l`insuffisance aortique
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L'INSUFFISANCE AORTIQUE Table des matières Table des matières 3 I - Pré-requis et objectifs 5 A.Pré-requis et objectifs........................................................................5 II - Introduction 7 A.Introduction.....................................................................................7 III - Définitions 9 A.Définitions........................................................................................9 1.l'insuffisance aortique aigue (IAA)...........................................................9 2.l'insuffisance aortique chronique (IAC).....................................................9 IV - Les étiologies 11 A.L'insuffisance aortique chronique.......................................................11 1.Le rhumatisme articulaire aigu..............................................................11 2.l'insuffisance aortique dégénérative.......................................................11 3.Les connectivites................................................................................12 4.L'IA congénitale..................................................................................13 B.L'insuffisance aortique aiguë.............................................................14 V - Physiopathologie 15 A.L'insuffisance aortique chronique.......................................................15 1.les conséquences de la régurgitation.....................................................15 B.L'insuffisance aortique aiguë.............................................................16 1.les conséquences au niveau du ventricule gauche...................................16 2.conséquences en aval du ventricule gauche............................................16 3.conséquences en amont du VG.............................................................16 VI - Le diagnostic clinique 17 A.L'insuffisance aortique chronique.......................................................17 1.les signes fonctionnels.........................................................................17 2.les Signes physiques...........................................................................17 B.l'IA aigue.......................................................................................18 1.signes cliniques en fonction de l'étiologie...............................................19 Dr I Trabelsi 3 VII - données paracliniques 21 A.l'électrocardiogramme......................................................................21 B.La radiographie du thorax.................................................................22 1.Dans les IA peu volumineuse................................................................22 2.dans les IA volumineuses.....................................................................23 C.L'échocardiographie.........................................................................24 1.Le Diagnostic positif............................................................................24 2.diagnostic de sévérité..........................................................................28 3.diagnostic étiologique..........................................................................29 D.L'étude hémodynamique..................................................................31 1.Le cathétérisme droit..........................................................................31 2.Le cathétérisme gauche.......................................................................31 VIII - l'évolution 35 A.l'IA dystrophique.............................................................................35 B.Les IA rhumatismales......................................................................35 IX - surveillance 37 A.rythme de surveillance.....................................................................37 B.Les indications opératoires................................................................37 X - le traitement 39 A.le traitement médical.......................................................................39 1.Dans les formes évoluées avec insuffisance ventriculaire gauche...............39 2.Dans les fuites importantes avec bonne fonction VG................................39 B.le traitement chirurgical...................................................................39 4 Dr I Trabelsi Pré-requis et objectifs I- Pré-requis et objectifs I 5 A.Pré-requis et objectifs Pré-requis Physiologie cardiaque: abrégés de physiologie 56-61 Le RAA et les cardites rhumatismales : cours 3 année médecine Objectifs y y y y y y y y y y y y y y Dr I Trabelsi Définir une insuffisance aortique. Différencier une IA aigue d'une IA chronique Reconnaître les principales étiologies d'IA aigue et chronique. Analyser la physiopathologie de l'IA et la corréler aux manifestations cliniques aux différents stades de la maladie. Analyser la physiopathologie de l'IA aigue Poser le diagnostic d'une IA chronique ou aigue sur l'analyse des données anamnestiques et cliniques. Apprécier à l'examen clinique la gravité d'une IA. Reconnaître le stade évolutif de la maladie sur les données de l'ECG et de la radiographie du thorax Citer les éléments échocardiographiques permettant de qualifier de significative une IA chronique Enumérer les indications du cathétérisme cardiaque en cas d'IA chronique Reconnaître les risques évolutifs d'une IA chronique Reconnaître les différentes modalités thérapeutiques en cas d'IA Effectuer un suivi d'un patient porteur d'une IA et savoir en collaboration avec le cardiologue poser l'indication chirurgicale au moment opportun Suivre un patient porteur d'une prothèse valvulaire cardiaque 5 II - Introduction Introduction II 7 A.Introduction y y y y Dr I Trabelsi L'insuffisance aortique est une pathologie fréquente dans notre pays, du fait de l'impact du RAA. C'est une maladie évolutive et grave du fait du risque de retentissement sur le ventricule gauche, et du risque élevé d'endocardite bactérienne. Le rôle du médecin généraliste est capital pour poser précocement le diagnostic afin de ne pas dépasser le moment optimal de la chirurgie cardiaque. Le remplacement de la valve native par une prothèse reste le seul moyen thérapeutique curatif, Le médecin généraliste est impliqué dans la surveillance des patients opérés et sous traitement anticoagulant pour prévenir et détecter les complications prothétiques thrombo-emboliques et entreprendre les mesures prophylactiques dans les situations exposants au risque de greffe bactérienne. 7 III - Définitions III Définitions 9 A.Définitions C'est l'absence ou l'insuffisance d'étanchéité diastolique des sigmoïdes aortiques à l'origine d'un reflux diastolique de sang de l'aorte vers le ventricule gauche. Image 1 : Figure1 : la régurgitation aortique, aspect schématique La prédominance masculine est nette dans les insuffisances aortiques pures ou prédominantes. 1.l'insuffisance aortique aigue (IAA) L'IAA est d'emblée mal tolérée et a des étiologies spécifiques. 2.l'insuffisance aortique chronique (IAC) D'évolution lente, très longtemps asymptomatique, elle nécessite une vigilance particulière pour ne pas dépasser l'heure de la chirurgie faisant risquer une altération irréversible de la fonction ventriculaire gauche. Dr I Trabelsi 9 IV - Les étiologies IV L'insuffisance aortique chronique 11 L'insuffisance aortique aiguë 14 L'insuffisance aortique peut être la conséquence d'une anomalie de la valve, de la racine de l'aorte ou des deux à la fois A.L'insuffisance aortique chronique 1.Le rhumatisme articulaire aigu C'est l'étiologie prédominante dans notre pays, la fuite est secondaire à un défaut d'étanchéité valvulaire suite à l'épaississement et la rétraction des bords libres des sigmoïdes. 2.l'insuffisance aortique dégénérative C'est un groupe d'étiologies hétérogènes qui représentent la première cause d'IA dans les pays industrialisées. a)La maladie annulo-ectasiante Dilatation ectasique d'origine dystrophique de l'aorte initiale, la fuite aortique est secondaire à l'aggrandissement de l'anneau aortique et la non coaptation des sigmoïdes. Dr I Trabelsi 11 Les étiologies Image 2 : Figure2 : Aspect échographique d'une dilatation de l'aorte initiale avec absence de coaptation valvulaire Elle peut être idiopathique ou s'intégrer dans le cadre d'un syndrome de Marfan ou d'Ehler Danlos. Le syndrome de Marfan Mutation du gène de la fibrilline (tissu élastique, conjonctif), la transmission est autosomique dominante.il est carctérisé par son polymorphisme clinique => difficulté de diagnostic regroupant : y y y y atteintes squelettiques : grande taille, bras et jambes longs, arachnodactylie, déformation thoracique (pectus excavatum), cyphoscoliose, pieds plats, hyper laxité ligamentaire anomalies oculaires : subluxation du cristallin, myopie, cataracte anomalies cardiovasculaires : dilatation Ao (risque dissection ou rupture), valvulopathies, arythmies autres : peau (vergetures), poumons (pneumothorax) b)La Dysplasie valvulaire Dysplasie du tissu conjonctif des sigmoïdes à l'origine d'une fragilité et parfois prolapsus valvulaire, les valves se laissent " refouler " dans le VG en diastole. 3.Les connectivites Les étiologies sont dominées par : y y y y y y 12 Le Le La La Le La lupus érythémateux disséminé syndrome des antiphospholipides Spondylarthrite ankylosante polyarthrite rhumatoïde syndrome de FIESSENGER LEROY REITER maladie de TAKAYASU Dr I Trabelsi Les étiologies 4.L'IA congénitale La Bicuspidie aortique congénitale anomalie constitutionnelle des signoïdes aortiques qui sont reduites à deux feullets valvulaires avec une ouverture verticales ou horizontale. Image 3 : Figure 3 Malformations congénitales en dehors de la bicuspidie y Dr I Trabelsi Les quadricuspidie et les fenestrations 13 Les étiologies y y Le syndrome de Laubry et Pezzi: IA par prolapsus des sigmoïdes valvulaires provoqué par un flux de communication interventriculaire infundibulaire Les IA secondaire au RAO sous-valvulaire B.L'insuffisance aortique aiguë la dissection aigue de l'aorte Formes de dissections touchant l'aorte ascendante, survient dans un contexte d'hypertension artérielle. la rupture du sinus de valsalva Cette complication peut survenir chez les patients porteurs d'un anévrisme congénital du sinus de Valsalva. les insuffisances aortiques traumatiques Elles constituent une complication des traumatismes fermés du thorax. l'endocardite infectieuse Sur lésion préexistante (rhumatismale). Lésions mutilantes des bords libres et/ou perforations des corps valvulaires, végétations et abcès de l'anneau. 14 Dr I Trabelsi V- Physiopathologie V L'insuffisance aortique chronique 15 L'insuffisance aortique aiguë 16 A.L'insuffisance aortique chronique Le volume de sang régurgité à chaque diastole dépend de 3 paramètres principaux: y y y La surface de l'orifice régurgitant en diastole Le gradient de pression diastolique entre l'AO et le VG la durée de la diastole. 1.les conséquences de la régurgitation a)conséquences en amont Délatation et hypertrophie ventriculaire gauche permettant de normaliser la tension pariétale du ventricule gauche. La surcharge volumique du VG entraîne une augmentation du volume télédiastolique de façon proportionnelle au volume de la fuite, on passe par deux stades : y y augmentation du volume d'éjection systolique sans élévation significative de la pression télédiastolique VG dilatation et hypertrophie ventriculaire gauche permettant de normaliser la tension pariétale. b)conséquences en aval La diminution de la pression artérielle diastolique, et l'augmentation de la pression artérielle systolique sont à l'origine d'un élargissement de la pression artérielle différentielle conséquences sur la circulation coronaire: La diminution de la pression diastolique entraîne une diminution du flux coronaire au cours de la diastole qui, associée à l'hypertrophie ventriculaire gauche aboutit à un déficit de perfusion coronaire prédominant au niveau des couches sousendocardiques → insuffisance coronaire fonctionnelle : angor. la dysfonction systolique ventriculaire gauche : traduit l'insuffisance des mécanismes d'adaptation et l'apparition de la fibrose myocardique. A ce stade la pression télédiastolique ventriculaire gauche est élevée, Dr I Trabelsi 15 Physiopathologie ainsi que la pression capillaire pulmonaire et par conséquent apparaît l'HTAP post capillaire. B.L'insuffisance aortique aiguë Elle est à l'origine d'une surcharge volumétrique brutale: le VG n'a pas le temps de s'adapter 1.les conséquences au niveau du ventricule gauche y y Élévation brutale de la pression télédiastolique du VG avec fermeture prématurée de la valve mitrale. Tachycardie et raccourcissement des diastoles. 2.conséquences en aval du ventricule gauche Effondrement du débit cardiaque malgré la tachycardie réactionnelle à ce stade la pression artérielle différentielle est normale. 3.conséquences en amont du VG Elévation de la pression auriculaire gauche et élévation précoce des pressions capillaires pulmonaires et pulmonaires d'une façon aigue d'où l'installation rapide d'une insuffisance ventriculaire gauche aigue. 16 Dr I Trabelsi Le diagnostic clinique VI - VI L'insuffisance aortique chronique 17 l'IA aigue 18 A.L'insuffisance aortique chronique Elle est longtemps très bien tolérée, du fait de la dilatation progressive du VG et de l'augmentation de sa compliance, avec une faible élévation des pressions de remplissage pour des volumes télédiastoliques très élevés, elle est souvent de découverte fortuite. Les symptômes apparaissent au stade de congestion pulmonaire 1.les signes fonctionnels la dyspnée Survient au début à l'effort (classification NYHA) puis de repos avec des épisodes de dyspnée paroxystique correspondant à des OAP. les lipothymies Surviennent tardivement au cours de l'évolution de la maladie. La fatigabilité Surviennent au stade d'insuffisance cardiaque. L'angor C'est typiquement un angor de décubitus, avec des crises longues, parfois d'effort ou mixte. 2.les Signes physiques a)La palpation Choc de pointe en dôme de BARD, la pointe du cœur est abaissée, déviée en bas et à gauche dans les formes sévères. b)L'auscultation le souffle diastolique il est toujours organique, de timbre aigu, "doux, lointain, humé, aspiratif".Il est maximum au deuxième espace intercostal droit ou plus souvent le long du bord Dr I Trabelsi 17 Le diagnostic clinique gauche du sternum,parfois mieux entendu à la pointe, en décubitus latéral gauche, accroché à B2. son intensité est faible, mieux entendu en position debout ou assis en expiration forcée, thorax penché en avant , l'importance de la régurgitation est corrélée à l'intensité du souffle. Ce souffle est holodiastolique dans les régurgitations importantes parfois protodiastolique et bref. un souffle mésosystolique éjectionnel C'est un souffle d'accompagnement irradiant parfois aux vaisseaux du cou, du à l'augmentation du volume d'éjection systolique. le clic protosystolique C'est un bruit sec et claqué (claquement d'éjection protosystolique ou "pistol shot"), très inconstant, entendu en cas d'IA importante. le roulement diastolique de FLINT Roulement apexien et apexo-axillaire entendu en présystole dans les IA massives, maximal en décubitus latéral gauche. C'est le résultat de la rencontre entre le flux mitral antérograde et le flux de régurgitation aortique. Un bruit de galop B4 ou B3 les signes périphériques Sont constants en cas d'insuffisance aortique majeure. L'élargissement de la PA différentielle est le meilleur moyen pour quantifier le fuite aortique. En effet, si la PA diastolique est supérieure à 70 mmHg ou à la moitié de la PA systolique, l'IA est considéré peu sévère, alors q'une PA diastolique inférieur à 60 mmHg l'IA est considérée majeure. y y y y L'hyperpulsatilité artérielle: la danse des carotides Double souffle crural à l'auscultation des artères fémorales Le pouls capillaire L'élargissement de la pression artérielle différentielle avec élévation de la pression systolique et abaissement de la tension diastolique (< 40 mmHg = insuffisance aortique massive). <60 IA modérée <50 IA importante <40 IA massive B.l'IA aigue Les symptômes sont précoces, l'évolution est rapide et grave, la dyspnée et l'œdème pulmonaire sont au premier plan traduisants l'élévation brutale des pressions de remplissage du VG, les manifestations angineuses sont possibles. Le tableau clinique associe : y y y y y 18 Une dyspnée de repos Un oedème aigu du poumon Une tachycardie Un bruit de Galop (B3) Des crépitants pulmonaires Un abaissement marqué de la pression artérielle diastolique, souvent < 40 mmHg Dr I Trabelsi Le diagnostic clinique 1.signes cliniques en fonction de l'étiologie l'IA post endocarditique outre le tableau clinique qui lui est propre (syndrome infectieux, les faux panaris d'osler, l'érythème de janeway, le purpura pétichial), elle se particularise par une insuffisance aortique "explosive", d'installation rapide, d'emblée massive, avec mauvaise tolérance clinique et hémodynamique engageant le pronostic vital à court terme. L'interrogatoire révèle la notion de soins dentaires récents sans antibioprophylaxie.... l'IA de la dissection de l'aorte Les signes cliniques orientant vers le diagnostic sont : y y Dr I Trabelsi la mise en évidence de chiffres tensionnels élevés. L'abolition d'un ou de plusieurs pouls périphériques. 19 données paracliniques VII - VII l'électrocardiogramme 21 La radiographie du thorax 22 L'échocardiographie 24 L'étude hémodynamique 31 A.l'électrocardiogramme L'ECG peut être normal au début de la maladie y y y y y Dr I Trabelsi le rythme est souvent sinusal, l'AC/FA apparaît à un stade tardif Les signes de surcharge VG de type diastolique avec grandes ondes R en V5 V6 et des ondes Q fines et profondes en V5 V6 DI AVL initialement puis mixtes Les troubles de l'excitabilité ventriculaire témoignant de la déchéance myocardique Les troubles de la conduction auriculo-ventriculaire : BAV premier degrés (lésion de jet) Les BAV dans le cadre d'une IA sur endocardite infectieuse doivent faire rechercher un abcès de l'anneau aortique 21 données paracliniques Image 4 : Figure 4 : ECG12 dérivations au cours d'une insuffisance aortique chronique montrant une hypertrophie ventriculaire gauche B.La radiographie du thorax 1.Dans les IA peu volumineuse y 22 Silhouette cardiaque normale Dr I Trabelsi données paracliniques y Dilatation de l'aorte initiale: aspect convexe de l'arc supérieur droit, élargissement du pédicule aortique avec saillie de l'aorte ascendante 2.dans les IA volumineuses y y Hypertrophie -dilatation du VG: allongement de l'arc inférieur gauche (RCT>0,5) Dilatation de l'oreillette gauche et signe de surcharge pulmonaire au stade décompensé Image 5 : Figure5 : radio thorax : allongement de l'arc inférieur gauche et surcharge vasculaire pulmonaire Dr I Trabelsi 23 données paracliniques C.L'échocardiographie L'échocardiographie constitue un outil capital, elle permet de faire le diagnostic positif, d'évaluer la sévérité, de préciser le retentissement sur la fonction VG et déterminer l'étiologie. 1.Le Diagnostic positif a)L'échographie 2D Signes indirects Surcharge volumétrique des cavités gauches se manifestant par une dilatation du ventricule gauche avec tendance vers la sphéricité Image 6 : Figure6 : coupe parasternale grand axe : dilatation du VG et de l'aorte initiale Signes directs Le Diastasis entre les sigmoïdes aortiques en diastole ou le capotage d'une sigmoïde. 24 Dr I Trabelsi données paracliniques Image 7 : Figure7 : coupe parasternale petit axe au niveau de l'orifice aortique montrant le diastasis des sigmoïdes aortiques en diastole Image 8 : Figure 8 : Coupe parasternale grand axe révélant le prolapsus d'une signoïde b)L'échographie TM Signes indirects Montre un VG dilaté et permet de déterminer les diamètres ventriculaires, le VG est au début hyperkinétique puis hypokinétique, au niveau de la valve mitrale on note une vibration à haute fréquence de la valve mitrale antérieure : Le fluttering diastolique de la GVM. Dr I Trabelsi 25 données paracliniques Image 9 : Figure9 : coupe TM passant par le VG montrant la dilatation ventriculaire gauche Image 10 : Figure 10 : coupe TM passant par la valve mitrale fluttering diastolique de la GVM c)les données doppler Le doppler couleur Mise en évidence d'un jet en mosaïque couleur, qui naît au niveau des sigmoïdes aortique et se disperse dans la chambre de chasse du VG. 26 Dr I Trabelsi données paracliniques Image 11 : Figure11 : En incidence para-sternale grand axe ou en apicale 3 cavités: visualisation du jet couleur dans la chambre de chasse du VG en diastole Le doppler continu Met en évidence un flux diastolique positif de haute vélocité de l'ordre de 4 m/s, de forme trapézoïde et de durée prolongée couvrant les phases de relaxation et de contraction isovolumétrique. 2.diagnostic de sévérité En doppler couleur, la quantification de la régurgitation aortique se fait par l'évaluation de l'extension spatiale du jet et la mesure du diamètre du jet à l'origine en mode TM en incidence PSGA. y y Dr I Trabelsi IA modérée si < 8 mm IA importante si > 12 mm 27 données paracliniques Image 12 : Figure12 : le faisceau TM est positionné au ras des sigmoïdes aortiques ce qui permet de mesurer le diamètre du jet aux différents moments de la diastole En doppler continu, la pente de décélération du flux d'IA permet de déterminer le temps de demi-décroissance (pressure half time) qui correspond au temps nécessaire au gradient de pression AO-VG pour chuter de 50%. l'IA est sévère si la PHT est inférieur à 350 ms et la pente de décélération est > à 3 m / s². le remplacement valvulaire aortique s'impose devant toute IA qualifiée d'importante avec Un diamètre télédiastolique du VG≥ 70 mm et/ou un diamètre télésystolique du VG ≥ 50 mm. L'IA aigue est d'emblée maltolérée vu l'élévation majeure inopinée de la PTDVG, les signes échographiques sont : En mode TM: la fermeture prématurée de la valve mitrale liée à l'égalisation des pressions OG-VG en télédiastole et l'ouverture prématurée des sigmoïdes aortiques. 3.diagnostic étiologique L'IA dystrophique L'IA est associée à une dilatation de l'anneau aortique avec ballonisation voire prolapsus des sigmoïdes aortiques dans la chambre de chasse en diastole. 28 Dr I Trabelsi données paracliniques Image 13 : Figure 13 : IA dystrophique avec dilatation de l'aorte ascendant et de l'anneau aortique et un prolapsus de la sigmoïde aortique. L'IA rhumatismale La rétraction valvulaire donne aux sigmoïdes aortiques un aspect figé et épaissi. L'endocardite bactérienne Elle donne des mutilations de la valve avec perforation valvulaire, l'échographie met également en évidence des végétations. Vidéo : Endocardite infectieuse mitro-aortique, aspect en échographie transoesophagienne Visualisation d'une végétation aortique avec au dopple couleur une fuite aortique importante. La dissection de l'aorte IA par extension de l'hématome disséquant aux sigmoïdes aortiques, le diagnostic de la dissection est fait suite à la visualisation du voile intimal. Dr I Trabelsi 29 données paracliniques Image 14 : Figure 14 : Coupe parasternale grand axe montrant au niveau de l'aorte initiale un aspect de voile témoignant d'une dissection aortique; au doppler couleur : mise en évidence d'une jet d'IAO 30 Dr I Trabelsi données paracliniques D.L'étude hémodynamique 1.Le cathétérisme droit Permet la mesure des pressions capillaires et artérielles pulmonaires y la mesure du débit cardiaque à un stade évolué les pressions pulmonaires s'élèvent, le débit cardiaque va diminuer. y 2.Le cathétérisme gauche Réalisé par voie artérielle rétrograde et fournit les renseignements suivants : y y y y La pression télédiastolique du VG (PTDVG) reste longtemps normale, s'élève à un stade évolué. La pression systolique du VG et de l'AO sont égales avec une augmentation du temps d'éjection ventriculaire la courbe de pression aortique présente ascension brutale, une descente curviligne du à la fuite aortique qui fait baisser progressivement au cours de la diastole le gradient de pression aorto-ventriculaire. L'élargissement de la pression artérielle différentielle Image 15 : Figure15 : Étude hémodynamique en cas d'IA, superposition des courbes aortique et ventriculaire. Dr I Trabelsi 31 données paracliniques Image 16 : Figure 16 :La pression systolique dans l'aorte est égale à celle du VG la pression diastolique est d'autant plus abaissée que le volume de la fuite est important, la durée d'éjection ventriculaire est augmentée. La pression systolique dans l'aorte est égale à celle du VG la pression diastolique est d'autant plus abaissée que le volume de la fuite est important, la durée d'éjection ventriculaire est augmentée. Le temps nécessaire pour que le gradient de la pression diastolique entre l'aorte et le VG diminue de moitié (PHT au doppler continue) se raccourcit progressivement avec l'augmentation de volume de la fuite et l'augmentation de la pression télédiastolique ventriculaire gauche. 32 Dr I Trabelsi données paracliniques a)Les opacifications iodées: L'injection de produit de contrast dans les cavités gauches pour évaluer : y y y y la régurgitation à l'angiographie en aortographie sus-sigmoïdienne La taille et contractilité du VG : estimation de la FE La taille de l'AO initiale (aortographie sus-sigmoïdienne). L'état des coronaires (coronarographie) Indications de l'exploration hémodynamique : Elle est de moins en moins indiquée depuis l'avènement des techniques non invasives , sauf dans les situations suivantes: y y y Dr I Trabelsi Discordance entre les données cliniques et échocardiographiques En cas de polyvalvulopathies pour la réalisation d'une coronarographie rès l'âge de 40 ans Avant l'âge de 40 ans, en présence de multiples FDR cardio-vasculaires En présence d'une cardiomyopathie dilatée évoluée avec fuite aortique peu importante: afin d'éliminer une cardiomyopathie ischémique associée. 33 VIII - l'évolution VIII l'IA dystrophique 35 Les IA rhumatismales 35 Les complications évolutives communes à toutes les insuffisances aortiques chroniques sont : l'insuffisance ventriculaire gauche les troubles du rythme ventriculaire gauche y la mort subite y l'endocardite infectieuse subaigue Il existe toute fois des éléments évolutifs variables en fonction de l'étiologie de la resusitation y y A.l'IA dystrophique Les IA dystrophiques avec dilatation de l'aorte ascendante: la dilatation majeure de l'aorte initiale expose au risque de dissection et de rupture aortique. D'où l'intérêt de la surveillance annuelle par échographie voir par angioscanner du diamètre de l'aorte B.Les IA rhumatismales y y Lorsqu'elle est Légère ou modérée elle reste longtemps parfaitement bien tolérée. Les IA volumineuses: peuvent rester asymptomatiques pendant plusieurs années, l'apparition des manifestations cliniques est de pronostic péjoratif et témoigne de la défaillance ventriculaire gauche. Les complications évolutives des IAC sont : y y y Dr I Trabelsi L'insuffisance ventriculaire gauche Les troubles du rythme ventriculaires et la mort subie L'endocardite infectieuse subaigue 35 IX - surveillance IX rythme de surveillance 37 Les indications opératoires 37 Dans les formes asymptomatiques et pauci symptomatiques, le pronostic et la date de l'intervention sont conditionnés par le retentissement sur le ventricule gauche Les signes d'alarme sont y y y Une cardiomégalie avec un RCT ≥ 0,58 Sur les données échographiques: Une dilatation VG: DTDVG ≥ 70 mm OU 40 mm/m² de surface corporelle et/ou DTSVG ≥50 mm ou 26 mm/m² A l'angiographie du VG un VTDVG ≥200 ml/m² et /ou une FEVG < 50% A.rythme de surveillance Il est dicté par la qualité du VG et le degrés de sa dilatation, la surveillance se fait selon le schéma suivant : y y y y Une échographie tout les 2 ans SI le DTSVG < 45 mm Une échographie tout les ans si DTSVG 45 à 49 mm Une échographie tout les 4 à 6 mois si DTSVG 50 à 54 mm La chirurgie s'impose même en l'absence de symptomes si DTSVG >55 mmn B.Les indications opératoires L'IA symptomatique Doit être opérée sans attendre L'IA pauci ou asymptomatique La chirurgie est de mise en cas: y y de retentissement significatif sur les paramètres de fonction ventriculaire gauche (données de l'échographie) De dilatation majeure de l'aorte initiale > 50 mm Dans l'IA aigue Le recours à la chirurgie est en général imminent et précoce du fait de la mauvaise tolérance hémodynamique Dr I Trabelsi 37 X- le traitement X le traitement médical 39 le traitement chirurgical 39 A.le traitement médical 1.Dans les formes évoluées avec insuffisance ventriculaire gauche C'est le TTT de l'insuffisance cardiaque: y y y y régime sans sel diurétiques digitaliques en cas de trouble du rythme supraventriculaire Les drogues antiarythmiques qui ne dépriment pas la fonction ventriculaire gauche si on compte réduire l'arythmie 2.Dans les fuites importantes avec bonne fonction VG y y y Les IEC par leur action vasodilatatrice, diminuent les résistance artérielles systémiques et diminuent par conséquent le gradient diastolique aortoventriculaire, et le volume de régurgitation , ils permettent ainsi de retarder l'heure de la chirurgie La prophylaxie de l'endocardite d'osler Les bétabloquants en cas de maladie annulo-ectasiante et en absence de régurgitation significative, permettent de prévenir la dilatation de l'aorte initiale B.le traitement chirurgical Le traitement chirurgical est le seul moyen curatif et consiste à un remplacement de la valve pathologique, La mortalité opératoire est de 5%. Le remplacement de la valve aortique se fait sous CEC moyens Deux types de prothèse valvulaire : y Dr I Trabelsi La prothèse mécanique : longue durée de vie, au prix d'un risque 39 le traitement y thromboembolique et hémorragique. Les prothèses biologiques : d'origine animale ou humaine ; ont l'avantage de ne pas nécessiter de traitement anticoagulant. Mais ont l'inconvénient de la dégénérescence (50% à 8 ans) et la nécessité d'une ré-intervention. indications Les valves mécaniques sont utilisées chaque fois que le traitement anticoagulant est possible, nécessitent un traitement anticoagulant par des antivitamines K à vie pour maintenir une INR entre 2,5 et 3,5. En cas de contre indication on utilise une prothèse biologique Surveillance y y 40 Détecter les complications thromboemboliques anibioprophylaxie systématique avant tout acte qui pourrait provoquer une bactériémie. Dr I Trabelsi