Repères sur l`administration pénitentiaire aux - Enap

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Repères sur l`administration pénitentiaire aux - Enap
OCTOBRE 2012
les chroniques du
CIRAP
Centre Interdisciplinaire de Recherche
Appliquée au champ Pénitentiaire
PA R U T I O N T R I M E S T R I E L L E
N° 15
Repères sur l’administration pénitentiaire
aux États-Unis
François Dieu
Professeur des universités, Directeur de la recherche et de la documentation
École nationale d’administration pénitentiaire
« Le surveillant est la clef de l’équation pénale,
l’homme duquel dépend tout l’édifice pénitentiaire »1.
1.
En de nombreux domaines, les Etats-Unis sont
souvent dépeints comme un « modèle » susceptible d’être si ce n’est imité au moins cité en
exemple. Même si la « vieille Europe » en est largement revenue de l’ « American way of life »,
de ses errements au moins sociaux et environnementaux, subsiste encore une certaine fascination pour un système qui s’est répandu, pour ne
pas dire imposé sur l’ensemble de la planète,
par l’entremise du libéralisme attrayant et du
consumérisme triomphant.
Ce n’est certainement pas le cas dans le domaine pénitentiaire, alors même que le pays à la
bannière étoilée peut se targuer d’avoir inventé
le modèle pénitencier, projet utopique de rééducation des criminels qui nous a légué, prosaïquement, l’emprisonnement comme peine punitive. Comme le souligne un spécialiste de la
question, Robert Mc Crie dans un récent article 2, la prison au pays de l’Oncle Sam se révèle
être « un échec retentissant », avec comme
symptôme effrayant un accroissement ininterrompu des incriminations, des condamnations
et des incarcérations. Une idéologie radicalement punitive semble s’être emparée du système pénal américain, enclin à contester, plus
ou moins consciemment, toute humanité au cri1
G. Hawkins, The Prison-Policy and Practice, The University of Chicago Press, 1976, p. 105.
R. McCrie, « La prison aux Etats-Unis aujourd’hui : un échec retentissant », Cahiers de la Sécurité, « A quoi sert la prison ? En quête de prison
républicaine, enquête sur la prison contemporaine », sous la dir. de F. Dieu et P. Mbanzoulou, n°12, avril-juin 2010, pp. 238-246.
3
C. Smith, The Prison and the American Imagination, Yale University Press, 2009.
4
Cf. A. Esner, Gates of Injustice: The Crisis in America’s Prisons, Prentice Hall, New York, 2006 ; M. J. Lynch, Big prisons, Big Dreams. Crime
and the Failure of America’s Penal System, Rutgers University Press, New Brunswick, 2007 ; T. Herivel, P. Wright (eds), Prisons Profiteers: Who
Makes Money from Mass Incarceration, New Press, New York, 2007 ; Ch. Parenti, Lockdown America, Verso Books, New York, 2008 ;
N. Berlatsky, America’s Prisons. Opposing Viewpoints, New Edition, 2010 ; E. Drucker, A Plague of Prisons: The Epidemiology of Mass Incar ceration In America, New Press, New York, 2011 ; W. J. Stuntz, The Collapse of American Criminal Justice, Belknap, Harvard, 2011.
5
L. Wacquant, « Symbiose fatale. Quand ghetto et prison se ressemblent et s’assemblent », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°139,
septembre 2001, pp. 31-52.
6
F. Dieu, « La police et le miracle new yorkais », in Community Policing et Zero Tolerance à New York et Chicago, sous la dir. de F. Ocqueteau,
La documentation Française, « La sécurité aujourd’hui », Paris, 2003, pp. 37-79. Le nombre des personnes domiciliées à New York incarcé rées dans les prisons relevant de l’Etat et de la ville est passé de 56 100 en 1990 à 66 765 en 1997 (F. E Zimring, The City That Became Safe.
New York’s Lessons For Urban Crime and Its Control, Oxford University Press, Cambridge, 2012, p. 73).
7
L. Wacquant, Punir les pauvres, Agone éditeur, Marseille, 2004.
2
www.justice.gouv.fr
minel incarcéré 3. Nombreux sont les ouvrages
aux titres évocateurs, voire provocateurs 4 ayant
développé une approche résolument critique
de cette propension non maitrisée à l’enfermement, en termes, bien évidemment, d’atteintes
aux droits fondamentaux de la personne, mais
aussi au regard des dizaines de milliards de dollars de crédits publics consentis annuellement à
ce qui est devenu, à maints égards, pour paraphraser J.K. Galbraith, un « complexe carcéro-industriel » (« Prison Industrial Complex »).
Certains ont alors même avancé la thèse d’une
vaste conspiration néo libérale prolongeant, en
quelque sorte, la révolution conservatrice reaganienne du début des années 80 et tendant à imposer, sur fond de guerre contre la drogue et le
crime, un traitement pénal (carcéral) de la misère, voire de la question raciale 5. Le recours à
des pratiques policières agressives, qualifiées
comme à New York de « tolérance zéro » 6,
conjugué avec une répression accrue de nombreux délits et incivilités aurait alors permis une
sorte d’ « invisibilisation des problèmes sociaux »,
de « criminalisation de la misère », transformant
la prison, déjà substitut de l’hôpital psychiatrique, en un espace de relégation pour les rebuts du système capitaliste 7.
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JAILS ET PRISONS
N° 15
2.
Sans souscrire à cette approche teintée, à l’évidence, de philosophie foucaldienne et d’idéologie marxiste, l’inflation carcérale américaine a de
quoi interpeller, au moins au regard de ses coûts
sociaux et politiques : si les Etats-Unis représentent
5% de la population mondiale, ses prisons recèlent pas moins de 25% des détenus incarcérés sur
la planète, soit 2,3 millions de personnes en 2010
(1,9 million en 2000) dont plus de 100 000 mineurs, auxquels il convient d’ajouter environ 5 millions de personnes en probation ou en libération
conditionnelle. Avec 785 détenus pour 100 000
habitants, le pays détient un taux d’incarcération
pratiquement huit fois supérieur à celui constaté
en France où l’on s’inquiète légitimement de son
accroissement au cours des dernières années. Un
peu plus de 3% des adultes américains sont sous
le contrôle de la justice pénale 8 , avec de grandes
différences selon les communautés ethniques accréditant sa dimension discriminatoire (1 blanc sur
45 pour 1 noir sur 11 et 1 hispanique sur 27) 9.
Si on ajoute à cela la persistance de la peine de
mort dans une trentaine d’Etats (entre 1608 et
2012, pas moins de 15 600 personnes exécutées,
soit en moyenne une tous les dix jours, avec malgré tout une tendance générale à la diminution
du nombre d’exécutions ces dernières années, le
seul Texas ayant tout de même exécuté, depuis
1975, plus de 400 condamnés), des conditions de
détention précaires qui s’étalent complaisamment
8
dans les reportages (comme ceux mettant en
scène les frasques de Joe Arpaio, médiatique Sheriff de Maricopa County en Arizona, parquant sous
la tente des détenus enchaines aux pieds et vêtus
d’un costume carcéral rose) et les nombreuses
émissions de télévision exhibant détenus et surveillants (comme « Lockup », « Lockdown», « Jail »,
« Hard Time », « La Vegas Jailhouse » et « Inside
American Jail »), des récits de violences en prison
qui donnent à la série « Prison Break » une impression de simple reportage, on n’est pas vraiment
porté à considérer qu’il s’agisse là d’un modèle
qu’il conviendrait d’introduire dans nos prisons
françaises, et ce en dépit des problèmes endémiques de surpopulation et de vétusté qui ont
conduit certains, probablement animés de bonnes
intentions, à les caricaturer comme « la honte de
la République » 10.
La prison aux États-Unis est une réalité complexe
et imposante, avec pas moins de 6 500 établissements, dont plus d’un millier pour les mineurs, organisés selon cinq niveaux de sécurité (« minimum », « medium », « high », « maximum »,
« supermax »). Les prisons relèvent à la fois du
niveau fédéral (Federal Bureau of Prisons, une
centaine d’établissements), des Etats fédérés
(« State prisons », environ 1 300 établissements) et
local (« County facilities », environ 3 800 établissements), les deux premiers échelons recevant les
condamnés pour les crimes les plus graves (« felony offenses »), de telle sorte que la plupart des prisons sont, en fait, de la compétence de l’échelon
local pour des prévenus et des condamnés à des
délits mineurs (« misdemeanor offenses »). Ainsi,
sur les 300 000 personnes employées par les
Sheriffs’ Offices, plus du tiers exercent leurs fonctions dans des prisons qui, lorsqu’elles accueillent
des prévenus et des condamnés pour une durée
inférieure à un an, sont généralement qualifiées
de « jails », qui s’apparentent ainsi aux maisons
d’arrêt françaises.
Aussi, en dépit de tendances générales communes à l’ensemble du pays, il existe de grandes
disparités selon les endroits où ces établissements
Soit 1 personne sur 31 selon une étude réalisée en 2009, avec des disparités notables selon les Etats : de 77 pour 1000 en Georgia à 11 pour
1000 dans le New Hampshire (« Study finds disparity in corrections spending », The Pew Center on the States, mars 2009).
9
M. Alexander, The New Jim Crow. Mass Incarceration in the Age of Colorblindness, The New Press, New York, 2010.
10
On pense, bien évidemment, au film éponyme de Bernard George portant sur la situation précaire de certaines maisons d’arrêt (2006), mais
aussi aux déclarations de l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, lors de son discours de Versailles du 22 juin 2009 (« L’état de nos
prisons est une honte pour la République, quel que soit, par ailleurs, le dévouement du personnel pénitentiaire »). Et de noter que cette percep tion résolument critique a largement dépassé le cadre hexagonal. Cf. « French Prisons : Still Miserable », The Economist, 14 mai 2009.
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sont implantés et en fonction de l’échelon politique desquels ils relèvent, qu’il s’agisse, par
exemple, d’une prison locale placée sous la responsabilité d’un shérif texan ou d’une prison fédérale de haute sécurité californienne. Il s’agit là
d’un constat fondamental pour l’étude d’un système pénitentiaire développé sur un pays de la
taille, il est vrai, d’un continent, qui ne peut s’appréhender que dans sa diversité, ce qui n’est pas
chose aisée pour des observateurs européens,
tout au moins français, formatés par l’observation
d’une réalité rendue homogène par le triomphe
de l’Etat unitaire et centralisateur. Ainsi, s’il est fondé de parler de la « prison française », par-delà les
disparités existantes entre les établissements au regard de leur destination (maisons d’arrêt/établissements pour peines) et de l’état de leurs infrastructures, il parait hasardeux de proposer une
vision d’ensemble de ce qu’on pourrait appeler
hâtivement la « prison américaine ». Ces différences d’échelle conduisent alors l’observateur
tenté par une approche comparative à faire
preuve de circonspection, en confrontant judicieusement, par exemple, la situation française à
celle d’un Etat comme celui de New York (d’une
superficie de 128 402 km² et une population d’environ 20 millions d’habitants ; au 30 septembre
2011, 55 585 détenus, pour un budget global
pour les prisons de 2,9 milliards de dollars en
2010) 11. Cette hétérogénéité se retrouve, bien évidemment, au niveau de l’administration pénitentiaire (« Correctional Administration ») qui, contrairement à la France, n’obéit pas à un modèle unique,
avec son histoire, son statut, ses personnels, son
organisation hiérarchique et son école nationale.
L’administration pénitentiaire américaine n’existe
pas : ce qu’on peut observer ce sont des administrations pénitentiaires dans les différents États et
contés. D’ailleurs, contrairement à notre pays,
11
dans lequel certains chercheurs ont pu conduire
des recherches sur l’administration pénitentiaire
en tant qu’institution singulière et homogène 12, il
n’existe pratiquement pas de travaux, aux ÉtatsUnis, ayant cette ambition, sous réserve de
quelques passages généraux figurant parfois dans
les ouvrages consacrés aux questions carcérales.
Les deux pays se rejoignent toutefois au niveau de
la faible attention pour cet objet – l’administration
pénitentiaire – alors même que la prison connaît
un certain intérêt à la fois médiatique, mais aussi
au plan de la recherche universitaire. Ainsi, les
nombreux manuels sur la prison aux États-Unis
(« Corrections in America »), destinés aux étudiants
des formations de « Criminal Justice », ne s’intéressent que modérément aux administrations pénitentiaires et à leurs agents, alors même qu’ils
consacrent de multiples développements à la
place de la prison dans le système criminel, l’explosion de la population carcérale, les droits des détenus, les programmes de construction et d’aménagement, les alternatives à l’incarcération, les
femmes et les mineurs incarcérés, la situation des
minorités, les effets de l’incarcération, la violence
en prison, etc. Pendant longtemps, les évocations
de l’action des agents pénitentiaires empruntaient
une approche critique13, leur imputant une part
de responsabilité importante dans les mauvaises
conditions de détention. Ce n’est véritablement
qu’avec les travaux de Gresham Sykes, à la fin des
années 5014, que ces agents vont devenir un objet de recherche à part entière, avec la réalisation
des premières études marquantes dans les années
70 et 80 15.
Quelques travaux récents16 peuvent permettre
toutefois de saisir certains éléments pouvant renseigner, dans une première approche, sur la situation de ces hommes et de ces femmes chargées
de faire fonctionner les prisons américaines17.
L. Kazemian , C. Andersson, The French Prison System: Comparative Insights for Policy and Practice in New York and the United States, Research
and Evaluation Center, John Jay College of Criminal Justice, City University of New York, 2012.
12
Cf. A. Chauvenet, F. Orlic, F. Benguigui, Le monde des surveillants de prison, PUF, Paris, 1994 ; J. Ch. Froment, La République des surveillants de
prison(1958-1998), LGDJ, « Droit et société », Paris, 1998.
15
Cf. L. Carrol, Hacks, Blacks, and Cons, Lexington Books, Lexington, 1974 ; G. Hawkins, op. cit. ; J. Jacobs, H. G. Retsky, « Prison Guard », in R.
G Leger, J. R. Stratton (eds), The Sociology of Corrections. A Book of Readings, John Wiley and Sons, New York, 1977, pp. 49-65 ; G. L. Webb,
Prison Guard: The Culture and Perspective of an Occupational Group, Coker Books, 1978 ; J. Jacobs, « What Prison Guards Think: a Profile of the
Illinois Force », Crime and Delinquency, n°20, 1978, pp. 185-195 ; B. Crouch, « The Guard in a Changing Prison World », in The Keepers: Prison
Guards and Contemporary Corrections, Charles C. Thomas, Springfield, 1980, pp. 5-45 ; L. Lombardo, Guards Imprisoned, Elsevier, New York,
1981 (rééd. Guards Imprisoned. Correctional Officers at Work, Anderson Publishing Company, New York, 1989) ; R. Ross, Prison Guard, Correc tional Officer: The Use and Abuse of Human Resources in Prison, Butterworth, Toronto, 1981 ; J. Fox, Organizational and Racial Conflict in Maxi mum Security Prisons, Lexington Books, 1982.
16
L’auteur tient à remercier, tout particulièrement, les Professeurs Lila Kazemian et Robert McCrie pour lui avoir permis d’accéder aux ressources do cumentaires du John Jay College of Criminal Justice (City University of New York) et pour avoir accepté de relire cet article et de lui faire part de
leurs remarques.
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PRISON GUARDS ET CORRECTIONAL
OFFICERS
N° 15
Aux États-Unis comme ailleurs, les surveillants ne
sont pas simplement les agents chargés d’exécuter les missions de surveillance et de réinsertion
qui leur sont confiées par la Justice ; ils sont avant
tout des travailleurs qui, d’une certaine manière,
sont emprisonnés pendant leur temps de travail
(« Doing Time Eight to Five »), de telle sorte qu’ils
sont autant si ce n’est plus sous le joug de la prison (« prisonized ») que les détenus eux-mêmes.
Ainsi, un surveillant américain qui travaille 25 ans
avant sa retraite, soit 2 080 heures par an (52
semaines de 40 heures), aura passé 52 000 heures
en prison, soit 6 années entières de sa vie derrière
les barreaux (« Behind Bars »).
En dépit de son utilité sociale évidente, le surveillant ne bénéficie pas forcément d’une image
positive dans l’opinion publique. Le cinéma et la
télévision l’ont souvent mis en scène sous les traits
de brutes épaisses et violentes comme dans « Inside the Walls of Folsom Prison » (1951), « Brubaker » (1980), « Shawshank Redemption » (1994) et
« Sleepers » (1996). Nombreux sont ainsi les surnoms peu flatteurs utilisés pour ceux que nous appelons vulgairement, de l’autre côté de l’Atlantique, les « matons » : « Hacks », « Screws »,
« Turnkeys », « Keepers », « Guards », « Bossman »,
« Bosslady ». L’American Correctional Association
(ACA) a préconisé, en 1993, l’abandon du terme
de « Prison Guard » jusque-là utilisé au profit de ce17
lui de « Correctional Officer » (CO), un conflit terminologique, sur fond de « politiquement correct »,
qui rappelle celui, plus hexagonal, entre « gardiens de prison » et « surveillants pénitentiaires »,
même si cette dernière appellation demeure encore trop restrictive au regard de l’étendue de
leurs missions.
Au-delà de sa dimension symbolique, ce changement d’appellation trouve sa justification dans une
évolution des missions des CO, dans le sens d’une
professionnalisation (accroissement des exigences
en matière de recrutement et de formation, renforcement des contrôles et amélioration du management)18, de par la conjonction de trois facteurs : la nécessité d’une plus grande implication
dans la réinsertion des détenus qui a fait que les
CO ne pouvaient se limiter à des « porteurs de
clefs » (« lock and unlock doors ») ; l’accroissement
de la population carcérale, avec un nombre croissant de détenus concernés par des problèmes de
drogue ; les progrès de l’Etat de droit dans les prisons et de la croyance selon laquelle : « The Courts
rule the prison »19.
Il y a quelques années le nombre de personnels
pénitentiaires avait été estimé à hauteur de
220 000 pour les personnels de surveillance (« line
CO ») et de 260 000 pour les cadres et personnels administratifs (« uniformed staff »). Au plan de
l’organisation hiérarchique en vigueur dans la plupart des établissements, on retrouve généralement la chaîne de commandement suivante : le
directeur (« warden ») ; les directeurs-adjoints
(« assistant wardens » : un « Operations » ; un
« Programs ») ; un chef de détention (« security supervisor ») ; des surveillants gradés : un commandant (« major »), des capitaines (« captains »), des
lieutenants (« lieutenants »), des premiers surveillants (« sergeants »), des surveillants (« correctional officers » I, II et III) et des surveillants stagiaires (« officer trainees »). Les prisons comptent
également des psychologues et conseillers, des
agents administratifs, ainsi que des personnels en
Cf. S. Stojkovic, M. A. Karkas, Correctional Leadership. A Cultural Perspective, Thomson Wadswort, Belmont, 2003 : « Correctional Officers and
their Culture », pp. 57-77 ; J. Pollock, Prisons and Prison Life. Costs and Consequence, Roxbury Publishing Company, Los Angeles, 2004 : « Doing
Time Eight to Five », pp. 215-252 ; S. P. Walters, T. Caywood, Correctional Officers in America: The Emerge of a New Profession, Edwin Mellen
Press, Lewinston New York, 2006 ; J. Pollock (ed), Prisons. Today and Tomorrow, Jones and Bartlett Publishers, Boston, 2006 : « Correctional Staff
and Management », pp. 197-225 ; C. Banks, Criminal Justice Ethics. Theory and Practice, Sage, Los Angeles, 2009 : « Ethics in Corrections », pp.
161-217.
18
D. A. Josi, D. K. Sechrest, The Changing Career of the Correctional Officer. Policy Implications for the 21st Century, Butterworth-Hernemann,
Boston, 1998.
19
B. Crouch, « Guard Work in Transition », in K. Haas, G. Alpert (eds), The Dilemmas of Corrections, Waveland Press, Prospect Heights, 1995, pp.
183-203.
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charge des soins médicaux et de l’éducation. Il
s’agit d’une profession largement syndiquée, les
deux tiers des CO étant affiliés à une organisation
professionnelle. Jusqu’à la fin des années 70, les
CO étaient le plus souvent des hommes blancs.
Les choses ont depuis évolué : en 2002 : 78%
d’hommes pour 22% de femmes ; 70% de blancs,
21% de noirs et 6% d’hispaniques. En 2005, au
Texas, sur 24 134 CO, 9 387 étaient des femmes,
soit 39%. Au début des années 80, diverses recherches ont montré l’importance de la présence
de femmes CO en termes de pacification de la détention20, cette ouverture à la féminisation ayant
fait l’objet, au pays des « Gender Studies », d’une
attention particulière, notamment avec les travaux
précurseurs de Lynn E. Zimmer21. Pour autant, et
comme c’est le cas d’ailleurs pour les policiers, persiste invariablement une sorte de « fossé ethnique », producteur d’incompréhensions, de préjugés et de tensions, entre, d’un côté, des détenus
appartenant largement aux « minorités ethniques
visibles », et de l’autre, des surveillants « caucasiens ».
Les centres de formation sont d’apparition
récente. Pendant très longtemps, la formation se
faisait sur le terrain, en se limitant pour ainsi dire à
la remise de clefs22. Ce n’est qu’à la fin des années
70 que l’ACA a défini le cadre de la formation minimale des agents pénitentiaires : au moins 120
heures dans une académie « paramilitaire »,
volume qui devait atteindre les 229 heures à la fin
des années 90. Selon les Etats, la formation dure
aujourd’hui de 6 (Texas) à 16 semaines (Californie)23, ce qui demeure bien en deçà de ce qu’on
observe dans les pays européens. Par ailleurs, elle
ne concerne pratiquement que les CO, les postes
de direction relevant d’une nomination par l’échelon politique en charge de l’établissement et ne
bénéficiant pas de dispositifs particuliers de formation initiale. La formation des CO doit remplir trois
objectifs : la préparation pour faire face à tout un
éventail de situations ; le moyen d’améliorer l’effi20
cacité et la productivité ; la promotion de la cohésion et de la
coopération24. Les cours les
plus fréquemment dispensés
sont les suivants : usage des
armes (97%), hébergement et
fouilles (93%), lutte contre la
contrebande (92%), rédaction
des rapports (88%), droit pénitentiaire (85%), self-défense
(84%), clefs et contrôle d’accès (78%), sécurité générale (68%), émeutes (67%) et secourisme
(66%)25. Dans l’ensemble, la formation s’avère toutefois singulièrement limitée s’agissant des problèmes de santé mentale et de psychiatrie 26. Ainsi,
dans l’Etat de New York, qui emploie environ
30 000 agents pénitentiaires (New York State
Department of Correctional Services), soit autant
que l’administration pénitentiaire française, 1 400
CO recrutés chaque année sont formés (en 320
heures) dans une académie située à Albany, une
dizaine de centres étant ensuite mobilisés pour la
formation continue 27.
Une recherche menée auprès de personnels en
formation a permis de les répartir en trois catégories : les « end of the liners » (ceux qui n’ont pas
d’autres choix du fait du chômage ou de circonstances familiales) ; les « in the blood » (ceux qui
ont les mêmes contraintes mais avec en plus une
aptitude particulière, voire un penchant naturel
pour ce métier) ; les « former law enforcement »
(ceux ayant eu des expériences antérieures dans
l’armée, la police ou une autre administration
pénitentiaire pour lesquels il s’agit d’un moyen de
poursuivre leur carrière dans les métiers de la
sécurité)28.
En matière de recrutement, les exigences varient
selon les États : en règle générale pour devenir
CO, il faut avoir au moins 18 ou 21 ans, être titulaire d’un diplôme de fin d’enseignement secondaire, n’avoir pas fait l’objet de condamnations criminelles et pour infractions en matière de
J. Morton, « Women in Correctional Employment: Where are they now and where are they headed », in B. H. Olsson (ed), Women in Corrections,
ACA, Lanham, 1981, pp. 7-16.
21
L. E. Zimmer, Women Guarding Men, The University of Chicago Press, Chicago, 1986 ; « How Women Reshape the Prison Guard Role », Gender
and Society, 1987/12, vol. 1, pp. 415-431.
22
M. Levison, « Corrections Training: Beyond Bar Tapping One », Corrections Magazine, 1982, n°8, pp. 40-47.
23
P. Ducan, Correctional Officer. Resource Guide, 4ème édition, ACA, 2008.
24
D. A. Josi, D. K. Sechrest, op. cit.
25
D. Champion, Corrections in the United States: A Contemporary Perspective, Englewood Cliffs, Prentice Hall, 2005.
26
T. Kupers, Prison Madness. The Mental Health Crisis Behind Bard and What We Must Do About It, Jossey-Bass Inc. Publishers, San Francisco,
1999.
27
B. E. Olsen, « From Guard School to Training School: New York’s Evolution », Corrections Today, 2005/12, pp. 68-71.
28
K. Cheeseman, Training Day: A Typology of Correctional Trainees and the Academy Experience, Sam Houston State University, 2004.
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stupéfiants et de violences domestiques et disposer de l’aptitude physique nécessaire. Un quart
des États a recours à des tests psychologiques et
les trois quarts à des examens écrits d’admission
assortis d’épreuves physiques.
Après la formation en académie, les nouveaux CO
sont suivis, dans la plupart des Etats, par des tuteurs (« field-training officers ») qui ont pour mission de poursuivre la formation théorique en leur
faisant profiter de leurs expériences, de manière à
transformer le « rookie » en « con-wise » (expression qui traduit l’acquisition d’une certaine maturité face aux détenus)29.
PROFESSION ET SUBCULTURE
Les recherches sociologiques se sont concentrées
sur trois principaux aspects : le travail des surveillants, la subculture pénitentiaire et la question
du stress chez les agents.
Plusieurs idéaux types de CO se dégagent : le
« custodian » : autorité coercitive et distance avec
les détenus ; le « human service officer » : fonction
sécuritaire assumée mais avec une considération
pour les détenus ; le « functionary » : exécution du
travail demandé sans investissement personnel ; le
« burnout » : faible confiance envers les détenus
comme l’administration. Une typologie des CO,
qui les classe selon cinq types de comportement,
fait généralement consensus : le « rule enforcer »
(43%) : inflexible sur la discipline et avec un fort esprit de corps ; le « hard liner » (14%) : dur et agressif ; le « people worker » (22%) : souple, sociable
et dévoué ; le « synthetic officer » (14%) : synthèse
des deux types précédents ; le « loner » : même
type que le précédent mais avec la motivation en
moins ; auxquels il convient d’ajouter trois types
plus « résiduels » : le « lax officer » : passif, apathique et timide ; le « officer friendly » : proche et
complaisant envers les détenus ; le « wishy-washy
types » : inconsistant et versatile 30.
Le pouvoir du CO repose sur cinq fondements : la
légitimité (« legitimate power ») : son positionnement social lui permet d’exercer un contrôle per29
manent sur les prisonniers ; la contrainte (« coercitive power ») : il dispose de la possibilité de
contraindre et de sanctionner, voire d’utiliser la
force31; la surveillance (« reward power ») : il exerce
un contrôle de la vie quotidienne et des petites infractions commises, avec la possibilité d’accorder
discrétionnairement des faveurs aux prisonniers ;
l’expertise (« expert power ») : il peut se prévaloir
d’un savoir expert qui se retrouve notamment au
niveau du travail pénitentiaire ; le respect (« referent power ») : il recourt à la persuasion et au dialogue qui peuvent générer des relations de
confiance et de respect avec les détenus 32.
Le travail des CO se répartit en sept principaux
postes de travail (« duty post ») : la détention
(« cell-block officers ») ; la supervision (« work-detail
supervisors ») ; les postes spécialisés (« industrialshop/school officers ») ; les circulations (« yard officer ») ; les tâches administratives (« administrativebuilding assignments ») ; la sécurité périmétrique
(« perimeter security ») ; le remplacement des
agents absents (« relief officers »). Selon les administrations, il existe des logiques de rotations entre
ces différents postes, généralement tous les trois
mois. Certaines, comme la California Department
of Corrections et le New York State Department of
Correctional Services ont toutefois conservé le
principe de l’ancienneté (« bid system ») dans
lequel la rotation ne s’effectue qu’au départ volontaire ou à la retraite des agents, ce qui aboutit à
confier exclusivement aux agents les moins expérimentés les postes de travail les plus pénibles et
les plus exposés.
Il existe de nombreuses recherches sur la subculture des CO, comme c’est le cas d’ailleurs pour les
policiers, les deux catégories d’agents présentant
de nombreux traits communs en ce domaine 33.
Ainsi, pour ce qui est de ce que Durkheim appelait
la « morale professionnelle », neuf valeurs principales ont pu être identifiées 34 : toujours porter assistance à un CO en difficulté ; ne jamais transporter de drogue pour les détenus ; ne pas dénoncer
un autre CO ; ne jamais mettre en difficulté un CO
G. Weeb, D. Morris, « Working as a Prison Guard », in T. Gray (ed.), Exploring Corrections: A Book of Readings, Allyn and Bacon, Boston, 2002.
M. A. Farkas, « A Typology of Correctional officers », in R. Tewksbury, D. Dabney (eds), Prisons and Jails. A Reader, McGraw/Hill, New York, 2009, pp. 193-206.
31
C. Hemmens, Use of Force: Current Practice and Policy, ACA, Lanham, 1999 ; M. L. Griffin, The Use of Force by Detention Officers, LFB
Scholarly Publishers, New York, 2001.
32
J. Hepburn, « The Exercise of Power in Coercitive Organizations: A Study of Prison Guards », Criminology, 1985, n°23, pp. 145-164.
33
M. A. Farkas, P. K. Manning, « The Occupational Cultures of Corrections and Police Officers », Journal of Crime and Justice, n°20(2), 1997,
pp. 51-60.
33
M. A. Farkas, P. K. Manning, « The Occupational Cultures of Corrections and Police Officers », Journal of Crime and Justice, n°20(2), 1997,
pp. 51-60.
34
K. Kauffman, Prison Officers and their World, Harvard University Press, Cambridge, 1988.
30
Les chroniques du
CIRAP
Centre Interdisciplinaire de Recherche Appliquée au champ Pénitentiaire
devant les détenus ; toujours venir en aide à un
CO lorsqu’il est face à un détenu ; soutenir toujours les sanctions prises contre les détenus ; ne
pas verser du côté des détenus (« Don’t be a White
Hat or a Goody two-shoes ») ; maintenir la solidarité entre CO face au milieu extérieur ; témoigner
de l’attention positive aux autres CO.
L’intégration de ces valeurs est de nature à transformer les jeunes CO dans trois directions particulières 35 : la perception des détenus comme des individus dangereux, voire des « ennemis » et des
« animaux » (« nonhuman ») ; la capacité à anticiper les troubles par le repérage de certains comportements, voire de certains changements de
bruit et d’atmosphère dans la détention ; la manière de manager les détenus par des réponses
plutôt négatives à leurs demandes, notamment
par l’obligation de formuler ces dernières selon la
règle des 30 secondes (« 30-second rule »). Ces valeurs peuvent donc encourager certaines tendances négatives, en termes de dissimulation, de
cynisme, d’esprit de corps exacerbé et de comportements contraires à l’éthique.
Le stress/burnout se révèle omniprésent dans les
études menées sur les CO36, au même titre que la
violence (entre 1994 et 2000, 236 employés ont
été tués dans les prisons relevant du niveau fédéral et des Etats fédérés, le nombre des agressions
de la part de détenus étant passé de 14 165 en
1994 à 17 952 en 2000). Ce stress est particulièrement accentué par l’exposition aux maladies des
détenus (sida, hépatites, tuberculose), ce que
révèle notamment une étude menée, au Texas,
auprès de 2 900 agents, qui a mis en évidence
l’importance en ce domaine du soutien hiérarchique dans la gestion de ces appréhensions et
craintes37. L’omniprésence du bruit est aussi un
facteur accentuant les tensions et le stress38. L’impression dominante est donc celle d’un métier
éprouvant et dangereux, avec ses conséquences
préjudiciables en termes de santé, d’addiction et
de vie familiale. La profession connaît ainsi des
taux de suicide et de divorce singulièrement éle35
vés. De même, selon une enquête réalisée, en Floride, auprès de 710 agents, ces derniers seraient
particulièrement impliqués dans les problèmes de
violence conjugale : 33% des interrogés ayant
indiqué connaître dans leur entourage professionnel des cas de violences sur les conjoints non rapportés aux services de police, alors que 11% ont
déclaré avoir été eux-mêmes violents avec leur
partenaire 39.
Les CO ont également le sentiment d’être les
agents des forces de l’ordre les plus mal payés : en
moyenne, de 22 000 à 52 000 dollars par an en
2005, mais avec toutefois la possibilité de réaliser
de nombreuses heures supplémentaires. Il existerait un fort turnover au niveau de la profession,
estimé à hauteur de 20% par an, qui s’explique
par le niveau des salaires, la nature des fonctions,
le temps de travail élevé et le stress)40. Une enquête réalisée en 2008 auprès de plus de 2 500
officiers et cadres, la National Jail Workforce Survey (NJWS)41, a malgré tout révélé un indice de
satisfaction professionnelle somme toute assez élevé : 81% des interrogés ayant estimé disposer
d’un « travail sûr » et « attractif au plan du salaire
et des avantages sociaux », 90% ayant indiqué
être traités de manière « juste » dans leur travail.
Comme leurs homologues français, les surveillants
américains paraissent donc à la recherche d’une
considération pas seulement matérielle pour un
travail difficile aussi indispensable que méconnu
du plus grand nombre.
B. Crouch, J. Marquart, « On Becoming a Prison Guard », in S. Stojkovic, J. Klofas, D. Kalinich (eds), The Administration and Management of
Criminal Justice Organizations, Waveland, Prospect Heights, 1990, pp. 37-45.
36
Morgan J., William J., « Correctional Officer Stress », American Jails, vol. 23, 2009/5-6, pp. 33-42 ; P. Finn, « Correctional Officer Stress: A Cause for Concern and Additional Help », in R. Tewksbury, D. Dabney (eds), op. cit., pp. 207-221.
37
D. J. Hartley, M. A. Davila, J. W. Marquart, J. L. Mallings, « Fear is a Disease: The Impact of Fear and Exposure to Infectious Disease of Correctio nal Officer Job Stress and Satisfaction », American Journal of Criminal Justice, 2012, pp. 1-18.
38
R. E. Wener, The Environmental Psychology of Prisons and Jails, Cambridge University Press, 2012.
39
C. Valentine, K. Oehme, A. Martin, « Correctional Officers and Domestic Violence: Experiences and Attitudes », Journal of Family Violence, vol.
27, n°6, 2012/8, pp. 531-545.
40
R. Freeman, Correctional Organization and Management: Public Policy Challenges, Behavior and Structure, Butterworth-Heinemann, Boston, 1999, p. 59.
41
T. L. Castle, « Satisfied in the Jail? Exploring the Predictions of Job Satisfaction among Jail Officers », Criminal Justice Review, n°33(1), 2008,
pp. 48-63.
PUBLICATIONS
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Intervention sur « L’avenir de la médiation pénale »,
colloque La médiation pénale, ENM Paris, 4-5 octobre
2012, P. Mbanzoulou.
Intervention sur « Les rencontres détenus-victimes à la maison centrale de Poissy », Journée régionale du GENEPI,
Université Paul Sabatier, Toulouse, 13 octobre 2012,
P. Mbanzoulou.
Intervention sur « Architecture carcérale : entre fonctionnalité pénale et impératif de sécurité », Colloque « Architecture
et droit », Université de Rouen, 16 novembre 2012,
P. Mbanzoulou.
Intervention sur « Sens de la peine et pratique du soin »,
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Intervention sur « Les ambiguïtés des obligations de soin »,
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29 novembre 2012, O. Razac.
sur « Compétences Partenariats Réseaux,
retour sur la mise en œuvre d’un module européen à destination des acteurs sociaux. Quels enseignements pour
l’action sociale et la formation ? », Biennale UNAFORIS,
4-5 décembre 2012, S. Courtine.
Intervention sur « Le parcours d’exécution de la peine »,
Colloque sur l’efficacité de l’exécution des peines, Université
de Reims Champagne-Ardennes, 11 décembre 2012
P. Mbanzoulou.
Intervention
Illustrations :
1. Crédit photo : O. Baix (Énap)
2. La surpopulation carcérale au centre de détention de Chino - Californie (2007) Crédit photo : ASSOCIATED PRESS
3. Crédit photo : Émission M6, 10/06/2012 - La prison d’Orlando
4. Crédit photo : www.bakersfieldnow.com
5. Copyright © A. Ramey / PhotoEdit - Distribution des repas, Holman Unit, Atmore, AL
Les chroniques du
CIRAP
Centre Interdisciplinaire de Recherche
Appliquée au champ Pénitentiaire
Directeur de publication : Claire Doucet - Rédacteur en chef : Paul Mbanzoulou
Rédaction : François Dieu
Maquette : Énap - DRD - Unité ED/O.Baix
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