DHEA quelques éléments d`information_FE PREST 1079 (01)

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DHEA quelques éléments d`information_FE PREST 1079 (01)
DHEA, DHA, SDHA, SDHEA ?
La déhydro-épiandrostérone ou DHEA (ou encore DHA) est un
produit de transformation du cholestérol par les glandes
stéroïdogènes. Le cholestérol est d’abord transformé en
prégnénolone, précurseur de toutes les hormones stéroïdes, puis par
disparition de la chaîne latérale, en DHEA.
La DHEA est produite à 70% chez la femme et à 80% chez l’homme
par les surrénales ; environ 15% proviennent des gonades, ovaires et
testicules, le reste est le produit de la conversion périphérique de la
DHEA en sulfate. En effet, la DHEA est en permanence transformée
en sulfate de DHEA (SDHA ou SDHEA) par l’action de sulfuryltransférases essentiellement hépatiques. En retour, le SDHA est
hydrolysé en DHEA par l’action de sulfatases. Ainsi, il y a
interconversion permanente entre DHEA et SDHA. Au total, le SDHA
mesuré dans le sang provient à près de 80% des surrénales.
La DHEA dosée dans le sang a comme le cortisol, un rythme
circadien bien marqué. Des variations très importantes sont
constatées entre le matin et le soir, auxquelles se rajoutent des pics
de sécrétion. En conséquence, il existe une grande instabilité des
taux sériques de DHEA d’un moment à l’autre.
En revanche, les taux sériques de SDHA sont beaucoup plus stables,
aussi bien au cours de la journée (il existe un rythme circadien, mais
il est très émoussé), que d’un jour à l’autre.
En outre, la concentration sanguine du SDHA est environ 500 fois
plus élevée que celle de la DHEA (de l’ordre du µg/ml alors que celle
du DHEA est de l’ordre du nanog/ml).
La DHEA prise par voie orale est en grande partie transformée en
SDHA et en androgènes et estrogènes actifs dont les taux sériques
s’élèvent par le jeu des interconversions métaboliques.
La demi-vie du DHEA est brève, de l’ordre de 30 minutes ; celle de la
SDHA est plus longue, d’environ 20 heures. Le stock de SDHA
circulant se comporte alors comme une glande capable de relarguer
en permanence de la DHEA. Une prise orale quotidienne de DHEA
suffit alors à maintenir des taux sériques satisfaisants malgré sa
demi-vie courte.
DHEA et vieillissement
L’effet du DHEA sur l’axe somatotrope est aujourd’hui démontré dans
la plupart des expériences. Après prise orale de DHEA, les taux
sériques d’IGF1 (facteur de croissance insuline like ou somatomédine
C) sont ramenés dans la zone des taux plus juvéniles, tant chez les
insuffisants surrénaux traités par DHEA, que chez les sujets âgés
recevant de la DHEA à titre expérimental.
Les expériences préliminaires suggèrent qu’un traitement substitutif
par la DHEA pourrait être bénéfique sur certains index du
vieillissement. Les résultats globaux sont meilleurs chez la femme
comme le montrent les premiers résultats de l’étude DHEAGE.
Cependant, chez l’homme des doses probablement insuffisantes, de
50 mg/j, ont été utilisées mais le souci principal de l’étude était de ne
pas entraîner une production trop importante de métabolites
androgéniques susceptibles d’effets délétères sur la prostate.
Au plan clinique, des améliorations significatives ont été obtenues. La
sensation de bien-être après 12 semaines de traitement était
nettement supérieure chez les hommes et les femmes traitées,
comparés au groupe placebo. Les résultats sur l’activité sexuelle sont
aussi probants. Des résultats intéressants ont été obtenus sur le
métabolisme osseux (amélioration significative de la densité osseuse
observée chez les femmes de plus de 70 ans). Au niveau de la peau,
un effet très favorable a été constaté sur l’épaisseur cutanée, ainsi
que sur l’hydratation, la sécrétion séborrhéique et la coloration. Une
diminution des tâches brunes a été fréquemment signalée. En
revanche, l’étude n’a pas montré de modifications significatives des
fonctions cognitives ; ceci est peut être explicable par la qualité des
personnes volontaires qui ont participé à cette étude,
intellectuellement actives et particulièrement motivées.
Aucun effet secondaire sévère n’a été observé dans cette étude. En
particulier aucune différence significative en terme de variation des
taux de PSA chez les hommes n’a été constatée entre le groupe
DHEA et le groupe placebo.
Le Laboratoire et la DHEA
Quel dosage prescrire ?
Pour les patients souhaitant prendre de la DHEA par voie orale, ou en
cours de traitement, le dosage clé permettant d’apprécier le degré
d’imprégnation est le dosage sérique du sulfate de DHEA ou SDHA.
Le dosage de DHA, qu’il soit plasmatique ou urinaire, ne présente
absolument aucun intérêt lors de la prise de DHEA.
Quand prélever ?
Les taux sériques du sulfate de DHEA étant stable, un dosage unique
de DHEA est un bon index de la capacité sécrétoire des glandes
surrénales. Le prélèvement peut être effectué à n’importe quel
moment de la journée. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Cette analyse est-elle remboursée ?
Le dosage de SDHA est inscrit à la nomenclature des actes de
biologie médicale ; il est remboursé (cotation B70 soit 18,35 €).
Olivier Fleurquin
Prochain sujet : Diagnostic biologique des carences en fer

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