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Economic Commission for Africa African Union United Nations Development Programme Réunion Ad Hoc du groupe d’experts sur «Produits sensibles et spéciaux dans les négociations commerciales » Aide Mémoire 3-4 Mai 2007 Cotonou- Bénin I. Contexte Avec l’adhésion croissante de pays en développement (PED) à l'OMC et le constat que la globalisation s’est traduite par une distribution déséquilibrée de ses gains parmi différentes catégories des pays membre de l'OMC, la question du développement a pris une place importante dans les négociations commerciales. Les PED, en particulier les pays africains, ont clairement mis en avant dans les négociations le fait qu'ils continuent à ne récolter que des avantages limités de la globalisation et à faire face au danger permanent d’une marginalisation dans l'économie globale. C'est dans ce contexte qu'à la conférence de Doha en 2001, l'idée de favoriser le développement au travers du commerce est devenu un pilier du nouveau cycle de négociations commerciales de l’OMC. En mettant pour la première fois le développement au centre des négociations commerciales, les membres de l’OMC ont engendré des espoirs élevés de la part des PED, qui ont senti que leurs intérêts dans les négociations commerciales internationales étaient finalement pris en compte. En dépit de nombreuses difficultés, le cycle de négociations de Doha est encore considéré comme un cycle de développement, dont l'impératif est de répondre avec des propositions opérationnelles aux inquiétudes des PED et en particulier à celles de l’Afrique. Cet esprit du développement de Doha peut être observé dans le cadre général d'orientation du cycle, appelé l’Agenda de Développement de Doha (DDA), aussi bien que dans les principes et les orientations fixées pour le mandat de négociations. L'esprit du cycle de Doha cherche à renforcer un des accords OMC qui est le traitement spécial et différentié pour les PED. Ce traitement a été reconnu dans le GATT depuis le milieu des années soixante, mais n'a pas été mis en oeuvre d’une manière qui a bénéficié aux PED, notamment africains. Des dispositions spéciales dans le GATT ont donné des droits spéciaux aux pays en voie de développement. Ceux-ci incluent des périodes plus longues pour mettre en oeuvre des accords et des engagements, des exemptions de produits plus importantes, ou des mesurent pour augmenter les opportunités de commerce pour les PED. Au niveau multilatéral, les PED ont avancé plusieurs justifications pour leurs listes d'exclusion de produits. Ceux-ci incluent parmi d'autres: la prévention d’une chute des revenus tarifaires; la protection d'industries naissantes; l’utilisation de la politique commerciale dans leur stratégie de diversification économique; la protection de catégories spécifiques de la population (par exemple, ruraux, pauvres, femmes); l’assurance d’une sécurité alimentaire. En même temps, le bilatéralisme et le régionalisme sont devenus centraux dans les politiques commerciales aussi bien des pays développés, que des PED. De ce fait, en même temps que les pays continuent à chercher un accord au niveau multilatéral, il y a beaucoup de négociations en cours au niveau bilatéral et régional. Les pays africains prennent part aux Accords de Partenariat Économiques (APE) avec l'Union européenne. Un principe clé des négociations APE est le principe de réciprocité. En effet, la réciprocité fait maintenant partie d'accords commerciaux bilatéraux et régionaux, indépendamment de la différence de développement des 1 partenaires impliqués, et ce afin de satisfaire aux règles de l’OMC. Mais comme dans le cas des négociations commerciales multilatérales en cours, le traitement spécial et différentié comme moyen de prendre en compte les niveaux inégaux de développement est une question clé dans les négociations APE. Les pays africains ont donc besoin de concevoir une liste d'exclusion de produits (sensible) dans le processus de libéralisation. Les accords OMC contiennent des dispositions qui autorisent le contournement de la clause de la nation la plus favorisée (NPF) dans le cas d'accords commerciaux régionaux tel que les APE. L’article XXIV du GATT 1947, complété par l'Accord de Marrakech 1994 définit les modalités sous lesquelles les membres OMC peuvent ne pas respecter la clause NPF dans le commerce des marchandises, lorsqu’ils prennent part à un processus d'accord de libre-échange. L’article V (Para. 3.a) de l'Accord Général sur le Commerce dans les Services (AGCS) fournit des exemptions semblables pour les services. Les deux article XXIV du GATT et V de l’AGCS stipulent qu’un traitement de faveur peut être accordé à des membres, sans extension automatique à l'ensemble des membres de l’OMC. La justification derrière cette dérogation au principe NPF est que, sous certaines conditions, les accords de libre-échange ne bénéficient pas seulement qu’à leurs membres, mais aussi à l'économie globale, à travers la création de commerce qui résulte en bien-être global accru. Comme dans le cas du cycle de Doha, les pays ACP qui négocient avec l'UE peuvent vouloir explorer la possibilité de maintenir un certain degré d'asymétrie dans leur futur accord avec l'UE. L’article XXIV reste ambigu quant à ce point. En particulier, l’article 8(b) stipule que les droits et autres règlements restrictifs doivent être éliminé pour substantiellement tout le commerce entre les membres d'un accord. La signification exacte de "substantiellement tout le commerce" est fortement débattue. Quel montant du commerce peut ne peut pas être libéralisé est une question cruciale, et pourrait être importante pour les pays africains souhaitant maintenir une protection sur une partie de leur commerce avec l'UE dans le contexte d'un APE. Il est généralement admis qu'au moins 90 pour cent du commerce doive être libéralisé sous un accord de libre-échange, mais il n'y a aucune confirmation légale pour ce chiffre. Le TDCA, accord de libre-échange entre l’Afrique du Sud et l’UE, par exemple, interprète l'article XXIV d’une manière qui autorise une protection dans la limite des 90 pour cent, et ce d’une manière non réciproque. Sous cet accord, l'UE a consenti à étendre sa libéralisation sur 95 pour cent de son commerce avec Afrique du Sud, pendant que l'Afrique du Sud a consenti à libéraliser "seulement" 86 pour cent de ses importations de l'UE. La déclaration de Doha a appelé a un effort de clarification de l'Article XXIV et le rôle du traitement spécial et différentié dans les accords commerciaux régionaux. Ces points de négociations à l'OMC pourraient être d'une importance cruciale, a conditions qu’ils aboutissent avant la signature des APE, pour déterminer la future forme de ces derniers et le degré de flexibilité que les pays africains peuvent utiliser. C’est dans ce contexte que la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, en collaboration avec d’autres institutions, a décidé d’organiser cette réunion d’expert sur les produits sensibles. En effet, aussi bien dans le cadre des 2 négociations commerciales multilatérales que dans celui des APE, les pays Africains vont devoir définir des listes de produits sensibles et spéciaux afin que la mise en œuvre de ces accords ne se traduisent pas par de nouvelles difficultés pour les économies de ces pays, mais plutôt par des opportunités commerciales dans leur stratégie de développement. II. Objectifs L’objectif de cette réunion est d’analyser la problématique des produits sensibles dans différentes négociations commerciales auxquelles les pays africains prennent part et de proposer des méthodologies permettant de définir les produits sensibles d’une manière compatibles avec les stratégies de développement du continent. III. Participation La réunion est organisée conjointement par le Centre africain de Politique Commerciale (CAPC) et la Division du Commerce, Finance et Développement Economique (DCFDE) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU), avec la collaboration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Union Africaine (UA), le Groupe Africain à Genève et le gouvernement du Bénin. Il est par ailleurs attendu que des représentants de pays africains, du Fond Canadien pour l’Afrique, des Communautés Economiques Régionales (CER) africaines, des représentants de partenaires au développement parmi lesquels le Canada et le Danemark et des représentants de la société civile africaine participant à différents niveaux. IV. Format de la réunion La réunion comprendra les sept sessions suivantes : Session I: Produits Spéciaux et sensibles dans les négociations commerciales : Cette session portera sur l'importance des produits spéciaux et sensibles dans l'histoire des négociations commerciales multilatérales, régionales ou bilatérales. Cette session cherchera à montrer que la question des produits sensibles et spéciaux n'est pas nouvelle dans les négociations commerciales. En analysant les cycles de négociations antérieurs, la session montrera comment la politique commerciale globale a évolué avec des secteurs entiers qui sont traités comme sensibles ou spéciaux. Session II: Traitement spécial et différencié dans le cycle de Doha : Les produits sensibles et spéciaux dans l’agriculture Cette session portera plus particulièrement sur les négociations du cycle de Doha pour les produits agricoles. La distinction entre produits sensibles et produits spéciaux, qui ne concernent que les PED alors que les premiers concernent l’ensemble des pays, permettra de mieux définir les critères nécessaires au classement de ses produits dans deux catégories différentes. La prise en compte de 3 notions comme la sécurité alimentaire, permettra de souligner l’aspect multidimensionnel de ces négociations. Session III: L Traitement spécial et différencié dans le cycle de Doha : NAMA Quelles listes dans l’industrie ? Cette session sera dédiée à la présentation des flexibilités qu’offre le cycle de Doha en matière de produits industriels. Les alternatives proposées dans l’accord cadre de Juillet, invitent les pays africains impliqués directement par ces négociations a mesurer finement quelle flexibilité est plus appropriée au regard de leurs intérêts industriels. Même s’ils ne sont pas directement concernés par un démantèlement tarifaire, les autres pays devront procéder à une consolidation de leurs droits de douane. Cet exercice doit aussi tenir compte de la sensibilité de certains produits, notamment ceux impliqués dans une stratégie de diversification et de développement industriel. Session IV: Quels produits sensibles dans le cadre des APE ? Cette session sera dédiée à la question des produits sensibles et leurs justifications dans un APE. De même, seront discutées la compatibilité avec les règles multilatérales, ainsi que les critères de sélection dans le cadre de ce type d’accord. La spécificité des listes d'exclusion régionales nécessite la définition d’une méthodologie qui tienne compte à la fois des intérêts nationaux des pays africains mais aussi régionaux et continentaux. Session V: Les différents mécanismes de protection des produits sensibles Cette session sera dédiée à la présentation des différents mécanismes existants pour la défense des produits sensibles. Au delà de la protection tarifaire, cette session abordera des mécanismes complémentaires comme les mesures de contingentements, les valeurs de références, les mesures de sauvegardes, les mécanismes de réexamens et les mesures de transitions. Session VI: Quels critères pour quels objectifs ? Vers une formule africaine de sélection des produits sensibles Cette session sera dédiée plus particulièrement aux différents critères de sélection de produits sensibles. Plus globalement, elle analysera comment en utilisant des poids différents pour les différents critères, on pourrait concevoir une formule africaine qui pourrait être utilisée pour identifier des produits sensibles au niveau national. L'élément important de cette méthodologie sera de montrer comment les différents intérêts parmi les pays africains pourraient être adressés sans pour autant compromettre la solidarité africaine au niveau de l’OMC. De plus, cette méthodologie pourra être appliquée aux négociations APE, et démontrer comment les listes d'exclusion régionales pourraient prendre en considération les intérêts nationaux mais aussi régionaux et continentaux. Session VII: Voie à suivre : Recommandations pour que les listes d’exclusion s’inscrivent dans les stratégies de développement 4 Au cours de cette session, un rapport final de la réunion sera présenté et une synthèse des recommandations sera adoptée. V. Résultats attendus de la réunion À la fin de la réunion nous avons l'intention de publier une synthèse de recommandations destinées aux négociateurs et aux décideurs politiques africains. Ces recommandations seront envoyées aux Etats membres et seront aussi disponibles sur le site Internet de la CEA. Elles aideront les pays africains à définir leurs produits sensibles et spéciaux d’une manière qui prennent le mieux en compte leurs propres intérêts dans le cadre des différentes négociations commerciales auxquelles ils prennent part. VI. Correspondance Cette réunion est organisée sous la direction de Mr. Hakim Ben Hammouda, Directeur de la Division du Commerce, de la Finance et du Développement Economique de la CEA. Toute communication relative à la réunion est à envoyer à : Mr. Stephen N. Karingi Economiste principal Division du Commerce, de la Finance et du Développement Economique Commission Economique des Nations Unies pour l”Afrique P.O. Box 3001, Addis Ababa, Ethiopie Tél: (251-11) 544 5443 Fax: (251-11) 5513038 E-mail: [email protected] Mr. Mustapha Sadni Jallab, Economiste Division du Commerce, de la Finance et du Développement Economique Commission Economique des Nations Unies pour l”Afrique P.O. Box 3001, Addis Ababa, Ethiopie Tél: +251 -11-544-31-04, Fax: +251-11-551-30-38, Email: [email protected] Mr. Bashir Conde Chargé de Programme Division du Commerce, de la Finance et du Développement Economique Commission Economique des Nations Unies pour l”Afrique P.O. Box 3001, Addis Ababa, Ethiopie Tél: (251-11) 5443223 Fax: (251-11) 5513038 or 5514416 E-mail: [email protected] 5