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Marie-Hélène LAFON
Nationalité : Française
Née à : Aurillac , 1962
Biographie :
Professeur
agrégée
de
Lettres
Classiques à Paris, Marie-Hélène LAFON
choisit d’enseigner dans un collège
parisien
situé
en
Zone
d’Éducation
Prioritaire.
Elle commence à écrire en 1996. Son premier roman, Le Soir du
chien, a reçu le prix Renaudot des lycéens. Elle préside le prix
littéraire des lycéens de Compiègne en 2003-2004.
« Elle est l’auteur d’une dizaine de romans et nouvelles encrés dans le réel d’un
monde paysan qui n’en finit pas de disparaître. Ses héros sont reclus dans le
silence et n’existent que par le geste, le corps. »
 ROMANS
Le Soir du chien .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2001
Sur la photo .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2003
Mo .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2005
Les Derniers Indiens .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2008
La Maison Santoire .- Bleu autour, 2008
L’Annonce .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2009
Les Pays .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2012
Traversée .- Editions Créaphis, Facim. Paris, 2013
Joseph .-Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2014
 NOUVELLES
Liturgie .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2002
Organes .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2006
Gordana, illustré par Nihâl Martli . -Editions du Chemin de Fer, Paris, 2012
Album .- Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2012
UN PETIT PEU PLUS SUR L'AUTEUR...
Marie-Hélène
Lafon
est
originaire d'un petit village du Cantal.
Née de parents agriculteurs, elle a
passé
toute
campagne,
son
vivant
enfance
au
rythme
à
la
des
travaux de la ferme.
Chez les Lafon, les livres étaient
rares et c'est l'école qui va
combler ce manque grâce à son instituteur, Monsieur Brunet. A
l'adolescence, elle
part étudier à Saint-Flour, puis à Paris où elle
entre à la Sorbonne. Agrégée de grammaire en 1987, elle commence
une carrière de professeur de lettres et de latin-grec en banlieue
parisienne.
Ce n'est qu'à 34 ans
qu'elle se met à l'écriture :"j'ai
commencé à écrire à l'automne 1986, j'ai eu le sentiment de manquer ma vie, de
rester à côté ; j'étais comme une vache qui regardait passer les trains et les vaches
ne montent pas dans les trains. Je me suis assise à ma table et j'ai commencé
d'écrire "Liturgie"." Cette nouvelle, elle l'a fait lire à Pierre Michon, un
auteur
qu'elle
apprécie
particulièrement.
Malgré
ses
encouragements, elle peine à se faire éditer. Elle s'essaie alors au
roman et les éditions Buchet-Chastel retiennent "Le soir du chien".
Depuis, tous ses livres sont publiés par cet éditeur.
Dans ses romans et nouvelles
(plus d'une dizaine de
titres à ce jour),
Marie-Hélène Lafon utilise ses
racines rurales comme terreau.
"Quand j'écris, je rejoins mon pays, c'est très intestin, très organique, comme
malaxer de la viande".
Ecrire,
pour elle, ne représente pas toute
"écrire est
l'épicentre du séisme vital (...). Je ne me sens jamais
exister aussi intensément que quand j'écris".
sa vie. Cependant, elle affirme :
Lire des livres pour étudier, pour avoir un métier était
autorisé chez les Lafon. Dans cette famille où, à part une vieille
tante, personne n'avait fait d'études avant sa soeur et elle, lire
apportait une certaine aura. Lire, oui, mais écrire des livres, c'était
une autre affaire, une rupture avec son milieu social et culturel. C'est
pour cela que Marie-Hélène Lafon affirme "écrire à la lisière, en lisière".
Ses histoires
sont donc très enracinées dans son histoire
personnelle : beaucoup de ces romans se passent en Auvergne au
bord de la Santoire et relatent la confrontation entre le monde rural
et le monde moderne.
Elle aime écrire de longues phrases, les travailler, choisir les mots
justes pour exprimer au mieux le ressenti des personnages,
l'atmosphère. Elle retravaille ses textes toujours en quête d'absolu.
"Mon travail, c'est le corps-à-corps avec le texte jusqu'à l'éreintement. Il faut que
l'écriture soit le plus maigre possible. Je cherche à faire respirer la
phrase, à la pousser à bout."
Les romans germent et se construisent d'abord dans son
esprit. Ce n'est que lorsque tout est bien en place qu'elle commence
à écrire dans un cahier au crayon de papier. Elle laisse à nouveau
maturer et peut attendre un mois ou un an avant de retoucher le
texte. L'ultime étape devient alors la mise en forme informatique et
l'envoie à l'éditeur.
Amoureuse
des
mots,
elle
aime
découvrir
la
richesse
expressions populaires pour les réutiliser dans ses romans.
Maintenant à vous de plonger
dans l'univers de Marie-Hélène LAFON
des
Le soir du chien. - Buchet-Chastel ; réédition Seuil,
2001
(R LAF)
Dans un petit village du Cantal, Laurent, la trentaine, vit encore chez sa
mère lorsqu'il rencontre Marlène. Amoureux, ils décident de s'installer
dans une maison isolée en haut du village. Leur amour passionnel heurte le
conformisme des villageois d'en bas, mais peu importe. Un soir, leur chien
est renversé par une voiture et, pour le sauver, il faut l'emmener vers un
vétérinaire. C'est Marlène qui le rencontre et sa vie en sera bouleversée...
Une histoire à plusieurs narrateurs, Laurent, Marlène, la famille, mais aussi
les habitants du village. Pour ce premier roman, Marie-Hélène Lafon
multiplie les points de vue et confronte les visions des personnages pour
mieux affleurer leur intimité.
Un style qui s'accorde avec l'atmosphère du roman : des phrases longues qui disent la
langueur des âmes, la monotonie de la vie à la campagne et la lenteur du temps qui
passe.
Un roman émouvant où les mots sonnent juste.
 Pour ce premier roman, Marie-Hélène Lafon a reçu le Prix Renaudot des Lycéens en 2001.
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Liturgie. - Buchet-Chastel, 2002
(R LAF)
"Liturgie" est un recueil de cinq nouvelles. Une galerie de portraits où l'on
sent la pesanteur du monde rural et des traditions familiales.
La liturgie est un culte, un cérémonial avec ses codes et ses gestes. C'est le
thème central de ces cinq nouvelles où tout semble figé et immuable.
 Prix Renaissance de la Nouvelle 2003
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Sur la photo. - Buchet-Chastel, 2003
(R LAF)
L'histoire de ce roman est centrée autour du personnage de Rémi, collectionneur de
photographies de son enfance ou d'aujourd'hui, photographies qui raconte sa jeunesse
dans une ferme auvergnate ou sa vie actuelle à Paris.
Tout comme Rémi collectionne les photographies, Marie-Hélène Lafon raconte son
histoire à la manière d'un photographe : cadre serré sur des instantanés de vie, la vie
d'un homme anonyme et isolé.
Dans son écriture où adjectifs, couleurs et odeurs sont très présents, elle dessine cet
homme dont elle essaie de saisir quelquechose, sa substance. Elle décrit au mieux pour
taire les sentiments : Rémi est un taiseux, et c'est pourquoi le roman ne contient pas de
dialogue, uniquement de la narration.
Lorsqu'elle parle de son héros, Marie-Hélène Lafon ne le nomme que trois ou quatre
fois. Dans le reste du roman, elle parle de lui en disant "il", une manière de garder son
personnage à distance, d'accentuer son côté mélancolique. Quand enfin elle le nomme
par son prénom accollé à "il", on a l'impression qu'il va se dévoiler, se montrer enfin à
nous.
 Un très beau texte tout en subtilité et en délicatesse.
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Mo. - Buchet-Chastel, 2005
(R LAF)
Mo, c'est le diminutif de Mohamed, le même prénom que son frère mort à
13 ans. Mo s'accommode de ce fait et en bon fils qu'il est, il s'occupe de sa
vieille mère. Bien qu'elle soit tyrannique, abusive et jalouse, Mo assure le
quotidien dans l'appartement qu'ils partagent. Quand il ne s'occupe pas de
sa mère, il travaille comme homme à tout faire dans un centre
commercial. Une vie un peu monotone, mais Mo n'en est pas pour autant
moins conscient de la violence du monde qui l'entoure même s'il n'y peut
rien. Mo aime bien les femmes et celles du quartier le lui rendent bien. Mais lorsqu'il
rencontre Maria, une jeune portugaise vendeuse en boulangerie, Mo commence à
entrevoir une autre vie avec elle.Une écriture minimaliste, monocorde, mais très forte.
 "Mo" est le seul roman de Marie-Hélène Lafon qui ne se déroule pas dans son pays natal.
Elle raconte ici une histoire dans un monde qu'elle connaît, celui de la banlieuse parisienne où
elle travaille. Pour elle, c'est le même monde en souffrance : "Même "Mo", qui est un livre du
bitume, porte les stigmates d'une mort annoncée, tout du moins d'une vision
extrêmement désespérée de ce qui pourrait advenir du monde de la cité. Je
travaille dans ce monde là ; j'ai les mains dans le cambouis. J'enseigne la langue
française, le latin et le grec à des élèves issus à 80% des communautés
maghrébines et africaines. Je sens que la situation est de plus en plus tendue
entre eux et le monde et je me demande quelle place ils auront (....). Les fenêtres
de la salle où j'enseigne, Porte de Bagnolet, donnent sur le périphérique et le
centre commercial Bel Est. Voilà leur espace de liberté et de désir".
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Organes. - Buchet-Chastel, 2006
(R LAF)
Un recueil de douze nouvelles qui abordent la société rurale en perdition. Point
commun à ces nouvelles, le thème du corps, des corps détachés des personnages tels des
entités autonomes.Des univers cloisonnés : les hommes, les femmes, les animaux,
chacun dans leur territoire sans interpénétration possible.
Des phrases simples, courtes avec par moment des envolées : par instant, la phrase se
rompt, la virgule disparaît et les mots se suivent sans reprendre haleine.
L'usage quasi exclusif du présent et du passé composé, du "on" indéfini
renforcent la présence et le poids des objets, des êtres, des sensations,... Elle
les scrute longuement, jusqu'aux moindres détails mais en restant à la
surface.
Tous les textes de ce recueil ont à peu près le même format et chacun
témoigne d'une manière de restituer l'être présent. Au milieu de ces personnages
statufiés, on remarque d'autant plus les nouvelles "Ava", "Au village" et "Le tour de
France" qui racontent davantage et à l'imparfait.
 Marie-Hélène Lafon essaie par l'écriture de restituer la parole rare et fruste de ceux qui
n'ont pas les mots.
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Les derniers indiens . - Buchet-Chastel, 2008
LAF et LGC LAF)
(R
Ils sont deux à vivre dans la maison Santoire, Marie, la soeur, et Jean, le frère. Deux
personnages qui n'ont pas vécu, pas aimé, ne se sont pas mariés... tant ils ont été écrasés
par une mère omniprésente et autoritaire. Maintenant que la Mère est morte, ils
continuent tous deux de perpétuer les habitudes immuables qui leur ont été
transmises. Une vie, longue suite de journées où rien ne se passe, en dehors du monde.
En dehors de celui des voisins, les Lavigne, qu'ils espionnent derrière les carreaux de la
cuisine.
A nouveau, Marie-Hélène Lafon nous entraîne dans son pays natal en relatant l'histoire
de ces "deux indiens" totalement étrangers au monde contemporain et à son
effervescence.
Un roman aux phrases serrées, oppressantes pour mieux faire ressentir l'éloignement
de ces deux êtres. En éliminant tout superflu, elle décrit l'âpreté du quotidien, la
solitude, les silences et la déliquescence d'un monde qui disparaît.
 "Je viens du pays de la mort (...), une société défunte qui n'en finit pas de puer la mort. Le
monde d'où je viens et dont il est question dans tous mes romans est mort-né (....). J'ai été
obligée de m'inscrire, par le hasard de ma naissance, dans un pays exsangue, vidé. Un pays
sucé jusqu'au sang par l'exode rural."
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L'annonce. - Buchet-Chastel, 2009
(R LAF)
Fridières, un petit village isolé du Cantal. C'est là que vit Paul, paysan de 46
ans, aux côtés de sa soeur Nicole et de ses deux oncles. Comme il ne veut
pas finir sa vie seul comme eux, Paul se décide à passer une petite annonce
dans le journal. Et c'est ainsi qu'il fait la connaissance d'Annette, une jeune
femme du Nord. Ils se rencontrent à Nevers et, après deux entrevues,
Annette vient vivre dans la ferme avec son fils Eric. Paul a tout aménagé
pour les accueillir au mieux mais se faire une place dans le monde rural n'est pas si
facile...
Partant de cette histoire simple, Marie-Hélène Lafon développe une fiction grave,
profonde et cependant optimiste : pour la première fois dans ses romans, elle entrevoit
un avenir possible pour ses personnages même si la fin du roman ne nous dit pas si
l'histoire de Paul et Annette va se poursuivre.
Marie-Hélène Lafon décrit par de longues phrases les sentiments enfouis, la vie à la
ferme. De longues phrases sans mots inutiles. Elle ne juge pas et se contente de raconter
ces êtres malmenés par la vie. A travers ce récit, elle nous en dit long sur le monde
rural, les difficultés à s'implanter dans le monde paysan.
L'histoire d'amour de deux êtres qui s'unissent par raison pour s'arracher à la solitude.
 Prix des Libraires 2009
Les pays. - Buchet-chastel, 2012
(R LAF)
Claire, fille de paysans du Cantal, comprend très tôt que son salut viendra des études.
Elle s'engage alors dans un travail acharné pour réussir. Grâce à une bourse, elle peut
partir étudier à Paris à la Sorbonne...
"Les pays" raconte ces années de passage de l'adolescence à la quarantaine. Claire
n'oubliera jamais son pays premier et apprendra la vie à la ville.
Dans ce roman, il y a une part d'autobiographie puisque l'histoire personnelle de
Marie-hélène Lafon correspond à celle de Claire. Elle décrit l'arrachement et la
métamorphose : Claire ne sera jamais complètement parisienne, ni plus tout à fait de
Santoire.
Ce roman d'initiation ne dit pas seulement l'absence et la transformation, il est aussi un
hymne à la langue, régionale ou érudite.
 Un roman fort et puissant.
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Joseph. - Buchet-Chastel, 2014
(en
commande)
Joseph, ouvrier agricole de plus de cinquante ans, vit à la ferme, logé et nourri par ses
patrons. C'est un gars du coin, réputé travailleur et de confiance. La vie ne l'a pas
épargné surtout quand la Sylvie l'a quitté et qu'il a sombré dans l'alcoolisme...
Un roman sans fioriture qui raconte le mode de vie du monde paysan tout en justesse et
en pudeur. Il n'y a ni jugement, ni idéalisation, juste la retranscription de la rupture
muette entre le monde rural et le monde urbain.
Marie-Hélène Lafon décrit ce monde qui disparaît petit à petit, mais tout en se
tranformant. Elle dit d'ailleurs écrire sur "un monde qui n'en finit pas de finir".