Programme PDF - Documentaire sur grand écran
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Programme PDF - Documentaire sur grand écran
Doc & Doc, c’est toute l’année, chaque deuxième mardi du mois. Doc & Doc, c’est une soirée où des documentaires se font écho. Forum des images 2 rue du Cinéma / Forum des Halles 75001 Paris M° : Les Halles - Rens. : 01 44 76 63 00 www.forumdesimages.fr Tarif / séance : 6€ - Tarif spécial pour les 2 séances : 10€ Tarif réduit / séance : 5€ (adhérents à Documentaire sur grand écran) Documentaire sur grand écran Tel : 01 40 38 04 00 - www.docsurgrandecran.fr facebook.com/documentaire.sur.gd.ecran POUR RECEVOIR NOS PROGRAMMES ET ADHÉRER NOM : PRENOM : ADRESSE : E-MAIL : Je souhaite seulement recevoir vos programmes Je souhaite adhérer à l’association Documentaire sur grand écran pour l’année 2014 pour la somme minimum de 10 €. Ma carte d’adhérent me sera retournée à l’adresse ci-dessous dès réception de ma demande. 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Déjà se signale une attention aux corps et aux formes qui est l’ébauche du style Resnais. Alors qu’il est conscrit en Allemagne, Alain Resnais rencontre à la caserne le mime Marcel Marceau. Il filme un sketch du futur créateur de Bip. Puis, étudiant à l’IDHEC en train de préparer un diplôme de monteur, le jeune Alain Resnais s’intéresse aux arts. Sa caméra sous le bras, il se rend chez Henri Goetz qui accepte de se laisser filmer par ce jeune inconnu. Enchanté du résultat, il le présente alors à ses amis artistes, Hans Hartung, Félix Labisse, Lucien Coutaud, Christine Boomeester, etc... 19h séance présentée par Hervé Gauville, critique d'art, co-auteur de « Parade » avec Anne Bertrand, “D'une certaine manière Editions, 2012” LA BAGUE d’Alain Resnais France, 1946, N&B, muet, 6’ Avec : Marcel Marceau Alain Resnais et Marcel Marceau font partie de la troupe du théâtre aux armées cantonnée dans l’Allemagne d’après-guerre. Le premier filme le second. PORTRAIT DE HENRI GOETZ d’Alain Resnais France, 1947, N&B, 21’ Goetz : « Un garçon en uniforme militaire remarqua mes lithographies. Il me demanda la permission d'en faire un film.» Le garçon s’appelait Resnais. Hervé Gauville HANS HARTUNG d’Alain Resnais CHRISTINE BOOMEESTER d’Alain Resnais France, 1947, N&B muet, 6’ Épouse de Goetz, Christine Boomeester accueille le cinéaste dans son atelier le temps d’une nuit exempte de figuration. France, 1947, N&B muet, 13’ Lors de la projection, le critique Patrick Waldberg parle du «murmure d’approbation admirative» devant «le peintre dessinant des deux mains à la fois». DOMELA d’Alain Resnais France, 1947, N&B muet, 9’ Artiste hollandais, peintre et sculpteur, César Domela est un fervent adepte de l’abstraction. Le cinéaste filme le “work in progress” d’une peinture. FÉLIX LABISSE d’Alain Resnais France, 1947, N&B muet, 9’ Par un subtil exercice de montage, le cinéaste raccorde entre elles les peintures de Labisse, surréaliste révolutionnaire condamné par André Breton. LUCIEN COUTAUD d’Alain Resnais France, 1948-1949, N&B muet, 7’ Décorateur de théâtre, inventeur de l’Éroticomagie, surréaliste indépendant, Coutaud avait toujours un fer au feu, comme le montre le documentaire. 20h45 séance présentée par Hervé Gauville LES STATUES MEURENT AUSSI d’Alain Resnais et Chris Marker France, 1953, N&B, 30’ Ce documentaire interroge les relations entre art nègre et culture blanche. Douze ans de censure pour un film considéré comme un brûlot anticolonialiste. PAUL GAUGUIN d’Alain Resnais France, 1950, N&B, 12’ Pourquoi, de l’aveu même de son auteur, ce film sur Gauguin est-il aussi raté qu’était réussi celui sur Vincent Van Gogh tourné deux ans plus tôt ? VAN GOGH d’Alain Resnais France, 1948, N&B, 18’ La vie du peintre vue à travers des peintures volontairement privées de leurs couleurs. Le Van Gogh de Resnais est le premier grand film sur l’artiste. GUERNICA d’Alain Resnais et Robert Hessens France, 1949, N&B, 13’ Sur les mots de Paul Éluard dits par Maria Casarès, Guernica et d’autres tableaux de Picasso racontent Guernica bombardée pendant la guerre d’Espagne. Comment devient-on Alain Resnais ? Une fois le terme échu, la trajectoire d'une vie peut sembler inscrite dès le début et la tentation est grande d'en faire un destin. Pourtant, si, comme souvent, rien n'est joué d'avance, quelque chose s'esquisse déjà de ce qui dessinera plus tard la silhouette d'une vie, les contours d'une carrière, l'amorce d'un style. Les origines de l'art cinématographique chez Resnais, peu de temps après sa mort, prennent les couleurs d'un recommencement. Il devient possible à présent d'observer la préhistoire de cette histoire maintenant achevée, de rembobiner la filmographie à la faveur d'un flash-back déroulé sur presque un siècle. Que trouve-t-on chez ce Resnais d'avant Resnais ? D'un côté, une attirance pour la mise en scène et le montage, de l'autre, un goût pour les arts, aussi bien contemporains que modernes ou primitifs (on dit aujourd’hui premiers). D'abord attiré par le théâtre et tenté par une carrière d'acteur, Resnais renonce assez vite, après avoir, en apprenant les rudiments de l'art dramatique, pris la mesure de ses limites. La conjugaison de deux facteurs va alors décider de son orientation. L'entrée à l'IDHEC l'initie aux techniques cinématographiques et le service militaire d'après-guerre l'envoie faire ses classes en Allemagne dans un régiment d'occupation où il retrouvera d'ailleurs le théâtre aux armées. Il y rencontre un conscrit qui deviendra, lui aussi, plus tard célèbre. Marcel Marceau, pas encore Bip, mais déjà mime. La bague est l'un de ses premiers mimodrames et l'un des premiers courts métrages de Resnais. Pour l'un comme pour l'autre, cet essai sera développé plus tard, « la bague » devenant l'un des thèmes récurrents de Marceau et le dédoublement du personnage obtenu au montage, une ouverture aux effets ultérieurs de trucage. Resnais est curieux du travail des artistes vivants. Il a envie de savoir comment ils s'y prennent. Voilà pourquoi il se rend directement chez eux et, avec leur permission, va se servir de sa caméra pour approcher et comprendre la manière dont ils travaillent. Il est reçu par des peintres et sculpteurs aujourd’hui renommés (Max Ernst, Hans Hartung,...) ou un peu tombés dans l'oubli de nos jours (Henri Goetz, Christine Boomeester,...). Il va en tirer une série de « visites d'atelier » qui fournit déjà de précieux renseignements sur le regard que le cinéaste débutant porte sur ces works in progress. Enhardi par ces premières démarches et encouragé par les résultats obtenus, il va bientôt recevoir des propositions. Les commandes qui lui seront passées portent sur des artistes, morts ou vivants, pleinement inscrits dans l'histoire de l'art. Gauguin, Van Gogh, Picasso seront de la distribution. Parallèlement, en compagnie de Chris Marker, il réalise un documentaire sur la colonisation. Au seuil des grandes fictions qui le rendront célèbre, c'est donc bien pour les artistes, mais aussi avec eux, que Resnais lance son aventure. Hervé Gauville