Mon salarié a eu une rechute d`accident du travail
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Mon salarié a eu une rechute d`accident du travail
8 Mon salarié a eu une rechute d’accident du travail : quelles conséquences ? 44-4 9-53-72-85 En Bref Définitions Lorsqu’un salarié a eu un accident du travail ou une maladie professionnelle, il peut arriver, quelques mois ou quelques années après sa guérison ou sa consolidation, que de nouveaux symptômes apparaissent en lien avec la lésion initiale et sans qu’il y ait eu de nouvelle cause extérieure. On parle alors de « rechute ». Le régime juridique applicable à la rechute est très proche de celui applicable à l’accident du travail ou à la maladie professionnelle. Attention, toutefois de savoir à qui s’impute la responsabilité de la cause initiale… La rechute est définie comme l’aggravation de la lésion entraînant pour la victime la nécessité d’un traitement médical, qu’il y ait ou non un nouvel arrêt de travail. Pour la jurisprudence, la rechute se définit comme tout fait nouveau d’ordre médical, qui est la conséquence de la lésion initiale, mais qui survient après la guérison apparente ou la consolidation sans qu’il y ait eu d’évènement extérieur (s’il y a eu un nouvel élément extérieur, on ne parlera pas de rechute même si la reconnaissance du caractère professionnel peut à nouveau être demandée). Réactions En cas de rechute, le médecin traitant établit un certificat médical de rechute qui indique la nature des lésions constatées et mentionne la date de l’accident du travail (ou de la maladie professionnelle). Le salarié doit envoyer ce certificat à la caisse de MSA qui doit alors instruire la demande de reconnaissance du caractère professionnel dans les mêmes conditions que lorsqu’il s’agit d’une déclaration d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Elle doit en outre envoyer le double de la demande de reconnaissance de la rechute (qui est présentée par la victime) à l’employeur qui a déclaré l’accident dont résulte la rechute. L’employeur peut alors émettre des réserves motivées. À savoir par ailleurs : si l’incapacité permanente du sala- rié n’intervient pour la première fois qu’après une rechute, la rente sera calculée en fonction de la rémunération perçue : - soit pendant les 12 mois précédant l’arrêt de travail causé par la rechute, - soit pendant les 12 mois précédant l’arrêt de travail consécutif à l’accident. On doit retenir la solution la plus avantageuse pour le salarié. Conséquences pour l’entreprise Les conséquences de la rechute sont, pour l’entreprise, identiques à celles d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. Points de vigilance La question essentielle pour l’employeur est de savoir si la rechute est bien la suite de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle initiale. En cas de doute sur ce point, l’employeur peut émettre des réserves motivées. À noter que si la caisse de MSA omet de notifier la rechute à l’employeur, sa décision sera inopposable à ce dernier. En matière de rechute, le salarié ne bénéficie plus de la présomption d’imputabilité. Il lui appartient donc d’apporter la preuve que la rechute est bien en lien direct et exclusif (pas de nouvelle cause) avec l’accident du travail ou la maladie professionnelle. Autre point sur lequel l’employeur devra être vigilant : l’accident (ou la maladie) est-il survenu chez lui ou chez un précédent employeur ? Si la rechute résulte d’un évènement survenu chez un autre employeur, c’est ce dernier qui doit être informé par la MSA de la rechute et qui devra, le cas échéant, en supporter les conséquences (voir fiches n°3 et n°5). Ces conséquences peuvent notamment se situer à trois niveaux : L’augmentation du taux de cotisation d’accident du travail Selon la taille de l’entreprise, la reconnaissance du caractère professionnel aura une conséquence directe (taux individualisé en totalité ou partiellement) ou indirecte (moins de 20 salariés : taux national). Mais, même dans ce dernier cas, les conséquences financières de l’AT/MP seront imputées sur l’équilibre financier de la cotisation. Une goutte d’eau dans la mare, peut-être, mais qui se rajoute aux autres… En cas d’inaptitude Si le salarié est ultérieurement classé inapte à tous postes de travail dans l’entreprise et que vous devez le licencier (voir fiche 11), le caractère professionnel de l’AT/MP entrainera un doublement de l’indemnité de licenciement et le paiement d’une indemnité compensatrice de préavis. La conséquence financière est alors immédiate et très importante. En matière de management Avant d’émettre des réserves, il faut également s’interroger sur les conséquences que celles-ci pourraient avoir sur les relations avec le salarié ou, d’une manière plus générale, sur l’ambiance de travail dans l’entreprise. En pratique, on ne devra donc avoir recours à la réserve que lorsqu’il y a un doute sérieux sur le caractère professionnel de l’accident ou de la maladie. ( ( Témoignage Stéphanie Arboriculture (Maine et Loire) Voir aussi • Fiche n° 3 : La MSA m'informe d'une maladie professionnelle d'un salarié : quelles conséquences et comment réagir ? • Fiche n° 5 : Mon salarié prétend avoir subi un accident du travail, j'ai un doute : que faire ? • Fiche n° 11 : Je dois licencier mon salarié pour inaptitude : quelle procédure mettre en place ? Quel coût ? « Il y a trois mois, notre salarié a été voir son médecin pour un mal de dos. Nous avons découvert le lendemain que le médecin lui avait remis une feuille d’accident du travail pour un arrêt d’une semaine. Nous avons donc régularisé la situation en émettant la déclaration d’accident. Pendant, deux mois, nous n’avons pas eu d’information nouvelle concernant les problèmes de santé du salarié. Puis un jour, notre salarié nous prévient qu’il sera absent en raison de son mal au dos. Deux jours plus tard, nous avons reçu le certificat d’arrêt de travail signalant une rechute d’accident du travail. Toujours aucune information de la part de notre salarié qui est maintenant en arrêt depuis un mois ! Comment être sûr que ses problèmes de santé soient dus à « son accident du travail » ? Le dossier est toujours en cours … et nous n’avons toujours aucune information …. » Octobre 2012