Message du Pape pour le Meeting de Rimini FR
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Message du Pape pour le Meeting de Rimini FR
Message du Pape pour le Meeting de Rimini 2013 “Le pouvoir craint l’homme qui dialogue avec Dieu” Le cardinal Tarcisio Bertone a envoyé à l’évêque de Rimini un message apportant les salutation du pape François et les considérations du Saint Père sur le thème du XXXIVème Meeting. Révérendissime Excellence, c’est avec joie que je transmets à Votre Excellence les salutations cordiales du Saint Père François, ainsi qu’aux organisateurs et aux participants du Meeting pour l’Amitié entre les Peuples, arrivé cette année à sa XXXIVème édition. Le thème choisi – “L’homme, une urgence” – rejoint la grande urgence d’évangélisation exprimée à plusieurs reprises par le Saint Père, à la suite de ces prédécesseurs, et a suscité en lui des condidérations profondes que je rapporte ci-dessous. L’homme est le chemin de l’Eglise : c’est ce qu’écrivait le bienheureux Jean-Paul II dans sa première encyclique, Redemptor Hominis (n°14). Cette vérité reste valable encore et surtout à notre époque, où l’Eglise, dans un monde toujours plus globalisé et virtuel, dans une société toujours plus sécularisée et privée de points de repère stables, est appelée à redécouvrir sa mission propre, en se concentrant sur l’essentiel et en cherchant de nouvelles voies pour l’évangélisation. L’homme reste un mystère, irréductible à toute image que la société se forge sur son compte et que le pouvoir mondain tente d’imposer. Un mystère de liberté et de grâce, de pauvreté et de grandeur. Mais que signifie que l’homme est “chemin de l’Eglise” ? Et surtout, que signifie pour nous aujourd’hui parcourir ce chemin ? L’homme est chemin de l’Eglise parce qu’il est le chemin parcouru par Dieu lui-même. Depuis l’aube de l’humanité, après le péché originel, Dieu se met à la recherche de l’homme. “Où es-tu ?”, demande-t-Il à Adam qui se cache dans le jardin (Gn 3,9). Cette question, qui apparaît au début du Livre de la Genèse et ne cesse de résonner tout au long de la Bible et à chaque moment de l’histoire que Dieu, au cours des millénaires, a construit avec l’humanité, atteint dans l’incarnation du Fils son expression la plus élevée. Saint Augustin affirme dans son commentaire de l’Evangile de Jean : “En restant auprès du Père, [le Fils] était vérité et vie ; en revêtant notre chair, il est devenu chemin” (Is 34,9). C’est donc Jésus Christ qui est “le principal chemin de l’Eglise”, mais puisqu’Il “est aussi le chemin vers chaque homme”, l’homme devient “le premier chemin fondamental de l’Eglise” (cf Redemptor Hominis, 13-14). “Je suis la porte”, affirme Jésus (Jn 10, 7) : c’est à dire que je suis le porche d’accès à tout homme et à toute chose. Sans passer par le Christ, sans concentrer sur Lui le regard de notre Coeur et de notre esprit, nous ne comprendrions rien du mystère de l’homme. Ainsi, presque sans nous en rendre compte, nous serions contraints d’emprunter au monde nos critères de jugement et d’action et, à chaque fois que nous côtoierions nos frères en humanité, nous serions comme ces “voleurs et brigands” dont parle Jésus dans l’Evangile (cf. Jn 10, 8). Le monde entier, en effet, est à sa manière intéressé à l’homme. Le pouvoir économique, politique, médiatique a besoin de l’homme pour se perpétuer et se gonfler lui-même. C’est pourquoi il s’efforce souvent de manipuler les masses, d’induire des désirs, d’effacer ce que l’homme possède de plus précieux : le rapport avec Dieu. Le pouvoir craint les hommes qui sont en dialogue avec Dieu parce que cela rend libres et non assimilables. Voici donc l’urgence de l’homme que le Meeting pour l’Amitié entre les Peuples place cette année au centre de sa réflexion : l’urgence de restituer l’homme à lui-même, à sa dignité si élevée, au caractère unique et précieux de toute existence humaine de la conception jusqu’à sa fin naturelle. Il faut à nouveau considérer la sacralité de l’homme et, en même temps, dire avec force que ce n’est que dans le rapport avec Dieu, c’est à dire dans la découverte et l’adhésion à sa propre vocation, que l’homme peut atteindre sa véritable stature. L’Eglise, à laquelle le Christ a confié sa Parole et ses Sacrements, contient l’espérance la plus grande, la possibilité la plus authentique de réalisation pour l’homme de toute latitude et de toute époque. Quelle grande responsabilité avons-nous ! Ne gardons pas pour nous ce précieux trésor que tous recherchent, consciemment ou non. Allons avec courage à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps, des enfants et des personnes âgées, des “savants” et des personnes sans aucune instruction, des jeunes et des familles. Allons à la rencontre de tous, sans attendre que ce soient les autres qui viennent nous chercher ! Imitons en cela notre divin Maître, qui a quitté son ciel pour se faire homme et être proche de chacun. Portons donc le parfum de l’amour du Christ non seulement dans nos églises et nos paroisses, mais dans tout milieu de vie. (cf. 2Cor, 2,15). Dans les écoles, les universités, les lieux de travail, les hôpitaux et les prison s; mais aussi dans les places, sur les routes, dans les centres sportifs et les lieux où les gens se retrouvent. Ne soyons pas avares pour donner ce que nous-mêmes avons reçus sans aucun mérite ! Nous ne devons pas avoir peur d’annoncer le Christ dans les circonstances opportunes ou inopportunes (2Tm 4,2), avec respect et franchise. Telle est la mission de l’Eglise, et telle est la mission de tout chrétien : servir l’homme en allant le chercher jusque dans les méandres sociaux et spirituels les plus cachés. Toutefois, la condition pour que l’Eglise soit crédible dans cette mission de mère et de maître est sa fidélité au Christ. L’ouverture vers le monde est accompagnée et, en un sens, rendue possible, par l’obéissance à la vérité dont l’Eglise elle-même peut disposer. “L’urgence de l’homme” signifie donc l’urgence de revenir au Christ, d’apprendre de Lui la vérité sur nous-mêmes et sur le monde et, avec Lui et en Lui, aller à la rencontre des hommes, surtout des plus pauvres, pour lesquels Jésus a toujous manifesté sa predilection. Et la pauvreté n’est pas seulement matérielle. Il existe une pauvreté spirituelle qui tenaille l’homme contemporain. Nous sommes pauvres d’amour, assoiffés de vérité et de justice, mendiants de Dieu, comme l’a toujours souligné sagement le serviteur de Dieu Monseigneur Luigi Giussani. La pauvreté la plus grande, en effet, est le manque du Christ, et tant que nous ne porterons pas Jésus aux hommes, nous aurons toujours fait trop peu pour eux. Excellence, je souhaite que ces brèves pensées puissent aider ceux qui prendront part au Meeting. Sa Sainteté François assure à tous Sa proximité dans la prière et Son affection ; il souhaite que les rencontres et les réflexions de ces journées puissent allumer dans les coeurs de tous les participants un feu qui alimente et soutienne leur témoignage de l’Evangile dans le monde, et envoie de tout coeur à Vous, aux responsables, aux organisateurs de la manifestation, ainsi qu’à tous les participants, une Bénédiction Apostolique particulière. J’ajoute mes cordiales salutations et profite de la circonstance pour confirmer l’expression de mon respect le plus distingué, Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté