Actu. Géné. : FORUM

définitivement pas à la
mode... Twitter, qui vient de
«gazouillis» en anglais,
permet d’envoyer et recevoir
avec une multitude de
personnes des messages
limités à 140 signes (à titre
indicatif, ce «Mot» en compte
900). Et c’est devenu le plus
chic et choc des robinets à
indiscrétions. Hier, le député
Favennec nous a ainsi twitté
en direct de l’Elysée, entre
poire et fromage, que notre
Président remanierait en
octobre.
Et le député Tardy a twitté la
pathétique prestation de la
paire Domenech-Escalettes
dans le huis clos de la
Commission d’enquête, avant
d’être condamné au silence.
«Je suis le traître qui twitte et
j’assume», s’est vanté le
désormais célèbre Monsieur
Tardy. Drôle d’époque: un
gazouillis fait l’info, les
députés refont le match, les
balances revendiquent la
transparence... Twitt again ?
Non, merci.
LE DESSIN
Par Bauer
« L’homme malade de
l’Europe, c’est l’Allemagne »
>> Dans « Tous ruinés dans dix
ans ? », vous écrivez que la
dette publique est un danger
mortel quand elle n’est pas
maîtrisée . Sommes-nous en
danger ?
Oui, l’État l’est car il peut tomber
en faillite. Si c’est le cas, il faudra
augmenter les impôts pour rembourser ou décider de ne pas
rembourser et ce sera la fin
des services publics. Plus la dette
augmente, plus cela coûtera très
cher. La dette est une boule de
neige qui grossit et il faut l’arrêter maintenant. C’est déjà un
peu tard pour le faire uniquement avec des économies. Il faut
que dans trois ans, le budget ait
baissé de 100 milliards. Il faut
donc faire des économies dès
cette année et ce sera très difficile.
>> Vos préconisations pour
relancer la croissance en 2007
n’ont pas toutes été reprises.
Auraient-elles pu empêcher la
situation budgétaire actuelle ?
Oui je le pense. Les préconisations qui ont été suivies vont être
très utiles mais elles sont à long
terme (pôle de compétitivité,
etc.).Nous proposions de s’attaquer tout de suite à la dette pour
la faire descendre avant 2012 en
dessous de 60 % du PIB et pour
cela nous avions préconisé
des économies comme la suppression des départements et
des doubles emplois administratifs, la réduction des gaspillages, etc. Rien que les
programmes d’informatisation
de l’État auraient à eux seuls
économiser 15 milliards d’euros
par an. Cela n’a pas été mis en
œuvre.
>> Quelle est la mesure non
choisie que vous regrettez le
plus ?
!
« »
Pour être efficace, il faut être
catastrophiste. La crise que
nous traversons est bien aussi
grave que celle de 1929.
Il y en a trois : la suppression des
départements, la revalorisation
du statut des assistantes maternelles qui est fondamental, et la
sécurité sociale professionnelle.
>> Comment augmenter
la croissance ?
Il faut des bons du Trésor européen qui permettent de faire un
grand emprunt et donc de
relancer la croissance. C’est possible. L’Europe n’a pas de dette
donc elle doit pouvoir emprunter 10 ou 20 % de son PIB. 10 %
du PIB européen, c’est
10 000 milliards d’euros : si on
avait 10 % de dette au lieu de
zéro actuellement, ce serait une
dette faible et on réglerait tous
les problèmes.
>> Le projet de réforme des
retraites du gouvernement
vous semble-t-il pertinent ?
La réforme actuelle me parait
aller dans le bon sens mais je
la trouve injuste. Elle met trop
l’accent sur les salariés ayant
commencé jeunes et donc étant
le moins qualifiés. Elle fait un
pari sur la croissance de l’emploi
puisqu’il faut créer un million
d’emplois chez les seniors et
je ne vois pas quelles sont les
>> Pourquoi l’Europe ne
le fait-elle pas ?
BIO EXPRESS
Jacques Attali,
66 ans, ancien Conseiller
d’Etat, est Président de la
Commission pour la
libération de la croissance
française depuis août
2007. Il doit présenter son
second rapport en juillet.
Est président de la société
de conseils A & A et de
PlaNet Finance.
A été conseiller spécial de
François Mitterrand de 1981
à 1991.
>> Que représente la
télévision en prison ?
C’est un moyen de lutte vital
contre l’angoisse. Notamment
lorsque l’on est emprisonné la
première fois. On est propulsé
dans un univers tellement
anxiogène que la télé est la
seule chose qui nous
raccroche à l’extérieur, qui
nous permet de penser à autre
chose, au moins le temps de
prendre ses marques. De plus,
beaucoup de détenus ne sont
Jeudi 1er juillet 2010
T01
HIER VOUS AVEZ REPONDU
Allez-vous dépenser
moins pour les soldes
et pour les vacances
>> En intitulant votre livre
« Tous ruinés dans dix ans »
avez-vous craint d’en rajouter
dans la sinistrose ambiante ?
Oui, mais je pense que pour être
efficace, il faut être catastrophiste sans mentir. En 2007, j’ai
dit qu’il arrivait une crise digne
de 1929 et tout le monde a ri.
Je n’étais pas le seul à le dire,
mais il fallait le dire. L’optimisme
est réactionnaire. Cela revient à
dire « rassurez-vous il n’y a pas
de problème, je m’en mets plein
les poches et vous pouvez
dormir tranquille ». L’optimisme
protège les puissants et fragilise les faibles.
MEDIAS
FRANÇOIS KORBER
Ancien détenu, juriste, délégué
de l’association Robin des Lois
TF1 se met à son tour aux fourneaux
pas habitués à lire et sont de
toute façon incapables de le
faire au début. Avec la télé, il y
a les images, et les infos.
>> Vous êtes un juriste
redouté de l’administration
pénitentiaire et plusieurs
arrêts portent votre nom. Quel
est votre prochain combat ?
Faire respecter le numerus
clausus, c’est-à-dire un détenu
pour une place. Cela est
appliqué dans les centrales,
mais pas dans les maisons
d’arrêt où tout dyfonctionne à
cause de la surpopulation. Les
solutions existent. Comme
mettre en place un crédit de
fin de peine pour libérer de
façon un peu anticipée des
détenus dans les centrales,
sous le contrôle du juge
d’application des peines, ce
qui libérera des places en
maison d’arrêt. Faire passer
l’idée des peines alternatives, à
condition qu’elles soient
encadrées.
Développer les prisons
ouvertes, comme celle de
Casabianda en Corse, où des
détenus travaillent la terre. Si
ce principe touchait 10 % de
la population carcérale, cela
coûterait moins cher aux
contribuables.
Et c’est quand même plus
intelligent qu’un détenu
apprenne un boulot plutôt
que de tourner en rond dans
sa cellule.
Propos recueillis
par Xavier Breuil
(1) www.robinsdeslois.org
?
tonnes de nourriture : TF1 va
diffuser à partir de la rentrée
« MasterChef », sa toute première émission culinaire et le
plus grand concours d’amateurs de cuisine jamais organisé en France.
La date exacte et la fréquence
des diffusions ne sont pas
encore arrêtées. Toutefois, le
groupe TF1 mise déjà sur un
franc succès de ce nouveau
concept tournant autour de
la gastronomie.
« Nous voulons faire de MasterChef une grande marque.
C’est le plus grand concours
d’amateurs de cuisine jamais
organisé en France » a déclaré hier Laurent Storch, directeur des programmes de la
chaîne. Jusqu’à présent, TF1 est
restée en retrait des émissions
culinaires. Pourtant elles cartonnent sur les autres chaînes,
notamment « Un dîner presque parfait » et « Miam » sur
M6, « Côté cuisine » sur France
Les émissions de cuisine ont le vent en poupe à l’instar du
«Dîner presque parfait» de M6.
/ Photo M6
3 ou « Mon chef bien aimé » sur
cuisine.tv. Pour sa première,
TF1 a mis les moyens : une cuisine gigantesque en région
parisienne, 36 tonnes de matériels de cuisine, 1,8 tonne
d’oignons, 20.000 œufs, 70
mètres de plan de travail…
Lors de la sélection, qui s’est
déroulée à Marseille, Lille, Toulouse et Paris, 18 000 candidats se sont présentés
Professeurs de français, agriculteurs, responsables de fastfood ou hôtesses de l’air, rêvant
tous d’ouvrir un restaurant,
78 %
1222 INTERNAUTES
> bernardsral
«Je ne ferai pas la queue
en attendant l’ouverture des
magasins, hors de question
! Les soldes ne sont plus ce
qu’elles étaient et les articles
convoités ne sont pas
forcément à des prix
attrayants !»
> fantasio
«La frénésie de
consommation est
?
inversement
proportionnelle à
l’évolution de la crise
économique et les
Français réussissent la
performance de dépenser
et d’acheter iphone, ipad,
TV plasma et tutti quanti
alors que le pouvoir
d’achat est en berne. Vous
avez dit soldes, bon
marché, quelle horreur...»
> Ne sais pas : 7 % (120)
14 %
223 INTERNAUTES
Propos recueillis à Paris
par Nathalie Mauret
Vient de publier « Tous ruinés
dans dix ans ? » aux éditions
Fayard (15, 90 euros).
SON POINT DE VUE
« Il faut que la télévision
soit gratuite en prison »
Jusqu’à fin 2009, la télévision
en prison faisait l’objet d’une
location forcée, à des tarifs
parfois exorbitants, qui
allaient jusqu’à 38 euros par
mois. J’ai obtenu que soit mis
fin à ce système, et surtout
que les détenus peuvent
acquérir leur poste une bonne
fois pour toutes. Cette décision
a concerné les centrales mais
a cependant exclu les maisons
d’arrêt, où vivent 40 000
détenus. Je me bats désormais
pour eux, même si les tarifs de
location ont été harmonisés
pour ne pas dépasser
18 euros. Je leur propose à eux
et à leurs familles de remplir
une lettre type (1) pour saisir
en leur nom la Haute Autorité
de Lutte contre les
Discriminations. Mais la
véritable victoire serait
d’obtenir la gratuité de la
télévision. Robert Badinter, à
l’origine de l’arrivée de la télé
en prison en 1985, le
souhaitait déjà.
/ Photo AFP
>> Vous n’êtes donc pas
optimiste ?
Non mais cela ne m’empêche
pas d’être actif. L’optimisme
n’est pas nécessaire à l’action.
Au contraire il peut conduire à
une forme d’indulgence, d’indolence.
JFayard
?
Eric Woerth doit-il quitter
le gouvernement
pistes pour cela. Cela me paraît
très optimiste.
Parce que l’Allemagne ne comprend pas que c’est son intérêt.
Elle considère toute dette
comme mauvaise alors qu’elle
est la championne de la dette et
que son économie est catastrophique. L’homme malade de
l’Europe est l’Allemagne et non
pas la France.
ix-huit mille candidats,
D
quatre mois de tournage,
une cuisine de 10 000 m2 et des
>> Vous dénoncez un racket
de la télévision en prison :
pourquoi ?
LA QUESTION DU JOUR SUR
RENCONTRE AVEC JACQUES ATTALI
De Francis Brochet
Gazouillis
witter, vous connaissez ?
On l’espère pour vous,
T
sinon vous n’êtes
FORUM
NON
LE MOT
POUR NOUS CONTACTER PAR COURRIER :
Forum des lecteurs, Le Progrès, 4 rue Montrochet 69002 Lyon
OUI
NOUS CONTACTER PAR MAIL : [email protected]
OU SUR NOTRE SITE : www.leprogres.fr
ils ont réalisé une recette personnelle en 50 minutes. Leurs
tartares sur lit de roquettes,
tartes tatin de chèvres et autres
endives caramélisées, plus ou
moins bien présentés et plus
ou moins appétissants, passent
au crible d’un jury de trois
experts : Frédéric Anton, le chef
trois étoiles du Pré Catelan, Yves
Camdeborde, chef du Relais
Saint-Germain, et Sébastien
Demorand, journaliste et critique culinaire.
Ensuite, cent personnes sont
retenues et soumises à une batterie d’épreuves « techniques »,
comme émincer parfaitement
un oignon, couper un filet de
viande ou s’organiser pour cuisiner pour près de 300 personnes. Seulement vingt cuisinières
et cuisiniers amateurs sont
choisis pour la phase finale : 45
jours de nouvelles épreuves, de
plus en plus pointues.
Le vainqueur gagnera 100 000
euros, six mois de cours de cuisine dans une école de renommée mondiale et un livre avec
ses recettes.
France Télévisions n’a pas de patron
a chronique de la succession
L
de Patrick de Carolis à la tête
de France Télévisions a connu
un nouvel épisode hier : la
nomination de Rémy Pflimlin
sur choix de Nicolas Sarkozy
n’ayant finalement pas été
annoncée comme attendu. Le
secrétaire général de l’Élysée,
Claude Guéant, avait lui-même
annoncé mardi la prochaine
nomination de Rémy Pflimlin.
A l’Élysée, on soutient «
qu’aucune décision n’a été
prise ».
Certains à l’UMP reconnaissent
que dans le climat politique
actuel, le choix de Nicolas Sarkozy est dicté par la volonté
de ne pas soulever une nouvelle
polémique. D’autant que le
l’annonce du choix présidentiel
susceptible d’intervenir à tout
moment. Le nom du candidat
doit ensuite être soumis aux
commissions des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat, alors que les
vacances parlementaires débutent le 13 juillet. Le Pdg devra
notamment poursuivre les
négociations tendues pour une
nouvelle convention collective,
puisque dans le cadre de la
réforme de 2009 le groupe a été
réorganisé en une entreprise
commune, alors qu’il arrivait
dans un contexte relativement
flou concernant la suppression
totale de la publicité des écrans,
prévue d’ici fin 2011.
nouveau mode de nomination des patrons de l’audiovisuel public par le président de
la République fait également
débat.
Certains voient dans cette suspension un retour en grâce
d’Alexandre Bompard, 37 ans,
un proche d’Alain Minc, conseiller du chef de l’État et un ami
du producteur Stéphane Courbit, qui voulait racheter la régie
publicitaire de France Télévisions. Ses qualités humaines et
de gestionnaire sont reconnues.
À 56 ans, Rémy Pflimlin, qui a
fait toute sa carrière dans la
presse et à France Télévisions,
apparaît plus consensuel.
Des incertitudes demeurent
aussi concernant la date de
Rémy Pflimlin aurait dû être
nommé hier: sera-t-il
finalement l’élu pour présider
l’audiovisuel public ?
Ce journal se compose de :
Cahier 1 (36 pages) Cahier 2 (16 pages)
/ Photo AFP
2
www.leprogres.fr