, leurs tics verbaux. Ils ont pris conscience que la communication non verbale était aussi importante. Marie-Claude Tjibaou et l’inspecteur Michel Martz sont également allés à la rencontre des élèves de Première afin de sensibiliser les jeunes lycéens à cette exceptionnelle opportunité. Joëlle Dutertre Heo veut sauver Beautemps-Beaupré L a chefferie de Heo, au nord d’Ouvéa, s’est réunie fin août afin de finaliser la création de l’association pour la protection et la sauvegarde de Beautemps-Beaupré. Le chef Joseph Underwood au centre, à gauche Jean-Marie Gnavit président de l’association. Au terme des échanges menés par les 6 clans qui forment la Chefferie, il a été décidé de “stopper” la venue de charters sur Heo et Motutapu, noms originels des deux îles qui forment l’atoll de BeautempsBeaupré. “Nous ne contrôlons pas le rythme de leurs allées et venues et nous ne pouvons tolérer que des gens s’amusent et profitent de ce lieu qui garde l’empreinte de notre passé”, a expliqué Jean-Marie Gnavit, porte parole de la Chefferie et président de l’association. Cet atoll océanique, classé depuis 2008 au patrimoine mondial, présente un intérêt éco- régional en terme de conservation et reste une terre coutumière au passé historique riche : “Jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’île de Heo était habitée par nos anciens. Leur déplacement et leur installation sur Ouvéa les ont conduits à former la Chefferie de Heo au nord. Nous sommes les garants de ce passé mais aussi de l’avenir de ces deux îles”, témoigne le Chef Joseph Underwood, président d’honneur de l’association. Contact de l’association [email protected] Tél : 79-05-17 / 76-39-06 Les mamans maraîchères de Banutr D epuis mi août, deux jeunes mamans de la tribu de Banutr, Simone Houckanou et son associée Marie Louise, proposent à la vente des produits issus de la culture maraîchère. La difficulté quotidienne pour une femme de trouver un emploi sur l’île les a conduites à réfléchir sur une activité dont la portée peut être bénéfique à la population. “Je suis concernée par la santé de nos enfants et je me suis rendue compte que ma propre famille mange très rarement des produits sains”, explique Simone. Dans l’immédiat la vente de la production se fait directement sur le site, ce qui permet au client d’apprécier la fraîcheur du produit 100 % bio. De tels projets maraîchers sont soutenus par la Province des Iles. Cette orientation rentre dans une politique globale où la construction du marché de St Joseph trouve toute sa logique. 29 VOYAGE ÉDUCATIF Apprendre entre Nouville et Goro P endant cinq jours, à la mi août, 36 élèves de sixième du collège de Hnaïzianu et 5 accompa-gnateurs ont vécu à l’heure de Nouméa. Le vieux Fia, adjoint du directeur du collège a noté : “C’est une autre manière d’apprendre, la connaissance n’est pas seulement dans une classe, là nos enfants vont chercher les nouvelles connaissances en dehors des salles de classe. Ils vont apprendre aussi pendant leur séjour à Nouméa”. A la découverte de l'histoire du bagne calédonien. Les deux professeurs de SVT et d’histoire géographie qui ont organisé ce voyage se sont dits satisfaits de leur voyage à Nouméa et dans le Sud notamment le barrage de Yaté, la pépinière de Vale Inco et le Parc de la Rivière Bleue. La première visite a été consacrée à l’histoire calédonienne avec la visite du bagne à Nouville, suivi des autres visites qui touchaient plutôt à l’écologie et à l’environnement. Explications dans la pépinière de Valé Inco à Yaté. Sur le sentier des plantes de Lifou F in août, les jeunes de la classe de seconde GT1 du Lycée Williama Haudra de Wé, ont découvert les merveilles botaniques du Wetr avec deux accompagnateurs de Lifou Nature sur le sentier botanique qui relie Hünete à la plage de Ngöni. Accompagnés de leurs enseignants, les 23 élèves étaient heureux de contempler hors des murs du lycée toutes ces plantes et arbres qui les entourent, véritables médicaments et matériaux de construction de l’habitat traditionnel. La balade a débuté par un geste coutumier : chaque participant a déposé une branche sur un rocher à l’entrée du chemin, marque de respect du lieu, des ancêtres, et demande de protection. Un seul comportement : respecter l'environnement. Grâce aux fiches du botaniste Bernard Suprin, distribuées au début de la promenade et aux explications vivantes des deux guides de Lifou Nature, les élèves ont pu à leur retour en classe, rendre compte de leur journée avec leur enseignante de SVT. Après la visite du sentier botanique, un repas leur a été servi sur la plage ; ils ont pu aussi observer les dauphins et se détendre dans un milieu naturel privilégié. Au moment du retour, un message leur a été délivré pour qu’ils soient plus conscients de la fragilité de leur environnement : Nous sommes tous protecteurs de la nature, évitez de jeter vos piles n’importe où, vos boîtes, vos déchets en tout genre car nous sommes dans un écosystème très fragile et tout ce que vous jetez va dans la nappe phréatique et l’eau que vous buvez vient de cette nappe. Pour mieux connaître tous les usages des plantes médicinales. Joëlle Dutertre 31 DÉFI-LECTURE / DÉFI-MATHS Au plaisir de Lire D ébut septembre, près de 200 élèves de 6ème et de CM2 de Lifou avaient rendez-vous pour la troisième édition du Défi-lecture. Invités par le collège de Havila, onze classes des établissements de l’Alliance Scolaire, de Hnaizianu à Hunöj, ainsi que les CM2 de l’école publique de Luecila ont investi le terrain “Suisse”. Chaque classe avait préparé une épreuve, à partir des dix livres sélectionnés pour l’opération “Livre mon ami”. Les jeunes lecteurs devaient ensuite se confronter aux épreuves préparées par les autres classes pour gagner un maximum de points : puzzles, charades, devinettes, pêche aux énigmes, recherche d’objets en lien avec les histoires, concours d’affiches... Après l’annonce des résultats, chaque classe a été récompensée par des livres et des jeux de société. Un goûter leur a ensuite permis de faire connaissance. Cette année, dans le cadre de l’opération “Livre mon ami”, les jeunes lecteurs de Lifou ont choisi “Ulûpi, princesse chipie”, de Gérard Moncomble. Au niveau du pays, le lauréat est “Alchimia, la dame masquée”, d’Eric Sanvoisin. Son auteur sera accueilli par les classes volontaires courant octobre. Lire pour rêver, s'évader, découvrir d'autres pays. La chasse aux problèmes L es CP-CE1 des écoles de Thuahaïk, Hapetra et Kejënyi avaient rendez-vous début septembre, à la maison commune de Kejënyi, pour une chasse au trésor autour des mathématiques. A l’origine du projet, trois enseignantes, Aurélie Hnamano, Olivia O’Callaghan et Kamen Qenegei, qui cherchaient une solution pour que leurs élèves ne paniquent plus devant les résolutions de problèmes : “Mavrick avait 53 bonbons ce matin, il ne lui en reste plus que 45. Combien en a-t-il mangés” ? Les Sipa (sauterelles en drehu), les Thilë (roussettes) ou les Xaz (langoustes) ont mis toute leur énergie et leurs compétences en commun pour gagner cette chasse au trésor. Les mamans de la tribu s’étaient mobilisées pour la réussite de la journée : préparation d’un repas équilibré, encadrement et sécurité. L’occasion pour les enfants de se sentir soutenus dans leurs efforts. Tous sont sortis gagnants, car aux prochaines évaluations, nul doute que les problèmes de maths n’auront plus de secret pour eux. Unis par leur cerceau, les chasseurs de trésors ont couru vers les problèmes pour ne plus avoir peur des maths. 33 SANTÉ PUBLIQUE Ouvéa a marché contre le diabète L a population d’Ouvéa s’est mobilisée contre le diabète les 5 et 6 août, notamment autour d’une marche de Banutr à Hwadrilla. Plus d’une centaine de personnes ont pu apprécier le plaisir de cette activité physique, véritable alliée pour le corps et l’esprit. La classe de CM2 de l’école pilote a mené au rythme de leur jeunesse et de leur enthousiasme le cortège composé des adolescents de l’ALP, des 4ème du collège public de Hwadrilla. Puis, telle une frise du temps, les adultes ont fermé la marche. Le groupe s’est rendu dès son arrivée à la chefferie de Hwadrilla pour un geste d’accueil et de demande de protection. Immédiatement après, et pour le plaisir de tous, les participants se sont retrouvés autour de mets élaborés grâce au partenariat des nutritionnistes et des femmes de la tribu. Les activités d’information sur la maladie se sont enchaînées tout au long de l’après midi. Les données statistiques sur les Iles Loyauté sont alarmantes a expliqué Claude Gambey, directeur de la DACAS : “Les pathologies de surcharge entraînent un taux de morbidité avoisinant les 20 % sur les îles, contre 3 % pour la Grande Terre. Les données génétiques de la population mélanésienne face à l’excès alimentaire engendrent un disfonctionnement du métabolisme et de surcroît provoque une augmentation des maladies comme le diabète”. Il faut donc apprendre aux foyers à organiser leur assiette. Ouvéa est dotée d’un vivier important et de qualité en poisson mais aussi en fruits et tubercules qui sont les produits phares d’une assiette équilibrée. Une approche de vie qui réunit la famille autour d’un moment de partage heureux et non pas aux portes du dispensaire. Après l'effort, le réconfort. Préparation d’un gâteau sans sucre et aux fruits locaux. Les enfants découvrent les dangers du diabète. 35 MOBILISATION ET DÉPISTAGE Pour un avenir sans diabète à Lifou D es journées de mobilisation active organisées par la DACAS avec l’association des diabétiques et pour la première fois avec les agents du service des sports de la Province se sont déroulées à Lifou début septembre. Une centaine de marcheurs sont partis de Mou pour Luengoni, Hunoj, Hmelek et Kejëny jusqu’à Wedrumel. Le lendemain, départ pour le site de la Foire des îles sur le site de Wagejen où se sont déroulés des épreuves sportives (tennis, beach volley) et où se trouvait un stand de dépistage. “Nous dépistons un diabétique par semaine dans chaque dispensaire des îles, il y a 400 dépistés à Lifou, 300 à Maré et 300 à Ouvéa, nous sommes inquiets car le diabète entraîne des complications très graves : dialyse, amputation, problèmes graves de vue. La Province des Iles débourse un milliard par an pour tous ces frais”, a expliqué Claude Gambey, Directeur de la DACAS. Et d’ajouter : “Il faut prévenir cette maladie et se faire dépister, c’est une question de volonté, nous avons choisi d’être accueillis dans les Eika (édifices religieux des îles) pour faire comprendre à la population Isabelle de Frémicourt et Sandra : mobilisation à fond ! que, pour combattre ce fléau, il faut avoir la foi d’ôter la montagne et de la jeter à la mer comme il est dit dans la bible”. Isabelle de Frémicourt, Médeçin coordonnateur à la prévention dans les Iles a remercié Charles Qenegeï et ses agents du Service des Sports pour tous leurs efforts dans cette manifestation de grande envergure. Outre les infirmiers et médecins, Isabelle Descamps, diététicienne, est aussi intervenue à l’aide d’un diaporama, pour sensibiliser la population aux bienfaits d’une nourriture saine, équilibrée. Elle a tiré la sonnette d’alarme car le diabète ne touchait auparavant que des personnes de plus de quarante ans, or ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le message de ces deux journées était : mange mieux, bouge mieux, surtout pour les personnes à risque qui présentent un surpoids, une forte hypertension, du cholestérol, qui ont eu des enfants de plus de 4 kg ou qui ont de la famille diabétique. Elles ont intérêt à se faire dépister une fois par an, c’est gratuit et rapide. Même les bébés en poussette ont fait la marche. Bravo Monique, 40 ans, qui s'est motivée pour suivre un régime et perdre 71 kilos ! Les enfants ont répondu à un quiz sur le diabète. 37 CAMPAGNE DE PRÉVENTION “Se moucher c’est facile” L e personnel des centres médicaux de Maré en partenariat avec la DASS est intervenu pendant deux semaines en avril dans toutes les écoles maternelles et primaires de Maré pour expliquer aux enfants la nécessité de se moucher. Corinne, l’orthophoniste accompagnée d’une infirmière ou de la kinésithérapeute, ont rencontré les enfants dans leur classe pour leur parler des maladies qu’ils peuvent contracter s’ils ne se mouchent pas dès que leur nez se met à couler (infections ORL comme rhume, rhinopharyngite, sinusite, otite, trachéite, grippe, et maladies respiratoires comme la bronchite ou la pneumonie, RAA secondaire à une angine passée inaperçue ou mal soignée…) et des difficultés scolaires engendrées par des maladies à répétition comme par exemple l’otite. Les enfants ont été très attentifs aux explications agrémentées d’une comptine pour les plus petits ou d’une histoire pour les plus grands. Ils ont découvert avec grand intérêt l’affiche à mettre dans la classe qui rappelle les consignes pour éviter les virus respiratoires. Les élèves ont particulièrement apprécié la distribution de paquets de mouchoirs pour leur usage personnel avec une carte postale informative ou une plaquette avec 4 autocollants explicatifs. Se moucher, mettre les mains devant la bouche quand on tousse ou quand on éternue, jeter son mouchoir à la poubelle et se laver les mains ensuite : 4 gestes simples que les enfants peuvent adopter facilement pour se protéger des maladies respiratoires. Plantes médicinales : chaque famille a ses remèdes A 77 ans, Cipane Streeter de Qanono connaît des plantes qui soulagent et aident à la guérison de certaines maladies. Chaque famille a ses remèdes, explique-t-elle, et ne les divulgue pas aux autres familles : “Ce sont nos arrière-grand-mères qui nous ont transmis tout cela, quand quelqu’un est malade dans une famille, je me déplace et vais soigner le malade, on m’appelle aussi de la maternité au dispensaire quand un bébé est mal placé, grâce à un médicament que la femme enceinte mâche et à un massage du ventre, je remets le bébé dans la bonne position pour un accouchement normal”. Et de poursuivre en montrant les plantes une à une, dans son jardin : cette liane appelée “hmitre” en drehu combat la jaunisse et aide les personnes anémiées à retrouver la forme, c’est une plante que l’on fait bouillir et ensuite, après infusion, on en boit le jus. Les feuilles de Thépë que l’on infuse à froid dans un bol accompagnées de feuilles d’hibiscus (toutes sortes) permettent de nettoyer l’intestin. Les feuilles de papayer mâle de couleur jaune, (ces papayers qui ne portent pas de fruits), il faut les faire bouillir et infuser, puis boire cette infusion tiède, elle nettoie le foie et active la circulation sanguine, quant aux feuilles de corossol que l’on fait bouillir pour en boire le jus et s’en badigeonner, elles luttent contre la rougeole. Joëlle Dutertre 38 ÉQUIPEMENTS SPORTIFS Lifou se prépare pour les Jeux du Pacifique L a délégation du Conseil des Jeux du Pacifique a été accueillie chaleureusement à Wé fin août. Au programme : coutume à la chefferie de Nathalo, visite des infrastructures et équipements de Hnassé, rencontre avec le Président Néko Hnepeune, les élus provinciaux et municipaux en charge du sport dans les îles. L’objectif de cette visite était de constater l’état d’avancement des travaux de rénovation des infrastructures sportives : rénovation du stade où se déroulera la demi finale de football masculine et féminine, la qualification pour le tour préliminaire de la coupe du monde de football, création de 2 tribunes à ciel ouvert, de vestiaires, rénovation de la piste d’athlétisme, des clôtures… pour un budget à hauteur de 735 millions CFP financé par la Province des îles à hauteur de 82 %, le reste étant financé par la Nouvelle-Calédonie et l’Etat dans le cadre du contrat de développement. Grâce à la création de deux nouvelles tribunes, le stade pourra accueillir 2000 personnes. Le gymnase où se dérouleront les matchs de qualification en volley ball a été rénové : peinture bleue, revêtement du sol, éclairages refaits, cette salle pourra accueillir 240 personnes. La délégation s’est ensuite dirigée vers l’hôtel de Province où le Président Hnepeune a découvert la banderole au fronton du bâtiment : Le Président a découvert la banderole de soutien de la Province aux Jeux 2011. une confrontation amicale”. Le Président du Conseil des Jeux Vidhia Lakhan a été sensible à ce message et a remercié tous les organisateurs. Il a rappelé la volonté des anciens qui ont lancé ce concept d’un rassemblement autour du sport pour les peuples du Pacifique et d’ajouter : “L’une des raisons du succès de cet événement réside dans le concours des gouvernements, des responsables sportifs, et surtout des populations. Ce que nous avons pu voir aujourd’hui me rassure”. Photo-souvenir : Neko Hnepeune a offert une sculpture au Président des jeux. “la Province des îles se mobilise pour les jeux du Pacifique”. Puis deux discours ont été prononcés dans la salle des délibérations en présence de tous les élus provinciaux, communaux : “La volonté politique est forte pour l’organisation de ces jeux, a expliqué le Président, c’est à l’unanimité que les élus du pays ont exprimé leur volonté. Nous remercions les membres du Conseil des Jeux du Pacifique d’avoir accepté la décentralisation de cette manifestation qui a pour image l’unité dans la diversité. Dans un monde où l’affrontement est permanent, le sport représente Le stade de Hnasse, flambant neuf. La salle omnisport a été entièrement rénovée. Joelle Dutertre 41 JEUX DU PACIFIQUE 2011 Joemy a fêté son anniversaire à Luengöni S ous un soleil éclatant dans la tribu de Luengöni, c’est avec des chants et des danses que les élèves des écoles maternelles de Wé, Luengöni, Hnaeu, Wedrumel et la troupe de danseurs de Dueulu et Wedrumel ont accueilli, avec beaucoup d’enthousiasme, “Joemy” la roussette bleue, mascotte des XIVème Jeux du Pacifique, pour son premier anniversaire. Au préalable, pour mériter un bon goûter offert par NC 2011 en partenariat avec la Province des Iles et l’école primaire de Luengöni, les jeunes ont dû subir un quizz, et tous ont répondu avec succès. Prochain rendez-vous que les enfants de Lifou ne manqueront pas : le passage de la flamme avant les Jeux car en 2011 elle traversera le Wetr, le Gaïca et le Lössi pour arriver à Wé. 42 SPORT COLLECTIF Récolte de médailles UNSS L es Championnats Territoriaux de sport Collectif UNSS se sont déroulés le 29 août à Nouméa. Plusieurs équipes de Lifou, après avoir gagné les phases éliminatoires provinciales, ont ensuite affronté les champions de la Province Nord et de la Province Sud et ont fait une récolte de médailles en football et volley-ball. “Ces résultats exceptionnels montrent l’excellence de nos élèves et soulignent l’importance des associations sportives de nos établissements”, ont noté les enseignants. Champions de Calédonie en Football : - Juniors Garçons du Lycée des îles - Juniors Filles du Lycée des îles - Minimes Filles (U16) du collège de Havila - Minimes Garçons(U16) du collège de Havila Champions, les Minimes garçons de Havila ! Champions de Calédonie en Volley-ball : - Juniors Filles du Lycée des îles - Cadets du Lycée des îles - Cadettes du Lycée des îles - Minimes Garçons du collège de Nathalo En foot, les Juniors sont champions pour la 3ème année. Le plus important reste la dimension humaine de ce déplacement où les élèves ont fait preuve d’une autonomie et d’un remarquable sens des responsabilités. A voir les visages rayonnants des jeunes (et des profs) à leur retour, l’Association sportive du lycée des îles semble avoir de beaux jours devant elle. La relève est assurée, comme le montrent les victoires des collèges de Havila en football (minimes filles, benjamins et minimes garçons), et de Nathalo en minimes garçons volley. A noter également, en handball, pour leur première participation, les filles du Lycée des îles qui ont terminé à la 3ème place. La saison 2010 de sports collectifs en UNSS s’est donc achevée sur de belles perspectives pour les athlètes de Lifou. Avec les Minimes de Havila, le foot féminin a de l'avenir. La coupe de Calédonie à Lifou B éilawa Koumo, le siège social de l’Entente Sportive de Wetr à Lifou, a fêté le 11 septembre l’arrivée de ses héros avec la coupe de Calédonie de football des U 14 remportée le samedi précédent contre les jeunes du Football Club de Gaïca au terrain de Rivière Salée. Les membres du bureau du club avaient invité chez le président du club Pascal Hunémué les responsables des instances footballistiques de Lifou, les directeurs des collèges où les jeunes sont scolarisés, les sponsors du club, et les parents pour fêter cet événement : “Je suis fier, c’est la première fois que le club gagne un grand trophée”, a dit le président lorsque les jeunes sont venus présenter la coupe aux membres du bureau et aux invités. Et l’un des éducateurs a noté : “Derrière cette coupe que vous avez gagnée, il y a d’autres choses telles le respect, l’humilité, l’écoute”. Puis tout le monde a été invité à partager le pot d’honneur avec les champions avant de prendre ensemble le repas préparé par les anciens joueurs et les seniors de l’Entente Sportive de Wetr. Les jeunes champions ont présenté leur Coupe de Calédonie au président du club. 45 VIE SPORTIVE Nos minis champions s’illustrent à Bourail U n rassemblement territorial pour les 6 ans, organisé par la ligue calédonienne de tennis, s’est déroulé le samedi 21 août sur les terrains de tennis de Bourail. La Province des Iles était représentée par Maré (Catherine Jebez) et Lifou (Eden Humuni, Franck Lawi et Ita Artaud) accompagnés de leurs entraîneurs. Cette journée fût l’occasion pour les jeunes Loyaltiens de participer à des matchs, sur des terrains au format réduit, face à des enfants des autres clubs du territoire. Sur 11 clubs en course lors de cette compétition par équipes, la première place est revenue à l’Olympique de Nouméa, la seconde au T.C Mont Coffyn. Le T.C Lifou s’est classé troisième, le T.C Nengone pour sa première participation a pris la huitième place. Mini tennis en fête à Mou L e samedi 4 septembre, le Tennis Club de Lifou a organisé une matinée “mini tennis” pour les jeunes licenciés et non licenciés âgés de 4 à 8 ans, soit 43 enfants, des tribus de Mou, Xodre et Huiwatul qui ont participé à l’opération placée sous le signe de la joie et de la bonne humeur. Les jeunes ont ainsi pu s’initier pour certains, se perfectionner pour d’autres, à travers les différents ateliers encadrés par les enseignants et les adolescents du Tennis Club. Des matchs, sur des terrains au format réduit, ont également permis aux enfants qui maîtrisent l’échange de balle de s’affronter et de se familiariser avec le comptage des points. L’opération sera reconduite en 2011 avec, il faut l’espérer, encore plus d’enfants. Enfin, évolution logique de ce genre d’opération, à la rentrée scolaire 2011, des entraînements encadrés par un titulaire du Brevet d’État de tennis, se tiendront chaque samedi matin au plateau sportif de Mou. Les jeunes des tribus du Sud de l’île, désireux de se perfectionner, pourront ainsi pratiquer le tennis sans avoir à se déplacer sur Wé. Une championne de France à Nathalo R ose Vandegou (22 ans) issue d’une famille de 5 enfants, de la tribu de Nathalo a particulièrement brillé lors de la compétition Handisport d’athlétisme qui s’est déroulée à Sarreguemines dans le nordest de la France fin juin dernier, avec 6 médailles au total ! “Avant de rejoindre la France, j’en ai profité pour décrocher la médaille d’argent en Tunisie, j’y suis restée une semaine et cela m’a permis de visiter un peu, ensuite à Sarreguemines, j’ai remporté 3 médailles d’or : lancer du javelot 18 mètres contre 13 mètres pour ma concurrente, lancer du disque idem et celui du poids 6,88 m 46 contre 6,29 m. Comment explique-t-elle sa victoire ? “Mon point fort c’est l’entraînement intense, tous les jours sauf le week-end, le matin 4 heures et l’après-midi 3 heures, je remercie mes entraîneurs, Thierry Cibone, et ici à Nathalo Philippe Boudon qui, dans le cadre de l’école de la Seconde Chance, m’ont permis d’atteindre ce niveau”. Et d’ajouter : “J’aimerais devenir entraîneuse en athlétisme, le Directeur du Collège m’encourage dans cette voie car il y a beaucoup d’enfants handicapés à aider par le sport”. Joëlle Dutertre
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