L`Agefi - Contribuables Associés

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L`Agefi - Contribuables Associés
EUROPE-MONDE
mardi 29 octobre 2013 PAGE 23
Le Koweït décrète la fin de l’Etat-providence
La quasi-gratuité des services publics n’est plus possible. Les temps ont changé selon le premier ministre du pays. Les Koweïtiens devront s’habituer à vivre différemment.
et charges des services publics, et d’imposer un système de taxation dans un pays qui tire 94% de ses
revenus des recettes pétrolières et où salariés et sociétés ne paient pas d’impôts.
Le gouvernement a promis aussi de réduire les dépenses publiques, notamment les dépenses courantes qui incluent les salaires, les subventions et la
défense.
Le ministre des Finances, Salem Abdel Aziz Al-Sabah, a indiqué la semaine dernière que les dépenses courantes constituaient 85% du budget de l’Etat.
Le gouvernement a averti que si l’Etat-providence
SUITE DE LA PAGE UNE
La quantification d’un
phénomène persistant
Non seulement les Français émigrent, mais ils reviennent de
moins en moins souvent dans leur
pays. Jusqu’à 94% des expatriés
français se disent satisfaits de leur
décision et tout au plus un cinquième envisage de retourner
dans leur patrie… après la retraite.
Le désenchantement vis-à-vis du
marché du travail, mais aussi des
mentalités liées au modèle fiscal,
social et politique est difficile à accepter, du fait des désincitations à
entreprendre qu’ils impliquent.
«En privilégiant la notion d’emploi à celle de travail, on a développé une conception bureaucratique du profil-poste à laquelle les
complexités administratives et la
multiplication des guichets, le
pantouflage et les freins mis à
l’embauche ont ajouté leurs pesanteurs», constate Jean-Paul
Gourévitch, l’auteur de l’étude.
C’est particulièrement la jeunesse
qui en souffre et il n’est pas étonnant que ce soit dans cette classe
d’âge que le désir d’expatriation
est le plus fort.
La faiblesse relative des rémunérations françaises due à la fiscalité
pénalisante n’est pas non plus de
nature à convaincre les jeunes de
valoriser leur potentiel dans leur
pays d’origine.
«Le matraquage fiscal, les révélations sur la corruption, l’absence
de stimulation des jeunes actifs,
le mépris ou la jalousie à l’égard
de la réussite, les atermoiements
de l’équipe au pouvoir fonctionnent comme des vecteurs de
l’exil», observe Jean-Paul Gourévitch. La simplification et la diminution de la fiscalité, en visant
le long terme, revêtent dès lors
une importance capitale pour que
les citoyens considèrent qu’ils ont
plus intérêt à faire profiter leur
pays de leurs capacités qu’à s’expatrier.
L’impôt de solidarité sur la fortune représente un handicap
connu pour la compétitivité. Mais
il en va de même des innombrables mesures et contre-mesures
fiscales qui complexifient et alourdissent le système à l’infini. Pour
favoriser la remigration, des exonérations fiscales pourraient être
accordées à ceux qui rapatrient
leur outil de travail et des amnisties partielles à ceux qui rapatrient
leurs capitaux. Une réforme du
système éducatif aiderait également par une meilleure adéquation de l’enseignement supérieur
avec moins de déperditions et une
meilleure connexion entre les formations et le marché du travail.
Pour l’heure, cependant, le handicap psychologique et financier
envers l’économie libre de marché perdure. La politique ne fait
rien pour le surmonter. La France
aurait pourtant en ses mains tous
les leviers pour inverser la tendance. (PB)
PORTUGAL: banque de crédit aux entreprises
Le Portugal compte se doter d’une banque d’investissement publique
spécialisée dans le crédit aux petites et moyennes entreprises, avec le
concours de la banque allemande KfW, a annoncé lundi le gouvernement portugais. Un protocole de coopération entre le Portugal et la KfW
a été signé à Lisbonne par la ministre des Finances Maria Luis Albuquerque, le ministre de l’Economie Antonio Pires de Lima et Ulrich Schröder, président du directoire de la banque publique allemande. La KfW
se déclare prête «à étudier, aux côtés du gouvernement allemand, la
possibilité de financer les PME portugaises à travers cette institution financière spécialisée», selon le communiqué du gouvernement portugais.
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se maintenait, l’émirat, membre de l’Opep, commencerait dès 2021 à accuser de «vrais» déficits budgétaires qui, accumulés, pourraient atteindre 414
milliards de dinars (1600 milliards de dollars) en
2035. Il a souligné l’urgence de réduire les subventions sur les prix du carburant, de l’électricité et de
l’eau et d’augmenter les redevances sur les services
publics, offerts aux citoyens koweïtiens gratuitement ou à des tarifs largement subventionnés.
Ainsi, les prix des produits pétroliers n’ont pas
changé au cours des 15 dernières années, et l’électricité est offerte aux citoyens et aux 2,7 millions de
résidents étrangers à moins de 5% de son coût, selon des statistiques du gouvernement.
Début octobre, le Fonds monétaire international
(FMI) a exhorté le Koweït à réduire ses dépenses
publiques, qui ont triplé en 7 ans, pour parer aux risques d’une baisse des cours du brut. Selon des statistiques du ministère des Finances, les dépenses publiques entre l’exercice fiscal de 2005/2006 et celui
de 2012/2013 ont bondi de 24,4 milliards à 68,2 milliards de dollars alors que les salaires dans la fonction publique sont passés de 6,7 milliards à 17 milliards de dollars.
Future taxe boursière
à très hauts risques
Le gouverneur de la Banque de France s’en est pris au projet réalisé par Bruxelles.
Le gouverneur de la Banque de
France Christian Noyer a éreinté
hier le projet européen de taxation des transactions financières,
se plaçant sur la même ligne que
le gouvernement français, soucieux de préserver les intérêts de
la place financière nationale.
Dans des termes d’une virulence
rare pour un banquier central, M.
Noyer a affirmé au Financial Times que la future taxe sur les transactions financière, telle qu’elle a
été conçue par Bruxelles, posait
«un énorme risque» pour les pays
qui l’appliqueraient et devait être
réécrite.
«Le projet de la Commission n’est
pas viable et doit être entièrement
revu», souligne M. Noyer dans cet
entretien. «Je ne pense pas que
cela ait été à un quelconque moment l’intention du gouvernement français de faire quelque
chose qui déclencherait la destruction de pans entier de l’industrie
financière française, provoquerait
une délocalisation massive d’emplois et porterait atteinte globalement à la reprise», fait valoir M.
Noyer, interrogé par le journal
britannique.
Onze pays emmenés à l’origine
par la France et l’Allemagne se
sont dit d’accord pour taxer les
transactions financières selon le
modèle développé par l’économiste américain James Tobin. La
Commission européenne leur a
présenté en février un projet de
taxe très large, pouvant rapporter
jusqu’à 35 milliards d’euros par
an, et couvrant un très grand
nombre de produits.
Mais le gouvernement français estime que ce projet va trop loin car
il menace certaines spécialités financières françaises, comme les
fonds monétaires. Paris Euro-
place, association qui défend les
intérêts de la place parisienne, estime qu’en détournant les transactions par exemple vers la
Grande-Bretagne, qui ne fait pas
partie des pays volontaires, la taxe
imaginée par la Commission
pourrait coûter 30.000 emplois
rien qu’en France.
Le ministre de l’Economie et des
Finances Pierre Moscovici n’a de
cesse de réclamer publiquement
une mesure européenne «ambitieuse» mais, au sein de son administration, la taxe a de nombreux
détracteurs, qui jugent qu’elle devrait rester «symbolique».
Au niveau national d’ailleurs le
gouvernement français s’applique
à contenir les effets de la «taxe Tobin» à la française, déjà en vigueur.
La semaine dernière, les députés
ont ainsi renoncé à une initiative
visant à durcir cette taxe française,
qui rapporte beaucoup moins que
prévu (600 millions d’euros par
an au lieu des 1,6 milliard d’euros
escomptés). Au grand dam des associations, car l’instrument, censé
avoir des vertus anti-spéculatives,
doit aussi financer l’aide au développement et la lutte contre le réchauffement climatique.
La France n’est pas seule à s’inquiéter des conséquences d’une
taxe européenne vigoureuse sur
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BLOOMBERG
Le Koweït, riche émirat pétrolier du Golfe, a prévenu hier que le régime d’Etat-providence, assurant
la quasi-gratuité des services publics, «ne peut plus
perdurer» et que les temps avaient changé.
«Un fait dont chacun doit être conscient, c’est que
le système de l’Etat-providence auquel les Koweïtiens se sont habitués ne peut plus perdurer», a déclaré le premier ministre, cheikh Jaber Moubarak
Al-Sabah, en présentant le programme de son gouvernement au Parlement.
Ce programme qui court jusqu’à l’année fiscale
2016/2017 prévoit de reconsidérer les subventions
CHRISTIAN NOYER. «Le projet
de la Commission n’est pas viable
et doit être entièrement revu.»
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les transactions boursières. C’est
aussi le cas de l’Allemagne, pays
qui s’est beaucoup fait prier avant
de rallier l’idée d’une taxe appliquée seulement à un groupe restreint de pays.
L’opérateur de la Bourse de Francfort, Deutsche Börse, n’a de cesse
de pourfendre tout «cavalier seul»
en matière de taxe. Il met aussi en
garde contre toute taxation des
produits dérivés, susceptible selon lui de «compromettre la couverture des risques de l’économie
réelle». A la Bundesbank, même
si le ton est plus mesuré qu’à la
Banque de France, la critique est
aussi là. Joachim Nagel, membre
du directoire de l’influente banque centrale allemande, met en
garde contre d’éventuelles «conséquences négatives»: une taxation
des transactions, si elle rendait le
marché inter-bancaire moins attractif, pourrait aggraver la dépendance de certaines banques aux
mesures d’aides exceptionnelles
de la Banque centrale européenne,
fait-il valoir.
Les sociaux-démocrates allemands, qui négocient actuellement leur entrée au gouvernement d’Angela Merkel, sont
favorables en principe à une «taxe
Tobin». Mais jusqu’ici ils n’en font
pas une revendication de premier
plan, et semblent concentrer leur
stratégie face à la chancelière
conservatrice sur l’introduction
d’un salaire minimum généralisé
en Allemagne.
Face à ce manque d’enthousiasme
généralisé, l’économiste Megan
Greene (Maverick Intelligence)
s’amusait récemment sur Twitter
d’une «FTT - Financial Transaction Tax» qui s’apparente de plus
en plus à une «FTT - Fairy Tale
Tax», une taxe de conte de fées.
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ÉTATS-UNIS: production
industrielle en hausse
La production industrielle aux
Etats-Unis a augmenté davantage
que prévu en septembre à 0,6%
après une légère hausse de 0,4%
en août, selon les chiffres publiés
lundi par la Réserve fédérale américaine (Fed). Pour l’ensemble du
troisième trimestre, la production
industrielle est en hausse de 2,3%
en rythme annuel. Pour septembre, les analystes s’attendaient
dans leur prévision médiane à un
progrès de 0,3%. Parmi les composantes de l’indice, la production
manufacturière est en modeste
hausse de 0,1% en septembre et le
chiffre d’août a été révisé en baisse
faisant état d’une hausse de 0,5%
au lieu de 0,7% précédemment estimé. Sur le troisième trimestre,
la production manufacturière est
en progrès de 1,2% en rythme annuel. La production minière a ralenti sa progression à 0,2% en septembre contre +0,6% le mois
d’avant.
ÉTATS-UNIS: promesses
de logements en baisse
Les promesses de ventes de logements ont accéléré leur chute en
septembre et baissé pour le quatrième mois consécutif, a indiqué lundi l’Association nationale
des agents immobiliers (NAR).
Elles ont reculé de 5,6% sur un
mois, en données corrigées des
variations saisonnières, alors que
les analystes tablaient sur un affaissement bien moins prononcé
de -1,3%. Fait nouveau, l’indicateur de la profession qui présage des ventes futures de logements affiche également une
baisse (-1,2%) par rapport à son
niveau atteint il y a un an, note
l’association professionnelle.
C’est la première fois en près de
deux ans et demi qu’un tel recul
sur un an est enregistré, a souligné l’organisation dans son communiqué. Selon la NAR, l’aggravation de la baisse sur un mois,
après le recul de 1,6% en août,
tient à la persistance de prix et de
taux d’intérêt élevés mais également à la paralysie budgétaire
qui a frappé les Etats-Unis.
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