Les compositeurs canadiens aux cours d`été de Darmstadt

Transcription

Les compositeurs canadiens aux cours d`été de Darmstadt
Dans le cadre de la série de conférences
Présences de la musique
Les compositeurs canadiens
aux cours d’été de Darmstadt
Créés au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le festival de musique et les cours d’été
de Darmstadt, en Allemagne de l’Ouest, sont rapidement devenus un lieu de rendez-vous pour
les compositeurs, interprètes et musicologues intéressés par les derniers développements de
la musique contemporaine. Dans les années 1950 et 1960, les Ferienkurse sont un véritable
laboratoire international de la nouvelle musique, où sont exposés notamment les principes de
la technique sérielle « généralisée » et les avancées de la musique électronique. Pierre Boulez,
Karlheinz Stockhausen et John Cage y enseignent et les œuvres les plus récentes de l’avant-garde
y sont jouées et discutées.
Jean Boivin
Ce qu’on a appelé « l’école de Darmstadt » a eu un réel impact sur l’évolution de la musique
contemporaine au Canada. En effet, plusieurs compositeurs canadiens ont participé aux sessions
d’été à compter du milieu des années 1950. Parmi les Québécois (ou Québécois d’adoption) à
avoir été marqués par cette expérience figurent Gilles Tremblay, Bruce Mather, Pierre Mercure
et Claude Vivier. Par exemple, Gilles Tremblay s’y rend à deux reprises et ses œuvres y seront
entendues en concert. Pour sa part, Pierre Mercure assiste à plusieurs séminaires et y compose
en 1965 ce qui sera sa toute dernière œuvre, H2O per Severino, en collaboration avec le renommé flûtiste Severino Gazzelloni. Au moment où d’importantes institutions musicales vouées à la
musique nouvelle sont créées au Canada (dont la Société de musique contemporaine du Québec
en 1966), Darmstadt est un lieu privilégié où l’on prend connaissance des nouvelles tendances
tout en tissant de précieux liens avec des musiciens venus d’un peu partout sur la planète.
Darmstadt, Internationaler Kurs für neue Musik, Juli 1957 12. Internationale Ferienkurse für neue Musik, Darmstadt
Seminar: Karl Heinz Stockhausen, Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive), B 145 Bild-F004566-0002, PHOTO : Unterberg, Rolf
Les compositeurs canadiens
aux cours d’été de Darmstadt
par
Jean Boivin
Mercredi 9 novembre 2011 à 19 h
Local C3-2145, École de musique de l’Université de Sherbrooke
Entrée libre
Cette communication s’appuie sur des recherches dans les archives du centre international de
Darmstadt et dans le fonds Pierre Mercure de la BANQ, de même que sur des entretiens avec
notamment Gilles Tremblay, Bruce Mather et l’archiviste des Internationale Ferienkurse. On y
entendra des extraits d’œuvres musicales importantes qui ont été jouées à Darmstadt.
Jean Boivin
Professeur titulaire à l’Université de Sherbrooke, Jean Boivin détient un Diplôme d’études approfondies de l’Université de Paris IV-Sorbonne et un doctorat en musicologie de l’Université de
Montréal. Il s’intéresse depuis de nombreuses années à différents aspects de l’histoire musicale
contemporaine, tant au Québec qu’en Europe. Son livre La classe de Messiaen (Christian Bourgois,
1995) a été couronné de plusieurs prix. Il a été invité à participer à de nombreux colloques internationaux et a collaboré à divers ouvrages collectifs (parus aux éditions Garland, Einaudi, Actes
Sud, IQRC, Ashgate, Symétrie et bientôt Vrin) ainsi qu’à diverses revues. Le prix de « L’article de
l’année » lui a été décerné à deux reprises par le Conseil québécois de la musique. Il a fait partie
du comité organisateur de la « Messiaen 2008 International Centenary Conference » à Birmingham, au Royaume-Uni et de deux journées d’études consacrées à Messiaen à l’Université de
Montréal (décembre 2008). Il a d’ailleurs donné en 2008 plusieurs conférences dans le cadre des
célébrations du centenaire de la naissance de ce compositeur. Il a été le président de la Société
québécoise de recherche en musique de 1998 à 2001 et directeur du département de musique
de l’Université de Sherbrooke de 2003 à 2006.