En cette journée nationale de commémoration des

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En cette journée nationale de commémoration des
Journée nationale des Déportés
Dimanche 29 avril 2012
Discours de Stéphane DEMILLY
Mesdames et Messieurs les élus,
Madame Gisèle COZETTE, Présidente de l’Association des Déportés,
Internés, Résistants et Patriotes de la Somme
Mesdames et Messieurs les représentants des associations Patriotiques
et d’Anciens Combattants
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Bienvenue à toutes et à tous au Théâtre du Jeu de Paume.
En cette journée nationale de commémoration
des Déportés, je voudrais rendre hommage
devant vous à une grande figure de la
Résistance française qui vient de disparaître il
y a quelques jours.
Je veux parler, vous l’aurez compris, de
Raymond AUBRAC.
De son vrai nom Raymond SAMUEL,
Raymond AUBRAC, né le 31 juillet 1914 à
Vesoul, s’est en effet éteint le 10 avril dernier
à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris.
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Grand résistant à l’occupation allemande et au
régime de Vichy, il fut avec sa femme Lucie le
co-fondateur du mouvement Libération Sud
dans la région lyonnaise.
Chacun le sait, Raymond AUBRAC fut l'une
des dernières personnalités de la Résistance à
avoir connu Jean Moulin.
Il était le dernier survivant des chefs de la
Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 à
Caluire (Rhône) avec le chef du Conseil
national de la Résistance (CNR).
Diminué et affaibli depuis la disparition de son
épouse Lucie, elle aussi grande héroïne de la
Résistance et décédée en 2007 à l'âge de 92
ans, Raymond AUBRAC demeurait cependant
un citoyen très actif, défendant la laïcité et les
valeurs républicaines.
Il continuait ainsi, malgré son grand âge, à
témoigner régulièrement dans les écoles
auprès des jeunes générations.
2
A l’annonce de son décès, de nombreuses
personnalités politiques de tous bords ont tenu
à rendre hommage à Raymond Aubrac, lui qui
fut l'un de ces « héros de l'ombre » qui ont
sauvé la France de l'oppression nazie et qui ont
rendu à la Nation son indépendance et ses
libertés.
Après sa disparition, il reste aujourd’hui bien
peu de survivants des réseaux de la Résistance
française.
Citons ainsi :
- Jean-Louis CREMIEUX-BRILHAC, 95
ans, ex-chef de service de la diffusion
clandestine vers la France au commissariat
national de l'Intérieur à Londres
- Yves GUENA, 89 ans, qui a rallié la
France Libre dès le 20 juin 1940, blessé en
Normandie dans les rangs de la 2ème DB
et
ancien
président
du
Conseil
constitutionnel
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- Stéphane HESSEL, 94 ans, ancien du
Bureau central de renseignement et
d'action (BCRA, services secrets de la
France Libre), diplomate et auteur du bestseller "Indignez-vous !"
- Daniel CORDIER, 91 ans, également exmembre du BCRA, secrétaire de Jean
Moulin pendant les onze mois précédant
son arrestation et auteur d'une biographie
monumentale sur le premier président du
Conseil national de la Résistance
- Robert CHAMBEIRON, 97 ans, dernier
survivant du Conseil national de la
Résistance (CNR) et qui en fut le secrétaire
général adjoint
- Ou encore François JACOB, 91 ans, exmédecin de la 2ème DB, prix Nobel de
médecine et ancien chancelier de l'ordre de
la Libération.
4
Cet ordre prestigieux, créé en 1940 par le
général de Gaulle, a compté exactement
1038 membres. Aujourd'hui, ils ne sont plus
que 28.
A l’heure où l’âge emporte inéluctablement,
l’un après l’autre, Raymond AUBRAC et ses
compagnons d’armes, il me paraissait
important de leur rendre hommage.
S’il était encore besoin d’un témoignage de
leur courage face à la barbarie, ce serait cette
remarquable exposition que vous pouvez
découvrir aujourd’hui dans le hall du théâtre.
Présentée par l’Association des Déportés,
Internés, Résistants et Patriotes de la
Somme, elle est consacrée à la déportation
dans les camps nazis de 1933 à 1945.
Elle constitue un salutaire rappel de ce que
nous devons à ceux qui, comme Raymond et
Lucie AUBRAC, se sont battus contre le
totalitarisme.
Merci de votre attention.
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