Fiche Curie Ethiopie 2010 - Le Cirad en Afrique orientale et australe

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Fiche Curie Ethiopie 2010 - Le Cirad en Afrique orientale et australe
MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES
AMBASSADE DE FRANCE EN ETHIOPIE
FICHE ETHIOPIE
I- Organisation de l’enseignement supérieur
L’accès à l’université est conditionné au succès à un examen de fin d’études (dites « préparatoires » :
formation de deux ans). L’addition des notes obtenues au cours des deux années passées dans ce cycle
préparatoire et de celles attribuées à l’examen national de fin d’études préparatoires permet - ou pas - aux
élèves de s’inscrire à l’université. Leur placement sur l’échelle des résultats détermine l’université publique dans
laquelle ils sont admis (et l’accès à une filière particulière dépendra des notes obtenues ainsi que des places
disponibles).
Actuellement, pratiquement tous les élèves issus des « classes préparatoires » sont acceptés dans le
supérieur où la capacité d’accueil a été plus que décuplée au cours des 10 dernières années (de moins de
3 000 places annuelles il y a 12 ans, elle est passée à 75 000 /an aujourd’hui). Depuis près de dix ans en effet,
l’Ethiopie mène une politique d’enseignement supérieur volontariste visant à augmenter le nombre et la qualité
des formations afin de répondre aux enjeux de développement du pays et aux besoins des secteurs d’emplois.
C’est ainsi que le nombre d'universités en Ethiopie a connu une augmentation particulièrement
spectaculaire : elles sont en effet passées de 2 à 22 en l'espace de 8 années (dont 13 ouvertes au cours des
trois dernières années), et 10 autres (privées) doivent ouvrir d'ici 5 ans. Dans ce dispositif, les formations
doctorales sont concentrées à l’université d’Addis-Abeba (UAA), afin de former des enseignants de qualité
et en nombre suffisant pour alimenter les centres universitaires régionaux.
1.1 L’université d’Addis Abeba (UAA)
L’université d’Addis-Abeba, plus important centre d’enseignement supérieur en Ethiopie, a été fondée en
1950 et compte actuellement environ 55 000 étudiants (dont 36 000 suivent des cours réguliers, parmi lesquels
7 000 sont en post-licence - Master et Doctorat - et près de 14 000 autres en cours du soir ou cours d’été). Les
femmes représentent moins d’un quart des effectifs. Comme dans le secondaire, la langue d’enseignement est
l’anglais.
L’université d’Addis-Abeba se distingue non seulement par le nombre d’étudiants accueillis mais aussi
par le fait qu’elle est l’institution qui dispense pour plus de 85 % des formations de niveau Master et Doctorat en
Ethiopie.
La mission de l’UAA est de former 5 000 enseignants-chercheurs d’ici 2015. L’université se restructure
actuellement autour de 14 centres d’excellence thématiques, dont 4 sont appuyés par la France.
L’université d’Addis-Abeba est divisée en 19 facultés/Ecoles spécialisées dans les domaines suivants :
sciences sociales, économie et gestion, éducation, droit, médecine, sciences, technologies, médecine
vétérinaire (délocalisée à Debre Zeit, à 45 Km au sud-est de la capitale), langues, pharmacie, sciences de
l’information, journalisme, travail social, études régionales et locales, paix et sécurité, administration publique,
droits de l’homme.
Elle comprend également un département d’éducation à distance ainsi qu’un département d’éducation
continue pour adultes (qui organise des cours du soir et des cours d’été, pour des diplômes de niveau licence,
dans la majorité des disciplines à l’exception de la médecine vétérinaire et humaine).
L’UAA dispose en outre de 6 instituts consacrés à la recherche :
- l’Institut de recherches sur le développement (fondé en 1972) ;
- l’Institut de recherches sur l’éducation (fondé en 1984) ;
- l’Institut d’études éthiopiennes (fondé en 1963) ;
- l’Institut de patho-biologie (fondé en 1967) ;
- l’Observatoire de géophysique (fondé en 1957) ;
- l’Observatoire de l’énergie.
Les bibliothèques des diverses facultés comptent près de 400 000 ouvrages.
Par ailleurs, plusieurs musées sont installés sur les différents campus des facultés :
- un musée d’histoire naturelle ;
- un « herbarium » ;
- un musée d’ethnologie.
L’université publie un certain nombre de revues scientifiques dans les domaines suivants :
études éthiopiennes - développement - éducation - droit - chimie - sciences - médecine - architecture et
ingénierie - développement de la santé. La fréquence de publication est généralement semestrielle (à
l’exception des 3 dernières pré-citées, trimestrielles). En règle générale, ces revues sont rédigées par des
chercheurs travaillant au sein des différents instituts de l’université.
Le corps professoral de l’UAA compte environ 2 000 enseignants, dont 240 étrangers. Quatre français
travaillent actuellement à l’université d’Addis-Abeba, dont deux lecteurs au département de français de la faculté
de langue, une lectrice au « collège commercial », et un assistant technique assurant la charge de viceprésident associé ainsi que de directeur de la réforme et du plan stratégique.
Depuis 2003, les étudiants participent aux coûts de fonctionnement (frais pédagogiques / logement /
nourriture) - à hauteur de 15 % - sous forme de prêt remboursable après les études. Il n’y a pas de frais
d’inscription pour les étudiants « réguliers ». En revanche, l’UAA a récemment institué une participation
financière, après la licence, d’environ 13 000 Birr/an (+ ou - 900 euros). Par ailleurs, pour les étudiants de
province, le logement et la nourriture sont pris en charge par l’université. Les étudiants qui suivent les cours
d’été et/ou du soir doivent s’acquitter d’un droit de scolarité.
Il n’y a pas de facilités particulières accordées aux étudiants étrangers, à l’exception des réfugiés qui
bénéficient des mêmes conditions générales que les nationaux (pour les étudiants étrangers en général, le
montant de la participation au coût de fonctionnement exprimé en Birr, monnaie locale, est converti au même
montant exprimé en dollar, soit 9 fois plus élevé au taux actuel).
Coopérations multilatérales :
La Banque mondiale, les Etats-Unis et la Suède sont les principaux bailleurs de fonds de l’UAA.
L’université entretient par ailleurs des relations - formalisées - avec 5 universités allemandes, 7
universités britanniques, 12 universités américaines, 5 universités suédoises ainsi qu’avec des universités
françaises, suisses, irlandaises, norvégiennes, danoises, finlandaises, italiennes, sud-africaines, canadiennes,
malaises, chinoises et japonaises.
1.2 Les autres universités éthiopiennes
Outre l’université d’Addis-Abeba, le pays dispose de plusieurs centres universitaires : il s’agit
d’établissements d’enseignement supérieur relativement anciens comme la faculté d’Haramaya (située près de
Harar, à environ 700 Km au sud-est d’Addis-Abeba, devenue université en 1996, et aujourd’hui la seconde en
importance) ou de plus récents comme les complexes universitaires créés à Mekele, Bahar Dar, Awassa,
Jimma (2000), Gondar, Arba Minch (2004), Adama (2005) ou d’institutions universitaires encore plus récentes
comme celles de Dila, Debre Berhan, Dessie, Debre Markos, Axum, Welega, Jijiga, etc.
Au total, l’Ethiopie compte 22 établissements d’enseignement supérieur public pour plus de 260 000
étudiants. Mais, si le développement récent et rapide des universités en Ethiopie doit être souligné, le manque
de chercheurs et d’enseignants de haut niveau pour occuper les postes de professeurs demeure préoccupant.
Depuis un certain nombre d’années, l’enseignement supérieur éthiopien s’est étoffé d’universités privées
de qualité très variable. Ces dernières accueillent actuellement environ 40 000 étudiants, soit un peu plus de
13 % de l’ensemble estudiantin éthiopien.
II- Organisation des études et enseignements dispensés
2.1 Le niveau
Les contraintes financières qui pèsent sur le système universitaire éthiopien, notamment en matière de
matériels, l’empêchent d’être véritablement compétitif sur le plan de la recherche.
De l’avis des universitaires français qui entretiennent des contacts réguliers avec leurs homologues
éthiopiens, la formation initiale des étudiants est relativement satisfaisante dans la plupart des facultés, même si
un léger affaiblissement du niveau a pu être constaté ces dernières années.
La majeure partie des enseignants a été formée dans des universités étrangères, mais le corps
professoral subit les conséquences de la non pérennité dans le temps des diverses coopérations qui se sont
développées (d’abord majoritairement avec les occidentaux sous l’Empire, puis plus orientées vers les pays de
l’est à l’époque du DERG, et à nouveau avec les occidentaux depuis la chute du régime militaire en 1991).
2.2 La recherche universitaire
Une Agence fédérale pour la science et la technologie (ESTA - Ethiopian Science & Technology
Agency) a pour tâche d’orienter la recherche et, dans la mesure des crédits dont elle peut disposer, de soutenir
des travaux de recherche. Cette instance est également responsable de l’enregistrement des brevets.
Dans une évolution récente et pour la première fois, des universitaires éthiopiens - essentiellement à
l’université d’Addis-Abeba - commencent à être en mesure de mener et coordonner des projets, notamment
dans les domaines de la paléontologie, de l’archéologie et des sciences de la Terre. Les chercheurs de qualité
souffrent cependant de la faiblesse des moyens qui peuvent leur être alloués. De ce fait, la fuite des cerveaux
est élevée, notamment en direction des Etats-Unis et du Canada où une importante diaspora éthiopienne s’est
implantée, avec laquelle les liens restent étroits. S’agissant des Etats-Unis, le taux de retour des boursiers est
assez faible ; il est meilleur pour les étudiants acceptés en France (taux de retour d’environ 70 % pour nos
boursiers).
III- Principaux atouts du système d'enseignement supérieur
Le système d’enseignement supérieur est relativement peu coûteux pour les étudiants, mais le niveau
est inégal selon les universités.
L’université d’Addis-Abeba est désormais chargée de développer un maximum de cursus doctoraux sur
place (formation des futurs formateurs qui iront enseigner dans les universités de province).
IV- Coopérations existantes avec les établissements d’enseignement supérieur
a) français
Pour mémoire : on dénombre actuellement environ 150 étudiants éthiopiens en France, dont - en 2010 37 bénéficient de bourses d’études du gouvernement français : 55 % dans le secteur des sciences de l’ingénieur
/ génie civil + 20 % en commerce / gestion / marketing / économie + 25 % dans des domaines divers (droit /
médecine-biologie / agronomie / etc), ce qui place notre pays très loin derrière l’ensemble des pays anglosaxons (d’une part en raison des facilités linguistiques liées à l’usage de l’anglais et, d’autre part, de la politique
volontariste pratiquée par ces pays dans ce domaine).
Les liens entre établissements ne sont pas toujours formalisés et relèvent encore assez souvent de
relations personnelles existant entre enseignants et chercheurs des deux pays. Ainsi :
- l’Institut national des sciences de l’univers (INSU), du CNRS, a un accord particulier avec le département de
géophysique de l’UAA ;
- l’Ecole vétérinaire de Toulouse avec la faculté de Debre Zeit ;
- le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) avec
l’Ethiopian Institute of Agricultural Research (EIAR) ;
- l’Institut des sciences appliquées (INSA) de Lyon coopère avec la faculté des sciences de l’information de
l’UAA, notamment dans le cadre de formations en sciences de l’informatique ;
- l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) entretient des échanges réguliers avec le
département d’histoire de l’université d’Addis-Abeba, et un projet d’accord plus étendu est en préparation
entre les deux institutions ;
- Jusqu’à récemment, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) était représenté à Addis-Abeba et
travaillait au sein de « Ethiopian Civil Service Collee »’ sur un projet de recherche sur le développement urbain
(grâce notamment à la présence d’une universitaire de Lyon II) ;
- le Centre français d’études éthiopiennes (CFEE) travaille en étroite relation avec différents départements mais
son interlocuteur principal est le Centre de recherches et de conservation du patrimoine, ARCCH (qui dépend
du ministère éthiopien de la culture). Le CFEE publie les « Annales d’Ethiopie » auxquelles contribuent des
chercheurs éthiopiens, français et étrangers (essentiellement dans les domaines des sciences sociales et
humaines ainsi que de l’archéologie) ; il a coopéré avec l’INALCO à la rédaction d’un dictionnaire FrançaisAmharique (le premier depuis 1929) ;
- dans le cadre d’un projet FSP, l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Poitiers mène actuellement un
programme de licence en sciences de gestion avec l’UAA (« collège commercial ») ;
- depuis fin 2006, un programme franco-éthiopien de coopération a été lancé visant au « renforcement des
capacités de l’université d’Addis-Abeba au service du développement ». Financé par la coopération française
sur le Fonds de solidarité prioritaire-FSP, il comprend 4 volets :
création à l’UAA de pôles d’excellence dans quatre secteurs prioritaires (eau et développement /
gestion de la croissance urbaine / nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) /
sécurité-suffisance alimentaire) pour la formation et la recherche appliquée ;
introduction de Masters dans ces quatre secteurs prioritaires (sauf pour les TIC où il existe déjà) ;
mise en place de nouveaux Doctorats et développement de la recherche appliquée dans ces quatre
secteurs prioritaires ;
suivi, évaluation, communication.
Dans le secteur « eau et développement », l’IRD est le coordonnateur du côté français, pour la « gestion
er
de la croissance urbaine », dans un 1 temps, ce fut l’Institut des sciences et des techniques de l’équipement et
de l’environnement pour le développement (ISTED), puis - depuis novembre 2009 - le CFEE (Centre français
d’études éthiopiennes, basé à Addis-Abeba), pour la « sécurité-suffisance alimentaire », l’opérateur est l’Institut
agronomique méditerranéen de Montpellier (IAMM), et pour les TIC, le partenaire est l’INSA de Lyon (Institut
national des sciences appliquées).
Les universités éthiopiennes bénéficient également de programmes européens (Erasmus Mundus) qui
conduisent au développement de leurs coopérations internationales. Ainsi :
- l’université Paul Sabatier de Toulouse, celle de Marseille et l’université Jules Verne de Picardie coopèrent dans
le secteur des matériaux de stockage et de conservation de l’énergie avec les universités de Bahar Dar et
celle d’Addis-Abeba ;
- l’université Henri Poincaré de Nancy avec les universités de Mekele, de Debub et d’Haramaya dans le secteur
de la fusion nucléaire ;
- Paris I Panthéon Sorbonne avec les universités de Debub, d’Awassa et Mekele en mathématiques appliquées
à l’économie et à la finance ;
- l’université Paul Cézanne d’Aix-Marseille III avec celle d’Addis-Abeba en management des technologies de
l’information ;
- l’institut de technologie de Grenoble et l’université de Bordeaux I avec les universités de Debub et Bahar Dar
dans l’ingénierie des matériaux ;
- l’université de Bretagne occidentale avec celle d’Addis-Abeba en géosciences marines ;
- l’université des sciences et technologies de Lille I avec celle d’Addis-Abeba en économie du commerce
international et intégration européenne ;
- l’université de Bourgogne avec celle de Mekele dans le domaine de la vision et de la robotique (VIBOT) ;
- l’université de Nice avec celle d’Arba Minch en hydro-informatique et gestion de l’eau ;
- l’ENS de Cachan avec l’université de Debub dans le domaine des télécommunications et des biotechnologies.
IV- Coopérations existantes avec les établissements d’enseignement supérieur
b) d’autres pays, notamment européens
Suède :
Université de Lund, université d’Uppsala, université de Stockholm, université de Gothenburg, université
de Linkoping, université Unmea, Karolinska Institute, Royal Institutes of Technology, Swedish University
of Agricultural Sciences.
Royaume-Uni :
Université of Durham, université de Bradford, université de Londres, université d’East Anglia.
Norvège :
Université de Bergen, université d’Oslo, Norwegian University of Science & Technology.
Allemagne:
Université de Heidelberg, université de Leipzig, université Humboldt, université de Tübingen.
Belgique :
Université de Leuwen.
Autriche :
Université de Vienne, université de Salzburg.
Danemark :
Université de Copenhague.
Italie :
Université de Rome, université de Florence, université de Bari, université de Ferrara, université de
Messine, université de Genova, université de Milan, université Federico de Naples, université de
Perugia, université de Pise.
Etats-Unis :
Université d’Emory, université de Washington Seattle, université de Howard, université de Harvard,
université de Boston, université de Chicago, université de Chicago Illinois, université du Montana,
université du Michigan, université de Brown, université de Californie, UCLA, université de Stony Brook,
université du Minnesota, université Wisconsin-Madison, université de Cornell, université de Californie
Berkeley, université Johns Hopkins, université du Maryland, université Morgan, université Tufts,
université de Georgetown, université de l’Indiana, université du Kansas.
Canada :
Université de Toronto, université de Ma Gill, université de Victoria British Colombia, université de York,
université de Calgary.
V- Orientation à donner à la coopération universitaire franco-éthiopienne
-
Elargir les contacts du Poste aux universités de province ;
-
Essayer de mettre au point un accord franco-éthiopien sur le financement de bourses ;
-
Encourager l’université d’Addis-Abeba à adhérer à l’AUF.
VI- Contacts utiles
-
Prof Abye Tasse, chef du projet FSP n° 2006-17 « Re nforcement des capacités de l’université
d’Addis-Abeba au service du développement », Chargé de la réforme et Vice-président de
l’université pour les Affaires internationales - Mél : [email protected]
-
Mme Marie Doublier, attachée de coopération éducative près l’ambassade de France à AddisAbeba - Mél : [email protected] - Tél : (251-11) 140 00 00 / 57
Mise à jour : 15 mars 2010