par euro soit franchi pour agir, ce sera trop tard»
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par euro soit franchi pour agir, ce sera trop tard»
Datum: 11.08.2012 Le Temps 1211 Genève 2 022/ 888 58 58 www.letemps.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 42'433 Erscheinungsweise: 6x wöchentlich Themen-Nr.: 290.3 Abo-Nr.: 1077532 Seite: 15 Fläche: 102'432 mm² 'interview de la semaine Paraît chaque samedi Daniel King, directeur de l'Osec, l'Office suisse d'expansion commerciale ((Si les entreprises attendent que le seuil de 1,20 franc par euro soit franchi pour agir, ce sera trop tard» _, Daniel Küng: «Les sociétés doivent se profiler davantage dans des pays liés à d'autres monnaies que l'euro.» 3 MARS 23,0 Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 46924496 Ausschnitt Seite: 1/4 Datum: 11.08.2012 Le Temps 1211 Genève 2 022/ 888 58 58 www.letemps.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 42'433 Erscheinungsweise: 6x wöchentlich Sur la base des pronostics établis par différents instituts ou de ceux Directeur de l'Office suisse d'expan- du FMI, je suis quelque peu pessimiste quant à l'évolution de la sion commerciale (Osec) depuis conjoncture mondiale. Car, si en 2004, Daniel Küng répète inlassaplus de la force du franc les entrepriblement son credo: les entreprises suisses doivent constamment explo- ses suisses sont confrontées à un recul de la demande, les difficultés rer de nouveaux marchés pour seront d'autant plus grandes pour exporter leurs produits. Et, face à l'appréciation du franc par rapport à celles-ci. En effet, une baisse de la la monnaie commune, elles doivent demande a toujours un impact beaucoup plus important pour aussi chercher des débouchés en l'industrie d'exportation que des dehors de la zone euro. De retour d'un voyage en Chine, il plaide pour variations de change défavorables. la conclusion de nouveaux accords Si le franc s'apprécie de 10% par rapport à un panier de monnaies, de libre-échange, avec l'Empire du c'est moins grave que si l'on assiste à Milieu ou d'autres pays. une baisse de 10% de la demande Le Temps: Il y a un an, le franc a dans un pays donné. Mais, si ces frôlé la parité avec la monnaie commune, avant que la BNS ne fixe deux éléments se combinent, alors un taux plancher de 1,20 franc par la situation deviendra beaucoup plus difficile pour l'industrie d'exeurojusqu'ici, l'appréciation du franc a surtout pesé sur les marges portation. Il faut se préparer à un tel scénario. des entreprises helvétiques. En Les entreprises suisses peuvent-elles revanche, celles-ci ont continué de compenser le désavantage de la force profiter d'une demande élevée. Que faut-il attendre pour ces prochains du franc par une meilleure capacité d'innovation? mois? Lorsque le franc s'est apprécié de Daniel Küng: En ce qui concerne la 20% en deux ans, les entreprises situation en Europe, je ne crois pas suisses n'ont pas pu vendre leurs qu'elle va s'améliorer durant les six à produits 20% plus cher. Elles ont douze prochains mois. Il faut dès dû accorder des rabais de l'ordre de lors que les entreprises suisses, dont les marges ont déjà souffert de cette 10% à leurs clients étrangers. Cela a Propos recueillis par Yves Hulmann ZURICH situation sur les marchés des changes, parviennent à conquérir de nouveaux marchés qui, eux, ne dépendent pas de la monnaie commune. C'est pourquoi il est également important de parvenir à conclure un accord de libre-échange avec la Chine. Outre ce pays, des négociations sont aussi en cours réduit leurs marges fortement, diminuant ainsi les montants pouvant être consacrés à la recherche et au développement. C'est à ce niveau-là que se situe le problème le plus important pour les entreprises. Si la Suisse a autant de succès, c'est grâce au fait que ses entreprises ont pu investir dans avec l'Inde, l'Indonésie, la Russie. Ces l'innovation. quatre pays représentent, à eux seuls, à peu près la moitié de la population mondiale. Selon l'expérience faite avec d'autres pays, nous savons que la conclusion d'accords de libre-échange a ensuite entraîné une forte hausse des volumes exportés par la Suisse. - Côté demande, le ralentissement de l'économie mondiale menace-t-il les sociétés exportatrices helvétiques? La Suisse doit-elle consacrer moins de moyens à défendre sa monnaie et soutenir plus la capacité d'innovation des entreprises? Les deux aspects sont nécessaires. D'un côté, il faut que la BNS continue de soutenir le cours de 1,20 franc, un niveau qui me paraît raisonnable et qui peut être défendu. De l'autre, il est nécessaire de consacrer plus de Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen Themen-Nr.: 290.3 Abo-Nr.: 1077532 Seite: 15 Fläche: 102'432 mm² moyens au soutien de la recherche et de l'innovation. Mais la Confédération investit par exemple déjà des sommes importantes dans des institutions comme la Commission pour la technologie et l'innovation (CH), qui soutient les entreprises en matière de recherche et d'innovation. Que peut faire la Confédération dans ce domaine? Elle peut favoriser l'innovation de différentes manières, par exemple via des exonérations d'impôts ciblées, etc. En revanche, ce n'est pas à l'Etat de décider si telle ou telle innovation doit être encouragée ou non. Il doit plutôt assurer des conditions pour que tous les secteurs soient incités à innover. Certains secteurs souffrent plus de la force du franc que d'autres. Faudrait-il soutenir de manière plus ciblée certains secteurs que d'autres pour cette raison? La réponse à cette question dé- pend beaucoup de la philosophie et de la conception de PEtat que l'on a. La France, par exemple, mise sur une politique industrielle qui consiste à soutenir activement certains secteurs ou certaines technologies plutôt que d'autres. C'est le cas aussi de l'Allemagne. La Suisse, elle, ne pratique pas de politique industrielle. Chaque branche doit s'en sortir par elle-même et, si un secteur n'y parvient pas, alors un ajustement structurel se produit. Il faut maintenir cette approche. Je ne crois pas qu'en raison de la force du franc, par exemple, PEtat devrait choisir d'aider un secteur plutôt qu'un autre. Il suffit de voir les difficultés à prendre une décision dans le domaine du tourisme. Au vu de l'évolution de la situation en Europe, l'Osec a-t-il préparé un scénario d'urgence si le seuil de 1,20 franc par euro devait être à nouveau franchi? Nous nous préparons continuelle- ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 46924496 Ausschnitt Seite: 2/4 Datum: 11.08.2012 Le Temps 1211 Genève 2 022/ 888 58 58 www.letemps.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 42'433 Erscheinungsweise: 6x wöchentlich ment à un tel scénario. S'il devait se réaliser, nous pouvons aider les entreprises à réduire leur dépendance aux marchés de la zone euro pour se profiler davantage dans d'autres pays liés à d'autres monnaies. Par exemple en leur permet- tant d'augmenter leur présence dans la zone du dollar américain, canadien ou australien, celle du yuan et du yen ou d'aller vers des atout intérêt à être présent sur ces marchés, car la production industrielle y croît rapidement. C'est pourquoi, oui, après les pays du BRIC, il existe déjà une prochaine génération de pays qui se profile. Certains ont déjà élaboré toutes sortes de nouveaux acronymes pour les présenter, qu'il s'agisse des «Next 11», des CIVETS (Chili, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie, Corée du Sud), des «Next Frontier» qui incluent des pays plus risqués comme la Birmanie, le Pakistan, ou d'autres groupes de pays. Ce qui soulève aussi la question des risques. La Suisse doit-elle Themen-Nr.: 290.3 Abo-Nr.: 1077532 Seite: 15 Fläche: 102'432 mm² Pour les pays plus développés comme l'Amérique du Nord ou certaines nations d'Asie comme Singapour, est-il vraiment nécessaire pour les entreprises suisses de pouvoir compter sur une structure comme l'Osec? Ne faudrait-il pas mieux déléguer cette tâche à des sociétés de conseil privées et affecter ces ressources aux seuls marchés les plus difficiles? pays comme la Turquie ou la NorNous déléguons de toute manière vège. Pour pouvoir se positionner déjà près de 70% de nos mandats à sur un nouveau marché, il faut au des sociétés externes. C'est aussi le minimum six mois à un an. C'est cas pour des nations comme la pourquoi nous encourageons les Chine ou l'Inde, même si cette entreprises à diversifier leurs marchés d'exportation à différentes supporter les risques encourus par proportion est peut-être inférieure dans ces pays. Souvent, les «hubs» de zones monétaires dès maintenant. des entreprises qui souhaitent POsec à l'étranger servent avant tout Si des entreprises attendent que la s'implanter sur ces marchés? de relais pour la mise en contact monnaie helvétique repasse auIl faut rappeler que la Suisse a avec d'autres sociétés partenaires sur dessous du seuil de 1,20 franc par conclu des accords de protection place. Par exemple, si une société euro pour agir, ce sera trop tard juridique avec près de 80 pays à pour elles. travers le monde. S'y ajoutent 26 ac- exporte déjà dans un pays d'Asie et cords de libre-échange avec 35 pays souhaite s'implanter dans un marché voisin, nous mettons à disposiCes dernières années, beaucoup qui apportent aussi une certaine d'entreprises exportatrices avaient sécurité aux entreprises sur le plan tion les contacts que nous avons assez à faire avec les pays du BRIC. La juridique. En plus de ces accords de dans ce pays pour être sûrs que la firme puisse bénéficier d'une bonne croissance de ces pays a ralenti libre-échange, la Suisse a de nomqualité de conseil. Mais nous ne récemment. Les sociétés doivent-elles breux accords de protection des cherchons pas à tout faire nous-mês'orienter vers d'autres marchés, et investissements (120), complétés mes. Globalement, nous réduisons lesquels? par des conventions de double On ne peut pas recommander de imposition (80). Il y a plus de sécu- nos activités sur les marchés établis, pour affecter plus de moyens aux manière générale à toutes les entre- rité qu'on ne l'imagine dans de pays plus difficiles. Dans tous les prises d'aller vers de nouveaux nombreux pays, même lorsqu'ils pays, nous extemalisons le plus marchés émergents. Une entreprise paraissent parfois exotiques. En axée sur les produits haut de revanche, le risque entrepreneurial d'activités possible car, sinon, nous gamme, par exemple, n'a que peu reste toujours supporté par l'entre- n'aurions jamais assez de moyens pour couvrir les quelque 20 pays et de chances de réussir au Vietnam priseil y a trente ans, j'ai mis sur régions où nous avons des représenou en Indonésie, car le pouvoir pied une entreprise au Brésil, et la tations. situation y était alors tout aussi d'achat n'y est pas encore assez difficile que c'est le cas actuellement élevé pour des produits de luxe. A l'inverse, un fabricant de machines pour l'Indonésie. Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 46924496 Ausschnitt Seite: 3/4 Datum: 11.08.2012 Le Temps 1211 Genève 2 022/ 888 58 58 www.letemps.ch Medienart: Print Medientyp: Tages- und Wochenpresse Auflage: 42'433 Erscheinungsweise: 6x wöchentlich Themen-Nr.: 290.3 Abo-Nr.: 1077532 Seite: 15 Fläche: 102'432 mm² «La Chine atterrit en douceur» > La Suisse aurait un net avantage sur ses voisins si elle concluait un accord avec l'Empire du Milieu Le Temps: La Suisse négocie un accord de libre-échange avec la Vous avez pris part en juillet à la délégation économique suisse en Chine avec le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. La situation du pays a-t-elle changé depuis votre précédente visite? La Chine est chaque fois diffé- Chine. Que cela changerait-il pour rente lorsque l'on s'y rend d'une année à l'autre. Le plus grand les entreprises exportatrices helvétiques, nombre d'entre elles changement que j'ai pu observer étant déjà bien implantées sur ce ne concerne pas l'apparence extérieure du pays mais se situe marché même sans accord? au niveau de la philosophie. La Daniel Küng: La concurrence sur les marchés d'exportations mon- Chine se trouve aujourd'hui au début d'une phase de consolidadiaux est très forte. Si la Suisse tion. La priorité n'est plus de conclut un accord de libres'agrandir à tout prix mais plutôt échange avec la Chine avant que d'optimiser la qualité et de croîPUE n'y parvienne, cela crée une «fenêtre d'opportunité» extrême- tre d'une façon soutenable. La ment intéressante pour les entre- Chine évolue d'un site de production et d'exportation vers un prises suisses. Durant cette pédébouché pour la consommariode, nos sociétés peuvent se tion. Chaque année, entre 20 et positionner de manière avanta30 millions de personnes sortent geuse en Chine et exploiter cet atout sur le long terme. Ce sera un de la pauvreté pour rejoindre la classe moyenne, ce qui renforce important avantage comparatif par rapport aux sociétés concur- la demande, aussi pour des prorentes allemandes, françaises ou duits étrangers. italiennes. Le ralentissement de la crois- sance en Chine préoccupe-t-il les entreprises que vous contactez? D'après les échos que nous recevons des entreprises suisses, ce n'est pas le cas. Bien sûr, un taux de croissance de 8% - le niveau jugé nécessaire pour absorber la masse des personnes qui arrivent sur le marché du travail en Chine serait préférable à 7%. Mais cela indique aussi qu'après la phase de croissance des dernières années, également due à des programmes de relance massifs, le pays réussit un atterrissage en douceur. Les économistes en doutent généralement. Je crois que la Chine peut y parvenir. Le pays a un avantage important, celui que son économie est dirigée de manière centralisée. Il est plus facile de réussir un atterrissage en douceur dans ce cadre que si l'on doit coordonner l'action de milliers d'acteurs sans pouvoir imposer quoi que ce soit. A cet égard, le centralisme présente des avantages. Propos recueillis par Y. H. Du Brésil à l'Osec Agé de 60 ans, Daniel Küng, directeur de l'Osec depuis 2004, a passé une large partie de sa carrière en Amérique latine. Après avoir obtenu une licence en sciences économiques à l'Université de SaintGall en 1979, différentes étapes le mènent de Berne à Zurich, puis à Quito, Caracas et New York. De 1982 à 1987, il travaille pour Mercedes-Benz do Brasil à Sào Paulo. Il fonde la même année la société Agrosuisse dans cette ville, où il restera jusqu'en 2004. L'Osec conseille les PME suisses et liechtensteinoises dans leurs activités à l'international. L'organisation emploie plus de 100 collaborateurs à Zurich, Lausanne et Lugano. A l'étranger, elle a près de 20 relais, ou «Swiss business hubs». Y. H. Medienbeobachtung Medienanalyse Informationsmanagement Sprachdienstleistungen ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, Postfach, 8027 Zürich Tel. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Argus Ref.: 46924496 Ausschnitt Seite: 4/4