À la Grange du Roussel - Le sentier des moutons

Transcription

À la Grange du Roussel - Le sentier des moutons
AGRICULTURE
ÉLEVAGE
A la grange du Roussel
le renouveau des races rustiques
Cycle 3 et +
Le sentier des Moutons
Objectif pédagogique
Découvrir une pratique agricole respectueuse de
l’environnement : l’élevage extensif de moutons
Thèmes à exploiter
Histoire
- Le monde agricole d’hier (pastoralisme : capitelles,
murets) et d’aujourd’hui (vignes, oliveraies, jardins, élevage)
Géographie
- Lecture de paysages : depuis la Vierge et la
capitelle des Louvières Hautes
Sciences
- Alimentation et reproduction des moutons
- Agriculture extensive
- Adaptation des végétaux (sècheresse, moutons)
- Garrigue surpâturée et forêt aménagée
- Rôle de l’eau : sources
Déroulement
Le matin : randonnée sur des terres autrefois
pâturées, arrêts à la Vierge et à la capitelle des
Louvières Hautes
L’après-midi : rencontre avec le berger et son
troupeau
Outils pédagogiques
Jumelles, boussoles, appareil photo numérique
Durée journée
Durée pédestre 2 heures
Longueur 3 kilomètres
Dénivelé 160 mètres
Point de départ Vailhan (boulodrome)
Point d’arrivée début de la route de Neffiès à
Vailhan
Communes concernées Vailhan, Neffiès
Saison d’octobre à mai (sauf le vendredi)
Taille du groupe 1 ou 2 classes
Atouts et contraintes du site aire de pique-nique,
absence de local en cas de mauvais temps
Équipement des participants baskets, casquette,
gourde, sacs en plastique
Accès en bus le matin,
stationnement dans Vailhan
(boulodrome) ; le soir, sur le
terre-plein au croisement de
la D15 et de la route de
Description du circuit
La Vierge du Pioch
On sortira de Vailhan par le quartier de Trignan*, l’un des sept « hameaux » qui constituent le village actuel. Le chemin,
signalé par des panneaux, passe devant le réservoir à eau, escalade la colline calcaire du Pioch jusqu’à la Vierge de
l’Assomption. De part et d’autre s’étagent les principales espèces de la flore méditerranéenne : Thym vulgaire et Brachypode
rameux, Salsepareille d’Europe et Asperge à feuilles aiguës, Ciste blanc, Genévrier oxycèdre, Pistachiers lentisque et
térébinthe, Chêne vert et Chêne kermès... dominés par le Pin d’Alep au feuillage vert tendre.
De la Vierge, la vue embrasse le village qui s’étire par grappes du château jusqu’à l’église, s’accroche au barrage des Olivettes
puis se perd dans les Monts de l’Espinouse dominés par son bastion avancé, le massif granitique du Caroux (1091 m).
Le chemin tourne à angle droit et devient sentier pour traverser la garrigue rase qui tapisse le sommet du Pioch. C’est ici le
domaine des lilliputiens. Tiraillées par les incendies et le surpâturage, balayées par le vent, les plantes ont renoncé à croître.
Chêne kermès, Buis, Genêt Scorpion, Genêt d’Espagne y font figure de bonzaïs.
Par-ci, par-là, de petits tas de pierres dressés par le dernier chevrier de Vailhan ne sont pas sans rappeler les fameux « hommes
debout » que les Inuits dressent dans la toundra. D’anciennes terrasses soutenues par des murets en pierre sèche, une
capitelle en ruines reconvertie en affût à grives témoignent que ces hauteurs aujourd’hui désolées furent jadis le théâtre
d’une vie pastorale active.
Du còl dels tres clapas (le col des trois pierriers) s’échappe un sentier qui monte de la plaine par les Moulens. On longera un
mur entrecoupé de coulées d’animaux pour arriver à la robuste capitelle des Louvières Hautes. Second panorama d’exception.
Du Nord au Sud : le pic de Vissou, la Cisterne et les vestiges de son château wisigothique, la forêt de pins du Falgairas, la
plaine enfin, qui se perd en toile de fond dans la Méditerranée jalousement gardée par les monts Saint Loup (Agde) et Saint
Clair (Sète).
La forêt du Falgairas
Au bas du sentier, on prendra le chemin qui, à droite, se dirige vers la forêt de pins. On laissera à main droite un premier
terrain en culture pour longer par sa droite un second terrain labouré. On suivra alors le sentier qui descend la colline des
Louvières Hautes pour aboutir sur la route de Neffiès à Vailhan. On la suivra, à droite, sur 500 mètres, pour emprunter ensuite
à gauche le chemin qui mène à la ferme du Bousquet.
Le soir, le bus vient reprendre les enfants au carrefour de la D15 (route de Neffiès à Clermont-l’Hérault par Cabrières) et de la
route de Neffiès à Vailhan. Ce carrefour est à 1 500 m de la ferme du Bousquet.
La ferme du Bousquet
Contacts : Jean-Marie Vélasco
La Grange du Roussel
34320 Neffiès
06 16 40 80 73
La grange du Roussel se situe au Sud des collines en garrigues des Louvières Hautes et au Nord du bois de chênes verts du
Bousquet. L’exploitation est composée d’un troupeau de 50 brebis pour la production d’agneaux. Les bêtes, de la race rustique
Rouge du Roussillon (à l’exception de deux Limousines et d’une Caussenarde des Garrigues), sont élevées de manière
extensive : elles vivent toute l’année en plein air, dans le parc et dans les prairies naturelles ou les garrigues. Les brebis
évoluent ainsi dans un environnement « naturel » dans lequel elles trouvent une alimentation variée. La végétation extérieure
est complémentée par du foin et, lors des agnelages, un peu d’orge.
Respecter le mode de vie et le rythme des animaux les garde en bonne santé et les prévient des maladies.
Thèmes et activités possibles
Lors de la randonnée
Observation et récolte de plantes méditerranéennes.
Lecture de paysages (la Vierge, les Louvières Hautes) avec observation des différences de végétation.
Observation et étude des vestiges d’un pastoralisme ancien (murets et capitelles de pierres sèches).
Sur l’exploitation
Observation des animaux : morphologie, comportement en groupe et individuellement, alimentation (pâture et
alimentation concentrée).
Différenciation des animaux selon les âges ; découverte du cycle de vie.
Repérage des traces des animaux vivant sur l’exploitation (brebis, chiens, poules).
Travail sur fiches : les animaux et leurs petits, les chaînes alimentaires...
En parcours avec le troupeau
Activités sensorielles autour de la garrigue.
Dessin et comparaison de dessins.
Comparaison de la végétation des parcs clôturés et des parcelles non pâturées par les animaux (rôle du mouton et de
l’homme dans l’entretien des parcelles et la lutte contre les incendies).
Repérage des traces de l’homme dans le paysage.
Écoute et observation du travail du chien de berger.
Un peu de toponymie
Le Bousquet : De l’occitan bosquet, « petit bois ».
Le Falgairas : De l’occitan falguieràs (dérivé du latin *filicaria), « lieu couvert de fougères ». Cette plante, nuisible à
l’agriculture, a inspiré de nombreux toponymes : Faugères, Fallières (Boisset), Falgairettes (Les Rives), Fagairolles (Castanet-leHaut), Fougayrol (Fos), Falgayrous (Avène, Saint-Pons), Falgouze (Riols), Fargoussières (Quarante).
La Grange de Garenc : Nom de famille Garenc (var. Garenq) représenté à Neffiès et Vailhan jusqu’au XXème siècle.
Les Louvières Hautes : De l’occitan lobièra, « tanière des loups ». Le loup est un grand classique de la toponymie (Louve,
Louvière, Loubatières…) mais pourrait dans de nombreux cas renvoyer à un terme oronymique pré-indo-européen.
Les Moulens : De l’occitan molen, « fondrière ».
Neffiès : Domaine gallo-romain : gentilice Niphaeus, d’origine grecque, + suffixe –anum.
Pech Perdu : De l’occitan perdut, « perdu » ou altération de pendut au sens de « versant ».
Le Pioch : Dérivé occitan du latin podium, dans le sens de « hauteur, colline, sommet ». Il s’agit d’un toponyme très répandu.
Dans les documents écrits, pioch et puech sont employés à peu près indifféremment.
La Grange de Roussel : De l’occitan rossèl, « roux ». Nom donné par le berger par allusion aux moutons « Rouge du
Roussillon »
Trignan : Il pourrait s’agir d’un domaine gallo-romain : gentilice latin Trinius + suffixe –anum (on trouve sur la commune de
Neffiès, attestée dès 990, la chapelle alto-médiévale de Saint-Étienne de Trignan qui a succédé à une villa gallo-romaine) ou
du nom de famille Trignan attesté à Vailhan dans les anciens registres.
Vailhan : Domaine gallo-romain : gentilice latin Vallius + suffixe –anum. On conservera pour la légende l’étymologie
populaire des sept « vaillants ».
Sous nos pieds
Le sentier des Moutons permet d’appréhender la complexité de la structure géologique aux alentours de Vailhan. Le village
lui-même est bâti sur des terrains carbonifères (Viséen supérieur) composés essentiellement d’argilites gris-vert foncé où
baignent de gros blocs massifs de calcaires à Productus (Le Castelas, Roque Redonde, Roque de Loup). L’ascension du rocher de
la Vierge se fait dans du terrain dévonien (Emsien) composé de calcaires à silex. On passe ensuite dans du GedinnienSiegenien à dolomies gréseuses et dolomies. Au Falgairas, on traverse une bande de Gedinnien inférieur à grès et calcaires
gréseux avant de retrouver le Gedinnien-Siegenien. La route de Neffiès à Vailhan coupe une bande de terrain carbonifère
(Stéphanien) que l’on retrouve dans le bois du Bousquet sous le terrain permien (Autunien inférieur). C’est là qu’étaient
situées, au XIXème siècle, les principales installations d’exploitation du bassin houiller de Neffiès.
Sources documentaires
Anne-Marie Brisebarre, André Dirand, Hubert Germain, Des moutons, Editions du Gulf Stream, Ile d’Yeu 2002, 68 p.
Françoise Bobe, Valérie Stetten, Christophe Merlin, Animalou : le mouton, Editions Nathan, Paris 2002, 29 p.
Daniel Peyraud, Le mouton, Les cahiers de l’élevage, Editions Rustica, Paris 1995, 112 p.
Le renouveau des races rustiques, dossier du Parc naturel régional des Grands Causses, février 2003.
Pour préparer la visite
Rechercher des informations sur les moutons, les bergers, les capitelles.
Jouer avec les toponymes : Les élèves reçoivent la liste des toponymes énumérés plus haut et doivent leur trouver un sens.
Une observation sur site et une recherche bibliographique (ouvrages de toponymie, dictionnaires occitan-français)
permettront ultérieurement de confirmer ou d’infirmer leurs hypothèses.
L’exploitation selon les saisons
JANV.
FÉV.
MARS
AVRIL
MAI
JUIN
JUIL.
AOÛT
SEPT.
OCT.
NOV.
Agnelage
Croissance des agneaux et vente
Tonte brebis
Période de saillie
Coupe de bois, débroussaillage, préparation et pose de clotûre
DÉC.