413. temps modernes

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413. temps modernes
TEMPS MODERNES. L'ANCIEN REGIME (1550-1789).
CULTURE.
III. CULTURE.
A. Activités intellectuelles : rationalisme et progrès scientifiques.
B. Activités artistiques : Baroque ou Classicisme.
Cette époque qui suit le mouvement de la Renaissance est caractérisée principalement pardeux
grands courants : le Baroque et le Classicisme.
Il y a lieu cependant de ne pas oublier un troisième courant, généralement moins spectaculaire et
prestigieux que ceux décrits ici. Il s'agit du courant réaliste, tel qu'il s'est surtout manifesté dans les
Provinces-Unies, mais aussi avec des peintres trop souvent considérés comme mineurs (en France : Georges
de La Tour, les frères Le Nain, Jean-Baptiste-Siméon Chardin) ; il a excellé dans les portraits individuels ou
collectifs, les scènes de genre et les natures mortes, les représentations urbaines, les marines et les paysages.
1. Contexte historique : l'Age baroque (1560-1760).
a) Prolongeant l'époque des grandes découvertes et les recherches de l'humanisme et de la
Renaissance, l'âge baroque considère l'univers entier comme un théâtre soigneusement aménagé pour
l'homme, t-roi de la Création. L'homme de cette période manifeste un goût prononcé pour le spectacle, la
mise en scène, la fête sous toutes ses formes (déguisement, musique, danse, représentations, jeux d'eau, feux
d'artifice, etc.), envisagée à la fois comme spectacle et comme moyen d'évasion par rapport à la réalité
quotidienne.
De ce trait de caractère, qui s'épanouira splendidement dans l'art baroque, on peut relever de
nombreux exemples : importance du costume, cérémonial de la Cour et faste des liturgies catholiques - y
compris dans les pompes funèbres des grands personnages -, vogue des pièces de théâtre à machines et de
l'opéra, art des jardins et urbanisme grandiose…
D'où le grand trait commun aux deux langages classique et baroque : le sens de l'organisation
de la nature et celui de la mise en scène - tout à l'opposé du courant réaliste qui, comme son nom l'indique,
se veut avant tout le reflet fidèle et sincère de la réalité dans toute sa simplicité.
b) L'âge baroque est aussi la période où triomphe l'absolutisme. L'étiquette règle minutieusement
la vie de la Cour, qui se déroule dans un cadre d'apparat où tout contribue à la gloire du souverain et où
toutes les formes d'art sont mises à contribution (architecture, sculpture, peinture, paysagisme, décoration,
mobilier, musique, danse, théâtre, etc.). Le domaine artistique n'échappe donc pas aux monarques
centralisateurs (papauté comprise), qui se livrent à un mécénat sans bornes, intéressé et directif : création
d'espaces urbains de prestige, de palais de grande envergure, d'Académies où les artistes peuvent parfaire
leur formation auprès des grands maîtres, mais aussi où l'on tend à codifier les principes esthétiques en
honneur. Les grandes villes suivent l'exemple.
c) Dans le domaine religieux règne l'esprit de la Contre-Réforme. Centrée sur Rome qui se pare
de monuments prestigieux grâce au mécénat des papes, l'Eglise catholique triomphe du protestantisme et
manifeste une étonnante vitalité : essor du mysticisme (saint Charles Borromée, saint Jean de la Croix,
sainte Thérèse d'Avila), fondation d'ordres religieux nouveaux (Jésuites), expansion missionnaire.
En dépit des décrets du concile de Trente (1545-1563) prônant l'austérité, l'art religieux sera
rapidement emporté dans le tourbillon baroque : l'Eglise cherchera à frapper l'imagination des fidèles en
proposant une iconographie plus sensible, plus proche du réel sinon familière, parfois même passionnée, tout
à l'opposé de la rigueur austère de la Réforme.
2. Caractéristiques.
Travaillant tous deux à la même époque (1560-1760 environ) dans l'esprit anthropocentrique
hérité de l'humanisme, utilisant tous deux le riche répertoire artistique de l'Antiquité classique (c'est-àdire gréco-romaine) revu par la Renaissance (colonnes, pilastres, dômes, frontons, frises, arcs en plein cintre,
moulures, vases, guirlandes, angelots, etc. ; rythme, naturalisme idéalisé, sens de la composition, effets de
perspective…), le Baroque comme le Classicisme sont avant tout des systèmes de formes, c'est-à-dire des
langages artistiques dont les formes constituent une transformation, une re-création, une réorganisation de
la réalité à partir de l'idée qu'on s'en fait. Tous deux sont donc - plus que d'autres styles - artificiels,
pratiquant une sorte de mise en scène chère à leur époque.
Cependant, la manière de s'exprimer et les moyens employés pour être compris sont bien
différents selon qu'on se trouve en présence d'une oeuvre classique ou d'une oeuvre baroque. On se référera
au tableau qui suit.
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