L`architecture moderne
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L`architecture moderne
L’art déco Le style art déco est peu représenté dans l’habitat landais proprement dit. Mais il s’illustre savamment dans certaines maisons de ville, comme celle réalisée Rue Maubec à Mont-de-Marsan, en 1920, par l’architecte Léonce LÉGLISE, ou celles conçues Avenue du Sablar et Avenue Saint-Vincent-de-Paul à Dax par Jean-Charles PRUNETTI ou George FUDGI. Style de transition, l’art déco développe une architecture de béton où le décor souligne les volumes en évitant les surcharges. L’importance de l’art déco dans les Landes vient surtout de l’intérêt historique et patrimonial des deux monuments phares de Dax, le Spendid Hotel et l’Atrium-Casino. Ces constructions sont conçues entre 1925 et 1930 par l’architecte parisien André GRANET (assisté sur place d’Albert Pomade et Jean-Charles Prunetti). Elles montrent comment, au travers du style Art Déco, on passe des arabesques de l’Art Nouveau à un goût plus marqué pour la géométrie et un classicisme plus épuré. L’art déco de Dax préfigure déjà, notamment dans ses volumes et ses matériaux, le modernisme architectural de l’après-guerre. À Mont-de-Marsan, Henri DÉPRUNEAUX signe quelques réalisations modernes. Franck BONNEFOUS conjugue ce même style, fait de volumes épurés, avec des détails néo-régionaux. 4.4 L’architecture moderne En phase avec son temps Au delà des apparences, les audaces du mouvement moderne ou du design ne s’expriment pas seulement dans les grandes métropoles. Les créations locales témoignent, elles aussi, des divers courants de l’architecture contemporaine, nés du développement technologique, de l’évolution des modes de vie, et de préoccupations nouvelles liées au développement durable. Autour de Dax, des architectes comme René GUICHEMERRE, ou plus tard Jacques HONDELATTE, laissent de belles réalisations représentatives des diverses tendances modernistes qui traversent le XXe siècle. Vers une alliance de styles Après-guerre, l’architecture landaise s’affranchit de plus en plus des références basques. Les influences se conjuguent à d’autres courants, empruntent à un vocabulaire géographiquement élargi, parfois éclectique, plus moderne, ou au contraire plus classique. Les réalisations sont massives, bourgeoises, et élégantes. 58 guide « ma maison dans les landes » La création contemporaine L’architecture contemporaine puise notamment son origine dans l’industrialisation des technologies du bâtiment. Depuis la fin des années 70, elle s’oriente aussi vers la recherche d’économies d’énergies au travers de l’architecture solaire et bioclimatique, donnant plus de place aux produits verriers ainsi qu’aux produits textiles. vos références architecturales et paysagères 59 La production en série Une affaire d’architectes Les cinq principes modernes énoncés dans les années 30 par LE CORBUSIER se retrouvent souvent dans les maisons contemporaines : les pilotis qui détachent la construction du sol, le toit plat, le plan libre, la façade dans un plan différent de la structure du bâtiment, et la fenêtre horizontale. Le concept de transparence est aujourd’hui mis en avant et se prolonge dans le décloisonnement, alors même que la propriété se referme dans des jardins plus intimes. La tendance est aux matériaux naturels, au confort et au développement durable. Elle constitue une réponse enrichie à l’ensemble des préoccupations individuelles et collectives. Mais en faire la synthèse n’est pas chose simple. De ce fait, les audaces de l’architecture contemporaine sont encore peu présentes dans l’habitat, qui reste très conventionnel. Le recours aux hommes de l’art est de ce point de vue essentiel. La confiance faite à l’architecte est à l’origine de toutes les créations contemporaines de qualité. Il est difficile d’évoquer un style “landais” du XXe siècle comme on parle du “basco-landais”. Chaque pays landais, ou plutôt gascon, a sa propre tradition architecturale et suggère des déclinaisons pittoresques locales : le néo-chalossais, le néo-armagnacais, le néobéarnais, ... À partir de 1928, après la promulgation de la Loi Loucheur visant à faciliter l’accession à la propriété, apparaissent les premières productions en série. Mais il faut attendre l’après-guerre, la standardisation et l’industrialisation de la construction, pour que s’imposent certains modèles pavillonnaires qui revendiquent une référence à l’architecture rurale. Le phénomène des « Castors landais » Dans les années 50, au moment où les périphéries de villes voient s’édifier les premiers grands ensembles, le député, futur maire de Mont-de-Marsan, Charles LAMARQUE-CANDO, préfère l’accession du plus grand nombre à la propriété individuelle. La Coopérative de Construction des Castors Landais est créée sous l’égide de la SFIO en 1952. Les adhérents optent pour un modèle néo-régional unique, à quelques variantes près, facile à reproduire par les artisans locaux : façades maçonnées, toit à 2 versants, tuiles mécaniques, ouvertures élargies à volets bois. Soutenue par l’assureur La Mondiale, la coopérative achète et lotit les terrains, les fait construire et consent un prêt de 5 ans au nouvel acquéreur. Le Crédit Foncier prend le relais pour les 15 années suivantes. En 50 ans, les Castors Landais construisent 6000 maisons dans les Landes, dont 3500 dans l’agglomération montoise. Les maisons des constructeurs D’autres constructeurs tentent de profiter du succès commercial de la formule en proposant des modèles voisins de celui des Castors. Ainsi, cette architecture régionale simplifiée, au coût abordable, se retrouve désormais partout dans les Landes. Elle apparaît comme l’archétype de la maison landaise populaire et contemporaine. Dynamisée depuis peu par le prêt à taux zéro, la production commerciale en plan-type évolue. Elle revendique toujours une identité régionale. Mais elle propose une diversification divagante de l’aspect extérieur (toitures multiples à faibles pentes, frontons, poteaux, enduits peu qualitatifs, menuiseries PVC...) qui ne peut manquer de nous interroger. 60 guide « ma maison dans les landes » vos références architecturales et paysagères 61