Dunkerque: les commerçants opposés à une place Jean-Bart

Dunkerque: les commerçants opposés à une place Jean-Bart
piétonne
PUBLIÉ LE 09/10/2015
ANNICK MICHAUD
Représentés par leurs associations, les commerçants disent un grand « non » au projet de rendre aux piétons la portion
de la place Jean-Bart située entre le boulevard Sainte-Barbe et le Grand Morien, présenté dans nos colonnes mardi. Ils
réagissent et donnent leurs arguments.
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Ça n’a pas fait un pli : à peine notre article sur le projet d’extension de la piétonnisation place Jean-Bart paru, les commerçants du
centre-ville se sont mobilisés pour faire savoir qu’ils n’en voulaient pas. « Il y a une unité contre le projet », annonce d’emblée Éric
Glucksman, président de l’association des commerçants de Dunkerque-centre, entouré de Jean-Daniel Vandewalle, président de
DAC, Dunkerque Ambition Centre (1), Éric Dubois, propriétaire de la brasserie Grand Morien, élu à la chambre de commerce et
d’industrie, et Jean-Pierre Coelenbier, président de l’APACAD (2) et « plus ancien habitant de la place Jean-Bart ».
Pour eux, interdire cette partie de la chaussée à la circulation reviendrait « à couper le centre-ville en deux, à créer une rupture totale de la
circulation ». Avec des conséquences directes, estiment-ils, sur la fréquentation de leurs magasins : « On va encore gêner les gens qui
viennent en voiture. Et nos clients viennent en voiture. On sait que si on gêne les automobilistes, ils vont se sauver à l’extérieur ! Si on laisse faire, c’est
la mort du centre-ville. » Pour les représentants des commerçants, le projet n’est pensé que pour assurer la réussite du futur réseau de
bus : « Moi, je vais mesurer sa réussite à mon chiffre d’affaires, pas au nombre de gens dans les bus », grogne Jean-Daniel Vandewalle, aussi patron de la pâtisserie Aux Doigts de Jean Bart.
Pas question pour eux ne serait-ce que de tester l’aménagement à la période des fêtes : « C’est le moment le plus important de l’année
pour les commerçants, avec des chiffres d’affaires de 30 à 40 % en plus. On ne veut même pas de quelques jours d’expérimentation. Si on le fait les trois
ou quatre samedis où on fait le plus de chiffres d’affaires, les gens iront ailleurs. C’est non négociable. »
Zone de rencontre
Ils proposent tout de même une alternative : « Une zone de rencontre, comme place De-Gaulle à Lille, pour apaiser le trafic. Les piétons seraient
plus à l’aise et naturellement, cela dissuaderait les automobilistes qui ne passent là qu’en transit car cela les gênerait ».
Leur idée sera-t-elle prise en compte, eux qui, tous membres du jeune office de commerce créé par la ville, s’insurgent contre,
disent-ils, une pseudo-concertation : « On pensait être écoutés mais non, on est mis au pied du mur » ?
(1) Une jeune association qui regroupe les professionnels installés dans le centre-ville, quelle que soit leur activité (banquiers, avocats, agents immobiliers, commerçants…).
(2) Association pour la promotion et l’animation du centre d’agglomération de Dunkerque.
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