N°139 - Province des îles Loyauté

Transcription

N°139 - Province des îles Loyauté
Editorial
Au rendez-vous de l’avenir
a Province des Iles Loyauté a vécu une série de manifestations riches en rencontres et en
cultures identitaires. La “Pirogue” du IVème Festival des Arts Mélanésiens s’est arrêtée sur
nos îles de Nengone, Drehu et Iaai. Un rendez-vous de couleurs, de langues océaniennes,
de pratiques artistiques aussi diverses, avec comme point commun l’identité de la “Mélanésie”.
Autres voyages qui ont séduit nos tribus, les escales culturelles de la “Fête du Livre”. Ecrivains,
éditeurs, et professionnels de l'écriture se sont immergés dans nos écoles, nos bibliothèques et
centres culturels pour s’imprégner des mots et des phrases de notre environnement pour mieux
transmettre l’amour du livre sous toutes ses formes.
L
L’enclavement des îles n’est pas une nouveauté. En revanche, nous pouvons saluer Radio Djiido
qui s’est installée, grâce à une opération commune avec la Province des Iles Loyauté, à Wé-Lifou.
Un studio équipé destiné à des opérations de communication de proximité pour une
retransmission dans la province et au-delà. La voix des ondes pose une passerelle pour limiter cet
enclavement.
En matière de communication, le FIFO (festival international du film océanien) s’est installé à
Nengone pour quelques jours. La création audio visuelle notamment en films documentaires
intéresse notre province. Des rencontres sur la technique et la conception audiovisuelle ont été
fructueuses avec un public averti.
En guise de préparation d’événement d’envergure, NC 2011 constitue un rendez-vous
incontournable des 14ème jeux du Pacifique. A ce titre, le “Conseil des jeux du Pacifique” a été
accueilli par la Province des Iles Loyauté et a pu constater l’avancée des chantiers des installations
sportives estimées à 737 millions CFP. Ouvéa et Lifou accueilleront les épreuves de Beach-volley,
de natation en eau libre, de football et volley-ball. La mascotte Joemy était du voyage pour
consacrer une journée festive avec les enfants de la province à la tribu de Luengöni.
En matière institutionnelle, la Province des Iles Loyauté a approuvé le compte administratif 2009
avec un résultat budgétaire de 5.184.815.467 CFP. Le budget supplémentaire 2010 a été adopté à
hauteur de 8.862.914.451 CFP.
sommaire
Sur les questions économiques, le séminaire “Développement durable, processus d'émancipation
et droit” s’est tenu à Jokin. Deux jours entiers ont été consacrés à une réflexion pragmatique sur
la création de richesses en Terres coutumières.
Néko HNEPEUNE
Président de la Province des Iles Loyauté
Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . p 4
La Fête du lagon à Ouvéa . . . . . . . . . . . . . . . . p 13
Tour d’horizon sur l’Habitat Social . . . . . . . . . . . . p 7
Festival : tous les arts mélanésiens . . . . . . . . . . . . p 23
Radio Djiido s’installe à Lifou . . . . . . . . . . . . . . . p 9
Ils ont marché contre le diabète . . . . . . . . . . . . . p 35
La Foire des Iles : 20 ans déjà ! . . . . . . . . . . . . p 10
Lifou prépare les Jeux 2011 . . . . . . . . . . . . . . p 41
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LES DÉCISIONS DE LA PROVINCE
8,8 milliards
au Budget Supplémentaire 2010
L
e 19 août dernier, les élus de la Province des Iles se sont
réunis en assemblée pour délibérer sur une douzaine de
dossiers, parmi lesquels le compte administratif du budget
2009 et surtout le Budget Supplémentaire 2010.
L’analyse financière extraite du compte de gestion 2009 tenu par
le payeur de la Province des îles Loyauté a apporté comme chaque
année une appréciation objective sur la situation financière de la
collectivité en comparant les données comptables des trois derniers
exercices (2007, 2008 et 2009) et en observant l’évolution des
principaux cumuls et ratios.
De l’analyse de ces données, il ressort que l’exercice 2009, en
dépit d’une réalité électorale active, s’est réalisé correctement en
terme d’exécution budgétaire et a confirmé l’excellente situation
financière de la province des Iles, même si le taux d’exécution
budgétaire reste à améliorer. En résumé, on peut relever les constats
suivants :
- La Province des Iles Loyauté dispose de marges de manœuvre au
niveau de sa capacité d'endettement et au niveau de son fonds de
roulement.
- La capacité d'autofinancement, après avoir connu une hausse
importante en 2008, suite à une DGF exceptionnellement élevée,
accuse une baisse de 69 % en 2009. Bien qu’en baisse
significative, elle reste correcte. Toutefois, la collectivité doit veiller
à ce que cette capacité d'autofinancement ne se détériore pas à
l’avenir.
- L’endettement de la Province des Iles s’élève à 869.872 millions.
Compte tenu du volume de recettes récurrentes, l’endettement est
faible. L’autofinancement dégagé permet de couvrir largement les
annuités de la dette. La province des îles dispose donc d’une marge
de manœuvre certaine en matière d’endettement.
- Le fonds de roulement est en légère baisse passant de 6,4
milliards de FCFP en 2008 à 5,1 milliards en 2009. La
collectivité maintient un fonds de roulement correct et la moyenne
mensuelle de la trésorerie se situe à un niveau très élevé.
- Le taux de réalisation des dépenses et des recettes
d’investissement reste faible. Cette situation, déjà soulignée en
2007, trouve son origine dans la conjonction de plusieurs
éléments.
Les recettes, prévues à hauteur de 25.509.268.697 F, ont été
réalisées à hauteur de 22.824.448.828 F, soit un taux de
réalisation de 90 %. Ces réalisations comprennent les recettes
constatées pour 2009 (15.505.447.396 F), les résultats
2008 reportés sur 2009 (6.389.853.869 F) et les
amortissements (929.147.563 F).
A noter qu’avec un excédent global de clôture de
5.184.815.467 F rectifié du report des crédits en dépenses et
en recettes, le trésorier-payeur pour la Province des Iles a confirmé
la concordance de l’exécution budgétaire provinciale et du compte
de gestion.
Les comptes de la Province pouvaient donc être arrêtés et
4
approuvés par l’assemblée de province. C’est ce que les élus ont
fait.
Ils ont ensuite examiné et voté le Budget Supplémentaire de
l’Exercice 2010.
Le budget primitif 2010 avait été voté par l’assemblée de province
à hauteur de 14.763.260.210 CFP. La fraction de dotation aux
amortissements s’élevait à 875 millions au budget primitif ; ce qui
portait l’ensemble des mouvements budgétaires à un total de
15.638.260.210 CFP. Par ailleurs, le compte administratif de
l’exercice 2009 a dégagé un résultat excédentaire global de
5.184.815.467 CFP.
Le projet de budget supplémentaire qui était présenté avait pour
objet :
- d’intégrer les résultats issus du compte administratif de l’exercice
2009,
- de confirmer les reports de crédits en recettes et en dépenses des
sections d’investissement et de fonctionnement,
- de proposer l’inscription de mesures nouvelles et l’ajustement des
crédits initialement prévus et autorisés au budget primitif.
Le projet de budget supplémentaire de l’exercice 2010 proposait
8.639.134.275 CFP en mouvements réels, le complément de
dotation aux amortissements s’élevant à 223.780.176 CFP, ce
qui portait l’ensemble des mouvements budgétaires de ce budget
supplémentaire à 8.862.914.451 CFP dont :
2.932.932.219 CFP en section de fonctionnement
et 5.929.982.232 CFP en section d’investissement.
Après l’avoir examiné et en avoir débattu, les élus ont adopté ce
Budget Supplémentaire 2010.
Formation, habitat, santal…
Restait quelques autres dossiers à traiter :
- Lors de la dernière réorganisation des services provinciaux du mois
d’octobre 2009, la Province avait émis le souhait de se doter d’un
nouveau service de la femme, de la formation, de l’insertion
professionnelle et de l’emploi qui se consacrerait aux questions de
la formation continue et de la condition féminine. Depuis lors, une
délibération cadre fixe l’orientation des secteurs prioritaires pour la
formation. Elle favorise le choix des actions de formation à
entreprendre dans le plan annuel de formation continue financé par
la Province à destination de toutes les personnes souhaitant des
projets de développement ou de formation. C’est pourquoi les élus
ont fixé avec précision les modalités d’élaboration et de validation
de ce plan de formation professionnelle continue qui sera adopté
chaque année en fonction des besoins recensés. Pour 2010, les
actions ciblées tournent autour du tourisme, de la pêche, des
PME-PMI, de l’agriculture, et de la santé.
- Dans le cadre des opérations visant à l’amélioration de l’habitat
des personnes âgées, la Province a accordé une subvention de
57.465.000 CFP à 11 personnes âgées de Maré, 10 de Lifou
et 4 d’Ouvéa pour la rénovation ou l’extension de leur habitation
principale. Ces prises en charge du coût des travaux seront versées
directement sur les comptes des artisans, sur présentation des
factures certifiées “travaux effectués”.
Par ailleurs, la Province a annulé une série de subventions d’aide à
l’habitat social. L’explication est simple : depuis 2006, quatre
campagnes d’attributions de subventions ont permis à 227
personnes de bénéficier de cette aide. Cependant parmi les
bénéficiaires, six personnes n’ont pas pu tirer profit de cette aide.
Elles sont soit décédées, soit n’ont pas versé d’apport personnel,
de sorte qu’aucune construction n’a jamais été effectuée. Il était
donc logique d’annuler leurs subventions.
- Financé successivement sur les contrats de développement 20002005 et 2006-2010, l’Habitat social fait partie des priorités de
la Province des Iles. En juillet 2006, une nouvelle politique
ambitieuse a été engagée dans ce domaine. Pour la mise en œuvre
de cette opération sur 2006-2010, la Province a délégué une
partie de la maîtrise d’ouvrage à la Sodil, désignée comme opérateur
technique.
Pour atteindre ces résultats, la Sodil a dû assumer un certain nombre
de difficultés parmi lesquelles la hausse du coût de certains
matériaux et des problèmes de transport, ce qui a représenté une
charge de 154 millions CFP.
Par ailleurs, pour les constructions de 2000-2004, la Province a
engagé en 2007 un programme de reprise des maisons mal
construites ou abandonnées par les artisans. Le coût des travaux
supplémentaires que la Sodil a dû supporter s’élève à 43 millions.
Pour régulariser cette situation, la Province a octroyé à la Sodil une
subvention de 197 millions couvrant la hausse des coûts du
programme 2006-2010 ainsi que les travaux de reprise des
constructions 2000-2004.
- Parce qu’elle a des propriétés olfactives très intéressantes, la
demande pour l’huile essentielle de Santal de Nouvelle-Calédonie,
a dernièrement augmenté. L’avenir de l’huile de Santal, notamment
des îles Loyauté, s’annonce donc bien.
Dans le souci de mettre en place et de consolider cette filière, la
Province a signé une convention avec la Société “Serei No
Nengone” où travaille un jeune chercheur des îles, compétent en la
matière, Jean Waikedre.
Cette convention a pour but d’organiser la gestion de la ressource
pour qu’elle soit pérenne et durable. Elle confie à cette société la
mise en place et l’organisation de la politique de reproduction
(pépinière) et de reboisement du bois de Santal sur les îles
Loyauté. Les quotas actuels de coupe de bois de Santal sur la
Province île sont de 30 tonnes par an (Lifou 11 tonnes, Maré
12 tonnes, Ouvéa 7 tonnes) et pourront évoluer en fonction de
l’évolution de la ressource et des résultats de nouveaux inventaires.
Or, avec la montée en puissance de l’exploitation du Santal, la
réglementation provinciale n'était plus adaptée (une seule
délibération de la Province en 1993 reprise par un arrêté de
2002). Les élus ont donc pris une délibération pour compléter
cette réglementation. Elle rappelle les domaines de compétence de
la Province en la matière, précise les conditions de coupe du bois
de Santal et les sanctions aux contrevenants. Ainsi, pour chaque
arbre abattu, les coupeurs devront en replanter trois autres. Dans le
cas où l’opération de “replantage” n’a pas été réalisée, des amendes
de compensation sont prévues (de 894 000 à 5.369.000 F).
Les sanctions sont d’abord d’ordre financier pour pénaliser la coupe
illégale de bois vivants.
Les fonds ainsi récoltés sont obligatoirement affectés au financement
de l’organisation et du fonctionnement de la filière Santal.
La nouvelle réglementation intègre aussi de façon claire la relation
entre les autorités coutumières détentrices des droits au sol et les
autres acteurs de la filière. Le rôle de l’agent forestier assermenté est
primordial dans la bonne gestion de la filière Santal. De façon claire,
le but est ici la pérennisation et la durabilité de la ressource.
- A la suite du drame des 19 d’Ouvéa, la Province des Iles avait
décidé en 1999 de mettre en place un programme spécifique
d’aides aux familles des victimes. Le but était que la collectivité
intervienne dans le financement d’un projet d’investissement ou
d’équipement. De par la nature du projet, les modalités et la mise
en œuvre furent longues et complexes. L’un des points à réactualiser
consistait à désigner le porteur du projet pour chaque famille
concernée. Cela étant fait, la Province a décidé d’octroyer à chaque
personne désignée par chaque famille une aide d’un million CFP
pour financer un projet d’investissement, soit 19 millions pour les
19 d’Ouvéa.
- La disparition dans la nuit du 31 juillet 1953 de la “Monique”,
un caboteur reliant la Grande-Terre et les îles Loyauté, reste encore
aujourd’hui l’un des mystères de notre histoire maritime. Du 7 au
11 août 2010, l’association “Fortunes de Mer Calédoniennes” a
tenté une seconde recherche de l’épave du bateau. La Province des
Iles souhaitant soutenir cette opération, une subvention de
2.100.000 CFP a été attribuée à l’association.
5
L’ACTUALITÉ DE LA PROVINCE
Séminaire sur le développement
économique à Jokin
D
eux journées de
réflexion ont été
organisées fin juillet à
la tribu de Jokin par la Province
des Iles. Ce séminaire sur le
développement économique
était initié par le président
Neko Hnepeune et le
président de la commission du
développement économique
Nidoish Hnaisseline. La tribu
de Jokin et son comité
paroissial ont accueilli coutumièrement tous les participants
invités : une cinquantaine de
Maré, 44 d’Ouvéa et 30
venus de Nouméa. Les grands
chefs des trois îles et les
représentants de l’Eglise étaient
également invités. Le séminaire
a débuté avec les discours
du Président Hnepeune et du
Commissaire Délégué Michel
Crechet, ensuite les participants
se sont répartis dans les trois
ateliers proposés par le comité
de pilotage sous la houlette
de Wauka Ajapuhnya qui
s’est dit satisfait de ce
regroupement. Plus de deux
cent participants ont discuté
et réfléchi sur trois thèmes
principaux : la création de
richesse, la culture et le
développement, et les normes
kanak de développement.
Après ce séminaire, des groupes
de réflexion travailleront sur les
orientations définies pendant
ces trois jours.
La nouvelle chef du service juridique
N
ommée depuis peu
chef du service
juridique de la
Province des Iles, Sarah Paiman,
32 ans, mariée avec 3 enfants,
est originaire de Nouméa. Elle
rentre de Belgique où elle
travaillait pour le Conseil
Audiovisuel Belge. Elle a
effectué des études juridiques
en Belgique : maîtrise de Droit
et des Affaires D.E.S.
Sa mission consiste à encadrer
une équipe de deux juristes
en charge du suivi juridique
des dossiers dans plusieurs
domaines : contrôle des actes
administratifs, analyse juridique
des dossiers, contentieux. Elle
adore Lifou, et aimerait y rester
quelque temps.
2011 l’année des Outre-Mer
M
ettre en lumière
les identités des
sociétés d’OutreMer : c’est l’objectif fixé par
Nicolas Sarkozy, Président de la
République. Tout au long de
l’année 2011, la présence de
l’Outre-Mer s’inscrira en France
à travers de nombreuses
manifestations : salon du livre,
fête de la musique, Printemps
des poètes... C’est pourquoi
Robby Judes, Conseiller au
6
Commissariat de cet événement,
était début septembre à Wé,
pour mettre en lumière ce qui se
fait à Lifou : “Je viens voir sur
place les atouts de la NouvelleCalédonie et je peux vous dire
qu’elle en a beaucoup”. Et
d’ajouter : “Le responsable
culturel du Haut-commissariat
va nous faire des propositions
émanant de chaque Province,
pas seulement sur le plan
culturel mais aussi économique,
historique, recherche, éducation
nationale.... Elles seront
étudiées, labellisées
subventionnées”.
voire
HABITAT SOCIAL
Respecter le cadre de vie océanien
D
epuis 2000, l’habitat
social existe à Lifou.
Il est actuellement régi
par une délibération cadre de
juillet 2006. La Province des
Iles a confié à la Sodil la mission
d’opérateur technique dans
l’habitat social. Pour 20102011, 262 demandes sont
enregistrées : 32 à Maré, 179
à Lifou et 51 à Ouvéa.
La politique sociale est
particulière dans les îles. Qu’en
est-il ?
“De 2006 à 2009, 227
logements sociaux ont été
attribués aux bénéficiaires, dans
le cadre du Contrat de
développement : l’Etat français
a participé à hauteur de 80 %.
En mars 2010, 40 nouvelles
attributions ont été votées soit
240 millions qui seront financés
à 100 % par la Province”,
explique Philippe Sio Directeur
de l’habitat et de la gestion du
patrimoine.
L’accession à la propriété est
différente dans la Province des
Iles car l’aide est de 100 %
pour les personnes âgées à partir
de 60 ans et pour les personnes
handicapées dont le revenu est
inférieur ou égal à 1,5 fois
le SMG (salaire minimum
garanti). Pour les autres
personnes à revenus modestes,
l’apport personnel est calculé en
fonction des revenus déclarés.
Autre volonté politique locale :
les maisons doivent être
construites par les artisans
résidant dans les Loyauté afin
de développer le tissu artisanal ;
de plus, les accédants à la
propriété sont dans l’obligation
de faire construire une case. La
demande porte essentiellement
sur le T3 dont le coût moyen
est de 7 millions environ.
Un an pour entrer
dans ses murs
Des difficultés résident dans
l’acheminement des matériaux en
raison des problèmes liés au
transport maritime, d’autant plus
que la tendance actuelle est de
préserver de plus en plus les
matières premières qui existent à
l’état naturel à Lifou tel que le
xaca ou le sable. On s’oriente
donc de plus en plus vers un
plan de construction à ossature
métallique, la tendance est de
privilégier le solaire, et la
volonté pour le prochain contrat
de développement tendra à
favoriser la demande des jeunes.
“Il faut actuellement environ un
an entre l’acceptation du dossier
et la réalisation finale des
travaux de construction”,
précise Jean-François Tokotoko,
Chef de service de l’habitat
social. Le challenge actuel est
de construire 100 maisons par
an mais en raison des difficultés
liées au transport des matériaux
et des problèmes d’ordre
foncier, certains propriétaires
terriens n’hésitent pas à faire
arrêter les travaux car ils ne sont
plus d’accord… A l’heure
actuelle, il en sort de terre
environ 60 par an.
Un autre point qui mérite
réflexion, selon Jean-François
Tokotoko, porte sur la
conception de l’espace de vie
en Océanie, très différente de
celle des pays occidentaux. Par
exemple, les sanitaires et la
cuisine sont souvent séparés du
reste de la maison. Pour le
prochain programme il faudra
réfléchir sur l’habitat que l’on
souhaite construire en fonction
du cadre et du mode de vie.
LA PROCÉDURE
1) Le candidat dépose un dossier de candidature à la D.E.A (Direction de l’Equipement et de l’Aménagement)
Cellule habitat qui renseigne le public et enregistre le dossier de candidature,
2) Une commission consultative donne son avis sur les dossiers,
3) Une commission habitat sélectionne les dossiers,
4) L’Assemblée de province attribue les aides,
5) L’opérateur Habitat (Sodil) gère et s’occupe du suivi technique des chantiers, les artisans réalisent les travaux.
A noter que le dépôt d’un dossier de candidature n’engage en aucune façon la Province quant à son éventuel
aboutissement.
7
MÉDIAS
Radio Djiido s’installe à Lifou
J
eudi 2 septembre, Radio
Djiido a inauguré son
antenne de Lifou, un projet
qui date de quelques années
déjà et qui a pu voir le jour
grâce à la signature d’une
convention entre la Province et
la radio, mettant à disposition
un local fraîchement rénové.
“Les moyens techniques
permettent maintenant de
diffuser de partout, explique
L’équipe de Radio Djiido reçoit la coutume
d’accueil pour son installation à Lifou.
Thierry Kameremoin, responsable
de Radio Djiido. On émettait
parfois depuis Lifou, grâce à un
partenariat avec le Cemaid et
Ngazo Ngazo nous a beaucoup
aidé dans nos démarches. Avoir
maintenant un pied-à-terre nous
évitera de déplacer du matériel,
ce qui nous revenait cher en fret
aérien”. Il n’y aura pas de
permanent sur Lifou : l’idée est
que les journalistes et animateurs
de Djiido puissent se relayer,
selon l’actualité. “La volonté
d’émettre depuis Ouvéa et
Maré est aussi à l’étude : on
y travaille”, ajoute Thierry
Kameremoin.
Les auditeurs ont pu suivre en
direct les temps forts de cette
journée, comme la coutume
d’accueil des élus et coutumiers
de Lifou, ainsi que les discours
du Président de la Province et
de Charles Pidjot, président du
conseil d’administration de la
radio. Ils ont évoqué Radio
Kenu, qui émettait dans les
années 80, depuis la tribu
de Qanono. Depuis son
interdiction au moment des
Evénements, aucune autre radio
ne s’était implantée à Lifou.
Le mot de la fin est revenu à
Charles Pidjot, président du
Conseil d’Administration :
“Djiido a été créée pour tisser
des liens, pour créer des
passerelles. La radio est à votre
service. Servez-vous-en” !
Des lycéens
“communicants”
à l’antenne
L
ors de cette inauguration
des nouveaux locaux de
Radio Djiido à Lifou,
les élèves de Terminale STG,
option Communication et
Gestion
des
Ressources
Humaines, du Lycée des îles
étaient invités à l’antenne.
L’occasion pour eux de découvrir
un métier où la communication
est au service de l’information :
journaliste de radio.
Les jeunes ont réagi en
direct aux questions
du journaliste.
Les futurs journalistes se sont succédés à l’antenne.
Romain Hmeun, rédacteur en
chef, est venu la veille au lycée
pour faire connaissance avec
eux, discuter du programme de
l’émission et du rôle de chacun.
Le lendemain, à l’antenne, il les
a fait réagir en direct sur leurs
attentes en tant que jeunes,
leurs réussites et leurs difficultés.
Pour Jean-Luc Claus, professeur
principal de la classe, cette
expérience est une chance :
“Mes élèves ont pu rencontrer
des professionnels de la
communication, et participer à
un événement important pour la
population des Loyauté :
l’inauguration de l’antenne de
Radio Djiido à Lifou. Ils ont pu
se confronter à une situation
de communication de masse,
et ne se sont pas laissés
impressionner”.
Du côté des jeunes, beaucoup de
plaisir à participer à cette émission,
et - qui sait ? - peut-être des
vocations à venir.
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AGRICULTURE ET ARTISANAT
La Foire des îles a fêté ses 20 ans
A
Lifou, du 10 au 12
septembre, la Foire
des îles a fêté ses vingt
ans sous les feux d’artifices et
sur le thème : “Valorisons nos
richesses”. Les producteurs de
Lifou, Maré et Ouvéa étaient
au rendez-vous, les visiteurs
également : stands colorés,
produits de qualité, à chaque île
sa spécialité.
Une centaine de personnes était
venue de Maré, les paniers
chargés de fruits et légumes tous
plus gros les uns que les autres,
comme ces ignames de plus de
deux mètres. Les gens d’Ouvéa
avaient apporté des confitures,
des sirops, des légumes et bien
sûr des poissons extra frais, que
les pêcheurs ont fait fumer sur
place.
Ambiance familiale et conviviale :
la vente d’alcool était interdite
sur l’ensemble de la Commune.
Les manèges ont conquis les
plus jeunes. Grand succès pour
les magiciens du Vanuatu qui
ont su impressionner la foule
par leurs démonstrations. Le
vendredi soir, après l’élection
de Miss Foire des îles 2010,
un magnifique feu d’artifice a
illuminé le site. Le samedi soir,
Le Président Hnepeune a souhaité la bienvenue aux invités.
place aux concerts, avec We Ce
Ca, Mexem, Nodeak et
Rootsky.
Les stands de restauration
proposaient
des
menus
valorisant les produits locaux :
sashimi de tazar, salade de
poulpe, porc au tarot,
bougna... En cette journée de
lutte contre le diabète, les
menus équilibrés faisaient la part
belle aux légumes du pays.
Plus de quatre-vingt visiteurs de
Nouméa et d’ailleurs, avaient
choisi un accueil chez l’habitant,
avec le package proposé par la
DIL. Ravis de déguster les
spécialités des îles, ils ont aussi
apprécié l’accueil et les
moments de rencontres.
Samedi, après cinq heures de
cuisson, le bougna géant a pu
être dégusté. Le concours de
pêche a bénéficié d’une météo
clémente, et les mahi-mahi
étaient au rendez-vous.
Dimanche, un culte œcuménique
était organisé sur le site. Les
démonstrations
se
sont
poursuivies, avec le tressage de
cordes en fibre de coco,
spécialité d’Ouvéa. La Foire
s’est achevée le dimanche soir,
par les cérémonies de clôture,
suivies de concerts.
En attendant le bilan définitif de
cette foire, on peut estimer à
plus 20 tonnes les produits
agricoles (fruits, légumes et
tubercules) écoulés lors des 3
jours. A noter également la
participation des pêcheurs
La sortie du bougna géant.
Ouvéa a fumé son poisson sur place.
10
d’Ouvéa avec 750 kg de
poissons frais. Cependant cette
foire n’est qu’une vitrine du
monde rural loyaltien, beaucoup
de travail reste à faire dans le
secteur agricole où la professionnalisation des agriculteurs est
indispensable. La production
n’est pas suffisante pour couvrir
les besoins du marché local.
De même, les outils de
développement comme les
unités de conditionnement ne
sont pas optimisées par le
manque de volume de produits.
Une réflexion doit être menée
afin de tendre vers une
agriculture plus performante.
Un thème est revenu de manière
récurrente dans les discours
d’ouverture de la Foire : l’avenir
de nos jeunes dans la politique
agricole aux Iles Loyauté. Une
préoccupation partagée par
l’ensemble des représentants
politiques et plus particulièrement
par l’Exécutif de la Province.
L’agriculture est un secteur où le
potentiel local est sous-évalué.
Les débouchés destinés aux
restaurations de collectivité et
à la consommation locale
constituent un besoin réel. La
terre a de l’avenir !
We Ce Ca a conquis le public.
Un éventail de couleurs et de parfums.
Les mamans d’Ouvéa ont tressé les fibres de coco.
11
VOYAGE D’ORIENTATION
Les collégiens de Tadine
sur la Grande-Terre
C
ette année, les 56 élèves de 3ème
du collège de Tadine ont, à la suite
de leurs camarades de la Roche,
participé à un voyage “d’orientation” sur
Nouméa avec 6 accompagnateurs dont 3
enseignants. Mais cette sortie n’avait rien à
voir avec une course à la boussole : il
s’agissait d’un voyage de quatre jours pour
découvrir le large éventail des formations,
des qualifications et au final des métiers qui
leur sont proposés. En effet, la 3ème est une
classe charnière à partir de laquelle les
voeux d’orientation et les choix de filière
prennent une importance décisive pour
l’avenir des enfants. Faire un choix pertinent,
raisonné et non un choix par défaut,
connaître précisement les filières de
formations disponibles et le cadre concret
des établissements qui les proposent : tels
sont les principaux objectifs de ces journées.
Aussi, le groupe a visité trois grands
établissements de Nouméa. Au lycée
Escoffier, les professeurs ont notamment
présenté les filières restauration et hotellerie.
L’accueil à Petro Attiti et à Jules Garnier a
été des plus chaleureux avec des
intervenants particulièrement à l’écoute sur
l’impulsion de chefs d’établissement
soucieux de recevoir des élèves motivés et
sûrs de leur choix. Ainsi les filières autour
du travail du bois ou des installations
électriques ont notamment suscité de
l’intérêt dans le premier établissement. A
Jules Garnier, les filières mécaniques, la
Devant la SLN qui fête ses 100 ans.
métallerie, les sciences et techniques des
matériaux, les techniques d’automatisation
ou le dessin industriel assisté par ordinateur
ont, entre autres, particulièrement interessé.
Pour compléter ces visites et leur donner une
plus grande portée, la découverte de
professionnels à l’oeuvre dans diverses
branches de métier était au programme.
A la SLN, deux anciens métallurgistes
passionnés et passionnants ont ouverts les
portes de leur entreprise et ont donné aux
jeunes quelques clefs pour comprendre le
travail du nickel. Le spectacle de la coulée
de métal en fusion a particulièrement marqué
les esprits. Autre lieu gigantesque et très
symbolique de l’industrie calédonienne, le
barrage de Yaté a fait l’objet d’une matinée
de visite. Le jeune et sympathique chef
d’exploitation, Jérémie, leur a montré
l’importance de la production hydroélectrique pour le pays et les techniques à
l’oeuvre.
Des moments de détente ont également
ponctué la sortie, ce qui a permis aux jeunes
Maréens de découvrir des lieux de la
Grande Terre qui leur sont parfois inconnus,
et très différents des îles, comme le parc
ornithologique ou les fameuses chutes de la
Madeleine.
Des jeunes bien formés et épanouis dans
leur choix professionnel sont un atout pour
le développement de Maré qui pourrait
bénéficier de leurs compétences.
Olivier Broutin
Les élèves ont pris le pouls des réalités économiques et du travail et engrangé un maximum d’informations.
12
RICHESSE DE LA MER
La Fête du Lagon à Ouvéa
M
i juillet, Ouvéa a pris une allure festive. Le site de la Fête du Lagon, implanté cette année et durant trois jours à la tribu de
Nimaha, a été l’objet de tous les soins de l’équipe d’animation et de la population. Accueil du public et beauté des stands
ont enrichi le décor naturel du bord de mer. Éclairés par un soleil radieux, touristes, enfants d’Iaai et artistes ont profité durant
ces trois jours des richesses du plus beau lagon du monde.
Richesses du
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On se jette à l’eau !
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jours de fête.
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Pas de fête sans musique !
Les groupes de musique ont rythmé ces trois jours
jusque tard dans la soirée. Sous les ovations du
public, les enfants présents sur le site ont rejoint
Léon Guatoti et Lucien Tiaou sur scène.
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enrichi la palette de plantes.
de
leurs compositions
13
FÊTE DU LIVRE
Des “boutures de paroles”
ont poussé à Ouvéa
L
a médiathèque de Hwadrilla a
ouvert ses portes en août à “la Fête
du Livre”. Les manifestations,
orchestrées par l’association “Lire en
Calédonie” et ses partenaires, ont été
initiées par la volonté commune
de promouvoir toutes les filières du livre, de
l’écriture et la lecture. “Les boutures de
paroles ont été mises en terre et nous
espérons qu’elles grandiront avec le temps”
a expliqué Juliette Maes, présidente
d’honneur de l’association. La diversité et la
pertinence des ateliers ont permis aux
enfants des établissements de découvrir un
monde imaginaire où le mot est souffle de
créativité. Les élèves de l’école primaire de
St Michel ont pu découvrir le lien possible
entre l’écriture et les arts plastiques lors
d’un atelier mis en place dans l’école sur
deux jours. A l’issue de ce travail mené
conjointement par les enseignants et Frédéric
Olhen, écrivain, un livre de 50 mètres a été
réalisé. “Il s’inscrit dans un espace donné et
revêt tout le symbolisme du chemin Kanak”.
La trace manuscrite n’est pas le fait de
toutes les cultures, mais le besoin
d’expression est ressenti par toutes les
civilisations. La BD revêt incontestablement
ce sentiment universel en alliant la forme et
l’écriture sur des thèmes aussi divers que la
nature ou la technologie. A travers le travail
de l’artiste Jar, les enfants ont pu apprécier
la portée et le pouvoir de cette expression.
Des moments forts ont été partagés entre
adultes et enfants sur leur lieu de vie et sur
leur rêve. Les mots se sont libérés de leurs
carcans avec le Slameur anticonformiste
Ottogalli qui a remporté un vif succès
auprès des collégiens. L’atelier pixilation,
mené par Célia Prou et Théo Quillier, a
permis aux élèves de découvrir le lien étroit
et concret des mots et de la créativité au
service du film d’animation.
Contes, légendes, jeux collectifs, dessins, fresques, bande dessinée... Ouvéa a dignement fêté le livre sous tous ses aspects.
Théâtre et poésie japonaise à Lifou
P
ierre Gope, comédien, auteur et
metteur en scène dans le monde
du théâtre et de la poésie, était
invité au Centre de Documentation et
d’Information du Lycée Polyvalent des Iles à
Lifou dans le cadre de la Fête du Livre. Les
élèves de la classe de seconde GT1
encadrée par leurs professeurs, ont écouté
avec intérêt le parcours original de cet
autodidacte, niveau CM2, et qui, grâce à
sa passion du théâtre n’a pas hésité à
remplacer un premier rôle dans une pièce
populaire et qui l’an prochain, jouera avec
sa troupe dans la cour des grands en
Avignon pour la 4ème fois. Laurence Viallard
(Tokiko Loli) graphiste, éditrice, poétesse,
animait aussi un groupe de cette classe dans
le domaine de l’haiku (poésie japonaise) et
a été enchantée par la créativité des
adolescents.
Après avoir répondu aux nombreuses
questions des élèves sur son parcours, Pierre
Gope est passé aux exercices : apprendre
à interpréter un texte de poésie où il faut
faire vivre les mots. Cette expérience a mis
en lumière tout le travail que les formateurs
et enseignants ont à fournir pour atteindre
l’objectif d’une communication orale
réussie et le théâtre constitue un instrument
efficace.
Joëlle Dutertre
"Domo arigato", Pierre Gope,
pour cette découverte de l’haiku !
15
ENSEIGNEMENT
Parents d’élèves : un rôle primordial
L
e samedi 28 août, à l’initiative de l’UGPE (Union des groupements des parents d’élèves) de Lifou a eu lieu à Qanono une rencontre
de parents d’élèves. Trois personnes ressource s’étaient déplacées de Nouméa : Iamele Kacoco, André Wenehoua et Paul Sinyeue,
pour présenter les actions que peuvent mener les parents et le rôle d’une association.
“Trois représentants des Associations de parents d’élèves de chaque district étaient aussi présents, ils seront les relais d’informations au
sein de leurs tribus, a expliqué Evelyne Ajapunhya, Présidente de
l’UGPE du Lycée polyvalent des îles. Ce sont des échanges qui nous
réconfortent dans notre action de partenaire privilégié entre l’Education
Nationale et les élèves, car beaucoup de parents ne se sont pas
appropriés l’idée de leur rôle à jouer au sein de l’école, ils se sentent
mal à l’aise face au système scolaire, pourtant l’école doit prendre en
compte l’origine socioculturelle de l’élève”.
Et d’ajouter : “Nous ne sommes pas encore confrontés à de gros
problèmes comme dans les établissements de Nouméa, mais justement
mobilisons-nous avant que cela ne se dégrade, le rôle des parents est
primordial dans la construction du nouveau système éducatif, ils doivent
être valorisés dans le cadre du transfert des compétences et aujourd’hui,
nous leur adressons un message celui d’être vigilants face à leurs enfants :
qu’ils soient présents dans leur vie quotidienne, à leur écoute, et dans
la communication”.
L’insertion sociale
et professionnelle
fait débat
C
onclusion de la “Semaine des parents”, un débat sur l’insertion
sociale et professionnelle s’est tenu le vendredi 13 août, au
collège de Nathalo. A l’invitation de la communauté éducative de
Lifou, les dirigeants de la DDEC (Direction Diocésaine de
l’Enseignement Catholique), ainsi qu’un représentant du
gouvernement ont fait le déplacement. Le débat s’est organisé
autour de deux interviews filmées : témoignages de jeunes sur leur
parcours scolaire et professionnel. L’école apprend-t-elle
suffisamment au jeune à choisir son orientation ? Les rythmes
scolaires sont-ils adaptés ? Qu’est-ce que “la réussite” ? La
présence de la culture kanak à l’école peut-elle résoudre les
problèmes ? Les avis étaient nuancés : “L’école peut accompagner,
mais la culture, tout comme la langue, s’apprend parce qu’on la
pratique à la maison”, a noté un parent. La réflexion s’est poursuivie
pendant le repas, et en groupes l’après-midi.
Pour préparer la réunion avec les institutionnels et les parents, les
jeunes de la section de “2ème chance” avaient organisé un débat
deux jours auparavant. Cette structure est basée sur
l’accompagnement individuel et l’alternance en milieu professionnel,
elle répond à une réelle demande des jeunes. Le mercredi aprèsmidi, ils étaient une quarantaine, dans la salle de la Maison
Commune de la tribu de Nathalo. Pour que chacun soit entendu,
les jeunes organisateurs ont constitué des groupes et animé euxmêmes la synthèse, micro en main.
Découverte professionnelle
à Hnaizianu
F
in août, les élèves de 3ème du collège de Hnaizianu ont été répartis dans différentes
entreprises de Lifou, dans le cadre de l’option “Découverte professionnelle”, pour
un stage en entreprise d’une durée de trois jours. Les objectifs principaux de ce stage
étaient la découverte du milieu professionnel, d’une entreprise et de quelques métiers.
Ainsi, Tristan s’est proposé de faire son stage au restaurant “Fenepaza” de Mucaweng.
Pour le voir travailler, ses parents sont venus déjeuner avec des amis. Les élèves se sont
dits satisfaits de ces trois jours de stage et espèrent renouveler ce type d’expérience pour
mieux connaître leurs futurs métiers.
17
FORUM DÉCOUVERTE
Quels métiers pour demain ?
U
n forum des métiers,
organisé par le
Collège Laura Boula,
s’est déroulé à Lifou mercredi
11 août. “Ce forum a deux
objectifs, a expliqué Thibaud
Millier, le principal du Collège,
faire venir l’information aux
élèves qui en sont dépourvus et
travailler en réseau avec les
établissements tels que le Lycée
Williama Haudra qui vient
d’accueillir un nouveau proviseur
Claude Letzerer”. Jacqueline
Deteix, présidente de la
commission de l’enseignement
de la Province, a constaté
“qu’un énorme travail a été
fourni pour offrir à notre
jeunesse une découverte des
carrières” et Michel Créchet,
Commissaire
délégué,
a
souligné que, dans le cadre du
contrat de développement,
la formation est une des
orientations prioritaires :
“L’intérêt de ce forum est de
leur montrer toute la panoplie
des métiers qu’ils peuvent
exercer sur les îles, ceux liés à
l’environnement, le tourisme, la
pêche, l’agriculture”.
Grâce à un gros travail
d’organisation en amont
orchestré par Laurent Privat,
principal adjoint du collège,
65 métiers étaient représentés
et 3 conseillères d’orientation
étaient au service des élèves.
Plusieurs établissements de
Nouméa, publics ou privés,
ainsi que les écoles et
l’Université avaient répondu à
l’invitation du Collège.
On a pu noter que la Chambre
de Commerce et d’Industrie
propose des formations en
alternance en CAP, Bac pro,
BTS. Depuis la rentrée 2010,
un bac pro comptabilité et un
bac pro commerce et logistique
sont accessibles aux élèves de
3ème et 2nde. Il suffit de retirer le
dossier à l’Epefip. L’admission
se fait après la réussite à
des tests en français et
mathématiques (le niveau est de
6ème-5ème pour les CAP et de
3ème pour les Bac pro). On
Les élèves de la classe d'adaptation ont appris la composition florale.
constate aussi un engouement
pour la préparation au BTS
assistant de gestion PME PMI.
Les métiers de la mer attirent
également les jeunes, pourtant ils
les connaissent mal, alors qu’il y
a pas mal de débouchés.
L’Ecole des métiers de la mer
prépare au diplôme de base : le
CIN (certificat d’initiation
nautique).
Vale NC (ex Goro Nickel)
présentait les métiers de la mine.
L’usine va démarrer bientôt, en
2011 elle produira du nickel et
du cobalt, 1000 postes sont
déjà pourvus, 800 postes pour
des techniciens de maintenance,
opérateurs de procédé et le
reste correspond aux services
administratifs : Ressources
Humaines, informatique, finances.
Il faut savoir que 1000
créations de postes induisent
2000 emplois indirects.
Dans le domaine de la police,
grâce à la procédure de l’égalité
des chances, ceux qui n’ont pas
le Bac peuvent passer un
concours administratif en le
préparant en alternance au lycée
Petro Attiti, ils peuvent aussi
devenir adjoint de sécurité.
Dans le domaine santé-social,
on est passé de 20 infirmiers
par an à 60 en 2010, et d’ici
7 à 8 ans, la NouvelleCalédonie aura besoin de 500
infirmiers. Le gouvernement
entend conforter les efforts de
formation diplômante dans les
métiers du Social et du Sanitaire.
Le service militaire adapté a intéressé les élèves.
19
RENCONTRE ET DÉCOUVERTE
Le week-end culturel et touristique
du Wetr à Easo
P
our sa troisième édition,
fin août, le slogan
du comité touristique
“Wetr est là !”, a de nouveau
attiré beaucoup de monde sur le
site de Easo. Le comité
organisateur avait déplacé ses
musiciens pour accueillir les
touristes arrivant avec Air
Calédonie en deux vagues.
Après les cérémonies d’accueil
et les discours des différentes
personnalités, le président de
l’association, Bonua Magé, a
officiellement ouvert la troisième
édition du week-end culturel et
touristique de Wetr en offrant
aux visiteurs un pot de
bienvenue réalisé avec des
produits du terroir.
Pendant ces deux jours,
beaucoup d’expositions ont été
mises en place pour le plus
grand plaisir des touristes et du
jeune public qui ont été fascinés
par certains ateliers notamment
celui des jeux et jouets
traditionnels, des pièges à
oiseaux et l’atelier de tressage.
Sur place, des couturières
ont confectionné des robes
destinées spécialement à
l’élection de “Miss Wetr est là”
pendant la soirée du samedi.
C’est Audrey Ijézié qui a été la
première tenante du titre, après
des passages en robe mission
avec onze autres jeunes filles qui
ont participé à cette élection. A
l’issue des festivités, le comité
organisateur a invité tous les
visiteurs à partager le bougna de
l’amitié sous le faré de Easo
avant de passer aux cérémonies
de clôture. “C’est sûr, nous
reviendrons l’année prochaine”,
ont dit les visiteurs, “Nous vous
attendrons pour la quatrième
édition, Wetr sera toujours là
pour vous accueillir ”, ont
répondu les organisateurs.
Pour clôturer la coutume d’au
revoir, les deux groupes de
danseurs du Wetr ont fusionné
pour éblouir encore une fois le
public.
Photo souvenir des touristes à Wanaham.
Désormais, "Wetr est là" a sa Miss !
Le peintre sculpteur Upiko et ses œuvres.
Les couturières ont réalisé sur place les robes des Miss.
"Le tressage ? Regarde, ma fille, c'est facile" !
Un étal de poissons bien rafraîchissant.
20
La troupe du Wetr a accueilli les visiteurs à Easo.
AIRCAL INFOS
Des mesures pour relancer la compagnie
Par arrêté du gouvernement, Air Calédonie met en place de nouvelles mesures tarifaires :
Frais d’émission de billets
Ce sont des “frais de dossier” d'un montant de 500 CFP hors
taxes sur chaque émission de billet et par personne.
Frais de modification de billets
Si un billet déjà émis nécessite une intervention pour
modification du tarif ou de vol, des frais forfaitaires de 700 Cfp
hors taxes par modification de billet et par personne sont
appliqués.
Tarifs excédent de
bagages et Fret
Les tarifs exédent
de bagages comme
les tarifs fret sont
majorés de 20 %.
Tarif Enfant
La tarification enfant est désormais alignée sur les normes
internationales. La réduction applicable pour un enfant de
moins de douze ans est de 40 % du tarif en vigueur.
Toutes ces mesures ont été expliquées lors de réunions en
Province Nord (à Koumac) dans les îles Loyauté
(à Lifou, à Maré et à Ouvéa) et à l’île des Pins par des membres
du Comité de Direction accompagnés de Bruno Iekawe
représentant du gouvernement ainsi que des personnels
d’encadrement de la compagnie.
Les collégiens au hangar
Le jeudi 9 septembre, le hangar technique d’Aircal a reçu la visite de 20 élèves de
3ème du collège Mariotti. Dans le cadre de leurs activités en option “vie
professionnelle”, les jeunes ont posé mille et une questions sur l’entretien des
avions, la sécurité des vols, les visites techniques des appareils, la durée de vie des
moteurs, etc.
La visite a eu lieu en collaboration avec la tour de contrôle de Magenta gérée par
l’Aviation Civile. La classe a été séparée en 2 groupes pour que chacun puisse
passer 1 h dans le hangar et à la Tour de contrôle.
Chaque année, 3.700 heures d’ATR42 et 72 sont effectuées, ce qui représente
environ 7.400 vols. Le hangar du Service Technique, d’une superficie de 2900 m², abrite la totalité des bureaux et des ateliers.
L’aire principale de parcage et de visite couvre 1650 m².
Les élèves ont répondu à un questionnaire, avec l’aide des différents intervenants de la direction technique, ils ont aussi manipulé
quelques instruments connus (ampèremètre, voltmètre) ainsi que d’anciennes pièces d’avion gardées à cet effet, ils ont assisté au
nettoyage moteur (rinçage des hélices) effectué quotidiennement par les équipes techniques.
Du changement à Tiga
Charles Iékawé, natif de Tokanod, après 18 ans de service à Air Calédonie a pris ses
fonctions à Tiga depuis le 1er septembre. Il y exerce les fonctions de
Représentant Air Calédonie : chargé des ventes mais
également de l’assistance aéroportuaire de
l’escale de Tiga. Il supervise les quatre
touchées hebdomadaires
de la compagnie.
FESTIVAL DES ARTS
Nengone ou l’identité mélanésienne
L
’étape maréenne du
festival
des
arts
mélanésiens pendant
deux journées a été l’occasion
de rencontre, de partage, et de
ressentir et d’affirmer l’identité
mélanésienne de Nengone.
Les délégations des quatre
autres archipels mélanésiens,
hautes en couleurs et en
costume traditionnel, arpentaient
avec les habitants de Nengone
et les touristes présents les
stands préparés pour l’occasion
où s’exposaient les arts
mélanésiens dans toute leur
diversité : de la vannerie aux arts
plastiques contemporains, des
peintures corporelles aux savoirs
ancestraux des plantes médicinales
servies aux visiteurs.
Différentes associations locales
ont participé à cette mise
en valeur du patrimoine,
L'érection du bois du souvenir.
Venues de toute l'Océanie, les délégations du Festival.
notamment l’association Tapene
qui tend à préserver la culture
Nengone.
Mais cette culture kanak se
voulait avant tout mélanésienne
et le sens de cette manifestation
était le partage et l’échange
avec toutes les autres cultures
de l’arc mélanésien.
Plus généralement et plus
intimement, cette journée a peut
être permis aux habitants de
Nengone de ressentir par les
arts leur identité mélanésienne et
leur communauté de culture
avec tous les archipels
représentés. Des sensations et
de belles scènes de vie et de
fraternité.... La barrière de la
langue, réelle, entre ces
archipels plutôt anglo-saxons et
la Calédonie francophone n’a
pourtant pas empêché les
contacts et les amitiés.
L’accueil, le partage et les
échanges touchaient également
les “arts de la table”. Ainsi les
Fidjiens ont offert à leurs hôtes
maréens leur traditionnel “lovo”,
un four pour cuire, entre autres,
l’igname avec des pierres
chauffées, et se sont lancés dans
une cérémonie du Kava le soir
tombé. Les Maréens ont
préparé des bougnas et ont
particulièrement soigné la
réception des invités et des
festivaliers.
La chorale de Tenan a composé
une chanson spéciale pour
l’occasion où les paroles mettent
en avant les valeurs communes
à la Mélanésie comme “le
respect, l’humilité, l’équité et
Les Fidjiens ont présenté la cérémonie du kava.
Suite page 24
23
FESTIVAL DES ARTS
la tolérance”.
Les danses et les chants
Vanuatais, Salomonais et
Fidjiens ont tout particulièrement touché les festivaliers.
La qualité des prestations et leur
exotisme en quelque sorte ont
intrigué et émerveillé mais elles
concourraient visiblement aussi à
une fierté manifeste.
Enfin le festival s’est achevé de
manière très symbolique et
conviviale en présence des
délégations des archipels
mélanésiens. Des sculpteurs, en
particulier un salomonais et le
maréen Wadrawane ont travaillé
ensemble pendant toute la
journée pour réaliser un grand
bois
afin
de
marquer
l’événement sur le site.
Représentant l’unité de la
Mélanésie et le souvenir de ces
deux journées de festival, la
sculpture figure les visages des
différents mondes mélanésiens.
En présence des autorités
coutumières, elle a été érigée sur
le site pendant la cérémonie par
les festivaliers au milieu des cris
de célébration et au centre d’un
cercle formé par six cocotiers.
Quatre d’entre eux ont été
plantés par les délégations
papoue, vanuataise, fidjienne
et salomonaise, un cinquième
symbolise la délégation calédonienne et le sixième le site
maréen de Tadurem dans le
Guahma qui a accueilli les
manifestations.
Olivier Broutin
Les plantes médicinales : un savoir ancestral.
La pirogue des arts à Lifou
A
ccueillie successivement dans les
trois grandes chefferies de Lifou, la
pirogue des îles a suivi le chemin
coutumier avant de se fixer pour un weekend, sur le site Wagejen de Dueulu.
Les cent vingt artistes des délégations
de Fidji, des Salomon, du Vanuatu, de
Papouasie et de Nouvelle-Calédonie ont
été logés à l’internat du collège de Wé, et
choyés par les habitants de Lifou : paroisse
de Hnasse pour les petits déjeuners
copieux, tribus de Dueulu et de Luecila
pour les principaux repas. La réussite de cet
événement a reposé sur la mobilisation de
nombreux bénévoles.
La coutume d'accueil du Cofam à Lifou.
24
Papouasie : des musiques d'hier et d'aujourd'hui.
Sur le site du Festival, des ateliers
de tressage, des démonstrations de
sculpture et de confection de costumes
en feuilles de cocotier travaillées. Le
samedi, les gens de Hapetra ont assuré un
beau buffet de dégustation de produits
locaux. Le dimanche, la tribu de Luecila
s’est chargée du bougna géant : les
connaisseurs ne se sont pas trompés, il n’en
est rien resté !
Les danseurs de Bopope : impressionnants.
Le charme des flûtes de Pan des Salomon.
Une découverte réciproque des cultures.
Aux couleurs du Vanuatu.
25
FESTIVAL DE L’IMAGE
Voyages documentaires
avec le FIFO à Maré
Q
uelques jours avant
le Festival des Arts
Mélanésiens, Maré a
organisé l’ouverture officielle du
Festival International du Film
documentaire Océnien (FIFO)
“hors les murs”, accueilli pour la
première fois sur l’île.
La délégation s’est rendue pour
le geste coutumier à la chefferie
de Tadine puis devant la mairie
où s’est déroulée l’ouverture
proprement dite en présence
notamment des autorités
coutumières et avec les
interventions du maire, des
responsables de RFO et du
président du FIFO Wallès
Kotra.
Pour ce dernier, également
directeur des programmes de
France Ô et originaire de Tiga,
cette étape maréenne prend
évidemment une coloration
toute particulière. Le FIFO
connaît déjà depuis quelques
années un succès certain en
Polynésie. Mais il faut dès lors,
selon Wallès Kotra, faire
“circuler les images du Pacifique,
faire rayonner les cultures
océaniennes en voie de
disparition” dans un monde de
plus en plus mondialisé et les
faire vivre pour et par les acteurs
locaux afin de mettre en
connexion “les traditions du
Les danseurs de Wakone ont fait l'ouverture.
passé et les défis de l’avenir”.
Dans le cadre de ce festival,
la toute jeune association
maréenne “Hna Wala Inu” (que
l’on pourrait traduire par “en
suivant mes traces”) a présenté
ses objectifs : ne plus “subir
l’image” dans les flux médiatiques
et culturels très mondialisés
et essentiellement d’origine
européenne mais aussi tenter de
la créer. De manière générale, il
s’agit de démocratiser l’outil
audiovisuel.
C’est le sens de la prestation
des danseurs de Wakone qui
ont rythmé la cérémonie
d’ouverture et ont symboliquement rappelé la place de
la tradition dans la culture
maréenne, et l’insertion de cette
culture dans les cultures
océaniennes.
Salle comble pour la projection de "En Pays Nengone".
C’est aussi le sens profond du
film En Pays Nengone dont la
projection a inauguré le festival
et qui semble avoir marqué les
esprits. Ce documentaire, qui
part à la rencontre de Maréens
dans leurs activités traditionnelles, leur vie quotidienne a
suscité chez les spectateurs
beaucoup de fierté devant le
pays au travail, d’émotion et de
joie lorsque l’on reconnaît un
proche, voire des rires.
De manière générale, le
programme était assez large et
comportait des films sur les
enjeux contemporains du
Pacifique : protection des
minorités ou des peuples comme
Justice
Diari
(Nouvelle
Zélande), Bastardy (Australie)
ou Noho Hewa (Hawaï),
problèmes de développement
ou écologique comme Sevrapek
City (Vanuatu), Eco-Crimes
ou, production plus locale,
Maré Propre de Julien Benard.
Certains réalisateurs sont venus
présenter leurs oeuvres et
en ont débattu avec les
spectateurs. C’est le cas de
Brigitte Whaap et de son film
Cannibales retraçant le contexte
de la fameuse exposition
coloniale de 1931.
Ce drame et ce symbole d’une
histoire coloniale particulièrement dure a suscité de
nombreuses réactions.
Enfin la journée d’ouverture
s’est achevée par une séance
d’information et un débat
autour de la prochaine arrivée
des 10 chaînes gratuites de la
TNT. Les projections se sont
poursuivies jusqu’au mercredi et
se sont mêlées au Festival des
Arts Mélanésiens sur le site
de Tadurem.
Les projections avaient lieu le
soir et permettaient utilement de
compléter ces journées célébrant
l’identité mélanésiennes par des
“voyages documentaires” au
coeur des archipels papous,
salomonais, vanuatais ou fidjiens.
Le septième art peut, lui aussi,
être résolument mélanésien.
Olivier BROUTIN
27
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Les lycéens des Iles
en route vers Science Po
H
akim Hallouch, responsable de la
diversité à Sciences Po, est venu en
personne, début août, au Lycée Polyvalent
des îles à Lifou, accompagné de Pierre
Guyon, étudiant en master dans cette
prestigieuse Ecole qui fournit à 80 % des
cadres de haut niveau dans le privé et dans
la fonction publique.
Dix candidats au départ s’étaient présentés
au Lycée pour passer l’oral de présélection,
5 d’entre eux ont la volonté d’aller jusqu’au
bout et ont passé une semaine à Nouméa
en université d’hiver. S’ils réussissent ces
épreuves d’admissibilité et leur bac au
premier tour, ils pourront alors passer l’oral
d’entrée à Science Po en décembre
prochain.
En Nouvelle-Calédonie, ils sont 27, a
expliqué Hakim Hallouche qui a rappelé :
“L’intelligence est rare, mais elle est
équitablement répartie socialement”. MarieClaude Tjibaou marraine de la convention a
encouragé les élèves à participer à cette
opération en rappelant que la Calédonie a
besoin de cadres de haut niveau.
Les intervenants de Science Po Paris ont
organisé une autoscopie afin de préparer les
élèves aux épreuves d’admissibilité : une
caméra les filmait pendant leur entretien sur
un sujet qui leur tenait à cœur ; ils ont pu
ainsi observer leur position, leur regard,
leurs tics verbaux. Ils ont pris conscience
que la communication non verbale était
aussi importante.
Marie-Claude Tjibaou et l’inspecteur
Michel Martz sont également allés à la
rencontre des élèves de Première afin de
sensibiliser les jeunes lycéens à cette
exceptionnelle opportunité.
Joëlle Dutertre
Heo veut sauver Beautemps-Beaupré
L
a chefferie de Heo, au nord d’Ouvéa,
s’est réunie fin août afin de finaliser la
création de l’association pour la protection
et la sauvegarde de Beautemps-Beaupré.
Le chef Joseph Underwood au centre,
à gauche Jean-Marie Gnavit président
de l’association.
Au terme des échanges menés par les 6
clans qui forment la Chefferie, il a été
décidé de “stopper” la venue de charters
sur Heo et Motutapu, noms originels des
deux îles qui forment l’atoll de BeautempsBeaupré. “Nous ne contrôlons pas le
rythme de leurs allées et venues et nous ne
pouvons tolérer que des gens s’amusent et
profitent de ce lieu qui garde l’empreinte de
notre passé”, a expliqué Jean-Marie
Gnavit, porte parole de la Chefferie et
président de l’association. Cet atoll
océanique, classé depuis 2008 au
patrimoine mondial, présente un intérêt éco-
régional en terme de conservation et reste
une terre coutumière au passé historique
riche : “Jusqu’à la seconde guerre mondiale,
l’île de Heo était habitée par nos anciens.
Leur déplacement et leur installation sur
Ouvéa les ont conduits à former la
Chefferie de Heo au nord. Nous sommes
les garants de ce passé mais aussi de l’avenir
de ces deux îles”, témoigne le Chef Joseph
Underwood, président d’honneur de
l’association.
Contact de l’association
[email protected]
Tél : 79-05-17 / 76-39-06
Les mamans maraîchères de Banutr
D
epuis mi août, deux jeunes mamans de la tribu de Banutr, Simone
Houckanou et son associée Marie Louise, proposent à la vente des
produits issus de la culture maraîchère.
La difficulté quotidienne pour une femme de trouver un emploi sur l’île les
a conduites à réfléchir sur une activité dont la portée peut être bénéfique
à la population. “Je suis concernée par la santé de nos enfants et je me
suis rendue compte que ma propre famille mange très rarement des
produits sains”, explique Simone.
Dans l’immédiat la vente de la production se fait directement sur le site,
ce qui permet au client d’apprécier la fraîcheur du produit 100 % bio.
De tels projets maraîchers sont soutenus par la Province des Iles. Cette
orientation rentre dans une politique globale où la construction du marché
de St Joseph trouve toute sa logique.
29
VOYAGE ÉDUCATIF
Apprendre entre Nouville et Goro
P
endant cinq jours, à
la mi août, 36 élèves de sixième
du collège de Hnaïzianu et 5 accompa-gnateurs ont vécu à
l’heure de Nouméa. Le vieux Fia, adjoint du directeur du
collège a noté : “C’est une autre manière d’apprendre, la
connaissance n’est pas seulement dans
une classe, là nos enfants
vont chercher les nouvelles connaissances en dehors des salles de
classe. Ils vont apprendre aussi pendant leur séjour à Nouméa”.
A la découverte de l'histoire du bagne calédonien.
Les deux professeurs de SVT et d’histoire géographie qui ont
organisé ce voyage se sont dits satisfaits de leur voyage à Nouméa
et dans le Sud notamment le barrage de Yaté, la pépinière de Vale
Inco et le Parc de la Rivière Bleue. La première visite a été
consacrée à l’histoire calédonienne avec la visite du bagne à
Nouville, suivi des autres visites qui touchaient plutôt à l’écologie
et à l’environnement.
Explications dans la pépinière de Valé Inco à Yaté.
Sur le sentier des plantes de Lifou
F
in août, les jeunes de la classe de seconde GT1 du Lycée
Williama Haudra de Wé, ont découvert les merveilles
botaniques du Wetr avec deux accompagnateurs de Lifou
Nature sur le sentier botanique qui relie Hünete à la plage
de Ngöni.
Accompagnés de leurs enseignants, les 23 élèves étaient heureux
de contempler hors des murs du lycée toutes ces plantes et arbres
qui les entourent, véritables médicaments et matériaux de
construction de l’habitat traditionnel.
La balade a débuté par un geste coutumier : chaque participant a
déposé une branche sur un rocher à l’entrée du chemin, marque de
respect du lieu, des ancêtres, et demande de protection.
Un seul comportement : respecter l'environnement.
Grâce aux fiches du botaniste Bernard Suprin, distribuées au début
de la promenade et aux explications vivantes des deux guides de
Lifou Nature, les élèves ont pu à leur retour en classe, rendre
compte de leur journée avec leur enseignante de SVT.
Après la visite du sentier botanique, un repas leur a été servi sur la
plage ; ils ont pu aussi observer les dauphins et se détendre dans
un milieu naturel privilégié. Au moment du retour, un message leur
a été délivré pour qu’ils soient plus conscients de la fragilité de leur
environnement : Nous sommes tous protecteurs de la nature, évitez
de jeter vos piles n’importe où, vos boîtes, vos déchets en tout
genre car nous sommes dans un écosystème très fragile et tout ce
que vous jetez va dans la nappe phréatique et l’eau que vous buvez
vient de cette nappe.
Pour mieux connaître tous les usages des plantes médicinales.
Joëlle Dutertre
31
DÉFI-LECTURE / DÉFI-MATHS
Au plaisir de Lire
D
ébut septembre, près de 200 élèves
de 6ème et de CM2 de Lifou avaient
rendez-vous pour la troisième édition
du Défi-lecture. Invités par le collège de Havila,
onze classes des établissements de l’Alliance
Scolaire, de Hnaizianu à Hunöj, ainsi que les
CM2 de l’école publique de Luecila ont investi
le terrain “Suisse”.
Chaque classe avait préparé une épreuve, à
partir des dix livres sélectionnés pour l’opération
“Livre mon ami”. Les jeunes lecteurs devaient
ensuite se confronter aux épreuves préparées par
les autres classes pour gagner un maximum de
points : puzzles, charades, devinettes, pêche
aux énigmes, recherche d’objets en lien avec les
histoires, concours d’affiches...
Après l’annonce des résultats, chaque classe a
été récompensée par des livres et des jeux de
société. Un goûter leur a ensuite permis de faire
connaissance.
Cette année, dans le cadre de l’opération “Livre
mon ami”, les jeunes lecteurs de Lifou ont choisi
“Ulûpi, princesse chipie”, de Gérard
Moncomble. Au niveau du pays, le lauréat est
“Alchimia, la dame masquée”, d’Eric Sanvoisin.
Son auteur sera accueilli par les classes
volontaires courant octobre.
Lire pour rêver, s'évader, découvrir d'autres pays.
La chasse aux problèmes
L
es CP-CE1 des écoles de
Thuahaïk, Hapetra et Kejënyi
avaient
rendez-vous
début
septembre, à la maison commune de
Kejënyi, pour une chasse au trésor autour
des mathématiques.
A l’origine du projet, trois enseignantes,
Aurélie Hnamano, Olivia O’Callaghan et
Kamen Qenegei, qui cherchaient une
solution pour que leurs élèves ne paniquent
plus devant les résolutions de problèmes :
“Mavrick avait 53 bonbons ce matin, il ne
lui en reste plus que 45. Combien en a-t-il
mangés” ? Les Sipa (sauterelles en drehu),
les Thilë (roussettes) ou les Xaz
(langoustes) ont mis toute leur énergie et
leurs compétences en commun pour gagner
cette chasse au trésor.
Les mamans de la tribu s’étaient mobilisées
pour la réussite de la journée : préparation
d’un repas équilibré, encadrement et
sécurité.
L’occasion pour les enfants de se sentir
soutenus dans leurs efforts.
Tous sont sortis gagnants, car aux prochaines
évaluations, nul doute que les problèmes de
maths n’auront plus de secret pour eux.
Unis par leur cerceau, les chasseurs de trésors ont couru vers les problèmes pour ne plus avoir peur des maths.
33
SANTÉ PUBLIQUE
Ouvéa a marché contre le diabète
L
a population d’Ouvéa
s’est mobilisée contre le
diabète les 5 et 6 août,
notamment autour d’une marche
de Banutr à Hwadrilla. Plus
d’une centaine de personnes
ont pu apprécier le plaisir de
cette activité physique, véritable
alliée pour le corps et l’esprit.
La classe de CM2 de l’école
pilote a mené au rythme de leur
jeunesse et de leur enthousiasme
le cortège composé des
adolescents de l’ALP, des
4ème du collège public de
Hwadrilla. Puis, telle une frise
du temps, les adultes ont fermé
la marche. Le groupe s’est rendu
dès son arrivée à la chefferie
de Hwadrilla pour un geste
d’accueil et de demande de
protection.
Immédiatement après, et pour le
plaisir de tous, les participants
se sont retrouvés autour de mets
élaborés grâce au partenariat
des nutritionnistes et des
femmes de la tribu.
Les activités d’information sur la
maladie se sont enchaînées tout
au long de l’après midi. Les
données statistiques sur les Iles
Loyauté sont alarmantes a
expliqué Claude Gambey,
directeur de la DACAS : “Les
pathologies de surcharge
entraînent un taux de morbidité
avoisinant les
20 % sur les
îles, contre 3 % pour la
Grande Terre. Les données
génétiques de la population
mélanésienne face à l’excès
alimentaire engendrent un
disfonctionnement
du
métabolisme et de surcroît
provoque une augmentation des
maladies comme le diabète”.
Il faut donc apprendre aux
foyers à organiser leur assiette.
Ouvéa est dotée d’un vivier
important et de qualité en
poisson mais aussi en fruits et
tubercules qui sont les produits
phares d’une assiette équilibrée.
Une approche de vie qui réunit
la famille autour d’un moment
de partage heureux et non pas
aux portes du dispensaire.
Après l'effort, le réconfort.
Préparation d’un gâteau sans sucre et aux fruits locaux.
Les enfants découvrent les dangers du diabète.
35
MOBILISATION ET DÉPISTAGE
Pour un avenir sans diabète à Lifou
D
es journées de
mobilisation active
organisées par la
DACAS avec l’association des
diabétiques et pour la première
fois avec les agents du service
des sports de la Province se
sont déroulées à Lifou début
septembre. Une centaine de
marcheurs sont partis de Mou
pour Luengoni, Hunoj, Hmelek
et Kejëny jusqu’à Wedrumel. Le
lendemain, départ pour le site
de la Foire des îles sur le site de
Wagejen où se sont déroulés
des épreuves sportives (tennis,
beach volley) et où se trouvait
un stand de dépistage.
“Nous dépistons un diabétique
par semaine dans chaque
dispensaire des îles, il y a 400
dépistés à Lifou, 300 à Maré
et 300 à Ouvéa, nous sommes
inquiets car le diabète entraîne
des complications très graves :
dialyse, amputation, problèmes
graves de vue. La Province des
Iles débourse un milliard par an
pour tous ces frais”, a expliqué
Claude Gambey, Directeur de
la DACAS.
Et d’ajouter : “Il faut prévenir
cette maladie et se faire
dépister, c’est une question de
volonté, nous avons choisi
d’être accueillis dans les Eika
(édifices religieux des îles) pour
faire comprendre à la population
Isabelle de Frémicourt et Sandra : mobilisation à fond !
que, pour combattre ce fléau, il
faut avoir la foi d’ôter la
montagne et de la jeter à la mer
comme il est dit dans la bible”.
Isabelle de Frémicourt, Médeçin
coordonnateur à la prévention
dans les Iles a remercié Charles
Qenegeï et ses agents du
Service des Sports pour tous
leurs efforts dans cette
manifestation
de
grande
envergure. Outre les infirmiers
et médecins, Isabelle Descamps,
diététicienne, est aussi intervenue
à l’aide d’un diaporama, pour
sensibiliser la population aux
bienfaits d’une nourriture saine,
équilibrée. Elle a tiré la sonnette
d’alarme car le diabète ne
touchait auparavant que des
personnes de plus de quarante
ans, or ce n’est plus le cas
aujourd’hui.
Le message de ces deux
journées était : mange mieux,
bouge mieux, surtout pour les
personnes à risque qui
présentent un surpoids, une
forte
hypertension,
du
cholestérol, qui ont eu des
enfants de plus de 4 kg ou qui
ont de la famille diabétique.
Elles ont intérêt à se faire
dépister une fois par an, c’est
gratuit et rapide.
Même les bébés en poussette ont fait la marche.
Bravo Monique, 40 ans, qui s'est motivée pour suivre
un régime et perdre 71 kilos !
Les enfants ont répondu à un quiz sur le diabète.
37
CAMPAGNE DE PRÉVENTION
“Se moucher c’est facile”
L
e personnel des centres médicaux de Maré en partenariat
avec la DASS est intervenu pendant deux semaines en avril
dans toutes les écoles maternelles et primaires de Maré
pour expliquer aux enfants la nécessité de se moucher.
Corinne, l’orthophoniste accompagnée d’une infirmière ou de la
kinésithérapeute, ont rencontré les enfants dans leur classe pour leur
parler des maladies qu’ils peuvent contracter s’ils ne se mouchent
pas dès que leur nez se met à couler (infections ORL comme
rhume, rhinopharyngite, sinusite, otite, trachéite, grippe, et
maladies respiratoires comme la bronchite ou la pneumonie, RAA
secondaire à une angine passée inaperçue ou mal soignée…)
et des difficultés scolaires
engendrées par des maladies
à répétition comme par
exemple l’otite.
Les enfants ont été très
attentifs aux explications
agrémentées d’une comptine
pour les plus petits ou
d’une histoire pour les
plus grands.
Ils ont découvert avec
grand intérêt l’affiche à
mettre dans la classe qui
rappelle les consignes
pour éviter les virus respiratoires.
Les élèves ont particulièrement apprécié la distribution de paquets
de mouchoirs pour leur usage personnel avec une carte postale
informative ou une plaquette avec 4 autocollants explicatifs.
Se moucher, mettre les mains devant la bouche quand on tousse ou
quand on éternue, jeter son mouchoir à la poubelle et se laver les
mains ensuite : 4 gestes simples que les enfants peuvent adopter
facilement pour se protéger des maladies respiratoires.
Plantes médicinales :
chaque famille a ses remèdes
A
77 ans, Cipane Streeter de Qanono connaît des plantes qui
soulagent et aident à la guérison de certaines maladies.
Chaque famille a ses remèdes, explique-t-elle, et ne les
divulgue pas aux autres familles : “Ce sont nos arrière-grand-mères qui
nous ont transmis tout cela, quand quelqu’un est malade dans une
famille, je me déplace et vais soigner le malade, on m’appelle aussi de
la maternité au dispensaire quand un bébé est mal placé, grâce à un
médicament que la femme enceinte mâche et à un massage du ventre,
je remets le bébé dans la bonne position pour un accouchement
normal”.
Et de poursuivre en montrant les plantes une à une, dans son jardin :
cette liane appelée “hmitre” en drehu combat la jaunisse et aide les
personnes anémiées à retrouver la forme, c’est une plante que l’on fait
bouillir et ensuite, après infusion, on en boit le jus.
Les feuilles de Thépë que l’on infuse à froid dans un bol accompagnées
de feuilles d’hibiscus (toutes sortes) permettent de nettoyer l’intestin.
Les feuilles de papayer mâle de couleur jaune, (ces papayers qui ne
portent pas de fruits), il faut les faire bouillir et infuser, puis boire cette
infusion tiède, elle nettoie le foie et active la circulation sanguine, quant
aux feuilles de corossol que l’on fait bouillir pour en boire le jus et s’en
badigeonner, elles luttent contre la rougeole.
Joëlle Dutertre
38
ÉQUIPEMENTS SPORTIFS
Lifou se prépare
pour les Jeux du Pacifique
L
a délégation du Conseil
des Jeux du Pacifique
a
été
accueillie
chaleureusement à Wé fin août.
Au programme : coutume à la
chefferie de Nathalo, visite des
infrastructures et équipements
de Hnassé, rencontre avec le
Président Néko Hnepeune, les
élus provinciaux et municipaux
en charge du sport dans les îles.
L’objectif de cette visite était de
constater l’état d’avancement
des travaux de rénovation des
infrastructures sportives :
rénovation du stade où se
déroulera la demi finale de
football masculine et féminine,
la qualification pour le tour
préliminaire de la coupe du
monde de football, création de
2 tribunes à ciel ouvert, de
vestiaires, rénovation de la piste
d’athlétisme, des clôtures…
pour un budget à hauteur de
735 millions CFP financé par la
Province des îles à hauteur de
82 %, le reste étant financé par
la Nouvelle-Calédonie et l’Etat
dans le cadre du contrat de
développement.
Grâce à la création de deux
nouvelles tribunes, le stade
pourra
accueillir
2000
personnes. Le gymnase où se
dérouleront les matchs de
qualification en volley ball a été
rénové : peinture bleue,
revêtement du sol, éclairages
refaits, cette salle pourra
accueillir 240 personnes.
La délégation s’est ensuite
dirigée vers l’hôtel de Province
où le Président Hnepeune
a découvert la banderole
au fronton du bâtiment :
Le Président a découvert la banderole
de soutien de la Province aux Jeux 2011.
une confrontation amicale”.
Le Président du Conseil des
Jeux Vidhia Lakhan a été
sensible à ce message et a
remercié tous les organisateurs.
Il a rappelé la volonté des
anciens qui ont lancé ce
concept d’un rassemblement
autour du sport pour les
peuples du Pacifique et
d’ajouter : “L’une des raisons du
succès de cet événement
réside dans le concours des
gouvernements, des responsables
sportifs, et surtout des
populations. Ce que nous avons
pu voir aujourd’hui me rassure”.
Photo-souvenir : Neko Hnepeune a offert une sculpture
au Président des jeux.
“la Province des îles se mobilise
pour les jeux du Pacifique”. Puis
deux discours ont été prononcés
dans la salle des délibérations
en présence de tous les élus
provinciaux, communaux : “La
volonté politique est forte pour
l’organisation de ces jeux, a
expliqué le Président, c’est à
l’unanimité que les élus du pays
ont exprimé leur volonté.
Nous remercions les membres
du Conseil des Jeux du
Pacifique d’avoir accepté la
décentralisation de cette
manifestation qui a pour image
l’unité dans la diversité. Dans
un monde où l’affrontement est
permanent, le sport représente
Le stade de Hnasse, flambant neuf.
La salle omnisport a été entièrement rénovée.
Joelle Dutertre
41
JEUX DU PACIFIQUE 2011
Joemy
a fêté son anniversaire à Luengöni
S
ous un soleil éclatant
dans la tribu de
Luengöni, c’est avec des
chants et des danses que les
élèves des écoles maternelles
de Wé, Luengöni, Hnaeu,
Wedrumel et la troupe de
danseurs de Dueulu et
Wedrumel ont accueilli, avec
beaucoup
d’enthousiasme,
“Joemy” la roussette bleue,
mascotte des XIVème Jeux du
Pacifique, pour son premier
anniversaire.
Au préalable, pour mériter
un bon goûter offert par
NC 2011 en partenariat avec
la Province des Iles et l’école
primaire de Luengöni, les jeunes
ont dû subir un quizz, et tous
ont répondu avec succès. Prochain
rendez-vous que les enfants de
Lifou ne manqueront pas : le
passage de la flamme avant
les Jeux car en 2011 elle
traversera le Wetr, le Gaïca et
le Lössi pour arriver à Wé.
42
SPORT COLLECTIF
Récolte de médailles UNSS
L
es Championnats Territoriaux de sport Collectif UNSS se sont
déroulés le 29 août à Nouméa. Plusieurs équipes de Lifou, après
avoir gagné les phases éliminatoires provinciales, ont ensuite
affronté les champions de la Province Nord et de la Province Sud et ont
fait une récolte de médailles en football et volley-ball. “Ces résultats
exceptionnels montrent l’excellence de nos élèves et soulignent
l’importance des associations sportives de nos établissements”, ont noté les
enseignants.
Champions de Calédonie en Football :
- Juniors Garçons du Lycée des îles
- Juniors Filles du Lycée des îles
- Minimes Filles (U16) du collège de Havila
- Minimes Garçons(U16) du collège de Havila
Champions, les Minimes garçons de Havila !
Champions de Calédonie en Volley-ball :
- Juniors Filles du Lycée des îles
- Cadets du Lycée des îles
- Cadettes du Lycée des îles
- Minimes Garçons du collège de Nathalo
En foot, les Juniors sont champions pour la 3ème année.
Le plus important reste la dimension humaine de ce déplacement où les
élèves ont fait preuve d’une autonomie et d’un remarquable sens des
responsabilités. A voir les visages rayonnants des jeunes (et des profs) à
leur retour, l’Association sportive du lycée des îles semble avoir de beaux
jours devant elle. La relève est assurée, comme le montrent les victoires des
collèges de Havila en football (minimes filles, benjamins et minimes
garçons), et de Nathalo en minimes garçons volley. A noter également, en
handball, pour leur première participation, les filles du Lycée des îles qui
ont terminé à la 3ème place. La saison 2010 de sports collectifs en UNSS
s’est donc achevée sur de belles perspectives pour les athlètes de Lifou. Avec les Minimes de Havila, le foot féminin a de l'avenir.
La coupe de Calédonie à Lifou
B
éilawa Koumo, le siège
social de l’Entente
Sportive de Wetr à
Lifou, a fêté le 11 septembre
l’arrivée de ses héros avec la
coupe de Calédonie de football
des U 14 remportée le samedi
précédent contre les jeunes du
Football Club de Gaïca au
terrain de Rivière Salée. Les
membres du bureau du club
avaient invité chez le président
du club Pascal Hunémué les
responsables des instances
footballistiques de Lifou, les
directeurs des collèges où les
jeunes sont scolarisés, les
sponsors du club, et les parents
pour fêter cet événement : “Je
suis fier, c’est la première fois
que le club gagne un grand
trophée”, a dit le président
lorsque les jeunes sont venus
présenter la coupe aux membres
du bureau et aux invités. Et l’un
des éducateurs a noté :
“Derrière cette coupe que vous
avez gagnée, il y a d’autres
choses telles le respect,
l’humilité, l’écoute”. Puis tout le
monde a été invité à partager
le pot d’honneur avec les
champions avant de prendre
ensemble le repas préparé par
les anciens joueurs et les seniors
de l’Entente Sportive de Wetr.
Les jeunes champions ont présenté leur
Coupe de Calédonie au président du club.
45
VIE SPORTIVE
Nos minis champions s’illustrent à Bourail
U
n rassemblement territorial pour les 6 ans, organisé par la ligue calédonienne de tennis, s’est
déroulé le samedi 21 août sur les terrains de tennis de Bourail.
La Province des Iles était représentée par Maré (Catherine Jebez) et Lifou (Eden Humuni, Franck
Lawi et Ita Artaud) accompagnés de leurs entraîneurs. Cette journée fût l’occasion pour les jeunes
Loyaltiens de participer à des matchs, sur des terrains au format réduit, face à des enfants des
autres clubs du territoire. Sur 11 clubs en course lors de cette compétition par équipes, la
première place est revenue à l’Olympique de Nouméa, la seconde au T.C Mont Coffyn.
Le T.C Lifou s’est classé troisième, le T.C Nengone pour sa première participation a pris la
huitième place.
Mini tennis en fête à Mou
L
e samedi 4 septembre, le Tennis Club
de Lifou a organisé une matinée
“mini tennis” pour les jeunes licenciés et non
licenciés âgés de 4 à 8 ans, soit 43
enfants, des tribus de Mou, Xodre et
Huiwatul qui ont participé à l’opération
placée sous le signe de la joie et de la
bonne humeur.
Les jeunes ont ainsi pu s’initier pour
certains, se perfectionner pour d’autres,
à travers les différents ateliers encadrés par
les enseignants et les adolescents du Tennis
Club.
Des matchs, sur des terrains au format
réduit, ont également permis aux enfants qui
maîtrisent l’échange de balle de s’affronter
et de se familiariser avec le comptage des
points.
L’opération sera reconduite en 2011 avec,
il faut l’espérer, encore plus d’enfants.
Enfin, évolution logique de ce genre
d’opération, à la rentrée scolaire 2011,
des entraînements encadrés par un titulaire
du Brevet d’État de tennis, se tiendront
chaque samedi matin au plateau sportif de
Mou.
Les jeunes des tribus du Sud de l’île,
désireux de se perfectionner, pourront ainsi
pratiquer le tennis sans avoir à se déplacer
sur Wé.
Une championne de France à Nathalo
R
ose Vandegou (22 ans) issue d’une
famille de 5 enfants, de la tribu de
Nathalo a particulièrement brillé lors de la
compétition Handisport d’athlétisme qui
s’est déroulée à Sarreguemines dans le nordest de la France fin juin dernier, avec
6 médailles au total !
“Avant de rejoindre la France, j’en ai profité
pour décrocher la médaille d’argent en
Tunisie, j’y suis restée une semaine et cela
m’a permis de visiter un peu, ensuite à
Sarreguemines, j’ai remporté 3 médailles
d’or : lancer du javelot 18 mètres contre
13 mètres pour ma concurrente, lancer du
disque idem et celui du poids 6,88 m
46
contre 6,29 m.
Comment explique-t-elle sa victoire ?
“Mon point fort c’est l’entraînement
intense, tous les jours sauf le week-end, le
matin 4 heures et l’après-midi 3 heures, je
remercie mes entraîneurs, Thierry Cibone, et
ici à Nathalo Philippe Boudon qui, dans le
cadre de l’école de la Seconde Chance,
m’ont permis d’atteindre ce niveau”.
Et d’ajouter : “J’aimerais devenir entraîneuse
en athlétisme, le Directeur du Collège
m’encourage dans cette voie car il y a
beaucoup d’enfants handicapés à aider par
le sport”.
Joëlle Dutertre

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