ESSAI DES ROTORS À CAGE D`ÉCUREUIL
Transcription
ESSAI DES ROTORS À CAGE D`ÉCUREUIL
Des solutions fiables maintenant ! NOTE TECHNIQUE NO. 23 ESSAI DES ROTORS À CAGE D’ÉCUREUIL Préparé par le Comité des services techniques INTRODUCTION Les procédures décrites dans la présente fiche technique traitent des méthodes et des équipements de base nécessaires aux essais des rotors à cage d’écureuil. Elles se répartissent en deux sections : les procédures d’essai lorsque le moteur est démonté et les procédures d’essai lorsque le moteur est assemblé. • du matériel d’imagerie magnétique • un testeur de perte dite ‘dans le fer’ • un thermomètre ou une caméra à infrarouges • un ohmmètre à faible résistance doté d’une échelle en microohms Une fois le rotor retiré du stator, il faut le nettoyer à fond et l’inspecter minutieusement. FABRICATION DU ROTOR À CAGE D’ÉCUREUIL Presque tous les rotors à cage d’écureuil possèdent des lames et des bagues d’extrémité en cuivre ou en aluminium. Les rotors à lames en cuivre (ou en alliage de cuivre) sont habituellement soudés — c’est-à-dire que les lames et les bagues d’extrémité du rotor sont assemblées par brasage ou soudage. Relativement peu de rotors en cuivre sont dotés de lames coulées. En revanche, les rotors en aluminium sont habituellement moulés sous pression — c’est-à-dire que les lames et les bagues d’extrémité sont formées en une seule et même opération machine. Les machines plus grosses (dépassant en général le châssis NEMA) constituent des exceptions, car elles sont munies de lames d’aluminium ouvré (habituellement extrudé) soudées aux bagues d’extrémité. Les procédures présentées ici peuvent servir à détecter les défauts des rotors à cage d’écureuil en cuivre ou en aluminium soudés ou moulés. INSPECTION Inspectez le rotor avec soin, en recherchant les bagues d’extrémité fissurées et les bagues d’extrémité disjointes des tôles (ce qui indique un bris de lame). Dans les sections fissurées ou cassées, l’écoulement du courant est entravé par une résistance accrue; prenez soin de noter l’emplacement de ces défauts sur la fiche de contrôle. Recherchez des indications de température élevée du rotor ayant pu faire fondre l’alliage de la cage d’écureuil — par exemple la présence de particules de métal fondu projetées à partir des encoches du rotor. Avec les rotors en aluminium coulé, les traces de métal fondu peuvent signifier que la dimension des lames du rotor a changé, ce qui diminue l’intensité de courant admissible. Notez tous les écarts sur la fiche de contrôle. Ensuite, inspectez attentivement toutes les lames du rotor afin d’y détecter d’éventuels signes d’échauffement localisé. Si le rotor a été peint, ces signes prennent souvent l’aspect de taches noires là où le courant d’arc a traversé la couche de peinture. Ces marques de brûlure révèlent la présence d’un joint de haute résistance ou un bris dans la cage du rotor. Une lame cassée fait parfois en sorte que le courant se propage par arcs aux lames adjacentes, brûlant au passage une série de tôles. Dans les cas graves, le courant d’arc peut traverser en brûlant la partie supérieure de l’encoche et amener la lame du rotor à frotter contre le noyau du stator. FIGURE 1 : ROTOR À CAGE D'ÉCUREUIL TÔLES LAMES DU ROTOR BAGUE D'EXTRÉMITÉ ARBRE INSPECTION ET ESSAI DU ROTOR — MOTEUR DÉMONTÉ PRÉPARATION Voici les équipements et matériaux qui peuvent servir à tester le rotor lorsque le moteur est démonté : • un détecteur de courts-circuits entre spires de taille adéquate • de la limaille de fer fine et une feuille de papier • une lame de scie à métaux ordinaire ESSAIS ÉLECTRIQUES Lorsque le moteur est démonté, les essais suivants peuvent servir à détecter les lames cassées dans les rotors soudés ou les vides dans les cages de rotor moulées. Dans ces essais, suivez les mesures de sécurité habituelles relatives à l’outillage électrique. Pour détecter les points chauds, utilisez un appareil de mesure et non les mains. Essai de détection d’un court-circuit entre spires. On peut effectuer un essai de base pour détecter les défauts du rotor à l’aide d’un détecteur (figure 2) de taille appropriée. Notez que le détecteur doit recouvrir au moins le tiers de la surface du rotor et le tiers de sa longueur. S’il est trop gros, les lignes de force passeront au-dessus du rotor. S’il est trop petit, le nombre de lignes de force traversant le rotor sera insuffisant. Dans un cas comme dans l’autre, les résultats seront faussés. TN 23 - 1 Essai des rotors à cage d'écureuil Note technique no. 23 Méthode de la limaille de fer. Pour effectuer cet essai, posez le rotor sur le détecteur et placez un morceau de papier sur la partie du rotor recouverte par le détecteur. (Remarque : le papier sert à empêcher la limaille de fer d’adhérer au rotor durant et après l’essai de détection d’un court-circuit entre spires. On peut tout aussi bien placer la limaille de fer dans un sac de plastique refermable.) Mettez ensuite le détecteur sous tension et répandez sur la feuille de papier une fine couche de limaille de fer. À mesure que la feuille de papier se déplace d’une lame à l’autre, la limaille s’aligne selon le champ magnétique induit par le détecteur dans chaque lame intacte. À l’endroit où une lame du rotor est coupée, la limaille ne s’aligne pas normalement. Marquez toutes les lames défectueuses pour réparation ou essai plus poussé, et consignez leur emplacement sur la fiche de contrôle. FIGURE 2 : LE DÉTECTEUR FLUX MAGNÉTIQUE ROTOR FER DU DÉTECTEUR BOBINE DU DÉTECTEUR TENSION ALTERNATIVE Méthode de la lame de scie à métaux. L’essai de détection d’un court-circuit entre spires peut se faire avec une lame de scie à métaux ordinaire plutôt qu’avec une feuille de papier et de la limaille de fer. Pendant que le détecteur est alimenté, on déplace la lame sur les lames à tester. Si la lame vibre, elle est en bon état; sinon, elle est coupée. Méthode de l’imagerie magnétique. On peut également utiliser du matériel d’imagerie magnétique au lieu de la limaille de fer ou de la lame de scie à métaux. Disponible auprès de certains fournisseurs de matériel d’enroulement, ce matériel produit une image des lames du rotor au moment où celui-ci est alimenté. Même si l’image obtenue persiste une fois le courant coupé, on peut réutiliser ce matériel, car il produit une nouvelle image à chaque nouvelle mise sous tension de la machine. La procédure est la même, quelle que soit la méthode utilisée. Marquez le point de départ et tournez le rotor de manière à tester chaque lame. Selon la taille du rotor et la force du champ magnétique induit par le détecteur, il peut être nécessaire d’éteindre le détecteur pour faire tourner le rotor. Détecteur manuel. On peut également détecter les défauts des rotors à l’aide d’un détecteur manuel qu’on place sur le rotor de façon à ce qu’il recouvre la lame à tester. Alimentez le détecteur et testez toutes les lames comme il est décrit plus haut, en utilisant une feuille de papier et de la limaille de fer, une lame de scie à métaux ou du matériel d’imagerie magnétique. Défauts attribuables à l’expansion thermique. L’expansion thermique provoque parfois une coupure des lames du rotor à la température de fonctionnement et leur fermeture au moment du refroidissement. Si ces défauts ne sont pas détectés, ils peuvent affaiblir le moteur dans des conditions de charge et affecter son rendement. Les rotors qui sont d’abord soumis à l’essai de détection d’un court-circuit entre spires doivent être amenés à la température de fonctionnement avant d’être testés de nouveau. Pour ce faire, laissez le rotor sur le détecteur alimenté ou mettez le dans un four. Essais d’alimentation c. a. de haute intensité. Il existe deux façons de détecter les défauts des rotors en utilisant un courant alternatif de haute intensité : la méthode de la limaille de fer et la méthode des points chauds. Certains testeurs à perte dite dans le fer possèdent une intensité de courant suffisamment élevée pour effectuer ces essais. Méthode de la limaille de fer. Raccordez une source d’alimentation c. a. de haute intensité à chaque extrémité de l’arbre du rotor, puis appliquez suffisamment de courant pour induire un champ magnétique dans le rotor. Déposez une feuille de papier au sommet d’une lame du rotor et répandez une fine couche de limaille de fer, selon la méthode décrite dans l’essai de détection d’un court-circuit entre spires. La limaille de fer s’alignera sur la lame du rotor, sauf si celle-ci est coupée. Faites tourner le rotor et répétez la procédure jusqu’à ce que la totalité de la surface du rotor ait été testée. Remarquez que cet essai peut également être effectué avec une lame de scie à métaux ou du matériel d’imagerie magnétique. Suivez les mêmes procédures que pour l’essai de détection d’un court-circuit entre spires. Méthode des points chauds. Pour localiser les points chauds sur un rotor, connectez un fil d’une génératrice c. a. de haute intensité à chaque extrémité de l’arbre du rotor et appliquez une tension. Si les lames ou bagues d’extrémité ne sont pas coupées, le rotor devrait monter en température lentement et uniformément. Une lame affaiblie ou coupée se manifeste habituellement par un point chaud. On peut se servir d’un thermomètre ou d’une caméra à infrarouges pour repérer les points chauds (remarque : certains dispositifs à infrarouges peuvent être affectés par un champ magnétique et produire des résultats erronés). Essai de l’ohmmètre à faible résistance. Un ohmmètre à faible résistance est également utile pour vérifier la continuité du matériau dans les encoches et détecter des fissures dans les lames du rotor soudées ou des soufflures (cavités) dans le métal coulé. Pour réaliser cet essai, mesurez la résistance en microohms à travers chaque lame, en vous assurant de tester les deux extrémités de la même lame. Pour obtenir des résultats fiables, prenez toutes les mesures à égale distance sur chacune des lames. Pour vous donner un repère, entourez le rotor à chacune de ses extrémités d’une bande de ruban de masquage. Un ruban de masquage peut également servir à repérer les lames défectueuses. Pour vérifier la présence d’une soufflure ou d’une fissure dans une bague d’extrémité, vérifiez la résistance de chacune des bagues en passant d’une lame à l’autre. Pour détecter les TN 23 - 2 Essai des rotors à cage d'écureuil Note technique no. 23 défauts liés à l’expansion thermique, reprenez l’essai sur le rotor amené à température de fonctionnement. Chauffez le rotor de la façon décrite plus haut. FIGURE 4 : LAMES DE ROTOR ESSAI DU ROTOR — MOTOR ASSEMBLÉ L’équipement qui peut servir pour tester les défauts du rotor lorsque le moteur est assemblé, comprend : • une alimentation électrique à tension variable • une pince ampèremétrique • des voltmètres • un analyseur de vibrations Dispositifs spéciaux • un analyseur de spectre/de transformation de Fourier rapide • un transformateur de courant • une bobine détectrice de flux de dispersion MÉTHODE STATIQUE Essai de rotor monophasé. On applique le quart de la tension alternative nominale à deux phases d’un moteur à induction tout en faisant tourner lentement le rotor à la main. Une pince ampèremétrique permet de mesurer toute variation de courant. Une variation de courant dépassant trois pour cent (maximum de trois pour cent pour un rotor usagé et de un pour cent pour un rotor neuf) indique habituellement une lame cassée et se manifeste chaque fois que cette lame passe sous un pôle alimenté. Des variations inférieures à un pour cent indiquent que le rotor est en bon état. FIGURE 3 : ESSAI DE ROTOR MONOPHASÉ BASSE TENSION ALIMENTATION C.A. AMPÈREMÈTRE L’équipement requis comprend une alimentation électrique adéquate et une pince ampèremétrique. Les données prennent la forme d’observations visuelles de la variation du courant. Cet essai est une des méthodes les plus simples, les moins coûteuses et les plus fiables pour vérifier l’intégrité des lames d’un rotor. De plus, on peut souvent l’effectuer sur le lieu de travail. Ce rotor possède une structure particulière dans laquelle les lames sont droites mais décalées au milieu du rotor. C’est l’équivalent d’un hélicoïdal correspondant à une moitié d’encoche de rotor. Remarque : Dans un rotor à double cage, une des cages peut masquer un défaut de l’autre cage. Au lieu de l’hélicoïdal, certains fabricants utilisent le décalage qui donne l’impression de deux cages de rotor complètes réunies en leur milieu. L’essai à l’ampèremètre statique monophasé ne détecte pas toujours une coupure dans une extrémité du rotor. MÉTHODES DYNAMIQUES Les techniques suivantes permettent de détecter des défauts dans une cage de rotor pendant le fonctionnement du moteur. Méthode de l’analyseur de vibrations. Un analyseur de vibrations permet de mesurer les fréquences de vibration d’un moteur en fonctionnement et aide à déterminer si un problème est de nature électrique ou mécanique. Une fréquence de vibration causée par les problèmes électriques, par exemple une cage de rotor coupée, équivaut habituellement à deux fois la fréquence du secteur, c’est-à-dire à 7 200 cycles par minute pour un courant de 60 Hz. Un rotor excentré, un défaut d’alignement du rotor et du stator (écartement inégal), un noyau de stator elliptique ou un enroulement coupé ou court-circuité donnent les mêmes résultats. Pour déterminer si le problème est de nature électrique ou mécanique, éteignez le moteur. Si les vibrations cessent lorsque le moteur est mis hors tension, le problème est probablement de nature électrique. Un moteur dont une lame de rotor est coupée tire habituellement plus de courant que la charge nominale et fonctionne un peu plus lentement que son régime nominal. Il peut également faire vibrer l’aiguille d’un ampèremètre analogique. Les vibrations causées par les problèmes électriques augmentent habituellement avec la charge. Méthodes spéciales. Les deux méthodes suivantes de détection de lames de rotor cassées et d’autres défauts du moteur en marche exigent un équipement spécial et une formation analytique. TN 23 - 3 Essai des rotors à cage d'écureuil Note technique no. 23 Bobine détectrice de flux de dispersion. On peut fixer une bobine circulaire spéciale servant à mesurer le flux de dispersion à l’extérieur d’un moteur pour surveiller les conditions qui influent sur ses caractéristiques électriques. La bobine est habituellement montée de façon concentrique par rapport à l’arbre, à l’extérieur et à l’extrémité du rotor. La tension ou le courant en provenance de la bobine est affiché et analysé à l’aide d’un analyseur de spectre. Système de surveillance du courant du moteur. Un système de surveillance du courant du moteur qui détecte les courants du moteur induits dans les enroulements du stator fonctionne de façon très semblable au moniteur de flux. Un transformateur de courant sur la ligne du moteur fournit un signal qui est affiché et analysé par un analyseur de spectre. Les résultats fournis par la bobine détectrice de flux de dispersion et le système de surveillance du courant du moteur sont analysés et interprétés de la même façon. Les fréquences révélant des défauts prennent la forme de bandes latérales supérieures et inférieures correspondant à des harmoniques particulières de la vitesse du rotor. Pour détecter les lames cassées, il faut mesurer les changements d’amplitude d’une ou de plusieurs bandes latérales et les comparer à la composante de la fréquence de la ligne. Remarque : Cet article a été publié pour la première fois en juillet 1996. Electrical Apparatus Service Association, Inc. 1331 Baur Boulevard ● St. Louis, MO 63132 U.S.A. ● (314) 993-2220 ● Téléc. : (314) 993-1269 For English Version Tech Note No. 23 www.easa.com Tech Note No. 23 Version Français www.easa.ca Tous droits réservés © 2003 Version 1003 DP32C-1003 TN 23 - 4