Le Mystère du Golgotha, aboutissement de l`initiation

Transcription

Le Mystère du Golgotha, aboutissement de l`initiation
Le Mystère du Golgotha,
aboutissement de l’initiation ancienne
et début de l’initiation nouvelle.
Large aperçu rédigé par Guy Lorge de la conférence du 12.12.2004
donnée à Berlin par Judith von Halle et Peter Tradowsky:
(conférence extraite du livre « Et s’il n’était pas ressuscité…. »1
de Judith von Halle - Editions Novalis de Montesson-France - pages 64 à 85)
Sur terre,
la cause précède l’effet.
Dans le monde spirituel,
l’effet peut précéder la cause :
Ainsi la transfiguration au mont Thabor,
la résurrection de Lazarre,
la Cène
sont des effets qui précèdent le Golgotha.
***
L’initiation préchrétienne
L’initiation préchrétienne
dans les Centres de Mystères
reposait tout d’abord sur une phase de purification astrale.
Le candidat à l’initiation devait posséder
un don de clairvoyance hérité par le sang.
Le processus commençait par un « breuvage d’oubli ».
qui plongeait dans un état semblable au sommeil
pendant trois jours et demi.
Le moi, le corps astral la majeure partie du corps éthérique
se détachaient du corps physique.
Pendant ce temps,
le disciple parcourait
le monde astral et le monde dévachanique
1 Ce titre évoque les paroles de l’Apôtre Paul : « Et si le Christ n’était pas ressuscité, notre
prédication serait morte, et morte aussi notre foi » (Paul 1 Cor. XV, 14)
-1-
et pouvait voir et ressentir
ce qu’auparavant il avait seulement appris ;
il voyait le Logos
jusque seulement le corps éthérique.
C’était là une sorte d’anticipation
de ce qui serait possible pour tous les hommes
de rencontrer ce Logos dans son incarnation
et cette fois jusque dans son corps physique.
Au bout des trois jours et demi,
le Hiérophante ramenait, dans son corps physique,
le disciple qui allait devenir le guide des êtres humains
qui ne pouvaient encore accéder à l’initiation.
A l’Origine, nous étions unis au divin
Et avant ces initiations ?
Lorsque la Terre était encore unie au Soleil,
les Elohims y habitaient
et les esprits de la forme (les Exousiaï)
firent don aux hommes de la chaleur du sang.
Ce fut le premier moment
où l’être humain possédât une sorte de sentiment du moi
par l’intermédiaire de la chaleur.
Lorsque le Soleil se retira, les Elohims partirent avec lui
et après le départ des substances lunaires,
les Elohims laissèrent sur la Lune un Eloha ;
en cet Eloha se reflétèrent ses frères solaires
de sorte que nous pûmes rester en contact avec le Logos
par son intermédiaire.
Cet Eloha fut appelé « J H W H » - Yahvé dans la Bible.
La Thora l’appelle le « dieu du vent »
car ce dieu avait son corps-esprit dans l’air
qui pouvait pénétrer dans l’être humain
par la chaleur du sang ;
c’est ainsi que se forma la respiration
et par ce biais la langue
qui lui permit un jour de prononcer le mot « JE ».
A l’Origine, nous étions unis au divin
dans une seule conscience de rêve
-2-
- la conscience atavique –
parce que notre partie supérieure se trouvait
en dehors de notre corps.
Nous constatons que l’initiation préchrétienne cherchait
à imiter cet état de l’Origine :
oubli de la conscience ordinaire
et constituants supérieurs en dehors de notre corps.
A l’Origine,
nous sommes tous unis et indifférenciés
comme les millions de gouttes dans un verre d’eau.
Ensuite, l’eau se déverse formant des îlots
plus ou moins étendus
c-à-d des communautés de sang.
La transgression progressive de ces lois de sang
- grâce à l’intervention luciférienne fut l’expression de l’individualisation croissante.
Les îlots se rétrécissent de plus en plus :
tribus, familles,
et finalement les gouttes s’individualisent.
Le sang devient égoïste
et la formation du moi est enclenchée.
L’accès aux mondes de l’esprit se tarit,
l’ancienne clairvoyance se dissipe.
C’est à cette époque obscure que
« la lumière de l’esprit des mondes
entra dans le flot de l’essence terrestre »2
Par le sacrifice du Logos solaire,
le Moi peut devenir
libre et véritablement autonome
Le Christ apporte
une nouvelle sagesse dans le monde
Désormais,
ce qui n’était jadis accessible qu’à l’initié
- la victoire de l’esprit sur la matière et la mort devient accessible à tous les hommes.
2
Paroles de la pierre de fondation (Congrès de Noël 1923)
-3-
Le Christ apporte une nouvelle sagesse dans le monde :
une vérité universelle
que tout être humain sans exception
peut faire épanouir en lui individuellement.
Cette sagesse est une nouvelle alliance d’amour :
ce n’est plus par les liens du sang que l’on s’aime
mais par une nouvelle relation dans l’esprit
par les forces du cœur.
Sur la Croix :
le Christ par ses paroles
« Femme voici ton fils,…voici ta mère » 3
signifie cette nouvelle alliance qui réunit deux êtres
non par le sang mais par l’esprit ;
alliance
- nouveau mode d’existence –
qu’il a rendu possible.
Ceci s’exprime aussi dans ses paroles :
« Celui qui ne quitte pas
son père, sa mère, son frère, sa sœur
ne peut pas être mon disciple. »
Le Christ s’unit à la Terre
L’évolution repose sur le Moi éveillé par le Christ
Par son sacrifice,
le Christ s’unit à la Terre
en descendant dans les profondeurs de la matière :
la Terre devient le Royaume de Dieu.
L’évolution
qui devient maintenant possible
repose sur le fait
que le moi, métamorphosé, éveillé par le Christ,
peut susciter en chaque homme
la spiritualisation de ses constituants.
L’homme
- s’il le veut peut prendre le chemin du retour à l’origine,
3
Jean, XIX, 25-27
-4-
le chemin de sa patrie dans le monde spirituel.
Il va pouvoir développer le germe du corps de résurrection
- du fantôme –
déposé en lui par le corps de résurrection du Christ.
Nous constatons la différence entre l’initiation ancienne
et celle rendue possible par le Christ.
Grâce à la pénétration du Logos
dans les ultimes profondeurs du corps physique,
son action a pu devenir une expérience directe dans l’homme.
Nous pouvons ainsi faire l’expérience du Christ
jusque dans le corps physique
et pas seulement dans le corps éthérique
comme c’était le cas avant son incarnation.
La vérité se répand directement du Christ dans l’homme
qui peut l’amener à la conscience
par le travail accompli sur son moi.
Le moi devient ainsi totalement exempt d’égoïsme.
Rudolf Steiner dit :
« Quand on a vu clairement
que, face à la sagesse unitaire,
il n’y a pas de point de vue particulier,
que, se placer à un point de vue particulier
signifie que l’on a pas avancé suffisamment,
c’est alors seulement que l’on peut comprendre
l’idée du Saint-Esprit.
Seul l’Homme imparfait a son point de vue.
L’Homme qui s’approche de l’esprit de la sagesse
n’a pas de point de vue.
Il sait qu’il doit s’adonner de façon désintéressée
à la sagesse originellement une » 4
Grâce à l’initiation chrétienne,
- à l’initiation rose-croix –
- à la science de l’esprit –
- à la science du Graal –
l’Homme peut devenir lui-même
4
dans : « la science de l’Esprit, une source d’impulsions pour la vie » Edts
-5-
le précurseur de la « nouvelle Jérusalem »
donc, aussi aider à la spiritualisation
du corps de la Terre en un nouveau Soleil.
Depuis le Mystère du Golgotha,
nous sommes un être
qui se détermine lui-même, un être libre.
Nous constatons donc
qu’au début de notre évolution terrestre,
nous sommes liés à Dieu et guidés par Lui ;
nous recevons le fondement
de notre existence et de notre évolution
grâce aux influences de hautes entités spirituelles.
Depuis le Mystère du Golgotha,
nous sommes un être qui se détermine lui-même,
un être libre
- ce qui comporte de grands dangers –
un être
qui, s’il le veut, doit passer activement à l’acte
pour revêtir le fantôme.
Le Mystère du Golgotha
est le tournant de l’évolution terrestre et de l’humanité.
C’est à partir de là que
- grâce à la relation avec le Christ –
nous pouvons retourner à nouveau à l’origine
d’une façon nouvelle :
« Nul ne va au Père que par moi »5
Manifestations du Christ
préparatoires au Golgotha.
Le Christ a inauguré cette mutation
par des manifestations préparatoires au Golgotha.
Avec lui descend sur terre
cette réalité que dans le monde de l’esprit,
l’espace et le temps n’existent pas.
Donc l’effet peut y précéder la cause.
5
Jean XIV, 6
-6-
C’est ainsi que s’expliquent
sa manifestation au Mont Thabor dans son corps de résurrection,
la résurrection de Lazare, le « Notre Père » et la Cène.
Qui est Lazare ?
C’est la réincarnation d’Hiram qui érigea le temple de Salomon,
c’est l’accomplissement suprême de la lignée de Caïn,
c’est un être qui s’est développé jusqu’à l’âme de conscience.
En recevant du Christ l’initiation,
cette âme caïnite s’unit à l’âme abélienne de Jean-le-Baptiste
qui, à cette époque, se trouvait dans le monde spirituel
et qui était la réincarnation d’Elie
et qui avait déjà accompli le développement de l’âme de conscience
ainsi qu’en témoignent ses paroles
à l’adresse de l’ « âme dans la solitude ».6
Au cours du processus de résurrection,
ces deux principes d’humanité se réunirent
et il en résulta un homme
qui portait en lui tous les constituants de l’humanité :
ceux d’en bas de la lignée caïnite,
ceux d’en haut jusqu’à l’atman de la lignée abélienne.
Lazare-Jean ainsi ressuscité porte
outre son corps physique
le corps de résurrection – le fantôme - né de l’action du Christ ;
il représente ainsi l’image idéale de l’homme futur
que l’humanité doit prendre pour exemple de son évolution.
Cet événement est une préparation
- aux yeux de la foule et non d’un cercle privé –
à la résurrection du Christ le matin de Pâques.
« C’est pour la foule qui m’entoure afin qu’ils croient ». 7
Un autre exemple de l’effet avant la cause,
c’est le « Notre Père »
où l’on constate
que c’est par l’effet du Moi sur les constituants inférieurs
6 Voir le début de l’evangile de Marc commenté par Rudolf Steiner dans « Esotérisme de
l’Evangile de Marc » Edts EAR.
7 Ev de jean XI, 42n
-7-
que les constituants supérieurs peuvent naître.
8
Encore un autre exemple de l’effet avant la cause,
c’est la Cène
- le dernier repas qui, en fait, est le premier –.
Le corps de la Terre
- en tant que corps du Christ –
est célébré ici
avant que le Christ soit plongé
- par sa mort sur la Croix –
dans les profondeurs ultimes de la matière,
avant que l’aura de la Terre soit irrévocablement métamorphosé.
Le corps du Christ est la Terre,
qui produit les substances pour faire le pain.
Le sang du Christ est le vin,
le suc végétal qui jaillit de la Terre.
Par la communion, l’homme reçoit le corps et le sang du Christ.
La transsubstantiation ne devient possible
que par le sacrifice d’amour du Christ,
que par le moi libéré de l’ego,
que par un amour nouveau
indépendant du sang et désintéressé.
C’est pour cette raison que le Christ dira après cette action
- donc déjà le soir précédent sa mort –
« Maintenant, le Fils de l’Homme a été glorifié,
et Dieu a été glorifié en lui […]
Je vous donne un commandement nouveau :
Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés,
vous aussi, aimez-vous les uns les autres » 9
L’événement mystérique du Golgotha
Cette parole doit nous amener
à entrer dans l'événement mystérique lui-même,
l'événement de la crucifixion.
8
Voir le Triangle surmontant le carré dans « La science de l’Esprit, une source d’impulsions
pour la vie » (GA 96) où Rudolf Steiner commente le Notre Père - Edts Novalis). Voir la
présentation de ce commentaire sur mon Site : http://www.guylorge.net/Pagesem004PDF.pdf
9 Jean XIII 31-34
-8-
début
du texte
intégral
Ici commence la conversion des contenus des Mystères
que le Christ a manifestés, voire anticipés,
avant le Vendredi saint,
dans les actions mentionnées plus haut.
Par l'entrée d'un dieu dans le monde physique de la Terre,
par l'adoption d'un corps physique,
s'accomplit le sacrifice d'amour
métamorphosant la Terre et l'homme,
car ce fut un acte accompli par pur amour de l'homme,
et qui n'était pas nécessaire
à l'évolution de la divinité elle-même.
Depuis le baptême,
l'être du Christ a parcouru sur la Terre
dans la corporéité du Jésus nathanéen
un chemin de trois années.
Au cours de cette période,
l'entité divine s'est avancée de plus en plus
dans la matière terrestre :
le Christ a expérimenté de plus en plus dans Son être
une véritable humanité,
Il est devenu plus humain.
Pour libérer l'homme de sa sujétion luciférienne
« Christus verus Luciferus » ;
le Christ est par conséquent descendu
dans les profondeurs de la matière,
descendant
tout d'abord dans le corps de Jésus,
dans lequel Il a aussi été, finalement, torturé et crucifié,
puis dans le corps de la Terre elle-même.
Comme cela a provoqué
une transformation en profondeur de toute matière
- y compris la constitution de l'homme –
la façon dont le Christ a pénétré jusqu'aux limites ultimes
de la corporéité physique est d'une grande importance.
Nous avons déjà décrit au début comment l'homme,
au cours de son évolution passée,
a accédé à une toute première « conscience » de son moi,
de son individualité,
grâce à la transformation du sang et de la respiration.
-9-
Ce sont précisément ces deux caractéristiques physiques
décisives, totalement impliquées dans l'activité du moi,
qui ont été à nouveau remaniées, métamorphosées
et pénétrées d'esprit par le sacrifice du Christ.
L'événement de la crucifixion
Et c'est pourquoi je vous demande
de participer par votre intérêt
à l'événement de la crucifixion
qui se présente à moi un vendredi après l'autre.
J'aimerais indiquer au préalable
qu'il n'est pas possible de parler de ces faits,
- même si on les présente de la façon la plus neutre sans soulever chez l'auditeur
un mouvement du cœur (qui met souvent mal à l'aise).
Mais aucun homme capable de se dire en vérité chrétien
ne refusera son intérêt
pour le destin, le sacrifice de son Rédempteur.
Le degré de souffrance du Christ
est de toute façon incommensurable et indicible,
puisqu'Il n'était pas habitué
à l'expérience de la douleur physique et matérielle.
Car le Logos solaire n'avait en effet jamais été incarné.
Ne seront décrits ici « que » les détails
qui sont nécessaires à un exposé
dans l'esprit du titre de cette conférence.
Le Christ n'a pas seulement été cloué,
mais aussi attaché sur la croix.
Ces deux faits ont une signification profondément mystique
et sont en rapport avec l'entrée du moi décrite plus haut,
à travers le sang et la respiration.
Dans la deuxième strophe de la « Pierre de fondation » :
« Tu vis dans la pulsation cœur-poumon [...]
Car la volonté du Christ agit à l'entour ».
Avant d'enfoncer les clous dans les mains et dans les pieds
et de dresser la croix,
on avait fixé le Christ sur le bois avec des cordes.
On procédait manifestement toujours ainsi,
- 10 -
car, de cette façon,
on empêchait que les plaies dues aux clous se déchirent.
On avait également fait trois creux dans les madriers
en vue de réduire la charge
- pour augmenter la durée du supplice - :
au niveau de la tête, du siège et des pieds.
On posa en plus une tablette de soutien.
On ne monta la croix que sur place,
en prenant au préalable les mesures du Christ
et en marquant l'emplacement des clous sur les montants.
Les poutres transversales n'étaient pas tout à fait horizontales
par rapport à la poutre verticale,
mais insérées comme un Y
dans les mortaises latérales
pratiquées par avance dans la poutre maîtresse.
Après avoir cloué la main droite,
on s'aperçut cependant
que la paume de la main gauche du Rédempteur
n'arrivait pas jusqu'au trou creusé auparavant.
Pour s'épargner de creuser un trou supplémentaire,
on noua une corde autour du poignet gauche du Christ
et on tira dessus avec une telle violence
qu'on Lui démit le bras
et réussit ainsi à clouer la main dans le trou préparé.
Le haut du corps était ainsi tendu à l'extrême,
Lui faisant tirer automatiquement les genoux vers le haut.
Pour réussir aussi à clouer les pieds à l'emplacement précreusé,
on attacha donc fermement le Christ par les hanches,
attachant de même les genoux pour les faire descendre.
Les jambes ainsi étirées vers le bas,
la cage thoracique s'arquait
sous l'effet de la plus indicible tension,
s'écartant de la croix.
Le Christ ne pendait donc pas sur la Croix en forme de T,
dans la position en Y propagée par l'art et la tradition,
mais tout au contraire :
c'est Lui-même qui,
du fait de cette extrême tension de Son corps,
formait la croix en T horizontale attachée
- 11 -
au bois en forme de Y.
Le Christ n'est pas mort à cause des clous,
à cause des hémorragies qu'ils entraînaient,
mais de l'étouffement causé par ces mesures.
Les clous causèrent des hémorragies importantes.
Nous trouvons chez Rudolf Steiner ce commentaire
disant que dans ce processus mystique,
c'est le « sang égoïste» de l'humanité qui s'est écoulé,
et ceci dans l'exacte quantité qui était nécessaire.
De même que la partie matérialiste de Lazare devait mourir
et sortir de son corps,
- symbole annonciateur de l'avenir et événement mystérique effectif –
de même s'écoula, substitutivement,
des plaies de Jésus-Christ sur la croix
le sang luciférien et égoïste de l'humanité.
Simultanément s'accomplit un deuxième fait mystique
se rapportant à la transformation de l'organe de la respiration.
Plus le temps passait où le Christ restait accroché sur la croix
dans cette situation extrême,
plus devenait pénible chacune de ses respirations.
De cette façon, le souffle pénétrait de plus en plus
profondément dans le corps physique.
Le médecin Lothar Vogel décrit la respiration au moment de la mort :
« Ce sont donc à nouveau les forces astrales
qui approfondissent unilatéralement l'inspiration
à l'approche de la mort.
Ce type de respiration conduit finalement à des inspirations
[ = respirations] violentes et isolées.
Les forces astrales s'enfoncent
de plus en plus profondément dans la corporéité
jusqu'à ce qu'elles finissent
par repousser complètement l'éthérique
et que la vie s'achève en une toute dernière inspiration profonde »
On peut imaginer
à quel point ce processus s'accentue en cas d'étouffement.
Dans la mort, le Christ put finalement intervenir
jusque dans le royaume d'Ahriman,
- 12 -
dont Il paralysa les forces
au cours de la « descente aux Enfers »,
entre le Vendredi saint et le dimanche de Pâques.
Le médecin Lothar Vogel dit encore :
« Ahriman avait le pouvoir
d'imposer au Christ la nécessité
de se lier véritablement à la Terre [...],
de mener véritablement le Christ à la mort.
Et par cette mort,
l'entité du Christ passa dans l'entité de la Terre ».
Le fait que le Christ s’adresse aux Elohim,
dans ses crises d’étouffement
au moment de la modification et de la transformation
du processus de la respiration,
ressort nettement de l’exclamation
qui nous est rapportée sous la forme des paroles :
« Eli , Eli, lamasabachtani. »
Eli = Elohim.
fin
du texte
intégral
Que signifie les Paroles du Christ en croix : :
« Eli , Eli, lamasabachtani. »
Deux traductions sont possibles.
La plus courante :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
10
Rudolf Steiner donnera une autre traduction :
« Mon Dieu, mon Dieu, comme tu m’as élevé/glorifié ! »
Cette interprétation est d’une importance fondamentale
car elle décrit le moment
- décisif pour l’évolution future de l’Homme –
où il devient un être libre.
Ce n’est que par cet événement mystérique
que l’évolution de notre monde
- tel que nous le connaissons aujourd’hui –
- et y compris l’évolution de l’anthroposophie est tout simplement devenue possible.
1010
Mathieu XXVII, 46
- 13 -
Ici, pages 81 à 83, Judith von Halle précise que, chaque vendredi, elle
entend de la bouche du Christ : « Eloi, Eloi, l’ma schewachtani ! » Et elle va
démontrer par une étude du langage araméen et hébreu que ce mot
« schewachtani », qu’elle entend de la bouche du Christ, peut donner les
deux traductions. Judith von Halle va expliquer comment ces deux
traductions sont utiles pour comprendre ce qui s’est produit lorsque le
Christ a prononcé ces paroles. Elle déclare en substance :
Le corps de Jésus agonisant
- dont l’être supérieur divin se libère de lui dans la mort s’écrie au moment extrême de sa détresse :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
ce qui veut exprimer :
« Pourquoi mon être supérieur m’a-t-il abandonné ? »
Mais tandis que le corps de Jésus est en train de mourir,
le Christ s’apprête à naître et s’extériorisera en disant :
« Mon Dieu, mon Dieu, comme tu m’as élevé/glorifié ! »
L’incarnation du Christ :
embryonnaire du Baptème au Golgotha
véritable naissance terrestre lors du Golgotha.
Rudolf Steiner dit :
« C’est donc en quelque sorte une vie embryonnaire
que celle de cette entité du Christ
depuis le baptême reçu de Jean
jusqu’au Mystère du Golgotha.
Le Mystère du Golgotha lui-même,
nous devons le comprendre
comme la naissance terrestre du Christ ;
la mort de Jésus étant donc la naissance terrestre du Christ.
Et sa vie terrestre à proprement parler,
il nous faut la chercher après le Mystère du Golgotha » 11
« Dans la mort s’est révélée la vie éternelle
Tu es la Mort, et tu nous guériras ! » 12
11
12
Rudolf Steiner dans « Le cinquième Evangile » GA 148. 3 octobre 1913. Edts Triades
Novalis dans le cinquième de ses Hymnes à la nuit.
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C’est la naissance du monde nouveau.
« Mon Dieu, mon Dieu,
comme tu as glorifié le moi dans le Règne »
- Règne dont il est question dans le « Notre Père » Le Mystère du Golgotha est d’une telle importance
et d’une telle profondeur
que Rudolf Steiner a parlé à bon droit
d’un « Mystère ».
Beaucoup de choses nous restent encore cachées aujourd’hui ;
ce n’est qu’à la fin des temps terrestres
- au début de l’ère de Jupiter –
que l’Homme pourra saisir le Mystère du Fils
dans ses multiples dimensions,
dans sa grandeur et sa splendeur divines,
dans son éclat divin.
Dans cette attente,
nous progressons pas à pas
dans notre lutte pour la connaissance
et l’anthroposophie nous sert d’outil de l’esprit.
Chacun a le droit et le devoir de chercher
tout à fait individuellement,
non pas spéculativement
mais dans le sens de l’anthroposophie.
L’homme est appelé
- pour son propre salut et celui de ses frères –
à aiguiser son esprit
pour que le grand cadeau d’amour et de liberté du Fils de Dieu
qui lui a été offert
ne doive pas rester dans l’obscurité.
voir notes page suivante
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Notes :
1.-Ce large aperçu de la conférence vous permet de prendre connaissance de ce
qui y est traité. Cet aperçu a été rédigé en passant par ma personnalité ; c’est
pourquoi, il ne peut remplacer le texte original où, en outre, vous trouverez quelques
figures non reprises ici.
2.- Je constate dans les écrits de Judith von Halle une vie qui s’exprime dans un
style harmonisant les deux grandes forces qui séparent l’humanité depuis Caïn et
Abel : la Science et l’Amour, les Rois-Mages et les Bergers, Aristote et Platon.
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