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www.quotimed.com PAGES SPÉCIALES N° 8648 LUNDI 2 NOVEMBRE 2009 mise au point SOMMAIRE Les mesures de la pression artérielle en consultation et à domicile Page 2 Doubler la dose d’un antihypertenseur n’est pas toujours utile Page 4 Certaines bithérapies sont recommandées notamment en combinaison fixe Page 5 Que peut apporter une nouvelle classe thérapeutique ? Page 6 NOUVEAU Intuitif, simple et rapide Retrouvez en ligne sur www.quotimed.com Les clés du bon contrôle tensionnel CAS CLINIQUES INTERACTIFS 1 Un certificat médical révélateur LESCLÉSDUBONCONTRÔLE TENSIONNEL L e pourcentage des sujets traités ayant alors que certaines bithérapies sont parti- une PAS/PAD < 140/90 mmHg en culièrement efficaces, en particulier lorsque consultation est un critère qui permet leur prescription est réalisée sous la forme d’évaluer la qualité de la prise en charge des d’une combinaison fixe. hypertendus. En France, en 2007, 51 % des Enfin, chez les hypertendus non contrôlés hypertendus traités étaient en dessous de par une bithérapie, trois familles sont à uti- cette valeur cible et ce résultat place notre liser de façon préférentielle : un bloqueur du pays en tête des pays d’Europe pour la qua- système rénine-angiotensine associé à un lité du contrôle tensionnel. diurétique thiazidique et à un antagoniste Pour améliorer le contrôle tensionnel, le mé- calcique. Cette trithérapie va constituer le decin doit connaître certaines clés. Ainsi, « triangle de la réussite » permettant d’ob- alors que le contrôle de la pression artérielle tenir le contrôle tensionnel optimal de ses chez un hypertendu traité est habituellement patients hypertendus. estimé uniquement en consultation, c’est en Souhaitons que les informations délivrées fait l’automesure qui permet d’affirmer dans ce dossier soient utiles à tous les pra- le non-contrôle de la pression artérielle chez ticiens qui prennent en charge les 11 millions l’hypertendu traité, en particulier chez d’hypertendus actuellement soignés en l’hypertendu âgé de plus de 60 ans. France. Sur le plan des traitements, il est aujourd’hui admis que le doublement de la dose usuelle d’un antihypertenseur chez l’hypertendu traité et non contrôlé n’est pas toujours utile, Pr XAVIER GIRERD, PÔLE ENDOCRINOLOGIE, UNITÉ DE PRÉVENTION DES MALADIES CARDIO-VASCULAIRES, GROUPE HOSPITALIER PITIÉ-SALPÊTRIÈRE, FACULTÉ PIERRE-ET-MARIE-CURIE, PARIS-VI 2 Un surpoids met sur la piste 3 Des vertiges chez une femme âgée TESTEZ VOS CONNAISSANCES PAGES SPÉCIALES DE FMC DU « QUOTIDIEN DU MÉDECIN » , RÉALISÉES AVEC LE SOUTIEN INSTITUTIONNEL DES LABORATOIRES FMC MISE AU POINT LES CLÉS DU BON CONTRÔLE TENSIONNEL LE CONTRÔLE DE LA TENSION EST AFFIRMÉ À LA CONSULTATION C hez un hypertendu traité, ce sont les valeurs de sion de la mesure liée à une mauvaise position de la la pression artérielle effectuées au cabinet médi- main. cal, chez un patient en position couchée ou en posi- Un intérêt supplémentaire de l’usage des appareils tion assise depuis plusieurs minutes qui déterminent électroniques avec méthode oscillométrique et bras- la qualité du contrôle de l’hypertension. Au minimum sard sur le bras réside dans la fiabilité démontrée 2 mesures doivent être faites, à quelques minutes, d’in- des appareils automatiques lorsque la mesure est faite tervalle, au cours de la même consultation. Le chiffre sur un bras recouvert par un vêtement dont l’épais- de pression artérielle (PA) retenu est la moyenne des seur devra toutefois être inférieure à 5 mm. Ainsi, la mesures effectuées. mesure de la tension a plus de chance d’être effectuée chez un patient au repos depuis quelques minutes car PrivIlégier l’appareil electronique aucune action de déshabillage imposant la position Pour la mesure au cabinet médical, la technique aus- debout n’est nécessaire si l’appareil automatique est cultatoire avec l’utilisation d’un manomètre avec co- positionné par le médecin chez un patient déjà assis lonne à mercure est toujours considérée comme la mé- depuis quelques minutes. thode de référence. Toutefois, il est aujourd’hui conseillé d’utiliser un appareil électronique. La liste LA DEUXIÈME CONSULTATION des appareils électroniques ayant obtenu une validation clinique est régulièrement mise à jour sur le site www.AFSSAPS.fr. Les appareils de type « brassard au bras » peuvent être utilisés sans précaution particulière, chez un sujet en position couchée, assise ou debout. En revanche, si l’appareil utilisé est de type « brassard au poignet », il est recommandé que les mesures s’effectuent sur un sujet en position assise avec les bras croisés sur Lorsque le non-contrôle d’une hypertension traitée est suspecté, la confirmation du diagnostic d’hypertension résistante impose d’observer le non-contrôle des chiffres tensionnels à une autre consultation. En effet, il a été montré que, lorsque le diagnostic d’une hypertension est basé sur des mesures réalisées au cabinet médical à l’aide d’un appareil électronique et la moyenne de 3 mesures, la répétition de la mesure, à l’occasion d’une deuxième visite réalisée un mois plus tard, conduit à ne finalement porter le diagnostic de non-contrôle de la pression artérielle que chez 59 % des hommes et chez 64 % des femmes. le torse pendant la mesure, afin d’éviter l’impréci- L’AUTOMESURE DÉMONTRE LE NON-CONTRÔLE DE LA TENSION D épister un effet blouse blanche chez l’hypertendu devraient être proposées qu’après avoir confirmé le traité et non contrôlé en consultation est très utile non-contrôle tensionnel par l’automesure. car la réalisation d’une mesure en dehors du cabinet mé- Dans le suivi des hypertendus traités qui présentent dical permet de dépister les 25 % de sujets ayant un ef- un effet blouse blanche, l’automesure est utile pour le fet blouse blanche et chez qui il n’est finalement pas né- suivi de ces patients. En effet, l’effet blouse blanche cessaire de modifier le traitement antihypertenseur. est un phénomène qui ne s’atténue pas au cours du La fréquence de l’effet blouse blanche augmentant avec suivi en consultation. La réalisation d’un relevé d’au- l’âge, Il est raisonnable de proposer la réalisation tomesure sur 3 jours, avant toute consultation d’une automesure chez les hypertendus âgés de ayant pour motif l’évaluation de l’efficacité d’un trai- plus de 60 ans, chez lesquels le contrôle tensionnel tement antihypertenseur, sera particulièrement utile n’est en apparence pas obtenu en consultation. Les pour éviter de porter par erreur le diagnostic d’une hy- modifications de traitements antihypertenseurs ne pertension résistante. 2 ■ LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN PAGES SPÉCIALES N° 8648 LUNDI 2 NOVEMBRE 2009 FMC MISE AU POINT Retrouvez les dossiers FMC sur Internet LES CLÉS DU BON CONTRÔLE TENSIONNEL http : //www.quotimed.com La mesure de la tension effectuée au cabinet médical avec un appareil électronique est équivalente à celle réalisée avec une méthode auscultatoire, et les chiffres seuils qui déterminent une hypertension non contrôlée sont donc identiques. Lorsque l’évaluation du niveau tensionnel est réalisée par automesure ou par MAPA, les valeurs qui déterminent le non-contrôle sont différentes de celles effectuées lors de la consultation (tableau ci-contre). SEUILS DE PRESSION ARTÉRIELLE QUI DÉFINISSENT L’HYPERTENSION NON CONTRÔLÉE Cabinet médical (mesure auscultatoire ou mesure automatique, moyenne de 2 à 3 mesures) Automesure (moyenne de 12 à 18 mesures) MAPA sur 24 heures (moyenne de plus de 50 mesures) MAPA en période d’activité (moyenne de plus de 35 mesures) MAPAenpériodedesommeil(moyennedeplusde15mesures) PAS > 140 ou PAD > 90 PAS > 135 ou PAD > 85 PAS > 130 ou PAD > 80 PAS > 135 ou PAD > 85 PAS > 120 ou PAD > 70 LA RECHERCHE D’UNE HYPERTENSION SECONDAIRE EST ORIENTÉE PAR LA FORME CLINIQUE DE L’HYPERTENSION L a fréquence de survenue des HTA secondaires va- À RETENIR tructive du sommeil. rie selon la forme clinique de l’hypertension : vas- culaire ou métabolique. Cela permet d’orienter vers le type d’examens à réaliser pour dépister une HTA secondaire. Recherche d'une HTA secondaire dans l’hypertension métabolique Le diagnostic d’hypertension artérielle métabolique est d’une identification clinique aisée car le sujet présente un surpoids et une obésité abdominale. L’obésité abdominale est définie par un périmètre abdominal mesuré au niveau de l’ombilic en position debout supé- tilatoire permet le dépistage du syndrome d’apnée obs- LA PRESSION PULSÉE La pression pulsée, différence entre la pression systolique et diastolique, est anormale quand elle est supérieure à 60 mmHg. Elle a une forte valeur prédictive d’évènements cardio-vasculaires. Recherche d'une HTA secondaire dans l’hypertension vasculaire L’hypertension vasculaire concerne le plus souvent les sujets de plus de 60 ans. Elle est marquée par une élévation de la PAS (> 140 mmHg), alors que le PAD est normale (< 90mmHg). Cette caractéristique de la PAS/PAD conduit à observer une élévation de la pression pulsée (différence entre pression systolique et diastolique) dont la valeur est interprétée comme anormale lorsqu’elle est supérieure à 60 mmHg. L’hypertension rieur à 102 cm chez un homme et à 88 cm chez une vasculaire est la conséquence des altérations de la me- femme. dia artérielle par l’artériosclérose (augmentation du Des anomalies biologiques sont présentes : élévation collagène, fracture des fibres d’élastine) qui de la glycémie à jeun et à un stade plus avancé, diabète accompagne le vieillissement des artères et, d’autre de type 2, perturbations du bilan lipidique avec tri- part des lésions d’athérosclérose (épaississement de glycéridémie > 1,5 g/l et/ou HDL cholestérolémie l’intima, plaques d’athérome) qui sont la conséquence < 0,4 g/l, cytolyse hépatique modérée, signe d'une des facteurs de risque cardio-vasculaire (dyslipidémie, stéatose, élévation de la ferritine. diabète, tabagisme). Deux causes sont plus fréquemment retrouvées lors de Un patient peut débuter son hypertension par une hyper- la recherche d'une HTA secondaire chez les hyperten- tension vasculaire, il s’agit alors typiquement d’une hy- dus métaboliques ayant une hypertension résis- pertension qui débute après l’âge de 60 ans et cette tante : le syndrome d’apnée obstructive du som- forme correspond à l’hypertension du sujet âgé. meil et la sténose d'une artère rénale. L’hypertension vasculaire peut être aussi l’évolution Une stratification des examens complémentaires d’une hypertension métabolique chez un diabétique conduit à proposer en première intention la réalisation dont la maladie évolue depuis plusieurs années. Ce sont d’une échographie Doppler des artères rénales ou d'un les lésions d’athérosclérose qui sont alors à l’ori- angioscanner des artères rénales. Une polygraphie ven- gine de l’hypertension vasculaire. LUNDI 2 NOVEMBRE 2009 N° 8648 PAGES SPÉCIALES LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN ■ 3 FMC MISE AU POINT LES CLÉS DU BON CONTRÔLE TENSIONNEL Un effet blouse blanche majoré Les causes rénales sont le plus fréquemment retrou- Dépister un effet blouse blanche chez l’hypertendu vas- vées lors de la recherche d'une HTA secondaire chez culaire traité et non contrôlé en consultation est in- les hypertendus vasculaires ayant une hyperten- dispensable car la variabilité de la pression artérielle sion résistante : la sténose d'une artère rénale est est augmentée chez les sujets ayant une atteinte vas- liée à un athérome localisé sur l'aorte et qui s'étend sur culaire. La « pseudo-résistance » est plus fréquente l'origine des artères rénales. Une néphropathie par chez l'hypertendu vasculaire et la réalisation d'une néphro-angiosclérose est la conséquence de l'atteinte MAPA ou d'une automesure devrait être systématique vasculaire diffuse parfois observée chez un sujet dont avant d'envisager un bilan à la recherche d'une HTA le système vasculaire a été exposé à d'autres facteurs secondaire. de risque au cours de sa vie (tabagisme, dyslipidémie). DOUBLER LA DOSE D’UN ANTIHYPERTENSEUR N’EST PAS TOUJOURS UTILE L e doublement de la dose usuelle d’un antihyper- À RETENIR n’est pas toujours utile. Doubler la dose d’un antihypertenseur a comme objectif théorique d’augmenter l’efficacité du traitement. La connaissance des relations dose-effet hypotenseur de chaque famille thérapeutique permet de prédire avec quels médicaments le doublement de la dose usuelle est vraiment utile. Efficacité souvent augmentée kaliémies alors que l’effet hypotenseur reste identique. tenseur chez l’hypertendu traité et non contrôlé EFFETS SECONDAIRES L’efficacité hypotensive est plus grande quand on double la dose des antagonistes calciques mais les effets secondaires sont plus fréquents. Efficacité parfois augmentée Pour les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA2), les dosages usuels recommandés pour le début du traitement antihypertenseur provoquent une baisse tensionnelle proche de la réponse maximale. Toutefois, un doublement de la dose est possible pour tous les ARA2 et une efficacité un peu supérieure peut être observée chez certains patients. Pour les antagonistes calciques, l’efficacité hypo- Habituellement, l’addition d’une faible dose de diuré- tensive est plus grande lorsque l'on double la dose, tique ou d’un antagoniste calcique provoque une mais les effets secondaires sont plus fréquents aux baisse de la pression artérielle largement plus impor- fortes posologies. Lorsqu’une dihydropyridine est as- tante que celle observée avec le doublement de la dose sociée à un bloqueur du SRA (IEC, ARA2, IDR), la fré- usuelle. quence de survenue des œdèmes des membres in- Pour l’inhibiteur direct de la rénine, le dosage usuel férieurs est diminuée. Le doublement de la posologie recommandé pour le début du traitement antihyper- usuelle de l’antagoniste calcique s’accompagnera tenseur (aliskiren 150 mg) provoque une baisse ten- d’une meilleure tolérance clinique qu’en monothéra- sionnelle proche de la réponse maximale. Toutefois, pie si la prescription se fait en association à un blo- un doublement de la dose est recommandé chez les queur du SRA. patients non répondeurs au premier dosage. En ef- Pour les diurétiques thiazidiques, si l'effet hypo- fet, la faible biodisponibilité de l’aliskiren conduit à ob- tenseur existe de façon significative pour la dose de server chez certains patients une action hypotensive 12,5 mg d'hydrochlorothiazide, l’effet hypotenseur uniquement lorsque le dosage à 300 mg est prescrit. est plus important avec le dosage de 25 mg/j. Avec l’indapamide, l’effet hypotenseur obtenu avec le do- Efficacité est rarement augmentée sage usuel de 1,5 mg est déjà optimal et l’augmen- Pour les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, tation à 2,5 mg/j augmente la fréquence des hypo- les dosages usuels préconisés en première intention 4 ■ LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN PAGES SPÉCIALES N° 8648 LUNDI 2 NOVEMBRE 2009 FMC MISE AU POINT Retrouvez les dossiers FMC sur Internet LES CLÉS DU BON CONTRÔLE TENSIONNEL http : //www.quotimed.com pour le traitement de l’HTA sont suffisants pour obte- Pour les bêtabloquants, il a été montré que des nir l'effet antihypertenseur maximal. Il n'est donc pas doses plus faibles que celles utilisées pour le traite- nécessaire d'augmenter la dose unitaire. En revanche, ment de l’angor sont efficaces pour le traitement la durée de l'action hypotensive est variable selon de l'hypertension artérielle et il est recommandé de les principes actifs. La durée est la plus courte avec débuter un traitement bêtabloquant pour le traite- le captopril, nécessitant au moins une prise toutes les ment de l’HTA par des dosages plus faibles. L’aug- 12 heures et au mieux une prise toutes les 8 heures, mentation de la posologie du bêtabloquant favorise elle est prolongée au-delà de 24 heures avec le tran- la bradycardie, qui n’est pas associée à une amélio- dolapril, elle est plus courte pour les autres IEC, ration du contrôle tensionnel. Il a été récemment pouvant nécessiter chez certains patients une prise montré que la bradycardie sous bêtabloquant ren- toutes les 12 heures pour obtenir une couverture des dait moins efficace la baisse de la pression artérielle 24 heures. centrale. CERTAINES BITHÉRAPIES EN COMBINAISON FIXE SONT RECOMMANDÉES L ’efficacité d’un antihypertenseur n’est pas prévi- tagoniste calcique-IEC et diurétique thiazidique ou IEC À RETENIR et antagoniste calcique. sible chez un patient, car il existe une variabilité in- dividuelle dans la réponse à chaque classe pharmacologique. Un patient non répondeur à un médicament d’une famille peut être répondeur à un médicament d'une autre famille. Dans une population d’hypertendus traités, représentative de la population générale soignée en France métropolitaine en 2006, il est observé que 51 % des patients sont à l’objectif tensionnel (< 140/90 mmHg). Un antihypertenseur en monothérapie permet le contrôle tensionnel chez 25 % des hypertendus traités, et une association de deux ou plus anti- LES ASSOCIATIONS PRÉFÉRENTIELLES Les bithérapies préconisées sont ARA2 et diurétique thiazidique – ARA2 et antagoniste calcique – IEC et diurétique thiazidique – IEC et antagoniste calcique Chez l’hypertendu non contrôlé par une prescription d’antihypertenseur, la qualité des associations pharmacologiques doit être vérifiée et les modifications entreprises pour réaliser la prescription la plus adaptée. Les combinaisons fixes sont des médicaments antihypertenseurs qui, dans un seul comprimé, associent deux classes pharmacologiques. Dans l’étude ACCOMPLISH, il est montré que près de 75 % des hypertendus traités par une bithérapie fixe [bloqueur du SRA + amlodipine ou bloqueur du SRA + hydrochlorothiazide (HCTZ)] hypertenseur permet le contrôle chez 26 % des hypertendus traités. BITHÉRAPIES PRÉFÉRENTIELLES Chez les hypertendus non contrôlés par une monothérapie, il est démontré que la combinaison d’antihypertenseurs de classes pharmacologiques dif- ARA2 Diurétique Thiazidique férentes s’accompagne d’une baisse plus importante de la PA. Un nouveau schéma a été proposé par la Société européenne d’hypertension en 2009 (cf. schéma ci-contre), il indique les associations qui se sont révélées plus efficaces que d’autres sur la baisse de la pression artérielle et sur la prévention des complications cardio-vasculaires. Antagoniste En pratique, les bithérapies préférentielles suivantes sont calcique IEC recommandées, selon le schéma préconisé par l’ESH en 2009 : ARA2 et diurétique thiazidique ou ARA2 et anLUNDI 2 NOVEMBRE 2009 N° 8648 PAGES SPÉCIALES LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN ■ 5 FMC MISE AU POINT LES CLÉS DU BON CONTRÔLE TENSIONNEL atteignent une pression artérielle inférieure à À RETENIR TRITHÉRAPIES RECOMMANDÉES 140/90 mmHg. Ce résultat est atteint alors que 75 % des patients recevaient antérieurement un traitement d’antihypertenseurs comportant déjà deux antihypertenseurs en association libre. Pour majorer la baisse de la pression artérielle lors de l’utilisation d’une combinaison fixe, il est montré, avec les combinaisons d’un ARA2 avec l’HCTZ, que l’augmentation de la dose de l’HCTZ de 12,5 mg à 25 mg permettait d’obtenir le contrôle tensionnel chez environ 10 % de patients de plus. Pour majorer la baisse de la pression artérielle lors de l’utilisation d’une combinaison fixe associant un ARA2 avec l’amlodipine, il est montré que l’augmentation de la dose de l’amlodipine de 5 mg TRITHÉRAPIE Un essai thérapeutique randomisé a démontré la plus grande efficacité d’une trithérapie comportant un ARA2, un diurétique thiazidique et un antagoniste calcique dihydropyridine. ARA2 (antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2) ou IEC (inhibiteur de l’enzyme de conversion) ou IDR (inhibiteur direct de la rénine) Antogoniste calcique Diurétique thiazidique à 10 mg permettait d’obtenir le contrôle tensionnel chez environ 20 % de patients de plus. des effets indésirables (gynécomastie, dysfonction Ainsi, pour les bithérapies, le choix d’une combinaison érectile), une alternative est la prescription d’amilo- fixe augmente l’efficacité et simplifie la prise. ride dont le dosage de 10 mg a montré une équivalence Lorsque l’objectif tensionnel n’est pas atteint avec d’effet hypotenseur avec la spironolactone 25 mg. l’usage d’une bithérapie, il est nécessaire d’asso- La surveillance de la kaliémie est recommandée lors cier un troisième antihypertenseur (cf. schéma ci- de la prescription associée de spironolactone avec contre). Le choix des classes pharmacologiques devant un IEC ou/et un ARA2 car le risque d’hyperkaliémie être utilisées en trithérapie reste empirique, mais un es- existe, en particulier chez le sujet âgé, le diabétique et sai thérapeutique randomisé a démontré la plus grande l’insuffisant rénal. efficacité d’une trithérapie comportant un ARA2, un diu- L’utilisation des antihypertenseur centraux, des alpha- rétique thiazidique et un antagoniste calcique dihy- bloquants et des bêta bloquants peut se faire en ajout dropyridine. ou en substitution des familles thérapeutiques précé- Lorsqu’une trithérapie ne permet pas le contrôle dentes lorsqu’une intolérance rend impossible la pour- tensionnel, l’ajout de spironolactone à la dose suite d’une autre famille pharmacologique ou lorsqu’une de 12,5 mg à 25 mg a démontré une baisse supplé- indication préférentielle impose une prescription, en mentaire de la PAS de près de 22 mmHg et de la PAD particulier pour les bêtabloquants qui possèdent des de 10 mmHg. L’intensité de la réponse hypotensive indications pour le traitement de pathologies car- n’est pas liée à la concentration de l’aldostérone plas- diaques parfois associées à l’HTA (cardiopathie isché- matique ou de la rénine. Si la spironolactone provoque mique, trouble du rythme). QUE PEUT APPORTER UNE NOUVELLE CLASSE THÉRAPEUTIQUE SUR LE CONTRÔLE TENSIONNEL? L a question qu’un clinicien se pose est : un meil- rénine (IDR) illustre la réponse à cette interrogation. leur contrôle de la pression artérielle peut-il être Commercialisé depuis 2007 aux États-Unis mais plus attendu lorsqu’une nouvelle classe d’antihypertenseur récemment en France, l’aliskiren est une molécule ap- est disponible ? L’exemple des inhibiteurs directs de la partenant au groupe des bloqueurs du système rénine 6 ■ LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN PAGES SPÉCIALES N° 8648 LUNDI 2 NOVEMBRE 2009 FMC MISE AU POINT COMITÉ DE RÉDACTION Directeur médical : Dr Alain Marié. Rédacteur en chef : Dr Emmanuel de Viel. Rédacteur en chef adjoint : Dr Marie-Laure Diégo-Boissonnet, assistée du Dr Irène Drogou. LES CLÉS DU BON CONTRÔLE TENSIONNEL angiotensine dont l’action antihypertensive est liée queurs du système rénine angiotensine (SRA). Comme à la diminution de l’angiotensine 2 et à la baisse des la biodisponibilité de l’aliskiren est faible, l’absence de résistances périphériques totales. De son action inhi- réponse hypotensive à la dose de 150 mg doit conduire bitrice sur l’activité enzymatique de la rénine, la fa- à doubler la dose pour observer son efficacité. mille tire son nom de classe pharmacologique d’inhi- La place d’une nouvelle classe thérapeutique au sein biteur direct de la rénine (IDR). des stratégies actuelles de traitement et celle d’une Selon les informations détaillées dans sa fiche de bon utilisation en deuxième intention. usage du médicament publiée par l’HAS, l’aliskiren ■ est indiqué dans le traitement de l’hypertension monothérapie insuffisamment efficace ou ayant pro- Soit en monothérapie en substitution d’une autre artérielle essentielle, peut être utilisé seul ou as- voqué des effets secondaires. socié à d’autres antihypertenseurs et représente un ■ moyen thérapeutique supplémentaire utile. La tielle à un diurétique thiazidique ou à un antagoniste tolérance clinique et biologique est comparable à celle calcique. La combinaison de l’aliskiren à un IEC ou à d’un ARA2, mais une accélération du transit intesti- un ARA2 ne devrait être réservée qu’à la population nal peut s’observer. La surveillance biologique (créa- des hypertendus avec néphropathie diabétique avec tinine, kaliémie) est identique à celle des autres blo- pour objectif la diminution de la protéinurie. Soit en bithérapie mais associé de façon préféren- RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Recommandations pour la pratique clinique : Prise en charge des patients adultes atteints d’hypertension artérielle essentielle. Actualisation 2005. http://www.anaes.fr Quelle place pour l’aliskiren (Rasilez) dans le traitement antihypertenseur ? Fiche de Bon Usage du Médicament. Publications de la HAS, www.has-sante.fr, Septembre 2009. Lang Th, de Gaudemaris R, Chatellier G et al. Prevalence and Therapeutic Control of Hypertension in 30 000 Subjects in the Workplace. Hypertension. 2001;38: 449-54. Ma G, Sabin N, Dawes M. 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Jamerson K, Weber MA, Bakris GL, Dahlöf B, Pitt B, Shi V, Hester A, Gupte J, Gatlin M, Velazquez EJ; ACCOMPLISH Trial Investigators. Benazepril plus amlodipine or hydrochlorothiazide for hypertension in high-risk patients. N Engl J Med. 2008;359:2417-28. Neldam S, Edwards C. Results of increasing doses of hydrochlorothiazide in combination with an angiotensin receptor blocker in patients with uncontrolled hypertension. J Clin Hypertens (Greenwich) 2008;10 :612-8. Chrysant S, Melion M, Karki S, Lee J, Heyrman R. The combination of olmesartan medoxomil and amlodipine besylate in controlling high blood pressure:COACH, a randomized, double-blind, placebo-controller, 8-week factorial efficacy and safety study. Clin Ther 2008;30 :587-604. Chapman N, Dobson J, Wilson S, et al. Effect of spironolactone on blood pressure in subjects with resistant hypertension. Hypertension 2007;49:839–45. Calhoun DA, Lacourcière Y, Chiang YT, Glazer RD. Triple Antihypertensive Therapy With Amlodipine, Valsartan and Hydrochlorothiazide. A Randomized Clinical Trial. Hypertension 2009; 54: 32-9 CONFLIT D’INTÉRÊTS : l’auteur déclare participer ou avoir participé en 2009 à des interventions ponctuelles (travaux scientifiques, activités de conseil, conférences, actions de formations) pour les entreprises Boehringer Ingelheim France, BMS, Daiichi-Sankyo, IPSEN Pharma, Menarini, Novartis, sanofi-aventis, Pfizer, Pierre Fabre. LUNDI 2 NOVEMBRE 2009 N° 8648 PAGES SPÉCIALES LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN ■ 7 COMITÉ SCIENTIFIQUE Allergologie : Pr Jean Bousquet, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier. Cancérologie : Pr David Khayat, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris. Pr Jacques Rouëssé, centre René-Huguenin, Saint-Cloud. Dr Annie Gauvain-Piquard, institut Gustave-Roussy, Villejuif. Cardiologie : Pr Jean-Paul Bounhoure, hôpital Rangueil, Toulouse. Pr Jean-Marc Lablanche, hôpital cardiologique, Lille. Dermatologie : Pr Louis Dubertret, hôpital Saint-Louis, Paris. Pr Jacqueline Sayag, hôpital La Timone, Marseille. Diabétologie : Pr Philippe Passa, hôpital Saint-Louis, Paris. Endocrinologie : Pr Philippe Vague, hôpital La Timone, Marseille. Gastro-entérologie : Pr Marc-André Bigard, CHU Brabois, Nancy. Gériatrie : Pr Robert Hugonot, Grenoble. Dr Laurence Hugonot, CEPEVI, Paris. Gynécologie : Dr Alain Tamborini, Paris. Hématologie : Pr Norbert-Claude Gorin, hôpital Saint-Antoine, Paris. Pr Michel Marty, hôpital Saint-Louis, Paris. Hépatologie : Pr Christian Trepo, hôpital Hôtel-Dieu, Lyon. HTA : Pr Xavier Girerd,hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris. Infectiologie : Pr Henri Portier, hôpital du Bocage, Dijon. Lipidologie : Pr Gérard Turpin, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris. Médecine interne : Pr Bernard Devulder, hôpital Claude-Huriez, Lille. Médecine légale : Dr Michel Godfryd, CHS Evreux. Médecine nucléaire : Pr Xavier Marchandise, CHU de Lille Néphrologie : Pr Jean-Pierre Grundfeld, hôpital Necker, Paris. Pr Alain Meyrier, HEGP, Paris. Dr Pierre Simon, centre hospitalier, Saint-Brieuc. Neurologie : Pr Mathieu Zuber, hôpital Sainte-Anne, Paris. Pr Pierre Loiseau, hôpital Pellegrin, Bordeaux. Obstétrique : Pr Serge Uzan, hôpital Tenon,Paris. Ophtalmologie : Dr Gilles Chaine, hôpital Avicenne, Bobigny. Dr Alain Hullo, hôpital Sud, Lyon. ORL : Pr Bernard Fraysse, hôpital Purpan, Toulouse. Pr Pierre Gehanno, hôpital Bichat-Claude-Bernard,Paris. Orthopédie : Pr Gérard Saillant, hôpital Pitié-Salpêtrière,Paris. Pédiatrie : Pr Christophe Dupont, hôpital Saint Vincent-de-Paul, Paris. Pneumologie : Pr François-Bernard Michel, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier. Pr René Pariente, hôpital Beaujon, Clichy. Psychiatrie : Pr Frédéric Rouillon, CMME Sainte-Anne, Paris. Pr Philippe Parquet, clinique Michel Fontan, CHRU de Lille. Radiologie : Pr Guy Frija, HEGP, Paris. Rhumatologie : Pr Bernard Delcambre, hôpital B, Lille. Pr Xavier Le Loët, Rouen. Sida : Pr Willy Rozenbaum, hôpital Saint-Louis, Paris. Sport : Dr Gérard Porte, clinique du sport, Paris. Travail : Pr Jean-François Caillard, hôpital Charles-Nicolle, Rouen. Pr Jean Loriot, CFPH Montpellier. Urologie : Pr Marc-Olivier Bitker, hôpital Pitié-Salpétrière, Paris. Pr Alain Jardin, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre. UNAFORMEC Centre de documentation 261, rue de Paris, 93556 Montreuil Cedex Tél. : 01.43.63.80.00 - Fax : 01.43.63.68.11 Fondateurs : Dr Marie-Claude TESSON-MILLET et Philippe TESSON P-DG et directeur de la publication : Dr Gérard Kouchner Directeur de la rédaction : Thierry Borsa Edité par la SESC, SA au capital de 43 440 a Durée 50 ans, à compter du 2 mars 1971. 21, rue Camille-Desmoulins 92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9. Tél. : 01.73.28.12.70. 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