LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929
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LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929
1,1 .y I^uinquìòine \niiéc Laïque loinilé de Mmi liiqiiii dii FiDÉre pii|||liiïil! des Falroaap Laïques de №Frice) France) taaps ialeii PARAIT TRIMESTRIELLEMENT LA RÉDACTION & ADMINISTRATION ; fe, R U E DE PARIS, MORLAIX PARAIT TRIMESTRIELLEMENT SAINTE E T CRIMINELLE ALLIANCE Le Pape et le Cardinal Dubois couvrent et approuvent la politique de Mussolini Papauté et Fascisme Un fait dont l'importance peut être considérable contre la liberté des peuples, c'est la réconciliation publique, la soudure définitive de la papauté et du fascisme. Rome a retenti des chants d'allégresse, tandis que Pie XI et Mussolini étaient acclamés. Le clergé triomphe. Le cardinal Dubois, à son retour de la ville éternelle, n'a-t-il pas déclaré triomphalement : <sNous avons un grand Pape et Mussolini est un génie » 25 Avril : Pour la première fois, la C h a m b r e du Travail de Turin est dévastée et incendiée. I"' Mai : Fabrizio Maffi, député c o m m u n i s t e , est attaqué par les fasciste à Vercelli où il se trouvait au cours d'une t o u r n é e de p r o p a g a n d e . U est molesté, jeté d a n s la rue du haut d'un balcon, on lui arrache sa barbe et, s o u s la menace de revolvers et à force d e crachats et gifles, les fascistes veulent le torcer d e crier : « Vive l'Italie». Mais rien, m ê m e pas la b a s t o n n a d e , ne le fait céder. 5 Mai : Giuseppe Ferretti est assassiné à Mondovi. mier, ils arrachent un dbigt à coups de d e n t s , et le second les yeux crevés au p o i g n a r d . r ' ' Mai : Giuseppe G i u s t i n a est assassiné par les fascistes, t a n d i s qu'il participait au cortège d u 1«'' mai à R o m a g n a n o Sesia. 18 Juin : D ' u n coup de m a t r a q u e à la tête Carmelo Bretto est assassiné à Chivasso. 12 Juillet : A n g e l o R o d i n a est t u é à Casalino. 1"'- A o û t : H d a a r d o Sacchi est t u é à Fonteviyo, province de Parme 3 A o û t : Les fascistes assassinent Sebastiano Negro â T u r i n , et Carlo Vecchio à Novi. 1 2 A o û t : Giovanni. Signorini est assassiné à P a r m e 20 A o û t : Ulisse Corazza est t u é î i Parme. 30 A o û t : A c o u p s d e p o i g n a r d s , de b â t o n s et de revolver, l'ouvrier Ercole Alberti est attaqué et assassiné par les fascistes à M o n t e g r o s s o d'Asti. A Parme, le jeune G i n o Cozzola, 10 a n s , trouve d a n s un c o m b a t de rue, u n e m o r t héroïque. 24 S e p t e m b r e : Les fivscistes incendient la Maison du Peuple de Cavalette. 18 S e p t e m b i e : Les f i s c i s t e s i n c e n dient la Maison du Peuple de Moncalieri. 4 N o v e m b r e : Occupation, par les tascistes d e la C h a m b r e du Travail de Pinederole et destruction de deux coopératives o u v r i è r e s ' à Véi-célli. 21 N o v e m b r e : .A l'occasion des élections administratives, les fascistes assassinent le populaire Carlo Mariotti. 18 Décembre : Début du massacre de T u r i n . D a n s un ouvrage intitulé « Un an de d o m i n a t i o n fasciste » qui fut u n e des causes de son assassinat, le député G i a c o m o Matteotti a fait de ce massacre, u n e description é m o u v a n t e et précise, d o n t n o u s extrayons le passage suivant ; 20 d é c e m b r e : Le paysan c o m m u niste E d o a r d o Tuffiani est assassiné par les fascistes h Villa S a n t e r n o (Ravenne). 24 décembre : le g o u v e r n e m e n t é m e t un décret m e t t a n t en liberté t o u s les tascistes c o n d a m n é s p o u r « v i o lences » f a i t e s « d a n s un b u t n a t i o n a l ^ . 1925 10 janvier : A San Propero d'Imola, le socialiste G a d d o n i , â g é de òo a n s , père de sept e n t a n t s , est b â t o n n é au s a n g . T o m b é à terre s a n s c o n n a i s sance, les fascistes l'achèvent à c o u p s de revolver. 16 février : Un vieux m e n d i a n t , Enrico Mezetti, 70 a n s , est s a u v a g e m e n t massacré à Crespellano par l'escadron fasciste de l'endroit et d é p o s é sur la voie ferrée, d a n s le b u t de faire croire à un suicide. Recueilli a g o n i s a n t par des ouvriers, il succ o m b e peu après à l'hôpital. 25 mars : Casimiro Carpi est t u é à Sala Bagando (province d e P a r m e ) à coups de m a t r a q u e et de revolver. i^r mai : Les fascistes a s s o m m e n t à P a r m e l'ouvrier G u i d o T o s i n i . 4 juin : Alfredi Adorni est assassiné à Parme. 2 juillet : Alberto Guzzarini, un ou-; vrier mécanicien âgé de 20 a n s , est] tué à P a r m e de cinq coups d e révol-] ver, par le centurion d e la milice fas-: ciste Lino Severi. Le journal fasciste) La Fiamma fait, deux jours après, l'apologie la plus éclatante d u m e u r triar Severi. • . s juillet : Pietro Sala est assassiné à Fiume. Les assassins, c o n n u s de la police (les fiiscistes C o n d u s , Milutin et Zanchi), ne furent pas inquiétés. 10 a o û t : Pietro Marassi est a s s a s siné d a n s sa maison à Marmorta. 11 a o û t : Luigi Sita est assassiné par les fascistes à Casale Monferrato. Le p l u s p r o s p è r e d e s c o m m e r c e s 2 et 3 octobre : U n e jeune fille de 17 a n s , Elidia Abba, e s t assassinée 13 Mai : Giuseppe C l a r e t t o est asd a n s u n e salle de bal par un escadron sassiné à Turin. fasciste. 15 Mai : Les fascistes assassinent 4 octobre : Les fascistes d e Moli-: Palinira Magri -a Berceto, et les frères nella, a c c o m p a g n é s par les carabiT o m m a s o et Giuseppe Bancone à Le massacre de Turin. — « Le 17 niers, .se r e n d e n t d a n s la rizière dite 1919 Cerignola. décembre 1922, le Fascio de Turin T e n u t a Talon et a t t a q u e n t les o u 16 n o v e m b r e : Assassinat à T u r i n , à la milice des fascistes un vrières à coups de p o i n g , de b â t o n , d o n n e 2Ò Mai : A Parme, les fascites aspar les fascistes du jeune socialiste ordre de mobilisation générale pour de noir de fumée et de vitriol. sassinent l'ouvrier A n t o n i o Massera. G. B. Cerca, surpris par eux tandis u n e action de représaiÎles qui avait 2 Juin : Les fascistes assassinent à Les femmes suivantes s o n t grièvequ'il placardait des manifestes sociac o m m e n c é par l'occupation de la m e n t blessées : Virginia Matarelli, Parme, la famille Lazzari : la mère, listes. C h a m b r e d u Travail d e T u r i n , et par Lucia Cocchi, Rina Villani, Desolina âgé de 60 a n s , la fille et le flis. 1920 20 Juin : Michele Marietta est t u é â l'attentat contre le d é p u t é socialiste !''• Mai : Au cours d'une attaque T u r i n . Pagella et le c h e m i n o t Cozza. fasciste du cortège célébrant le T' 12 juillet : Isidoro Provera et Giu« P e n d a n t la nuit, les fascistes efmai à T u r i n , D o m e n i c o A r d u i n o et seppe Miglioretti périssent d a n s u n e fectuent des perquisitions en ville et Matteo Dolio s o n t t u é s . e m b u s c a d e fasciste à la barrière d e « s é q u e s t r e n t » s( cialistes et com9 Septembre : Les fascistes assas- Nice, h. T u r i n . m u n i s t e s qui sont férocement b â t o n sinent à Turin l'avocat R o m a n i et le 21 Juillet : G u i d o C o r d o r a est tué à nés. chauffeur Canfari. Acqui. « S u r le C o r s o Vittorio-Emanuelle, 12 Septembre : Les fascistes assas9 Août : Vincenzo Colletti est t u é des p a s s a n t s t r o u v e n t le cadavre de sinent à Turin les ouvriers A g o s t i n o à Trine yercellese. Pietro Ferrerò, secrétaire de la section Faccio et Carlo Silvestri. 15 Août : Vincenzo Pezzarossa est métallurgique de T u r i n , h o r r i b l e m e n t 22 Septembre : Au cours des obsè- assassiné â San Secondo. mutilé ; ses yeux, arrachés, o n t été q u e s de l'ouvrier A g o s t i n o Faccio, 1 6 Août : Giuseppe Pincolini est m i s d a n s u n e poche de ses vêtetué par eux trois jours auparavant, m e n t s . L'ouvrier C h i o m o est assas' assassiné à Bianconese. les fascistes assassinent l'ouvrier 3 Septembre : Pietro Passera est siné, rue Bomelli. Le b â t i m e n t de Bondi. «l'Association générale des ouvriers» tue à Alessandria. 1921 13 N o v e m b r e : Carlo Cattabiani e s t est incendié et Ton e m p ê c h e les p o m Janvier : S. Regale est assassiné tué à Giolese, d a n s la Province dei piers d'éteindre le feu. par les fasciste ù Casale Monferrato. Parme. i « D a n s u n faubourg de la ville, on 22 Janvier : A Vignole Barbera, les 26 Décembre : L'ouvrier Bartolo-1 retrouve les restes d e trois ouvriers : fascistes assassinent Giovanni Fi- m e o Rascherà, de Frassinello, e s t t u é A n d r e o n i , Mazzano et Tarrizza. notto. au cours d'une discussion avec des « Le boutiquier Mazzoli, le c o r d o n 7 Février : Sont tués par les fas- fascistes. nier Mari et l'ouvrier Spiato s o n t griècistes : Attilio Fragni, à Busseto et 1922 v e m e n t blessés chez eux. Le c o n t r ô Ugolino Massimo, a Parme. I"" j a n v i e r : G. Milanesio m e u r t à leur de chemin de fer Q u i n t a g l i e est 20 Février : Lorenzo Pagliano, âgé Turin d e s suites d ' u n e b a s t o n n a d e et t u é à son travail pour avoir désap-i de 18 a n s , est assassiné à Brà. L. Falcombello est t u é à S a n t - A n t o - prouvé l'assassinat de Berruti. \ 2 7 Février : Spartaco Lavagnini, de nio di Suza. « Les fascistes e n v a h i s s e n t la gare C o r t o n a , directeur de F « A z i o n e 3 Janvier : Destruction et incendie de Porta Nuova, chargent s u r des C o m m u n i s t a », est t u é à coups de de l'imprimerie l'Avvenire Anarchico c a m i o n s t o u s les ouvriers qu'ils renrevolver, d a n s sa rédaction de Flo- à Pise, par les fascistes, s o u s la pro- c o n t r e n t et, à coups de m a t r a q u e , les rence, par un escadron fasciste. tection de la police. obligent à avaler d e l'huile de ricin. 6 Mars : L'ouvrier Genovesi est tué 3 Mars : Mathieu Marussich, Louis Ils incendient le cercle d e Villar Perosa à Casale Monferrato. Finderle et A n d r é Blasich s u c c o m b e n t et blessent d e leurs b â t o n s Ricchiero \ } Mars : A Fiume, A n g e l o Crespi à Fiume, s o u s les coups des fascistes. et Avancini, m e t t e n t à sac et incenest é g o r g é d'un coup de poignard. 12 Mars : Les fascistes assassinent dient la maison d ' A n d r e o n i . SI Jésus revenait, il petrouverait 1 9 Mars : Mario Monticone est tué R e n a t o Guazzi et Enrico Galli, à des marchands installés dans le Temple. « Le total des m o r t s avoués est de par les fascistes à Casale Monferrato. Piove Ottaville, Mario Rabagia e t d o u z e . Mais on e s t g é n é r a l e m e n t 2 7 Mars : Les fascistes assassinent Vincenzo Amadei, h C o m z o , d a n s la convaincu q u e leur n o m b r e dépasse Nicolas Delchoz à Verres ; Giuseppe province de Parme. vingt. Le lit du Pô et les e n v i r o n s d e Vitali, Yolanda Bevilacqua, R i n a Pasini, Vittorio Mastrini, G. B. Cer2 7 Avril : Massacre d e F i u m e : Les T u r i n g a r d e n t d e lourds secrets... Lazzari et Filomena Pellicciari. ruti et E r n e s t o Coscia à Allessandria. fascistes, c o n d u i t s par Host Venturi « A u c u n e m e s u r e n'a été prise 3 d é c e m b r e : Destruction â For2 2 Avril : Les fascistes incendient et C o n i g h t , assassinent à Fiume, contre les coupables de cet affreux limpopoli de t o u s les cercles répula C h a m b r e d u Travail d'Acqui et Franz Manne, Marcel Dubany, J o s e p h massacre ! » blicains, b a s t o n n a d e s en m a s s e e t t u e n t u n e femme. Angela Casagrande, Sterle et Jean Udovitchitch. A u preGIACOMO MATTEOTI. . violations de domiciles. Bilan des crimes fascistes en Italie 1924 10 janvier : A Conselice, le n o m m é Battiliani est t u é par des fascistes. 28 février : Invasion à T u r i n d u secrétariat confédéré et b a s t o n n a d e au d é p u t é Buozzi. Ó Avril : A n g e l o C a i a n i , â g é d e soixante-cinq a n s , est t u é à Albarino Mollinese t a n d i s qu'il allait voter. 10 Avril : Alfredo Malagutti est assassiné par les fascistes, à S a n t ' A g u t a Bolognese. 10 Juin : A la suite d ' u n violent discours à la C h a m b r e Italienne o ù il d é n o n ç a i t l'arbitraire d e la récente c a m p a g n e électorale, le d é p u t é Giac o m o Matteotti est assassiné à R o m e par les fascistes. • 12 Juillet : Près d e Faenza le colon Vincenzo Caroli e s t t u é à s o n d o m i cile p e n d a n t u n e irruption fasciste. 18 A o û t : Spirido Magnani est a s s o m m é à Colareto. 8 D é c e m b r e : B a s t o n n a d e générale à Molinella, de t o u s les a d h é r e n t s — h o m m e s et f e m m e s — à la Confédération Générale d u Travail. 1925 4 Janvier : Destruction d e s cabinets d'avocat d u d é p u t é B e r g a m o et d e ceux d e s avocats Jacchia, Montanari et Calabri, à Bologne. 9 Mars : à Sesto Imolese, les fascistes t u e n t le c o m m u n i s t e Attilio Vannini. 18 Mai : G i a c o m o Ghibellini est tué par les fascistes à C a s c i m a r o , près de Ferrare. 22 Juin : Oliviero Zanardi est t u é à c o u p s de revolver à Bologne. 13 S e p t e m b r e : A l'hôpital de Florence m e u r t D o m e n i c o Gallina. II avait été recueilli à Mulino San R o c c o , criblé de blessures et un p o i g n a r d fiché d a n s le ventre. Le massacre de Florence. — Préparation. — 26 S e p t e m b r e : Le j our nal « Battaglie fasciste » d e Florence, écrit : « A partir de ce jour il ne faut plus accorder de trêve à la franc-maçonnerie et aux franc-maçons... 11 faut frapper les franc-maçons d a n s leur pers o n n e , d a n s leurs biens, d a n s leurs intérêts ». 27 Septembre : D a n s u n discours, Mussolini déclare : « Si c'est nécessaire n o u s u s e r o n s de la m a t r a q u e et m ê m e d u fer. » 3 O c t o b r e : « Battaglie fasciste » écrit : « La lutte contre la franc-maçonnerie est e n g a g é e à fond et s o n prog r a m m e n e p e u t être q u ' u n i q u e : la tranc-maçonnerie doit être d é t r u i t e et les francs-maçons n e d o i v e n t plus avoir droit de cité en Italie. « Pour y arriver t o u s les m o y e n s s o n t b o n s : d e la m a t r a q u e a u x c o u p s d e revolver, des vitres cassées au feu qui purifie. » 3 O c t o b r e : Excités par ces diverses provocations, les fascistes b â t o n n e n t e soir m ê m e Bandinelli, u n vieillard de 6 0 a n s . Le franc-maçon Becciolini p r e n d sa défense. U n e fusillade s'ensuit o ù un projectile d u fasciste G a m - (Voir la suise en 2' page.) A T R A V E R S L E D É P A R T E M E N T • ••••• v o u s allez fort, c'est lorsque, n'ayant pas versé un s o u p o u r l'achat de l'appareil, v o u s voulez c e p e n d a n t en reler l'usage. Il est d o n c impossible 'être à la fois fiefîé clérical et brave h o m m e ? Les amis de l'école d e Pouidreuzic, qui o n t payé l'appareil, v o u s le d e m a n d e n t . Saint-\ic Q u ' i l s p r e n n e n t donc femme et qu'ils aient beaucoup d'enfants ! Ainsi, ils laisseront peut-être en paix pères et mères de famille. Trois pères d e famille de Saint-Nic o n t c o m m i s le crime d'envoyer leurs enfants à l'E.P.S. de Douarnenez. « Enlevez-les de cette m a u d i t e école ou v o u s serez e x c o m m u n i é s ! » N o u s e s p é r o n s q u e les parents tiend r o n t bon et qu'ils braveront l'exc o m m u n i c a t i o n ; car, si prêtres persécuteurs et parents devaient un jour comparaître devant le Père éternel, le souverain juge saurait ouvrir sa porte à ceux qui o n t fait leur devoir et la fermer au nez de ceux qui o n t t r a n s formé s o n église en comptoir. f Loçerhet Le t o r c h o n brûle à la sacristie. M. le Curé a la main rude et le pied leste. Son bedeau s'en est aperçu, et le brave h o m m e ne veut plus se laisser traiter c o m m e un enfant de c h œ u r . Tiens b o n , m o n b e d e a u ; tu es un ancien et, d a n s la maison de Dieu, il ne doit y avoir ni caporaux, ni serg e n t s . O n te traitera d e révolutionnaire, mais Jésus-Christ ferait mieux encore s'il venait faire un t o u r à Loperhet. T i e n s b o n , D o m i n i q u e ! Irvillac Notre ami Castelnau et un compère m a r c h a n d de grains, t o u s deux atteints d e la maladie électorale, parcourent la c o m m u n e pour former u n e liste catholique, apostolique et romaine. Ça ne va p a s t o u t seul, et nos deux D o n Qiiicnotte se s o n t vu refuser m ê m e l'appui de républicains m o d é r é s qui ne veulent pas jouer le rôle de j u d a s . Notre Castelnau veut être maire : « T u veux être maire, lui dit un camarade, alors q u e tu n'as m ê m e pas pu être p è r e ! » Enfin, ça le travaille, et n o u s le c o m p r e n o n s bien. Mais n o u s ne c o m p r e n o n s pas d u t o u t le m a r c h a n d de grains, qui devrait pourtant savoir q u e la Fédération de 'Ouest des m a r c h a n d s d e g r a i n s s ' e s t dressée contre le clergé et ses satellites qui veulent monopoliser t o u s les c o m m e r c e s : le c o m m e r c e des engrais, des g r a i n s , etc... Pouidreuzic Ici, sévit M. Hénaff, maire, conseiller général et m a r c h a n d de pâté de porc ! Ce Mussolini aux petits pieds veut les mettre partout. Sur son intervention, la c o m m u n e a refusé aux écoles u n e subvention p o u r l'achat d'un petit cinéma. Les enfants de Skoul an Diaoul n ' o n t pas besoin d e ça ; et puis, c o m m e à Dirinon, on ourrait leur m o n t r e r des singes n u s . rès bien. Monsieur le Maire, n o u s s a u r o n s n o u s en souvenir. Mais où Ploug'astel-Daoulas Eux aussi o n t des a u t o s ! Et c'est tant mieux p o u r eux. Ils savent m ê m e en tirer le meilleur parti possible. V u d a n s u n e c o m m u n e voisine, un torpédo d u Plougastel clérical d a n s lequel un directeur de consciences semblait heureux auprès d ' u n e petite et m i g n o n n e institutrice libre. « C'est l'amour qui flotte d a n s l'air à la ronde ! » Allons, ça va bien, et t i r o n s le rideau. Dirinon L'affaire d u pain bénit c o n t i n u e à travailler les esprits. O n se rappelle q u ' u n paysan de Dirinon, chargé de distribuer le pain bénit à l'église, refusa d e suivre l'usage immémorial qui voulait q u e la c o m t e s s e reçoive le premier morceau d e pain bénft. Ça fit l'effet d ' u n caillou d a n s la m a r e aux grenouilles ! Et p o u r t a n t presque t o u s les paroissiens a p p r o u v è r e n t le geste libérateur de leur camarade. Car pourquoi elle la p r e m i è r e ! D a n s la maison de Dieu, es pauvres devraient passer avant les riches et enfin, il y avait p r o b a b l e m e n t d a n s l'église des femmes pour lesquelles u n e envie pouvait être d a n g e r e u s e . A bas les privilèges ! C Saint-Marc Congères annuel du Comité de Défense Laïque du Finistère Le C o n g r è s annuel d u C o m i t é se tiendra à Q u i m p e r , salle d u G y m n a s e le d i m a n c h e 7 avril, à partir d e 11 h. Prière aux sections de vouloir bien étudier et discuter l'ordre d u jour et de m a n d a t e r des délégués au C o n g r è s . Ordre du jour : 1" R a p p o r t s moral et financier; 2" Projet de Fédération des œ u v r e s la'iques d u Finistère. (Prière à t o u t e s les œ u v r e s de se faire représenter au Congrès) 3" La nationalisation de l'enseignement • 4" C o n g r è s de la Fédération de l'Ouest des C o m i t é s de défense laïque; 5° R e n o u v e l l e m e n t de la moitié d u C. A. d u C o m i t é . Lan}>'olen 2" - Oii la famille souffre, la .race périclite Deux fillettes c a u s e n t : — Et ton papa q u ' e s t ce qu'il fait ? — T o u t ce q u e veut maman. Papa fait t o u t ce q u e veut m a m a n , et m a m a n veut t o u t ce q u e veut M. le curé. Et jusque d a n s les affaires les plus intimes, on sent se glisser e n t r e es deux époux, la froide v o l o n t é d u directeur d e conscience. Allons, g â s d'Ergué, est-ce v o u s qui portez la culotte ou M. le curé ? Edern, Landivisiau PlouigMieau Pays aux républicains au faux-nez. O u v e r t e m e n t o u s o u s u n e forme reç u assez journaux sont priées d é g u i s é e ( p o u r plaire a t o u t le monde"), la municipalité y s u b v e n t i o n n e l'école d'en réclamer au secrétaire. libre. « Je suis républicain, m o i », clament les élus. AlJons, criez-le d o n c libre d e Langolen et patati et patata ! m o i n s fort; o n ne dit pas q u ' o n est G a g e o n s qu'il ne « taperait y> pas si laique, on le m o n t r e , par des actes ! bien ses ouailles, s'il s'agissait de se- L'argent de t o u s n e doit aller q u ' a u x courir les miséreux de sa paroisse, il écoles de t o u s , q u ' a u x écoles laïques. Si on est d ' u n avis contraire, o n y a p o u r t a n t des pauvres à Langolen, doit au m o i n s avoir la p u d e u r d e mais au lieu de leur venir en aide, o n leur d e m a n d e d e souscrire pour refuser le titre de délégué cantonal. N'est-ce pas, M. le Maire d'Edern ? le séminaire. N'est-ce pas, M. le Maire de Plouigneau ? Avis. — Les sections qui n'ont pas Pont-l'Abbé j J n père de famille n o m b r e u s e postule le prix Cognacq-Jay. Avec un certificat de b o n n e s vie et m œ u r s , il parcourt la ville p o u r recueillir les signatures des notabilités : le maire signe, le d é p u t é , le conseiller général, les principaux c o m m e r ç a n t s , d'opin i o n s p o itiques diverses, le font aussi, u n h o m m e , un seul, refuse en d i s a n t : « Donnez-moi v o s enfants et je v o u s appuierai. De plus, je paierai t o u s les fi'ais d e scolarité. » Pour u n marché, c'en est un et fort intéressé. Belle charité !! T o u t le m o n d e a r e c o n n u l ' h o m m e . Erjfué-Armel Ici, l'école libre d é g r i n g o l e bon train. Le K a n n a d i g d u presbytère n o u s m o n t r e curés et b o n n e s s œ u r s en p e r p é t u e l l e crise d'épilepsie. Très drôle ce K a n n a d i g ; voici deux perles cueillies d a n s le n u m é r o d u 15 février 1929 : Notre ami Biaise, a n i m a t e u r d u patro, est la bête noire d e t o u s les cléricaux de l'endroit. II a c o m m i s le crime de créer et de faire prospérer un patronage laique ! Le curé, le directeur d e l'école libre et m ê m e le 1" - Dix conseils aux jeunes filles sieur Balanant s'en s o n t mêlés au pour le Mariage cours de leur crise d e jaunisse. T . . . est un g r o s l^ourg de la côte, C o m m e Biaise est cheminot, on lui a I I . •- Pour faire un h e u r e u x mariage avant le t e m p s , n'y rêve p a s . qui a un curé r u b i c o n d Cette rou- fait savoir q u ' o n pourrait l'envoyer 2. — Q u a n d et c o m m e n t l'on se marie g e u r de la face coûte cher à entretenir, planter ses c h o u x ailleurs. Les foncDans les r o m a n s ne cherche p a s . c'est à dire q u e le curé en question tionnaires ne sont-ils pas les d o m e s 3. - A courir bals, bijoux, toilettes doit y mettre un bon prix. Qii'h cela tiques de t o u t le m o n d e ? Ton b o n renom ne risque p a s . ne tienne ! se dit notre h o m m e . 11 m e 4. — Par sage et pieuse c o n d u i t e On verra ce q u ' o n verra, mais le faut de l'argent et j ' e n aurai, vous Sage mari tu g a g n e r a s C o m i t é et ses amis de Brest t i e n n e n t allez voir c o m m e . 5. — P o u r être aimée ou d e m a n d é e u n e b o n n e chaussette h clous à la La Noël est venue. O n a dressé disposition d e la cléricaille, y c o m Nulle avance tu ne feras 6. - Jamais à l'insu des p a r e n t s u n e crèche, un petit Ben lésus, les pris Balanant, le d é p u t é blackboulé. j e u n e h o m m e ne fréquenteras. rois m a g e s , etc... sans oublier le 7. — Des beaux discours et flatteries t r o n c . Mais pas un tronc ordinaire,S o i g n e u s e m e n t te méfieras bien s û r ; notre curé est plus ingé8. — Mari jureur, b u v e u r , m e n t e u r nieux q u e ça. Le curé de Langolen d a u b e t o u s Pour l'or du m o n d e ne p r e n d r a s Il y avait la petite fente d a n s la- les d i m a n c h e s sur les mauvaises g e n s 9. — Vingt fois avant de dire oui : quelle on déposait délicatement les (les laïques, bien e n t e n d u ) et lance Ta langue en b o u c h e t o u r n e r a s pièces, et il y avait à côté u n e sainte, quête sur quête : pour les petits Chi- 10. — Mais avant t o u t p o u r être h e u r e u s e s a n s n o m . Or, d'après un dispositif nois, pour le séminaire, pour l'école Mari chrétien tu choisiras. ingénieux dudit curé, chaque fois q u e l'on déposait u n e pièce d a n s la fente, on entendait un petit Glissem e n t , puis un petit arrêt ; enfin, un bruit de r e s s o r t : la sainte baissait poliment la tête, c o m m e pour remercier ; encore un léger bruit, et la pièce arrivait bien à destination. (Suite de la /•• page) 1926 Partout à la ronde, on parlait de la 28 Janvier : U n e femme Giovansainte s a n s n o m . Les g a m i n s en rafbiacciani va frapper Luporini, m e m folaient; t o u s voulaient la voir dire bre du Directoire du Fascio, et le t u e . nina Cicognani m e u r t à l'hôpital de merci. Mais les pièces de m o n n a i e Les fascistes t u e n t alors Becciolini et Bologne, des suites des coups de fondent bien vite d a n s les mains des brûlent la maison de Bandinelli qui poignard qu'elle a reçus par des fascistes. g a m i n s , et ils ne pouvaient obtenir a pu s'enfuir. 23 Février : G u i d o Nuzi m e u r t à assez de mercis de leur idole... A titre d e représailles, treize cabi- l'hôpital de Bologne d e s suites d e s Q u e l q u e s jours plus tard, t o u s nets d'avocats et é t u d e s d e notaires cherchaient dans les rues, d a n s les s o n t saccagés et pillés. Destruction coufps qu'il a reçus des fascistes. 19 O c t o b r e : Un décret fasciste e n - ! ruisseaux, à la grève, des morceaux des a p p a r t e m e n t s des d é p u t é s Farlève la nationalité italienne à i^ c i - ' d'ardoises cassées ; t o u s martelaient getti et Baldesi, d u socialiste Ferro, et dressaient des jetons en ardoise, du capitaine Fattirolo, d u docteur toyens, parmi lesquels se t r o u v e n t : et, à chaque pièce fabriquée, la sainte Capparotta, destruction de la villa Salvemini, Ciccotti, Donati, De A m brie et Frôla. remerciait. Torrigiani, à Arezzo on pille les cabi9 N o v e m b r e : Un premier détacheLe jour de l'an passé, on prévient nets des avocats Gatteschi et Morm e n t c o m p r e n a n t un millier de cile curé q u e la., sainte ne re.merciait vidi, à Trespiani, la maison de la t o y e n s — populaires, d é m o c r a t e s , plus. — C'est b o n , se dit-il ; le tronc famille Pozzi, etc., etc. républicains, c o m m u n i s t e s et anardoit être plein ; je m'en vais redresser Les fascistes pénètrent d a n s la chistes — est dirigé s u r les îles d e ça. — Un m o m e n t après, accompamaison d u député Filati, mutilé de déportation pour y purger la peine de g n é du bedeau, qui portait un sac, uerre, qui est couché. Un fasciste la « limite policière ». notre curé faisait son e n q u ê t e : il o u écharge s u r lui son revolver, s o u s les 25 N o v e m b r e : P r o m u l g a t i o n des . vrait la caisse, et, malédiction ! le yeux de sa femme et de sa fille âgée décrets instituant la peine de m o r t t r o n c était plein, ju.squ'à la petite de 14 a n s . Après trois jours d'atroces pour délits politiques : attentats à la fente, de jetons en ardoise. souffrances. Filati m e u r t à l'hôpital. vie d u roi, de la reine, d u prince h é O n dit q u e le curé devait lui-même ritier et d u . . . premier ministre. baptiser la sainte sans n o m , en b o n n e Un autre escadron pénètre d a n s la c o m p a g n i e et k g r a n d renfort de bon- villa de l'avocat C o n s o l o et l'ayant 1927 nes bouteilles, et l'appeler sainte découvert d a n s la c h a m b r e de ses Galette. Mais, depuis cette aventure, enfants ils le t u e n t d e huit coups de 15 a o û t : Spartaco Stagnetti, anar-1 il l'a remisée quelque part. Ses amis revolver s o u s les yeux d e sa femme en parlent cependant encore quel- qui devient folle, et d e ses enfants quefois, mais ils ne l'appellent q u e la d o n t l'un m e u r t des suites d e son sainte Farce d e T . . . ! effroi. par un d é t e n u de droit c o m m u n , sou- Les jetons on, à malin, malin et demi J e u n e s filles, a v a n t de v o u s marier, il faudra d o n c d e m a n d e r la p e r m i s sion d e M. le curé. Ça sera a m u s a n t de consulter l'agence m a t r i m o n i a l e qui vient d'être créée au presbytère. Saint-Vvi Aperçu à Paris, en habit civil, un h o m m e q u ' o n ne voit jamais à SaintYvi en ce c o s t u m e . Ceci e s t u n e d e vinette. Un a b o n n e m e n t à la Défense Laïque au premier qui aura t r o u v é . Le curé n'aime pas la d a n s e . Le tenancier de la salle de d a n s e de StYvi en sait quelque chose ; on refuse le mariage en g r a n d e p o m p e à ceux qui se font servir leur repas de noce d a n s la salle d e d a n s e . Mais le fricot y est q u a n d m ê m e meilleur q u e part o u t ailleurs ; et c'est l'essentiel ! Pont-de-Buis Les pères et les mères d u P o n t - d e Buis protestent d e p u i s plus de 10 a n s ; ils en o n t assez. Depuis plus d e 10 a n s , leurs enfants s'étiolent d a n s des b a r a q u e m e n t s , en hiver ce s o n t des glacières et en été d e s fournaises. Ce s o n t des nids à tuberculose et les g e n s du Pont-de-Buis s o n t a n i m é s d'un mauvais esprit (dit-on) q u a n d ils p r é t e n d e n t qu'à défaut d e fortune, ils veulent d o n n e r à leurs petits la santé et l'instruction. Pont-de-Buis paye des i m p ô t s ; Pont-de-Buis n'est pas un parent pauvre ; et au m o d e s t e b a n q u e t national, 11 veut être traité c o m m e les autres communes. Pont-de-Buis s'agite, Pont-de-Buis b o u g e et s'il y a d u bruit bientôt à Pont-de-Buis, les responsables s e r o n t ceux qui font la s o u r d e oreille à la mairie de C^iimerch, à la mairie de Saint-Ségal et s u r t o u t à la Préfecture. Avec n o u s , g â s d u Pont-de-Buis, et par t o u s les m o y e n s d o n t v o u s disposez, protestez et exigez pour v o s tout-petits des classes saines et bien aménagées. L a s a i n t e et c r i m i n e l l e a l l i a n c e f doyé par les fascistes. Son cadavre est e n t e r r é de nuit, s a n s q u e parents ou a m i s puissent lui rendre les honn e u r s s u p r ê m e s . Stagnetti, m o r t à 40 a n s , laisse u n e femme et 7 enfants. 1928 3 janvier : G a s t o n e Sozzie, jeune c o m m u n i s t e , est étranglé par ses geôliers d a n s la prison d e Pérouse. 20 m a r s : Le d é p u t é Lo Sardo et vingt-huit autres c o m m u n i s t e s siciliens s o n t c o n d a m n é s en.semble à plus d'un siècle de travaux forcés. 12 juin : Francesco Serdoz, invalide d e g u e r r e , de Fiume, obligé à d e s cendre d ' u n train pour avoir mal parlé d u fascisme, est t u é , puis p e n d u à un arbre peu éloigné de la gare. 12 s e p t e m b r e : Après avoir fait p o i g n a r d e r s o n agresseur, le jeune A n t e o Z a m b o n i fait c o n d a m n e r son pèie M a m m o l o Z a m b o n i et sa tante Virginia Fabarroni à 30 a n s d e réclusion. 18 octobre : Michèle Délia Maggiora, p o u r v e n g e r la m o r t d e son frère, défie d e s fascistes et les t u e . Devant les t r i b u n a u x , il affirme courageusem e n t sa foi c o m m u n i s t e et s o n m é pris d u fiiscisme. C o n d a m n é à m o r t , il t o m b e en criant : « Mort au Fascisme ! » Scri{fnac O n n o u s écrit, le 1 5 février, un j o u r d e g r a n d froid : Scrignac : 2so m è t r e s d'altitude. T e m p é r a t u r e : 11 d e g r é s a u - d e s s o u s de zéro. C o m b u s t i b l e à l'école : n é a n t . Appareils de chauffage : n é a n t . Effectif d e s enfants qui souffrent : 20s élèves. Ayez pitié !!! -— Mais la municipalité d e Scrignac a-t-elle eu pitié ? C'est h o n t e u x ! Q u ' e n pense M. le Préfet qui a u n e part de responsabilité d a n s ce crime contre l'enfance? Allons, pas d'histoire ! T o u t c o m m e à Saint-Thonan ! Et vive la République laique, d é m o cratique et sociale ! Saint-Thonan D o n c , M. L u g u e r n , foudre d e g u e r r e clérical, a i m p u n é m e n t insulté 1 instituteur et décrété u n e g r è v e scolaire. Sous le s i g n e d e l'Union Nationale, o n peut s a n s aucun risque, salir l'école laïque et saboter un g r a n d service public. Le Préfet s'avoue impuissant et déclare n'avoir q u ' u n g r a n d sabre d e bois. P o u r t a n t , le l^rogrès du Finistère d u 2^ février n o u s fait connaître q u e c'est avec l'autorisation de M. le Maire de S t - T h o n a n , q u e le sieur Luguern est m o n t é sur la pierre à la sortie d e la m e s s e : Ça va bien ! Mais n o u s ne l'oublier o n s pas. En a t t e n d a n t la revanche (car M. Luguern n'a eu q u e la première m a n c h e ) , n o u s d e m a n d o n s au g r o u p e laïque de la C h a m b r e si la comédie va durer l o n g t e m p s encore. M. L u g u e r n v o u s ne porterez pas cet exploit au Paradis, ce c o m p t e sera réglé ici-bas. Des armes pour la propagande ! N o u s d e m a n d o n s aux sections cantonales et aux militants d'acheter n o s publications d e Défense laïque ; il faut les faire circuler p a r t o u t . Adresser c o m m a n d e s et a r g e n t à Drapier, à Dirinon, qui fera exécuter i m m é d i a t e m e n t les o r d r e s d'achat. (Joindre o fr. 2=, par exemplaire p o u r l'envoi. , S e r m o n s d u bedeau (2'' série). 12 f. La Terre d e s Prêtres 8 Les Secrets des Jésuites 2 P( )ur o u c o n t r e l'Eglise (contro» verse) I Discours anticlérical de Musso2 lini L'Eglise et la liberté ( c o n t r o 1 2T verse) . Faut-il autoriser les C o n g r é g a tions ? 2 Encore un... « L'abbé Etienne Campixtrvn, 41 ans, a été condamné ii "JO ans de travauT forcés par contumace, pour allenlats à la pudeur, par la cour d'amies d'Agen. Paysan ! sais-tu ? Q u e l'Office Central d e s Syndicats agricoles d e L a n d e r n e a u occupe d e Г10 à 120 employés ? C ^ e le Directeur, qui n'a a u c u n d i p l ô m e agricole, est royaliste et clérical n o t o i r e ? Qu'il a un canot a u t o mobile et qu'il vient d e c h a n g e r s o n a u t o p o u r u n e magnifique c o n d u i t e intérieure ? Q u e près d u Directeur, s'agitent deux sous-directeurs ? Q u e d e n o m b r e u x chefs d e bureau y g a g n e n t m e n s u e l l e m e n t de i.^oo à 2.000 francs. Q u ' u n e a r m é e de g é r a n t s d e coopérative, de dactylos vit aussi d a n s ce bon fromage ? ( T r a i t e m e n t d u m o i s d'août d o u b l é et un p o u r c e n t a g e s u r les affaires). Q u e t o u t ce personnel (sauf le m e n u fretin) est exclusivement recruté chez les cléricaux ? • » * Ainsi paysan, u n e fois d e plus t u • as choisi les loups p o u r g a r d e r les m o u t o n s . T u es t o n d u , écorché vif et t u laisses faire. T u es s y n d i q u é par la grâce d u j clergé d e t o n village ; m a i s tu as le ' droit et le devoir d e d e m a n d e r d e s c o m p t e s , d e savoir o ù passe t o n argent. Paysan, règle t e s affaires t o i - m ê m e ; ou bien, p o u r les gérer, choisis d e s paysans c o m m e toi q u i . au m o i n s , ne c o n f o n d r o n t pas u n e betterave avec un panais et qui e m p ê c h e r o n t l'Office Central d e se transformer e n u n e formidable entreprise politique. , X O 7« L e t t r e courtoise il F r a n ç o i s - V i r j j i i e Bvcque de Quimper Samedi 30 avril 1904. • Citoyen évêque, A b a n d o n n a n t pour u n e fois les rég i o n s troublées de la politique où v o u s et m o i ne s o m m e s pas toujours d'accord, j'ai le dessein aujourd'hui de v o u s entretenir d'art. 11 fait bon quelquefois oublier les vulgarités de 1 existence en se plongeant d a n s la contemplation reposante des chefsd ' œ u v r e d e s peintres et des sculpteurs, des musiciens et d e s poètes. C e s m a giciens, sur l'aile de l'imagination, n o u s entraînent ù leur suite d a n s ces pays de rêve d'où l'on revient le c œ u r mieux t r e m p é pour les besognes viriles, et l'âme persuadée qu'il y a des q u e s t i o n s aussi palpitantes q u e celles des élections municipales et de la suppression des c o n g r é g a t i o n s . Avec votre permission, pour cette fois, n o u s ne n o u s occuperons q u e de peinture, et m ê m e , p o u r restreindre notre sujet de causerie, n o u s n'exam i n e r o n s q u e deux simples g r a v u r e s , mais combien originales,suggestives ! L'une, la première q u e je veux v o u s présenter, orne le coin supérieur g a u c h e de votre journal officiel ; Le Courrier du Finislère. Les jésuites qui le rédigent, bénis et stimulés par vous, se s o n t fait u n e spécialité de l'injure et de la diffamation et ils honorent d ' u n e haine particulière les instituteurs républicains. Mais pass o n s à l'analyse de cette gravure. Au premier plan, n o u s voyons un Breton d e b o u t , vêtu du c o s t u m e traditionnel : veste bordée de soie et de velours, garnie de plusieurs rangs de b o u t o n s superposés ; ceinture de cuir à large boucle ; lyragou-bra;_ aux plis amples et lourds ; i^uêtres de drap brun r e t o m b a n t sur les sabots cerclés de fer et o r n é s de dessi ns symétriques ; le large chapeau, au bord releve, en feutre épais, est t o m b é à terre ; les cheveux roulent sur les épaules ; la tête haute, aux yeux d u r s , les lèvres serrées, respire le défi. La main d r o ' t e se crispe sur un é n o r m e priui-baz, tandis q u e la g a u c h e s'appuie sur le piédestal d ' u n e croix en granit de forme grossière, bloc fruste qui s'eftrite s o u s les m o r s u r e s du t e m p s ; i m a g e e x a c t e d ' u n e r e l i g i o n sans grâce et sans idéal croulant sous le poids de la vieillesse. Des bruyères et d e s landes s'étendent à perte de vue ; à g a u c h e , u n e pointe de clocher t r o u e le ciel et indique l'emplacement d'un b o u r g caché par les arbres ; à droite, un coin de mer, calme et miroitante, porte u n e barque qui cingle vers le port. C'est là toute la Bretagne, synthétisée par le génie hardi et simpliste d'un artiste au crayon souple et bien inspiré. Lorsqu'on examine avec plus d'attention ce tableau, un détail accroche le regard : d a n s l'air où flottent quelq u e s nuages, un vol de corbeaux tourbillonne en croassant victorieusem e n t ; ils planent au-dessus de la plaine ensoleillée, de la lande inculte et du b o u r g triste où peine le paysan t e n a c e ; ils planent au-dessus de la mer q u e laboure la proue rapide du marin infatigable ; ils planent au-dessus de la croix et de l'église; Assemblent voguer en maîtres d a n s u n e a t m o s p h è r e où seuls ils auraient le droit a e respirer à l'aise et de pousser des cris de joie. De la tête du Breton fanatique, figé et menaçant, la vie et la pensée se s o n t retirées depuis l o n g t e m p s ; seuls, les corbeaux, par leurs libres évolutions, a n i m e n t le paysage et lui d o n n e n t le peu de m o u v e m e n t q u ' o n y remarque. Et, peu à peu, l'idée de l'artiste se d é g a g e ; n o u s la voyons se c o n d e n s e r et se résumer d a n s cette formule : en Bretagne, le corbeau est et sera t o u j o u r s seigneur du m o n t et de la Plaine ; il d o m i n e et exploite la terre, a mer, la croix et l'église ; cette province, s o u s les coups de bec de l'imm e n s e oiseau de proie, doit se d é battre éternellement sans se libérer jamais. Cette gravure peint bien, citoyen évêque, la neutralité de vos partisans et la situation du Breton. C'est à coups de penn-ba{ que vous entendez repousser le progrès, m ê m e matériel, et s u r t o u t les idées nouvelles ; c'est avec cette a r m e , antique et impuissante, q u e v o u s comptez imposer a v o s adversaires le respect de vos convictions ; ce Breton ferme, têtu et farouche, qui répond aux a r g u m e n t s par le bâton, c'est le produit de v o s officines de St-Yves, de Lesneven et de St-Pol. Vieilles croix et vieux cost u m e s , landes incultes et vieilles superstitions, voilà la Bretagne q u e v o u s aimez et q u e la Ligue des coups de U trique, fondée s o u s vos auspices d a n s la région de P l o u d a n i e l « d ' o d o r a n t e » m é m o i r e , défendra contre n o s entreprises. C e p e n d a n t , les affaires s o n t les affaires ; t o u t à côté de cette image pieuse et si symbolique,, en un r o n d qui n'a rien d'artistique, et gracieusem e n t encadrés de laurier, se d é t a c h e n t ces deux m o t s : 5 centimes. Donc, p o u r u n sou, v o u s vendez le Breton, a croix, la c a m p a g n e avec le clocher, a mer avec la barque, et les corbeaux tachant d e noir le ciel l u m i n e u x . Pour le m ê m e prix, la Résistance de Morlaix livre u n Christ aux traits résignés, mais d o n t la tête s'auréole de rayons divins, destinés à g u i d e r l'œil de l'acheteur vers le tarif des a n n o n c e s et d e s réclames. J u d a s était meilleur c o m m e r ç a n t q u e v o u s et, e s t i m a n t mieux son maître, le vendait plus cher. Ainsi, la croix n'est e n t r e vos m a i n s q u ' u n pavillon destiné à couvrir la marchandise politique q u e v o u s débitez. V o s insultes et v o s cris, vos m e naces, v o s calomnies et v o s m e n s o n g e s , v o u s les mettez s o u s la protection d u Christ qui doit s'étonner, certes, de l'étrange rôle q u e v o u s lui faites jouer. Toutefois, v o u s avez m a n q u é de logique d a n s u n e certaine m e s u r e . Q u a n d o n prend d u Crucifié, o n n'en saurait t r o p p r e n d r e . Les c o n g r é g a t i o n s , qui v e n d e n t de t o u t , auraient d û n o u s fournir du pain, de la viande, des b o n b o n s , des liqueurs, des poudres dentifrices, d e s chemises de flanelle et d e s s o m m i e r s p o r t a n t les traits d u Christ ; je m e suis d e m a n d é si à St-Méen et à Brasparts, les seaux de vidange q u ' o n versait sur la tête des g e n d a r m e s n'étaient pas à la m a r q u e d u Christ ; les draps v e n d u s par les Bon-Pasteur à l'usage d e s h o rizontales pour messieurs à particules, t o u t c o m m e le linge de Mmes de P e n fentenyo et de C o u e s n o n g l e s o n t au chiffre du Christ, qui t r ô n e encore d a n s le b o u d o i r d e ces d a m e s et m ê m e d a n s ces réduits discrets q u e la bienséance e m p ê c h e de n o m m e r . Mais v o u s comprendrez, citoyen François-Virgile, q u ' u n Christ q u ' o n fait servir à t a n t d'usages n'avait plus sa place d a n s les salles de n o s tribunaux. Nos magistrats, qui se respectent, n e pouvaient plus continuer à faire prêter s e r m e n t d e v a n t u n e croix d e v e n u e u n e a r m e aux m a i n s d ' u n parti politique. On ne pouvait raisonn a b l e m e n t d e m a n d e r aux républicains chaque j o u r insultés par d e s jésuites e m b u s q u é s derrière le Christ, de s'incliner r e s p e c t u e u s e m e n t devant cette idole qui paraissait encourager, par son silence, la g u e r r e i n d i g n e qui leur était faite ; v o u s v o u s êtes caché derrière ce rempart, n o u s a v o n s dû le démolir pour arriver jusqu'à v o u s : à qui la f a u t e ? . . . Q u e m a i n t e n a n t les nobles d a m e s de C o u e s n o n g l e et de Penfentenyo, e n t o u r é e s d u ban et de l'arrière-ban de leurs vassaux, flanquées des petits jeunes h o m m e s chics qui v i e n n e n t papillonner autour de leurs j u p e s et de la tribu résignée d e s g e n s qui leur f o u r n i s s e n t l e c h o c o l a t e t l e u r repassent leur linge, aillent protester, avec votre' complicité et un jour d'élection, d a n s les cathédrales q u e n o u s e n t r e t e n o n s de n o s deniers, contre l'enlèvement des crucifix, la chose n'a pas d'importance. La Bretagne-Noire est vaincue ; les corbeaux disparaîtront. P A U L LOUIS. Encore un... Encore un crime de l'Ecole laique .7 Quoi donc? .1 Sommesous (Marne), le curé est arrêté pour attentats aux mœurs. L'abbé, qui avait fonde un pqtronage, attirait, sous dirers prétextes, les enfants à la cure, et, là, on devine e qui se passait. Déjà, plus de vingt dépositions accablantes ont été accueillies par les policiers de Chdlons qui enquêtent sur cette nouvelle affaire de mœurs. Qu'elle est belle, la morale chrétienne t Ainsi donc, l'innocence de l'enfance ne procoque aucun resf/ect chez ces singuliers éducateur.s. Souiller lâme des petits êtres qui s'éveillent à la cie ne leur suffit donc plus ! Devant la relative frequeiice de tels srartdales, combien condamnables sont les parent n qui commettent l'imprudence de confier leurs enfants aux sombres anoi'maux. E n c o r e un... Du « Cri du t'euple » : Un sccandale dent d'éclater dans une école de Secondigny (Deux-Sévres), mais c'est d'une école libre qu'il s'agit. Dernièrement, il fallut conduire à Mort, aux fins d'examen médical, le fils d'une des notabilités du cri). L'enfant, qui avait le splnncter déchiré, avoua qu'il avait élé l'objet d'attentions spéciale* ae la part du frère H... Au cours de l'enquête qui s'ensuivit, on apprit que S4 élèves avaient été pareillement recherchés par le cher frère. L a religion est copie des u T Ciitholi<|ue n u e perfectionnée reli^ûons païennes Quelques constatations La Tonsure O n la retrouve, bien d e s siècles avant Jésus, d a n s la religion d e l'Inde. O n la pratiquait, d è s l'âge de trois ans, sur le g a r ç o n n e t destiné à devenir b r a h m e , c'est-à-dire prêtre. La t o n s u r e existait, au reste, aussi en Egypte et a R o m e , chez les prêtres consacrés au culte d'Isis, c'est-à-dire du soleil. C'était, en raccourci, la r o n d e image de leur dieu. N'est-ce pas récréatif de voir n o s prêtres, i g n o r a n t s des religions a n ciennes, se p r o m e n e r b r a v e m e n t d a n s n o s rues avec ce petit soleil dessiné sur la tête ! - ' N'est-ce pas a m u s a n t aussi de voir la figure rasée, parce q u e les prêtres de 1 antiquité se coupaient la barbe !!! Les Vierges sacrées L'institution des vierges sacrées, o u femmes ftiisant v œ u de virginité et consacrées au culte, se rencontre d a n s presque t o u t e s les religions. Les I n d o u s avaient, d a n s cet ordre d'idées, les devadassi ; les R o m a i n s , les vestales ; les Egyptiens et les Perses avaient aussi cles vierges affectées au culte. Chez les Indous, ces vierges entretenaient à perpétuité le feu qui devait toujours b r û er, d a n s les p a g o d e s , d e v a n t la Trinité i n d o u e ; chez les R o m a i n s , celui qui devait toujours exister d a n s le temple de Vesta, la déesse d u feu. Les Hébreux entretenaient aussi, d a n s le tabernacle, un teu perpétuel alimenté par d e s prêtres ou lévites. De n o s j o u r s , l'usage a été conservé, et la flamme d ' u n e veilleuse tremblotte et vacille, d a n s nos églises, par imitation d e s relig i o n s d'autrefois. A R o m e , si u n e vestale laissait éteindre le feu, elle était fouettée t o u t e nue, et d a n s l'endroit le plus secret du temple par le crrand pontife. Allons, allons, le g r a n d pontificat comportait de ' fclàtres corvées ! Le prêtre devait, si la vestale était jeune et jolie, apercevoir, en dépouillant de ses voiles ce corps m i g n o n , de célestes horizons et de divines rotondités. Soyez assurés qu'il ne fra.ppait point t r o p fort et q u e plus d ' u n e fois a correction d u t se changer en baisers p a s s i o n n é s . Ne rions pas d e s anciens ; de n o s jours, la confession d ' u n e j e u n e fille par u n h o m m e , d a n s u n e g u é r i t e isolée et mystérieuse, n'est pas u n e cérémonie b e a u c o u p plus chaste ! O n coupait les cheveux de la vestale au m o m e n t d e s o n e n t r é e en fonctions. Elle les laissait repousser et il était défendu de les couper d é sormais. Les vestales portaient un c o s t u m e spécial destiné à les d i s t i n g u e r d e s autres femmes. Elles étaient enterrées vives si elles perdaient leur virginité. O n est plu:, l u m a i n aujourd'hui pour les vierges sacrées qui s'oublient d a n s les bras d'un h o m m e . C'est un v œ u malaisé à observer et o n leur tient c o m p t e d e la difficulté à vaincre. « Je t r o u v e , a dit « malicieusement Montaigne, plus « aisé d e porter t o u t e sa vie u n e cui« rasse q u ' u n pucelage. » Le lecteur a fait lui-même les rapp r o c h e m e n t s qu'il convient e n t r e les vierges sacrées d'autrefois et celles d'aujourd'hui. C e s dernières o n t pour mission d'entretenir le feu sacré de la superstition. Elles s'y emploient avec u n zèle inlassable, et s'acharnent s a n s relâche à fanatiser la jeunesse et la France. Les vestales c o n t e m p o raines o n t joint au v œ u de chasteté celui de pauvreté. C'est p o u r cela q u e les c o n g r é g a t i o n s d e s femmes s o n t archi-millionnaires. Le million en ce m o n d e , le paradis en l'autre, s o n t la r é c o m p e n s e de ces demoiselles dév o u é e s et désintéressées. Plus é c o n o m e s , plus actives, plus i n s i n u a n t e s q u e les l o m m e s , les femmes congréganistes sont beaucoup plus riches. Elles paient parfois patente, exercent t o u t e s sortes d ' i n d u s tries. C e s vierges, v o u é e s à la pauvreté, s o n t , q u a n d elles s'y m e t t e n t , les premières c o m m e r ç a n t e s d u monde. Les Jubilés. La soutane. Le m o t jubilé vient d e l'hébreu : iôbel, corne de bélier d o n t o n se servait p o u r a n n o n c e r , t o u s les cinq u a n t e a n s , l'année sainte. C'était u n e a n n é e de joie. T o u t e s les dettes étaient remises, t o u s les esclaves libérés, t o u s les n F» biens revenaient aux v e n d e u r s (Lévétique, XXV). L'Eglise catholique a e m p r u n t é les jubilés aux lu ifs. Ils i onsistent d a n s d e s indulgences et remises d e s péchés - accordées à certaines dates. La s o u t a n e d u prêtre et sa ceinture o n t été e m p r u n t é e s à la Perse. C'était le c o s t u m e d e s prêtres d e Mithra, le dieu persan. Il est bien naturel q u e le prêtre catholique porte la livrée d ' u n e religion si bien copiée par s o n culte. O n appelait ces prêtres d e s prêtres corbeaux (Hierocoraces), à cause de la couleur d e leur v ê t e m e n t . A bas les h o m m e s noirs a u x m a i n s rouge.s ! Le jeune I Q u a n d le vicaire m o n t a en chaire avec s o n large surplis d ' u n e blancheur angélique, la petite b a r o n n e était b é a t e m e n t assise à sa place acc o u t u m é e , près d ' u n e b o u c h e de chaleur, devant la chapelle d e s Saints Anges. Après le recueillement d ' u s a g e , le vicaire se passa délicatement s u r les lèvres un fin m o u c h o i r de batiste ; puis, il ouvrit les b r a s , pareil à u n séraphin qui va p r e n d r e s o n vol, pencha la tête et parla. Sa voix fut d ' a b o r d , d a n s la vaste nef, c o m m e un m u r m u r e lointain d'eau c o u r a n t e , c o m m e u n e plainte a m o u r e u s e du vent au milieu d u feuillage. Et, peu à peu, le souffle g r a n d i t , la brise devint t e m p ê t e , la voix roula s o u s les voûtes avec de majestueux g r o n d e m e n t s de t o n n e r r e . Mais t o u j o u r s , par i n s t a n t s , m ê m e au milieu a e ses plus formidables c o u p s de foudre, la voix d u vicaire se faisait douce, jet a n t u n clair rayon de soleil au milieu du s o m b r e o u r a g a n de son éloquence. La petite b a r o n n e , d è s les premiers s u s u r e m e n t s d a n s les feuilles, avait pris la pose g o u r m a n d e et c h a r m é e d ' u n e p e r s o n n e d'oreille délicate qui s'apprête à g o û t e r t o u t e s les finesses d ' u n e s y m p h o n i e aimée. Elle parut ravie de la d o u c e u r e x q u i s e d e s phra- ses musicales d u d é b u t ; elle suivit e n s u i t e , avec u n e attention de c o n naiseur, les renflements de la voix, l'épanouissement de l'orage final, m é n a g é avec t a n t de science; et q u a n d la VOIX eut acquis t o u t s o n dével o p p e m e n t , q u a n d elle t o n n a g r a n d i e par les échos de la nef, la petite bar o n n e ne p u t retenir u n bravo discret, un h o c h e m e n t de satisfaction. Dès lors, ce fut u n e jouissance céleste.Toutes les dévotes se pâmaient. Il C e p e n d a n t , le vicaire disait quelque c h o s e ; sa m u s i q u e a c c o m p a g n a i t des paroles. 11 prêchait sur le j e û n e , il disait c o m b i e n étaient agréables à Dieu les mortifications d e la créature. Penché au bord de la chaire, d a n s s o n attitude de g r a n d oiseau blanc, il s o u pirait : « L'heure est v e n u e , m e s frères et mes sœurs, où nous devons tous, c o m m e Jésus, porter n o t r e croix, n o u s c o u r o n n e r d'épines, m o n t e r notre calvaire, les pieds n u s s u r les rocs et d a n s les ronces. » La petite b a r o n n e trouva s a n s d o u te la phrase m o l l e m e n t a r r o n d i e , car elle cligna d o u c e m e n t d e s yeux, comm e chatouillée au c œ u r . Puis, la s y m p h o n i e du vicaire la berçant, t o u t en c o n t i n u a n t à suivre les phrases m é l o d i q u e s , elle se laissa aller à u n e demi-rêverie pleine de voluptés intimes. En face d'elle, elle voyait u n e d e s fenêtres du c h œ u r , grise d e brouillard. La pluie ne devait pas avoir cessé. La c i è r e enfant était v e n u e au s e r m o n par u n t e m p s atroce. II faut bien pàtir u n peu q u a n d o n a de la religion. Son cocher avait reçu u n e averse épouvantable et elle-même s'était légèrement mouillé le b o u t d e s pieds: Son c o u p é était d'ailleurs excellent, clos, capitonné c o m m e u n e alcôve. Mais c'est si triste d e voir au travers des glaces h u m i d e s , u n e file de parapluies affairés courir sur chaq u e trottoir ' Et elle pensait q u e , s'il avait fait beau, elle aurait pu venir en Victoria. C'eût été b e a u c o u p plus gai. Au fond, sa g r a n d e crainte était q u e le vicaire ne dépêchât t r o p vivem e n t s o n s e r m o n . II lui faudrait alors a t t e n d r e sa voiture, car elle n e consentirait certes pas à patauger par u n t e m p s pareil. Et elle calculait q u e , d u train d o n t il allait, jamais le vicaire n'aurait de la voix pour deux h e u r e s ; son cocher arriverait t r o p tard. C e t t e anxiété lui gâtait u n peu ses joies dévotes. {A suivre) Emile ZOLA. E U L ' E c o i e e l la P a i x V o u s avez fait la g u e r r e . V o u s avez s u p p o r t é d e lourdes souffrances, parce q u ' o n v o u s avait dit q u e ce serait la « dernière d e s g u e r r e s ». V o u s avez voulu éviter à v o s e n fants d e c o n n a î t r e à n o u v e a u ces criminelles tueries. Et p o u r t a n t . . . C e s p e t i t s enfant, v o u s les envoyez d a n s a e s écoles privées, d a n s lesquelles o n leur e n s e i g n e la haine, o n leur a p p r e n d à détester les é t r a n g e r s et m ê m e les Français qui n e p e n s e n t pas c o m m e e u x . D a n s les leçons d'histoire, o n leur fait admirer d e s rois c o m m e Louis XIV, qui martyrisèrent le peuple et qui firent la g u e r r e p e n d a n t c i n q u a n te a n s . O n déclare à v o s g o s s e s q u e les catholiques e u r e n t raison d e persécuter les p r o t e s t a n t s et q u e ceux-ci e u r e n t le très g r a n d t o r t d e se défendre. Si les autres religions en faisaient a u t a n t , les Français seraient d r e s s é s et excités les u n s contre les autres et se déchireraient en d e s conflits fratricides et s t u p i d e s . O n fait d e v o s e n f a n t s d e s f a n a t i q u e s et d e s i n t o l é r a n t s . V o u s les envoyez aussi d a n s d e s p a t r o n a g e s privés o u d a n s d e s Sociét é s plus o u m o i n s cléricales. Ils y seront e n d o c t r i n é s et o n les dressera en v u e d ' u n e future b o u c h e r i e . Ils ) seront h a b i t u é s à obéir s e r v i l e m e n t ! et o n leur vantera les 'c bienfaits » de la violence et de l'autorité. Est-ce cela q u e v o u s avez voulu ? Rappelez-vous d o n c les h o r r e u r s de la g u e r r e ! S o n g e z à ces h e u r e s s a n g l a n t e s et aff'reuses q u e \ o u s avez vécues... Avez-vous d o n c lutté et souffert pour rien ? V o s e n t a n t s seront-ils d é v o r é s à leur t o u r par le m o n s t r e d u militarisme ? Ne les défendrez-vous pas ? N'est-il pas de votre devoir le plus sacré de continuer à lutter contre la guerre ? N e l a i s s e z p a s p e r v e r t i r le c e r v e a u d e v o s e n f a n t s î Ne les e n voyez plus d a n s les écoles qui s è m e n t la haine d a n s les c œ u r s et font l'apologie d e la g u e r r e , s o u s le m a n t e a u de la religion !!! Envoyez-les à l'école laïque î On y apprend à t o u s l e s e n f a n t s — catholiques, p r o t e s t a n t s , juifs o u libres-penseurs — à se c o n n a î t r e mieux, à s e c o m p r e n d r e e t à s ' a i mer. On y p r ê c h e la t o l é r a n c e et la solidarité. L'école laique, c'est l'école d e la P a i x et d e la D é m o c r a t i e . Défendez-la d e t o u t e s v o s forces c o n t r e les réactionnaires et les cléricaux d e t o u t acabit.. line honte... Une explication... Le Cercle Pie X publie les salaires qui s o n t alloués aux i n s t i t u t e u r s d e 1 E n s e i g n e m e n t dit « Libre ». Un directeur d'école, marié et père de famille, t o u c h e 11 francs par j o u r e n v i r o n . Ce n'est p a s la moitié d u salaire d ' u n m a n œ u v r e . Un adjoint reçoit 4 fr. 38 par j o u r . C'est un peu plus q u e ce t o u c h e un m a n œ u v r e par h e u r e . A l'adjointe, o n alloue 1 fr. 74 par our. C'est-à-dire q u e d a n s u n jour, 'adjointe g a g n e à peu près ce q u e l'on d o n n e à u n e femme d e m é n a g e par heure de trvaail. Il n'est pas de plus odieuse exploitation du travail des salariés. Quelle honte pour les cléricaux qui s'en rendent coupables. T o u t e p e r s o n n e sachant travailler et ayant l'amour d u travail ne peut, q u a n d elle est rétribuée d e la s o r t e , avoir q u ' u n seul b u t : Chercher u n eniploi r é m u n é r é de façon normale.. (ie n'est p a s avec, d e tels salaires q u e les cléricaux p e u v e n t recruter u n e élite pour d o n n e r l ' e n s e i g n e m e n t d a n s leurs écoles. Nous avons une explication de plus à la cause de la grande infériorité de l'enseignement dit « libre ». Et nous nous expliquons mieux aussi maintenant, pourquoi l e s ignorants et les illettrés pullulent dans les régions où cet ENSEIGNEMENT est répandu. LE COMITÉ DE DÉFENSE LAÏQUE DE LA LOIRE-INFÉRIEURE. Le Gérant: G. LE BARS. Imprimerie iSouvelle (société coopérative), t8, rue de Paris, Morlaix La Défense Laïque du Finistère Le coin des rieurs /ÍP/S. — Quelques camarades nous reprochent amicalement, d'être parfois gaulois. D'autres nous réclament des articles de haute portée philosophique. Il est impossible de contenter tout le monde, dependant, on voudra bien comprendre que nous devons écrire pour la quasi-unanimité de nos tectturs. Nous sommes du peuple qui trime et nous voulons écrire pour le peuple. Rabelais est bien Français et il nous a transmis te bon esprit français. , Nos adversaire<i ne savent pas rire. Rions bien fort à leur dépens ; nous vaincrons parce que nous aurons eu les rieurs de notre côté. \ o l r e seriuoii du Diiiianelie Le bedeau nous raconte le sermon que fit son recteur sur les tourteaux et superphosphates et de quelle vigoureuse façon lui répondit Joson Dciiic à tous les coinmervants à iiiii les cures d'affaires font concurrence au lieu de faire de la religion. — Malheur sur malheur, disait la b o n n e femme, notre vache a écrasé le. petit c o c h o n . Hh bien ! c'est encore mieux q u e ça d a n s notre paroisse, avec cette difference q u e chez n o u s c'est pire, car ce ne s o n t pas les bestiaux qui se font mal e n t r e eux, mais les chrétiens et de t o u t ça la religion n'en est pas de mieux, c'est m o i qui vous le dis. J'avais c o m m e u n e v a g u e d o u t a n c e q u e notre recteur n o u s piéparait un coup d e sa façon. V o u s pensez bien qtie je le c o n n a i s c o m m e si je l'avais élevé petit veau, depuis le t e m p s q u ' o n e s t ensemble. Je le voyais qui se p r o m e n a i t d a n s les allées du jardin', la barrette s u r la tête, en arrière et un peu de travers c o m m e q u a n d le saint Esprit d e l'inspiration le torture et s o n g r a n d m a n t e a u qui lui t o m bait jusqu'aux socques. 11 parlait t o u t seul et d e t e m p s en t e m p s il faisait des gestes. « Ça y est, je m e d i s , il n o u s prépare un s e r m o n n u m é r o i, de la collection d e a u e r r e , c o m m e on dit ». Et j'en étais bien aise. Car, ce n'est pas pour dire ni pour chiner, mais notre recteur a le c on de la parole et u n e éloquence qui porte au c œ u r . Ma foi je ne m'étais pas t r o m p é . D i m a n c h e dernier qui était celui de la Sexagésime, à la g r a n d ' m e s s e . après l'Evangile, le voilïï qui m o n t é en chaire c o m m e d'habitude et qui n o u s a n n o n c e les services de la sem a i n e , n o u s lit les promesses d e mariage, s'arrête un petit m o m e n t pour respirer et p u i s , après avoir regardé t o u t e l'assistance, fait un g r a n d signe de croix : In nomine Patris et Flia et Spiritus sane II, amen ! 11 respira p r o f o n d é m e n t c o m m e s'il avait été chercher son haleine jusque d a n s le lond d e ses h a n n e s et continua : «Et destercore erigenspauperem», « Et c'est avec d u fumier q u il a relevé le pauvre ». Mes très chers frères, « Cette parole d e n o s livres saints si souvent citée a été presque toujours jusqu'ici mal traduite. C e r t a i n s qui avaient peut-être intérêt à ce q u e cette m a x i m e d ' u n e sagesse incomparable fût mal comprise par ses bénéficiaires q u e je ne crains pas d'appeler éventuels, faisaient s e m b l a n t d e c o m p r e n d r e q u e la divine Providence relève le pauvre d e sur son fumier. Allons d o n c ! V o u s savez t o u s c o m m e m o i , m e s très chers frères, que les pauvres n ' o n t pas de fumier, s a n s quoi ils iraient le v e n d r e ! Plus le t a s d e fumier est g r a n d d a n s la cour de la ferme et plus la ferme est g r a n d e et ie ne crains pas d e le dire d u h a u t cie cette chaire d e vérité et de justice. Et j ' e n vois d a n s le fond de 'église q u i , t o u t à l'heure, d a n s les a u b e r g e s d e mauvaise vie d u b o u r g , iront tenir d e s propos sectaires contre la religion, qui seraienti bien pris si je leur d e m a n d a i s de mej dire ici q u e je m e n s , face au Dieu viv a n t qui m'écoute. De t o u t ceci il résulte d o n c clairement, m e s très chers frères, q u e la parole d e s saints livres : et de stercore erigens pauperem l doit se traduire : « C'est p a s le fumier qu'il tirera le pauve de a m i sère ». J ai oublié d e v o u s dire t o u t à l'heure, avant d e c o m m e n c e r m o n s e r m o n , qu'il faudrait t o u t d e m ê m e finir d e m e t t r e d e s b o u t o n s d e culotte d a n s les t r o n c s d e l'église et même^ d a n s le plateau au m o m e n t d e la q u ê t e . J'en ai plus d ' u n boisseau au presbytère : croyez-vous d o n c q u e j'en use t a n t q u e ça ? O n dit toujours q u e le Christ aime les francs ! Je n e vous cache pas q u e sur ce point là c o m m e sur t o u s les autres je m'applique à imiter m o n divin maître et q u e je sens q u e c'est n o u s faire u n e offense personnelle à lui c o m m e à moi q u e de remplacer les francs par des b o u t o n s c o m m e le presbytère en est plein. Mettez au m o i n s d e s g r o s s o u s ! Pour en revenir d o n c à n o s b o u t o n s je vous avertis q u e si on c o n t i n u e d ' e n mettre partout au point q u e c'en e s t une c o n t a g i o n , je v o u s d o n n e r a i des dépuratifs c o m m e pénitence afin d e vous en faire passer la maladie. Et de En plein... dans l'œil ! Le pape et Mussolini, le dictateur sanglant de l'Italie, viennent de conclure un accord. Les journaux. (La scène se passe dans un confessionnal, au f/atican, palais du pape.) Mussolini. — Mon père, je viens m e confesser, car je veux faire m e s Pâques. Le pape. — Ça va, ça va 1 Mussolini.— Depuis la dernière fois q u e je n e vous ai vu, j'ai envoyé en prison pas mal d e socialistes... Le pape (en latin). — Bravo ! Mussolini. — De c o m m u n i s t e s . . . stercore erigens pauperem... m e s Le pape (en latin). — R e b r a v o ! très chers frères, sous la c o n d u i t e d u Mussolini.— De libéraux, d e libresSaint Esprit oui l'éclairé et la g u i d e , penseurs, d e républicains, etc... notre Sainte Mère l'Eglise sait t o u Le pape (toujours en latin).— O h ! ours s'adapter a u x circonstances p o - ben, alors ça gaze. itiques, apostoliques et a g r i c o e s , Mussolini. — V o u s d i t e s ? . . . c o n f o r m é m e n t aux saintes Ecritures. Le pape. — De rien, de rien. c< // a été élevé le pauvre par le fuMussolini. — J'ai aussi sur la c o n s mier. » cience pas mal de m o r t s , q u e m e s Ici notre recteur fut pris d ' u n e b o n s fascistes o n t expédiés d a n s q u i n t e d e toux qui coupa sa loquence l'autre m o n d e . Vous savez, Matteoti... au m o m e n t o ù , d u m o i n s à m o n Le pape (encore en latin).— Ouais ! avis, c'était le plus beau. Et j u s t e m e n t ouais ! à ce m o m e n t - l à , face à la chaire, près Mussolini.— O h ! mais on va t r o u du m u r , la b o n n e femme Marie-Rose ver moyen de s'arranger, car je veux Méheut lâcha, respect d e v o u s et d e faire pénitence. la c o m p a g n i e , un vent sec et brutal Le pape. — C'est-y bien la peine ? au point q u e t o u t le m o n d e aux e n Mussolini. — Moi, je suis chrétien, virons se m i t à rire, la figure.derrière j'y tiens. Voilà, je vous d o n n e deux son bras o u le nez d a n s s o n m o u - milliards et je v o u s n o m m e roi d u choir, M. le recteur crut q u ' o n riait Vatican. parce qu'il toussait. Aussi d a n s un Le pape. — O h 1 mais t'es un frère. m o m e n t d e colère il s'écria : Mussolini. — N o n , un fils seule— Il y a un t r o u en face de m o i , m e n t puisque vous êtes m o n père. m e s frères, qui par ses c o u r a n t s d'air Le pape. — Pardon, excuse ; c'est est la cause d e t o u t ça. Aussi il lau- ça, c o m m e qui dirait un fils qui serait dra bien q u e le Conseil municipal se un frère. décide à le boucher sinon je le ferai Mussolini. — Alors, ça va a i n s i ? m o i - m ê m e et j'enverrai la facture au C o m m e n t donc ! C o m m e maire. il sera fier... Gasparri. D a m e , d u c o m , les rires repartiMussolini. — Pourquoi qui rigole, rent d e plus belle, chacun étouffant celui-là ? les siens de son mieux, mais t o u t le Le pape. — De qui ? m o n d e laissant échapper d e petites Mussolini. — V o u s dites : G a s p a r d ' plaintes et d e s g é m i s s e m e n t s d e joie rit. que c'en était u n e pitié. M. le recteur Le pape. — Mais n o n ! mais n o n ! voulait parler d u sacré m a u d i t t r o u Gasparri, c'est u n cardinal, m o n qui est d a n s le vitrail depuis q u e les ministre d e s affaires étrangères. sales gosses d e la première c o m m u Mussolini. — Parfait, alors. nion o n t lancé u n e pierre d e d a n s , en Le pape. — Mon fils, voilà d o n c jouant sur la place, et par o ù le vent l'absolution. souffle au point d'en e n r h u m e r notre Mussolini. — Merci, papa. pasteur chaque fois qu'il m o n t e en (Le petit guichet de la petite boîte chaire. Mais il est d o m m a g e q u e sa se fermée ; le père et le pis — qui est parole soit v e n u e aussitôt après la en même temps le frère — s'en vont rafale d'artillerie d e la m è r e Méheut chacun de leur bord.) qu'il n'avait pas e n t e n d u e . C'est PAN. p o u r q u o i , il continua s o n s e r m o n , pas p u s g ê n é q u e v o u s et m o i . «Et de stercore erigens pauperem». Nos Seigneurs les évêques et b o n n o m b r e d e prêtes c o m m e m e s illustres et vénérés confrères en sacerdoce les abbés T r o c h u , Mancel, Jeffriaud et tant d'autres d o n t les n o m s s o n t écrits au ciel et d a n s n o s c œ u r s o n t d o n c décidé d e fonder d e s Syndicats agricoles c o m p o s é s d e cultivateurs cultivants et laboureurs labourants et de paysans payants. Et voilà pourquoi n o u s v e n d o n s des w a g o n s de tourteaux, des sacs de p h o s p h a t e s et s u p e r p h o s p h a t e s , ainsi q u e des grains et d e s graines et t o u t ce qui intéresse la culture. De m ê m e q u e le Christ chassa autrefois les v e n a e u r s d u T e m p l e , n o u s chass o n s aujourd'hui les c o m m e r ç a n t s de leur boutique, pour n e pas dire de leur repaire en leur faisant u n e concurrence q u e la Providence bénit du haut d u ciel. Mes très chers frères, je recevrai la s e m a i n e prochaine deux w a g o n s de tourteaux, il n'y a rien d e meilleur pour les vaches et vu les avantages et exonérations d ' i m p ô t s que le g o u v e r n e m e n t qui persécute la religion fait aux syndicats agricoles de l'Eglise, je pense v o u s fournir à 10 s o u s meilleur marché par sac q u e d a n s la maison Hétubezé-Moncon q u e vous connaissez bien. Et de ster- core erigens eapuperem I C'est par le fumier qu'il élèvera les pauvres g e n s ! Seulement m e s frères, il m e reste encore u n e quinzaine d e sacs d u dernier w a g o n d e s u p e r p h o s p h a t e s : les p e r s o n n e s qui en auraient besoin s o n t priées d e passer à la sacristie pour m e le dire sous peine d e faute grave. Et d'abord t o u t le m o n d e en a besoin. Faut d e la fumure, et c o m m e c o m m e le disait Saint A u g u s t i n d a n s u n e lettre à sa m è r e sainte Monique, vierge et martyre : « Si les engrais te m o r d e n t , mords-les ! » Telle est la devise, m e s très chers frères, d e s Syndicats paysans sacerdotaux et d e s cultivateurs cultivants ecclésiastiques et c'est la grâce q u e je v o u s souhaite au n o m d u P . . . » Notre recteur s'arrêta pile, c o m m e un âne.qui s'arcqueboute s u r ses pattes d e d e v a n t . Et je v o u s prie d e croire, m e s b o n n e s g e n s , qu'i y avait de quoi s'arrêter et en être c h a n g é en statue d e sel. D u côté d e l'autel, aussi, à chanter la g r a n d ' m e s s e ? Si vous faites n o t r e métier, je ferai le vôtre. ^ E t se r e t o u r n a n t vers l'autel J o s o n se m i t à c h a n t e r d ' u n e voix fausse c o m m e u n e déclaration d e bénéfices d e g u e r r e : « Pere dignum etjustum est, œquum et salutare... » c e p e n d a n t q u e d a n s le fond de l'église t o u s les c o m m e r ç a n t s d u b o u r g éclataient en applaudissements... — Le m a l h e u r e u x h o m m e disait la femme à J o s o n qui était assise près de la sainte Table, en se cachant la tête d a n s les m a i n s , il m e fera j a m a i s que des hontes. Vive loson I criait la g r a n d e Maria. La colère d e notre recteur était si forte qu'il t o m b a c o n g e s t i o n n é et qu'il fallut le rapporter au presbytère sur u n e civière. O n lui a m i s des s a n g s u e s (c'est bien s o n t o u r car il y a assez l o n g t e m p s q u e la paroisse e n a) mais il n e va pas fort. J o s o n vient p r e n d r e de ses nouvelles t o u s les jours. « E n t r e collègues c'est la m o i n dre d e s c h o s e s » , explique-t-il à A n n e Marie qui le m e t à la porte à c o u p s de balai. E h b i e n ! vous ne sauriez croire c o m m e cette alïaire-là a fait d u bruit d a n s le pays. L'autre jour, au m a r c h é de R e n n e s o n ne parlait q u e d e ça. T o u s les c o m m e r ç a n t s a p p r o u v e n t Joson et il paraît qu'il serait q u e s t i o n qu'ils v o t e n t t o u s pour lui afin qu'il soit m e m b r e de la C h a m b r e de C o m m e r c e . II y ferait aussi bien q u e m a i n t u n s q u e j ' y vois d e d a n s . iVotre seriuon du dimanche Les marchands de remèdes — Bonjour, Monsieur le R e c t e u r . — Bonjour, M a d a m e Ollichon. C o m m e n t cela va-t-il chez v o u s ? — V o u s voyez la plus m a l a d e , Monsieur le Recteur. T o u t le m o n d e va bien, Dieu merci, car la s a n t é e s t la principale d e s c h o s e s , à m o d e q u e je d i s s o u v e n t à m o n b o n h o m m e , q u a n d il se plaint d'avoir mal d a n s les côtes. S e u l e m e n t , il y a Zidore qui, sauf votre respect, fait pipi a u lit et sa s œ u r Lalie aussi. C ^ a n d v o u s pensez. Monsieur le Recteur, q u e d e puis le m o i s d e mai ils m ' o n t pourri d e u x c o u e t t e s . Et les linceuls q u i s o n t toujours au hâle. C ' e n e s t u n e pitié ! Et les c h e m i s e s . Monsieur le R e c t e u r 1 Je voudrais q u e v o u s verreriez les c h e m i s e s . C'est le s a n g qui e s t t r o p faible. Monsieur le Recteur, et alors les nerfs se dégonflent, s u r t o u t q u a n d ils o n t m a n g é d e s patates et d u lait ribot le soir. Je m e suis dit q u e v o u s sauriez peut-être bien t r o u v e r q u e l q u e r e m è d e à ça. — Je v o u s avouerai, m a b o n n e d a m e , q u e je n e suis g u è r e c o m p é t e n t d a n s ces sortes d e q u e s t i o n s . — Moi n o n plus, q u e j'ajoutai, mais il m e s e m b l e avoir v u d a n s la dernière page d e s j o u r n a u x u n e réclame d i s a n t q u ' u n e religieuse g u é r i t les enfants P.-F.-L.-M. L E P R O V O S T , qui font pipi au lit... D a n s les a n n o n ces d e s j o u r n a u x , il y a t o u j o u r s d e s Bedeau. prêtres o u bien d e s b o n n e s s œ u r s qui o n t t r o u v é le m o y e n d e g u é r i r Encore un... des maladies. Depuis longtemps déjà, un ni'gociant 11 m e semble q u e j ' a i v u ça aussi, aisé, nommé P..., membre bien connu du M. le Recteur. Allez d o n c t r o u v e r dit Cercle catholique de Millery, attirait chez s œ u r St-Andoche o u s œ u r St-Pierrelui des garçonnets en compagnie desquels il se livrait à des actes immoraux. et-Miquelon et dites-leur d e chercher Sur la plainte d'un vère de jamille, un l'annonce d e la religieuse qui g u é r i t médecin examina l'un de ces enfants et re- les enfants q u i font pipi a u lit et connut la véracité des affirmations da gard'écrire la lettre p o u r v o u s . çonnet. Eh bien ! m e s b o n n e s g e n s , l.-imère Aussitôt, la gendarmerie arrêta /'..., qui Ollichon s'en fut t r o u v e r s œ u r Sainta (té déféré au parquet de Lyon et écroué A n d o c h e q u i e u t vite fait d e d é c o u pour altenlat aux mœurs. vrir, en cherchant d a n s les j o u r n a u x , Encore un... l'adresse d e la religieuse à q u i écrire. Eugène Durand, 5'À ans, curé de Siccieu- Elle fit la lettre elle-même, qu'elle Saint-Julien-Carisieu (Isère), prévenu envoya avec u n m a n d a t d e l o francs, d'attentat à la pudeur sur quinze entants cent s o u s pour la c o n s u l t a t i o n d u de cette localité, attentats commis dans sa chambre, dans les champs et au catéchisme, petit g a r ç o n , cent s o u s p o u r la convient d'être condamné par la Cour d' .Assises sultation' d e la petite ine, c o m m e de Grenoble, à six ans de réclusiion et dix c'était m a r q u é s u r l ' a n n o n c e . Elle ans d'interdiction de séjour. écrivit l'adresse d e la m è r e Ollichon au bas d e la lettre, et le t o u t fut expédié. Vlalheur d e m a l h e u r ! Voilà-t-il pas qu'hier m a t i n , le facteur a r e m i s u n Ar jezuited, s o u d a r d e d ar p a b , en petit colis à la m è r e Ollichon, j u s t e u n e voix venait d e s'élever t o u t e rouilm e n t au m o m e n t o ù elle était en train lée et usagée j>ar l'abus des v e r m o u t h - d e u s skrivet an d r a - m a n : « N ' e o k e t de mettre les linceuls à sécher. C'était cassis et des b o i s s o n s diverses et qui eur g o u n i d e g e z dister ez eo c'houeza le paquet d e la religieuse qui a t r o u v é an tan être ar b r o i o u . . . An d u d galchantait : Credo in unum Deum... le secret p o u r guérir les enfants q u i C'était J o s o n , l'infâme J o s o n ! l o u d u s ha pinvidik, m a ne zervichont font pipi au lit. Le paquet en conte-, Q u a n d vous pensez q u e ce m a u d i t fils ket a r pab, a v o kastizet pe dalc'het nait deux autres, plus p e t i t s ; s u r de plusieurs était sorti de l'église pen- w a r g r e n . » garçon; Heuliomp anezo e pevar c'horn ar l'un était écrit : pour le petit d a n t le s e r m o n de notre recteur, avait sur l ' a u t r e : pour la petite fille... pénétré d a n s la sacristie et s'était re- bed. G w e l o m p a n e z h o o c'houeza an T o u t à c o u p , la m è r e Ollichon vêtu d ' o r n e m e n t sacerdotaux puis fan, evel m a lavaront : p o u s s a u n h u r l e m e n t et se m i t à Mexique. — Penn-rener ar R e p u était v e n u d e s'installer à l'autel. Jacrier : « Ah ! les m a u d i t s voleurs ! » mais, v o u s m ' e n t e n d e z , amais vous blik a zo lazet. Eul leanez a zo tamalet U n e demi-heure après, elle était a'u n'avez vu pareille vilaine bête. II avait ha barnet. A r c ' h a n t ar zent h a g an presbytère et à l'école d e s s œ u r s à de g r o s s e s m o u s t a c h e s qui lui t o m - a n a o n ' zo implijet da c'hopra trubarfaire d u scandale et à réclamer ses baient d e chaque côté de a goule sur derien h a g emzavidi, pere a raio e u s 10 francs. Jamais, o n n'avait vu pasa c o u e n n e r o u g e et u n e m è c h e d e ar vro eur garniel. reille scène d a n s le b o u r g . Mais jacheveux qui descendait d a n s l'œil Belgique.—k\- jezuited, evit s t o u r m mais n o n plus, on n ' y avait t a n t ri g a u c h e . II avait mis u n e aube en den- ouz ar Roue, pehini n e bieg ket beq u e depuis hier. D a n s le paquet p o u r telle fine, t o u t e faite à la main, qui, tek an douar, a ran ar v r o betek an vaut plus d e lo.ooo francs et au-des- anter, h a g a g a s d'ar G a m p r eur le petit g a r ç o n , il y avait u n b o u t d e s o u s de laquelle o n voyait le bas d e c'hannad ganaz, g w e r z e t d'an estren. ficelle de l o ' c e n t i m è t r e s et d a n s celui son pantalon et ses g r o s souliers. Et Hongrie. — Ar jezuited, g a n t e s k o p de la petite fille un petit b o u c h o n . son g r o s ventre qui faisait craquer Stephan Zadravetz er p e n n , a verk S œ u r St-Andoche est t o m b é e en t o u t ça. Et par là-dessus il avait m i s bilhejou b a n k fall evit enebi o u z ar faiblesse et s œ u r St-Pierre-et-Miquelon l'étole et la chasuble qui servent p o u r Franz, d'ar mare oa h e arc'hant o a d û se coucher avec u n e fièvre d e cheval : }%"6 à l'ombre qu'elle a la m e s s e d e s m o r t s . tisteraat. c omme température. Autriche. — Ar veleien, bep sul, r-^ A u voleur ! à Fassassin ! s o n n e z — T ' a s v u , criait Maria à Jo.son, d e 16 tocsin, appelez les g e n d a r m e s , tuez- a h e g ar bobl d'en em roi d'an Allesur sa p o r t e , le secret d e h religieuse m a g n e , pehini a vefe neuze brasoc'h le ! cria notre recteur, perdu d e colèie, qui guérit les enfants qui font... dès qu'il e u t v u le tableau et J o s o n evit biskoaz. Ha diwall g o u d e ! — O u i , répondait J o s o n d e s u r la Italie. — Ar pab en d e u s laket e e n t o n n a n t le Credo à tue-tête. Allez s i e n n e . . . C'est s a n s d o u t e p o u r ça chercher v o s fusils, u n e échelle, d e s g r a b a n o u w a r ar skoliou. Harpa ' ra qu'ils veulent à t o u t e force faire revecordes ! R a m a s s e z les enfants de Ma- Mussolini, e n e b o u r ar bobl. Ar v r o nir les congrégations. rie et détachez les chiens ! Faites ze a e n t a n o an Europe, pa vezimp an P.-F.-L.-M. L E PROVOST, m o n t e r les femmes enceintes d a n s neubeuta sonj. T a o l o m p evez ! Bretagne. — AI labourerien d o u a r , Bedeau. le chocher ainsi q u e les entants n o n (••••••••••••••••••••••••••«•••••••••••••I touellet er skoliou libr, a zo r e n e t d r e g r a d é s et les militaires en bas-âge. Q u e t o u s ceux qui o n t la médaille o fri : ar c'hazetennou, s k i g n e t w a r Encore un /1 Chalon-sur-Saône, l'abbé Philippe militaire o u la croix d e g u e r r e se ras- ar maez, ' zo moulet g a n t beleien fall, Varennes, ôU ans, a été arrêté, ainsi que sa s e m b l e n t a u t o u r d e m o i et m a i c h e n t enebourien ar Republik. Bodadeg Landerne (Office Agricole) a zo être maîtresse, Lucie7ine Vcrro7i, 34 ans. devant ! d a o u a r n ar veleien, pere en d e u s hanL'instruction a établi que le curé, lorsJ'ai assisté a bien d e s noces d a n s (juil desservait la paroisse de St-André du vet,evel penn-rener syndikajou Franz, m a vie, mais jamais à u n pareil m a Désert, avait fait avorter son autre maian a o u t r o u d e V o g u e , m a r c ' h a d o u r riage ! Je crois q u e notre recteur avait tresse, la jeune H .., laquelle mourut par c o m m e o n dit. t o u r n é d e tête et fo- « super »'pe g w i r 'z e o u n a n euz mis- la suite. léyé. Mais d u h a u t de l'autel, loson tri braz Saint-Gobain. An a s u r a n s o u Disons que cette affaire nous a fait conavait levé son bras droit en l'air et h a g ar p a n s i o n o u , e-lec'h beza ingalet naître la singulière vie du digne ecclésiasn o u s bénissait t o u s . Et puis* il cria à g a n t ar « percepteur », a v o paet h e p tique. dale er presbital. Yan g o u e r a lavaro : L'abbé Varennes est né en Saône-etn o t r e recteur : « A n aluzen d'in, m a r plij, a o u t r o u Loire, à Semur-en-lirionnais. Il fut nom— Quest-ce q u e v o u s avez d o n c à » ! persoun mé à St-André du Désert, en 1920, après gueuler c o m m e ça, notre pasteur et sa démobilisation. Avant la guerre, il Araok d e k vloaz g o u d e , ar jeneral qu'est-ce q u e j'ai fait d e mal ? D u m o appartenait à l'ordre des Franciscains et, Castelnau, pe e u r breur d'ezan, a m e n t q u e les prêtres se m e t t e n t à comme prédicateur de celte congrégation, v e n d r e d e s s u p e r p h o s p h a t e s et d e s flastro penn Mari-Anna Frilouz d i n - 11 avait parcouru la Hollande, le nord et tourteaux pour faire concurrence a u x dan e dreid. Ha g w a z a vo d'eoc'h, paourkez l'est de la France. Il reconnaît être le père c o m m e r ç a n t s , est-ce qu'il n'est pas de deux enfants : le premier, né en 1928, t o u t naturel q u ' u n honorable c o m - Yan, g w a z a z e d'an holl l a b o u r e r i e n ! de sa servante, et le second, dont la mère merçant c o m m e m o i , se m e t t e , lui est une penonne de St-André du Désert. AR GWIR-GOÜ. Gwaz a ze î