LE RÊVE AMÉRICAIN - Orchestre National de Lille

Transcription

LE RÊVE AMÉRICAIN - Orchestre National de Lille
onlille.com
+33 (0)3 20 12 82 40
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ZOOM
LE RÊVE AMÉRICAIN
ORCHESTRE NATIONAL DE LYON
VEN 9 DÉC. 20h / Lille, Auditorium du Nouveau Siècle
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STRAVINSKY Symphonie en 3 mouvements
ADAMS Concerto pour saxophone (création française)
MILHAUD La Création du Monde
GERSHWIN Un Américain à Paris
Orchestre national de Lyon
Direction Joshua Weilerstein
SaxophoneTimothy McAllister
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AUTOUR DES CONCERTS
RENCONTRE AVANT LE CONCERT “Autour de la création de John Adams” avec la journaliste Françoise Objois
Ven. 9 Déc. 19h (Entrée libre muni d’un billet)
AFTER ÉLECTRO au Bar de l’Orchestre
Ven. 9 Déc. à l’issue du concert
RETROUVEZ LES COMPOSITEURS TOUT AU LONG DE LA SAISON
STRAVINSKY
BIENVENUE MAESTRO ! Jeu. 29 Sept. 20h et Ven. 30 Sept. 20h
LA SYMPHONIE DES JOUETS Sam. 18 Mars 16h
BEETHOVEN PROKOFIEV STRAVINSKY ORCHESTRE DE PICARDIE Sam. 13 Mai, 18h30
GERSHWIN & STRAVINSKY
HAPPY NEW YEAR IN AMERICA Jeu. 15 Déc. 20h, Mar. 20 Déc. 20h et Merc. 21 Déc. 16h
Concert soutenu par Musique Nouvelle en Liberté
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Rédaction © Ghislain Abraham intervenant pédagogique Orchestre National de Lille
Crédits Photos décors de La Création du Monde par Fernand Léger © Dansmuseet Stockholm /
Carte postale ancienne Champs -Elysées vers 1915 D.R.
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Orchestre National de Lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849)
Association subventionnée par le Conseil régional des Hauts-de-France, le Ministère de la Culture et de la Communication,
la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille
❶ La Création du Monde
Une Genèse africaine
La Création du Monde est un ballet du
compositeur français Darius Milhaud sur
un argument africain du poète et écrivain
Blaise Cendrars. Comme beaucoup
d'artistes et d'écrivains à cette époque,
Cendrars se passionne pour l'Afrique et
compile dans son Anthologie nègre des
contes de tradition orale, qu'il est le
premier à considérer comme de la
littérature. C'est de ce recueil qu'il tire le livret de La Création du Monde.
On observe le même phénomène en peinture : dès 1907, Derain puis Matisse et Picasso
sont fascinés par les statuettes et masques d'Afrique de l'Ouest (ils se rendent régulièrement
au Musée d’ethnographie du Trocadéro et achètent des objets d'arts exotiques sur les
marchés aux puces parisiens). Ils s'inspirent des formes et des volumes inédits de ces objets.
Cette vision contribuera à la naissance du cubisme. Cette réappropriation par des maîtres
européens va évidemment contribuer à populariser l’art du continent noir et lancer une mode.
En 1923, les ballets suédois dirigés par Rolf de Maré surfent sur cette vague « nègre » et
commandent un ballet au jeune Darius Milhaud (de retour du Brésil et des Etats-Unis,
fraîchement rallié au Groupe des Six*). Les décors et costumes seront de Fernand Léger et
la chorégraphie de Jean Börlin : un sacré casting ! Ce récit naïf, frais et optimiste correspond
pour le public parisien à un désir d'ailleurs, comme si le paradis perdu en Europe (après les
atrocités de la Grande Guerre) existait alors en Afrique. Cette œuvre est conçue pour petit
ensemble de 17 instruments, sans doute dans l'esprit des jazz bands que Milhaud a pu
entendre lors de son séjour à New York (rappelons ici que le jazz américain a des racines
africaines). Le saxophone alto y occupe une place prépondérante, ceci dès le magnifique
solo 'planant' de l'Ouverture. Les cordes et le piano se contentent ici d'un rôle
d'accompagnement, donnant des textures harmoniques et rythmiques mouvantes. Les
cuivres et notamment le trombone (avec ses glissandi*) renforcent les accents jazzistiques
de cette œuvre qui se divise en 6 sections enchaînées :
1. Ouverture
2. Le chaos avant la création (une idée déjà traitée musicalement en 1797 par Haydn, au
début de sa Création) est ici traitée sous forme de fugue* sur un rythme syncopé*dans
laquelle entrent successivement la contrebasse, le trombone, le saxophone et la trompette
pour aboutir à un joyeux tutti* dans lequel les instruments semblent rivaliser pour se faire
entendre.
3. La naissance de la flore et de la faune, retour au calme, cordes avec sourdine* et
magnifiques solos mélancoliques de hautbois et de cor.
4. La naissance de l'homme et de la femme : une ritournelle amorcée par le quatuor à cordes
à laquelle répond une fanfare triomphale des vents*. Apaisement dans un sentiment de
félicité.
5. Le désir de l'homme et de la femme : solo espiègle et volubile de clarinette, badinerie.
Explosion de joie.
6. Le printemps ou l'apaisement : le thème de la Fugue du Chaos est cette fois-ci joué très
lentement, l'accompagnement est de plus en plus discret.
 EN BREF
Titre : La Création du Monde
Compositeur : Darius Milhaud (1892 –1974), français
Date de création : 25 octobre 1923, Paris
Genre : musique de ballet
Durée : 16'
 UN EXTRAIT VIDÉO SUR YOUTUBE
https://www.youtube.com/watch?v=PeXgEURsf-E
❷ Un Américain à Paris
Une journée rêvée
Avant d'être une
comédie musicale
culte avec Gene
Kelly
et
Leslie
Caron, sortie sur
les écrans en 1951
et
primée
aux
Oscars,
Un
Américain à Paris
fut
un
poème
symphonique* que
George Gershwin composa en 1928. Dans cette célèbre page pour grand orchestre (avec
saxophones, piano et célesta*), le compositeur américain qui s'était installé à Paris pour se
rapprocher de ses idoles (en particulier Ravel) retrace musicalement son enchantement pour
la plus belle capitale du monde : une musique à programme incluant à l'orchestre quatre
klaxons de taxis français. Elle est construite en trois parties enchaînées : tout d'abord, la
promenade d'un touriste américain (le compositeur lui-même) sur les Champs-Élysées
entrecoupée d'une querelle entre taxis, flânerie devant des music-halls puis enfin une pause
à la terrasse d'un café du Quartier Latin. Ensuite, un Blues sur un solo de trompette avec
sourdine*, nous transporte au Jardin du Luxembourg : thème nostalgique où le touriste rêve
quelques instants de son pays natal. Dans la dernière partie, l'américain rencontre un
compatriote avec lequel il échange ses impressions. On entendra alors un résumé de tous
les thèmes antérieurs élaborés au cours de la pièce.
 EN BREF
Titre : Un Américain à Paris
Compositeur : George Gershwin (1898 –1937), américain
Date de création : 13 décembre 1928, Carnegie Hall de New York
Genre : poème symphonique
Durée : 16'
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PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL
(retrouvez ici tous les mots signalés*)
Célesta : petit instrument à clavier dont les marteaux frappent des lames de métal.
Fugue : procédé d'écriture musicale régi par des règles précises par lequel on fait entrer les
voix instrumentales jouant strictement la même phrase, les unes après les autres.
Glissandi : technique instrumentale dans laquelle on joue des gammes « en glissant » c'està-dire en passant très vite d'une note à l'autre sans s'attarder sur chaque hauteur précise.
Groupe des Six : association de compositeurs français née en 1916 prônant un art nouveau,
qui serait influencé ni par les impressionnistes (Debussy, Ravel, Koechlin, D'Indy) ni par les
post-wagnériens (Franck, Chausson, Massenet). Sous la houlette de Jean Cocteau et d'Erik
Satie, ce groupe était constitué de Germaine Tailleferre, Georges Auric, Arthur Honegger,
Louis Durey, Francis Poulenc et Darius Milhaud.
Poème symphonique : pièce orchestrale 'à programme', basée sur un récit ou un poème.
Sourdine : accessoire que l’on pose sur l’instrument dans le but d’assourdir le son, de le
rendre moins puissant.
Syncope : figure rythmique caractéristique dans laquelle la valeur longue appuyée est
encadrée par deux valeurs courtes (exemples : croche-noire-croche ou noire-blanche-noire)
Timbre : il s’agit du son de l’instrument, avec les caractéristiques sonores qui lui sont
propres.
Tutti : passage musical dans lequel tous les instruments de l'orchestre jouent ensemble.
Vents (ou instruments à vent) : catégorie d’instruments de musique caractérisée par le fait
que le son est produit par le passage de l’air (le vent) dans l’instrument.