Sommeil enfant et adolescent

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Sommeil enfant et adolescent
UNIVERSITE DE PARENTS LE SOMMEIL CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT Le 14 Novembre 2006 – CAVE LA VILLA DU NIL ­ LIVRY SUR SEINE Ambiance cosy pour cette université de parents qui se déroule à La Cave de la Villa du Nil. Chaque parent installé autour d’un café et petits gâteaux se laisse porter par les intervenants sur un sujet tant apprécié, le sommeil. Après l’accueil de Mme HANNOUN et Mr CHALOT, Mme Julie DJAFER, psychologue, nous offre une première approche du thème en nous indiquant que le sommeil est une histoire familiale. Plaçant le sommeil dans des familles : dormeurs, gros dormeurs, insomniaques, elle précise que celui­ci est un besoin psychologique et physiologique pour chacun, notamment pour les enfants qui ont besoin d’un cadre de vie structuré, donnant au sommeil une place essentielle. Les enfants, ont ainsi au cours de leur apprentissage de la vie différentes expériences avec le sommeil selon l’âge : ­ les petits passent par des phases de para­somni (cauchemar, terreur nocturne), ­ les adolescents ont des difficultés pour aller se coucher, pour s’endormir ou se réveiller. Mme Sabine PEPINSTER, formatrice CEMEA, nous indique que le sommeil comporte quatre cycles d’environ deux heures chacun comprenant : ­ la phase d’endor missement (baisse de l’attention, bâillements, perception des stimuli extérieurs), le cerveau fabrique une hormone, la sérotonine, qui envoie des messages pour nous mettre en sommeil, ­ le sommeil à ondes lentes (le dormeur n’a plus envie de communiquer, il entend les bruits, les comprend, s’en souvient, sent si on le touche), ­ le sommeil à ondes rapides (le temps des rêves, les yeux bougent, le visage s’anime), ­ Le sommeil inter médiaire (le sommeil redevient léger) Après cette courte introduction, les intervenants ne souhaitant pas monopoliser la parole proposent de laisser place aux questions des parents : 1) Que faire lorsqu’un enfant dort trop à la sieste ? Un bon sommeil est un sommeil qui ne dure pas après 16h00. Bien qu’il ne soit pas recommandé de réveiller un enfant qui dort on peut tout de même privilégier un réveil progressif (faire un peu de bruit…). 2) Quelle explication concernant un enfant qui se réveille dans la nuit et finit par se retrouver dans le lit des parents ? Il est important de voir comment se passe l’endormissement de l’enfant, souvent un enfant qui ne s’endort pas seul –avec la présence d’un tiers­ se réveillera et sera perdu de ne plus voir la personne dans la chambre. Il ne faut donc pas rester trop longtemps dans la chambre. La thèse du problème de santé : maladie, poussée dentaire, acquisition du langage étant écartée il faudra alors se tourner vers le parent pour trouver la cause de se phénomène qui peut être induit inconsciemment par celui­ci.
3) Un adolescent qui ne s’endort pas le dimanche soir ou après des vacances que faire ? Tant que ce souci ne se pose pas en tant que phobie scolaire pas d’inquiétude à avoir. Il est important pour chacun d’être confronté à l’angoisse car comme chaque sentiment elle est constructrice. 4) La suppression de la sieste, est­ce possible ? Il est essentiel de prendre en compte les besoins de l’enfant. Si un enfant a besoin de la sieste il faut donc la préserver. A noter que vers 2 ans l’enfant est en opposition et peut donc ne pas souhaiter se coucher, cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’a pas sommeil. Il faut donc lui proposer une sieste et ne pas céder. La suppression de la sieste dans l’espoir qu’un enfant dorme plus la nuit est un leurre qui à long terme pourra être mauvais pour la santé de l’enfant. 5) Malgré un rituel du coucher en place, l’enfant est en opposition, pleure… comment éviter le drame du coucher ? Cela est normal ça va passer. Il est possible aussi de mettre toutes ses chances de son côté en modifiant le rituel du coucher : mettre un minuteur dans la chambre de l’enfant, permettre le jeu dans le lit, ne pas faire silence lorsque l’enfant est couché (le silence fait peur), installer une veilleuse, aborder les peurs de l’enfant à travers la lecture…et ne pas perdre de vue que l’enfant tente toujours d’avoir le contrôle sur le parent. 6) Famille de gros dormeurs, comment faire pour que l’enfant récupère lorsqu’il entre à l’école primaire ? Le sommeil ne se rattrape pas mais on récupère. La récupération du manque de sommeil se fait sur plusieurs jours voire le week­end, sans se laisser happer par ce besoin car il peut désorganiser la vie de l’enfant et de la famille. 7) Comment agir avec un enfant qui se tape la tête sur l’oreiller la nuit ? Ce phénomène est de l’auto bercement mais cela est normal pour un enfant, on ne peut pas considérer cela comme une pathologie. 8) Les objets transitionnels, tétines, doudous quand stopper ? Il ne faut rien imposer, rien ne presse surtout lorsque l’enfant n’a que deux ans. Et ne pas attendre des moments précieux tels que Noël pour proposer à l’enfant de faire l’échange avec le père Noël. Il ne faut pas tout mélanger. 9) La maternelle est­elle une bonne transition pour stopper la sieste ? Un chiffre est explicite : 76% des échecs scolaires concernent des enfants qui ne dorment pas assez. 10) Comment combler le manque lorsque l’enfant passe en cycle supérieur ? Il faut coucher l’enfant plus tôt et lui proposer une sieste le week­end. 11) La veilleuse a­t­elle une incidence sur le sommeil de l’enfant ? non aucune, il faut expliquer à l’enfant qu’il peut gérer lui­même ses besoins. 12) A quoi est dû le somnambulisme ? La plupart des enfants ont des accès de somnambulisme traduits par des formes diverses telles que les terreurs nocturnes. Il faut patienter et tout rentre dans l’ordre après quelques temps mais il est essentiel de garder en mémoire qu’on ne doit pas réveiller un enfant qui dort. Non pas par superstition mais simplement que l’enfant ne comprendrait pas ce qu’il se passe.
13) Comment aider un enfant qui a des problèmes d’endormissement alors qu’il n’en avait pas auparavant ? Rechercher la cause, le traumatisme qui génère ce phénomène. Faire parler l’enfant et valoriser son statut de grand. Monsieur CHALOT prend la parole pour conclure cette soirée d’échanges, indiquant qu’avec l’aide du schéma du petit train du sommeil il est assez facile de comprendre cet univers, que le sommeil est un besoin fondamental pour chacun et que le bien être de l’enfant passe par le respect de son rythme biologique. Le prochain débat prévu en début d’année 2007 portera sur le thème du « syndrome de l’écran ». Madame HANNOUN remercie les participants et informe les parents que le point écoute, accompagnement des parents, est à leur disposition pour répondre à leurs questions. La rencontre s’achève à 22h30 avec un remerciement appuyé à nos interlocuteurs. Des livres pour nous aider à y voir plus clair : ­Réapprendre à dormir de Jeannette BOUTON ­ Adolescences – Repères pour les parents et les professionnels de Philippe JEAMMET