LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929

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LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929
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TRIMESTRIELLEMENT
LA
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R U E DE PARIS,
MORLAIX
PARAIT
TRIMESTRIELLEMENT
SAINTE E T CRIMINELLE ALLIANCE
Le Pape et le Cardinal Dubois couvrent et approuvent la politique de Mussolini
Papauté et Fascisme
Un fait dont l'importance
peut
être considérable contre la liberté
des peuples, c'est la réconciliation
publique, la soudure définitive de la
papauté et du fascisme.
Rome a retenti des chants d'allégresse, tandis que Pie XI et Mussolini étaient acclamés. Le clergé
triomphe. Le cardinal Dubois, à son
retour de la ville éternelle, n'a-t-il
pas déclaré triomphalement : <sNous
avons un grand Pape et Mussolini
est un génie »
25 Avril : Pour la première fois, la
C h a m b r e du Travail de Turin est dévastée et incendiée.
I"' Mai : Fabrizio Maffi, député
c o m m u n i s t e , est attaqué par les fasciste à Vercelli où il se trouvait au
cours d'une t o u r n é e de p r o p a g a n d e .
U est molesté, jeté d a n s la rue du
haut d'un balcon, on lui arrache sa
barbe et, s o u s la menace de revolvers
et à force d e crachats et gifles, les
fascistes veulent le torcer d e crier :
« Vive l'Italie». Mais rien, m ê m e pas
la b a s t o n n a d e , ne le fait céder.
5 Mai : Giuseppe Ferretti est assassiné à Mondovi.
mier, ils arrachent un dbigt à coups
de d e n t s , et le second les yeux crevés
au p o i g n a r d .
r ' ' Mai : Giuseppe G i u s t i n a est
assassiné par les fascistes, t a n d i s
qu'il participait au cortège d u 1«'' mai
à R o m a g n a n o Sesia.
18 Juin : D ' u n coup de m a t r a q u e à
la tête Carmelo Bretto est assassiné à
Chivasso.
12 Juillet : A n g e l o R o d i n a est t u é
à Casalino.
1"'- A o û t : H d a a r d o Sacchi est t u é à
Fonteviyo, province de Parme
3 A o û t : Les fascistes assassinent
Sebastiano Negro â T u r i n , et Carlo
Vecchio à Novi.
1 2 A o û t : Giovanni. Signorini est
assassiné à P a r m e
20 A o û t : Ulisse Corazza est t u é î i
Parme.
30 A o û t : A c o u p s d e p o i g n a r d s ,
de b â t o n s et de revolver, l'ouvrier
Ercole Alberti est attaqué et assassiné
par les fascistes à M o n t e g r o s s o
d'Asti.
A Parme, le jeune G i n o Cozzola,
10 a n s , trouve d a n s un c o m b a t de
rue, u n e m o r t héroïque.
24 S e p t e m b r e : Les fivscistes incendient la Maison du Peuple de Cavalette.
18 S e p t e m b i e : Les f i s c i s t e s i n c e n dient la Maison du Peuple de Moncalieri.
4 N o v e m b r e : Occupation, par les
tascistes d e la C h a m b r e du Travail
de Pinederole et destruction de deux
coopératives o u v r i è r e s ' à Véi-célli.
21 N o v e m b r e : .A l'occasion des
élections administratives, les fascistes assassinent le populaire Carlo
Mariotti.
18 Décembre : Début du massacre
de T u r i n .
D a n s un ouvrage intitulé « Un an
de d o m i n a t i o n fasciste » qui fut u n e
des causes de son assassinat, le député G i a c o m o Matteotti a fait de ce
massacre, u n e description é m o u v a n t e
et précise, d o n t n o u s extrayons le
passage suivant ;
20 d é c e m b r e : Le paysan c o m m u niste E d o a r d o Tuffiani est assassiné
par les fascistes h Villa S a n t e r n o
(Ravenne).
24 décembre : le g o u v e r n e m e n t
é m e t un décret m e t t a n t en liberté t o u s
les tascistes c o n d a m n é s p o u r « v i o lences » f a i t e s « d a n s un b u t n a t i o n a l ^ .
1925
10 janvier : A San Propero d'Imola,
le socialiste G a d d o n i , â g é de òo a n s ,
père de sept e n t a n t s , est b â t o n n é au
s a n g . T o m b é à terre s a n s c o n n a i s sance, les fascistes l'achèvent à c o u p s
de revolver.
16 février : Un vieux m e n d i a n t ,
Enrico Mezetti, 70 a n s , est s a u v a g e m e n t massacré à Crespellano par
l'escadron fasciste de l'endroit et
d é p o s é sur la voie ferrée, d a n s le b u t
de faire croire à un suicide. Recueilli
a g o n i s a n t par des ouvriers, il succ o m b e peu après à l'hôpital.
25 mars : Casimiro Carpi est t u é
à Sala Bagando (province d e P a r m e )
à coups de m a t r a q u e et de revolver.
i^r mai : Les fascistes a s s o m m e n t à
P a r m e l'ouvrier G u i d o T o s i n i .
4 juin : Alfredi Adorni est assassiné
à Parme.
2 juillet : Alberto Guzzarini, un ou-;
vrier mécanicien âgé de 20 a n s , est]
tué à P a r m e de cinq coups d e révol-]
ver, par le centurion d e la milice fas-:
ciste Lino Severi. Le journal fasciste)
La Fiamma fait, deux jours après,
l'apologie la plus éclatante d u m e u r triar Severi. •
.
s juillet : Pietro Sala est assassiné
à Fiume. Les assassins, c o n n u s de la
police (les fiiscistes C o n d u s , Milutin
et Zanchi), ne furent pas inquiétés.
10 a o û t : Pietro Marassi est a s s a s siné d a n s sa maison à Marmorta.
11 a o û t : Luigi Sita est assassiné
par les fascistes à Casale Monferrato.
Le p l u s p r o s p è r e d e s c o m m e r c e s
2 et 3 octobre : U n e jeune fille de
17 a n s , Elidia Abba, e s t assassinée
13 Mai : Giuseppe C l a r e t t o est asd a n s u n e salle de bal par un escadron
sassiné à Turin.
fasciste.
15 Mai : Les fascistes assassinent
4 octobre : Les fascistes d e Moli-:
Palinira Magri -a Berceto, et les frères
nella, a c c o m p a g n é s par les carabiT o m m a s o et Giuseppe Bancone à
Le massacre de Turin. — « Le 17 niers, .se r e n d e n t d a n s la rizière dite
1919
Cerignola.
décembre
1922, le Fascio de Turin T e n u t a Talon et a t t a q u e n t les o u 16 n o v e m b r e : Assassinat à T u r i n ,
à
la
milice des fascistes un vrières à coups de p o i n g , de b â t o n ,
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2Ò
Mai
:
A
Parme,
les
fascites
aspar les fascistes du jeune socialiste
ordre
de
mobilisation
générale pour de noir de fumée et de vitriol.
sassinent
l'ouvrier
A
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Massera.
G. B. Cerca, surpris par eux tandis
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action
de
représaiÎles
qui avait
2 Juin : Les fascistes assassinent à
Les femmes suivantes s o n t grièvequ'il placardait des manifestes sociac
o
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é
par
l'occupation
de la m e n t blessées : Virginia Matarelli,
Parme, la famille Lazzari : la mère,
listes.
C h a m b r e d u Travail d e T u r i n , et par Lucia Cocchi, Rina Villani, Desolina
âgé de 60 a n s , la fille et le flis.
1920
20 Juin : Michele Marietta est t u é â l'attentat contre le d é p u t é socialiste
!''• Mai : Au cours d'une attaque T u r i n .
Pagella et le c h e m i n o t Cozza.
fasciste du cortège célébrant le T'
12 juillet : Isidoro Provera et Giu« P e n d a n t la nuit, les fascistes efmai à T u r i n , D o m e n i c o A r d u i n o et seppe Miglioretti périssent d a n s u n e
fectuent des perquisitions en ville et
Matteo Dolio s o n t t u é s .
e m b u s c a d e fasciste à la barrière d e « s é q u e s t r e n t » s( cialistes et com9 Septembre : Les fascistes assas- Nice, h. T u r i n .
m u n i s t e s qui sont férocement b â t o n sinent à Turin l'avocat R o m a n i et le
21 Juillet : G u i d o C o r d o r a est tué à nés.
chauffeur Canfari.
Acqui.
« S u r le C o r s o Vittorio-Emanuelle,
12 Septembre : Les fascistes assas9 Août : Vincenzo Colletti est t u é des p a s s a n t s t r o u v e n t le cadavre de
sinent à Turin les ouvriers A g o s t i n o à Trine yercellese.
Pietro Ferrerò, secrétaire de la section
Faccio et Carlo Silvestri.
15 Août : Vincenzo Pezzarossa est métallurgique de T u r i n , h o r r i b l e m e n t
22 Septembre : Au cours des obsè- assassiné â San Secondo.
mutilé ; ses yeux, arrachés, o n t été
q u e s de l'ouvrier A g o s t i n o Faccio,
1 6 Août : Giuseppe Pincolini est m i s d a n s u n e poche de ses vêtetué par eux trois jours auparavant,
m e n t s . L'ouvrier C h i o m o est assas' assassiné à Bianconese.
les fascistes assassinent
l'ouvrier
3 Septembre : Pietro Passera est siné, rue Bomelli. Le b â t i m e n t de
Bondi.
«l'Association générale des ouvriers»
tue à Alessandria.
1921
13 N o v e m b r e : Carlo Cattabiani e s t est incendié et Ton e m p ê c h e les p o m Janvier : S. Regale est assassiné tué à Giolese, d a n s la Province dei piers d'éteindre le feu.
par les fasciste ù Casale Monferrato.
Parme.
i
« D a n s u n faubourg de la ville, on
22 Janvier : A Vignole Barbera, les
26 Décembre : L'ouvrier Bartolo-1 retrouve les restes d e trois ouvriers :
fascistes assassinent Giovanni Fi- m e o Rascherà, de Frassinello, e s t t u é A n d r e o n i , Mazzano et Tarrizza.
notto.
au cours d'une discussion avec des
« Le boutiquier Mazzoli, le c o r d o n 7 Février : Sont tués par les fas- fascistes.
nier Mari et l'ouvrier Spiato s o n t griècistes : Attilio Fragni, à Busseto et
1922
v e m e n t blessés chez eux. Le c o n t r ô Ugolino Massimo, a Parme.
I"" j a n v i e r : G. Milanesio m e u r t à leur de chemin de fer Q u i n t a g l i e est
20 Février : Lorenzo Pagliano, âgé Turin d e s suites d ' u n e b a s t o n n a d e et t u é à son travail pour avoir désap-i
de 18 a n s , est assassiné à Brà.
L. Falcombello est t u é à S a n t - A n t o - prouvé l'assassinat de Berruti.
\
2 7 Février : Spartaco Lavagnini, de nio di Suza.
« Les fascistes e n v a h i s s e n t la gare
C o r t o n a , directeur de F « A z i o n e
3 Janvier : Destruction et incendie de Porta Nuova, chargent s u r des
C o m m u n i s t a », est t u é à coups de de l'imprimerie l'Avvenire Anarchico c a m i o n s t o u s les ouvriers qu'ils renrevolver, d a n s sa rédaction de Flo- à Pise, par les fascistes, s o u s la pro- c o n t r e n t et, à coups de m a t r a q u e , les
rence, par un escadron fasciste.
tection de la police.
obligent à avaler d e l'huile de ricin.
6 Mars : L'ouvrier Genovesi est tué
3 Mars : Mathieu Marussich, Louis Ils incendient le cercle d e Villar Perosa
à Casale Monferrato.
Finderle et A n d r é Blasich s u c c o m b e n t et blessent d e leurs b â t o n s Ricchiero
\ } Mars : A Fiume, A n g e l o Crespi à Fiume, s o u s les coups des fascistes. et Avancini, m e t t e n t à sac et incenest é g o r g é d'un coup de poignard.
12 Mars : Les fascistes assassinent dient la maison d ' A n d r e o n i .
SI Jésus revenait, il petrouverait
1 9 Mars : Mario Monticone est tué R e n a t o Guazzi et Enrico Galli, à
des marchands installés dans le Temple.
« Le total des m o r t s avoués est de
par les fascistes à Casale Monferrato. Piove Ottaville, Mario Rabagia e t d o u z e . Mais on e s t g é n é r a l e m e n t
2 7 Mars : Les fascistes assassinent Vincenzo Amadei, h C o m z o , d a n s la convaincu q u e leur n o m b r e dépasse
Nicolas Delchoz à Verres ; Giuseppe province de Parme.
vingt. Le lit du Pô et les e n v i r o n s d e Vitali, Yolanda Bevilacqua, R i n a
Pasini, Vittorio Mastrini, G. B. Cer2 7 Avril : Massacre d e F i u m e : Les T u r i n g a r d e n t d e lourds secrets...
Lazzari et Filomena Pellicciari.
ruti et E r n e s t o Coscia à Allessandria. fascistes, c o n d u i t s par Host Venturi
« A u c u n e m e s u r e n'a été prise
3 d é c e m b r e : Destruction â For2 2 Avril : Les fascistes incendient et C o n i g h t , assassinent à Fiume, contre les coupables de cet affreux limpopoli de t o u s les cercles répula C h a m b r e d u Travail d'Acqui et Franz Manne, Marcel Dubany, J o s e p h massacre ! »
blicains, b a s t o n n a d e s en m a s s e e t
t u e n t u n e femme. Angela Casagrande, Sterle et Jean Udovitchitch. A u preGIACOMO MATTEOTI.
. violations de domiciles.
Bilan des crimes
fascistes en Italie
1924
10 janvier : A Conselice, le n o m m é
Battiliani est t u é par des fascistes.
28 février : Invasion à T u r i n d u secrétariat confédéré et b a s t o n n a d e au
d é p u t é Buozzi.
Ó Avril : A n g e l o C a i a n i , â g é d e
soixante-cinq a n s , est t u é à Albarino
Mollinese t a n d i s qu'il allait voter.
10 Avril : Alfredo Malagutti est assassiné par les fascistes, à S a n t ' A g u t a
Bolognese.
10 Juin : A la suite d ' u n violent
discours à la C h a m b r e Italienne o ù il
d é n o n ç a i t l'arbitraire d e la récente
c a m p a g n e électorale, le d é p u t é Giac o m o Matteotti est assassiné à R o m e
par les fascistes.
• 12 Juillet : Près d e Faenza le colon
Vincenzo Caroli e s t t u é à s o n d o m i cile p e n d a n t u n e irruption fasciste.
18 A o û t : Spirido Magnani est a s s o m m é à Colareto.
8 D é c e m b r e : B a s t o n n a d e générale
à Molinella, de t o u s les a d h é r e n t s —
h o m m e s et f e m m e s — à la Confédération Générale d u Travail.
1925
4 Janvier : Destruction d e s cabinets
d'avocat d u d é p u t é B e r g a m o et d e
ceux d e s avocats Jacchia, Montanari
et Calabri, à Bologne.
9 Mars : à Sesto Imolese, les fascistes t u e n t le c o m m u n i s t e Attilio
Vannini.
18 Mai : G i a c o m o Ghibellini est
tué par les fascistes à C a s c i m a r o ,
près de Ferrare.
22 Juin : Oliviero Zanardi est t u é
à c o u p s de revolver à Bologne.
13 S e p t e m b r e : A l'hôpital de Florence m e u r t D o m e n i c o Gallina. II
avait été recueilli à Mulino San R o c c o ,
criblé de blessures et un p o i g n a r d
fiché d a n s le ventre.
Le massacre de Florence. — Préparation. — 26 S e p t e m b r e : Le j our nal
« Battaglie fasciste » d e Florence,
écrit :
« A partir de ce jour il ne faut plus
accorder de trêve à la franc-maçonnerie et aux franc-maçons... 11 faut frapper les franc-maçons d a n s leur pers o n n e , d a n s leurs biens, d a n s leurs
intérêts ».
27 Septembre : D a n s u n discours,
Mussolini déclare :
« Si c'est nécessaire n o u s u s e r o n s
de la m a t r a q u e et m ê m e d u fer. »
3 O c t o b r e : « Battaglie fasciste »
écrit :
« La lutte contre la franc-maçonnerie est e n g a g é e à fond et s o n prog r a m m e n e p e u t être q u ' u n i q u e : la
tranc-maçonnerie doit être d é t r u i t e et
les francs-maçons n e d o i v e n t plus
avoir droit de cité en Italie.
« Pour y arriver t o u s les m o y e n s
s o n t b o n s : d e la m a t r a q u e a u x c o u p s
d e revolver, des vitres cassées au
feu qui purifie. »
3 O c t o b r e : Excités par ces diverses
provocations, les fascistes b â t o n n e n t
e soir m ê m e Bandinelli, u n vieillard
de 6 0 a n s . Le franc-maçon Becciolini
p r e n d sa défense. U n e fusillade s'ensuit o ù un projectile d u fasciste G a m -
(Voir la suise en 2' page.)
A
T R A V E R S
L E
D É P A R T E M E N T
• •••••
v o u s allez fort, c'est lorsque, n'ayant
pas versé un s o u p o u r l'achat de l'appareil, v o u s voulez c e p e n d a n t en reler l'usage. Il est d o n c impossible
'être à la fois fiefîé clérical et brave
h o m m e ? Les amis de l'école d e Pouidreuzic, qui o n t payé l'appareil, v o u s
le d e m a n d e n t .
Saint-\ic
Q u ' i l s p r e n n e n t donc femme et
qu'ils aient beaucoup d'enfants !
Ainsi, ils laisseront peut-être en paix
pères et mères de famille.
Trois pères d e famille de Saint-Nic
o n t c o m m i s le crime d'envoyer leurs
enfants à l'E.P.S. de Douarnenez.
« Enlevez-les de cette m a u d i t e école
ou v o u s serez e x c o m m u n i é s ! »
N o u s e s p é r o n s q u e les parents tiend r o n t bon et qu'ils braveront l'exc o m m u n i c a t i o n ; car, si prêtres persécuteurs et parents devaient un jour
comparaître devant le Père éternel, le
souverain juge saurait ouvrir sa porte
à ceux qui o n t fait leur devoir et la
fermer au nez de ceux qui o n t t r a n s formé s o n église en comptoir.
f
Loçerhet
Le t o r c h o n brûle à la sacristie. M.
le Curé a la main rude et le pied
leste. Son bedeau s'en est aperçu, et
le brave h o m m e ne veut plus se laisser traiter c o m m e un enfant de c h œ u r .
Tiens b o n , m o n b e d e a u ; tu es un
ancien et, d a n s la maison de Dieu, il
ne doit y avoir ni caporaux, ni serg e n t s . O n te traitera d e révolutionnaire, mais Jésus-Christ ferait mieux
encore s'il venait faire un t o u r à Loperhet. T i e n s b o n , D o m i n i q u e !
Irvillac
Notre ami Castelnau et un compère
m a r c h a n d de grains, t o u s deux atteints d e la maladie électorale, parcourent la c o m m u n e pour former
u n e liste catholique, apostolique et
romaine. Ça ne va p a s t o u t seul, et
nos deux D o n Qiiicnotte se s o n t vu
refuser m ê m e l'appui de républicains
m o d é r é s qui ne veulent pas jouer le
rôle de j u d a s .
Notre Castelnau veut être maire :
« T u veux être maire, lui dit un camarade, alors q u e tu n'as m ê m e pas
pu être p è r e ! » Enfin, ça le travaille,
et n o u s le c o m p r e n o n s bien. Mais
n o u s ne c o m p r e n o n s pas d u t o u t le
m a r c h a n d de grains, qui devrait
pourtant savoir q u e la Fédération de
'Ouest des m a r c h a n d s d e g r a i n s s ' e s t
dressée contre le clergé et ses satellites qui veulent monopoliser t o u s
les c o m m e r c e s : le c o m m e r c e des engrais, des g r a i n s , etc...
Pouidreuzic
Ici, sévit M. Hénaff, maire, conseiller général et m a r c h a n d de pâté
de porc ! Ce Mussolini aux petits
pieds veut les mettre partout. Sur
son intervention, la c o m m u n e a refusé aux écoles u n e subvention p o u r
l'achat d'un petit cinéma. Les enfants
de Skoul an Diaoul n ' o n t pas besoin
d e ça ; et puis, c o m m e à Dirinon, on
ourrait leur m o n t r e r des singes n u s .
rès bien. Monsieur le Maire, n o u s
s a u r o n s n o u s en souvenir. Mais où
Ploug'astel-Daoulas
Eux aussi o n t des a u t o s ! Et c'est
tant mieux p o u r eux. Ils savent m ê m e
en tirer le meilleur parti possible. V u
d a n s u n e c o m m u n e voisine, un torpédo d u Plougastel clérical d a n s lequel un directeur de consciences
semblait heureux auprès d ' u n e petite
et m i g n o n n e institutrice libre. « C'est
l'amour qui flotte d a n s l'air à la
ronde ! »
Allons, ça va bien, et t i r o n s le
rideau.
Dirinon
L'affaire d u pain bénit c o n t i n u e à
travailler les esprits. O n se rappelle
q u ' u n paysan de Dirinon, chargé de
distribuer le pain bénit à l'église, refusa d e suivre l'usage immémorial
qui voulait q u e la c o m t e s s e reçoive
le premier morceau d e pain bénft. Ça
fit l'effet d ' u n caillou d a n s la m a r e
aux grenouilles ! Et p o u r t a n t presque
t o u s les paroissiens a p p r o u v è r e n t le
geste libérateur de leur camarade.
Car pourquoi elle la p r e m i è r e ! D a n s
la maison de Dieu, es pauvres devraient passer avant les riches
et
enfin, il y avait p r o b a b l e m e n t d a n s
l'église des femmes pour lesquelles
u n e envie pouvait être d a n g e r e u s e .
A bas les privilèges !
C
Saint-Marc
Congères annuel
du Comité de Défense
Laïque du Finistère
Le C o n g r è s annuel d u C o m i t é se
tiendra à Q u i m p e r , salle d u G y m n a s e
le d i m a n c h e 7 avril, à partir d e 11 h.
Prière aux sections de vouloir bien
étudier et discuter l'ordre d u jour et
de m a n d a t e r des délégués au C o n g r è s .
Ordre du jour :
1" R a p p o r t s moral et financier;
2" Projet de Fédération des œ u v r e s
la'iques d u Finistère. (Prière à t o u t e s
les œ u v r e s de se faire représenter au
Congrès)
3" La nationalisation de l'enseignement •
4" C o n g r è s de la Fédération de
l'Ouest des C o m i t é s de défense laïque;
5° R e n o u v e l l e m e n t de la moitié d u
C. A. d u C o m i t é .
Lan}>'olen
2" - Oii la famille souffre, la .race
périclite
Deux fillettes c a u s e n t :
— Et ton papa q u ' e s t ce qu'il fait ?
— T o u t ce q u e veut maman.
Papa fait t o u t ce q u e veut m a m a n ,
et m a m a n veut t o u t ce q u e veut M.
le curé. Et jusque d a n s les affaires les
plus intimes, on sent se glisser e n t r e
es deux époux, la froide v o l o n t é d u
directeur d e conscience. Allons, g â s
d'Ergué, est-ce v o u s qui portez la
culotte ou M. le curé ?
Edern, Landivisiau
PlouigMieau
Pays aux républicains au faux-nez.
O u v e r t e m e n t o u s o u s u n e forme
reç u assez
journaux sont priées d é g u i s é e ( p o u r plaire a t o u t le monde"),
la municipalité y s u b v e n t i o n n e l'école
d'en réclamer au secrétaire.
libre. « Je suis républicain, m o i »,
clament les élus. AlJons, criez-le d o n c
libre d e Langolen et patati et patata ! m o i n s fort; o n ne dit pas q u ' o n est
G a g e o n s qu'il ne « taperait y> pas si laique, on le m o n t r e , par des actes !
bien ses ouailles, s'il s'agissait de se- L'argent de t o u s n e doit aller q u ' a u x
courir les miséreux de sa paroisse, il écoles de t o u s , q u ' a u x écoles laïques.
Si on est d ' u n avis contraire, o n
y a p o u r t a n t des pauvres à Langolen,
doit
au m o i n s avoir la p u d e u r d e
mais au lieu de leur venir en aide,
o n leur d e m a n d e d e souscrire pour refuser le titre de délégué cantonal.
N'est-ce pas, M. le Maire d'Edern ?
le séminaire.
N'est-ce pas, M. le Maire de Plouigneau ?
Avis. — Les sections qui n'ont pas
Pont-l'Abbé
j J n père de famille n o m b r e u s e postule le prix Cognacq-Jay. Avec un
certificat de b o n n e s vie et m œ u r s , il
parcourt la ville p o u r recueillir les
signatures des notabilités : le maire
signe, le d é p u t é , le conseiller général,
les principaux c o m m e r ç a n t s , d'opin i o n s p o itiques diverses, le font
aussi, u n h o m m e , un seul, refuse en
d i s a n t : « Donnez-moi v o s enfants et
je v o u s appuierai. De plus, je paierai
t o u s les fi'ais d e scolarité. » Pour u n
marché, c'en est un et fort intéressé.
Belle charité !!
T o u t le m o n d e a r e c o n n u l ' h o m m e .
Erjfué-Armel
Ici, l'école libre d é g r i n g o l e bon
train. Le K a n n a d i g d u presbytère
n o u s m o n t r e curés et b o n n e s s œ u r s
en p e r p é t u e l l e crise d'épilepsie.
Très drôle ce K a n n a d i g ; voici deux
perles cueillies d a n s le n u m é r o d u
15 février 1929 :
Notre ami Biaise, a n i m a t e u r d u
patro, est la bête noire d e t o u s les
cléricaux de l'endroit. II a c o m m i s le
crime de créer et de faire prospérer
un patronage laique ! Le curé, le
directeur d e l'école libre et m ê m e le 1" - Dix conseils aux jeunes filles
sieur Balanant s'en s o n t mêlés au
pour le Mariage
cours de leur crise d e jaunisse.
T . . . est un g r o s l^ourg de la côte, C o m m e Biaise est cheminot, on lui a I I . •- Pour faire un h e u r e u x mariage
avant le t e m p s , n'y rêve p a s .
qui a un curé r u b i c o n d Cette rou- fait savoir q u ' o n pourrait l'envoyer
2.
—
Q u a n d et c o m m e n t l'on se marie
g e u r de la face coûte cher à entretenir, planter ses c h o u x ailleurs. Les foncDans les r o m a n s ne cherche p a s .
c'est à dire q u e le curé en question tionnaires ne sont-ils pas les d o m e s 3. - A courir bals, bijoux, toilettes
doit y mettre un bon prix. Qii'h cela tiques de t o u t le m o n d e ?
Ton b o n renom ne risque p a s .
ne tienne ! se dit notre h o m m e . 11 m e
4.
—
Par sage et pieuse c o n d u i t e
On verra ce q u ' o n verra, mais le
faut de l'argent et j ' e n aurai, vous
Sage
mari tu g a g n e r a s
C o m i t é et ses amis de Brest t i e n n e n t
allez voir c o m m e .
5.
—
P
o
u
r
être aimée ou d e m a n d é e
u n e b o n n e chaussette h clous à la
La Noël est venue. O n a dressé disposition d e la cléricaille, y c o m Nulle avance tu ne feras
6. - Jamais à l'insu des p a r e n t s
u n e crèche, un petit Ben lésus, les pris Balanant, le d é p u t é blackboulé.
j e u n e h o m m e ne fréquenteras.
rois m a g e s , etc... sans oublier le
7.
—
Des beaux discours et flatteries
t r o n c . Mais pas un tronc ordinaire,S
o i g n e u s e m e n t te méfieras
bien s û r ; notre curé est plus ingé8. — Mari jureur, b u v e u r , m e n t e u r
nieux q u e ça.
Le curé de Langolen d a u b e t o u s
Pour l'or du m o n d e ne p r e n d r a s
Il y avait la petite fente d a n s la- les d i m a n c h e s sur les mauvaises g e n s
9. — Vingt fois avant de dire oui :
quelle on déposait délicatement les (les laïques, bien e n t e n d u ) et lance
Ta langue en b o u c h e t o u r n e r a s
pièces, et il y avait à côté u n e sainte, quête sur quête : pour les petits Chi- 10. — Mais avant t o u t p o u r être h e u r e u s e
s a n s n o m . Or, d'après un dispositif nois, pour le séminaire, pour l'école
Mari chrétien tu choisiras.
ingénieux dudit curé, chaque fois
q u e l'on déposait u n e pièce d a n s la
fente, on entendait un petit Glissem e n t , puis un petit arrêt ; enfin, un
bruit de r e s s o r t : la sainte baissait
poliment la tête, c o m m e pour remercier ; encore un léger bruit, et la pièce
arrivait bien à destination.
(Suite de la /•• page)
1926
Partout à la ronde, on parlait de la
28 Janvier : U n e femme Giovansainte s a n s n o m . Les g a m i n s en rafbiacciani va frapper Luporini, m e m folaient; t o u s voulaient la voir dire bre du Directoire du Fascio, et le t u e . nina Cicognani m e u r t à l'hôpital de
merci. Mais les pièces de m o n n a i e Les fascistes t u e n t alors Becciolini et Bologne, des suites des coups de
fondent bien vite d a n s les mains des brûlent la maison de Bandinelli qui poignard qu'elle a reçus par des fascistes.
g a m i n s , et ils ne pouvaient obtenir a pu s'enfuir.
23 Février : G u i d o Nuzi m e u r t à
assez de mercis de leur idole...
A titre d e représailles, treize cabi- l'hôpital de Bologne d e s suites d e s
Q u e l q u e s jours plus tard, t o u s nets d'avocats et é t u d e s d e notaires
cherchaient dans les rues, d a n s les s o n t saccagés et pillés. Destruction coufps qu'il a reçus des fascistes.
19 O c t o b r e : Un décret fasciste e n - !
ruisseaux, à la grève, des morceaux des a p p a r t e m e n t s des d é p u t é s Farlève
la nationalité italienne à i^ c i - '
d'ardoises cassées ; t o u s martelaient getti et Baldesi, d u socialiste Ferro,
et dressaient des jetons en ardoise, du capitaine Fattirolo, d u docteur toyens, parmi lesquels se t r o u v e n t :
et, à chaque pièce fabriquée, la sainte Capparotta, destruction de la villa Salvemini, Ciccotti, Donati, De A m brie et Frôla.
remerciait.
Torrigiani, à Arezzo on pille les cabi9 N o v e m b r e : Un premier détacheLe jour de l'an passé, on prévient nets des avocats Gatteschi et Morm
e
n t c o m p r e n a n t un millier de cile curé q u e la., sainte ne re.merciait vidi, à Trespiani, la maison de la
t
o
y
e n s — populaires, d é m o c r a t e s ,
plus. — C'est b o n , se dit-il ; le tronc famille Pozzi, etc., etc.
républicains,
c o m m u n i s t e s et anardoit être plein ; je m'en vais redresser
Les
fascistes
pénètrent
d
a
n
s
la
chistes
—
est
dirigé s u r les îles d e
ça. — Un m o m e n t après, accompamaison
d
u
député
Filati,
mutilé
de
déportation
pour
y purger la peine de
g n é du bedeau, qui portait un sac,
uerre,
qui
est
couché.
Un
fasciste
la
«
limite
policière
».
notre curé faisait son e n q u ê t e : il o u écharge
s
u
r
lui
son
revolver,
s
o
u
s
les
25
N
o
v
e
m
b
r
e
:
P
r o m u l g a t i o n des .
vrait la caisse, et, malédiction ! le
yeux
de
sa
femme
et
de
sa
fille
âgée
décrets
instituant
la
peine de m o r t
t r o n c était plein, ju.squ'à la petite
de
14
a
n
s
.
Après
trois
jours
d'atroces
pour
délits
politiques
: attentats à la
fente, de jetons en ardoise.
souffrances.
Filati
m
e
u
r
t
à
l'hôpital.
vie
d
u
roi,
de
la
reine,
d u prince h é O n dit q u e le curé devait lui-même
ritier
et
d
u
.
.
.
premier
ministre.
baptiser la sainte sans n o m , en b o n n e
Un autre escadron pénètre d a n s la
c o m p a g n i e et k g r a n d renfort de bon- villa de l'avocat C o n s o l o et l'ayant
1927
nes bouteilles, et l'appeler sainte découvert d a n s la c h a m b r e de ses
Galette. Mais, depuis cette aventure, enfants ils le t u e n t d e huit coups de
15 a o û t : Spartaco Stagnetti, anar-1
il l'a remisée quelque part. Ses amis revolver s o u s les yeux d e sa femme
en parlent cependant encore quel- qui devient folle, et d e ses enfants
quefois, mais ils ne l'appellent q u e la d o n t l'un m e u r t des suites d e son
sainte Farce d e T . . . !
effroi.
par un d é t e n u de droit c o m m u n , sou-
Les jetons on, à malin,
malin et demi
J e u n e s filles, a v a n t de v o u s marier,
il faudra d o n c d e m a n d e r la p e r m i s sion d e M. le curé. Ça sera a m u s a n t
de consulter l'agence m a t r i m o n i a l e
qui vient d'être créée au presbytère.
Saint-Vvi
Aperçu à Paris, en habit civil, un
h o m m e q u ' o n ne voit jamais à SaintYvi en ce c o s t u m e . Ceci e s t u n e d e vinette. Un a b o n n e m e n t à la Défense
Laïque au premier qui aura t r o u v é .
Le curé n'aime pas la d a n s e . Le
tenancier de la salle de d a n s e de StYvi en sait quelque chose ; on refuse
le mariage en g r a n d e p o m p e à ceux
qui se font servir leur repas de noce
d a n s la salle d e d a n s e . Mais le fricot
y est q u a n d m ê m e meilleur q u e part o u t ailleurs ; et c'est l'essentiel !
Pont-de-Buis
Les pères et les mères d u P o n t - d e Buis protestent d e p u i s plus de 10 a n s ;
ils en o n t assez. Depuis plus d e
10 a n s , leurs enfants s'étiolent d a n s
des b a r a q u e m e n t s , en hiver ce s o n t
des glacières et en été d e s fournaises.
Ce s o n t des nids à tuberculose et les
g e n s du Pont-de-Buis s o n t a n i m é s
d'un mauvais esprit (dit-on) q u a n d
ils p r é t e n d e n t qu'à défaut d e fortune,
ils veulent d o n n e r à leurs petits la
santé et l'instruction.
Pont-de-Buis paye des i m p ô t s ;
Pont-de-Buis n'est pas un parent pauvre ; et au m o d e s t e b a n q u e t national,
11 veut être traité c o m m e les autres
communes.
Pont-de-Buis s'agite, Pont-de-Buis
b o u g e et s'il y a d u bruit bientôt à
Pont-de-Buis, les responsables s e r o n t
ceux qui font la s o u r d e oreille à la
mairie de C^iimerch, à la mairie de
Saint-Ségal et s u r t o u t à la Préfecture.
Avec n o u s , g â s d u Pont-de-Buis,
et par t o u s les m o y e n s d o n t v o u s
disposez, protestez et exigez pour v o s
tout-petits des classes saines et bien
aménagées.
L a s a i n t e et c r i m i n e l l e a l l i a n c e
f
doyé par les fascistes. Son cadavre
est e n t e r r é de nuit, s a n s q u e parents
ou a m i s puissent lui rendre les honn e u r s s u p r ê m e s . Stagnetti, m o r t à
40 a n s , laisse u n e femme et 7 enfants.
1928
3 janvier : G a s t o n e Sozzie, jeune
c o m m u n i s t e , est étranglé par ses geôliers d a n s la prison d e Pérouse.
20 m a r s : Le d é p u t é Lo Sardo et
vingt-huit autres c o m m u n i s t e s siciliens s o n t c o n d a m n é s en.semble à plus
d'un siècle de travaux forcés.
12 juin : Francesco Serdoz, invalide
d e g u e r r e , de Fiume, obligé à d e s cendre d ' u n train pour avoir mal parlé
d u fascisme, est t u é , puis p e n d u à
un arbre peu éloigné de la gare.
12 s e p t e m b r e : Après avoir fait
p o i g n a r d e r s o n agresseur, le jeune
A n t e o Z a m b o n i fait c o n d a m n e r son
pèie M a m m o l o Z a m b o n i et sa tante
Virginia Fabarroni à 30 a n s d e
réclusion.
18 octobre : Michèle Délia Maggiora,
p o u r v e n g e r la m o r t d e son frère,
défie d e s fascistes et les t u e . Devant
les t r i b u n a u x , il affirme courageusem e n t sa foi c o m m u n i s t e et s o n m é pris d u fiiscisme. C o n d a m n é à m o r t ,
il t o m b e en criant : « Mort au Fascisme ! »
Scri{fnac
O n n o u s écrit, le 1 5 février, un
j o u r d e g r a n d froid :
Scrignac : 2so m è t r e s d'altitude.
T e m p é r a t u r e : 11 d e g r é s a u - d e s s o u s
de zéro.
C o m b u s t i b l e à l'école : n é a n t .
Appareils de chauffage : n é a n t .
Effectif d e s enfants qui souffrent :
20s élèves.
Ayez pitié !!!
-— Mais la municipalité d e Scrignac
a-t-elle eu pitié ? C'est h o n t e u x !
Q u ' e n pense M. le Préfet qui a u n e
part de responsabilité d a n s ce crime
contre l'enfance?
Allons, pas d'histoire ! T o u t c o m m e
à Saint-Thonan !
Et vive la République laique, d é m o cratique et sociale !
Saint-Thonan
D o n c , M. L u g u e r n , foudre d e
g u e r r e clérical, a i m p u n é m e n t insulté
1 instituteur et décrété u n e g r è v e scolaire. Sous le s i g n e d e l'Union Nationale, o n peut s a n s aucun risque, salir
l'école laïque et saboter un g r a n d service public. Le Préfet s'avoue impuissant et déclare n'avoir q u ' u n g r a n d
sabre d e bois. P o u r t a n t , le l^rogrès
du Finistère d u 2^ février n o u s fait
connaître q u e c'est avec l'autorisation
de M. le Maire de S t - T h o n a n , q u e le
sieur Luguern est m o n t é sur la pierre
à la sortie d e la m e s s e :
Ça va bien ! Mais n o u s ne l'oublier o n s pas. En a t t e n d a n t la revanche
(car M. Luguern n'a eu q u e la première m a n c h e ) , n o u s d e m a n d o n s au
g r o u p e laïque de la C h a m b r e si la
comédie va durer l o n g t e m p s encore.
M. L u g u e r n v o u s ne porterez pas cet
exploit au Paradis, ce c o m p t e sera
réglé ici-bas.
Des armes
pour la propagande !
N o u s d e m a n d o n s aux sections cantonales et aux militants d'acheter n o s
publications d e Défense laïque ; il
faut les faire circuler p a r t o u t .
Adresser c o m m a n d e s et a r g e n t à
Drapier, à Dirinon, qui fera exécuter
i m m é d i a t e m e n t les o r d r e s d'achat.
(Joindre o fr. 2=, par exemplaire p o u r
l'envoi.
,
S e r m o n s d u bedeau (2'' série). 12 f.
La Terre d e s Prêtres
8
Les Secrets des Jésuites
2
P( )ur o u c o n t r e l'Eglise (contro»
verse)
I
Discours anticlérical de Musso2
lini
L'Eglise et la liberté ( c o n t r o 1 2T
verse) .
Faut-il autoriser les C o n g r é g a tions ?
2
Encore un...
«
L'abbé Etienne Campixtrvn, 41 ans, a
été condamné ii "JO ans de travauT forcés
par contumace, pour allenlats à la pudeur,
par la cour d'amies d'Agen.
Paysan ! sais-tu ?
Q u e l'Office Central d e s Syndicats
agricoles d e L a n d e r n e a u occupe d e
Г10 à 120 employés ?
C ^ e le Directeur, qui n'a a u c u n
d i p l ô m e agricole, est royaliste et clérical n o t o i r e ? Qu'il a un canot a u t o mobile et qu'il vient d e c h a n g e r s o n
a u t o p o u r u n e magnifique c o n d u i t e
intérieure ?
Q u e près d u Directeur, s'agitent
deux sous-directeurs ?
Q u e d e n o m b r e u x chefs d e bureau
y g a g n e n t m e n s u e l l e m e n t de i.^oo à
2.000 francs.
Q u ' u n e a r m é e de g é r a n t s d e coopérative, de dactylos vit aussi d a n s ce
bon fromage ? ( T r a i t e m e n t d u m o i s
d'août d o u b l é et un p o u r c e n t a g e s u r
les affaires).
Q u e t o u t ce personnel (sauf le
m e n u fretin) est exclusivement recruté chez les cléricaux ?
• » *
Ainsi paysan, u n e fois d e plus t u •
as choisi les loups p o u r g a r d e r les
m o u t o n s . T u es t o n d u , écorché vif
et t u laisses faire.
T u es s y n d i q u é par la grâce d u j
clergé d e t o n village ; m a i s tu as le '
droit et le devoir d e d e m a n d e r d e s
c o m p t e s , d e savoir o ù passe t o n
argent.
Paysan, règle t e s affaires t o i - m ê m e ;
ou bien, p o u r les gérer, choisis d e s
paysans c o m m e toi q u i . au m o i n s ,
ne c o n f o n d r o n t pas u n e betterave
avec un panais et qui e m p ê c h e r o n t
l'Office Central d e se transformer e n
u n e formidable entreprise politique. ,
X O
7« L e t t r e courtoise
il F r a n ç o i s - V i r j j i i e
Bvcque de Quimper
Samedi 30 avril 1904. •
Citoyen évêque,
A b a n d o n n a n t pour u n e fois les rég i o n s troublées de la politique où
v o u s et m o i ne s o m m e s pas toujours
d'accord, j'ai le dessein aujourd'hui
de v o u s entretenir d'art. 11 fait bon
quelquefois oublier les vulgarités de
1 existence en se plongeant d a n s la
contemplation reposante des chefsd ' œ u v r e d e s peintres et des sculpteurs,
des musiciens et d e s poètes. C e s m a giciens, sur l'aile de l'imagination,
n o u s entraînent ù leur suite d a n s ces
pays de rêve d'où l'on revient le c œ u r
mieux t r e m p é pour les besognes viriles, et l'âme persuadée qu'il y a des
q u e s t i o n s aussi palpitantes q u e celles
des élections municipales et de la
suppression des c o n g r é g a t i o n s .
Avec votre permission, pour cette
fois, n o u s ne n o u s occuperons q u e
de peinture, et m ê m e , p o u r restreindre
notre sujet de causerie, n o u s n'exam i n e r o n s q u e deux simples g r a v u r e s ,
mais combien originales,suggestives !
L'une, la première q u e je veux v o u s
présenter, orne le coin supérieur
g a u c h e de votre journal officiel ; Le
Courrier du Finislère. Les jésuites
qui le rédigent, bénis et stimulés par
vous, se s o n t fait u n e spécialité de
l'injure et de la diffamation et ils honorent d ' u n e haine particulière les
instituteurs républicains. Mais pass o n s à l'analyse de cette gravure.
Au premier plan, n o u s voyons un
Breton d e b o u t , vêtu du c o s t u m e traditionnel : veste bordée de soie et de
velours, garnie de plusieurs rangs de
b o u t o n s superposés ; ceinture de cuir
à large boucle ; lyragou-bra;_ aux plis
amples et lourds ; i^uêtres de drap
brun r e t o m b a n t sur les sabots cerclés
de fer et o r n é s de dessi ns symétriques ;
le large chapeau, au bord releve, en
feutre épais, est t o m b é à terre ; les
cheveux roulent sur les épaules ; la
tête haute, aux yeux d u r s , les lèvres
serrées, respire le défi. La main d r o ' t e
se crispe sur un é n o r m e priui-baz,
tandis q u e la g a u c h e s'appuie sur le
piédestal d ' u n e croix en granit de
forme grossière, bloc fruste qui s'eftrite s o u s les m o r s u r e s du t e m p s ;
i m a g e e x a c t e d ' u n e r e l i g i o n sans grâce
et sans idéal croulant sous le poids
de la vieillesse. Des bruyères et d e s
landes s'étendent à perte de vue ; à
g a u c h e , u n e pointe de clocher t r o u e
le ciel et indique l'emplacement d'un
b o u r g caché par les arbres ; à droite,
un coin de mer, calme et miroitante,
porte u n e barque qui cingle vers le
port. C'est là toute la Bretagne, synthétisée par le génie hardi et simpliste
d'un artiste au crayon souple et bien
inspiré.
Lorsqu'on examine avec plus d'attention ce tableau, un détail accroche
le regard : d a n s l'air où flottent quelq u e s nuages, un vol de corbeaux
tourbillonne en croassant victorieusem e n t ; ils planent au-dessus de la
plaine ensoleillée, de la lande inculte
et du b o u r g triste où peine le paysan
t e n a c e ; ils planent au-dessus de la
mer q u e laboure la proue rapide du
marin infatigable ; ils planent au-dessus de la croix et de l'église; Assemblent voguer en maîtres d a n s u n e
a t m o s p h è r e où seuls ils auraient le
droit a e respirer à l'aise et de pousser
des cris de joie. De la tête du Breton
fanatique, figé et menaçant, la vie et
la pensée se s o n t retirées depuis
l o n g t e m p s ; seuls, les corbeaux, par
leurs libres évolutions, a n i m e n t le
paysage et lui d o n n e n t le peu de
m o u v e m e n t q u ' o n y remarque.
Et, peu à peu, l'idée de l'artiste se
d é g a g e ; n o u s la voyons se c o n d e n s e r
et se résumer d a n s cette formule : en
Bretagne, le corbeau est et sera t o u j o u r s seigneur du m o n t et de la
Plaine ; il d o m i n e et exploite la terre,
a mer, la croix et l'église ; cette province, s o u s les coups de bec de l'imm e n s e oiseau de proie, doit se d é battre éternellement sans se libérer
jamais.
Cette gravure peint bien, citoyen
évêque, la neutralité de vos partisans
et la situation du Breton. C'est à
coups de penn-ba{ que vous entendez repousser le progrès, m ê m e matériel, et s u r t o u t les idées nouvelles ;
c'est avec cette a r m e , antique et impuissante, q u e v o u s comptez imposer
a v o s adversaires le respect de vos
convictions ; ce Breton ferme, têtu et
farouche, qui répond aux a r g u m e n t s
par le bâton, c'est le produit de v o s
officines de St-Yves, de Lesneven et
de St-Pol. Vieilles croix et vieux cost u m e s , landes incultes et vieilles superstitions, voilà la Bretagne q u e v o u s
aimez et q u e la Ligue des coups de
U
trique, fondée s o u s vos auspices d a n s
la région de P l o u d a n i e l « d ' o d o r a n t e »
m é m o i r e , défendra contre n o s entreprises.
C e p e n d a n t , les affaires s o n t les affaires ; t o u t à côté de cette image
pieuse et si symbolique,, en un r o n d
qui n'a rien d'artistique, et gracieusem e n t encadrés de laurier, se d é t a c h e n t
ces deux m o t s : 5 centimes. Donc,
p o u r u n sou, v o u s vendez le Breton,
a croix, la c a m p a g n e avec le clocher,
a mer avec la barque, et les corbeaux
tachant d e noir le ciel l u m i n e u x . Pour
le m ê m e prix, la Résistance de Morlaix
livre u n Christ aux traits résignés,
mais d o n t la tête s'auréole de rayons
divins, destinés à g u i d e r l'œil de
l'acheteur vers le tarif des a n n o n c e s
et d e s réclames.
J u d a s était meilleur c o m m e r ç a n t
q u e v o u s et, e s t i m a n t mieux son maître, le vendait plus cher.
Ainsi, la croix n'est e n t r e vos m a i n s
q u ' u n pavillon destiné à couvrir la
marchandise politique q u e v o u s débitez. V o s insultes et v o s cris, vos m e naces, v o s calomnies et v o s m e n s o n g e s , v o u s les mettez s o u s la protection d u Christ qui doit s'étonner,
certes, de l'étrange rôle q u e v o u s lui
faites jouer.
Toutefois, v o u s avez m a n q u é de
logique d a n s u n e certaine m e s u r e .
Q u a n d o n prend d u Crucifié, o n n'en
saurait t r o p p r e n d r e . Les c o n g r é g a t i o n s , qui v e n d e n t de t o u t , auraient
d û n o u s fournir du pain, de la viande,
des b o n b o n s , des liqueurs, des poudres dentifrices, d e s chemises de flanelle et d e s s o m m i e r s p o r t a n t les
traits d u Christ ; je m e suis d e m a n d é
si à St-Méen et à Brasparts, les seaux
de vidange q u ' o n versait sur la tête
des g e n d a r m e s n'étaient pas à la
m a r q u e d u Christ ; les draps v e n d u s
par les Bon-Pasteur à l'usage d e s h o rizontales pour messieurs à particules,
t o u t c o m m e le linge de Mmes de P e n fentenyo et de C o u e s n o n g l e s o n t au
chiffre du Christ, qui t r ô n e encore
d a n s le b o u d o i r d e ces d a m e s et
m ê m e d a n s ces réduits discrets q u e
la bienséance e m p ê c h e de n o m m e r .
Mais v o u s comprendrez, citoyen
François-Virgile, q u ' u n Christ q u ' o n
fait servir à t a n t d'usages n'avait plus
sa place d a n s les salles de n o s tribunaux. Nos magistrats, qui se respectent, n e pouvaient plus continuer à
faire prêter s e r m e n t d e v a n t u n e croix
d e v e n u e u n e a r m e aux m a i n s d ' u n
parti politique. On ne pouvait raisonn a b l e m e n t d e m a n d e r aux républicains
chaque j o u r insultés par d e s jésuites
e m b u s q u é s derrière le Christ, de s'incliner r e s p e c t u e u s e m e n t devant cette
idole qui paraissait encourager, par
son silence, la g u e r r e i n d i g n e qui
leur était faite ; v o u s v o u s êtes caché
derrière ce rempart, n o u s a v o n s dû le
démolir pour arriver jusqu'à v o u s : à
qui la f a u t e ? . . .
Q u e m a i n t e n a n t les nobles d a m e s
de C o u e s n o n g l e et de Penfentenyo,
e n t o u r é e s d u ban et de l'arrière-ban
de leurs vassaux, flanquées des petits
jeunes h o m m e s chics qui v i e n n e n t
papillonner autour de leurs j u p e s et
de la tribu résignée d e s g e n s qui leur
f o u r n i s s e n t l e c h o c o l a t e t l e u r repassent
leur linge, aillent protester, avec votre'
complicité et un jour d'élection, d a n s
les cathédrales q u e n o u s e n t r e t e n o n s
de n o s deniers, contre l'enlèvement
des crucifix, la chose n'a pas d'importance. La Bretagne-Noire est vaincue ;
les corbeaux disparaîtront.
P A U L LOUIS.
Encore un...
Encore un crime de l'Ecole laique .7 Quoi
donc? .1 Sommesous (Marne), le curé est
arrêté pour attentats aux mœurs. L'abbé,
qui avait fonde un pqtronage, attirait, sous
dirers prétextes, les enfants à la cure, et,
là, on devine e qui se passait.
Déjà, plus de vingt dépositions
accablantes ont été accueillies par les policiers
de Chdlons qui enquêtent sur cette nouvelle
affaire de mœurs.
Qu'elle est belle, la morale chrétienne t
Ainsi donc, l'innocence de l'enfance ne
procoque aucun resf/ect chez ces singuliers
éducateur.s.
Souiller lâme des petits êtres qui s'éveillent à la cie ne leur suffit donc plus !
Devant la relative frequeiice de tels srartdales, combien condamnables sont les parent n qui commettent l'imprudence de confier leurs enfants aux sombres
anoi'maux.
E n c o r e un...
Du « Cri du t'euple » :
Un sccandale dent d'éclater dans une
école de Secondigny (Deux-Sévres),
mais
c'est d'une école libre qu'il s'agit. Dernièrement, il fallut conduire à Mort, aux fins
d'examen médical, le fils d'une des notabilités du cri). L'enfant, qui avait le splnncter
déchiré, avoua qu'il avait élé l'objet d'attentions spéciale* ae la part du frère H...
Au cours de l'enquête qui s'ensuivit, on
apprit que S4 élèves avaient été pareillement recherchés par le cher frère.
L a
religion
est
copie
des
u
T
Ciitholi<|ue
n u e
perfectionnée
reli^ûons
païennes
Quelques constatations
La
Tonsure
O n la retrouve, bien d e s siècles
avant Jésus, d a n s la religion d e l'Inde.
O n la pratiquait, d è s l'âge de trois
ans, sur le g a r ç o n n e t destiné à devenir b r a h m e , c'est-à-dire prêtre.
La t o n s u r e existait, au reste, aussi
en Egypte et a R o m e , chez les prêtres
consacrés au culte d'Isis, c'est-à-dire
du soleil. C'était, en raccourci, la
r o n d e image de leur dieu.
N'est-ce pas récréatif de voir n o s
prêtres, i g n o r a n t s des religions a n ciennes, se p r o m e n e r b r a v e m e n t d a n s
n o s rues avec ce petit soleil dessiné
sur la tête ! - ' N'est-ce pas a m u s a n t
aussi de voir la figure rasée, parce
q u e les prêtres de 1 antiquité se coupaient la barbe !!!
Les
Vierges sacrées
L'institution des vierges sacrées,
o u femmes ftiisant v œ u de virginité
et consacrées au culte, se rencontre
d a n s presque t o u t e s les religions.
Les I n d o u s avaient, d a n s cet ordre
d'idées, les devadassi ; les R o m a i n s ,
les vestales ; les Egyptiens et les Perses avaient aussi cles vierges affectées au culte.
Chez les Indous, ces vierges entretenaient à perpétuité le feu qui devait
toujours b r û er, d a n s les p a g o d e s ,
d e v a n t la Trinité i n d o u e ; chez les
R o m a i n s , celui qui devait toujours
exister d a n s le temple de Vesta, la
déesse d u feu. Les Hébreux entretenaient aussi, d a n s le tabernacle, un
teu perpétuel alimenté par d e s prêtres
ou lévites. De n o s j o u r s , l'usage a
été conservé, et la flamme d ' u n e
veilleuse tremblotte et vacille, d a n s
nos églises, par imitation d e s relig i o n s d'autrefois.
A R o m e , si u n e vestale laissait
éteindre le feu, elle était fouettée t o u t e
nue, et d a n s l'endroit le plus secret
du temple par le crrand pontife.
Allons, allons, le g r a n d pontificat
comportait de ' fclàtres corvées ! Le
prêtre devait, si la vestale était jeune
et jolie, apercevoir, en dépouillant
de ses voiles ce corps m i g n o n , de célestes horizons et de divines rotondités. Soyez assurés qu'il ne fra.ppait
point t r o p fort et q u e plus d ' u n e fois
a correction d u t se changer en baisers p a s s i o n n é s .
Ne rions pas d e s anciens ; de n o s
jours, la confession d ' u n e j e u n e fille
par u n h o m m e , d a n s u n e g u é r i t e
isolée et mystérieuse, n'est pas u n e
cérémonie b e a u c o u p plus chaste !
O n coupait les cheveux de la vestale au m o m e n t d e s o n e n t r é e en
fonctions. Elle les laissait repousser
et il était défendu de les couper d é sormais.
Les vestales portaient un c o s t u m e
spécial destiné à les d i s t i n g u e r d e s
autres femmes.
Elles étaient enterrées vives si elles
perdaient leur virginité. O n est plu:,
l u m a i n aujourd'hui pour les vierges
sacrées qui s'oublient d a n s les bras
d'un h o m m e . C'est un v œ u malaisé à
observer et o n leur tient c o m p t e d e la
difficulté à vaincre. « Je t r o u v e , a dit
« malicieusement Montaigne,
plus
« aisé d e porter t o u t e sa vie u n e cui« rasse q u ' u n pucelage. »
Le lecteur a fait lui-même les rapp r o c h e m e n t s qu'il convient e n t r e les
vierges sacrées d'autrefois et celles
d'aujourd'hui. C e s dernières o n t pour
mission d'entretenir le feu sacré de
la superstition. Elles s'y emploient
avec u n zèle inlassable, et s'acharnent
s a n s relâche à fanatiser la jeunesse
et la France. Les vestales c o n t e m p o raines o n t joint au v œ u de chasteté
celui de pauvreté. C'est p o u r cela q u e
les c o n g r é g a t i o n s d e s femmes s o n t
archi-millionnaires. Le million en ce
m o n d e , le paradis en l'autre, s o n t la
r é c o m p e n s e de ces demoiselles dév o u é e s et désintéressées.
Plus é c o n o m e s , plus actives, plus
i n s i n u a n t e s q u e les l o m m e s , les femmes congréganistes sont beaucoup
plus riches. Elles paient parfois patente, exercent t o u t e s sortes d ' i n d u s tries. C e s vierges, v o u é e s à la pauvreté, s o n t , q u a n d elles s'y m e t t e n t ,
les
premières c o m m e r ç a n t e s d u
monde.
Les Jubilés. La soutane.
Le m o t jubilé vient d e l'hébreu :
iôbel, corne de bélier d o n t o n se
servait p o u r a n n o n c e r , t o u s les cinq u a n t e a n s , l'année sainte.
C'était u n e a n n é e de joie.
T o u t e s les dettes étaient remises,
t o u s les esclaves libérés, t o u s les
n
F»
biens revenaient aux v e n d e u r s (Lévétique, XXV).
L'Eglise catholique a e m p r u n t é les
jubilés aux lu ifs.
Ils i onsistent d a n s d e s indulgences
et remises d e s péchés - accordées à
certaines dates.
La s o u t a n e d u prêtre et sa ceinture
o n t été e m p r u n t é e s à la Perse. C'était
le c o s t u m e d e s prêtres d e Mithra, le
dieu persan. Il est bien naturel q u e le
prêtre catholique porte la livrée d ' u n e
religion si bien copiée par s o n culte.
O n appelait ces prêtres d e s prêtres
corbeaux (Hierocoraces), à cause de
la couleur d e leur v ê t e m e n t .
A
bas les h o m m e s noirs
a u x m a i n s rouge.s !
Le
jeune
I
Q u a n d le vicaire m o n t a en chaire
avec s o n large surplis d ' u n e blancheur angélique, la petite b a r o n n e
était b é a t e m e n t assise à sa place acc o u t u m é e , près d ' u n e b o u c h e de
chaleur, devant la chapelle d e s Saints
Anges.
Après le recueillement d ' u s a g e , le
vicaire se passa délicatement s u r les
lèvres un fin m o u c h o i r de batiste ;
puis, il ouvrit les b r a s , pareil à u n
séraphin qui va p r e n d r e s o n vol,
pencha la tête et parla. Sa voix fut
d ' a b o r d , d a n s la vaste nef, c o m m e
un m u r m u r e lointain d'eau c o u r a n t e ,
c o m m e u n e plainte a m o u r e u s e du
vent au milieu d u feuillage. Et, peu
à peu, le souffle g r a n d i t , la brise devint t e m p ê t e , la voix roula s o u s les
voûtes avec de majestueux g r o n d e m e n t s de t o n n e r r e . Mais t o u j o u r s ,
par i n s t a n t s , m ê m e au milieu a e ses
plus formidables c o u p s de foudre, la
voix d u vicaire se faisait douce, jet a n t u n clair rayon de soleil au milieu
du s o m b r e o u r a g a n de son éloquence.
La petite b a r o n n e , d è s les premiers
s u s u r e m e n t s d a n s les feuilles, avait
pris la pose g o u r m a n d e et c h a r m é e
d ' u n e p e r s o n n e d'oreille délicate qui
s'apprête à g o û t e r t o u t e s les finesses
d ' u n e s y m p h o n i e aimée. Elle parut
ravie de la d o u c e u r e x q u i s e d e s phra-
ses musicales d u d é b u t ; elle suivit
e n s u i t e , avec u n e attention de c o n naiseur, les renflements de la voix,
l'épanouissement de l'orage final,
m é n a g é avec t a n t de science; et q u a n d
la VOIX eut acquis t o u t s o n dével o p p e m e n t , q u a n d elle t o n n a g r a n d i e
par les échos de la nef, la petite bar o n n e ne p u t retenir u n bravo discret, un h o c h e m e n t de satisfaction.
Dès lors, ce fut u n e jouissance céleste.Toutes les dévotes se pâmaient.
Il
C e p e n d a n t , le vicaire disait quelque c h o s e ; sa m u s i q u e a c c o m p a g n a i t
des paroles. 11 prêchait sur le j e û n e ,
il disait c o m b i e n étaient agréables à
Dieu les mortifications d e la créature.
Penché au bord de la chaire, d a n s s o n
attitude de g r a n d oiseau blanc, il s o u pirait :
« L'heure est v e n u e , m e s frères et
mes sœurs, où nous devons tous,
c o m m e Jésus, porter n o t r e croix,
n o u s c o u r o n n e r d'épines, m o n t e r
notre calvaire, les pieds n u s s u r les
rocs et d a n s les ronces. »
La petite b a r o n n e trouva s a n s d o u te la phrase m o l l e m e n t a r r o n d i e , car
elle cligna d o u c e m e n t d e s yeux, comm e chatouillée au c œ u r . Puis, la
s y m p h o n i e du vicaire la berçant, t o u t
en c o n t i n u a n t à suivre les phrases
m é l o d i q u e s , elle se laissa aller à u n e
demi-rêverie pleine de voluptés intimes.
En face d'elle, elle voyait u n e d e s
fenêtres du c h œ u r , grise d e brouillard. La pluie ne devait pas avoir cessé. La c i è r e enfant était v e n u e au
s e r m o n par u n t e m p s atroce. II faut
bien pàtir u n peu q u a n d o n a de la
religion. Son cocher avait reçu u n e
averse épouvantable et elle-même
s'était légèrement mouillé le b o u t d e s
pieds: Son c o u p é était d'ailleurs excellent, clos, capitonné c o m m e u n e
alcôve. Mais c'est si triste d e voir au
travers des glaces h u m i d e s , u n e file
de parapluies affairés courir sur chaq u e trottoir ' Et elle pensait q u e , s'il
avait fait beau, elle aurait pu venir en
Victoria. C'eût été b e a u c o u p plus gai.
Au fond, sa g r a n d e crainte était
q u e le vicaire ne dépêchât t r o p vivem e n t s o n s e r m o n . II lui faudrait alors
a t t e n d r e sa voiture, car elle n e consentirait certes pas à patauger par u n
t e m p s pareil. Et elle calculait q u e , d u
train d o n t il allait, jamais le vicaire
n'aurait de la voix pour deux h e u r e s ;
son cocher arriverait t r o p tard. C e t t e
anxiété lui gâtait u n peu ses joies
dévotes.
{A
suivre)
Emile ZOLA.
E
U
L ' E c o i e e l la P a i x
V o u s avez fait la g u e r r e .
V o u s avez s u p p o r t é d e lourdes
souffrances, parce q u ' o n v o u s avait
dit q u e ce serait la « dernière d e s
g u e r r e s ».
V o u s avez voulu éviter à v o s e n fants d e c o n n a î t r e à n o u v e a u ces
criminelles tueries.
Et p o u r t a n t . . .
C e s p e t i t s enfant, v o u s les envoyez
d a n s a e s écoles privées, d a n s lesquelles o n leur e n s e i g n e la haine, o n
leur a p p r e n d à détester les é t r a n g e r s
et m ê m e les Français qui n e p e n s e n t
pas c o m m e e u x .
D a n s les leçons d'histoire, o n leur
fait admirer d e s rois c o m m e Louis
XIV, qui martyrisèrent le peuple et
qui firent la g u e r r e p e n d a n t c i n q u a n te a n s .
O n déclare à v o s g o s s e s q u e les
catholiques e u r e n t raison d e persécuter les p r o t e s t a n t s et q u e ceux-ci
e u r e n t le très g r a n d t o r t d e se défendre.
Si les autres religions en faisaient
a u t a n t , les Français seraient d r e s s é s
et excités les u n s contre les autres et
se déchireraient en d e s conflits fratricides et s t u p i d e s .
O n fait d e v o s e n f a n t s d e s f a n a t i q u e s et d e s i n t o l é r a n t s .
V o u s les envoyez aussi d a n s d e s
p a t r o n a g e s privés o u d a n s d e s Sociét é s plus o u m o i n s cléricales. Ils y seront e n d o c t r i n é s et o n les dressera
en v u e d ' u n e future b o u c h e r i e . Ils )
seront h a b i t u é s à obéir s e r v i l e m e n t !
et o n leur vantera les 'c bienfaits »
de la violence et de l'autorité.
Est-ce cela q u e v o u s avez voulu ?
Rappelez-vous d o n c les h o r r e u r s
de la g u e r r e !
S o n g e z à ces h e u r e s s a n g l a n t e s et
aff'reuses q u e \ o u s avez vécues...
Avez-vous d o n c lutté et souffert
pour rien ?
V o s e n t a n t s seront-ils d é v o r é s à
leur t o u r par le m o n s t r e d u militarisme ?
Ne les défendrez-vous pas ?
N'est-il pas de votre devoir le
plus sacré de continuer à lutter
contre la guerre ?
N e l a i s s e z p a s p e r v e r t i r le c e r v e a u d e v o s e n f a n t s î Ne les e n voyez plus d a n s les écoles qui s è m e n t
la haine d a n s les c œ u r s et font l'apologie d e la g u e r r e , s o u s le m a n t e a u
de la religion !!!
Envoyez-les à l'école laïque î
On y apprend à t o u s l e s e n f a n t s
— catholiques, p r o t e s t a n t s , juifs o u
libres-penseurs — à se c o n n a î t r e
mieux, à s e c o m p r e n d r e e t à s ' a i mer.
On y p r ê c h e la t o l é r a n c e et la
solidarité.
L'école laique, c'est l'école d e la P a i x
et d e la D é m o c r a t i e . Défendez-la d e
t o u t e s v o s forces c o n t r e les réactionnaires et les cléricaux d e t o u t acabit..
line honte...
Une explication...
Le Cercle Pie X publie les salaires
qui s o n t alloués aux i n s t i t u t e u r s d e
1 E n s e i g n e m e n t dit « Libre ».
Un directeur d'école, marié et père
de famille, t o u c h e 11 francs par j o u r
e n v i r o n . Ce n'est p a s la moitié d u
salaire d ' u n m a n œ u v r e .
Un adjoint reçoit 4 fr. 38 par j o u r .
C'est un peu plus q u e ce t o u c h e un
m a n œ u v r e par h e u r e .
A l'adjointe, o n alloue 1 fr. 74 par
our. C'est-à-dire q u e d a n s u n jour,
'adjointe g a g n e à peu près ce q u e
l'on d o n n e à u n e femme d e m é n a g e
par heure de trvaail.
Il n'est pas de plus odieuse exploitation du travail des salariés.
Quelle honte pour les cléricaux
qui s'en rendent coupables.
T o u t e p e r s o n n e sachant travailler
et ayant l'amour d u travail ne peut,
q u a n d elle est rétribuée d e la s o r t e ,
avoir q u ' u n seul b u t : Chercher u n
eniploi r é m u n é r é de façon normale..
(ie n'est p a s avec, d e tels salaires
q u e les cléricaux p e u v e n t recruter
u n e élite pour d o n n e r l ' e n s e i g n e m e n t
d a n s leurs écoles.
Nous avons une explication de
plus à la cause de la grande infériorité de l'enseignement dit « libre ».
Et nous nous expliquons mieux
aussi maintenant, pourquoi l e s
ignorants et les illettrés pullulent
dans les régions où cet ENSEIGNEMENT est répandu.
LE COMITÉ DE DÉFENSE LAÏQUE
DE LA LOIRE-INFÉRIEURE.
Le Gérant:
G. LE
BARS.
Imprimerie iSouvelle (société
coopérative),
t8, rue de Paris, Morlaix
La Défense Laïque du Finistère
Le coin des rieurs
/ÍP/S.
— Quelques
camarades
nous reprochent amicalement, d'être
parfois gaulois. D'autres nous réclament des articles de haute portée
philosophique.
Il est impossible de contenter tout
le monde, dependant, on voudra bien
comprendre que nous devons écrire
pour la quasi-unanimité de nos tectturs. Nous sommes du peuple qui
trime et nous voulons écrire pour le
peuple. Rabelais est bien Français et
il nous a transmis te bon esprit
français. ,
Nos adversaire<i ne savent pas rire.
Rions bien fort à leur dépens ; nous
vaincrons parce que nous aurons eu
les rieurs de notre côté.
\ o l r e seriuoii
du Diiiianelie
Le bedeau nous raconte le sermon
que fit son recteur sur
les tourteaux et superphosphates
et de quelle vigoureuse façon
lui répondit Joson
Dciiic à tous les coinmervants à iiiii les
cures d'affaires font concurrence au lieu de
faire de la religion.
— Malheur sur malheur, disait la
b o n n e femme, notre vache a écrasé
le. petit c o c h o n .
Hh bien ! c'est encore mieux q u e ça
d a n s notre paroisse, avec cette difference q u e chez n o u s c'est pire, car ce
ne s o n t pas les bestiaux qui se font
mal e n t r e eux, mais les chrétiens et
de t o u t ça la religion n'en est pas de
mieux, c'est m o i qui vous le dis.
J'avais c o m m e u n e v a g u e d o u t a n c e
q u e notre recteur n o u s piéparait un
coup d e sa façon. V o u s pensez bien
qtie je le c o n n a i s c o m m e si je l'avais
élevé petit veau, depuis le t e m p s
q u ' o n e s t ensemble. Je le voyais qui
se p r o m e n a i t d a n s les allées du jardin', la barrette s u r la tête, en arrière
et un peu de travers c o m m e q u a n d le
saint Esprit d e l'inspiration le torture
et s o n g r a n d m a n t e a u qui lui t o m bait jusqu'aux socques. 11 parlait t o u t
seul et d e t e m p s en t e m p s il faisait
des gestes. « Ça y est, je m e d i s , il
n o u s prépare un s e r m o n n u m é r o i,
de la collection d e a u e r r e , c o m m e on
dit ».
Et j'en étais bien aise. Car, ce n'est
pas pour dire ni pour chiner, mais
notre recteur a le c on de la parole et
u n e éloquence qui porte au c œ u r .
Ma foi je ne m'étais pas t r o m p é .
D i m a n c h e dernier qui était celui de
la Sexagésime, à la g r a n d ' m e s s e .
après l'Evangile, le voilïï qui m o n t é
en chaire c o m m e d'habitude et qui
n o u s a n n o n c e les services de la sem a i n e , n o u s lit les promesses d e
mariage, s'arrête un petit m o m e n t
pour respirer et p u i s , après avoir regardé t o u t e l'assistance, fait un g r a n d
signe de croix : In nomine Patris et
Flia et Spiritus sane II, amen !
11 respira p r o f o n d é m e n t c o m m e s'il
avait été chercher son haleine jusque
d a n s le lond d e ses h a n n e s et continua :
«Et destercore
erigenspauperem»,
« Et c'est avec d u fumier q u il a relevé le pauvre ».
Mes très chers frères,
« Cette parole d e n o s livres saints
si souvent citée a été presque toujours jusqu'ici mal traduite. C e r t a i n s
qui avaient peut-être intérêt à ce q u e
cette m a x i m e d ' u n e sagesse incomparable fût mal comprise par ses bénéficiaires q u e je ne crains pas d'appeler éventuels, faisaient s e m b l a n t d e
c o m p r e n d r e q u e la divine Providence
relève le pauvre d e sur son fumier.
Allons d o n c ! V o u s savez t o u s
c o m m e m o i , m e s très chers frères,
que les pauvres n ' o n t pas de fumier,
s a n s quoi ils iraient le v e n d r e ! Plus
le t a s d e fumier est g r a n d d a n s la
cour de la ferme et plus la ferme est
g r a n d e et ie ne crains pas d e le dire
d u h a u t cie cette chaire d e vérité et
de justice. Et j ' e n vois d a n s le fond
de 'église q u i , t o u t à l'heure, d a n s
les a u b e r g e s d e mauvaise vie d u
b o u r g , iront tenir d e s propos sectaires contre la religion, qui seraienti
bien pris si je leur d e m a n d a i s de mej
dire ici q u e je m e n s , face au Dieu viv a n t qui m'écoute. De t o u t ceci il
résulte d o n c clairement, m e s très
chers frères, q u e la parole d e s saints
livres : et de stercore erigens pauperem l doit se traduire : « C'est p a s le
fumier qu'il tirera le pauve de a m i sère ». J ai oublié d e v o u s dire t o u t à
l'heure, avant d e c o m m e n c e r m o n
s e r m o n , qu'il faudrait t o u t d e m ê m e
finir d e m e t t r e d e s b o u t o n s d e culotte
d a n s les t r o n c s d e l'église et même^
d a n s le plateau au m o m e n t d e la
q u ê t e . J'en ai plus d ' u n boisseau au
presbytère : croyez-vous d o n c q u e
j'en use t a n t q u e ça ? O n dit toujours
q u e le Christ aime les francs ! Je n e
vous cache pas q u e sur ce point là c o m m e sur t o u s les autres je m'applique
à imiter m o n divin maître et q u e je
sens q u e c'est n o u s faire u n e offense
personnelle à lui c o m m e à moi q u e
de remplacer les francs par des b o u t o n s c o m m e le presbytère en est plein.
Mettez au m o i n s d e s g r o s s o u s ! Pour
en revenir d o n c à n o s b o u t o n s je
vous avertis q u e si on c o n t i n u e d ' e n
mettre partout au point q u e c'en e s t
une c o n t a g i o n , je v o u s d o n n e r a i des
dépuratifs c o m m e pénitence afin d e
vous en faire passer la maladie. Et de
En plein... dans l'œil !
Le pape et Mussolini, le dictateur sanglant de l'Italie, viennent de conclure un
accord.
Les
journaux.
(La scène se passe dans un confessionnal, au f/atican, palais du pape.)
Mussolini. — Mon père, je viens
m e confesser, car je veux faire m e s
Pâques.
Le pape. — Ça va, ça va 1
Mussolini.—
Depuis la dernière
fois q u e je n e vous ai vu, j'ai envoyé
en prison pas mal d e socialistes...
Le pape (en latin). — Bravo !
Mussolini. — De c o m m u n i s t e s . . .
stercore erigens pauperem... m e s
Le pape (en latin). — R e b r a v o !
très chers frères, sous la c o n d u i t e d u
Mussolini.— De libéraux, d e libresSaint Esprit oui l'éclairé et la g u i d e , penseurs, d e républicains, etc...
notre Sainte Mère l'Eglise sait t o u Le pape (toujours en latin).— O h !
ours s'adapter a u x circonstances p o - ben, alors ça gaze.
itiques, apostoliques et a g r i c o e s ,
Mussolini. — V o u s d i t e s ? . . .
c o n f o r m é m e n t aux saintes Ecritures.
Le pape. — De rien, de rien.
c< // a été élevé le pauvre par le fuMussolini. — J'ai aussi sur la c o n s mier. »
cience pas mal de m o r t s , q u e m e s
Ici notre recteur fut pris d ' u n e b o n s fascistes o n t expédiés d a n s
q u i n t e d e toux qui coupa sa loquence l'autre m o n d e . Vous savez, Matteoti...
au m o m e n t o ù , d u m o i n s à m o n
Le pape (encore en latin).— Ouais !
avis, c'était le plus beau. Et j u s t e m e n t ouais !
à ce m o m e n t - l à , face à la chaire, près
Mussolini.— O h ! mais on va t r o u du m u r , la b o n n e femme Marie-Rose ver moyen de s'arranger, car je veux
Méheut lâcha, respect d e v o u s et d e faire pénitence.
la c o m p a g n i e , un vent sec et brutal
Le pape. — C'est-y bien la peine ?
au point q u e t o u t le m o n d e aux e n Mussolini. — Moi, je suis chrétien,
virons se m i t à rire, la figure.derrière j'y tiens. Voilà, je vous d o n n e deux
son bras o u le nez d a n s s o n m o u - milliards et je v o u s n o m m e roi d u
choir, M. le recteur crut q u ' o n riait Vatican.
parce qu'il toussait. Aussi d a n s un
Le pape. — O h 1 mais t'es un frère.
m o m e n t d e colère il s'écria :
Mussolini. — N o n , un fils seule— Il y a un t r o u en face de m o i , m e n t puisque vous êtes m o n père.
m e s frères, qui par ses c o u r a n t s d'air
Le pape. — Pardon, excuse ; c'est
est la cause d e t o u t ça. Aussi il lau- ça, c o m m e qui dirait un fils qui serait
dra bien q u e le Conseil municipal se un frère.
décide à le boucher sinon je le ferai
Mussolini. — Alors, ça va a i n s i ?
m o i - m ê m e et j'enverrai la facture au
C o m m e n t donc ! C o m m e
maire.
il sera fier... Gasparri.
D a m e , d u c o m , les rires repartiMussolini. — Pourquoi qui rigole,
rent d e plus belle, chacun étouffant celui-là ?
les siens de son mieux, mais t o u t le
Le pape. — De qui ?
m o n d e laissant échapper d e petites
Mussolini. — V o u s dites : G a s p a r d '
plaintes et d e s g é m i s s e m e n t s d e joie rit.
que c'en était u n e pitié. M. le recteur
Le pape. — Mais n o n ! mais n o n !
voulait parler d u sacré m a u d i t t r o u Gasparri, c'est u n cardinal, m o n
qui est d a n s le vitrail depuis q u e les ministre d e s affaires étrangères.
sales gosses d e la première c o m m u Mussolini. — Parfait, alors.
nion o n t lancé u n e pierre d e d a n s , en
Le pape. — Mon fils, voilà d o n c
jouant sur la place, et par o ù le vent l'absolution.
souffle au point d'en e n r h u m e r notre
Mussolini. — Merci, papa.
pasteur chaque fois qu'il m o n t e en
(Le petit guichet de la petite boîte
chaire. Mais il est d o m m a g e q u e sa se fermée ; le père et le pis — qui est
parole soit v e n u e aussitôt après la en même temps le frère — s'en vont
rafale d'artillerie d e la m è r e Méheut chacun de leur bord.)
qu'il n'avait pas e n t e n d u e . C'est
PAN.
p o u r q u o i , il continua s o n s e r m o n ,
pas p u s g ê n é q u e v o u s et m o i .
«Et de stercore erigens
pauperem».
Nos Seigneurs les évêques et b o n
n o m b r e d e prêtes c o m m e m e s illustres et vénérés confrères en sacerdoce
les abbés T r o c h u , Mancel, Jeffriaud
et tant d'autres d o n t les n o m s s o n t
écrits au ciel et d a n s n o s c œ u r s o n t
d o n c décidé d e fonder d e s Syndicats
agricoles c o m p o s é s d e cultivateurs
cultivants et laboureurs labourants et
de paysans payants.
Et voilà pourquoi n o u s v e n d o n s
des w a g o n s de tourteaux, des sacs
de p h o s p h a t e s et s u p e r p h o s p h a t e s ,
ainsi q u e des grains et d e s graines
et t o u t ce qui intéresse la culture. De
m ê m e q u e le Christ chassa autrefois
les v e n a e u r s d u T e m p l e , n o u s chass o n s aujourd'hui les c o m m e r ç a n t s
de leur boutique, pour n e pas dire
de leur repaire en leur faisant u n e
concurrence q u e la Providence bénit
du haut d u ciel. Mes très chers frères,
je recevrai la s e m a i n e prochaine deux
w a g o n s de tourteaux, il n'y a rien d e
meilleur pour les vaches et vu les
avantages et exonérations d ' i m p ô t s
que le g o u v e r n e m e n t qui persécute
la religion fait aux syndicats agricoles
de l'Eglise, je pense v o u s fournir à
10 s o u s meilleur marché par sac q u e
d a n s la maison Hétubezé-Moncon
q u e vous connaissez bien. Et de ster-
core erigens eapuperem I C'est par le
fumier qu'il élèvera les pauvres g e n s !
Seulement m e s frères, il m e reste
encore u n e quinzaine d e sacs d u dernier w a g o n d e s u p e r p h o s p h a t e s : les
p e r s o n n e s qui en auraient besoin
s o n t priées d e passer à la sacristie
pour m e le dire sous peine d e faute
grave. Et d'abord t o u t le m o n d e en a
besoin. Faut d e la fumure, et c o m m e
c o m m e le disait Saint A u g u s t i n d a n s
u n e lettre à sa m è r e sainte Monique,
vierge et martyre : « Si les engrais
te m o r d e n t , mords-les ! » Telle est la
devise, m e s très chers frères, d e s
Syndicats paysans sacerdotaux et d e s
cultivateurs cultivants ecclésiastiques
et c'est la grâce q u e je v o u s souhaite
au n o m d u P . . . »
Notre recteur s'arrêta pile, c o m m e
un âne.qui s'arcqueboute s u r ses pattes d e d e v a n t . Et je v o u s prie d e
croire, m e s b o n n e s g e n s , qu'i y avait
de quoi s'arrêter et en être c h a n g é
en statue d e sel. D u côté d e l'autel,
aussi, à chanter la g r a n d ' m e s s e ? Si
vous faites n o t r e métier, je ferai le
vôtre.
^ E t se r e t o u r n a n t vers l'autel J o s o n
se m i t à c h a n t e r d ' u n e voix fausse
c o m m e u n e déclaration d e bénéfices
d e g u e r r e : « Pere dignum
etjustum
est, œquum et salutare... » c e p e n d a n t
q u e d a n s le fond de l'église t o u s les
c o m m e r ç a n t s d u b o u r g éclataient en
applaudissements...
— Le m a l h e u r e u x h o m m e disait la
femme à J o s o n qui était assise près
de la sainte Table, en se cachant la
tête d a n s les m a i n s , il m e fera j a m a i s
que des hontes.
Vive loson I criait la g r a n d e Maria.
La colère d e notre recteur était si
forte qu'il t o m b a c o n g e s t i o n n é et
qu'il fallut le rapporter au presbytère
sur u n e civière. O n lui a m i s des
s a n g s u e s (c'est bien s o n t o u r car il y a
assez l o n g t e m p s q u e la paroisse e n a)
mais il n e va pas fort. J o s o n vient
p r e n d r e de ses nouvelles t o u s les
jours. « E n t r e collègues c'est la m o i n dre d e s c h o s e s » , explique-t-il à A n n e Marie qui le m e t à la porte à c o u p s
de balai.
E h b i e n ! vous ne sauriez croire c o m m e cette alïaire-là a fait d u bruit d a n s
le pays. L'autre jour, au m a r c h é de
R e n n e s o n ne parlait q u e d e ça. T o u s
les c o m m e r ç a n t s a p p r o u v e n t Joson
et il paraît qu'il serait q u e s t i o n qu'ils
v o t e n t t o u s pour lui afin qu'il soit
m e m b r e de la C h a m b r e de C o m m e r c e .
II y ferait aussi bien q u e m a i n t u n s
q u e j ' y vois d e d a n s .
iVotre seriuon
du dimanche
Les marchands de remèdes
— Bonjour, Monsieur le R e c t e u r .
— Bonjour, M a d a m e Ollichon.
C o m m e n t cela va-t-il chez v o u s ?
— V o u s voyez la plus m a l a d e ,
Monsieur le Recteur. T o u t le m o n d e
va bien, Dieu merci, car la s a n t é e s t
la principale d e s c h o s e s , à m o d e q u e
je d i s s o u v e n t à m o n b o n h o m m e ,
q u a n d il se plaint d'avoir mal d a n s
les côtes. S e u l e m e n t , il y a Zidore
qui, sauf votre respect, fait pipi a u lit
et sa s œ u r Lalie aussi. C ^ a n d v o u s
pensez. Monsieur le Recteur, q u e d e puis le m o i s d e mai ils m ' o n t pourri
d e u x c o u e t t e s . Et les linceuls q u i s o n t
toujours au hâle. C ' e n e s t u n e pitié !
Et les c h e m i s e s . Monsieur le R e c t e u r 1
Je voudrais q u e v o u s verreriez les
c h e m i s e s . C'est le s a n g qui e s t t r o p
faible. Monsieur le Recteur, et alors
les nerfs se dégonflent, s u r t o u t q u a n d
ils o n t m a n g é d e s patates et d u lait
ribot le soir. Je m e suis dit q u e v o u s
sauriez peut-être bien t r o u v e r q u e l q u e
r e m è d e à ça.
— Je v o u s avouerai, m a b o n n e
d a m e , q u e je n e suis g u è r e c o m p é t e n t d a n s ces sortes d e q u e s t i o n s .
— Moi n o n plus, q u e j'ajoutai, mais
il m e s e m b l e avoir v u d a n s la dernière
page d e s j o u r n a u x u n e réclame d i s a n t
q u ' u n e religieuse g u é r i t les enfants
P.-F.-L.-M. L E P R O V O S T ,
qui font pipi au lit... D a n s les a n n o n ces d e s j o u r n a u x , il y a t o u j o u r s d e s
Bedeau.
prêtres o u bien d e s b o n n e s s œ u r s
qui o n t t r o u v é le m o y e n d e g u é r i r
Encore un...
des maladies.
Depuis longtemps déjà, un ni'gociant
11 m e semble q u e j ' a i v u ça aussi,
aisé, nommé P..., membre bien connu du
M. le Recteur. Allez d o n c t r o u v e r
dit
Cercle catholique de Millery, attirait chez
s
œ
u
r St-Andoche o u s œ u r St-Pierrelui des garçonnets en compagnie desquels il
se livrait à des actes immoraux.
et-Miquelon et dites-leur d e chercher
Sur la plainte d'un vère de jamille, un l'annonce d e la religieuse qui g u é r i t
médecin examina l'un de ces enfants et re- les enfants q u i font pipi a u lit et
connut la véracité des affirmations da gard'écrire la lettre p o u r v o u s .
çonnet.
Eh bien ! m e s b o n n e s g e n s , l.-imère
Aussitôt, la gendarmerie arrêta /'..., qui
Ollichon
s'en fut t r o u v e r s œ u r Sainta (té déféré au parquet de Lyon et écroué
A
n
d
o
c
h
e
q u i e u t vite fait d e d é c o u pour altenlat aux mœurs.
vrir, en cherchant d a n s les j o u r n a u x ,
Encore un...
l'adresse d e la religieuse à q u i écrire.
Eugène Durand, 5'À ans, curé de Siccieu- Elle fit la lettre elle-même, qu'elle
Saint-Julien-Carisieu
(Isère),
prévenu envoya avec u n m a n d a t d e l o francs,
d'attentat à la pudeur sur quinze entants
cent s o u s pour la c o n s u l t a t i o n d u
de cette localité, attentats commis dans sa
chambre, dans les champs et au catéchisme, petit g a r ç o n , cent s o u s p o u r la convient d'être condamné par la Cour d' .Assises sultation' d e la petite ine, c o m m e
de Grenoble, à six ans de réclusiion et dix c'était m a r q u é s u r l ' a n n o n c e . Elle
ans d'interdiction de séjour.
écrivit l'adresse d e la m è r e Ollichon
au bas d e la lettre, et le t o u t fut
expédié.
Vlalheur d e m a l h e u r ! Voilà-t-il pas
qu'hier m a t i n , le facteur a r e m i s u n
Ar jezuited, s o u d a r d e d ar p a b , en petit colis à la m è r e Ollichon, j u s t e u n e voix venait d e s'élever t o u t e rouilm e n t au m o m e n t o ù elle était en train
lée et usagée j>ar l'abus des v e r m o u t h - d e u s skrivet an d r a - m a n : « N ' e o k e t de mettre les linceuls à sécher. C'était
cassis et des b o i s s o n s diverses et qui eur g o u n i d e g e z dister ez eo c'houeza le paquet d e la religieuse qui a t r o u v é
an tan être ar b r o i o u . . . An d u d galchantait : Credo in unum Deum...
le secret p o u r guérir les enfants q u i
C'était J o s o n , l'infâme J o s o n ! l o u d u s ha pinvidik, m a ne zervichont font pipi au lit. Le paquet en conte-,
Q u a n d vous pensez q u e ce m a u d i t fils ket a r pab, a v o kastizet pe dalc'het nait deux autres, plus p e t i t s ; s u r
de plusieurs était sorti de l'église pen- w a r g r e n . »
garçon;
Heuliomp anezo e pevar c'horn ar l'un était écrit : pour le petit
d a n t le s e r m o n de notre recteur, avait
sur
l
'
a
u
t
r
e
:
pour
la
petite
fille...
pénétré d a n s la sacristie et s'était re- bed. G w e l o m p a n e z h o o c'houeza an
T o u t à c o u p , la m è r e Ollichon
vêtu d ' o r n e m e n t sacerdotaux puis fan, evel m a lavaront :
p
o
u s s a u n h u r l e m e n t et se m i t à
Mexique. — Penn-rener ar R e p u était v e n u d e s'installer à l'autel. Jacrier
: « Ah ! les m a u d i t s voleurs ! »
mais, v o u s m ' e n t e n d e z , amais vous blik a zo lazet. Eul leanez a zo tamalet
U n e demi-heure après, elle était a'u
n'avez vu pareille vilaine bête. II avait ha barnet. A r c ' h a n t ar zent h a g an
presbytère
et à l'école d e s s œ u r s à
de g r o s s e s m o u s t a c h e s qui lui t o m - a n a o n ' zo implijet da c'hopra trubarfaire
d
u
scandale
et à réclamer ses
baient d e chaque côté de a goule sur derien h a g emzavidi, pere a raio e u s
10
francs.
Jamais,
o n n'avait vu pasa c o u e n n e r o u g e et u n e m è c h e d e ar vro eur garniel.
reille
scène
d
a
n
s
le
b o u r g . Mais jacheveux qui descendait d a n s l'œil
Belgique.—k\- jezuited, evit s t o u r m
mais
n
o
n
plus,
on
n
'
y avait t a n t ri
g a u c h e . II avait mis u n e aube en den- ouz ar Roue, pehini n e bieg ket beq
u
e
depuis
hier.
D
a
n
s
le paquet p o u r
telle fine, t o u t e faite à la main, qui, tek an douar, a ran ar v r o betek an
vaut plus d e lo.ooo francs et au-des- anter, h a g a g a s d'ar G a m p r eur le petit g a r ç o n , il y avait u n b o u t d e
s o u s de laquelle o n voyait le bas d e c'hannad ganaz, g w e r z e t d'an estren. ficelle de l o ' c e n t i m è t r e s et d a n s celui
son pantalon et ses g r o s souliers. Et
Hongrie. — Ar jezuited, g a n t e s k o p de la petite fille un petit b o u c h o n .
son g r o s ventre qui faisait craquer Stephan Zadravetz er p e n n , a verk S œ u r St-Andoche est t o m b é e en
t o u t ça. Et par là-dessus il avait m i s bilhejou b a n k fall evit enebi o u z ar faiblesse et s œ u r St-Pierre-et-Miquelon
l'étole et la chasuble qui servent p o u r Franz, d'ar mare oa h e arc'hant o a d û se coucher avec u n e fièvre d e
cheval : }%"6 à l'ombre qu'elle a
la m e s s e d e s m o r t s .
tisteraat.
c
omme température.
Autriche. — Ar veleien, bep sul,
r-^ A u voleur ! à Fassassin ! s o n n e z
— T ' a s v u , criait Maria à Jo.son, d e
16 tocsin, appelez les g e n d a r m e s , tuez- a h e g ar bobl d'en em roi d'an Allesur sa p o r t e , le secret d e h religieuse
m
a
g
n
e
,
pehini
a
vefe
neuze
brasoc'h
le ! cria notre recteur, perdu d e colèie,
qui guérit les enfants qui font...
dès qu'il e u t v u le tableau et J o s o n evit biskoaz. Ha diwall g o u d e !
— O u i , répondait J o s o n d e s u r la
Italie.
—
Ar
pab
en
d
e
u
s
laket
e
e n t o n n a n t le Credo à tue-tête. Allez
s
i
e
n n e . . . C'est s a n s d o u t e p o u r ça
chercher v o s fusils, u n e échelle, d e s g r a b a n o u w a r ar skoliou. Harpa ' ra
qu'ils
veulent à t o u t e force faire revecordes ! R a m a s s e z les enfants de Ma- Mussolini, e n e b o u r ar bobl. Ar v r o nir
les
congrégations.
rie et détachez les chiens ! Faites ze a e n t a n o an Europe, pa vezimp an
P.-F.-L.-M. L E PROVOST,
m o n t e r les femmes enceintes d a n s neubeuta sonj. T a o l o m p evez !
Bretagne.
—
AI
labourerien
d
o
u
a
r
,
Bedeau.
le chocher ainsi q u e les entants n o n
(••••••••••••••••••••••••••«•••••••••••••I
touellet
er
skoliou
libr,
a
zo
r
e
n
e
t
d
r
e
g r a d é s et les militaires en bas-âge.
Q u e t o u s ceux qui o n t la médaille o fri : ar c'hazetennou, s k i g n e t w a r Encore un
/1 Chalon-sur-Saône,
l'abbé
Philippe
militaire o u la croix d e g u e r r e se ras- ar maez, ' zo moulet g a n t beleien fall,
Varennes, ôU ans, a été arrêté, ainsi que sa
s e m b l e n t a u t o u r d e m o i et m a i c h e n t enebourien ar Republik. Bodadeg
Landerne (Office Agricole) a zo être maîtresse, Lucie7ine Vcrro7i, 34 ans.
devant !
d
a o u a r n ar veleien, pere en d e u s hanL'instruction a établi que le curé, lorsJ'ai assisté a bien d e s noces d a n s
(juil
desservait la paroisse de St-André du
vet,evel
penn-rener
syndikajou
Franz,
m a vie, mais jamais à u n pareil m a Désert, avait fait avorter son autre maian
a
o
u
t
r
o
u
d
e
V
o
g
u
e
,
m
a
r
c
'
h
a
d
o
u
r
riage ! Je crois q u e notre recteur avait
tresse, la jeune H .., laquelle mourut par
c o m m e o n dit. t o u r n é d e tête et fo- « super »'pe g w i r 'z e o u n a n euz mis- la suite.
léyé. Mais d u h a u t de l'autel, loson tri braz Saint-Gobain. An a s u r a n s o u
Disons que cette affaire nous a fait conavait levé son bras droit en l'air et h a g ar p a n s i o n o u , e-lec'h beza ingalet naître la singulière vie du digne ecclésiasn o u s bénissait t o u s . Et puis* il cria à g a n t ar « percepteur », a v o paet h e p tique.
dale er presbital. Yan g o u e r a lavaro :
L'abbé Varennes est né en Saône-etn o t r e recteur :
«
A
n
aluzen
d'in,
m
a
r
plij,
a
o
u
t
r
o
u
Loire,
à Semur-en-lirionnais.
Il fut nom— Quest-ce q u e v o u s avez d o n c à
»
!
persoun
mé
à
St-André
du
Désert,
en
1920,
après
gueuler c o m m e ça, notre pasteur et
sa
démobilisation.
Avant
la
guerre,
il
Araok
d
e
k
vloaz
g
o
u
d
e
,
ar
jeneral
qu'est-ce q u e j'ai fait d e mal ? D u m o appartenait à l'ordre des Franciscains et,
Castelnau,
pe
e
u
r
breur
d'ezan,
a
m e n t q u e les prêtres se m e t t e n t à
comme prédicateur de celte congrégation,
v e n d r e d e s s u p e r p h o s p h a t e s et d e s flastro penn Mari-Anna Frilouz d i n - 11 avait parcouru la Hollande, le nord et
tourteaux pour faire concurrence a u x dan e dreid.
Ha g w a z a vo d'eoc'h, paourkez l'est de la France. Il reconnaît être le père
c o m m e r ç a n t s , est-ce qu'il n'est pas
de deux enfants : le premier, né en 1928,
t o u t naturel q u ' u n honorable c o m - Yan, g w a z a z e d'an holl l a b o u r e r i e n ! de sa servante, et le second, dont la mère
merçant c o m m e m o i , se m e t t e , lui
est une penonne de St-André du Désert.
AR GWIR-GOÜ.
Gwaz a ze î