Ainsi que les interventions de

Transcription

Ainsi que les interventions de
Avec la participation exceptionnelle de :
Ainsi que les interventions de :
AFPCN - CLIMPACT - COVEA - FFSA – FNSEA - GEMA - FM GLOBAL - GROUPE
MACIF - GROUPE MARSH - CUNNINGHAM LINDSEY – PACIFICA - PARTNER RE MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DE L’EMPLOI - MUNICH RE FRANCE
Paris, le 24 Novembre 2010
Madame, Monsieur,
Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’occasion de notre 1ière conférence sur les risques
climatiques sur le thème : « Comment faire face au coût des évènements climatiques ». Cette journée
est organisée par L’Argus de l’assurance en partenariat avec Cunningham Lindsey et avec le soutien de
l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles, l’APREF et le magazine Risk
Management.
Nous remercions tous les intervenants de cette rencontre de nous faire l’honneur d’apporter leurs
témoignages, sur des sujets toujours autant d’actualité.
Chaque intervention comporte un temps réservé aux traditionnelles « questions-réponses ». Ainsi,
n’hésitez pas à prendre la parole à l’issue des allocutions afin de recentrer les débats sur vos propres
préoccupations.
Vous trouverez dans ce dossier le programme de la manifestation, une sélection d’articles de l’Argus de
l’assurance dédiés aux risques climatiques, ainsi qu’un mini bloc-notes.
Par ailleurs, vous serez invité à remplir un questionnaire de satisfaction qui nous permettra d’améliorer la
qualité de nos rencontres.
Vous souhaitant une journée riche en informations et en échanges, veuillez agréer, Madame, Monsieur,
l’expression de ma considération distinguée.
Tiphaine BLOMART
Chef de projet conférences
[email protected]
L’Argus de l’assurance
RISQUES CLIMATIQUES
Pavillon Royal
24 novembre 2010
8h30 ACCUEIL DES PARTICIPANTS
9h00 TABLE RONDE : Klaus, Xynthia, tempête du Var, grêle quel coût pour les assureurs et
réassureurs ?
- Retour sur le coût de ces événements : aurait-il pu être évité ?
- Comment évaluer le coût d’un événement extrême et mesurer les impacts sur les primes de
réassurance
- Les inondations et les tempêtes sont-elles sous-estimées en France ?
Jean-Philippe DOGNETON, Président de la Commission technique Réassurance, GEMA
Frédéric GUDIN DU PAVILLON, Sous directeur des assurances dommages, FFSA,
Président, Mission des Risques Naturels (MRN)
François VILNET, Président, APREF (Association des Professionnels de la Réassurance en France)
09h45 Quelles solutions innovantes pour la gestion des risques climatiques
- Peut-on améliorer la perception de l'exposition
- Comment progresser dans la modélisation des risques
- Anticiper les conséquences du changement climatique sur la valeur d'une entreprise
Pierre MICHEL, Directeur Général Adjoint, CCR (Caisse centrale de réassurance),
Membre du pôle de compétitivité FINANCE INNOVATION
10h00 Quels sont les outils de modélisation du péril climatique
Témoignage de COVEA sur Coventéo
- Présentation de Coventéo à travers la projection d’un film
- Retour sur l'utilisation de cet outil d'évaluation lors de la tempête Xynthia
Juliette BAUDOT, Directrice du pôle performance matériel, COVEA
10h30 PAUSE
11h00 Comment s'organiser au niveau européen pour une meilleure maîtrise des risques communs
- Quelle articulation entre les experts et les modèles scientifiques avec les attentes des assureurs :
présentation de l’initiative européenne, «Climate Knowledge Information Center »
- Quelle standardisation des scénarii "tempête" pour répondre aux exigences de fonds propres de
Solvabilité II
Harilaos LOUKOS, Président, CLIMPACT
11h30 TABLE RONDE : Comment tirer partie d’une bonne gestion des sinistres en cas d’évènement
climatique
- Mettre en place une cellule de gestion de crise : quelle démarche suivre et comment alerter les
clients avant l’événement climatique
- Réduire les coûts grâce à la mobilisation anticipée des équipes gestionnaires, experts et
prestataires
- Ces dispositifs de prévention constituent-ils un levier de fidélisation ?
Floreal SANCHEZ, Responsable du pôle IARD à la direction technique et produits, GROUPE MACIF
Olivier VIAL, Directeur de la production France, Responsable région Rhône-Alpes,
CUNNINGHAM LINDSEY
12h15 Le climat, une préoccupation collective, objet de toutes les attentions
Intervenant à confirmer
12h45 DEJEUNER
14h15 Analyser l’exposition au risque de son portefeuille pour mieux tarifer les garanties
- Ajuster la tarification aux risques : quelles sont les données nécessaires ?
- Faut-il mettre en commun les données de sinistralité?
- Comment jouer sur les primes pour inciter à la prévention
- Réassurance, Cat bonds... comment courir les grands risques.
Jacques de PERETTI, Directeur général Axa particuliers/professionnels, AXA France
Président de la commission plénière des assurances de biens et de responsabilités, FFSA
14h45 Comment les entreprises peuvent-elles se prémunir contre les risques climatiques
- Comment aider les entreprises à évaluer leur sensibilité aux risques et à la météo
- Comment améliorer la gestion des risques opérationnels et la prévention dans les PME / Grands
comptes
Philippe AUZIMOUR, Directeur Europe Services Publics, GROUP MARSH
Loïc LE DREAU, Directeur de l'Ingénierie, FM GLOBAL
Harilaos LOUKOS, Président, CLIMPACT
15h30 TABLE RONDE : Vers de nouvelles garanties pour les professionnels : exemple du secteur
agricole
- Comment aider les agriculteurs dans leur gestion des risques
- Faut-il rendre l’assurance récolte obligatoire ?
- Quel doit être le champ d’intervention du FNGCA (Fonds national de garantie des calamités
agricoles)
- Faut-il inciter l’assurance privée au détriment des fonds nationaux
- LMA (Loi de Modernisation de l’Agriculture) : faut-il mettre en place un mécanisme de
réassurance publique ?
Nicolas CHATELAIN, Souscripteur senior en risques agricoles, PARTNER RE
Jean Michel GEERAERT, Directeur du marché des professionnels, PACIFICA
Jean-Luc POULAIN, Membre du Bureau, en charge du dossier assurance récolte, FNSEA (Fédération
nationale des syndicats d'exploitants agricoles)
16h15 TABLE RONDE : Le Régime Cat Nat : faut-il le réformer ?
- Plans de prévention des risques naturels (PPRN) : vers un renforcement de la prévention de la
responsabilisation au détriment de la solidarité
- Faut-il étendre ou réduire le champ d’intervention du fond Barnier
- Ce fond doit-il être réapprovisionné par tous les assurés ou seulement par les habitants de zones
à risques ?
- Comment faire face à un possible désengagement de l’Etat
Yann BOARETTO, Coordinateur pour l’indemnisation des sinistrés de la tempête Xynthia et
Inspecteur général des finances, Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi
Paul-Henri BOURRELIER, Président du conseil scientifique, AFPCN (Association Française pour la
Prévention des Catastrophes Naturelles)
Jean-Marc RADUREAU, Directeur général, MUNICH RE France
Stéphane PENET, Directeur des assurances de biens et de responsabilité, FFSA
17h15 FIN DE LA CONFERENCE
LES PRESENTATIONS AYANT OBTENU UN ACCORD DE DIFFUSION SERONT
TELECHARGEABLES, VIA LE LIEN CI-DESSOUS, A COMPTER DU 1er DECEMBRE 2010
http://www.largusdelassurance.com/actualites/risques-climatiques.46719
REVUE DE PRESSE
[SANS DÉTOUR]
[FRANÇOIS VILNET]
Président de l’Association des professionnels de la réassurance en France
«Paris pourrait être une place
plus attrayante»
n Le président de l’Apref lance
un appel à l’Autorité de contrôle
et milite pour des solutions
européennes afin de mieux
anticiper les risques extrêmes.
Lors des renouvellements du 1er juillet,
la hausse tarifaire qu’auraient pu laisser
espérer aux réassureurs les sinistres
de ce début d’année n’a pas eu lieu.
La raison principale en est-elle la présence
de capacités suffisantes sur le marché ?
L’abondance de capacité de réassurance après
la crise financière, dont les réassureurs ont peu
souffert, a pour avantage de lisser les cycles,
et les nouvelles capacités éventuelles ont un
effet certain sur les prix, qu’elles contiennent à
un niveau raisonnable. De sorte que le marché
s’autorégule. L’augmentation de prix n’a été
sensible que dans les branches et les marchés
où les sinistres ont été importants.
L’apparition de nouveaux réassureurs
représente-elle une menace
pour les réassureurs historiques ?
Il n’y a pas vraiment de réassureurs nouveaux,
mais plutôt des transferts de fonds propres
et des créations de filiales ou de branches en
Europe, ce qui démontre le besoin de diversi­
fication des réassureurs et l’importance du
marché européen. Ces entités sont en général
des émanations de réassureurs implantés pour
certains aux Bermudes et qui sont incités à déte­
nir des têtes de pont en Europe, premier marché
d’assurance et de réassurance mondial.
Certains se sont pourtant installés
en Suisse au cours des derniers mois.
Il s’agit de réassureurs recherchant la proximité
avec l’Europe. Bien que n’étant pas dans l’espace
européen au titre de la réassurance, la Suisse
est particulièrement attrayante au niveau régle­
mentaire, fiscal et opérationnel. Elle dispose de
règles souples, prenant en compte les caractéris­
tiques de la réassurance, ainsi que des ressources
humaines et des compétences émanant de son
positionnement stratégique sur les marchés de la
finance, de l’assurance et de la réassurance.
Le Luxembourg ne détrône-t-il pas
l’Irlande auprès des réassureurs ?
L’Irlande est dans une phase d’ajustement après
la crise financière, qui a touché principalement
ses banques. Le Luxembourg, quant à lui, permet
aux nouveaux réassureurs d’être dans l’Europe,
tout en bénéficiant d’un environnement financier
ll L’ApREF DEmANDE
qUE LA RÉASSURANcE
SOIT pRISE EN cOmpTE
EN FRANcE cOmmE UN
DOmAINE SpÉcIFIqUE
DE L’ASSURANcE. ll
et réglementaire favorable et de la présence
d’un secteur réassurance, de nombreuses
captives y étant implantées, ainsi que Swiss Re,
qui y détient son siège européen. Par ailleurs,
les régulateurs luxembourgeois sont intéressés
par le développement de cette activité.
Ces diverses évolutions s’opèrent
dans l’ignorance de la place de Paris.
Est-ce un désaveu pour la France ?
Le ministère des Finances est conscient de la
nécessité de prendre en compte les spécificités
de la réassurance, alors que l’Autorité de
contrôle prudentiel était historiquement axée
sur la défense du consommateur. L’Apref sou­
haite avoir un référent dédié aux réassureurs.
Ce que nous demandons aux autorités de
contrôle n’est pas un alignement sur les autres
places, mais d’être pris en compte comme un
domaine spécifique de l’assurance qui contribue
au financement des entreprises et à l’innovation.
Paris pourrait être une place plus attrayante,
elle est en effet une grande place financière et
d’assurance, ce qui implique naturellement
une place de réassurance active et en dévelop­
pement. D’autant qu’avec Solvabilité 2, la
demande de réassurance devrait augmenter.
La France ne compte que deux réassureurs,
et certains soulignent sa faiblesse
en matière de ressources humaines
et la difficulté pour s’implanter.
La France compte bien davantage de réassu­
reurs, de taille moyenne, certes, mais diversifiés,
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 3 s e p t e m b r e 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
32
[SANS DÉTOUR]
son Parcours
Hervé Boutet
François Vilnet, né en 1947, est diplômé
de l’École de physique-chimie de Paris.
Il est président de l’Association
des professionnels de la réassurance
en France (Apref) depuis janvier 2006
et vice-président du pool gareat
depuis janvier 2002.
n depuis 1997, il a occupé diverses
fonctions chez Partner re, où il est
aujourd’hui directeur des affaires publiques.
ll EN cAT’ NAT’,
IL FAUT pASSER
D’UN RÉgImE
DE pURE SOLIDARITÉ
à UN RÉgImE
cITOyEN qUI
RESpONSAbILISE
TOUS LES AcTEURS. ll
ainsi que des captives de réassurance et
des réassureurs importants de droit étranger.
Par ailleurs, nous estimons que le marché
français de la réassurance est en croissance
d’environ 3 % en dommages et de près de 8 %
en vie en 2009.
C’est aussi un marché d’assurance important,
dynamique et sophistiqué. Il a, par exemple,
été le premier au monde à mettre en place
un partenariat public­privé sur le terrorisme
en dommages après le 11 septembre 2001.
L’Apref vient de publier un livre blanc sur
le terrorisme en France, où nous demandons
aux pouvoirs publics d’étendre le Gareat à
l’ensemble des branches pour une meilleure
protection des assureurs et des assurés en cas
de terrorisme nucléaire.
Face à la recrudescence des catastrophes,
faut-il revoir le régime des catastrophes
naturelles ?
Chaque événement naturel ou du fait de
l’homme dans le monde crée de nouvelles
configurations, et plus les événements sont
extrêmes, plus il y a de corrélations possibles
entre branches, donc des solutions de
réassurance multibranches à trouver. En France,
la tempête Xynthia et les inondations du Var
ont donné l’impulsion nécessaire à un chan­
gement possible du régime des catastrophes
naturelles et à un développement de la préven­
tion. L’année prochaine sera sans doute
l’occasion de réformer ce régime en y inté­
grant cette notion essentielle de prévention,
ainsi que celle de la responsabilisation des
assurés et des collectivités locales.
Il faut passer d’un régime de pure solidarité
à un régime citoyen, ce qui implique une respon­
sabilisation de tous les acteurs, qui passe
par une variabilité des primes et des franchises
en fonction de l’exposition au risque et du
comportement des assurés, ce qui est une des
bases de l’assurance.
La France est en outre particulièrement expo­
sée, de par sa situation géographique et hydro­
logique, au changement climatique : c’est le
bon moment pour agir et développer la
connaissance des risques. Nous préconisons
du reste, comme la FFSA, la création d’un
observatoire indépendant des risques
naturels, afin de développer la connaissance
des risques et leur cartographie.
Peut-on prédire la fin du tout-Étatprovidence en matière de couverture
grands risques ?
On n’a pas encore complètement mesuré les
nouveaux risques climatiques, politiques,
de santé et technologiques, ni à quel point
la mondialisation engendre de nouveaux
risques globaux. Or, jusqu’à présent, l’État joue
le rôle de réassureur de dernier ressort et
prend certains risques considérés comme
inassurables, parfois de manière illimitée,
mais pas dans tous les domaines et uniquement
au niveau national.
Dans le contexte de crise financière, l’endet­
tement actuel de certains pays en Europe
montre à quel point les limites d’exposition aux
risques peuvent être rapidement atteintes et la
difficulté à financer ex-post des catastrophes
majeures. Aussi, il serait sans doute utile d’avoir
une réflexion globale à l’échelle de l’Europe
pour que certains risques majeurs – un problème
de type RC nucléaire ou une pollution du type
du sinistre BP sur les côtes européennes, par
exemple – soient appréhendés dans un cadre
européen et pas uniquement national.
n ProPos recueillis Par Marie luginsland
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 3 s e p t e m b r e 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
33
[PROFESSION ET INSTITUTIONS]
[PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ]
Des projets d’innovation plein les cartons
■ 90 pages, 26 priorités, 4 groupes de travail. Le livre blanc pour «l’innovation
De l’innovation, encore de
l’innovation, toujours de l’innovation ! C’est ce que le pôle de compétitivité Finance Innovation s’est
attaché à montrer dans son livre
blanc sur « l’innovation dans l’assurance », présenté le 6 juillet au
forum Paris Europlace. Le projet a
été piloté par Michel Dupuydauby,
DG du groupe MACSF et président de la Réunion des organismes
d’assurance mutuelle (Roam), qui
a réuni plus de 150 professionnels
sur le sujet. « C’est l’un des rôles du
livre blanc que de rendre plus visible la partie immergée de l’iceberg
et de mieux évaluer la dynamique
des assureurs dans l’innovation »,
précise-t-il dans l’introduction.
Faciliter les échanges
Parmi les domaines d’innovation
prioritaires : la nécessité de développer une nouvelle relation client,
qui mobilise davantage les nouvel-
liser les flux et faciliter les échanges
entre les métiers d’une même branche paraît indispensable. Et le rapport précise que l’accent doit être
porté sur la formation des
conseillers, qui doivent être acculturés à ces nouvelles pratiques.
L’innovation doit donc se manager.
les technologies de l’information et
de la communication. Pour cela, le
livre blanc préconise l’utilisation
des sites web collaboratifs, en interne comme en externe, et le positionnement sur le téléphone mobile et ses différentes interfaces.
Par ailleurs, en interne, dématéria-
9 ACTIONS À METTRE EN ŒUVRE DÈS MAINTENANT
de travail sur l’amélioration de
la modélisation des risques et
les outils à mettre en œuvre.
■ Créer un marché de la rente
viagère.
■ Créer un modèle opérationnel
de gestion actif-passif des
contrats eurodiversifiés.
■ Mettre en place une fondation
pour l’intelligence économique
dans l’assurance.
■ Soutenir la démarche des
principes pour l’investissement
responsable.
■ Créer un fonds
d’investissement dédié aux
mutuelles et PME fonctionnant
par prise de capital.
■ Créer une plateforme
de collecte de données
sur les risques climatiques
et l’assurance du bâti.
■ Créer une plateforme
collaborative de collecte de
données démographiques.
■ Lancer une étude sur
la dépendance.
■ Mettre en place un groupe
A LEXANDRE NICOLI /MACSF
dans l’assurance» montre que les assureurs peuvent être acteurs du changement.
Michel Dupuydauby,
DG de MACSF, compte
« mieux évaluer
la dynamique
des assureurs
dans l’innovation ».
Le livre blanc met aussi en avant un
thème jusqu’à présent peu affiché
par les assureurs : l’intelligence
économique, avec le projet de
création d’une fondation dédiée.
« Le domaine est si vaste que nous
avons le sentiment de l’avoir effleuré, mais le souhait de tous est
que ces pistes soient des portes
ouvertes sur les moyens de faire
progresser l’assurance française »,
conclut Michel Dupuydauby.
■ LAURA FORT
[GEMA]
La crise a généré de nouvelles demandes de médiation
des entreprises mutuelles d’assurances (Gema) seraient-ils plus insatisfaits que les années précédentes ? On peut se poser la question à
la lecture du rapport du médiateur
2009. Le service a reçu 321 demandes de médiation, soit près de 20 %
de plus qu’en 2008. Pour autant,
107 demandes étaient irrecevables,
essentiellement parce qu’elles émanaient d’assurés n’adhérant pas au
groupement. Le médiateur a rendu
174 avis, ce qui reste dans la
moyenne des années précédentes.
Sur ces avis, 20 sociétaires
se déclarent «satisfaits», 38
« partiellement satisfaits »
et 118 « insatisfaits ».
Concernant cette insatisfaction, il semble que la
crise ait donné du fil à retordre aux mutuelles, car le
Gema note « le nombre inhabituel de sociétaires demandant
au médiateur de contraindre leur
mutuelle à faire un “geste commercial”, c’est-à-dire reconnaissant que
rien ne leur est dû mais demandant
une faveur ». Sans surprise, l’assu-
« Les demandeurs
voudraient surtout
voir leur indemnisation
revue à la hausse »,
note Georges Durry,
médiateur du Gema.
DR
Les sociétaires du Groupement
rance auto vient toujours en tête
avec 43 % des saisines.
« Les demandeurs voudraient voir
leur indemnisation revue à la hausse,
soit à titre principal, soit comme
conséquence d’une diminution de
L’ A R G U S D E L’ A S S U R A N C E . 1 6 j u i l l e t 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
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leur responsabilité dans une collision, sujet fréquent de contestation.
La garantie vol est aussi source récurrente de litiges », note le professeur Georges Durry, médiateur du
Gema dans son rapport 2009.
Viennent ensuite la multirisque
habitation (34,5%) et les assurances
de personnes (13,5 %).
■ FLORIANE BOZZO
TOUTE L'ACTUALITÉ DE L’ARGUS SUR
ARGUSDELASSURANCE.COM
[ProFeSSion et inStitutionS]
[FFSA]
Les événements naturels ont plombé
l’activité dommages
n si l’assurance vie a su tirer son épingle du jeu, notamment au second semestre 2009, les résultats
publiés par la FFsA montrent que les assurances de biens ont souffert d’une sinistralité dégradée
due aux nombreux événements climatiques.
premier trimestre et de 8 % au
second. L’augmentation du coût
moyen des sinistres corporels en
auto a aussi détérioré les résultats
des assureurs dommages. Entre
1998 et 2008, le nombre de sinistres corporels dont le coût a été
supérieur à 3 M€ a ainsi été multiplié par près de trois. En habitation, la Fédération observe une
charge des sinistres en hausse de
25,7 % en montant, en raison des
événements climatiques, mais
aussi du fait de la recrudescence
des vols. Lors d’un point presse fin
janvier, Stéphane Pénet, directeur
des assurances de biens et de responsabilité à la FFSA, faisait notamment état d’une hausse des
cambriolages de résidences secondaires et de ceux dits « d’opportunité » en période de crise.
Les assurances construction et
agricole ont quant à elles subi les
foudres de la crise économique,
avec des cotisations respectivement en baisse de 6 % et 0,9 %.
sur le plan économique comme sur
celui des aléas de toutes sortes »,
d’après Bernard Spitz, président de
la Fédération française des sociétés
d’assurance (FFSA). Les résultats
définitifs du secteur publiés mercredi montrent que les assureurs
dommages ont effectivement pâti
d’une hausse de la sinistralité, en
grande partie liée à la survenance
d’événements climatiques. En effet,
ils ont dû faire face à de nombreux
aléas l’an dernier : en janvier, un
épisode de froid et la tempête
Klaus ; en février, la tempête Quinten ; en mai, des orages de grêle ; en
août, une vague de chaleur ; en
septembre, des pluies violentes
dans le Sud et, en décembre, une
vague de froid. Conséquence, les
sociétés d’assurances ont enregistré
« une augmentation des coûts liée
à la montée des sinistres en matière
automobile comme en habitation,
qui a affecté leur rentabilité en dégradant leur ratio combiné »,
constate Bernard Spitz.
Sur un marché de l’assurance auto
en léger retrait (- 0,2 %), la sinistralité est en hausse de 9 % au
S ource : FFSA
Le chiFFre
c’est la hausse de la sinistralité
pour l’activité dommages aux
biens agricoles.
Les assurances de biens et de responsabilité
cotisations 2009
en milliards d’euros
Automobile
Multirisque habitation
Biens professionnels
Biens agricoles
catastrophes naturelles
construction
responsabilité civile générale
Protection juridique
Transports
crédit-caution
Assistance
Pertes pécuniaires
Total des affaires directes
Variation en %
17,8
7,5
5,9
1,0
1,4
2,4
3,5
0,8
1,0
0,9
1,3
1,6
45,1
– 0,2
+ 4,7
+ 1,1
– 0,9
– 1,0
– 6,0
+ 2,1
+ 9,7
– 5,3
– 9,5
+ 13,0
– 1,5
+ 0,7
2009
Variation
138,3
16,7
128,7
26,3
+ 13 %
+4 %
+ 14 %
+4 %
Les assurances de personnes* en 2009
cotisations
155 milliards d’euros (+12 %)
Vie et capitalisation
Maladie et accidents corporels
epargne et retraite
Prévoyance
* Affaires directes France
Satisfaction côté vie
Sinistres en hausse
+60%
réPArtition et vAriAtion deS cotiSAtionS PAr Secteur
S ource : FFSA
« 2009 a été une année de
bouleversements et de défis,
en2009,l’assurancevieaprofitédelabaissedelarémunération
des produits d’épargne de court terme.
Côté vie, les assureurs sont relativement satisfaits de l’exercice
2009 puisque le niveau des cotisations a retrouvé son registre de
2007, avec 138 Md€, en hausse de
13 %. Une progression qui s’explique notamment par la désaffection
des Français vis-à-vis des produits
d’épargne à court terme. Mais les
épargnants ont également déserté
les supports en unités de compte,
dont la part investie baisse de 13 %,
alors que celle des fonds en euros
est en augmentation de 20 %. La
volatilité des marchés, qui n’incite
pas les épargnants à s’orienter vers
les supports d’investissements risqués, fait peser de nombreuses
menaces sur la branche vie. Si le
niveau des taux servis sur les
contrats s’écartait trop de celui des
rendements d’actifs, cela pourrait
amener les assureurs vie à revoir
leur business model.
« En 2010, les assureurs peuvent
espérer jouer le rôle de piliers de
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
16
la sortie de crise. Encore faut-il
qu’ils puissent tirer les conséquences des augmentations de sinistralité constatées ; qu’ils soient en
mesure de faire leur métier dans le
cadre des mesures d’application de
Solvabilité 2 ; et qu’en France,
l’épargne de long terme reste soutenue par les pouvoirs publics »,
estime Bernard Spitz.
n Laura Fort
source : r ecueil national des communes à risques medd-dPPr-sdFrm, 2004
[à la une]
Avec enjeu humain
enjeu humain non défini
sans enjeu humain
n Les récentes catastrophes
relancent le débat sur
la prévention des risques
naturels et sur une plus
grande implication des
assureurs et des assurés.
Quel rôle pour les assureur
dans la prévention des cat’n
Le 15 juin dernier, à la suite de pluies
torrentielles, la ville de Draguignan et les
Deux millions
de riverains
sont concernés
par le risque
d’inondation.
communes des alentours sont dévastées par
d’importantes inondations. Le bilan est lourd :
25 morts. Moins de quatre mois auparavant, la
France avait déjà été frappée par la tempête
Xynthia, à l’origine de 53 décès et de considérables dégâts évalués à près de 2,5 Mds€, dont
1,5 M€ à la charge des assurances. Sans même
évoquer les orages de grêle dans l’est du pays
ou de la coulée de boue de Givors (Rhône), la
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
12
[à la une]
n 15 - 16 juin
Inondations et
coulées de boue
dans le Var
n 9 et 10 juin
grêle dans
la région
de Montbéliard
et de Brive
n 4 mai
coup de vent suivi
de vagues géantes
sur les plages
de la côte d’Azur
n 23 mars
Mouvement
de terrain dans
les Hautes-Alpes
n 8 mars
Forte chute
de neige dans
le sud-est
n 28 février
Tempête Xynthia
en Vendée
et charenteMaritime
n 5 au 12 janvier
Inondations et
coulées de boues,
dans les côtesd’Armor
et La Manche
n 8 janvier
Tremblement de
terre en dordogne
n 1er et 2 janvier
chocs mécaniques
liés à l’action des
vagues dans les
Alpes-Maritimes
n 1er janvier
Inondations et
coulées de boue
en Haute-corse
2 questions à
« un régime déresponsabilisant »
Yorik Baunay
dirigeant-fondateur d’ubyrisk
consultant
La prévention des risques naturels
est-telle suffisante ?
Le régime français des catastrophes
naturelles est déresponsabilisant.
Longtemps, il a laissé l’impression aux
assureurs de ne rien gérer, puisqu’ils
transféraient la quasi-totalité de leur
risque cat’nat’ à la ccr. Ils se sentent plus
impliquées depuis 1999: après que l’État
a dû intervenir pour aider la ccr, celle-ci a
durci ses conditions de réassurance,
laissant à la charge des assureurs 50 %
des sinistres. Mais l’État apporte encore à
la ccr sa garantie illimitée, sans plafond
–contrairement à tous les traités de
réassurance classiques–, ce qui rend le
régime encore très sécurisant pour les
compagnies à peu de frais et ne les
pousse pas à réduire les risques en
incitant à la prévention.
n
Les assureurs ont-ils un rôle à jouer ?
Ils jouent déjà un rôle, par exemple en
n
urs
t’nat’ ?
survenue de ces deux catastrophes naturelles
majeures dans un laps de temps rapproché ne
relève pas forcément de la coïncidence.
Davantage de normes
et de formation
Selon une étude réalisée en avril 2009 par la
Fédération française des sociétés d’assurance
(FFSA), le changement climatique devrait entraîner une fréquence accrue des événements
extrêmes, avec « une augmentation de la charge
des sinistres évaluée à 14 Mds€ pour les vingt
prochaines années », soit une hausse de 47 %
par rapport à la période passée. Si l’on y intègre
les facteurs socioéconomiques, l’addition devrait atteindre 60 Mds€ à l’horizon 2030.
Lors de sa visite à Draguignan, lundi 21 juin, le
président de la République a demandé un renforcement des mesures d’alerte et de surveillance
des cours d’eau. Mais Nicolas Sarkozy n’a pas
évoqué de réforme du régime des catastrophes
naturelles comme il l’avait fait lors de son déplacement en Vendée et en Charente-Maritime, le
16 mars dernier. Pour la mission d’information
sénatoriale diligentée sur Xynthia, il est pourtant
bien nécessaire de revoir ce dispositif très francofrançais qui allie interventions de l’État et des
assureurs. Mais pour l’essentiel sur le volet de la
prévention et non de l’indemnisation, financée
par un prélèvement de 12 % sur toutes les primes
d’assurance habitation (MRH).
dr
Les cat nat en 2010
imposant parfois aux sinistrés des actions
préventives de bon sens pour limiter les
dégâts à l’avenir. Leurs experts sont en
première ligne après une catastrophe et
pourraient donc être
les acteurs privilégiés pour diffuser
les conseils de prévention. Mais, pour
le moment, ils agissent ponctuellement
et pas partout. Il reste du chemin à faire.
Aujourd’hui, les compagnies se contentent
parfois de revoir à la hausse les primes
des habitations les plus exposées
pour qu’elles s’assurent ailleurs.
n ProPos recueiLLis Par Vittoria de BagnoLo
« Sur le principe et les modalités, ce régime
fonctionne », a estimé, lors de son audition
devant les députés, Bernard Spitz, président de
la FFSA, avant de plaider effectivement pour
un renforcement du volet préventif : « Des
normes plus exigeantes et des formations
adaptées auprès des populations doivent permettre d’être mieux préparé à vivre dans un
monde où les risques seront de plus en plus
présents et, surtout, de plus en plus grands. »
«Une œuvre collective»
« Le régime cat’ nat’ est efficace. Moins on y
touchera, mieux cela vaudra », confirme JeanLuc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance
(Gema), avant de rappeler la répartition des
rôles implicite au sein de ce régime entre les
assureurs et l’État : « La prévention dépasse les
moyens d’un assureur individuellement •••
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
13
[à la une]
••• et même collectivement. La prévention
est une œuvre collective à laquelle les assureurs
peuvent et doivent participer mais elle doit
rester du ressort de la politique nationale. » Un
avis que ne partage pas forcément certains
experts, à l’image de Yorik Baunay, dirigeant
du cabinet conseil Ubyrisk, qui stigmatise le
caractère « déresponsabilisant » du système
actuel (lire notre interview page 13).
Une prime plus élevée
pour les zones à risque
une Vue d’enseMBLe des risQues
n après les tempêtes et la subsidence, c’est au tour des risques
inondations d’être sondés par Guy carpenter. le courtier en réassurance
vient de finaliser son programme de modélisation des risques inondations
en France continentale et met ainsi à la disposition des cédantes
françaises des éléments de quantification grâce à des techniques
de géocodage et des données en 3d à une altitude d’un mètre.
Grande nouveauté, les modèles appréhendent ces risques par
une approche probabiliste en les comparant de façon homogène
et non plus distincte. ainsi de l’élargissement des investigations
à un bassin hydrographique pour les risques inondations.
les assureurs disposent désormais,grâce à ces modèles, d’une vue
d’ensemble de leurs risques (tempête, subsidence, tremblement
de terre, inondation) sur une base probabiliste homogène.
Bernard m artineZ
Si le premier rôle des assureurs est donc d’indemniser, ils n’en financent pas moins le Fonds
de prévention des risques naturels majeurs
(FPRNM), dit fonds « Barnier », alimenté par un
n Marie LuginsLand
prélèvement de 12 % sur la cotisation cat’ nat’.
Destiné à l’origine à financer les
catastrophes naturelles et
indemnités d’expropriation,
fonds publics de la CCR
son champ d’intervention s’est
(Caisse centrale de réassuconsidérablement élargi. Une
rance).
orientation « dangereuse »,
Dans le rapport qu’elle vient
selon la FFSA, car elle « aboutit
de rendre, la mission interà une confusion des genres en
ministérielle constituée par
confiant à un budget autonome
le gouvernement à la suite
le financement d’une politique
de Xynthia écarte égalepublique », et les assureurs se
ment une nouvelle hausse
battent depuis plusieurs années
du taux de prélèvement sur
pour que le prélèvement « Barla prime cat’ nat’. Elle prénier » apparaisse comme une
sente en revanche d’autres
recette fiscale. « Nous souhaipistes : un prélèvement
tons plus de transparence pour
exceptionnel sur les réserves
que le contribuable ait
de la CCR, une hausse du
conscience de ce qu’il paie »,
taux de base de la prime cat’
justifie Jean-Luc de Boissieu.
nat’, ou encore l’affection au
Aujourd’hui, ce fonds Barnier
fonds Barnier du produit de
est mis fortement à contribu- ll
la modulation des primes
tion par la procédure des zones
cat’ nat’qu’elle propose par
dites de solidarité en Vendée et
ailleurs. Cette dernière idée,
en Charentes-Maritimes. Pour
qui revient à faire davantage
Dominique Caillaud, député
payer les assurés dont l’haUMP de Vendée et membre de
ll
bitation est exposée aux
la mission Xynthia, il paraît
Jean-Luc de Boissieu,
risques naturels, semble
évident que les sommes dont
secrétaire général
également séduire les parleil dispose actuellement ne sufdu gema
mentaires.
firont pas. « Toute la question
Mais cette proposition est
est de savoir si le fonds doit être
réapprovisionné par tous les assurés ou seule- fraîchement accueillie par les assureurs. « C’est
ment par ceux qui habitent dans des zones à très complexe à mettre en œuvre pour un effet
risques. » Cependant, « toute hausse du prélè- quasi nul. Pour les particuliers, la surprime est
vement sur la prime cat’ nat’ pour alimenter le tellement faible (18 € en moyenne) que sa
fonds Barnier limiterait d’autant les cotisations modulation passerait inaperçue », estime Jeanind ispensables à l’équilibre du régime », pré- Luc de Boissieu. Visiblement, le ministère de
vient Laurent Montador, directeur département l’Économie et des Finances ne s’est pas encore
la PRÉVention
Doit ResteR
Du RessoRt
D’une Politique
nationale.
fait une religion, mais, du côté de Bercy, on
convient effectivement qu’elle aurait davantage
d’efficacité pour les collectivités ou les entreprises qui acquittent des primes plus élevées.
Il existe déjà des mécanismes financiers d’incitation à la prévention, avec l’application d’une
franchise sur l’indemnisation dans les communes déjà déclarées par le passé en état de catastrophe naturelle, à moins qu’elles se soient
dotées d’un plan de prévention des risques
naturels. Mais cette mesure est « impopulaire »,
selon le secrétaire général du Gema, car elle
pénalise des personnes sinistrées.
Pas d’indemnisation en cas de
violation des règles d’urbanisme
La mission interministérielle préconise également « l’exclusion d’un bien de la garantie cat’
nat’ en cas de violation des règles d’urbanisme »
(défaut de permis de construire, non-conformité de la construction au permis de construire).
Un dispositif envisageable selon Laurent Montador de la Caisse centrale de réassurance, « à
condition que le propriétaire soit bien conscient
qu’il se met en infraction lorsqu’il fait construire
ou qu’il achète ». Le prérapport du Sénat sur
Xynthia recense pas moins de 150 maisons
bâties sans permis de construire dans les zones
à risques. Cela dit, comme le relève un fonctionnaire proche du dossier, « les assureurs
peuvent faire de la prévention via l’indemnisation, mais ils ne pourront pas gérer les problèmes d’urbanisme et de permis de construire en
particulier ».
n Vittoria de BagnoLo, eMManueL Bernard,
aVec FranÇois LiMoge
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
14
[Profession et institutions]
[Assemblée nAtionAle]
Principe de précaution : des changements,
mais pas de chamboulement
n experts et parlementaires se sont réunis pour débattre des questions soulevées par le rapport d’étape sur
l’évaluation de la mise en œuvre du principe de précaution, remis fin mai par le comité consultatif d’évaluation.
« Écouter tout le monde. »
Tel est le souhait exprimé
par Bernard Accoyer, le pré­
Des experts contre
le «précautionnisme»
« On applique le principe sans
jamais l’appliquer », relève le philo­
sophe et directeur de l’École natio­
nale d’assurances, François Ewald.
« On confond trop souvent préven­
tion et précaution», précise Bernard
Chevassus­au­Louis, inspecteur
général de l’Agriculture. En effet,
le principe de précaution doit
s’appliquer aux risques incertains
et non aux risques avérés. Face à ce
« glissement de sens », l’Assemblée
Ochlik / iP3 / M axPPP
sident de l’Assemblée nationale,
à l’issue du séminaire parlementaire
du 1er juin consacré à l’évaluation de
la mise en œuvre du principe de
précaution. S’il n’est pas question
de revenir sur ce principe tel qu’il
est inscrit dans la Constitution,
sa définition doit être éclaircie.
le président
de l’assemblée,
Bernard
accoyer, a
invité le comité
d’évaluation
à écouter tous
les intervenants
au séminaire
du 1er juin sur
le principe
de précaution.
Par ailleurs, la « méthodologie »
doit être précisée. « Le principe de
précaution est un principe procé­
dural sans procédure », regrette
Nicolas de Sadeleer, professeur de
droit à Paris­II. Or, « les entreprises
ont besoin de sécurité juridique et
souhaitent de la flexibilité dans
l’application du principe », suggère
Pascale Kromarek, représentante
du Medef. « Pourquoi le principe
ne s’applique­t­il pas à la santé ? »
s’interroge un représentant des
réclame l’harmonisation de la loi
« Barnier » avec la Constitution.
Pour éviter de tomber dans le
« précautionnisme » fondé sur la
peur, beaucoup souhaitent revenir
à un principe de rigueur, guidé par
une « instance scientifique » qui
superviserait la mise en œuvre du
principe. D’autres optent pour un
« risque hiérarchisé », afin d’éviter
les abus terminologiques (comme
avec la grippe H1 N1) ou jurispru­
dentiels (cas des antennes relais).
consommateurs, qui préconise un
véritable droit à l’information en
guise de précaution.
L’État doit choisir
le mode de garantie
Qu’en est­il de la question de la
responsabilité découlant du prin­
cipe ? Doit­on instituer un système
d’assurance contractuel ou mutua­
liser le risque? Pour Olivier Godard,
directeur de recherche au CNRS,
« il appartient au pouvoir public
d’en poser le cadre ».
Sans aucun doute, cette dernière
question fera, partie des points
réexaminés dans l’hémicycle le
22 juin. Sauf changement de pro­
gramme, le rapport définitif du
Comité d’évaluation et de contrôle
de l’Assemblée est attendu le
8 juillet. Débouchera­t­il sur une
proposition de loi ou sur une réso­
lution parlementaire ? La réponse
reste en suspens…
n EmmanuEllE BErnard
[sénAt]
Favoriser l’assurance privée en agriculture
C’est acté. La réassurance
publique est inscrite au projet de loi de modernisation de
l’agriculture (LMA), voté le 29 mai
en première lecture par les séna­
teurs. Le gouvernement se donne
six mois après la publication de la
loi pour en préciser les conditions.
Seule certitude, la réassurance ne
devrait intervenir qu’en cas de
circonstances exceptionnelles.
Autre atout du projet, le champ
d’intervention du Fonds national
causés aux récoltes sur pieds,
indemnisés seulement partielle­
ment par le fonds ». Enfin, l’article
16 bis étend la possibilité d’alimen­
ter un compte épargne d’assurance
(dit « DPA ») pendant six ans et
dans la limite de 50 000 € aux
propriétaires de bois et forêts qui
de gestion des risques en agri­
culture (ex­FNGCA) est étendu
aux aléas climatiques, mais aussi
sanitaires, phytosanitaires et
environnementaux.
L’épargne assurance est
ouverte aux sylviculteurs
La FFSA attend du projet qu’il
« redéfinisse clairement l’articula­
tion entre le fonds et la garantie
catastrophes naturelles, notam­
ment au regard des dommages
le fonds est étendu Aux
AléAs climAtiques, sAnitAires
et environnementAux.
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 1 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
30
ont souscrit une assurance privée
pour couvrir le risque tempête.
Cette réserve doit exclusivement
servir à financer les réparations
après un sinistre naturel. Cette
incitation à l’assurance privée est
très attendue par les assureurs.
En effet, le défaut d’assurance
des sylviculteurs leur a été très
préjudiciable après la tempête
Klaus. Le projet LMA devrait être
examiné par les députés d’ici
à la rentrée. n E.B.
[Profession et institutions]
[ÉtAt]
Xynthia : une procédure
d’indemnisation complexe
n Alors que la détermination des «zones noires» où 1510 habitations sinistrées
« Non aux destructions massives arbitraires ! » Les délogés
de Charente-Maritime et de Vendée ne décolèrent pas après avoir
appris que leurs maisons situées en
« zone noire » allaient être détruites.
Pourtant, à l’image d’un gouvernement qui s’est engagé à indemniser
« totalement » les sinistrés, les assureurs se veulent rassurant.
Le bâti ira au Fonds
Selon le président de la Fédération
française des sociétés d’assurances
(FFSA), « 80 % des habitations
sinistrées ont déjà été expertisées »,
et certains dossiers auraient même
déjà donné lieu à versement. « Les
habitations classées en “zone noire”
seront traitées rapidement et en
priorité », a assuré Bernard Spitz
aux sénateurs la semaine dernière.
Des incertitudes planent toutefois
sur la mise en œuvre de l’indemnisation. Selon le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, lui aussi
auditionné au Sénat, assureurs et
État devront se répartir « entre 300
et 400 M€ » pour indemniser les
1 510 délogés de Xynthia. Chaque
propriétaire devrait toucher en
moyenne 250 000 € pour quitter
maison et terrain.
Toutefois, le processus d’indemnisation reste flou. En parallèle des
expertises effectuées par les assureurs – « deux au minimum » selon
la FFSA –, le service des Domaines
aura la charge d’évaluer au cas par
cas les habitations en fonction de
leur valeur avant la tempête. Ensuite, les assureurs privés ne prendront en charge que les dommages
causés aux biens, la reconstruction
de la maison et le terrain revenant
à la charge du Fonds « Barnier ». Ce
dernier, alimenté par une taxe sur
les primes d’assurance (12 % de 12 %
des primes destinées au régime cat’
nat’), détient 220 M€ actuellement, dont 80 M€ de trésorerie.
Resserrer les normes
Cette réserve semble donc largement suffisante pour mener à bien
l’indemnisation des habitations
situées en « zone noire », d’autant
plus que l’État se donne entre deux
et trois ans pour boucler tous les
dossiers, les maisons qui n’ont pas
été endommagés pouvant sans
doute attendre…
Selon le gouvernement, le plafond
de 60 000 € par habitation fixé par
le Fonds reste une incohérence, qui
devrait être levée dans la discus-
DR
par Xynthia devront être démolies suscite de vives réactions, assureurs
et gouvernement tentent de rassurer les délogés sur la procédure d’indemnisation.
Bernard spitz, le président de la
FFSA, est opposé à une réforme
du régime cat’ nat’, lui préférant
une amélioration de la prévention.
sion du projet de loi Grenelle 2,
déjà voté par le sénat et placé en
procédure accélérée. Quant à
l’autre débat, qui tourne autour de
la nécessité ou non de réformer le
régime cat’ nat’, Bernard Spitz s’y
est clairement opposé, préférant
largement la prévention, avec « des
normes plus exigeantes et des
formations plus adaptées auprès
des populations ».
n emmanuelle Bernard
[GrouPements Professionnels]
L’Association française des souscripteurs
des risques aggravés est née
Le premier cap est franchi.
L’Association française des souscripteurs des risques aggravés
vient de déposer ses statuts. Fondée majoritairement par des réassureurs, comme Swiss Re, RGA et
Hannover Re, celle que l’on appellera bientôt l’Afsra (1) a pour objectif de faire connaître et reconnaître
le métier de « tarificateur » des
risques aggravés.
Les principaux intéressés sont
chargés de définir les surprimes
liées au risque médical, profes-
sionnel ou sportif au sein des compagnies d’assurances et des sociétés de courtage.
le chiffre
Mettre en place
des cursus reconnus
Parmi ses priorités, l’Afsra souhaite
avant tout faire répertorier cette
activité par la Fédération française
des sociétés d’assurances (FFSA)
et mettre en place des cursus spécialisés, accessibles et reconnus par
la profession. S’il est encore trop
tôt pour comptabiliser les adhé-
1200
personnes morales et
physiques sont potentiellement
concernées par l’activité
représentée par l’Afsra.
rents, l’association espère toucher
les 1 000 à 1 200 personnes morales
et physiques potentiellement
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 6 a v r i l 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
22
concernées par l’activité. Plusieurs
acteurs comme Mut Re, Partner
Re, Generali ou encore Axa, seraient d’ores et déjà partants. En
guise de présentation, l’association
envisage une manifestation à
l’automne, juste après le salon
Réavie. n e.B.
1. Contact : [email protected]
TouTe L'AcTuALiTé de L’Argus sur
argusdelassurance.com
[ProfEssion Et institutions]
[GEMA]
Xynthia : l’État devrait raser 1500 habitations
n À l’heure où nous mettons sous presse, l’État devrait annoncer la destruction de 1500 maisons,
représentant une valeur totale de 225 M€. Or, les assureurs ne prennent en charge que les réparations et
n’assurent pas les terrains. explications avec le groupement des entreprises mutuelles d’assurances.
D’après le Journal du di­
manche (JDD) du 4 avril, les pré-
fets de Charente-Maritime et de
Vendée devaient annoncer un plan
de destruction de 1 300 à 1 500
maisons en zone inondable, conséquence du passage de Xynthia, les
27 et 28 février. Le JDD estime que
chaque maison coûterait environ
150 000 €, soit un total de 225 M€,
et indique que « les assureurs ont
déjà fait savoir qu’ils n’iraient pas
au-delà de leurs obligations légales,
c’est-à-dire le remboursement des
réparations et des reconstructions».
le montant des réparations ou de
la reconstruction, mais nous n’assurons pas les terrains. Dans un tel cas,
c’est le Fonds de prévention des
risques naturels majeurs qui inter-
devient inhabitable, se pose le problème de l’indemnisation donnant
les moyens de racheter une maison
ou de la faire reconstruire sur un
nouveau terrain. Nous indemnisons
Interrogée, la FFSA n’a fait aucun
commentaire. Secrétaire général
du Gema, Jean-Luc de Boissieu,
explique que, « quand une autorité
publique décide que l’habitation
AFP / BertrAnd GuAy
Le fonds d’aide dédié
a été détourné
Le coût de l’indemnisation pour la destruction des maisons en zone inondée par
Xynthia, avec une moyenne de 150 k€ par maison, pourrait atteindre 225 M€.
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 9 a v r i l 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
25
vient et indemnise en complément.
La procédure existe, il faut la faire
fonctionner ». Doté de 140 M€, ce
fonds, aussi appelé fonds « Barnier », devrait être prochainement
réaménagé par le gouvernement.
Le plafond par habitation de
60 000 € devrait être doublé et les
« submersions marines » prises en
compte. « Le fonds “Barnier” doit
servir à ce pour quoi il a été créé.
Sa vocation était d’aider à reloger
les personnes habitant sur des
terrains dangereux. Or, il a été
petit à petit détourné de son objet
pour aider les communes à mettre
en place des plans de prévention »,
ajoute Jean-Luc de Boissieu. Autre
problème : l’ampleur de la catastrophe. À Vaison-la-Romaine en
1992, « seules » 320 maisons avaient
dû être reconstruites.
n Floriane Bozzo
[tendances]
[marcHé]
L’assurance récolte prépare
l’après 2013
n Quelle place pour l’assurance récolte à la veille de l’examen par le Parlement de la loi de modernisation
de l’agriculture et de la grande réforme de la politique agricole commune (PAc) programmée pour 2013?
Jusqu’en 2005, les pertes d’origine climatique sur récoltes
subies par les agriculteurs étaient
indemnisées par le Fonds national de
garantie des calamités agricoles
(FNGCA), à l’exception du risque
grêle, couvert depuis toujours par les
assureurs privés. C’est Pacifica, la filiale de Crédit agricole Assurances,
qui a été le premier acteur à proposer
un contrat d’assurance multirisque
récolte en 2005, lors de la phase
d’expérimentation voulue par les
pouvoirs publics.
Mais la banque verte, qui revendique
plus de 80 % des parts du marché du
financement et plus de 20 % du marché des assurances des agriculteurs,
« n’a pas, cinq ans après, sa part de
marché naturelle sur le produit multirisque récolte », concède Bruno
Lepoivre, directeur adjoint du marché des professionnels de Pacifica.
En effet, comme tous ses concurrents, Pacifica s’est à l’époque heurté
à la démarche commerciale de Groupama, qui a opéré la pollicitation de
tous ses contrats grêle, les transformant sans coût supplémentaire pour
l’assuré en contrat multirisque sur
récolte. Une démarche commerciale
qui permet aujourd’hui à Groupama
de revendiquer 90 % du marché
multirisque sur récolte, avec son
produit Climat. La gratuité de la
couverture a de fait été mise en place
par l’assureur vert.
FOTOLIA
Groupama truste 90 % du
marché multirisque récolte
lES nouVEautéS « aSSurancE » du proJEt
dE loI dE modErnISatIon dE l’agrIculturE
n remplacement du Fonds des calamités agricoles
par le Fonds national de gestion des risques en agriculture
n Élargissement du champ d’intervention du nouveau Fonds
national de gestion des risques en agriculture à la
couverture des risques sanitaires et environnementaux
n Institution d’un comité national de gestion des risques
n remise d’un rapport au Parlement sur la réassurance
privée et les conditions d’une réassurance publique.
Mais la donne change actuellement
en prévision de la réforme de la PAC
programmée pour 2013. Fin janvier,
deux textes réglementaires relatifs à
la prise en charge partielle des primes
d’assurance récolte, sous forme de
subventions acquittées à la fois par
l’Union européenne et par l’administration française, sont venus conforter le produit. L’arrêté définissant les
périls couverts et le décret fixant
l’enveloppe des subventions (133 M)
et le taux de prise en charge par les
pouvoirs publics des primes d’assurance ont été très bien accueillis par
les parties prenantes. « La subvention
passe de 35 % en moyenne à 65 % du
niveau des primes. La Fédération
nationale des syndicats d’exploitants
agricoles se félicite de cette initiative », remarque Stéphane Weil, à la
tête du service juridique et fiscal de
la FNSEA.
Le nouveau cahier des
charges change la donne
Les assureurs figurent au premier rang
des acteurs satisfaits de cet effort des
pouvoirs publics. Six compagnies ont
d’ailleurs participé à l’élaboration du
cahier des charges au côté de l’administration (Groupama, Pacifica, Axa,
Generali, Allianz et L’Étoile). « Le
ll La fnsea se féLicite que La subvention de L’état Passe
de 35 % À 65 % du niveau des Primes. ll
Stéphane Weil, directeur du service juridique de la FnseA
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
46
[tendances]
3 questions À
parts des compagnies d’assurances sur le marché de l’assurance
agricole en 2008 en france
Suisse Grêle
Pacifica
MMA
AGF
Aviva
Gan
Axa
Groupama
L'Étoile
SOUrCE APrEF
Generali
en France, dix compagnies d’assurances se partagent
le marché, pour une prime d’environ 320 millions d’euros
(grêle et autres aléas climatiques).
contrat a fait ses preuves en évitant la
faillite à de nombreuses exploitations
depuis 2005 », observe Bruno Lepoivre chez Pacifica. Sans changer le
contenu des contrats, le nouveau
cahier des charges bouleverse la
donne des relations entre assureurs et
pouvoirs publics. Notamment concernant la pollicitation opérée par Groupama en 2005 : le fait que deux tiers
des aides (133 M) soient d’origine
européenne et proportionnelles aux
cotisations réellement payées par
l’agriculteur devrait en effet bloquer
le mécanisme.
Des dispositifs pour éviter
le décalage de trésorerie
Si l’effort des pouvoirs publics de
porter le taux de subvention à 65 %
est unanimement salué, certaines de
ses modalités d’application interrogent les professionnels : « La subvention va désormais être versée aux
exploitants, quelques mois après le
paiement de la prime d’assurance.
Ce mécanisme va créer un décalage
de trésorerie pour les agriculteurs »,
note Stéphane Weil, à la FNSEA. La
Yvon collin
sénateur rdse, auteur de la
proposition de loi visant à rendre
l’assurance récolte obligatoire
«Seuls 70 000
exploitants sont
assurés »
après un premier rejet l’an
dernier, cette nouvelle
proposition de loi sera-t-elle
mieux accueillie aujourd’hui ?
nous souhaitions ouvrir le débat
sur la nécessité d’une assurance récolte accessible à tous,
particulièrement aux petits exploitants. La première proposition avait
été très bien accueillie par Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture,
mais personne n’était prêt à franchir
le cap de l’assurance obligatoire. Aujourd’hui, le contexte a changé, avec
la prise en charge de 65 % des cotisations par l’état. c’est une avancée
significative à prendre en compte. Tout en gardant l’objectif d’une
obligation d’assurance, la proposition doit évoluer vers un texte qui colle
davantage à la réalité.
n
dr
GrouPama, Poids Lourd de L’assurance aGricoLe
En quoi l’obligation d’assurance récolte améliorerait-elle la situation
des agriculteurs ?
en France, seuls 70 000 exploitants sur 400 000 assurent leur récolte
(2 % des arboriculteurs, 12 % des maraîchers et 13 % des vignerons).
L’idée de l’assurance obligatoire est de mutualiser l’effort pour multiplier
les primes et ainsi en diminuer le coût, afin de permettre aux petits
exploitants de bien se protéger.
n
ll La Profession
récLame un
mécanisme de
réassurance
avec Garantie
de L’état
dePuis
LonGtemPs. ll
arnaud de Beaucaron,
directeur général
de L’étoile
Êtes-vous pour la suppression du fonds calamités agricoles
(fngca) qui indemnise les agriculteurs non couverts ?
non, c’est une soupape essentielle qu’il faut maintenir. ce fonds permet
d’apporter des réponses immédiates à la souffrance d’une profession
sinistrée. en revanche, une utilisation plus exceptionnelle serait
souhaitable. sans remettre en cause son existence, son rôle doit évoluer.
Par exemple, il pourrait pour partie servir de fonds de réassurance pour
les compagnies d’assurances.
n
n propoS rEcuEIllIS par EmmanuEllE BErnard
prime moyenne de ce type de contrat
s’établit à 2 500 . Toutefois, il s’agit
d’une moyenne qui masque de grandes différences selon le type de
production agricole : en arboriculture, la note sera beaucoup plus
élevée, pouvant atteindre jusqu’à
20 000 , alors que pour les grandes
cultures (le colza, par exemple) le
tarif est moins élevé. « La fédération
demande actuellement aux assureurs
comme aux pouvoirs publics que des
dispositifs soient mis en place pour
éviter ces décalages de trésorerie.
On pourrait imaginer que l’agriculteur ne paie que la part de la prime
qui restera à sa charge, obtienne
quittance pour l’intégralité et •••
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
47
[tendances]
La mise en place d’un
mécanisme de réassurance
Quant à la mise en place d’une réassurance publique du dispositif, via la
Caisse centrale de réassurance (CCR),
l’ensemble des acteurs y est favorable,
FFSA en tête : « La profession réclame
un mécanisme de réassurance avec
ll
La réforme
de La Pac va
ProbabLement
entraîner
une réduction
drastique des
aides directes
au Profit d’aides
indirectes ll
Bruno lepoivre, directeur adjoint
du marché de professionnels
de Pacifica
dr
••• reverse in fine la subvention,
une fois que celle-ci aura été perçue », imagine Stéphane Weil.
La subvention de 65 % de la prime
sera versée dans son intégralité si une
franchise de 25 % et un taux de perte
de 30 % en cas de sinistre sont appliqués. « Ce taux de perte est beaucoup
trop élevé aux yeux d’un grand nombre d’exploitants. En grande culture,
il est rare d’atteindre un tel niveau de
perte et il s’agit du principal point de
crispation de la profession », note
Stéphane Weil.
Mais une tendance de fond est bel et
bien enclenchée : « Dans le cadre de la
réforme de la PAC, prévue en 2013, les
aides directes risquent d’être réduites
de manière drastique au profit d’aides
indirectes, telles que les subventions à
l’assurance », remarque Bruno Lepoivre. Déjà, la volonté des pouvoirs publics de se désengager s’est traduite
l’an dernier par la sortie des grandes
cultures du FNGCA. La sortie de la
viticulture est programmée pour 2011.
Arboriculture et autres productions
sortiront progressivement.
garantie de l’État depuis longtemps
maintenant », rappelle Arnaud de
Beaucaron, directeur général de
L’Étoile, seul assureur du marché exclusivement dédié aux risques agricoles. En effet, et alors que les professionnels sortent à peine du très long
processus d’expérimentation des polices multirisques, le récent rapport
de l’Inspection générale des finances
relatif « à l’amélioration de la gestion
des aléas en agriculture », préconise
l’engagement des assureurs sur une
couverture récolte du fourrage. « Sur
le fourrage, jusqu’à présent non couvert, l’État est intervenu en 2003 à
l’occasion de la sécheresse, sans parler
de 1976. Sans garantie de l’État, le
péril est inassurable », remarque Arnaud de Beaucaron, soulignant en
creux que la réassurance privée n’accepterait pas de porter ce risque.
L’ensemble des assureurs du risque
agricole parlent donc d’une même
voix sur ce thème.
n EmmanuEllE BErnard
Et StéphanE tufféry
TouTe L'AcTuALiTé ProduiT de L'Argus
sur : arguSdElaSSurancE.com
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
48
Franck Dubray /MaX PPP
[à la une]
Le chiffre
5,3%
Sur 864 communes
exposées au risque
de submersion marine
en France, 46 seulement
disposent d’un plan
de prévention approuvé.
Réforme du régime des c
n Vraie réforme ou nouvel
effet d’annonce?
en visite à la roche-sur-Yon,
en Vendée, le 16 mars,
leprésidentdelarépublique
a mis l’accent sur les
déficiences actuelles
en matière de prévention
et annoncé une réforme
du régime d’assurance des
catastrophes naturelles.
Les travaux techniques
sont engagés.
Les 27 et 28 février, la tempête Xynthia
frappait la France, faisant 53 victimes et
dévastant des milliers d’habitations, principa­
lement sur le littoral charentais et vendéen.
« Après le 28 février 2010, rien ne doit plus être
comme avant en matière de prévention des
catastrophes naturelles », a indiqué Nicolas
Sarkozy, le 16 mars. Le chef de l’État a livré
plusieurs pistes de réforme : améliorer les dispo­
sitifs d’alerte et accélérer l’adoption les plans
de prévention des risques (PPR) dans les zones
exposées. Il compte aussi étendre le champ
d’intervention du fonds « Barnier » dès l’été,
via le projet de loi Grenelle 2. Dénonçant le
système actuel d’assurance des catastrophes
naturelles – « parfaitement inefficace, puisqu’il
n’incite absolument pas à la prévention, donc
il est injuste » –, il a surtout demandé aux
ministres concernés d’engager une réforme
du régime, « qui restera fondé sur la solidarité
nationale, mais qui prendra en compte la
nécessité de renforcer la prévention et d’encou­
rager les comportements responsables ».
Poussé par l’urgence,
le serpent de mer émerge
En soi, l’annonce n’a rien de nouveau, et la
réforme du régime des catastrophes naturelles
ressemble à s’y méprendre à un serpent de mer.
Maintes fois annoncée, elle a donné lieu à de
nombreux rapports, mais jamais à une vraie
remise à plat. Après la sécheresse de 2003 et
les inondations de 2005, une mission inter­
ministérielle avait mandaté quatre corps d’ins­
pection générale (IGF, CGPC, IGE et IGA) pour
établir un état des lieux du régime et élaborer
des propositions en vue de sa réforme éven­
tuelle. Ces dernières n’ont pas été reprises.
Le seul changement apporté depuis réside dans
la loi du 25 décembre 2007. Elle a instauré un
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
12
[à la une]
2 Questions à
Yann Boaretto, coordinateur pour l’indemnisation des sinistrés de la tempête Xynthia
Les dégâts causés par Xynthia sont-ils
similaires à ceux provoqués par
la tempête Klaus, en janvier 2009 ?
Xynthia a entraîné entre 400 000 et
500 000 sinistres (contre 750 000 pour
Klaus), répartis dans 64 départements.
Pour 60 d’entre eux, les conséquences ont
les mêmes caractéristiques qu’après
Klaus : une multitude de sinistres
moyens, éparpillés sur le territoire.
Pour les 4 autres, les dégâts sont
de même dimension qu’après la tornade
d’Hautmont, en août 2008 :
proportionnellement moins nombreux,
mais de très grande ampleur.
n
Les réactions sur le terrain,
en particulier des assureurs, ont-elles
évolué depuis Klaus ?
Au niveau politique, la réactivité a été
luc PerenoM
n
très grande. Il faut dire qu’il s’agit de la
troisième « répétition » en trois ans !
Les assureurs, quant à eux, font preuve
de beaucoup de bonne volonté, se mobilisent
et le font savoir. deux observations
cependant. Après une catastrophe, nous
avons besoin des noms des correspondants
locaux des assureurs immédiatement,
ce qui est plus laborieux à la FFsA, en raison
de son plus grand nombre d’adhérents.
et la Fédération n’annonce pas de
mesures exceptionnelles générales,
susceptibles d’être appliquées par tous
ses adhérents, laissant chacun libre de
ses choix et de sa communication, quand
le gema annonce d’emblée des mesures
applicables par toutes ses mutuelles,
ce qui facilite la lisibilité et la compréhension
du système par les sinistrés.
n ProPoS recUeiLLiS Par catherine dUfrÊne
s cat’ nat’ : le retour
délai de prescription de dix­huit mois pour les
demandes de reconnaissance de l’état de catas­
trophe naturelle, ce qui a permis «d’affiner l’esti­
mation du coût de ces événements et de l’alléger
d’environ 40% pour le marché», explique­t­on
à la Caisse centrale de réassurance (CCR).
Aujourd’hui, il en va autrement. À la faveur de
Xynthia, la réforme du régime des catastrophes
naturelles est bel et bien remise sur le métier.
Il est vrai qu’elle devient nécessaire, car les
réserves de la CCR se sont réduites comme
peau de chagrin depuis la sécheresse de 2003,
et « l’État supporte un engagement hors bilan
très élevé et voit accroître la probabilité de
mise en œuvre effective de sa garantie »,
signalait déjà le rapport de l’Inspection générale
des Finances (IGF). La fréquence et le coût
croissant des événements naturels rappellent
aux pouvoirs publics l’urgence d’une remise à
plat, afin de garantir l’équilibre du régime à long
terme. Au ministère des Finances, on confirme :
« Les travaux techniques ont été lancés. Le
président a fixé un cadre, nous sommes en train
d’étudier dans quelle mesure nous pouvons
inciter à la prévention, en partie à la suite de
la tempête Xynthia. Nous restons toujours
dans l’idée de solidarité nationale. »
Les assureurs ne veulent pas
de révolution
Les assureurs, de leur côté, partagent la volonté
des pouvoirs publics de responsabiliser les
assurés, mais ne souhaitent pas modifier radi­
calement le dispositif actuel. À l’issue du
colloque d’avril 2009 sur l’impact du chan­
gement climatique, la FFSA affirmait son oppo­
sition à une modulation de la prime en fonction
du risque présenté par l’assuré. « S’il fallait faire
payer à chacun le prix de sa vulnérabilité,
90 % des foyers ne paieraient presque rien.
Les 10 % restants devraient s’acquitter de primes
économiquement insupportables », ont avancé
les assureurs, qui tiennent au régime fondé
sur la solidarité, grâce au principe d’une même
surprime pour tous. « Nous étudierons les pro­
positions du gouvernement, mais le régime
des cat’ nat’ donne globalement satisfaction,
donc il ne faut pas remettre en cause ce qui
fonctionne », estime le secrétaire général du
Gema, Jean­Luc de Boissieu,
Reste à connaître le calendrier et jusqu’où le
gouvernement osera pousser la réforme. S’agira­
t­il d’un toilettage ou de mesures plus radicales
telles qu’elles étaient envisagées ces dernières
années, avec modulation de la cotisation en
fonction de l’exposition aux risques ou d’une
définition plus stricte et scientifique des évé­
nements couverts ? Il est trop tôt pour le dire.
n Vittoria de BaGnoLo, aVec eMManUeLLe Bernard
et catherine dUfrÊne
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
13
•••
[ENTREPRISES ET MARCHÉS]
[PERSPECTIVES]
Les catastrophes naturelles ébranlent la confiance
des réassureurs
■ La rémission aura été de courte durée : Hannover Re et Munich Re, qui ont retrouvé le meilleur de leur forme
en 2009, voient aujourd’hui leur optimisme tempéré par la tempête Xynthia et le séisme au Chili.
à 731,2 M€. Ulrich Wallin, le tout
nouveau patron d’Hannover Re,
ne pouvait rêver mieux pour son
premier bilan, même s’il reconnaît
l’influence favorable de deux
facteurs extérieurs : le rachat de
l’assureur vie américain ING et
l’absence de catastrophes naturelles majeures. « Un bilan qui ne
ressemble pas à celui d’une année
de crise », confirme de son côté le
président de Muniche Re, Nikolaus
von Bomhard, annonçant un bénéfice en hausse de 62 % (2,6 Md€).
Sortie de crise en fanfare
et en forme
La sortie de crise aura donc été
moins douloureuse que prévu pour
les deux réassureurs allemands,
numéro quatre (Hannover Re) et
numéro un (Munich Re) mondiaux.
Ils affichent même un palmarès
honorable, pour être parvenus tant
à redynamiser leurs activités, avec
des primes en hausse de 26,5 %
à 10,3 Md€ (Hannover Re) et de
13,5 % à 24,8 Md€ (Munich Re),
qu’à retrouver une solide base
capitalistique. Hannover Re en fait
état avec 22,4 % de rendement sur
capitaux propres et se positionne
LE CHIFFRE
500 M€
de facture pour Munich Re
et 265 M€ chez Hannover Re
en 2010 pour la tempête
Xynthia et le séisme au Chili.
36 % pour Munich Re (9,7 Md€).
Cependant que les activités dommages de Munich Re ne marquaient que 2,7 % de hausse, à
15,1 Md€, Hannover Re a réussi,
grâce à des augmentations de prix
à deux chiffres, notamment en assurance-caution et en catastrophes
naturelles, à hisser son volume
ainsi devant le tout puissant
Munich Re et son taux de 15,1 %.
De coûteux cahots
L’année 2009 aura profité aux
activités vie, véritable refuge en
période de crise. Le volume de
primes y a augmenté de 44,5 %
pour Hannover Re (4,5 Md€) et de
2 QUESTIONS À
Peter Höppe
météorologue, directeur
du département Géo Risks
de Munich Re
Les catastrophes
naturelles se multiplient
depuis quelques semaines.
Peut-on en tirer
une tendance ?
Non. Cette multiplication n’a
rien d’exceptionnel.
Il y a toujours eu des phases
dans lesquelles
les catastrophes naturelles
ont été parfois plus rares, parfois plus nombreuses.
Pour ce qui est des séismes, on peut exclure avec
une grande probabilité qu’ils aient un lien les uns avec
les autres. Ils sont tous survenus dans des zones à risques.
■
DR
Une année de crise couronnée par un bénéfice record
■ Et en ce qui concerne les tempêtes ?
On remarque un phénomène intéressant en ce qui concerne
les tempêtes d’hiver en Europe. Certaines ont un tracé
inhabituel. Depuis les Canaries, elles se sont rapprochées
de l’Europe par le Sud-Ouest, dans le cas de Xynthia,
et se sont déplacées vers le Nord-Est de l’Europe.
Ce fut déjà le même cas l’année dernière avec Klaus.
Le nombre des tempêtes d’hiver n’a pas augmenté.
Cependant, à l’avenir leur intensité pourrait augmenter.
Il en va de même pour les précipitations, particulièrement
celles qui sont liées aux orages. Beaucoup d’éléments
indiquent que ce phénomène d’intensification pourrait être
lié au changement climatique.
à 5,7 Md€, soit une hausse d’un
peu plus de 15,2%. En revanche,
dans cette branche, son ratio combiné s’est détérioré à 96,6% (contre
95,4% en 2008), en raison, notamment, des incendies en Australie et,
surtout, de la tempête Klaus
de janvier 2009 et du crash de
l’Airbus en juin au large du Brésil,
sinistres qui lui ont coûté chacun
près de 34 M€. Munich Re, en
revanche, est parvenu à améliorer
son ratio combiné de plus de
4 points à 95,3%.
Ces derniers éléments démontrent
une nouvelle fois l’impact des aléas
naturels. Ceux-ci étaient plus que
jamais d’actualité alors que les
deux réassureurs présentaient leur
bilan 2009. La tempête Xynthia et
le tremblement de terre au Chili, qui
figure au rang des cinq plus grands
séismes jamais enregistrés, pèsent
déjà lourd sur l’exercice 2010.
La moitié de l’année
en deux mois
Alors qu’Hannover Re chiffre à
185 M€ la facture chilienne et à
80 M€ celle de Xynthia, ces deux
événements ont déjà atteint la moitié du volume annuel des sinistres
cat’ nat’ de Munich Re, en causant
respectivement 400 et 100 M€ de
dégâts. « Notre ratio combiné pour
cette année pourrait se situer à
97 % en l’absence d’autres sinistres
majeurs », prédit avec prudence
Nikolaus von Bomhard. Tout
comme, à Hannovre, Ulrich Wallin
revoit à la baisse son bénéfice
prévisionnel à 600 M€, le patron
de Munich Re table sur 2 Md€ d’excédent pour cette année.
■ MARIE LUGINSLAND
L’ A R G U S D E L’ A S S U R A N C E . 1 9 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
18
[dossier]
Olivier MOrin /AFP
[Étude scientifique]
Changement climatique :
les parades existent
n dans le cadre d’un groupe de travail
La montagne a donc accouché d’une souris : le sommet
des Nations unies de Copenhague
international, swiss re a collaboré à
l’élaboration d’un rapport riche et concret
sur le changement climatique, et son impact
sur huit zones particulières.
sur le climat, qui s’est clôturé le
18 décembre, n’aura pas permis de
fixer les objectifs précis, ambitieux
et contraignants que les
(ré)assureurs, entre autres acteurs,
appelaient de leurs vœux pour
faire évoluer les comportements,
afin de contrecarrer l’évolution
exponentielle des conséquences
économiques liées aux déchaîne­
ments naturels, de plus en plus
fréquents. Faute de pouvoir – ou
de vouloir – généraliser des pro­
duits visant à encourager ces com­
portements vertueux, les assureurs
et les réassureurs poursuivent leurs
recherches sur les risques clima­
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 5 j a n v i e r 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
32
[dossier]
GroUPe
le
eConoMiCs of
CliMate aDaptation
L’ineXoraBLe Hausse des cat’ nat’
évolution des catastrophes naturelles majeures entre 1972 et 2008
2,366
3,128
2,366
4,765
4,739
36,809
121
12,171
10,445
130
130
14
8
47,967
44,270
137
119
89
43
17
308
12
1972
1976
1980
1984
Pertes assurées (en M$)
5
41
13
1988
1992
1996
Nombre d'événements (en milliers)
235
235
2000
2004
2008
Nombre de victimes (en milliers)
unscénariode fortchangementclimatique, sansmesured’atténuationenamont,augmenterait
lespertesliéesauclimatde200%dès2030...
Yvo de Boer, secrétaire
exécutif de la
convention climat, à la
clôture de la Conférence
des nations unies sur le
changement climatique,
qui s’est tenue
du 7 au 18 décembre
à Copenhague.
tiques et l’impact potentiel de leur
évolution dans les années à venir.
En particulier, Munich Re et Swiss
Re ont développé une expertise
certaine en la matière.
Une fréquence qui
s’accélère
Dans leurs bilans 2009 des catas­
trophes naturelles, les deux réas­
S OurCe : eCOnOMiCS OF CliMATe A DAPTATiOn
49
45
36
Mis en place en septembre 2008, le groupe
de travail economics of Climate Adaptation
regroupe :
● la Commission européenne ;
● McKinsey & Company ;
● Swiss re ;
● le global environment facility, fondé en
1991, réunissant 178 pays (institutions,
Ong, secteur privé) ;
● la fondation rockfeller ;
● la fondation privée ClimateWorks
(familles hewlett et Packard) ;
● et la banque Standard Chartered.
le groupe a bénéficié des conseils
techniques d’experts mondiaux, tels
Thomas e. Downing, Samuel Fankhauser,
Michael hanemann ou encore Shiv
Someshwar, et travaillé avec plus de
250 experts internationaux et locaux.
6
les étapes
d’une stratégie
de résistance
sureurs n’ont d’ailleurs pas manqué
de souligner, une nouvelle fois,
l’accélération des phénomènes
observés. Si les cat’ nat’ ont ainsi
beaucoup moins tué de personnes
en 2009 qu’en 2008, leur nombre
(850) a continué à augmenter (la
moyenne étant de 770 événements
par an sur les dix dernières an­
nées), pour un coût s’élevant à
50 Md€ dont 22 Md€ à la charge
de l’industrie de l’assurance et de
la réassurance. En France et en Es­
pagne, c’est la tempête Klaus qui
est arrivée en tête avec un coût de
5 Md€ dont 3 Md€ assurés. Et,
pour Torsten Jeworrek, de Munich
Re, pas de doute : dans le bilan des
dernières années, « le changement
climatique compte déjà probable­
ment pour une part significative. À
la lumière de ces faits, il est très
décevant qu’aucune percée n’ait
eu lieu lors du sommet de Copen­
hague. Chez Munich Re, nous re­
gardons de très près une multitude
de risques et comment les traiter
de la meilleure façon. Les risques
n
n
n
n
n
n
Commencer par une
approche complète et
objective
hiérarchiser les
menaces et les lieux les
plus exposés
Admettre les
incertitudes
concernant le climat
des années à venir,
mais ne pas en être
refroidi
Pour les mesures
prioritaires rentables,
définir la pénétration
actuelle et la cible
Favoriser un
financement suffisant
par la communauté
internationale
reconnaître, faciliter et
mobiliser les différents
rôles que peut jouer
chaque partie prenante
qui évoluent avec le temps sont
particulièrement dangereux ». De
son côté, Swiss Re a collaboré,
dans le cadre d’un groupe de tra­
vail international (Economics of
Climate Adaptation, voir sa com­
position ci­dessus), à l’élaboration
d’un rapport très riche et très
concret sur le sujet, fruit de re­
cherches menées pendant plu­
sieurs mois.
Plusieurs risques climatiques (sé­
cheresse, inondations, engloutis­
sement sous la montée du niveau
de la mer, etc.) ont ainsi été étu­
diés, dans huit zones ou pays dif­
férents (Chine, Guyane, Inde, Mali,
Samoa, Tanzanie, Grande­Breta­
gne et États­Unis).
Étude
d’impact
Pour chacun des cas étudiés, les
experts ont procédé à l’analyse
de l’existant ; à l’étude des diffé­
rents scénarios possibles de l’évo­
lution du climat (peu de change­
ment, évolution moyenne ou •••
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 5 j a n v i e r 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
33
[dossier]
••• forte) et à leur coût potentiel
après 2030, ainsi qu’au coût des
mesures d’adaptation et/ou d’at­
ténuation envisageables, afin d’en
déterminer le rapport coût/béné­
fice. Constat : dans les endroits
étudiés, un scénario de fort chan­
gement climatique, sans mesure
d’atténuation en amont, augmen­
terait les pertes liées au climat de
200 % dès 2030… Mais l’étude,
dont l’objectif est d’aider à la prise
de décisions et à l’allocation de
ressources, tend surtout à démon­
trer que, face aux risques identifiés
et grâce aux mesures d’adaptation
et de prévention qui pourraient
être mises en place, les pertes
prévisionnelles après 2030 pour­
raient y être réduites dans une
proportion allant de 40 % à 68 %....
Voici trois exemples concrets ana­
lysés par le Economics of Climate
Adataption Working Group
(ECA) : le risque inondation/vent
dans une commune de Grande­
Bretagne, le risque d’ouragan en
Floride et le risque de sécheresse
en Chine.
n Catherine Dufrêne
Sécheresses
records en Chine
n La sécheresse de ces dernières années a
La sécheresse est tragique
dans les régions du monde
où l’agriculture est une activité
vitale pour l’économie et l’alimen­
tation des populations locales,
comme au Mali ou en Chine. L’em­
pire du Milieu a d’ailleurs été
frappé début 2009 par la pire sé­
cheresse depuis cinquante ans. Le
manque d’eau n’est pas récent en
Chine, mais le problème n’a fait
que s’accroître ces dernières an­
nées, notamment du fait de la forte
croissance économique.
Neuf mesures
d’adaptation retenues
Avec 17 millions d’habitants, Pékin
est très concernée. En 2009, les
autorités de la capitale ont ainsi été
obligées d’aller chercher de l’eau
dans la province du Hebei, à tra­
vers un canal de plus de 300 km,
alimenté par trois réservoirs. « Bien
que la Chine soit aussi exposée au
risque d’inondation et de vents
forts, la sécheresse constitue
la plus grande menace »,
observent les experts du
groupe de travail, qui ont
évalué à 5,5 Md€ les pertes
de ces dernières années. Or,
selon les projections de
l’ECA, un scénario de fort Juillet 2009.
changement climatique en­ Le réservoir
traînerait une baisse de 8 % asséché de
gulang dans la
d’imaginer les solu­
des pluies annuelles dans le province du
tions possibles. Après
pays, ce qui engendrerait gansu, dans le
avoir listé 30 mesures
une augmentation de 50 % nord de la chine.
d’adaptation envisa­
des pertes dues à la séche­
resse dans le nord­est de la Chine geables et testé chacune d’elles
(zone la plus exposée avec le Nord) pour en apprécier la pertinence et
à partir de 2030… Cette estimation la faisabilité, les experts en ont
intègre une croissance, durant retenu neuf (allant de solutions
cette période, de la production des d’irrigation comprenant de nou­
cultures de l’ordre de 14 %. Tout en velles installations en plastique et
admettant que les projections ne béton afin d’acheminer l’eau dans
peuvent être considérées comme de meilleures conditions, à des dé­
une science exacte, les experts – cisions de protection des sols pour
qui ont travaillé sur le terrain, avec empêcher l’évaporation ou encore
des scientifiques et un outil de de conception de graines plus ré­
modélisation locaux – ont tenté sistantes à la sécheresse) qui per­
TOP S hOTS ChinA OuT/AFP P hOTO
coûté 5,5 md€ à la chine.
mettraient d’atténuer de 50 % les
effets catastrophiques du pire scé­
nario. Montant estimé de l’inves­
tissement : 10,5 Md€ entre 2010 et
2030. Des réflexions ont aussi été
menées pour voir dans quelle me­
sure transférer une partie du risque
(de faible fréquence mais dépas­
sant un certain seuil de gravité) à
l’assurance. Le secteur pourrait
ainsi couvrir 715 millions de yuans
(73 M€) dans le Nord et 1 milliard
de yuans (102 M€) dans le Nord­
Est, en supposant que 30 % des
pertes donneraient lieu à indemni­
sation. n C.D.
L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 5 j a n v i e r 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m
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