Messe épiscopale en prison Mgr Doré, I`archevêque de Strasbourg

Messe épiscopale en prison
Mgr Doré, I'archevêque de Strasbourg a inauguré hier la nouvelle chapelle de la maison d'arrêt de
Mulhouse
1 Ici, c'est clair, propre, lumineux. C'est tout le contraire de nos cellules». La phrase a été
prononcée par un détenu de la maison d'arrêt de Mulhouse. II parlait de la nouvelle chapelle
aumônerie et espace prière inter religions qu'est venu inaugurer Mgr Joseph Doré hier après-midi en
présence~ des représentants des cultes catholique, israélite, musulman et protestant. C'était aussi la
date du jubilé mondial des prisons. Durant cette messe oecuménique chargée d'émotion et de dignité.
animés par I'aumônier Jean-Marc Jacquot et l'évêque. des prisonniers, hommes et femmes. des
surveillantes, des visiteurs de prison, des avocats. la directrice de I'établissement, Bénédicte
Brunnelle, et le député maire de Mulhouse Jean-Marie Bockel se sont retrouvés ensemble pendant
deux heures dans ce lieu de prière aux murs blancs.
Mgr Doré, portant la crosse que des détenus de la prison de l'Elsau à Strasbourg lui avaient donnée, a
dit à ces prisonniers qu'il a aussi la charge des peuples derrière les barreaux. Ce qui I'a frappé
dans les questions posées par les détenus, a-t-il souligné, était un souci de vérité, celui d'une vraie
justice, le double souhait de la dignité et de I'appel à la libération, et un grand besoin de
reconnaissance et d'accompagnement. « Etre privé de liberté ne veut pas dire être privé de dignité" a-tajouté, évoquant aussi les récentes démarches politiques et médiatiques pour faire améliorer les
situations en prison, notamment en ce qui concerne la promiscuité. Les détenus ont demandé qu'il n'y
ait plus de détention préventive avant jugement qui dure trois ou quatre ans, qu'ils puissent aussi
occuper les cellules rénovées vides, avoir des soins psychologiques et qu'on arrête " les bourrages de
médicaments" ou encore que les avocats commis d'office s'occupent d'eux avec autant d'ardeur que les
avocats payants. Un autre a eu une pensée pour sa victime. Du journal l’Alsace 10/07/2000