Séquence 4

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Séquence 4
Séquence 4 : La rencontre amoureuse sous le signe de la poésie
Elle était déchaussée, elle était décoiffée…
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants,
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : « Veux-tu t’en venir dans les champs ? »
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : « Veux-tu, c’est le mois où l’on aime
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ? » »
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Victor Hugo, Les Contemplations, « Autrefois » 1830-1843
Intro : V. Hugo appartient au XIXème siècle et au romantisme. Le recueil poétique Les Contemplations
se divise en deux parties : « Autrefois » et « Aujourd'hui ». La mort de Léopoldine, fille de V. Hugo,
trace la frontière entre ces deux mondes. Dans la première partie, « Autrefois », les poèmes chantent la
joie de vivre. Ce poème de style romantique décrit le bonheur de la rencontre amoureuse.
Ier axe : L'invitation lyrique à l'amour
- La rencontre de deux personnages :
Le thème est la rencontre entre deux personnages :
→ « elle » = représente la féminité. Le personnage féminin est assez mystérieux. Simplement désigné
par le pronom personnel. La jeune fille est à peine décrite. Mais deux traits la caractérisent :
- la beauté : comme « une fée », « la beauté »
- la nudité. « elle était déchaussée », « les pieds nus » → sensualité de la scène.
→ « moi », « je passais » = le poète présenté comme un promeneur.
- L'échange des regards
Les regards sont ici réciproques : "je crus voir une fée", "elle me regarda", "elle me regarda pour la
seconde fois", "je vis venir" (alternance des pronoms) → le regard est un vecteur de la rencontre. Dans
le 1er quatrain, la même allitération en [v] unit le verbe « voir », le verbe « veux » et le verbe
« venir » ( → regard → désir → action). Ceci suggère la rapidité de la séduction amoureuse.
- L’invitation amoureuse
La rencontre entraîne à l'invitation amoureuse : « Veux tu t'en venir dans les champs ? ». Cette
invitation ambiguë est expliquée par :
- la périphrase : « le mois où l'on aime »
- l'expression « les arbres profonds » → connotation érotique
- le tutoiement amoureux : « Veux-tu t’en venir dans les champs »
- Le verbe « triompher » (vers 6) → euphémisme suggérant le triomphe de la séduction.
IIè axe : L'éloge de la nature
- Une scène bucolique
Scène printanière. Le champ lexical de la nature est important : « joncs », « arbre », « oiseau »,
« bois », « eau », « rivage ». Toute autre trace d'humanité a disparu, faisant de ce couple celui du
jardin d’Eden.
Mais on assiste à une personnification de la nature : « Comme l'au caressait doucement le rivage ».
Cette représentation permet de suggérer l'accord entre cette scène et la nature.
Les romantiques voulaient simplifier la langue poétique. Le vocabulaire est ici élémentaire, voire
répétitif. La syntaxe n'est pas complexe.
- L'accord entre la scène et la nature
On remarque un parfait accord entre cette jeune fille et la nature qui l'environne. La femme semble
sortir de l'eau. Sorte de sirène. Tout est naturel en elle : « pieds nus », « cheveux décoiffés »,
« sauvage ». La nature semble elle aussi appeler à l'amour : « les oiseaux chantaient », « l'eau caressait
doucement le rivage ».
Cette rencontre est située hors du temps et de l'espace. Il s'agit du rêve d'une scène d'amour sans
protocole qui évoque une époque sans société et sans règles. Cette scène relève de la scène primitive :
jeux amoureux dans le paradis terrestre.
IIIè axe :Une chanson populaire
- La liberté du poème
Poème formé de quatre quatrains d'alexandrins.
Comme dans la chanson, les phénomènes de répétition sont nombreux. Le poème commence, comme
les comptines, par un effet de paronomase ( « déchaussée », « décoiffée » ). Anaphore de l'invitation
« Veux-tu », de l'expression « elle me regarda » et du pronom personnel « elle ». Au cours du poème
sont réemployés à plusieurs reprises certains termes : « belle »
Tous ces phénomènes de redondance renvoient au retour du refrain dans la chanson populaire.
- Effets d'écho
Ces répétitions sont renforcées par des phénomènes d'assonance en [e] et en [a] ou d'allitération en [v].
Conclusion
Ce texte illustre certaines règles romantiques : expression des sentiments et des sensations, expression
du cosmos. Il met en pratique la simplification de la poésie et du vers demandée par les romantiques.
Séquence 4 : la rencontre amoureuse sous le signe de la poésie
(objet d’étude : la poésie)
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit !– Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Tableaux parisiens, 1861
Situation :
Sonnet écrit en 1861 par Baudelaire dans le recueil Les Fleurs du Mal, dans la séquence intitulée
« Tableaux parisiens ». Le titre « A une passante » ressemble à une dédicace à une inconnue. Thème
de la rencontre d’une inconnue au hasard d’une promenade dans Paris. Le poète la croise et leurs
regards vont se rencontrer quelques secondes.
Analyse linéaire :
1er quatrain :
Evocation du décor : anonymat d’une ville (v 1) : « La rue » (v.1)
Caractéristiques : tableau d’abord auditif : « assourdissante », « hurlait » (connotation animale). C’est
l’agitation agressive de Paris. Ambiance de cacophonie
Le poète : « La rue assourdissante autour de moi hurlait » : il est au centre de toute cette cacophonie !
(allitération en [R])
Puis glissement de l’auditif au visuel : v 2-3 : « Une femme passa » : importance du passé simple
(suggère la brièveté de la rencontre)
Caractéristiques de ce portrait féminin :
- Anonymat : « Une femme » (article indéfini)
- Mouvement : « passa, soulevant, balançant »
- Majesté : « Longue, majestueuse, main fastueuse » (sorte d’élégance aristocratique # bestialité
de la rue)
- Idée de souffrance : « en grand deuil, douleur majestueuse » (= oxymore)
Donc cette apparition de la femme est ambiguë, car elle juxtapose beauté et souffrance, beauté et mort.
D’ailleurs les mots à la rime « majes-tueuse », fas-tueuse » le disent de façon implicite = beauté +
mort
2è quatrain :
Autre étrangeté de cette femme : juxtaposition des contraires (« Agile » # « sa jambe de statue » :
mouvement # immobilité) : en fait le poète voit dans cette femme un idéal esthétique (« statue »)
La réaction du poète :
D’abord, force brutale des mots « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant » → il est comme
pétrifié
Puis contemplation suggérée par une métaphore filée : « je buvais […] dans son œil, ciel livide où
germe l’ouragan » (Le poète est fasciné par le regard de la passante)
Donc cette femme est double : elle symbolise à la fois la Beauté / la Mort : « la douceur qui fascine et
le plaisir qui tue », « sta-tue »,
1er tercet :
« Un éclair… puis la nuit ! » : antithèse suggérant l’illumination produite par le regard de la femme
(« éclair »), puis la nuit de la solitude.
« – Fugitive beauté » : le tiret suggère que la scène appartient maintenant au passé. Cette femme a
permis au poète d’apercevoir l’idéal de beauté qu’il recherche. Mais celle-ci n’est pas de ce monde.
Elle reste fugitive.
Elle porte en elle la vie (« m’a fait soudainement renaître ») et la mort (« plaisir qui tue » au v.8)
Passage au tutoiement : « Ne te verrai-je plus » : intimité créée par le pronom
2è tercet :
« Ailleurs », « bien loin d’ici » / « trop tard ! jamais » : traduit l’éloignement dans l’espace et le temps.
« Car j’ignore où tu fuis / tu ne sais où je vais » : construction en chiasme suggérant le croisement de
deux destins qui s’éloignent l’un de l’autre.
« O toi que j’eusse aimé » :subjonctif plus-que-parfait → irréel du passé.
Conclusion : Dans ce poème, Baudelaire suggère l’anonymat de la ville moderne, sa cacophonie, et la
possibilité d’y rencontrer par hasard la Beauté, mais aussi la Mort, le danger.
Verlaine, « Colloque Sentimental »
Verlaine s'inspire pour ce le recueil intitulé Fêtes Galantes (1869) des peintres du XVIIIe siècle
comme Watteau ou Fragonard., qui ont évoqué les plaisirs d'une société frivole.
« Colloque Sentimental » est le dernier poème du recueil. L’auteur évoque la rencontre désespérée de
deux êtres qui se sont aimés. C’est un poème de huit distiques de décasyllabes en rimes suivies.
Ier axe : Le cadre de la scène
Le décor est mentionné à deux reprises exactement dans les mêmes termes aux vers 1 et 5 : « Dans le
vieux parc solitaire et glacé »
→ cadre bien défini : « le vieux parc » : endroit connu des deux personnages.
Ce parc est caractérisé par :
- La vieillesse et l’abandon : « vieux, solitaire »
- le froid (« glacé ») qui suggère dès le premier vers l’idée de mort.
De plus, la scène se déroule la « nuit » (dernier vers) → renforce la même idée. D’emblée, ce cadre
renforce la caricature de rendez-vous galant.
IIè axe : Une mise en scène théâtrale de la rencontre amoureuse
Des consignes de mise en scène presque théâtrales (= didascalies) sont données avant le dialogue et
concernant :
- le décor : « Dans le vieux parc solitaire et glacé »
- le ton : « et l’on entend à peine leurs paroles »
- les jeux de scène : « deux formes ont passé », « tels ils marchaient ».
On peut remarquer aussi le rythme léger du poème : légèreté des décasyllabes → Les personnages
semblent à peine effleurer le sol
On trouve une information permettant de comprendre ce dont ils parlent : « ont évoqué le passé »
Mais le principal aspect théâtral est l’utilisation du dialogue. Quatre distiques sur les huit sont
consacrés à celui-ci. Les deux personnages du poème s’adressent l’un à l’autre au discours direct →
procédé extrêmement rare en poésie.
Le dialogue traduit le conflit opposant les deux personnages → thème caractéristique au théâtre.
Mais ce dialogue est chuchoté : (cf. vers 4) : « Et l’on entend à peine leurs paroles »
IIIè axe :Les personnages
Ils sont anonymes. Il est difficile de dire même qui est l’homme et qui est la femme.
1. points communs:
Leur physique: tous deux se manifestent comme une « forme » ou un « spectre » . Tous deux ont le
masque de la mort : « leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles » → image assez horrible qui
évoque la décomposition (répétition phonique de morts / molles)
Tous deux semblent appartenir à des classes sociales aisées : « extase ancienne », « vois-tu mon âme
en rêve », « l’espoir » personnifié → langage un peu précieux:
On se trouve dans une atmosphère de conte: On sait qu’ils ont vécu une idylle amoureuse, malgré le
refus du second personnage de s’en souvenir.
2. les oppositions :
Ces oppositions sont marquées par la structure binaire du poème : Opposition tutoiement #
vouvoiement :
→ le premier personnage tutoie l’autre, essayant de faire ressurgir un amour passé.
→ Le « vous » utilisé par le second spectre = volonté de garder ses distances.
L’initiative de la conversation revient exclusivement au premier personnage qui utilise des phrases
plus longues auxquelles l’autre répond généralement de façon brève.
Les propos du premier manifestent un enthousiasme, une émotion :
- phrases interrogatives ou exclamatives
- rythme syncopé (v 13).
Alors que les propos du second sont marqués par le refus: réponse à une question par une autre
question (v.8); « Non » (bien détaché en fin de vers10); « C’est possible » ( vers 12) marquant un
doute; constat négatif du vers 14.
Le lexique utilisé marque également cette opposition: « l’extase, le bonheur indicible, le grand
espoir » du premier # termes négatifs du second : « l’espoir vaincu », « le ciel bleu » # « ciel noir ».
On peut remarquer ici le chiasme sur les vers 13 et 14 qui met en valeur cette opposition.
Le temps = il détruit les sentiments. Ce dialogue est un modèle de non-communication entre deux
êtres
Pourtant ces spectres semblent associés pour toujours: ils s’enfuient ensemble; et leur enfer, leur
damnation, c’est probablement cette incompréhension pour l’éternité qui est présentée ici comme un
des effets du temps.
Conclusion
Poème original par sa forme dialoguée. Présence destructrice du temps : il tue l’amour. On peut alors
comprendre l’ironie du titre dans l’emploi du mot « sentimental » pour caractériser ce « colloque » (=
oxymore). Peut-être aussi s’agit-il d’un dialogue avec soi-même, le poète s’interrogeant sur la
durabilité de l’amour ? Rien n’interdit même de penser que ce soient deux hommes (Verlaine et
Rimbaud étaient homosexuels et vont se disputer avant de se séparer. Cependant Verlaine a écrit ce
poème avant sa rencontre avec Rimbaud. Ce texte aurait-il donc une valeur prémonitoire ?
Séquence 4 : la rencontre amoureuse sous le signe de la poésie
(objet d’étude : la poésie)
Nerval, « Une allée du Luxembourg »
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
C'est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait !
Mais non,- ma jeunesse est finie...
Adieu, doux rayon qui m'as lui,Parfum, jeune fille, harmonie...
Le bonheur passait,- il a fui !
Nerval, Odelettes, 1834
Nerval a été longtemps considéré comme un poète mineur du romantisme français du 19è siècle. Or,
c’est peut-être le romantique français le plus authentique : il est notamment influencé par le
romantisme allemand. Il connaîtra ainsi des crises de folie (on le retrouvera pendu). Ce bref poème est
constitué de trois quatrains en octosyllabes. Le thème est celui de la rencontre éphémère d’une jeune
fille dans un jardin de Paris. Cependant la temporalité n’est pas toujours facile à décrypter.
Ier axe : l’opposition entre jeunesse et vieillesse :
- Nerval évoque l'archétype féminin de la jeune fille. L’article défini « la jeune fille » la désigne
comme un type universel.
- Pour évoquer cette jeune fille, Nerval reprend la tradition du « blason » (= poème évoquant les
différentes parties du corps féminin) comme on en trouve dans les poèmes du 16è siècle : « la main »,
« la bouche », « le cœur », le « regard » → simplicité et fraîcheur de cette évocation
- Cette apparition de la jeune fille est placée sous le signe de la légèreté et de la fuite du temps :
« comme un oiseau », « une fleur qui brille » (= symbole de la beauté éphémère selon Ronsard)
- La forme du poème renforce ce parti-pris de jeunesse et de nouveauté. Rien de solennel dans ces trois
quatrains de vers en octosyllabes. Forme légère qui s'apparente à la chanson populaire. De plus nous
relevons tout un champ lexical de la musique (« oiseau, refrain, harmonie »). La brièveté de
l'octosyllabe mime la succession rapide des émotions ressenties au passage de la jeune femme.
- Face à cette jeune fille, on devine en contraste l'univers plus sévère de l'homme plus âgé : « ma nuit
profonde » = métaphore d'un esprit tourmenté). Puis c'est un soupir qui s'échappe :
« Mais non,- » : marqué par la pause peu classique d'une double ponctuation (, -) → la voix reste en
suspens. Dans l'aveu qui suit : « ma jeunesse est finie... », on ressent tout le poids et toute la tristesse
de cette jeunesse envolée. En écho, le dernier vers du poème peut être lu hors de tout contexte comme
une constatation définitive : « Le bonheur passait, - il a fui »
IIè axe : Une rencontre impossible
- Le raccourci temporel du dernier vers (« Le bonheur passait / il a fui ») résume bien la temporalité
particulière du poème. Le passé composé conclut une série d'actions accomplies, douloureusement
envisagées comme déjà finies : « elle a passé » « doux rayon qui m'a lui ». Au passé simple, Nerval
préfère le passé composé afin de donner l'impression d'un événement qui viendrait juste de se
produire.
- Les points de suspension et points-virgules viennent brouiller la chronologie de l'événement. Aussi
est-il difficile d'établir si le portrait de la jeune fille, le moment de son passage et les réflexions du
poète sont simultanés ou successifs : tout arrive dans une espèce de tourbillon atemporel, dont on sent
qu'il n'a duré qu'un instant.
- Le deuxième quatrain représente un surgissement du rêve, lequel est suggéré par l'emploi du
conditionnel présent → découverte de l'âme-sœur qui s’inscrit immédiatement dans un présent
d'éternité : « C'est peut-être la seule au monde ». En employant cette formule, Nerval affirme qu'il est
convaincu de la validité de son intuition : il ne la place pas sur le compte du souvenir ou de la pure
rêverie : elle entre d'emblée dans l'ordre de l'existence.
- Après le passage de la jeune fille, c'est un retour à la solitude. Le référent temporel n'est cependant
pas clairement indiqué comme présent, si bien que la temporalité du texte échappe par cet « Adieu »
qui nous ramène en boucle, à la destruction du fantasme : « il a fui ». Pour traduire cet instant fugitif,
Nerval tisse un canevas temporel lui-même fuyant, insaisissable. Entre deux irréels, celui de l'instant
achevé (passé composé) et celui du souhait rêvé (conditionnel), la rencontre de cette jeune fille sera
devenue un pur moment de magie atemporelle. Perdu dans deux dimensions du temps irréconciliables,
les deux personnages sont donc condamnés à ne jamais se rencontrer.
Conclusion :
Ce poème n’est simple qu’en apparence. En fait, Nerval joue habilement avec la temporalité de sorte
que le lecteur a du mal à voir si la scène appartient au présent ou au passé, au réel ou à l’imaginaire.
Ce thème annonce « A une passante » de Baudelaire qui reprendra la même thématique.

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