Dossier pédagogique

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CONTES ET MURMURES
DU GRAND TAMBOUR
Un spectacle pour deux marionnettistes et une musicienne
1. Description
Une promenade au milieu d’histoires drôles et poétiques qui
viennent de trois continents (Asie, Afrique et Amérique latine). Trois
personnages, tous pleins de fougue, sont en quête d’une voie pour
atteindre le bonheur.
Il y’a la jeune fiancée qui cherche désespérément à aider son amoureux traumatisé par la guerre.
Arrivera-t-elle à faire revivre le bonheur passé ?
Puis il y’a le jeune Kassa, guerrier invincible, qui apprend l’existence d’un oiseau légendaire qui ne fut
jamais vaincu par personne. Doit-il être sûr de sa victoire ?
Enfin le roi de Tula, joueur cupide n’hésite pas à parier l’eau de pluie contre de l’or et des pierres
précieuses afin de gagner un pari mais l’absence de pluie devient un obstacle dramatique.
Ainsi les personnages sont confrontés à des défis incommensurables et source de voyages
initiatiques guidés pour l’un par un tigre mystérieux, pour l’autre par un oiseau magique et enfin par
les esprits de la pluie qui leur permettront d’accéder à des vérités insoupçonnées.
Ces voyages s’organisent sur la scène autour d’un grand tambour qui fait résonner la vérité de
chacun des personnages.
2. Analyse
Cette trilogie se présente comme une manière ludique et théâtrale d’apporter des réponses par le
biais des contes de sagesse. En effet ils permettent une approche plus sensible mais en même temps
plus profonde des tourments intérieurs auxquels chaque enfant peut être confronté et lui apporter
des réponses beaucoup plus efficaces que bien des paroles d’adultes trop explicatives et explicites.
Le choix des trois contes ne relève pas tant de l’arbitraire mais plutôt de la volonté de proposer trois
personnages qui sont autant de facettes au service d’une possible identification.
Les deux premiers contes (asiatique et africain) sont issus d’un monde encore relié à la nature et
figurent un monde où l’homme partage encore l’univers avec les autres espèces vivantes mais aussi
avec les rivières, montagnes…
La jeune femme lors du premier conte fait l’expérience de la sagesse absolue puis le jeune guerrier
mandingue se confronte à une vision du monde extrêmement dure et semble écrasé par sa propre
imagination. Dans ces deux cas les obstacles sont surmontés par l’intervention d’un sage ou d’une
guérisseuse.
Le troisième récit est inspiré d’une légende toltèque (Mexique) : l’histoire de ce roi cupide est une
métaphore de notre monde contemporain sans sage ni au-delà mais marqué par le consumérisme.
La force du conte est de répondre sans culpabiliser mais en mettant à jour et en faisant rire des peurs
qui taraudent et poussent à la rapacité.
Les trois personnages sont tout ensemble liés par leur bravoure qui les pousse à chercher et trouver
une voie différente plus vraie et plus humaine avec son lot de situations paradoxales et drôles. Un
second point commun tient dans leur fragilité, fragilité qui est aussi une force puisqu’elle se
transforme en liberté intérieure.
Les marionnettes ont été réalisées pour être en adéquation avec l‘histoire (taille, matières…) :
l’histoire asiatique a vu la préférence accordée à la pousse, matière sensuelle qui évoque
sensuellement l’amour et permet de décliner indéfiniment ses nuances.
le sage africain qui connaît « les contrées les plus lointaines du cœur » a poussé à choisir le
bois et la sculpture en papier afin de rendre toute l’expressivité des visages.
C’est un choix très différent qui préside au parti pris esthétique du « roi de Tula » : de petites
figurines de tissu et fil de fer pour montrer un monde en tout petit, comme une loupe agrandirait ses
failles.
La scénographie va à l’essentiel : au centre de la pièce, un tambour sur un cadre d’un mètre
cinquante en peau naturelle et bois. Il est tout à la fois le centre de l’univers théâtral et révélateur
des vibrations internes aux personnages, de la recherche d’harmonie. Il sert aussi de lieu pour le
déroulement des histoires : la maison de la guérisseuse, la forêt tropicale et le palais.
C’est encore sur le tambour que le jeu des lumières vient se réverbérer afin de mettre en valeur les
marionnettes, leur couleur, leur texture avec des teintes en accord avec le caractère des personnages
(ambition, colère et joie).
3. Propositions
3.1 Rappel des programmes
CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX – PROGRAMME DU CP ET DU CE1
Le cycle des apprentissages fondamentaux commence au cours de la grande section de l’école
maternelle et, à ce niveau, lui emprunte sa pédagogie. Il se poursuit dans les deux premières années
de l’école élémentaire, au cours préparatoire et au cours élémentaire 1ère année.
L’apprentissage de la lecture, de l’écriture et de la langue française […] constituent les objectifs
prioritaires du CP et du CE1. Les acquisitions en cours dans ces domaines font l’objet d’une attention
permanente quelle que soit l’activité conduite.
Lecture, écriture.
Dès le cours préparatoire, les élèves s’entraînent à déchiffrer et à écrire seuls des mots déjà connus.
L’articulation entre lecture et écriture est indispensable à cet apprentissage. Cet entraînement
conduit progressivement l’élève à lire d’une manière plus aisée et plus rapide (déchiffrage,
identification de la signification).
Au cours élémentaire première année, des textes plus longs et plus variés, comportant des phrases
plus complexes, sont progressivement proposés aux élèves.
Savoir déchiffrer et reconnaître la signification des mots ne suffit pas pour lire une phrase ou un
texte ; les élèves apprennent aussi à prendre appui sur l’organisation de la phrase ou du texte qu’ils
lisent.
Ils acquièrent le vocabulaire et les connaissances nécessaires pour comprendre les textes qu’ils sont
amenés à lire.
Les élèves apprennent à rédiger de manière autonome un texte court : rechercher et organiser des
idées, choisir du vocabulaire, construire et enchaîner des phrases, prêter attention à l’orthographe.
PREMIER PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN : COMPÉTENCES ATTENDUES À LA FIN DU
CE1
Compétence 1 :
La maîtrise de la langue française
L’élève est capable de :
- s’exprimer clairement à l’oral en utilisant un vocabulaire approprié ;
- lire seul, à haute voix, un texte comprenant des mots connus et inconnus ;
- lire seul et écouter lire des textes du patrimoine et des œuvres intégrales de la littérature de
jeunesse, adaptés à son âge ;
- lire seul et comprendre un énoncé, une consigne simples ;
- dégager le thème d’un paragraphe ou d’un texte court ;
- copier un texte court sans erreur dans une écriture cursive lisible et avec une présentation soignée ;
- écrire sans erreur sous la dictée un texte de 5 lignes en utilisant ses connaissances lexicales,
orthographiques et grammaticales ;
- utiliser ses connaissances pour mieux écrire un texte court ;
- écrire de manière autonome un texte de 5 à 10 lignes.
3.2 Propositions pédagogiques
3.2 1 Quelques exposés pour voyager et commencer à préparer la représentation :
Ce questionnaire fonctionne pour les trois continents du spectacle.
a) La géographie
Sur un fonds de carte placer :
- les principales villes
- la diversité et la richesse culturelle du continent (les langues…)
b) l’histoire
- les thèmes sociaux et historiques : la déforestation
- la découverte et la colonisation, l’esclavage, Nelson Mandela, Léopold Sédar Senghor, Aimé
Césaire
- les religions
- Les langues
- les langues.... quelles langues sont parlées, écrites, enseignées ?
c) la vie courante
-les repas, les plats traditionnels
-les masques, les vêtements (de fête et au quotidien), les maisons...
-la musique, les instruments de musique, la musique traditionnelle et plus contemporaine.
-l’artisanat.
d) Les échanges "commerciaux et culturels" :
- qu’échange-t-on avec … ?
e) La population (tout ne peux pas être dit alors voici quelques thèmes)
les femmes
le statut du vieillard
la place du conteur/griot dans la littérature orale
les rites de passage à l’adolescence
3.1 2 Un travail mêlant le conte et la réalité
C’est une entrée dans le monde poétique d'un conte musical pour les enfants.
Elle permet, de façon plutôt ludique, d’aborder l’étude de poèmes
Etude d’un texte extrait du Soldat Rose, le conte musical écrit par Louis Chédid et Pierre Dominique
Burgaud : «made in Asia » interprétée par Vanessa paradis.
Objectifs :
1) mettre en place des notions de poésie.
2) activer la lecture méthodique d’un texte.
3) comprendre que la poésie (qu'elle soit musicale ou non)
- peut jouer avec les mots
- peut faire sourire (décalage, humour, dérision)
- peut dénoncer et devenir engagée.
Séance : un texte court, qui dénonce... comment on peut toucher le cœur et la raison, par des mots
simples. « Made in Asia »
Je viens d'un tout petit pays
Du fin fond, fin fond de l'Asie
Sable fin, mer bleue de Chine
Où les enfants travaillent jour et nuit à l'usine
J'ai été cousue par une petite fille
Qui n'a que la rue pour famille
A l'âge où l'on est porcelaine
Elle ne pleure même plus malgré ses doigts qui saignent
Made in Asia made in Asia quel jolie nom
Made in Asia made in Asia mais attention
Made in Asia made in Asia triste chanson
Made in Asia made in Asia poupée chiffon
Poupée chiffon
Pour toute la vie cette étiquette
Collée dans un coin de ma tête
Me fredonnera ce refrain
N'oublie surtout jamais, n'oublie pas d'où tu viens
Made in Asia made in Asia quel jolie nom
Made in Asia made in Asia mais attention
Made in Asia made in Asia triste chanson
Made in Asia made in Asia poupée chiffon
Poupée chiffon
On soulignera la voix posée, enfantine et douce, de Vanessa paradis, qui, par son timbre même,
renforce toute la poésie du texte, (voix posée avec effet, à la fin, pause avant le dernier «poupée
chiffon » qui suggère la mollesse et la fragilité du petit jouet.)
Pour la technique on observera :
3 couplets en quatrains, rimes plates (ou suivies), donc 2 à 2, pauvres, approximatives et suffisantes.
Un refrain avec une expression récurrente, le titre de la chanson, expression anglaise, inscrite sur l'étiquette.
Travail sur l’énonciation : qui parle ? Je : qui est-elle ?
(j’ai été cousue) une poupée chiffon, prénommée Made in asia, puisque c'est écrit sur l'étiquette.
A qui s'adresse-t-elle ?
Aux enfants qui écoutent le conte mais qui sont aussi susceptibles d'acquérir cette poupée.
A partir des exposés : faire saisir le contraste entre le monde stéréotypé du rêve exotique, comme le
montre le champ lexical : Asie, sable fin, mer bleue de Chine (on observe le jeu de mots sur le pays
et la couleur)...et le vers 4 du premier quatrain qui dénonce le travail des enfants dans des conditions
inhumaines.
Le deuxième quatrain pousse la dénonciation plus loin : absence de famille, d'enfance, résignation,
acceptation de l'inacceptable par manque de possibilité, de choix, de liberté.
Relevez :
- les locutions adverbiales négatives qui renforcent cette idée de manque de tout ce qui fait
l'humanité de la vie :
«n’a que la rue », «elle ne pleure plus ».
- la métaphore « à l'âge où l'on est porcelaine » (qui suggère la finesse, la beauté et la fragilité de la
petite fille, de l'enfant en général... si facile à casser, donc et l'image des «doigts qui saignent »,
blessés par le travail pénible, en l’occurrence ici, le fait de coudre, avec des aiguilles, qui piquent et
qui font saigner les petits doigts fragiles.
- le refrain, lui aussi, joue sur l'opposition apparence et réalité «joli nom »/ »triste chanson » qui
résonne comme une antonymie, bien annoncée par la mise en garde «mais attention ».
En résumé cette deuxième chanson, plus simple en apparence que la première, envoie un message
plus fort, qui l'apparente à de la poésie engagée : elle dénonce en effet le travail des enfants en Asie,
en Chine, plus précisément, travail qui doit être considéré comme un esclavage, inhumain, pour des
raisons évidemment financières... les enfants, mais les adultes aussi, et surtout, savent-ils que les
jouets, les articles, made in China, in Asia…. (on a lu, récemment, dans la presse, la dénonciation du
travail des enfants de 10 ans, en Inde) sont constitués et fabriqués le plus souvent dans des
conditions qu’on imagine mal, par une population qui peut être enfantine, et toujours à moindre
coût ?
Document élèves
Séance 2 : un texte simple, qui dénonce... comment on peut toucher le cœur et la raison et amener
la réflexion par des mots simples et doux. « Made in Asia »
Déroulement :
Observation de la forme
Enonciation : qui parle ? A qui ?
Le thème ?
3.2.3 Rédiger un conte
Présentation :
Chaque élève crée un conte. Il s’inspire des textes qu’il connaît tout en faisant preuve d’imagination.
Les élèves apprennent à travailler au brouillon et à corriger leur récit à chaque étape de sa création
afin de produire un conte cohérent et original qu’ils pourront taper sur ordinateur.
A la fin de la séquence, les textes seront reliés pour former un recueil qu’ils pourront emprunter à
tour de rôle.
Contes lus à la séquence précédente :
L’eau de la vie de J. et W. Grimm
Les trois plumes de J. et W. Grimm
Le diable et ses trois cheveux d’or de J. et W Grimm
Les fées de C. Perrault
La Barbe bleue de C. Perrault
Le raisin salamand d’ I. Calvino
Histoire de Ho-l l’archer de N. Caputo
Tableau synoptique de la séquence :
Plan de la
séquence
Séance 1
Support
Production
Objectif
3 débuts de contes :
La Belle au bois Dormant
Les deux jumeaux
La paire de chaussures
Comparaison
Dégager les constantes
concernant le lieu,
l’époque, les personnages,
les temps verbaux.
Réinvestir les
connaissances acquises lors
de la séance n°1 et les
synthétiser dans une
production originale.
Apprendre aux élèves à
travailler son brouillon
pour améliorer le contenu
et le style
Guider les élèves dans leur
production individuelle (en
groupes si possible)
Séance 2
Séance 3
Rédaction du début d’un
conte
Les productions des
élèves.
La fiche d’évaluation.
Séance 4
Correction individuelle
et/ou de sa production
Rédaction de la suite
d’actions avec aide
Séance 5
Productions des élèves
Correction individuelle
de la suite d’actions avec
aide.
Evoquer l’emploi des
temps du passé
Séance 6
Productions des élèves
Rédaction du
dénouement et de la
situation finale
Cf séance 5
Séance 7
Copies des élèves
Séance 8
Séance 9
Les contes terminés
Le recueil de contes
Séance 10
Le recueil de contes
Séance 11
Conte de Mme Leprince
de Beaumont
Film de J. Cocteau « La
Belle et la Bête »
Correction de la production
intermédiaire.
Correction finale et mise
en page du conte sur
ordinateur
Auto évaluation des élèves
Aboutissement du travail
d’expression écrite
Lecture expressive
Sélection argumentée de
10 contes
Lecture publique
Lire son texte devant les
autres élèves . Choisir en
argumentant.
Lire en tenant compte de
ses auditeurs
Initiation à l’analyse
filmique qui peut être
poursuivie par la
participation à « Ecole au
cinéma »
Exploitation du
générique et de quelques
séquences
Descriptif des séances
Séance 1 :
Comparaison de 3 débuts de contes :
La Belle au Bois Dormant, Grimm
Les deux jumeaux, Verdaguer
La paire de chaussures, Gripari
Faire repérer l’élément déclencheur.
Faire observer le changement de temps : passage de l’imparfait en situation initiale au passé simple
dans l’élément déclencheur ainsi que les autres temps employés. Les situer sur un axe temporel.
(Facultatif : caractéristiques des lieux et époques : indétermination.)
Les personnages présentés et leur caractérisation : qualités morales et physiques. Concision du
portrait du héros.
Séance 2 :
Correction des exercices.
Réfléchir au schéma actantiel de son conte puis rédiger le début de son conte (situation initiale et
élément déclencheur)
Séance 3 :
Correction collective du début des contes.
La correction collective a pour objectif de montrer aux élèves comment corriger et améliorer à la fois
le récit et l’expression écrite tout en valorisant les points positifs des devoirs .Elle part de la lecture
de quelques copies pour faire trouver aux élèves points faibles à corriger et points forts à conserver.
Lecture de quelques débuts encourageants
-
Travail à la maison : début du conte à recopier pour cours suivant
Trouver des idées au brouillon pour la suite d’actions.
Séance 4 :
Rédaction de la suite d’actions en cours. (si possible en groupes)
-
Travail à la maison : finir la rédaction de la suite d’actions en accompagnement surtout si le
professeur de français surveille la classe puis à la maison pour les élèves lents.
Séance 5 :
Correction collective de la suite d’actions.
Correction individuelle de la suite d’actions, si possible en groupes avec l’aide de la documentaliste à
qui l’on confiera les élèves les plus autonomes.
-
Travail à finir à la maison
Séance 6 :
Rédaction du dénouement et de la situation finale du conte
-
Ils devront taper leur conte sur ordinateur pendant les heures à la médiathèque ou chez eux et
l’illustrer.
Séance 7 :
Entraînement à la lecture expressive de son conte (en groupes).
Un recueil circule dans la classe : sélection des dix contes qui seront lus en public.
Séance 8 :
Lecture publique des contes sélectionnés par l’ensemble des élèves un samedi matin, dans la « salle
du conte » de la médiathèque.
Cette séquence peut se clore par la lecture du conte de Madame Leprince de Beaumont, La Belle et
la Bête, suivie de l’exploitation du film de Jean Cocteau (se référer au numéro 6 de février 2002 de la
NRP).
4 RESSOURCES DOCUMENTAIRES
4.1 La compagnie
Par le Théâtre du Shabano
Adaptation : Sylvie Fournout et Béatrice Tanaka.
Mise en Scène : Valentina Arce
Avec : Francesca Testi, Edwige Latrille, et Hernan Bonet.
Musicienne : Christine Kotschi.
Création : - lumière : Thiérry Guisti / marionnettes : patricia gatepaille / musique : Christine Kotschi.
4.2 Sitographie
Concernant la compagnie :
http://www.shabano.fr
4.3 Images du spectacle

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