Ainsi que les interventions de
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Ainsi que les interventions de
Avec la participation exceptionnelle de : Ainsi que les interventions de : AFPCN - CLIMPACT - COVEA - FFSA – FNSEA - GEMA - FM GLOBAL - GROUPE MACIF - GROUPE MARSH - CUNNINGHAM LINDSEY – PACIFICA - PARTNER RE MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DE L’EMPLOI - MUNICH RE FRANCE Paris, le 24 Novembre 2010 Madame, Monsieur, Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’occasion de notre 1ière conférence sur les risques climatiques sur le thème : « Comment faire face au coût des évènements climatiques ». Cette journée est organisée par L’Argus de l’assurance en partenariat avec Cunningham Lindsey et avec le soutien de l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles, l’APREF et le magazine Risk Management. Nous remercions tous les intervenants de cette rencontre de nous faire l’honneur d’apporter leurs témoignages, sur des sujets toujours autant d’actualité. Chaque intervention comporte un temps réservé aux traditionnelles « questions-réponses ». Ainsi, n’hésitez pas à prendre la parole à l’issue des allocutions afin de recentrer les débats sur vos propres préoccupations. Vous trouverez dans ce dossier le programme de la manifestation, une sélection d’articles de l’Argus de l’assurance dédiés aux risques climatiques, ainsi qu’un mini bloc-notes. Par ailleurs, vous serez invité à remplir un questionnaire de satisfaction qui nous permettra d’améliorer la qualité de nos rencontres. Vous souhaitant une journée riche en informations et en échanges, veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée. Tiphaine BLOMART Chef de projet conférences [email protected] L’Argus de l’assurance RISQUES CLIMATIQUES Pavillon Royal 24 novembre 2010 8h30 ACCUEIL DES PARTICIPANTS 9h00 TABLE RONDE : Klaus, Xynthia, tempête du Var, grêle quel coût pour les assureurs et réassureurs ? - Retour sur le coût de ces événements : aurait-il pu être évité ? - Comment évaluer le coût d’un événement extrême et mesurer les impacts sur les primes de réassurance - Les inondations et les tempêtes sont-elles sous-estimées en France ? Jean-Philippe DOGNETON, Président de la Commission technique Réassurance, GEMA Frédéric GUDIN DU PAVILLON, Sous directeur des assurances dommages, FFSA, Président, Mission des Risques Naturels (MRN) François VILNET, Président, APREF (Association des Professionnels de la Réassurance en France) 09h45 Quelles solutions innovantes pour la gestion des risques climatiques - Peut-on améliorer la perception de l'exposition - Comment progresser dans la modélisation des risques - Anticiper les conséquences du changement climatique sur la valeur d'une entreprise Pierre MICHEL, Directeur Général Adjoint, CCR (Caisse centrale de réassurance), Membre du pôle de compétitivité FINANCE INNOVATION 10h00 Quels sont les outils de modélisation du péril climatique Témoignage de COVEA sur Coventéo - Présentation de Coventéo à travers la projection d’un film - Retour sur l'utilisation de cet outil d'évaluation lors de la tempête Xynthia Juliette BAUDOT, Directrice du pôle performance matériel, COVEA 10h30 PAUSE 11h00 Comment s'organiser au niveau européen pour une meilleure maîtrise des risques communs - Quelle articulation entre les experts et les modèles scientifiques avec les attentes des assureurs : présentation de l’initiative européenne, «Climate Knowledge Information Center » - Quelle standardisation des scénarii "tempête" pour répondre aux exigences de fonds propres de Solvabilité II Harilaos LOUKOS, Président, CLIMPACT 11h30 TABLE RONDE : Comment tirer partie d’une bonne gestion des sinistres en cas d’évènement climatique - Mettre en place une cellule de gestion de crise : quelle démarche suivre et comment alerter les clients avant l’événement climatique - Réduire les coûts grâce à la mobilisation anticipée des équipes gestionnaires, experts et prestataires - Ces dispositifs de prévention constituent-ils un levier de fidélisation ? Floreal SANCHEZ, Responsable du pôle IARD à la direction technique et produits, GROUPE MACIF Olivier VIAL, Directeur de la production France, Responsable région Rhône-Alpes, CUNNINGHAM LINDSEY 12h15 Le climat, une préoccupation collective, objet de toutes les attentions Intervenant à confirmer 12h45 DEJEUNER 14h15 Analyser l’exposition au risque de son portefeuille pour mieux tarifer les garanties - Ajuster la tarification aux risques : quelles sont les données nécessaires ? - Faut-il mettre en commun les données de sinistralité? - Comment jouer sur les primes pour inciter à la prévention - Réassurance, Cat bonds... comment courir les grands risques. Jacques de PERETTI, Directeur général Axa particuliers/professionnels, AXA France Président de la commission plénière des assurances de biens et de responsabilités, FFSA 14h45 Comment les entreprises peuvent-elles se prémunir contre les risques climatiques - Comment aider les entreprises à évaluer leur sensibilité aux risques et à la météo - Comment améliorer la gestion des risques opérationnels et la prévention dans les PME / Grands comptes Philippe AUZIMOUR, Directeur Europe Services Publics, GROUP MARSH Loïc LE DREAU, Directeur de l'Ingénierie, FM GLOBAL Harilaos LOUKOS, Président, CLIMPACT 15h30 TABLE RONDE : Vers de nouvelles garanties pour les professionnels : exemple du secteur agricole - Comment aider les agriculteurs dans leur gestion des risques - Faut-il rendre l’assurance récolte obligatoire ? - Quel doit être le champ d’intervention du FNGCA (Fonds national de garantie des calamités agricoles) - Faut-il inciter l’assurance privée au détriment des fonds nationaux - LMA (Loi de Modernisation de l’Agriculture) : faut-il mettre en place un mécanisme de réassurance publique ? Nicolas CHATELAIN, Souscripteur senior en risques agricoles, PARTNER RE Jean Michel GEERAERT, Directeur du marché des professionnels, PACIFICA Jean-Luc POULAIN, Membre du Bureau, en charge du dossier assurance récolte, FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) 16h15 TABLE RONDE : Le Régime Cat Nat : faut-il le réformer ? - Plans de prévention des risques naturels (PPRN) : vers un renforcement de la prévention de la responsabilisation au détriment de la solidarité - Faut-il étendre ou réduire le champ d’intervention du fond Barnier - Ce fond doit-il être réapprovisionné par tous les assurés ou seulement par les habitants de zones à risques ? - Comment faire face à un possible désengagement de l’Etat Yann BOARETTO, Coordinateur pour l’indemnisation des sinistrés de la tempête Xynthia et Inspecteur général des finances, Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi Paul-Henri BOURRELIER, Président du conseil scientifique, AFPCN (Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles) Jean-Marc RADUREAU, Directeur général, MUNICH RE France Stéphane PENET, Directeur des assurances de biens et de responsabilité, FFSA 17h15 FIN DE LA CONFERENCE LES PRESENTATIONS AYANT OBTENU UN ACCORD DE DIFFUSION SERONT TELECHARGEABLES, VIA LE LIEN CI-DESSOUS, A COMPTER DU 1er DECEMBRE 2010 http://www.largusdelassurance.com/actualites/risques-climatiques.46719 REVUE DE PRESSE [SANS DÉTOUR] [FRANÇOIS VILNET] Président de l’Association des professionnels de la réassurance en France «Paris pourrait être une place plus attrayante» n Le président de l’Apref lance un appel à l’Autorité de contrôle et milite pour des solutions européennes afin de mieux anticiper les risques extrêmes. Lors des renouvellements du 1er juillet, la hausse tarifaire qu’auraient pu laisser espérer aux réassureurs les sinistres de ce début d’année n’a pas eu lieu. La raison principale en est-elle la présence de capacités suffisantes sur le marché ? L’abondance de capacité de réassurance après la crise financière, dont les réassureurs ont peu souffert, a pour avantage de lisser les cycles, et les nouvelles capacités éventuelles ont un effet certain sur les prix, qu’elles contiennent à un niveau raisonnable. De sorte que le marché s’autorégule. L’augmentation de prix n’a été sensible que dans les branches et les marchés où les sinistres ont été importants. L’apparition de nouveaux réassureurs représente-elle une menace pour les réassureurs historiques ? Il n’y a pas vraiment de réassureurs nouveaux, mais plutôt des transferts de fonds propres et des créations de filiales ou de branches en Europe, ce qui démontre le besoin de diversi fication des réassureurs et l’importance du marché européen. Ces entités sont en général des émanations de réassureurs implantés pour certains aux Bermudes et qui sont incités à déte nir des têtes de pont en Europe, premier marché d’assurance et de réassurance mondial. Certains se sont pourtant installés en Suisse au cours des derniers mois. Il s’agit de réassureurs recherchant la proximité avec l’Europe. Bien que n’étant pas dans l’espace européen au titre de la réassurance, la Suisse est particulièrement attrayante au niveau régle mentaire, fiscal et opérationnel. Elle dispose de règles souples, prenant en compte les caractéris tiques de la réassurance, ainsi que des ressources humaines et des compétences émanant de son positionnement stratégique sur les marchés de la finance, de l’assurance et de la réassurance. Le Luxembourg ne détrône-t-il pas l’Irlande auprès des réassureurs ? L’Irlande est dans une phase d’ajustement après la crise financière, qui a touché principalement ses banques. Le Luxembourg, quant à lui, permet aux nouveaux réassureurs d’être dans l’Europe, tout en bénéficiant d’un environnement financier ll L’ApREF DEmANDE qUE LA RÉASSURANcE SOIT pRISE EN cOmpTE EN FRANcE cOmmE UN DOmAINE SpÉcIFIqUE DE L’ASSURANcE. ll et réglementaire favorable et de la présence d’un secteur réassurance, de nombreuses captives y étant implantées, ainsi que Swiss Re, qui y détient son siège européen. Par ailleurs, les régulateurs luxembourgeois sont intéressés par le développement de cette activité. Ces diverses évolutions s’opèrent dans l’ignorance de la place de Paris. Est-ce un désaveu pour la France ? Le ministère des Finances est conscient de la nécessité de prendre en compte les spécificités de la réassurance, alors que l’Autorité de contrôle prudentiel était historiquement axée sur la défense du consommateur. L’Apref sou haite avoir un référent dédié aux réassureurs. Ce que nous demandons aux autorités de contrôle n’est pas un alignement sur les autres places, mais d’être pris en compte comme un domaine spécifique de l’assurance qui contribue au financement des entreprises et à l’innovation. Paris pourrait être une place plus attrayante, elle est en effet une grande place financière et d’assurance, ce qui implique naturellement une place de réassurance active et en dévelop pement. D’autant qu’avec Solvabilité 2, la demande de réassurance devrait augmenter. La France ne compte que deux réassureurs, et certains soulignent sa faiblesse en matière de ressources humaines et la difficulté pour s’implanter. La France compte bien davantage de réassu reurs, de taille moyenne, certes, mais diversifiés, L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 3 s e p t e m b r e 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 32 [SANS DÉTOUR] son Parcours Hervé Boutet François Vilnet, né en 1947, est diplômé de l’École de physique-chimie de Paris. Il est président de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref) depuis janvier 2006 et vice-président du pool gareat depuis janvier 2002. n depuis 1997, il a occupé diverses fonctions chez Partner re, où il est aujourd’hui directeur des affaires publiques. ll EN cAT’ NAT’, IL FAUT pASSER D’UN RÉgImE DE pURE SOLIDARITÉ à UN RÉgImE cITOyEN qUI RESpONSAbILISE TOUS LES AcTEURS. ll ainsi que des captives de réassurance et des réassureurs importants de droit étranger. Par ailleurs, nous estimons que le marché français de la réassurance est en croissance d’environ 3 % en dommages et de près de 8 % en vie en 2009. C’est aussi un marché d’assurance important, dynamique et sophistiqué. Il a, par exemple, été le premier au monde à mettre en place un partenariat publicprivé sur le terrorisme en dommages après le 11 septembre 2001. L’Apref vient de publier un livre blanc sur le terrorisme en France, où nous demandons aux pouvoirs publics d’étendre le Gareat à l’ensemble des branches pour une meilleure protection des assureurs et des assurés en cas de terrorisme nucléaire. Face à la recrudescence des catastrophes, faut-il revoir le régime des catastrophes naturelles ? Chaque événement naturel ou du fait de l’homme dans le monde crée de nouvelles configurations, et plus les événements sont extrêmes, plus il y a de corrélations possibles entre branches, donc des solutions de réassurance multibranches à trouver. En France, la tempête Xynthia et les inondations du Var ont donné l’impulsion nécessaire à un chan gement possible du régime des catastrophes naturelles et à un développement de la préven tion. L’année prochaine sera sans doute l’occasion de réformer ce régime en y inté grant cette notion essentielle de prévention, ainsi que celle de la responsabilisation des assurés et des collectivités locales. Il faut passer d’un régime de pure solidarité à un régime citoyen, ce qui implique une respon sabilisation de tous les acteurs, qui passe par une variabilité des primes et des franchises en fonction de l’exposition au risque et du comportement des assurés, ce qui est une des bases de l’assurance. La France est en outre particulièrement expo sée, de par sa situation géographique et hydro logique, au changement climatique : c’est le bon moment pour agir et développer la connaissance des risques. Nous préconisons du reste, comme la FFSA, la création d’un observatoire indépendant des risques naturels, afin de développer la connaissance des risques et leur cartographie. Peut-on prédire la fin du tout-Étatprovidence en matière de couverture grands risques ? On n’a pas encore complètement mesuré les nouveaux risques climatiques, politiques, de santé et technologiques, ni à quel point la mondialisation engendre de nouveaux risques globaux. Or, jusqu’à présent, l’État joue le rôle de réassureur de dernier ressort et prend certains risques considérés comme inassurables, parfois de manière illimitée, mais pas dans tous les domaines et uniquement au niveau national. Dans le contexte de crise financière, l’endet tement actuel de certains pays en Europe montre à quel point les limites d’exposition aux risques peuvent être rapidement atteintes et la difficulté à financer ex-post des catastrophes majeures. Aussi, il serait sans doute utile d’avoir une réflexion globale à l’échelle de l’Europe pour que certains risques majeurs – un problème de type RC nucléaire ou une pollution du type du sinistre BP sur les côtes européennes, par exemple – soient appréhendés dans un cadre européen et pas uniquement national. n ProPos recueillis Par Marie luginsland L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 3 s e p t e m b r e 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 33 [PROFESSION ET INSTITUTIONS] [PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ] Des projets d’innovation plein les cartons ■ 90 pages, 26 priorités, 4 groupes de travail. Le livre blanc pour «l’innovation De l’innovation, encore de l’innovation, toujours de l’innovation ! C’est ce que le pôle de compétitivité Finance Innovation s’est attaché à montrer dans son livre blanc sur « l’innovation dans l’assurance », présenté le 6 juillet au forum Paris Europlace. Le projet a été piloté par Michel Dupuydauby, DG du groupe MACSF et président de la Réunion des organismes d’assurance mutuelle (Roam), qui a réuni plus de 150 professionnels sur le sujet. « C’est l’un des rôles du livre blanc que de rendre plus visible la partie immergée de l’iceberg et de mieux évaluer la dynamique des assureurs dans l’innovation », précise-t-il dans l’introduction. Faciliter les échanges Parmi les domaines d’innovation prioritaires : la nécessité de développer une nouvelle relation client, qui mobilise davantage les nouvel- liser les flux et faciliter les échanges entre les métiers d’une même branche paraît indispensable. Et le rapport précise que l’accent doit être porté sur la formation des conseillers, qui doivent être acculturés à ces nouvelles pratiques. L’innovation doit donc se manager. les technologies de l’information et de la communication. Pour cela, le livre blanc préconise l’utilisation des sites web collaboratifs, en interne comme en externe, et le positionnement sur le téléphone mobile et ses différentes interfaces. Par ailleurs, en interne, dématéria- 9 ACTIONS À METTRE EN ŒUVRE DÈS MAINTENANT de travail sur l’amélioration de la modélisation des risques et les outils à mettre en œuvre. ■ Créer un marché de la rente viagère. ■ Créer un modèle opérationnel de gestion actif-passif des contrats eurodiversifiés. ■ Mettre en place une fondation pour l’intelligence économique dans l’assurance. ■ Soutenir la démarche des principes pour l’investissement responsable. ■ Créer un fonds d’investissement dédié aux mutuelles et PME fonctionnant par prise de capital. ■ Créer une plateforme de collecte de données sur les risques climatiques et l’assurance du bâti. ■ Créer une plateforme collaborative de collecte de données démographiques. ■ Lancer une étude sur la dépendance. ■ Mettre en place un groupe A LEXANDRE NICOLI /MACSF dans l’assurance» montre que les assureurs peuvent être acteurs du changement. Michel Dupuydauby, DG de MACSF, compte « mieux évaluer la dynamique des assureurs dans l’innovation ». Le livre blanc met aussi en avant un thème jusqu’à présent peu affiché par les assureurs : l’intelligence économique, avec le projet de création d’une fondation dédiée. « Le domaine est si vaste que nous avons le sentiment de l’avoir effleuré, mais le souhait de tous est que ces pistes soient des portes ouvertes sur les moyens de faire progresser l’assurance française », conclut Michel Dupuydauby. ■ LAURA FORT [GEMA] La crise a généré de nouvelles demandes de médiation des entreprises mutuelles d’assurances (Gema) seraient-ils plus insatisfaits que les années précédentes ? On peut se poser la question à la lecture du rapport du médiateur 2009. Le service a reçu 321 demandes de médiation, soit près de 20 % de plus qu’en 2008. Pour autant, 107 demandes étaient irrecevables, essentiellement parce qu’elles émanaient d’assurés n’adhérant pas au groupement. Le médiateur a rendu 174 avis, ce qui reste dans la moyenne des années précédentes. Sur ces avis, 20 sociétaires se déclarent «satisfaits», 38 « partiellement satisfaits » et 118 « insatisfaits ». Concernant cette insatisfaction, il semble que la crise ait donné du fil à retordre aux mutuelles, car le Gema note « le nombre inhabituel de sociétaires demandant au médiateur de contraindre leur mutuelle à faire un “geste commercial”, c’est-à-dire reconnaissant que rien ne leur est dû mais demandant une faveur ». Sans surprise, l’assu- « Les demandeurs voudraient surtout voir leur indemnisation revue à la hausse », note Georges Durry, médiateur du Gema. DR Les sociétaires du Groupement rance auto vient toujours en tête avec 43 % des saisines. « Les demandeurs voudraient voir leur indemnisation revue à la hausse, soit à titre principal, soit comme conséquence d’une diminution de L’ A R G U S D E L’ A S S U R A N C E . 1 6 j u i l l e t 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 22 leur responsabilité dans une collision, sujet fréquent de contestation. La garantie vol est aussi source récurrente de litiges », note le professeur Georges Durry, médiateur du Gema dans son rapport 2009. Viennent ensuite la multirisque habitation (34,5%) et les assurances de personnes (13,5 %). ■ FLORIANE BOZZO TOUTE L'ACTUALITÉ DE L’ARGUS SUR ARGUSDELASSURANCE.COM [ProFeSSion et inStitutionS] [FFSA] Les événements naturels ont plombé l’activité dommages n si l’assurance vie a su tirer son épingle du jeu, notamment au second semestre 2009, les résultats publiés par la FFsA montrent que les assurances de biens ont souffert d’une sinistralité dégradée due aux nombreux événements climatiques. premier trimestre et de 8 % au second. L’augmentation du coût moyen des sinistres corporels en auto a aussi détérioré les résultats des assureurs dommages. Entre 1998 et 2008, le nombre de sinistres corporels dont le coût a été supérieur à 3 M€ a ainsi été multiplié par près de trois. En habitation, la Fédération observe une charge des sinistres en hausse de 25,7 % en montant, en raison des événements climatiques, mais aussi du fait de la recrudescence des vols. Lors d’un point presse fin janvier, Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilité à la FFSA, faisait notamment état d’une hausse des cambriolages de résidences secondaires et de ceux dits « d’opportunité » en période de crise. Les assurances construction et agricole ont quant à elles subi les foudres de la crise économique, avec des cotisations respectivement en baisse de 6 % et 0,9 %. sur le plan économique comme sur celui des aléas de toutes sortes », d’après Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). Les résultats définitifs du secteur publiés mercredi montrent que les assureurs dommages ont effectivement pâti d’une hausse de la sinistralité, en grande partie liée à la survenance d’événements climatiques. En effet, ils ont dû faire face à de nombreux aléas l’an dernier : en janvier, un épisode de froid et la tempête Klaus ; en février, la tempête Quinten ; en mai, des orages de grêle ; en août, une vague de chaleur ; en septembre, des pluies violentes dans le Sud et, en décembre, une vague de froid. Conséquence, les sociétés d’assurances ont enregistré « une augmentation des coûts liée à la montée des sinistres en matière automobile comme en habitation, qui a affecté leur rentabilité en dégradant leur ratio combiné », constate Bernard Spitz. Sur un marché de l’assurance auto en léger retrait (- 0,2 %), la sinistralité est en hausse de 9 % au S ource : FFSA Le chiFFre c’est la hausse de la sinistralité pour l’activité dommages aux biens agricoles. Les assurances de biens et de responsabilité cotisations 2009 en milliards d’euros Automobile Multirisque habitation Biens professionnels Biens agricoles catastrophes naturelles construction responsabilité civile générale Protection juridique Transports crédit-caution Assistance Pertes pécuniaires Total des affaires directes Variation en % 17,8 7,5 5,9 1,0 1,4 2,4 3,5 0,8 1,0 0,9 1,3 1,6 45,1 – 0,2 + 4,7 + 1,1 – 0,9 – 1,0 – 6,0 + 2,1 + 9,7 – 5,3 – 9,5 + 13,0 – 1,5 + 0,7 2009 Variation 138,3 16,7 128,7 26,3 + 13 % +4 % + 14 % +4 % Les assurances de personnes* en 2009 cotisations 155 milliards d’euros (+12 %) Vie et capitalisation Maladie et accidents corporels epargne et retraite Prévoyance * Affaires directes France Satisfaction côté vie Sinistres en hausse +60% réPArtition et vAriAtion deS cotiSAtionS PAr Secteur S ource : FFSA « 2009 a été une année de bouleversements et de défis, en2009,l’assurancevieaprofitédelabaissedelarémunération des produits d’épargne de court terme. Côté vie, les assureurs sont relativement satisfaits de l’exercice 2009 puisque le niveau des cotisations a retrouvé son registre de 2007, avec 138 Md€, en hausse de 13 %. Une progression qui s’explique notamment par la désaffection des Français vis-à-vis des produits d’épargne à court terme. Mais les épargnants ont également déserté les supports en unités de compte, dont la part investie baisse de 13 %, alors que celle des fonds en euros est en augmentation de 20 %. La volatilité des marchés, qui n’incite pas les épargnants à s’orienter vers les supports d’investissements risqués, fait peser de nombreuses menaces sur la branche vie. Si le niveau des taux servis sur les contrats s’écartait trop de celui des rendements d’actifs, cela pourrait amener les assureurs vie à revoir leur business model. « En 2010, les assureurs peuvent espérer jouer le rôle de piliers de L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 16 la sortie de crise. Encore faut-il qu’ils puissent tirer les conséquences des augmentations de sinistralité constatées ; qu’ils soient en mesure de faire leur métier dans le cadre des mesures d’application de Solvabilité 2 ; et qu’en France, l’épargne de long terme reste soutenue par les pouvoirs publics », estime Bernard Spitz. n Laura Fort source : r ecueil national des communes à risques medd-dPPr-sdFrm, 2004 [à la une] Avec enjeu humain enjeu humain non défini sans enjeu humain n Les récentes catastrophes relancent le débat sur la prévention des risques naturels et sur une plus grande implication des assureurs et des assurés. Quel rôle pour les assureur dans la prévention des cat’n Le 15 juin dernier, à la suite de pluies torrentielles, la ville de Draguignan et les Deux millions de riverains sont concernés par le risque d’inondation. communes des alentours sont dévastées par d’importantes inondations. Le bilan est lourd : 25 morts. Moins de quatre mois auparavant, la France avait déjà été frappée par la tempête Xynthia, à l’origine de 53 décès et de considérables dégâts évalués à près de 2,5 Mds€, dont 1,5 M€ à la charge des assurances. Sans même évoquer les orages de grêle dans l’est du pays ou de la coulée de boue de Givors (Rhône), la L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 12 [à la une] n 15 - 16 juin Inondations et coulées de boue dans le Var n 9 et 10 juin grêle dans la région de Montbéliard et de Brive n 4 mai coup de vent suivi de vagues géantes sur les plages de la côte d’Azur n 23 mars Mouvement de terrain dans les Hautes-Alpes n 8 mars Forte chute de neige dans le sud-est n 28 février Tempête Xynthia en Vendée et charenteMaritime n 5 au 12 janvier Inondations et coulées de boues, dans les côtesd’Armor et La Manche n 8 janvier Tremblement de terre en dordogne n 1er et 2 janvier chocs mécaniques liés à l’action des vagues dans les Alpes-Maritimes n 1er janvier Inondations et coulées de boue en Haute-corse 2 questions à « un régime déresponsabilisant » Yorik Baunay dirigeant-fondateur d’ubyrisk consultant La prévention des risques naturels est-telle suffisante ? Le régime français des catastrophes naturelles est déresponsabilisant. Longtemps, il a laissé l’impression aux assureurs de ne rien gérer, puisqu’ils transféraient la quasi-totalité de leur risque cat’nat’ à la ccr. Ils se sentent plus impliquées depuis 1999: après que l’État a dû intervenir pour aider la ccr, celle-ci a durci ses conditions de réassurance, laissant à la charge des assureurs 50 % des sinistres. Mais l’État apporte encore à la ccr sa garantie illimitée, sans plafond –contrairement à tous les traités de réassurance classiques–, ce qui rend le régime encore très sécurisant pour les compagnies à peu de frais et ne les pousse pas à réduire les risques en incitant à la prévention. n Les assureurs ont-ils un rôle à jouer ? Ils jouent déjà un rôle, par exemple en n urs t’nat’ ? survenue de ces deux catastrophes naturelles majeures dans un laps de temps rapproché ne relève pas forcément de la coïncidence. Davantage de normes et de formation Selon une étude réalisée en avril 2009 par la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), le changement climatique devrait entraîner une fréquence accrue des événements extrêmes, avec « une augmentation de la charge des sinistres évaluée à 14 Mds€ pour les vingt prochaines années », soit une hausse de 47 % par rapport à la période passée. Si l’on y intègre les facteurs socioéconomiques, l’addition devrait atteindre 60 Mds€ à l’horizon 2030. Lors de sa visite à Draguignan, lundi 21 juin, le président de la République a demandé un renforcement des mesures d’alerte et de surveillance des cours d’eau. Mais Nicolas Sarkozy n’a pas évoqué de réforme du régime des catastrophes naturelles comme il l’avait fait lors de son déplacement en Vendée et en Charente-Maritime, le 16 mars dernier. Pour la mission d’information sénatoriale diligentée sur Xynthia, il est pourtant bien nécessaire de revoir ce dispositif très francofrançais qui allie interventions de l’État et des assureurs. Mais pour l’essentiel sur le volet de la prévention et non de l’indemnisation, financée par un prélèvement de 12 % sur toutes les primes d’assurance habitation (MRH). dr Les cat nat en 2010 imposant parfois aux sinistrés des actions préventives de bon sens pour limiter les dégâts à l’avenir. Leurs experts sont en première ligne après une catastrophe et pourraient donc être les acteurs privilégiés pour diffuser les conseils de prévention. Mais, pour le moment, ils agissent ponctuellement et pas partout. Il reste du chemin à faire. Aujourd’hui, les compagnies se contentent parfois de revoir à la hausse les primes des habitations les plus exposées pour qu’elles s’assurent ailleurs. n ProPos recueiLLis Par Vittoria de BagnoLo « Sur le principe et les modalités, ce régime fonctionne », a estimé, lors de son audition devant les députés, Bernard Spitz, président de la FFSA, avant de plaider effectivement pour un renforcement du volet préventif : « Des normes plus exigeantes et des formations adaptées auprès des populations doivent permettre d’être mieux préparé à vivre dans un monde où les risques seront de plus en plus présents et, surtout, de plus en plus grands. » «Une œuvre collective» « Le régime cat’ nat’ est efficace. Moins on y touchera, mieux cela vaudra », confirme JeanLuc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema), avant de rappeler la répartition des rôles implicite au sein de ce régime entre les assureurs et l’État : « La prévention dépasse les moyens d’un assureur individuellement ••• L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 13 [à la une] ••• et même collectivement. La prévention est une œuvre collective à laquelle les assureurs peuvent et doivent participer mais elle doit rester du ressort de la politique nationale. » Un avis que ne partage pas forcément certains experts, à l’image de Yorik Baunay, dirigeant du cabinet conseil Ubyrisk, qui stigmatise le caractère « déresponsabilisant » du système actuel (lire notre interview page 13). Une prime plus élevée pour les zones à risque une Vue d’enseMBLe des risQues n après les tempêtes et la subsidence, c’est au tour des risques inondations d’être sondés par Guy carpenter. le courtier en réassurance vient de finaliser son programme de modélisation des risques inondations en France continentale et met ainsi à la disposition des cédantes françaises des éléments de quantification grâce à des techniques de géocodage et des données en 3d à une altitude d’un mètre. Grande nouveauté, les modèles appréhendent ces risques par une approche probabiliste en les comparant de façon homogène et non plus distincte. ainsi de l’élargissement des investigations à un bassin hydrographique pour les risques inondations. les assureurs disposent désormais,grâce à ces modèles, d’une vue d’ensemble de leurs risques (tempête, subsidence, tremblement de terre, inondation) sur une base probabiliste homogène. Bernard m artineZ Si le premier rôle des assureurs est donc d’indemniser, ils n’en financent pas moins le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), dit fonds « Barnier », alimenté par un n Marie LuginsLand prélèvement de 12 % sur la cotisation cat’ nat’. Destiné à l’origine à financer les catastrophes naturelles et indemnités d’expropriation, fonds publics de la CCR son champ d’intervention s’est (Caisse centrale de réassuconsidérablement élargi. Une rance). orientation « dangereuse », Dans le rapport qu’elle vient selon la FFSA, car elle « aboutit de rendre, la mission interà une confusion des genres en ministérielle constituée par confiant à un budget autonome le gouvernement à la suite le financement d’une politique de Xynthia écarte égalepublique », et les assureurs se ment une nouvelle hausse battent depuis plusieurs années du taux de prélèvement sur pour que le prélèvement « Barla prime cat’ nat’. Elle prénier » apparaisse comme une sente en revanche d’autres recette fiscale. « Nous souhaipistes : un prélèvement tons plus de transparence pour exceptionnel sur les réserves que le contribuable ait de la CCR, une hausse du conscience de ce qu’il paie », taux de base de la prime cat’ justifie Jean-Luc de Boissieu. nat’, ou encore l’affection au Aujourd’hui, ce fonds Barnier fonds Barnier du produit de est mis fortement à contribu- ll la modulation des primes tion par la procédure des zones cat’ nat’qu’elle propose par dites de solidarité en Vendée et ailleurs. Cette dernière idée, en Charentes-Maritimes. Pour qui revient à faire davantage Dominique Caillaud, député payer les assurés dont l’haUMP de Vendée et membre de ll bitation est exposée aux la mission Xynthia, il paraît Jean-Luc de Boissieu, risques naturels, semble évident que les sommes dont secrétaire général également séduire les parleil dispose actuellement ne sufdu gema mentaires. firont pas. « Toute la question Mais cette proposition est est de savoir si le fonds doit être réapprovisionné par tous les assurés ou seule- fraîchement accueillie par les assureurs. « C’est ment par ceux qui habitent dans des zones à très complexe à mettre en œuvre pour un effet risques. » Cependant, « toute hausse du prélè- quasi nul. Pour les particuliers, la surprime est vement sur la prime cat’ nat’ pour alimenter le tellement faible (18 € en moyenne) que sa fonds Barnier limiterait d’autant les cotisations modulation passerait inaperçue », estime Jeanind ispensables à l’équilibre du régime », pré- Luc de Boissieu. Visiblement, le ministère de vient Laurent Montador, directeur département l’Économie et des Finances ne s’est pas encore la PRÉVention Doit ResteR Du RessoRt D’une Politique nationale. fait une religion, mais, du côté de Bercy, on convient effectivement qu’elle aurait davantage d’efficacité pour les collectivités ou les entreprises qui acquittent des primes plus élevées. Il existe déjà des mécanismes financiers d’incitation à la prévention, avec l’application d’une franchise sur l’indemnisation dans les communes déjà déclarées par le passé en état de catastrophe naturelle, à moins qu’elles se soient dotées d’un plan de prévention des risques naturels. Mais cette mesure est « impopulaire », selon le secrétaire général du Gema, car elle pénalise des personnes sinistrées. Pas d’indemnisation en cas de violation des règles d’urbanisme La mission interministérielle préconise également « l’exclusion d’un bien de la garantie cat’ nat’ en cas de violation des règles d’urbanisme » (défaut de permis de construire, non-conformité de la construction au permis de construire). Un dispositif envisageable selon Laurent Montador de la Caisse centrale de réassurance, « à condition que le propriétaire soit bien conscient qu’il se met en infraction lorsqu’il fait construire ou qu’il achète ». Le prérapport du Sénat sur Xynthia recense pas moins de 150 maisons bâties sans permis de construire dans les zones à risques. Cela dit, comme le relève un fonctionnaire proche du dossier, « les assureurs peuvent faire de la prévention via l’indemnisation, mais ils ne pourront pas gérer les problèmes d’urbanisme et de permis de construire en particulier ». n Vittoria de BagnoLo, eMManueL Bernard, aVec FranÇois LiMoge L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 5 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 14 [Profession et institutions] [Assemblée nAtionAle] Principe de précaution : des changements, mais pas de chamboulement n experts et parlementaires se sont réunis pour débattre des questions soulevées par le rapport d’étape sur l’évaluation de la mise en œuvre du principe de précaution, remis fin mai par le comité consultatif d’évaluation. « Écouter tout le monde. » Tel est le souhait exprimé par Bernard Accoyer, le pré Des experts contre le «précautionnisme» « On applique le principe sans jamais l’appliquer », relève le philo sophe et directeur de l’École natio nale d’assurances, François Ewald. « On confond trop souvent préven tion et précaution», précise Bernard ChevassusauLouis, inspecteur général de l’Agriculture. En effet, le principe de précaution doit s’appliquer aux risques incertains et non aux risques avérés. Face à ce « glissement de sens », l’Assemblée Ochlik / iP3 / M axPPP sident de l’Assemblée nationale, à l’issue du séminaire parlementaire du 1er juin consacré à l’évaluation de la mise en œuvre du principe de précaution. S’il n’est pas question de revenir sur ce principe tel qu’il est inscrit dans la Constitution, sa définition doit être éclaircie. le président de l’assemblée, Bernard accoyer, a invité le comité d’évaluation à écouter tous les intervenants au séminaire du 1er juin sur le principe de précaution. Par ailleurs, la « méthodologie » doit être précisée. « Le principe de précaution est un principe procé dural sans procédure », regrette Nicolas de Sadeleer, professeur de droit à ParisII. Or, « les entreprises ont besoin de sécurité juridique et souhaitent de la flexibilité dans l’application du principe », suggère Pascale Kromarek, représentante du Medef. « Pourquoi le principe ne s’appliquetil pas à la santé ? » s’interroge un représentant des réclame l’harmonisation de la loi « Barnier » avec la Constitution. Pour éviter de tomber dans le « précautionnisme » fondé sur la peur, beaucoup souhaitent revenir à un principe de rigueur, guidé par une « instance scientifique » qui superviserait la mise en œuvre du principe. D’autres optent pour un « risque hiérarchisé », afin d’éviter les abus terminologiques (comme avec la grippe H1 N1) ou jurispru dentiels (cas des antennes relais). consommateurs, qui préconise un véritable droit à l’information en guise de précaution. L’État doit choisir le mode de garantie Qu’en estil de la question de la responsabilité découlant du prin cipe ? Doiton instituer un système d’assurance contractuel ou mutua liser le risque? Pour Olivier Godard, directeur de recherche au CNRS, « il appartient au pouvoir public d’en poser le cadre ». Sans aucun doute, cette dernière question fera, partie des points réexaminés dans l’hémicycle le 22 juin. Sauf changement de pro gramme, le rapport définitif du Comité d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée est attendu le 8 juillet. Déboucheratil sur une proposition de loi ou sur une réso lution parlementaire ? La réponse reste en suspens… n EmmanuEllE BErnard [sénAt] Favoriser l’assurance privée en agriculture C’est acté. La réassurance publique est inscrite au projet de loi de modernisation de l’agriculture (LMA), voté le 29 mai en première lecture par les séna teurs. Le gouvernement se donne six mois après la publication de la loi pour en préciser les conditions. Seule certitude, la réassurance ne devrait intervenir qu’en cas de circonstances exceptionnelles. Autre atout du projet, le champ d’intervention du Fonds national causés aux récoltes sur pieds, indemnisés seulement partielle ment par le fonds ». Enfin, l’article 16 bis étend la possibilité d’alimen ter un compte épargne d’assurance (dit « DPA ») pendant six ans et dans la limite de 50 000 € aux propriétaires de bois et forêts qui de gestion des risques en agri culture (exFNGCA) est étendu aux aléas climatiques, mais aussi sanitaires, phytosanitaires et environnementaux. L’épargne assurance est ouverte aux sylviculteurs La FFSA attend du projet qu’il « redéfinisse clairement l’articula tion entre le fonds et la garantie catastrophes naturelles, notam ment au regard des dommages le fonds est étendu Aux AléAs climAtiques, sAnitAires et environnementAux. L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 1 j u i n 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 30 ont souscrit une assurance privée pour couvrir le risque tempête. Cette réserve doit exclusivement servir à financer les réparations après un sinistre naturel. Cette incitation à l’assurance privée est très attendue par les assureurs. En effet, le défaut d’assurance des sylviculteurs leur a été très préjudiciable après la tempête Klaus. Le projet LMA devrait être examiné par les députés d’ici à la rentrée. n E.B. [Profession et institutions] [ÉtAt] Xynthia : une procédure d’indemnisation complexe n Alors que la détermination des «zones noires» où 1510 habitations sinistrées « Non aux destructions massives arbitraires ! » Les délogés de Charente-Maritime et de Vendée ne décolèrent pas après avoir appris que leurs maisons situées en « zone noire » allaient être détruites. Pourtant, à l’image d’un gouvernement qui s’est engagé à indemniser « totalement » les sinistrés, les assureurs se veulent rassurant. Le bâti ira au Fonds Selon le président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), « 80 % des habitations sinistrées ont déjà été expertisées », et certains dossiers auraient même déjà donné lieu à versement. « Les habitations classées en “zone noire” seront traitées rapidement et en priorité », a assuré Bernard Spitz aux sénateurs la semaine dernière. Des incertitudes planent toutefois sur la mise en œuvre de l’indemnisation. Selon le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, lui aussi auditionné au Sénat, assureurs et État devront se répartir « entre 300 et 400 M€ » pour indemniser les 1 510 délogés de Xynthia. Chaque propriétaire devrait toucher en moyenne 250 000 € pour quitter maison et terrain. Toutefois, le processus d’indemnisation reste flou. En parallèle des expertises effectuées par les assureurs – « deux au minimum » selon la FFSA –, le service des Domaines aura la charge d’évaluer au cas par cas les habitations en fonction de leur valeur avant la tempête. Ensuite, les assureurs privés ne prendront en charge que les dommages causés aux biens, la reconstruction de la maison et le terrain revenant à la charge du Fonds « Barnier ». Ce dernier, alimenté par une taxe sur les primes d’assurance (12 % de 12 % des primes destinées au régime cat’ nat’), détient 220 M€ actuellement, dont 80 M€ de trésorerie. Resserrer les normes Cette réserve semble donc largement suffisante pour mener à bien l’indemnisation des habitations situées en « zone noire », d’autant plus que l’État se donne entre deux et trois ans pour boucler tous les dossiers, les maisons qui n’ont pas été endommagés pouvant sans doute attendre… Selon le gouvernement, le plafond de 60 000 € par habitation fixé par le Fonds reste une incohérence, qui devrait être levée dans la discus- DR par Xynthia devront être démolies suscite de vives réactions, assureurs et gouvernement tentent de rassurer les délogés sur la procédure d’indemnisation. Bernard spitz, le président de la FFSA, est opposé à une réforme du régime cat’ nat’, lui préférant une amélioration de la prévention. sion du projet de loi Grenelle 2, déjà voté par le sénat et placé en procédure accélérée. Quant à l’autre débat, qui tourne autour de la nécessité ou non de réformer le régime cat’ nat’, Bernard Spitz s’y est clairement opposé, préférant largement la prévention, avec « des normes plus exigeantes et des formations plus adaptées auprès des populations ». n emmanuelle Bernard [GrouPements Professionnels] L’Association française des souscripteurs des risques aggravés est née Le premier cap est franchi. L’Association française des souscripteurs des risques aggravés vient de déposer ses statuts. Fondée majoritairement par des réassureurs, comme Swiss Re, RGA et Hannover Re, celle que l’on appellera bientôt l’Afsra (1) a pour objectif de faire connaître et reconnaître le métier de « tarificateur » des risques aggravés. Les principaux intéressés sont chargés de définir les surprimes liées au risque médical, profes- sionnel ou sportif au sein des compagnies d’assurances et des sociétés de courtage. le chiffre Mettre en place des cursus reconnus Parmi ses priorités, l’Afsra souhaite avant tout faire répertorier cette activité par la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et mettre en place des cursus spécialisés, accessibles et reconnus par la profession. S’il est encore trop tôt pour comptabiliser les adhé- 1200 personnes morales et physiques sont potentiellement concernées par l’activité représentée par l’Afsra. rents, l’association espère toucher les 1 000 à 1 200 personnes morales et physiques potentiellement L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 6 a v r i l 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 22 concernées par l’activité. Plusieurs acteurs comme Mut Re, Partner Re, Generali ou encore Axa, seraient d’ores et déjà partants. En guise de présentation, l’association envisage une manifestation à l’automne, juste après le salon Réavie. n e.B. 1. Contact : [email protected] TouTe L'AcTuALiTé de L’Argus sur argusdelassurance.com [ProfEssion Et institutions] [GEMA] Xynthia : l’État devrait raser 1500 habitations n À l’heure où nous mettons sous presse, l’État devrait annoncer la destruction de 1500 maisons, représentant une valeur totale de 225 M€. Or, les assureurs ne prennent en charge que les réparations et n’assurent pas les terrains. explications avec le groupement des entreprises mutuelles d’assurances. D’après le Journal du di manche (JDD) du 4 avril, les pré- fets de Charente-Maritime et de Vendée devaient annoncer un plan de destruction de 1 300 à 1 500 maisons en zone inondable, conséquence du passage de Xynthia, les 27 et 28 février. Le JDD estime que chaque maison coûterait environ 150 000 €, soit un total de 225 M€, et indique que « les assureurs ont déjà fait savoir qu’ils n’iraient pas au-delà de leurs obligations légales, c’est-à-dire le remboursement des réparations et des reconstructions». le montant des réparations ou de la reconstruction, mais nous n’assurons pas les terrains. Dans un tel cas, c’est le Fonds de prévention des risques naturels majeurs qui inter- devient inhabitable, se pose le problème de l’indemnisation donnant les moyens de racheter une maison ou de la faire reconstruire sur un nouveau terrain. Nous indemnisons Interrogée, la FFSA n’a fait aucun commentaire. Secrétaire général du Gema, Jean-Luc de Boissieu, explique que, « quand une autorité publique décide que l’habitation AFP / BertrAnd GuAy Le fonds d’aide dédié a été détourné Le coût de l’indemnisation pour la destruction des maisons en zone inondée par Xynthia, avec une moyenne de 150 k€ par maison, pourrait atteindre 225 M€. L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 9 a v r i l 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 25 vient et indemnise en complément. La procédure existe, il faut la faire fonctionner ». Doté de 140 M€, ce fonds, aussi appelé fonds « Barnier », devrait être prochainement réaménagé par le gouvernement. Le plafond par habitation de 60 000 € devrait être doublé et les « submersions marines » prises en compte. « Le fonds “Barnier” doit servir à ce pour quoi il a été créé. Sa vocation était d’aider à reloger les personnes habitant sur des terrains dangereux. Or, il a été petit à petit détourné de son objet pour aider les communes à mettre en place des plans de prévention », ajoute Jean-Luc de Boissieu. Autre problème : l’ampleur de la catastrophe. À Vaison-la-Romaine en 1992, « seules » 320 maisons avaient dû être reconstruites. n Floriane Bozzo [tendances] [marcHé] L’assurance récolte prépare l’après 2013 n Quelle place pour l’assurance récolte à la veille de l’examen par le Parlement de la loi de modernisation de l’agriculture et de la grande réforme de la politique agricole commune (PAc) programmée pour 2013? Jusqu’en 2005, les pertes d’origine climatique sur récoltes subies par les agriculteurs étaient indemnisées par le Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA), à l’exception du risque grêle, couvert depuis toujours par les assureurs privés. C’est Pacifica, la filiale de Crédit agricole Assurances, qui a été le premier acteur à proposer un contrat d’assurance multirisque récolte en 2005, lors de la phase d’expérimentation voulue par les pouvoirs publics. Mais la banque verte, qui revendique plus de 80 % des parts du marché du financement et plus de 20 % du marché des assurances des agriculteurs, « n’a pas, cinq ans après, sa part de marché naturelle sur le produit multirisque récolte », concède Bruno Lepoivre, directeur adjoint du marché des professionnels de Pacifica. En effet, comme tous ses concurrents, Pacifica s’est à l’époque heurté à la démarche commerciale de Groupama, qui a opéré la pollicitation de tous ses contrats grêle, les transformant sans coût supplémentaire pour l’assuré en contrat multirisque sur récolte. Une démarche commerciale qui permet aujourd’hui à Groupama de revendiquer 90 % du marché multirisque sur récolte, avec son produit Climat. La gratuité de la couverture a de fait été mise en place par l’assureur vert. FOTOLIA Groupama truste 90 % du marché multirisque récolte lES nouVEautéS « aSSurancE » du proJEt dE loI dE modErnISatIon dE l’agrIculturE n remplacement du Fonds des calamités agricoles par le Fonds national de gestion des risques en agriculture n Élargissement du champ d’intervention du nouveau Fonds national de gestion des risques en agriculture à la couverture des risques sanitaires et environnementaux n Institution d’un comité national de gestion des risques n remise d’un rapport au Parlement sur la réassurance privée et les conditions d’une réassurance publique. Mais la donne change actuellement en prévision de la réforme de la PAC programmée pour 2013. Fin janvier, deux textes réglementaires relatifs à la prise en charge partielle des primes d’assurance récolte, sous forme de subventions acquittées à la fois par l’Union européenne et par l’administration française, sont venus conforter le produit. L’arrêté définissant les périls couverts et le décret fixant l’enveloppe des subventions (133 M) et le taux de prise en charge par les pouvoirs publics des primes d’assurance ont été très bien accueillis par les parties prenantes. « La subvention passe de 35 % en moyenne à 65 % du niveau des primes. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles se félicite de cette initiative », remarque Stéphane Weil, à la tête du service juridique et fiscal de la FNSEA. Le nouveau cahier des charges change la donne Les assureurs figurent au premier rang des acteurs satisfaits de cet effort des pouvoirs publics. Six compagnies ont d’ailleurs participé à l’élaboration du cahier des charges au côté de l’administration (Groupama, Pacifica, Axa, Generali, Allianz et L’Étoile). « Le ll La fnsea se féLicite que La subvention de L’état Passe de 35 % À 65 % du niveau des Primes. ll Stéphane Weil, directeur du service juridique de la FnseA L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 46 [tendances] 3 questions À parts des compagnies d’assurances sur le marché de l’assurance agricole en 2008 en france Suisse Grêle Pacifica MMA AGF Aviva Gan Axa Groupama L'Étoile SOUrCE APrEF Generali en France, dix compagnies d’assurances se partagent le marché, pour une prime d’environ 320 millions d’euros (grêle et autres aléas climatiques). contrat a fait ses preuves en évitant la faillite à de nombreuses exploitations depuis 2005 », observe Bruno Lepoivre chez Pacifica. Sans changer le contenu des contrats, le nouveau cahier des charges bouleverse la donne des relations entre assureurs et pouvoirs publics. Notamment concernant la pollicitation opérée par Groupama en 2005 : le fait que deux tiers des aides (133 M) soient d’origine européenne et proportionnelles aux cotisations réellement payées par l’agriculteur devrait en effet bloquer le mécanisme. Des dispositifs pour éviter le décalage de trésorerie Si l’effort des pouvoirs publics de porter le taux de subvention à 65 % est unanimement salué, certaines de ses modalités d’application interrogent les professionnels : « La subvention va désormais être versée aux exploitants, quelques mois après le paiement de la prime d’assurance. Ce mécanisme va créer un décalage de trésorerie pour les agriculteurs », note Stéphane Weil, à la FNSEA. La Yvon collin sénateur rdse, auteur de la proposition de loi visant à rendre l’assurance récolte obligatoire «Seuls 70 000 exploitants sont assurés » après un premier rejet l’an dernier, cette nouvelle proposition de loi sera-t-elle mieux accueillie aujourd’hui ? nous souhaitions ouvrir le débat sur la nécessité d’une assurance récolte accessible à tous, particulièrement aux petits exploitants. La première proposition avait été très bien accueillie par Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture, mais personne n’était prêt à franchir le cap de l’assurance obligatoire. Aujourd’hui, le contexte a changé, avec la prise en charge de 65 % des cotisations par l’état. c’est une avancée significative à prendre en compte. Tout en gardant l’objectif d’une obligation d’assurance, la proposition doit évoluer vers un texte qui colle davantage à la réalité. n dr GrouPama, Poids Lourd de L’assurance aGricoLe En quoi l’obligation d’assurance récolte améliorerait-elle la situation des agriculteurs ? en France, seuls 70 000 exploitants sur 400 000 assurent leur récolte (2 % des arboriculteurs, 12 % des maraîchers et 13 % des vignerons). L’idée de l’assurance obligatoire est de mutualiser l’effort pour multiplier les primes et ainsi en diminuer le coût, afin de permettre aux petits exploitants de bien se protéger. n ll La Profession récLame un mécanisme de réassurance avec Garantie de L’état dePuis LonGtemPs. ll arnaud de Beaucaron, directeur général de L’étoile Êtes-vous pour la suppression du fonds calamités agricoles (fngca) qui indemnise les agriculteurs non couverts ? non, c’est une soupape essentielle qu’il faut maintenir. ce fonds permet d’apporter des réponses immédiates à la souffrance d’une profession sinistrée. en revanche, une utilisation plus exceptionnelle serait souhaitable. sans remettre en cause son existence, son rôle doit évoluer. Par exemple, il pourrait pour partie servir de fonds de réassurance pour les compagnies d’assurances. n n propoS rEcuEIllIS par EmmanuEllE BErnard prime moyenne de ce type de contrat s’établit à 2 500 . Toutefois, il s’agit d’une moyenne qui masque de grandes différences selon le type de production agricole : en arboriculture, la note sera beaucoup plus élevée, pouvant atteindre jusqu’à 20 000 , alors que pour les grandes cultures (le colza, par exemple) le tarif est moins élevé. « La fédération demande actuellement aux assureurs comme aux pouvoirs publics que des dispositifs soient mis en place pour éviter ces décalages de trésorerie. On pourrait imaginer que l’agriculteur ne paie que la part de la prime qui restera à sa charge, obtienne quittance pour l’intégralité et ••• L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 47 [tendances] La mise en place d’un mécanisme de réassurance Quant à la mise en place d’une réassurance publique du dispositif, via la Caisse centrale de réassurance (CCR), l’ensemble des acteurs y est favorable, FFSA en tête : « La profession réclame un mécanisme de réassurance avec ll La réforme de La Pac va ProbabLement entraîner une réduction drastique des aides directes au Profit d’aides indirectes ll Bruno lepoivre, directeur adjoint du marché de professionnels de Pacifica dr ••• reverse in fine la subvention, une fois que celle-ci aura été perçue », imagine Stéphane Weil. La subvention de 65 % de la prime sera versée dans son intégralité si une franchise de 25 % et un taux de perte de 30 % en cas de sinistre sont appliqués. « Ce taux de perte est beaucoup trop élevé aux yeux d’un grand nombre d’exploitants. En grande culture, il est rare d’atteindre un tel niveau de perte et il s’agit du principal point de crispation de la profession », note Stéphane Weil. Mais une tendance de fond est bel et bien enclenchée : « Dans le cadre de la réforme de la PAC, prévue en 2013, les aides directes risquent d’être réduites de manière drastique au profit d’aides indirectes, telles que les subventions à l’assurance », remarque Bruno Lepoivre. Déjà, la volonté des pouvoirs publics de se désengager s’est traduite l’an dernier par la sortie des grandes cultures du FNGCA. La sortie de la viticulture est programmée pour 2011. Arboriculture et autres productions sortiront progressivement. garantie de l’État depuis longtemps maintenant », rappelle Arnaud de Beaucaron, directeur général de L’Étoile, seul assureur du marché exclusivement dédié aux risques agricoles. En effet, et alors que les professionnels sortent à peine du très long processus d’expérimentation des polices multirisques, le récent rapport de l’Inspection générale des finances relatif « à l’amélioration de la gestion des aléas en agriculture », préconise l’engagement des assureurs sur une couverture récolte du fourrage. « Sur le fourrage, jusqu’à présent non couvert, l’État est intervenu en 2003 à l’occasion de la sécheresse, sans parler de 1976. Sans garantie de l’État, le péril est inassurable », remarque Arnaud de Beaucaron, soulignant en creux que la réassurance privée n’accepterait pas de porter ce risque. L’ensemble des assureurs du risque agricole parlent donc d’une même voix sur ce thème. n EmmanuEllE BErnard Et StéphanE tufféry TouTe L'AcTuALiTé ProduiT de L'Argus sur : arguSdElaSSurancE.com L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 48 Franck Dubray /MaX PPP [à la une] Le chiffre 5,3% Sur 864 communes exposées au risque de submersion marine en France, 46 seulement disposent d’un plan de prévention approuvé. Réforme du régime des c n Vraie réforme ou nouvel effet d’annonce? en visite à la roche-sur-Yon, en Vendée, le 16 mars, leprésidentdelarépublique a mis l’accent sur les déficiences actuelles en matière de prévention et annoncé une réforme du régime d’assurance des catastrophes naturelles. Les travaux techniques sont engagés. Les 27 et 28 février, la tempête Xynthia frappait la France, faisant 53 victimes et dévastant des milliers d’habitations, principa lement sur le littoral charentais et vendéen. « Après le 28 février 2010, rien ne doit plus être comme avant en matière de prévention des catastrophes naturelles », a indiqué Nicolas Sarkozy, le 16 mars. Le chef de l’État a livré plusieurs pistes de réforme : améliorer les dispo sitifs d’alerte et accélérer l’adoption les plans de prévention des risques (PPR) dans les zones exposées. Il compte aussi étendre le champ d’intervention du fonds « Barnier » dès l’été, via le projet de loi Grenelle 2. Dénonçant le système actuel d’assurance des catastrophes naturelles – « parfaitement inefficace, puisqu’il n’incite absolument pas à la prévention, donc il est injuste » –, il a surtout demandé aux ministres concernés d’engager une réforme du régime, « qui restera fondé sur la solidarité nationale, mais qui prendra en compte la nécessité de renforcer la prévention et d’encou rager les comportements responsables ». Poussé par l’urgence, le serpent de mer émerge En soi, l’annonce n’a rien de nouveau, et la réforme du régime des catastrophes naturelles ressemble à s’y méprendre à un serpent de mer. Maintes fois annoncée, elle a donné lieu à de nombreux rapports, mais jamais à une vraie remise à plat. Après la sécheresse de 2003 et les inondations de 2005, une mission inter ministérielle avait mandaté quatre corps d’ins pection générale (IGF, CGPC, IGE et IGA) pour établir un état des lieux du régime et élaborer des propositions en vue de sa réforme éven tuelle. Ces dernières n’ont pas été reprises. Le seul changement apporté depuis réside dans la loi du 25 décembre 2007. Elle a instauré un L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 12 [à la une] 2 Questions à Yann Boaretto, coordinateur pour l’indemnisation des sinistrés de la tempête Xynthia Les dégâts causés par Xynthia sont-ils similaires à ceux provoqués par la tempête Klaus, en janvier 2009 ? Xynthia a entraîné entre 400 000 et 500 000 sinistres (contre 750 000 pour Klaus), répartis dans 64 départements. Pour 60 d’entre eux, les conséquences ont les mêmes caractéristiques qu’après Klaus : une multitude de sinistres moyens, éparpillés sur le territoire. Pour les 4 autres, les dégâts sont de même dimension qu’après la tornade d’Hautmont, en août 2008 : proportionnellement moins nombreux, mais de très grande ampleur. n Les réactions sur le terrain, en particulier des assureurs, ont-elles évolué depuis Klaus ? Au niveau politique, la réactivité a été luc PerenoM n très grande. Il faut dire qu’il s’agit de la troisième « répétition » en trois ans ! Les assureurs, quant à eux, font preuve de beaucoup de bonne volonté, se mobilisent et le font savoir. deux observations cependant. Après une catastrophe, nous avons besoin des noms des correspondants locaux des assureurs immédiatement, ce qui est plus laborieux à la FFsA, en raison de son plus grand nombre d’adhérents. et la Fédération n’annonce pas de mesures exceptionnelles générales, susceptibles d’être appliquées par tous ses adhérents, laissant chacun libre de ses choix et de sa communication, quand le gema annonce d’emblée des mesures applicables par toutes ses mutuelles, ce qui facilite la lisibilité et la compréhension du système par les sinistrés. n ProPoS recUeiLLiS Par catherine dUfrÊne s cat’ nat’ : le retour délai de prescription de dixhuit mois pour les demandes de reconnaissance de l’état de catas trophe naturelle, ce qui a permis «d’affiner l’esti mation du coût de ces événements et de l’alléger d’environ 40% pour le marché», expliqueton à la Caisse centrale de réassurance (CCR). Aujourd’hui, il en va autrement. À la faveur de Xynthia, la réforme du régime des catastrophes naturelles est bel et bien remise sur le métier. Il est vrai qu’elle devient nécessaire, car les réserves de la CCR se sont réduites comme peau de chagrin depuis la sécheresse de 2003, et « l’État supporte un engagement hors bilan très élevé et voit accroître la probabilité de mise en œuvre effective de sa garantie », signalait déjà le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF). La fréquence et le coût croissant des événements naturels rappellent aux pouvoirs publics l’urgence d’une remise à plat, afin de garantir l’équilibre du régime à long terme. Au ministère des Finances, on confirme : « Les travaux techniques ont été lancés. Le président a fixé un cadre, nous sommes en train d’étudier dans quelle mesure nous pouvons inciter à la prévention, en partie à la suite de la tempête Xynthia. Nous restons toujours dans l’idée de solidarité nationale. » Les assureurs ne veulent pas de révolution Les assureurs, de leur côté, partagent la volonté des pouvoirs publics de responsabiliser les assurés, mais ne souhaitent pas modifier radi calement le dispositif actuel. À l’issue du colloque d’avril 2009 sur l’impact du chan gement climatique, la FFSA affirmait son oppo sition à une modulation de la prime en fonction du risque présenté par l’assuré. « S’il fallait faire payer à chacun le prix de sa vulnérabilité, 90 % des foyers ne paieraient presque rien. Les 10 % restants devraient s’acquitter de primes économiquement insupportables », ont avancé les assureurs, qui tiennent au régime fondé sur la solidarité, grâce au principe d’une même surprime pour tous. « Nous étudierons les pro positions du gouvernement, mais le régime des cat’ nat’ donne globalement satisfaction, donc il ne faut pas remettre en cause ce qui fonctionne », estime le secrétaire général du Gema, JeanLuc de Boissieu, Reste à connaître le calendrier et jusqu’où le gouvernement osera pousser la réforme. S’agira til d’un toilettage ou de mesures plus radicales telles qu’elles étaient envisagées ces dernières années, avec modulation de la cotisation en fonction de l’exposition aux risques ou d’une définition plus stricte et scientifique des évé nements couverts ? Il est trop tôt pour le dire. n Vittoria de BaGnoLo, aVec eMManUeLLe Bernard et catherine dUfrÊne L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 2 6 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 13 ••• [ENTREPRISES ET MARCHÉS] [PERSPECTIVES] Les catastrophes naturelles ébranlent la confiance des réassureurs ■ La rémission aura été de courte durée : Hannover Re et Munich Re, qui ont retrouvé le meilleur de leur forme en 2009, voient aujourd’hui leur optimisme tempéré par la tempête Xynthia et le séisme au Chili. à 731,2 M€. Ulrich Wallin, le tout nouveau patron d’Hannover Re, ne pouvait rêver mieux pour son premier bilan, même s’il reconnaît l’influence favorable de deux facteurs extérieurs : le rachat de l’assureur vie américain ING et l’absence de catastrophes naturelles majeures. « Un bilan qui ne ressemble pas à celui d’une année de crise », confirme de son côté le président de Muniche Re, Nikolaus von Bomhard, annonçant un bénéfice en hausse de 62 % (2,6 Md€). Sortie de crise en fanfare et en forme La sortie de crise aura donc été moins douloureuse que prévu pour les deux réassureurs allemands, numéro quatre (Hannover Re) et numéro un (Munich Re) mondiaux. Ils affichent même un palmarès honorable, pour être parvenus tant à redynamiser leurs activités, avec des primes en hausse de 26,5 % à 10,3 Md€ (Hannover Re) et de 13,5 % à 24,8 Md€ (Munich Re), qu’à retrouver une solide base capitalistique. Hannover Re en fait état avec 22,4 % de rendement sur capitaux propres et se positionne LE CHIFFRE 500 M€ de facture pour Munich Re et 265 M€ chez Hannover Re en 2010 pour la tempête Xynthia et le séisme au Chili. 36 % pour Munich Re (9,7 Md€). Cependant que les activités dommages de Munich Re ne marquaient que 2,7 % de hausse, à 15,1 Md€, Hannover Re a réussi, grâce à des augmentations de prix à deux chiffres, notamment en assurance-caution et en catastrophes naturelles, à hisser son volume ainsi devant le tout puissant Munich Re et son taux de 15,1 %. De coûteux cahots L’année 2009 aura profité aux activités vie, véritable refuge en période de crise. Le volume de primes y a augmenté de 44,5 % pour Hannover Re (4,5 Md€) et de 2 QUESTIONS À Peter Höppe météorologue, directeur du département Géo Risks de Munich Re Les catastrophes naturelles se multiplient depuis quelques semaines. Peut-on en tirer une tendance ? Non. Cette multiplication n’a rien d’exceptionnel. Il y a toujours eu des phases dans lesquelles les catastrophes naturelles ont été parfois plus rares, parfois plus nombreuses. Pour ce qui est des séismes, on peut exclure avec une grande probabilité qu’ils aient un lien les uns avec les autres. Ils sont tous survenus dans des zones à risques. ■ DR Une année de crise couronnée par un bénéfice record ■ Et en ce qui concerne les tempêtes ? On remarque un phénomène intéressant en ce qui concerne les tempêtes d’hiver en Europe. Certaines ont un tracé inhabituel. Depuis les Canaries, elles se sont rapprochées de l’Europe par le Sud-Ouest, dans le cas de Xynthia, et se sont déplacées vers le Nord-Est de l’Europe. Ce fut déjà le même cas l’année dernière avec Klaus. Le nombre des tempêtes d’hiver n’a pas augmenté. Cependant, à l’avenir leur intensité pourrait augmenter. Il en va de même pour les précipitations, particulièrement celles qui sont liées aux orages. Beaucoup d’éléments indiquent que ce phénomène d’intensification pourrait être lié au changement climatique. à 5,7 Md€, soit une hausse d’un peu plus de 15,2%. En revanche, dans cette branche, son ratio combiné s’est détérioré à 96,6% (contre 95,4% en 2008), en raison, notamment, des incendies en Australie et, surtout, de la tempête Klaus de janvier 2009 et du crash de l’Airbus en juin au large du Brésil, sinistres qui lui ont coûté chacun près de 34 M€. Munich Re, en revanche, est parvenu à améliorer son ratio combiné de plus de 4 points à 95,3%. Ces derniers éléments démontrent une nouvelle fois l’impact des aléas naturels. Ceux-ci étaient plus que jamais d’actualité alors que les deux réassureurs présentaient leur bilan 2009. La tempête Xynthia et le tremblement de terre au Chili, qui figure au rang des cinq plus grands séismes jamais enregistrés, pèsent déjà lourd sur l’exercice 2010. La moitié de l’année en deux mois Alors qu’Hannover Re chiffre à 185 M€ la facture chilienne et à 80 M€ celle de Xynthia, ces deux événements ont déjà atteint la moitié du volume annuel des sinistres cat’ nat’ de Munich Re, en causant respectivement 400 et 100 M€ de dégâts. « Notre ratio combiné pour cette année pourrait se situer à 97 % en l’absence d’autres sinistres majeurs », prédit avec prudence Nikolaus von Bomhard. Tout comme, à Hannovre, Ulrich Wallin revoit à la baisse son bénéfice prévisionnel à 600 M€, le patron de Munich Re table sur 2 Md€ d’excédent pour cette année. ■ MARIE LUGINSLAND L’ A R G U S D E L’ A S S U R A N C E . 1 9 m a r s 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 18 [dossier] Olivier MOrin /AFP [Étude scientifique] Changement climatique : les parades existent n dans le cadre d’un groupe de travail La montagne a donc accouché d’une souris : le sommet des Nations unies de Copenhague international, swiss re a collaboré à l’élaboration d’un rapport riche et concret sur le changement climatique, et son impact sur huit zones particulières. sur le climat, qui s’est clôturé le 18 décembre, n’aura pas permis de fixer les objectifs précis, ambitieux et contraignants que les (ré)assureurs, entre autres acteurs, appelaient de leurs vœux pour faire évoluer les comportements, afin de contrecarrer l’évolution exponentielle des conséquences économiques liées aux déchaîne ments naturels, de plus en plus fréquents. Faute de pouvoir – ou de vouloir – généraliser des pro duits visant à encourager ces com portements vertueux, les assureurs et les réassureurs poursuivent leurs recherches sur les risques clima L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 5 j a n v i e r 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 32 [dossier] GroUPe le eConoMiCs of CliMate aDaptation L’ineXoraBLe Hausse des cat’ nat’ évolution des catastrophes naturelles majeures entre 1972 et 2008 2,366 3,128 2,366 4,765 4,739 36,809 121 12,171 10,445 130 130 14 8 47,967 44,270 137 119 89 43 17 308 12 1972 1976 1980 1984 Pertes assurées (en M$) 5 41 13 1988 1992 1996 Nombre d'événements (en milliers) 235 235 2000 2004 2008 Nombre de victimes (en milliers) unscénariode fortchangementclimatique, sansmesured’atténuationenamont,augmenterait lespertesliéesauclimatde200%dès2030... Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la convention climat, à la clôture de la Conférence des nations unies sur le changement climatique, qui s’est tenue du 7 au 18 décembre à Copenhague. tiques et l’impact potentiel de leur évolution dans les années à venir. En particulier, Munich Re et Swiss Re ont développé une expertise certaine en la matière. Une fréquence qui s’accélère Dans leurs bilans 2009 des catas trophes naturelles, les deux réas S OurCe : eCOnOMiCS OF CliMATe A DAPTATiOn 49 45 36 Mis en place en septembre 2008, le groupe de travail economics of Climate Adaptation regroupe : ● la Commission européenne ; ● McKinsey & Company ; ● Swiss re ; ● le global environment facility, fondé en 1991, réunissant 178 pays (institutions, Ong, secteur privé) ; ● la fondation rockfeller ; ● la fondation privée ClimateWorks (familles hewlett et Packard) ; ● et la banque Standard Chartered. le groupe a bénéficié des conseils techniques d’experts mondiaux, tels Thomas e. Downing, Samuel Fankhauser, Michael hanemann ou encore Shiv Someshwar, et travaillé avec plus de 250 experts internationaux et locaux. 6 les étapes d’une stratégie de résistance sureurs n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner, une nouvelle fois, l’accélération des phénomènes observés. Si les cat’ nat’ ont ainsi beaucoup moins tué de personnes en 2009 qu’en 2008, leur nombre (850) a continué à augmenter (la moyenne étant de 770 événements par an sur les dix dernières an nées), pour un coût s’élevant à 50 Md€ dont 22 Md€ à la charge de l’industrie de l’assurance et de la réassurance. En France et en Es pagne, c’est la tempête Klaus qui est arrivée en tête avec un coût de 5 Md€ dont 3 Md€ assurés. Et, pour Torsten Jeworrek, de Munich Re, pas de doute : dans le bilan des dernières années, « le changement climatique compte déjà probable ment pour une part significative. À la lumière de ces faits, il est très décevant qu’aucune percée n’ait eu lieu lors du sommet de Copen hague. Chez Munich Re, nous re gardons de très près une multitude de risques et comment les traiter de la meilleure façon. Les risques n n n n n n Commencer par une approche complète et objective hiérarchiser les menaces et les lieux les plus exposés Admettre les incertitudes concernant le climat des années à venir, mais ne pas en être refroidi Pour les mesures prioritaires rentables, définir la pénétration actuelle et la cible Favoriser un financement suffisant par la communauté internationale reconnaître, faciliter et mobiliser les différents rôles que peut jouer chaque partie prenante qui évoluent avec le temps sont particulièrement dangereux ». De son côté, Swiss Re a collaboré, dans le cadre d’un groupe de tra vail international (Economics of Climate Adaptation, voir sa com position cidessus), à l’élaboration d’un rapport très riche et très concret sur le sujet, fruit de re cherches menées pendant plu sieurs mois. Plusieurs risques climatiques (sé cheresse, inondations, engloutis sement sous la montée du niveau de la mer, etc.) ont ainsi été étu diés, dans huit zones ou pays dif férents (Chine, Guyane, Inde, Mali, Samoa, Tanzanie, GrandeBreta gne et ÉtatsUnis). Étude d’impact Pour chacun des cas étudiés, les experts ont procédé à l’analyse de l’existant ; à l’étude des diffé rents scénarios possibles de l’évo lution du climat (peu de change ment, évolution moyenne ou ••• L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 5 j a n v i e r 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 33 [dossier] ••• forte) et à leur coût potentiel après 2030, ainsi qu’au coût des mesures d’adaptation et/ou d’at ténuation envisageables, afin d’en déterminer le rapport coût/béné fice. Constat : dans les endroits étudiés, un scénario de fort chan gement climatique, sans mesure d’atténuation en amont, augmen terait les pertes liées au climat de 200 % dès 2030… Mais l’étude, dont l’objectif est d’aider à la prise de décisions et à l’allocation de ressources, tend surtout à démon trer que, face aux risques identifiés et grâce aux mesures d’adaptation et de prévention qui pourraient être mises en place, les pertes prévisionnelles après 2030 pour raient y être réduites dans une proportion allant de 40 % à 68 %.... Voici trois exemples concrets ana lysés par le Economics of Climate Adataption Working Group (ECA) : le risque inondation/vent dans une commune de Grande Bretagne, le risque d’ouragan en Floride et le risque de sécheresse en Chine. n Catherine Dufrêne Sécheresses records en Chine n La sécheresse de ces dernières années a La sécheresse est tragique dans les régions du monde où l’agriculture est une activité vitale pour l’économie et l’alimen tation des populations locales, comme au Mali ou en Chine. L’em pire du Milieu a d’ailleurs été frappé début 2009 par la pire sé cheresse depuis cinquante ans. Le manque d’eau n’est pas récent en Chine, mais le problème n’a fait que s’accroître ces dernières an nées, notamment du fait de la forte croissance économique. Neuf mesures d’adaptation retenues Avec 17 millions d’habitants, Pékin est très concernée. En 2009, les autorités de la capitale ont ainsi été obligées d’aller chercher de l’eau dans la province du Hebei, à tra vers un canal de plus de 300 km, alimenté par trois réservoirs. « Bien que la Chine soit aussi exposée au risque d’inondation et de vents forts, la sécheresse constitue la plus grande menace », observent les experts du groupe de travail, qui ont évalué à 5,5 Md€ les pertes de ces dernières années. Or, selon les projections de l’ECA, un scénario de fort Juillet 2009. changement climatique en Le réservoir traînerait une baisse de 8 % asséché de gulang dans la d’imaginer les solu des pluies annuelles dans le province du tions possibles. Après pays, ce qui engendrerait gansu, dans le avoir listé 30 mesures une augmentation de 50 % nord de la chine. d’adaptation envisa des pertes dues à la séche resse dans le nordest de la Chine geables et testé chacune d’elles (zone la plus exposée avec le Nord) pour en apprécier la pertinence et à partir de 2030… Cette estimation la faisabilité, les experts en ont intègre une croissance, durant retenu neuf (allant de solutions cette période, de la production des d’irrigation comprenant de nou cultures de l’ordre de 14 %. Tout en velles installations en plastique et admettant que les projections ne béton afin d’acheminer l’eau dans peuvent être considérées comme de meilleures conditions, à des dé une science exacte, les experts – cisions de protection des sols pour qui ont travaillé sur le terrain, avec empêcher l’évaporation ou encore des scientifiques et un outil de de conception de graines plus ré modélisation locaux – ont tenté sistantes à la sécheresse) qui per TOP S hOTS ChinA OuT/AFP P hOTO coûté 5,5 md€ à la chine. mettraient d’atténuer de 50 % les effets catastrophiques du pire scé nario. Montant estimé de l’inves tissement : 10,5 Md€ entre 2010 et 2030. Des réflexions ont aussi été menées pour voir dans quelle me sure transférer une partie du risque (de faible fréquence mais dépas sant un certain seuil de gravité) à l’assurance. Le secteur pourrait ainsi couvrir 715 millions de yuans (73 M€) dans le Nord et 1 milliard de yuans (102 M€) dans le Nord Est, en supposant que 30 % des pertes donneraient lieu à indemni sation. n C.D. L’ A r g u s d e L’ A s s u r A n c e . 1 5 j a n v i e r 2 0 1 0 . a r g u s d e l a s s u r a n c e . c o m 34 ................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................... 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