2ème Communiqué de presse - Französische Filmtage Tübingen

Chères Mesdames, chers Monsieurs, chers collègues, chers amis,
C’est de la France dont nous souhaitons parler ; de la France, et du reste du monde aussi.
L’année dernière déjà, nous évoquions les mutations sociales ainsi que les libertés de presse et
d’opinion.
Depuis, le monde n’est pas devenu plus calme, au contraire diraient certains. Les incertitudes, les
questionnements, les interrogations se multiplient : pourquoi des jeunes filles sont-elles prêtes à
s’engager dans le Djihad aux côtés de l’état islamique ? Comment protéger notre vie privée à
l’époque de la NSA ? Comment les petites entreprises peuvent-elles faire entendre leur voix face
aux grandes multinationales ? Quelles sont les limites des médias ? Comment caractériser « la
famille » ? Voilà un échantillon des questions politiques, sociales et/ou philosophiques dont nous
souhaitons discuter en lien avec nos films. Pour cela, nous recevrons Daniel Cohn-Bendit,
François Margolin et bien d’autres encore (Jean Ziegler sera lui aussi peut-être présent).
Les films
La sociologue et l‘ourson
De Étienne Chaillou et Mathias Théry
Irène Théry est sociologue et membre de la commission d’experts à l’origine du projet de loi pour
le mariage homosexuel en France. Son fils, le réalisateur Mathias Théry entreprit avec Étienne
Chaillou de faire de la controverse un documentaire. Que se passe-t-il vraiment ? Qui est pour ?
Qui est contre ? Et pourquoi ? C’est de tout cela et de bien plus encore qu’Irène et Mathias
discutent au téléphone. À l’aide de peluches animées, le film nous explique que le modèle pèremère-enfant, largement accepté comme forme « naturelle » de la famille, n’est autre qu’une
construction sociale, pas si vieille que cela. En effet, la notion de famille a beaucoup évolué par le
passé, et peut par conséquent être modifiée aussi à l’avenir. Un film documentaire original qui
traite d’un sujet incroyablement sensible de manière inattendue et invite habilement au débat, tout
en nuances.
Nothing to hide
De Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic
Vous avez quelque chose à cacher ? Non ? Le film a à peine commencé que chacun se rend déjà
compte qu’il y a des choses qu’on ne veut pas partager avec le monde entier. Pourtant, nous
révélons un nombre incalculable d’informations à notre sujet : nous installons toujours plus
d’applications sur nos téléphones portables ou acceptons des « conditions générales » qui
donnent à des entreprises accès à nos données. Nous sommes prêts à céder nos droits à la
sphère privée pour des raisons de sécurité. Cependant personne ne souhaite vivre dans un état
totalitaire où la liberté est restreinte. Nous clamons que la sécurité signe la mort de la liberté, et
nous sommes cependant rassurés de savoir qu’un nombre infini de caméras nous filment lorsque
nous nous embrassons dans les stations de métro. Nous reste-t-il seulement des secrets ?
Qu’apprenons-nous sur nous-même, et sur notre société lorsque que nous nous cramponnons à la
justification que, finalement, nous n’avons rien à cacher ? « Nothing to hide » est consacré aux
conséquences sociales et politiques de cette épidémie qu’est la surveillance. Le documentaire fut
financé par crowdfunding sur la plateforme Kickstarter.
Merci Patron!
De François Ruffin
Quatre euros par jour pour une famille de trois personnes, une tartine de beurre pour Noël, pas de
fuel pour le chauffage au beau milieu de l'hiver - la famille Klur est à bout de souffle. Depuis la
fermeture d'une poignée d'usine du groupe LVMH dans le Nord, nombreux sont les Français qui
ont perdu leur emploi. La famille Klur est sur le point de céder sa maison lorsque François Ruffin
frappe à leur porte. Le réalisateur et journaliste est membre d'un groupe militant, qui initia en
France le mouvement "Nuit Debout". La famille Klur et le journaliste élaborent ensemble un plan,
pour attirer l'attention du président du groupe LVMH, Bernard Arnault. Un film, qui présente avec
beaucoup d’humour, les conséquences de la délocalisation.
Ces films seront évoqués à l’occasion des tables rondes qui se tiendront chaque soir à
l’Arsenal ou au café Haag. Nous souhaitons en effet donner au public la possibilité de
dialoguer avec les réalisateurs, avec l’équipe du festival ainsi qu’avec tous les cinéphiles
de passage. C’est une grande première pour le Festival International du Film Francophone !
Nous attendons ces soirées avec impatience et espérons des échanges dynamiques autour
des différents thèmes sociaux et philosophiques au programme.
Salafistes
De François Margolin et Lemine Ould Salem
Entre 2012 et 2015, les deux réalisateurs partirent à la rencontre des acteurs politiques et religieux
de pays où la Charia est en application. Salafistes est le résultat de leurs interviews, présentés
sous la forme d’un documentaire. Le film nous plonge crûment et sans commentaires dans
l’idéologie salafiste. On y découvre une spirale de la violence dont les ravages sont immenses,
aussi bien dans l’esprit des partisans endoctrinés que dans le quotidien des populations meurtries.
Le film fit les gros titres en France. La manière dont le documentaire se confronte au sujet sert elle
d’explication politique ? Ou les réalisateurs prennent-ils ainsi le risque de convaincre des jeunes
instables de rejoindre les rangs des fondamentalistes musulmans ? Les images violentes et les
interviews de théoriciens salafistes qui composent le film lui ont valu d’échapper de peu à la
censure et une interdiction aux moins de 18 ans.
Jean Ziegler – l'optimisme de la volonté
De Nicolas Wadimoff
« Un enfant qui meurt de la faim, est un enfant qui a été assassiné ». Par ces mots, l’écrivain et
sociologue suisse Jean Ziegler appelle les états riches à reconnaître leur responsabilité lorsqu’à
l’autre bout du monde, des enfants se battent devant des hôtels pour quelques restes de
nourritures laissés par les clients. Malgré ses 82 ans, Ziegler prend l’avion pour le pays à qui il doit
une vie de dévouement à l’amélioration des conditions de vie dans le monde : Cuba. C’est par
hasard que Jean Ziegler fut le chauffeur de Che Guevara lors de la participation cubaine à la
première conférence mondiale sur le sucre aux Nations Unies à Genève. Cette rencontre changea
profondément sa vie. Il débuta des études de sociologie, devint professeur d’université à Paris et à
Genève et s’engagea contre ce qu’il nomme « l’oligarchie du capital financier ». Ses positions
politiques radicales, qu’il n’hésite pas à exprimer publiquement, suscitent critiques et fascination.
L’homme est profondément inspirant et représente une réelle source de motivation pour les jeunes
générations qui se battent pour la justice et le changement. « Nous vivons sous un régime
meurtrier, absurde, un ordre du monde cannibale qui doit être changé radicalement et nous
pouvons le faire […]. Ce qu’il faut c’est de la solidarité, de l’analyse claire et surtout de
l’espérance. »
Dans son dernier livre, « Retournez les fusils ! », Jean Ziegler appelle à changer le monde et à
contribuer à un nouvel ordre social vidée de toute domination et (sur-) exploitation : la Terre détient
les ressources nécessaires et suffisantes pour venir à bout de la faim, la maladie et la tyrannie.
Daniel Cohn-Bendit
Depuis le mouvement étudiant qui secoua la France en 1968 dont il fut le porte-parole,
le publiciste et politique franco-allemand Daniel Cohn-Bendit s’est investi avec beaucoup
d’impertinence et de charisme dans la politique européenne. Dans les années 70, il s’engagea
avec Joschka Fischer dans les « combats urbains de Francort » et co-fonda en 1978 le partie
avant-coureur des verts. Provocateur remarqué aujourd’hui membre de la branche realo du parti,
Cohn-Bendit a siégé également pendant 20 ans au parlement européen. Il s’est maintenant retiré
de la scène politique mais cet orateur brillant, également connu pour son fort tempérament, reste
un commentateur très apprécié lorsqu’il s’agit de questions européennes ou franco-allemandes.
C’est en tant qu’invité star, qu’il nous rejoint à Tübingen à l’occasion du Festival International du
Film Francophone.
La directrice de la radio SWR, Stefanie Schneider interviewera le politique franco-allemand au
sujet de la politique actuelle française. Les attaques terroristes survenues ces derniers mois, le
revirement à droite du paysage politique français mais aussi les conséquences que ces
évènements et évolutions peuvent avoir sur la situation générale en Europe seront largement
soumis à l’analyse experte de Mr Cohn-Bendit. S’en suivra une discussion-débat avec le public.
Jeudi, 03/11/2016
18h30
Tübingen, Kupferbau, Hölderlinstraße 5
François Margolin
Né en 1955 à Paris, François Margolin fit ses études à la Fémis. Son premier court métrage, Elle
et Lui remporta le prix Jean Vigo. Il tourna divers films documentaires, dont Falashas qui traite
des populations juives noires d’Ethiopie.
Le journaliste et réalisateur (de longs métrages et documentaires) François Margolin était l’année
dernière membre du jury international du Festival International du Film Francophone. Il présenta
dans le même temps son film « l’Antiquaire », qui traite du pillage des collectionneurs d’art juif lors
de la seconde guerre mondiale. Il sera présent cette année à nouveau, avec dans ses bagages, le
très controversé documentaire ; Salafistes !
Après la projection du film, une discussion aura lieu entre la journaliste Susanne Sterzenbach
(SWR) et le réalisateur. Elle se tiendra en allemand ainsi qu’en français. Il s’agira non seulement
de discuter du contexte dans lequel le film s’inscrit et des réactions qu’il a suscité (et suscite
encore) mais aussi du rôle des médias et de ceux qui les diffusent : quel est le rôle du film
documentaire ? Quelles sont leurs devoirs, leurs possibilités mais aussi leurs limites ? Quelles
peuvent être les attentes des médias envers leur public ? Est-il légitime de filmer la violence,
l’horreur et les appels à la haine sans commentaires ? Ou une médiation est-elle nécessaire ? Où
sont les limites de la liberté artistique et quelle est la responsabilité des réalisateurs ?
Un évènement organisé en partenariat par l’Institut français de Stuttgart et le festival international
du film francophone 2016.
Lundi, 07/11/2016
19h00
Stuttgart, Institut français, Schlossstr. 51
Entrée libre
Mardi, 8. 11. 2016
16:00 Uhr
Tübingen, Kino Atelier, suivi d’une discussion-débat au café Haag
Jean Ziegler???
Nous avons invité le sociologue, communiste, et altermondialiste controversé Jean Ziegler. Il a
accepté notre invitation sous réserve de ne pas devoir participer à une séance exceptionnelle aux
Nations Unies. Découvrez les dernières nouvelles relatives à sa venue sur notre site internet :
www.franzoesische.filmtage-tuebingen.de
Podiumsdiskussion Fokus Afrika
« Comment décrire les transformations et les mutations d'une population qui vient à peine de voir
la lumière du jour ? Comment mettre en évidence le poids du passé dans le subconscient d’une
nation qui tend à jeter le livre chaque fois qu’une page a été tournée ? »
Voilà la question que se pose Hicham Lasri, réalisateur du film Starve Your Dog, que nous
présenterons dans la section « Focus Afrique » du Festival International du Film Francophone.
Ce sont ces questions auxquelles nos invités venus du Maroc, de Tunisie, du Mali, du Tchad ou
encore du Sénégal tenteront de répondre lors de la traditionnelle table ronde organisée dans le
cadre de la projection des films.
Avec
Hicham Lasri (Maroc – réalisateur – Starve Your Dog)
Rama Thiaw (Senegal- réalisatrice – The Revolution Won’t Be Televised
Dohkot Clément Abaifouta (Tchad – protagoniste – Hissein Habré –Une tragédie tchadienne)
Pauline Mwele (Gabun –Directrice du festival Les éscales documentaires)
Et d’ autres encore
Lundi, 07/11/2016
16h00
Tübingen, Cinéma Atelier, café Haag
Nous croyons fermement que le cinéma est un vecteur puissant, capable de changer et
d’améliorer le monde dans lequel nous vivons. Dans cette optique, nous espérons que nos
évènements seront l’occasion de discours inspirants, d’échanges dynamiques, et d’une
effervescence de connaissances et d’idées ! Nous sommes également ravis de la formidable
couverture médiatique qui attend le festival, pour laquelle nous vous remercions chaleureusement
à l’avance. Nous restons bien sûr en permanence à votre disposition pour toutes questions
supplémentaires, demandes d'interviews et d'images.
Cordialement
Christopher Buchholz – Directeur du festival
Andrea Bachmann – Attachée de presse