Numéro Dix-huit / La vie aquatique

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Numéro Dix-huit / La vie aquatique
Numéro Dix-huit / La vie aquatique
© 2010 Vans, Inc.
P: Daniel Sturt
Geoff Rowley, leader of those devoted, a Vans skateboarder since 1999.
#18
Couverture
En couverture : oui je sais, encore Tony Hawk, mais hé, là c’est
vraiment un trick de malade. Il glisse sur l’eau, le mec ! N’est pas
Tony Hawk qui veut… Ah, attendez, on me signale qu’il s’agit en fait
de Julian Furones en pauv’ power slide dans
une flaque. Autant pour moi. - FD
Photo : Eric Antoine
Cette page
50-50 « pop out » d’Hugo Liard à Berlin. J’avais rarement vu un
spot aussi anti-skaté, ils avaient carrément enlevé le sol au niveau de
l’élan… Mais ça n’a pas arrêté le bel Hugo qui s’est construit un petit
tremplin tout bancal et qui a vaincu la bête. La météo était de type
variable ce jour-là, genre mitigée, mi-figue, mi-raisin, on savait pas
trop, et je ne me souviens plus de ce qu’avait annoncé la belle Tania
de France 2… - FD
Photo : Samuel Partaix !
Soma est édité par Les éditions du garage, SARL au capital de 8000 euros
13, rue de l’Isère 38000 Grenoble
[email protected]
Impression Tuerlinckx, Belgique.
Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, et puis c’est tout.
ISSN : 1959-2450
Directeur de la publication David Turakiewicz
Rédaction en chef Fred Demard [[email protected]] & Tura [[email protected]]
Publicité David Turakiewicz [[email protected]]
Rédacteurs Scott Bourne / Loïc Benoît / Pierre Dutilleux / Kévin Métallier / Paul Labadie / Steve Forstner
Illustrations David Lanaspa (Da)
Graphisme Jad Hussein p.58 à 67 / Nicolas Malinowsky p.42 à 51 / le reste par Tura
Photographes Loïc Benoît / Scott Bourne / David Manaud / Paul Labadie / Pierre Dutilleux / Eric Antoine / Loïc
Benoît / Kévin Métallier / Benoît Renaux / Sam Partaix / Marc Gérard / Sam Partaix
Eric Palozzolo / Ryan Allan
HUGO / FRONTSIDE OVERCROOK / PHOTO : C. LE GALL / SEE MORE AT: WWW.VOXFOOTWEAR.COM
9 soma
GSM EUROPE: +33 5 58 700 700
Max Vanarnem, cruising, San Francisco / © Eric Palozzolo
INTRO
J’ai mal dormi la nuit dernière. J’étais perturbé. À la fin de ce magazine,
il y a une liste des dix meilleures vidéos de tous les temps, qu’on avait faite dans la
journée. On n’y a mis aucune vidéo Santa Cruz ni aucune Real. Comment peut-on
à ce point nier l’influence qu’ont eue sur le skateboard des gars comme Natas,
Dressen, Tom Knox, Jason Jessee, Tommy G., Thiebault, Busenitz ?
Le réchauffement climatique, les guerres, le régime des retraites, rien de tout
cela ne vient jamais perturber mon sommeil, mais que « Wheels on Fire » ou « Real
to Reel » ne figurent pas dans la liste des vidéos les plus influentes, ça vraiment,
ça me rend dingue. Heureusement d’ailleurs que j’en parle ici, ça allège un peu ma
conscience. Déjà que l’intro du numéro précédent, dans laquelle je dis exactement
tout le contraire de ce que je pense pour tenter d’être drôle a été prise au sérieux
par des gens qui me connaissent… On ne fait vraiment pas un métier facile ! - Fredd
11 soma
Vivien Feil, flip, Paris / © Tura
SOM
MAIRE
août& septembre 2010
12 LE jeune
Introduction du bandana en plastique à caractère
préventif.
14 le vieux
58 ‘On n’est pas venu niquer
des araignées’
Steve Forstner s’éssaye à la poèsie, en « Français »
dans le texte.
Quelques secondes après que la photo ait été prise,
Arnaud est allé s’encastrer dans les barrières,
en bas. Les pompiers qui passaient par là l’ont
embarqué, direct. Score : six points de suture (4+2)
sur le crâne.
68 48 heures à Montréal
22 Hobo erectus
Les Français de chez Vans apprennent à survivre en
temps de crise.
Paulo décerne son diplôme de Hobo à Mr Dallas
Rockvam.
30 Orgy porgy
Ca y est, Scott a pété les plombs. Il ne veut plus de
texte sur ses photos. Rendez-vous dans le Vrac.
40 SHUT up and skate
Cet été, tout le monde fait de l’aqua-skate. Même
Stéphane Larance s’y est mis !
46 San francisco chronicle
Des Anneciens en pélerinage à La Mecque.
13 soma
Fabian Veraeghe et Peter Molec ont des problèmes
de transit.
84 UNE bande de jeunes
88 25 euros pour le prix de 15
Pas de quoi s’acheter à bouffer, mais toujours de
quoi s’acheter un pochon, les jeunes...
78 ali boulala
En exclusivité mondiale, la première photo de skate
d’Ali depuis l’accident !
88 THE CLASH
Max Génin est allé 3 ou 4 fois à Berlin. Il n’a jamais
rien vu d’autre que l’hôtel et le skatepark du contest.
Max ! Réveille-toi ! Oh !
LEJEUNE
Gap to Fs tailslide shove it, Paris / © Tura
Roman Gonzales
Date de naissance
6 novembre1992
Lieu de naissance
Paris
Lieu de résidence actuel
Où te vois-tu et que feras-tu
dans 15 ans ?
Je serai sur un île avec mes ‘srabs’
les Bloby’s !
© B. Renaux
LUCAS PU IG. S W ITC H B S F L IP. LU CAS 2 OU T NOW. S EE A L L C OLOR S AT L A K A I.C OM
Paris
Première board
Une Paul Rodriguez, Plan B. Non,
c’était une Girl !
Vidéo de référence
« This is skateboarding »
Années de skate
Euh... six. Six et demi.
LAKAI LIMITED FOOTWEAR: THE SHOES WE SKATE
FOSTER / CAPALDI / JOHNSON / CARROLL / MARIANO / HOWARD / WELSH / BIEBEL / LENOCE / FERNANDEZ
ALVAREZ / ESPINOZA / PUIG / GILLET / BRADY / JENSEN / 955 Francisco Street, Torrance, CA 90502 / lakai.com / [email protected]
LEvieux
Ollie into bank, Paris / © Tura
Arnaud Brémard
9 septembre 1976
Les vidéos lyonnaises de l’époque, les vidéos de Paulo,
les vidéos anglaises, les Habitat...
Mont-Saint-Aignan, près de Rouen.
Ca doit être la 22è, là !
Date de naissance
Lieu de naissance
Lieu de résidence actuel
Paris
Première board
Blanche avec des roues rouges ! Et puis une Holy Sport
avec des palmiers sur le dessus de la board, et après,
une Hosoi achetée d’occase, avec des trucks Street
Shadow Gullwing, des roues Rat Bones, le tout sans
grip à 900 balles, merci papa !
Vidéos de référence
Années de skate
Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ?
Je finissais ma carrière lycéenne, cinq ans au lieu de
trois ! On se faisait des trips « cars Hollywood », on
allait à Lyon, et on venait souvent à Paname ! Tous les
50km ils te donnaient un paquet de chewing-gum ! On
allait à Londres aussi avec mon pote Dave, on avait
croisé Marc Haziza qui était pizzaiolo !
Sponsor
Bud
KURT WINTER
OLLIE
adidas.com/skateboarding
© 2010 adidas America, Inc. adidas, the trefoil logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
La rubrique indispensable de Paul Labadie
www.somaskate.com/videos
Dallas Rockvam. Ce nom vous dit quelque chose ? En bon skate-nerds, si vous consultez
l’histoire de ses parus sur theskateboardindustry.com, voilà ce que vous y trouverez :
« Thrasher Magazine, janvier 2007 : feeble grind on a 28 stair rail /
Transworld Magazine, juillet 2007 : backside tail slide to fakie on
a 16 stair rail (Hollywood High) / Skateboarder Magazine, octobre
2007 : nollie big spin back lip on a 12 stair rail ; etc… »
Pas un p’tit joueur le mec ! Enfin en 2007 surtout,
depuis, quelques déboires de sponsors et autres blessures (pas étonnant quand on voit le genre de spots qu’il skate) l’ont légèrement
écarté du devant de la scène.
C’est bon Dallas, c’est dans la boîte ! Tu veux pas le refaire pour la séquence ?
J’ai eu la chance de rencontrer ce type sympathique il y
a quelques mois à Paris, alors qu’il squattait chez le rédac’ chef de
cette feuille de chou. Il se trouve que je squattais là aussi, ça nous a
offert un terrain d’entente. Puis on s’est fait une session au bowl de
Chelles, suivie d’une bonne raclette, il n’en fallait pas plus : c’est mon
srab. Quelques semaines plus tard, voilà qu’il se pointe à Barcelone.
Du coup, re-session, pas de raclette ce coup-ci, mais quelques cervesas bien fraîches, et la séquence que vous avez sous les yeux.
Quand je lui ai demandé quelle raison valable il aurait
de figurer dans la rubrique des hobos, voilà ce qu’il m’a répondu :
«Ca fait trois ans que je n’ai plus de maison, tu t’en accommodes et
puis tu fais la vaisselle pour que les gens te laissent redormir chez
eux... » Pour moi c’est valable.
Orgy
Porgy
OTT BOURNE
C
S
E
D
E
U
Q
I
N
LA CHRO
100)
(texte page
© Marc Gérard
Numéro DIX-HUIT
27 soma
soma 28
Cyril Lambolez Manual to nose manual 360 shove it / Montpellier © Marc Gérard
2010
WeAc t i v i st RAY BARBEE & BENNY FAI RFAX
SH OT BY
CH ERYL DUNN
w w w.w esc .c om
Stéphane Larance FS lipslide / Luxembourg © David Manaud
Julien Merour BS lipslide / Montpellier © Marc Gerard
31 soma
I NFO: WeSC@ t empl ar.f r
Texte et photos
Pierre Dutilleux
San
Francisco
chronicle
avec Werner Sandoz, Nabil Slimani, Julien Morin & co
Organiser un long voyage est difficile. Tout prévoir est impossible, c’est pour ça
que, la plupart du temps, rien n’est réellement réglé d’avance. C’est toujours une
découverte, parfois effrayante, toujours unique. Il existe des voyages bien organisés, souvent par des gens dont c’est le job. D’autres expéditions se font de manière
plus improvisée... Au début de l’année, mon ami Nabil me fait part de son envie de
partir un petit moment aux Etat-Unis d’Amérique, « le pays où tout est possible ».
Deux ou trois coups de téléphone plus tard, il m’apprend qu’il dispose d’une maison
avec ses potes et que j’y suis le bienvenu. Sans plus de précision, mon voyage semblait organisé. Je décidais de rester à San Francisco pendant trois semaines.
33 soma
soma 34
Werner Sandoz, kickflip
Nabil Slimani BS 180°
La seule indication que Nabil m’avait donnée
était que la maison se trouvait dans le quartier asiatique
de Sunset, en bordure d’océan. Elle avait été louée par
un ami des jeunes d’Annecy, Frank Sorgues aka DJ torsenu, graphiste, caméraman, DJ, humoriste… Il avait le
projet de travailler pendant trois mois à distance, à SF
donc, pour sa boîte à Genève, et ainsi, pouvoir filmer les
prouesses skateboardistiques de l’équipe de jeunes qu’il
avait réussi à rassembler.
Je découvre cette équipe à mon arrivée dans
la maison. Elle se compose des Anneciens Nabil Slimani,
Julien Morin, Werner Sandoz ainsi que Jereme Jolivet,
tout droit venu de Bretagne. Frank a réussi à trouver une
charmante maison en collocation avec cinq Américains,
tous Californiens. Il y a même un jardin pourvu d’un
barbecue, accessoire indispensable de l’american way of
life. Jack est un jeune punk vétéran de la guerre en Irak,
il passe ses nuits à tirer sur des gens virtuels devant son
écran d’ordinateur. Erika, étudiante en photographie
35 soma
semble endosser le rôle de maîtresse de maison. Sa petite copine écopera assez rapidement d’un surnom hérité
de ce monstre du cinéma japonais ayant l’apparence d’un
lézard géant préhistorique. Jude est cuisinier, il semble,
à notre arrivée, légèrement apeuré d’une telle effusion
masculine dans la maison. Et notre préféré, Kevin, 47
ans, travaille en freelance depuis sa petite chambre.
Kevin c’est Homer Simpson, il s’endort régulièrement
sur sa chaise devant son ordi, entouré de bouteilles de
bière vides, de cuisses de poulet transgéniques et de pot
de glace de 2L, sa pipe à eau ne reste jamais éteinte
trop longtemps. Il devient très vite notre ami. Ce qu’il
faut savoir, c’est que la Californie délivre des cartes pour
les gens qui ont mal au dos, qui sont hyperactifs, qui
travaillent beaucoup, qui n’arrivent pas à dormir, etc.
Afin qu’ils puissent se fournir en herbe»médicinale» (si,
si, c’est bien de cela dont il est question). Pourquoi pas...
Au final, à SF, tout le monde est hyperactif avec un mal
de dos, et des problèmes d’insomnie… Bizarre, bizarre.
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Julien Morin, wallie
Werner Sandoz, manual tré flip
Dès mon arrivée, l’envie de skater se fait pressante. L’air de la Californie m’emplit
les narines, la maison se trouve au milieu d’un downhill qui mène tout droit à l’océan. Même
aller au supermarché est un plaisir, surtout parce que le retour est une course pour arriver le
premier à la maison et qui restera tout au long des vacances une question de fierté. Je peux
repartir la tête haute…
L’équipe est déjà là depuis deux bonnes semaines. Ils ont eu le temps de découvrir
la ville, ses spots et ses bars. Le jour suivant mon arrivée, tout le monde est motivé pour aller
faire des photos, nous décidons donc de visiter les écoles de notre quartier. Nous y entrons
sans problème. Nombreux skateurs, basketteurs, footballeurs s’y retrouvent. Les Américains
sont à fond : dès qu’ils font quelque chose, ils semblent être les meilleurs. À chaque coin de
rue il y a un stade, un square, un terrain de baseball et c’est pareil pour le skate. Les kids
voient régulièrement les pros venir sur les spots, ils sont à bonne école et le niveau est en
perpétuelle progression. SF est bien la mecque du skate. On peut comparer cette ville à Barcelone sur certains points. Il y a une ambiance incroyable, on tombe sur des spots sans même les
avoir cherchés, chaque entrée de maison est skatable, n’importe quelle cour d’école est dotée
de parfaits ledges (ceux qu’on appelle des curbs en France). Je décide rapidement d’établir une
carte, de noter tout ce que nous avons pu apercevoir çà et là. Le soir en rentrant, nous nous
repassons les vidéos dans lesquelles on peut voir le spot de l’après-midi. On réalise chaque jour
un peu plus que les ricains ne rigolent pas du tout !
37 soma
soma 38
Julien Morin, FS flip
Ce voyage s’apparente plus à des
vacances entre potes qu’à une véritable
tournée où une certaine productivité est
nécessaire. Nous n’avons aucune pression et
nous prenons le temps de faire du shopping ou de nous balader dans des quartiers
comme Castro, Mission, Haight-Ashbury...
On ne peut être insensible à l’ambiance
qui émane de cette ville, à son histoire
mouvementée. Les homosexuels se sont
battus ici pour leurs droits, c’est ainsi que
San Francisco est devenue le lieu de toutes
les libertés. De tous les excès aussi… Nous
nous sentons un peu comme dans une
ville européenne. La police nous interpelle
souvent, toujours très cordialement. Nous
réussissons parfois même à négocier un peu
de temps supplémentaire sur le spot, ce que
je croyais impossible aux U.S.
Tout le monde se marre bien,
les soirées sont souvent arrosées, les
barbecues nombreux, nous n’évitons pas
quelques moments de tensions, d’autres
de partage et tout le monde a réussi à
ramener des images. Une très bonne
expérience pour tous. Nous avons fêté les
21 ans de Nabil, la majorité aux U.S. Il a
donc pu découvrir les soirées endiablées
dans les bars. Certains jours, Nabil disait
qu’il ne skaterait pas, mais nous revenions
toujours avec des images. Le plus dur était
de réussir à quitter la maison en début
d’aprèm’ : pour partir à 13h00, il fallait
lui dire que le départ était prévu à 11h30,
le temps de choisir le bon ticheurte, la
bonne board… Ça peut prendre du temps
! Par contre, lorsqu’il s’agit de sauter
par-dessus des rails ou sur des marches, il
Werner Sandoz, nose blunt slide
devient tout de suite plus efficace, ce qui
nous offre à tous du beau spectacle. Merci
Nabil !
Trop jeune, Werner ne peut
pas sortir le soir. Du coup il est toujours
en forme pour skater. D’ailleurs, il se
jette quasiment partout et m’a réellement impressionné. Un quart d’heure
sur le Clipper ledge : trois grinds, trois
5-0, un tailslide “first try”, et il décide
d’essayer noseblunt. Rentré en deux
essais ! Efficace lui aussi… Autre chose
importante : Werner mange des céréales
à tous les repas, c’est bourré d’énergie, et
c’est économique ! Julien, lui, est toujours
chaud. S’il a le sourire figé depuis trente
minutes, qu’il dit « oh mon gars... » à tire
larigot, et qu’il rit comme un crétin, c’est
soma 40
Nabil Slimani, kickflip
qu’il est saoul et qu’on est parti
pour bien rigoler. Toujours agréable, il est le bon gitan à emmener
en voyage, et c’est toujours bon de
prendre un mec qui fait des wallies et des pole jams... Jereme, le
Breton, a décidé dès mon arrivée
de se laisser tondre le crâne par
Jack, le colloc’ punk, avec sa belle
crête rouge il s’improvise coiffeur
et en deux coups de tondeuse, le
travail est parfaitement exécuté.
Jereme est un rebelle. Il m’a bien
fait marrer et a aussi très bien
skaté, tout à base de combo Joey
Brezinskien. Un bon.
41 soma
Au bout de trois semaines avec les Anneciens,
je décide d’aller faire un tour à Miami pour une semaine.
Ambiance Sea-Sex- and-Sun, comme dans les clips…
J’essaie tant bien que mal de faire quelques photos avec
des locaux, mais je me rends vite compte que la police ici
n’a pas les mêmes clients… Les vieux riches et les pouffiasses siliconées apprécient moins la présence de skateboardeurs que les jeunes hippies et gays de SF. Je repasse
voir mes coéquipiers à San Francisco avant de prendre
mon avion pour la France. Je suis triste de quitter cette
bande de gitans... Mais que se passe-t’il ? Un volcan a
explosé en Islande ? Tous les aéroports d’Europe sont
fermés. Me voilà coincé en Californie pour une grosse
semaine. Quel dommage ! Les vacances continuent, avec
une motivation intacte ! Je n’ai jamais été aussi heureux
d’être bloqué quelque part à cause d’un avion.
Comment ne pas tomber amoureux de
San Francisco ? Si vous le pouvez, rassemblez votre
petite bande de potes, prenez un billet d’avion pour la
Californie, votre board, et allez vous jeter dans un bon
downhill avec du béton bien rugeux. Vous n’échapperez
pas à une bonne slam, mais c’est un rite obligatoire.
On a tous l’impression de connaître une ville comme
San Francisco avec toutes les images, les films qu’on
a pu voir, mais lorsqu’on prend le temps d’explorer
réellement la ville, tous ses quartiers et les gens qui y
vivent, on y découvre une énorme richesse culturelle et
humaine. On ne peut pas se balader dans les rues de SF
et rester indifférent à toute son histoire. C’est pour moi
la ville idéale pour partir avec ses potes. Alors vraiment,
n’hésitez pas.
soma 42
poésie
: Steve Fortsner & photos : Ryan Allan
Dominik Dietrich / Dangereux plongeon >>>
43 soma
soma 44
Avertissement préalable :
Amis de la poésie, amoureux du verbe et de la syntaxe, passez votre chemin. Le texte
Jake Johnson/ FS kif-kif >>>
ci-après est l’oeuvre d’un Steve Forstner très certainement alcoolisé au moment des
faits… L’intro n’est qu’une juxtaposition plus ou moins phonétique des mots “français”
que Steve croit connaître et même si la suite est un peu plus respectueuse de la langue
française, il ne faut pas être trop exigeant non plus… Bref, à ne pas reproduire à la
maison, toutes les cascades et surtout le texte, ayant été effectués par des cascadeurs
professionnels.
“Bon Tura dire moi je besoin cri on francaise. Ok voila. Bite, shut,
cue, tu fut ma guel ou qua. Je deteste Sarkozy eh Carla eh toi aussie. Fromage, buere, pan, salad tomat onion. Gros pute de merde,
je spere ta morir bieanto. O mon dieu ta te nuel. Vive le france pas
vraiment, hehehhe. Nic ta mere. Pourqua tus le francaise ce de pd
o de conard ? Allez le blue on e tus onsauble ! Ok that is enough
French for me, I can speak but really have no idea how to spell anything. I would like to start off by saying le grand nation should not
be at the world cup, we all saw that it was a hand ball Titi.”
Avec mon intro en “français” je suis sûr qu’une bonne partie d’entre vous me déteste
déjà, mais vous savez quoi ? J’en ai rien à foutre. S’il y a bien une chose que j’ai appris
quand j’ai vécu à Lyon c’est de ne pas me soucier des autres et d’être un véritable
connard. N’allez surtout pas mal le prendre, ceci est un compliment que j’adresse
solennellement au peuple de France. Il n’y a rien de mal à être un connard de temps en
temps. Je déteste les gens qui sont toujours de bonne humeur et sympas avec tout le
monde. Mais passons, il y a plus important dans la vie, comme le Tour Gravis par exemple. Oui, Gravis fait des chaussures de skateboard ! Des vraies, avec une vraie bonne
semelle qui accroche. C’était d’ailleurs, je crois, la mission de ce tour : promouvoir les
chaussures à travers l’Europe, en dire tout le bien qu’on en pense et plus particulièrement du modèle de notre chef, Arto. Nous sommes donc allés à Londres, Paris, Anvers,
Amsterdam, Berlin et Madrid pour faire le tour des skateshops, dire bonjour et parfois
signer des posters quand on nous demandait de le faire. On a fait deux démos aussi,
mais au cas où vous les auriez loupées, sachez que vous n’avez pas loupé grand chose.
Les démos, c’est pas vraiment notre truc, je crois. Bref, voilà pour les faits, repassons
aux choses sérieuses, le bulletin météo, agrémenté d’un peu de shit-talking, “dire de la
merde” en français, parce que c’est bien plus drôle à écrire, et peut-être même à lire.
45 soma
Javier Mendizabal / FS hip hop >>>
soma 46
Steve Forstner / ollie in >>>
Londres :
Évidemment, il a plu, comme
toujours, et la seule bouffe potable était indienne.
Paris :
La météo était un peu plus
clémente, un peu de pluie, un
peu de soleil. De la bonne bouffe,
des bons potes, du bon temps. Je
ne suis pas un grand fan de Paris
mais c’est toujours bien pour une
petite visite. Ça faisait plaisir de
revoir quelques uns des français
qui font partie de mes amis.
>>> hélic’out
47 soma
soma 48
Anvers :
En essayant de rassembler mes
souvenirs, je crois me rappeler
qu’il y faisait froid et pluvieux
mais qu’on a quand même réussi
à skater un peu. Dylan a fait
un méchant hammer et je crois
que j’étais défoncé et bourré la
plupart du temps étant donné
mon penchant prononcé pour la
bière Belge.
Sammy Winter / BS grand-spin fakie manual >>>
>>> pop >>>
Amsterdam :
Nous ne sommes restés qu’un
jour et tout ce que j’y ai fait c’est
boire de l’alcool dans le lobby de
l’hôtel avec Arto et Greg, le team
manager. Une techno horrible et
probablement hollandaise sortait
des haut parleurs et pénetrait
nos cerveaux au risque d’y provoquer des lésions irréversibles.
On a donc essayé de combattre le
mal par le mal en nous bourrant
la gueule au point de commencer à apprécier cette merde
technoïde.
>>> out
49 soma
soma 50
Madrid :
C’était notre dernier stop et
certainement le plus chaud. Tout
ce que nous avions à faire était
d’aller dans un shop le premier
jour, puis nous avions deux jours
complets pour faire du skate et
profiter de la ville. Il y a eu de
bons tricks, et je me suis mis une
bonne boîte sur un rail doublement kinké. Mais que voulez
vous ? On ne peut pas gagner à
tous les coups !
Dylan Reider / opposite ollie in >>>
Berlin :
On a été assez chanceux avec la
météo. Il n’y faisait pas chaud
bien-sûr, mais au moins, il ne
pleuvait pas. Etant donné que
c’est là que j’habite désormais,
j’ai pu dormir dans mon propre
lit pour la première fois en deux
mois et demi. Et comme ma
copine était là, j’étais au paradis.
J’y ai même rentré mon seul vrai
trick de tout le trip. Pas un hammer hein, mais hé, ça compte
quand même.
>>> opposite flip out
Voilà,
je crois que je n’ai plus rien à
ajouter sur ce tour sauf peut-être
vous conseiller de tous aller vous
faire foutre ! Je plaisante, oh !
Allez donc faire du skate et vous
amuser par vous même plutôt
que de lire le récit de ma pitoyable existence...
Merci à tous les shops, et tous
les gens qui nous ont accueillis.
Merci pour les bières, l’herbe et
tous les bons moments partagés. J’espère vous revoir un de
ces quatre lors d’une prochaine
aventure skateboardistique.
Cheers,
Negasteve
51 soma
soma 52
48HEURES
ENTRANSIT
A MONTRÉAL AVEC FABIAN VERAEGHE ET PETER MOLEC
par Kévin Métallier
53 soma
soma 54
48HEURES
ENTRANSIT
Ce dimanche 18 avril, il est
précisément 15h25, lorsque notre Boeing 777300ER d’Air Canada atterrit sur le tarmac de
l’aéroport
international de Montréal. De retour d’un excellent trip au
Mexique, le Belge Fabian
Verhaeghe, le Slovaque
Peter Molec, et moi-même, étions censés patienter 4h30 dans l’enceinte
de l’aérogare canadienne avant de reprendre un
autre vol pour Paris. C’était sans compter sur le réveil inopiné d’un vieux volcan islandais,
qui décide subitement de recommencer à fumer, et de répandre ses cendres un peu partout à travers le ciel d’Europe. Au même titre que des milliers d’autres passagers, nous
voilà donc bloqués pour une durée indéterminée dans la métropole québécoise…
Le premier réflexe dans ce genre de situation aussi exceptionnelle qu’imprévisible, c’est de rapidement trouver un endroit pour dormir, et si possible ailleurs que dans
le hall de l’aéroport, sur une de ces banquettes inconfortables avec un accoudoir en métal super design en guise d’oreiller, une lumière artificielle qui semble ne jamais vouloir
s’éteindre, et des annonces vocales récurrentes en huit langues en guise de berceuse. La
chambre d’hôtel semble du coup être un bon palliatif à ce genre de désagréments, à condition de parvenir à en trouver une disponible, ce qui, en ces circonstances de crise est à
peu près aussi fréquent qu’une victoire de l’équipe de France de football lors d’une compétition internationale… En d’autres termes, on risque de devoir passer un bon paquet de
nuits dans la rue avant d’en trouver une… Heureusement, une dernière alternative s’offre
à nous, celle du collègue qui vit sur place. C’est cette option du « camarade québécois accueillant » avec « appartement spacieux et confortable » qui s’avérera finalement l’équation salvatrice pour notre séjour imprévu dans les environs.
Après un coup de fil lui expliquant notre situation précaire, mon collègue Dan
Mathieu, le rédac’ chef du mag de skate québécois « Exposé », se propose de nous héberger dans son appartement du centre-ville et de nous faire visiter sa ville, et ses spots. Difficile de trouver meilleur hôte. Rapidement, nous commençons à apprécier cette étape canadienne inattendue, le soleil est au rendez-vous, l’ambiance et les locaux super cools, et
nous commençons peu à peu à nous familiariser avec le dialecte local : «…j’suis assez brûlé ce soir, et mon board est fucké mais recall moi en tout temps… ».
Fabian Veraeghe, gap to FS feeble grind
55 soma
soma 56
48HEURES
ENTRANSIT
Voilà
maintenant deux jours que
nous sommes bloqués ici.
D’après le peu d’informations dont nous disposons,
nous sommes inscrits sur
une liste d’attente et devrions pouvoir embarquer
sur un vol à destination de
l’Europe vers le 05 mai,
soit près de 3 semaines
plus tard, ce qui est bien
mais pas top ! Une incertitude pesante qui nous
autorise à imaginer différents types de scénarios
comme un retour en canoë, ou s’installer ici, monter un restaurant français, (un Slovaque
et une friterie pour Peter et Fabian) et fonder une famille… Bref, à ce stade de l’aventure
toutes les hypothèses sont envisageables. Il faut bien reconnaître que même si nous apprécions particulièrement notre séjour au Canada, nous sommes aussi tous trois impatients
de rentrer chez nous et de vaquer à nos occupations. C’est pourquoi, après plusieurs allers-retours inutiles à l’aéroport dans le but de récupérer des renseignements, nous décidons de tenter le tout pour le tout en rachetant un billet chez une compagnie charter qui
semble avoir un avion autorisé à décoller le soir même pour Paris. Là encore, nous sommes sur une liste d’attente, et rien ne garantit le fait que nous puissions embarquer sur ce
vol. Après plusieurs heures d’attentes interminables, nous avons le privilège d’avoir tous
les trois une précieuse carte d’embarquement dans notre poche, allégée, du même coup,
de 450 dollars… Comme diraient nos collègues québécois : « c’est assez expandieux ! ».
Il est 22h37 lorsque nous enregistrons enfin nos bagages sur le vol TS 0612 à
destination de Paris. À l’ultime seconde, alors que nous semblons enfin tirés d’affaire, une
hôtesse hystérique fait irruption devant le guichet en nous affirmant qu’il y a eu une effroyable erreur et que nous ne pouvons pas embarquer sur ce vol. Débute alors une longue discussion à peu près aussi courtoise qu’un combat d’ultimate fighting. Après plusieurs minutes intenses, alors que Fabian a toujours quelques morceaux de l’oreille gauche de cette dernière
coincés entre ses incisives, nous finissons miraculeusement par avoir gain de cause, et nous
serons les derniers passagers autorisés à quitter le sol canadien ce soir-là…
Une expérience mémorable qui s’avérera finalement positive, surtout grâce à
l’hospitalité de notre ami Dan et de nos collègues québécois. Nuls doutes que nous ne
manquerons pas de revenir faire un petit tour du côté de Montréal un de ces quatre. Mais
ce transit prolongé ne fut pas une expérience aussi positive pour tout le monde et notament pour notre camarade allemand Paco Elles, qui était avec nous au Mexique et qui n’a
pas vraiment eu la même chance que nous. Il est resté bloqué seul pendant trois jours dans
l’aéroport de Toronto, sans argent, à dormir sur le sol, et à ranger les caddies pour récupérer un peu d’argent pour pouvoir s’alimenter, mais ça c’est une autre histoire…
Peter Molec, switch FS tailslide
57 soma
soma 58
LOÏC BENOÎT EST UN PHOTOGRAPHE DONT LE NOM DOIT VOUS ÊTRE FAMILIER
SI VOUS ÊTES UN HABITUÉ DE CE MAGAZINE. ON LE CONNAÎT ET LE SUPPORTE
DEPUIS SUFFISAMMENT LONGTEMPS POUR LE RANGER DANS LA CATÉGORIE
DE NOS AMIS (ON EST DES DINGUES). POURTANT, C’EST PAS TOUS LES JOURS
FACILE. C’EST QU’IL EST CAPABLE D’ÊTRE FRANCHEMENT CASSE-COUILLES.
C’EST MÊME DEVENU SON FOND DE COMMERCE. C’EST UNE GRANDE GUEULE,
QUI NE RÉFLÉCHIT QUE TRÈS RAREMENT AVANT DE L’OUVRIR ET SURTOUT,
IL ADORE JOUER AU SYNDICALISTE REBELLE D’EXTRÊME GAUCHE, CE QUI N’EST
PAS TOUJOURS POUR NOUS DÉPLAIRE, MAIS QUI PEUT ÊTRE USANT À LA LONGUE.
DEPUIS PEU, IL EST TEAM MANAGER VANS POUR LA FRANCE. VANS EST
UNE MARQUE TOUT À FAIT RESPECTABLE, MAIS CE N’EST PAS VRAIMENT CE
QU’ON PEUT APPELER UNE PETITE ENTREPRISE FAMILIALE (EN TOUT CAS PLUS
MAINTENANT), C’EST MÊME UNE VRAIE GROSSE MULTINATIONALE COTÉE
EN BOURSE ET TOUT LE TINTOUIN. ON PENSAIT DONC NAÏVEMENT QUE ÇA
CALMERAIT LES ARDEURS REVENDICATRICES ET POPULISTES DE LOÏC,
MAIS C’ÉTAIT BEAUCOUP TROP LUI EN DEMANDER.
POUR SA PREMIÈRE MISSION, IL A DÉCIDÉ D’EMMENER SON ÉQUIPE DE
CHAMPIONS À MONTPELLIER ET BIEN QU’UNE CERTAINE DÉONTOLOGIE NOUS
INTERDISE DE LAISSER UN TEAM MANAGER ÉCRIRE SUR SES POULAINS, PAR
HABITUDE, ON A QUAND MÊME DEMANDÉ À LOÏC DE FAIRE LE TEXTE DE CET
ARTICLE. ET C’EST LÀ QU’IL EST FORT QUAND MÊME, PARCE QU’EN L’ESPACE
DE SEULEMENT QUELQUES LIGNES, IL A RÉUSSI À FAIRE PASSER SON NOUVEL
EMPLOYEUR POUR UNE ASSOCIATION CARITATIVE RÉGIT PAR LA LOI DE 1901.
JE LE SOUPÇONNE AUSSI D’AVOIR UN PEU BÂCLÉ SA RÉDACTION, PRÉFÉRANT
CERTAINEMENT RÉSERVER TOUTE L’ÉTENDUE DE SES TALENTS D’AUTEUR POUR
L’EXCELLENT MAGAZINE POUR GRANDES PERSONNES « MAELSTRÖM »…
LE LANGAGE KIKOU LOL, IL GARDE ÇA POUR SOMA… MERCI LOÏC, C’EST TROP
D’HONNEUR. NOUS AVONS DONC ESSAYÉ DE RETRANSCRIRE SON SMS GÉANT
EN LANGUE PLUS OU MOINS FRANÇAISE ET VOILÀ CE QUE ÇA A DONNÉ. - FD
Textes & Photos
Loïc Benoit
59 soma
soma 60
Un texte qui n’engage que moi, LB.
C’est en ce début d’année que l’on m’a refilé une super
mission : faire en sorte qu’une bande de jeunes chaussée en
Vans s’amuse, skate, et voyage avec moi ! Wahou… Mais
c’était compter sans l’épaisseur de la fameuse enveloppe
budget, quasi inexistante ! D’autant quand la « dite » bande
de jeunes regroupe pas moins de quatorze lascars de dixhuit à trente-cinq ans, et tous accros aux voyages longs
courriers… Ma première mission fut donc de leur annoncer que ce n’était pas cette année qu’ils allaient blinder
leur carte de Miles Air France, et encore péter dans des
draps en soie dans les hôtels de Dubaï ou de Californie…
Non, rien de tout ça, juste quelques petites escapades en
France. Au moins, au niveau pollution et taxe carbone,
« on est bon ! ».
Laissez-moi donc vous inviter au milieu du premier « Vans
team meeting » chez Popi à Montpellier. Un seul mot d’ordre,
(enfin, deux), bonne humeur et sac de couchage ! L’avantage
(car oui il y en a) de ce genre de petites enveloppes, c’est que
cela ramène à certaines valeurs, loin de tous artifices… Un
bout de sol plat, un duvet, une douche et basta !
Commençons si vous le voulez bien, par une présentation
de l’équipe.
Valentin Bauer
Valentin fait partie des « rookies » comme ils disent làhaut dans les bureaux ! Moi j’appelle ça un bleu ou un
puceau de tour. Mais le jeune Valentin est grand et responsable, il a une casquette Lacoste et il s’en sort très
bien malgré sa petite expérience des tournées de Skate.
Le jeune a su me surprendre plus d’une fois et je dois
avouer que je suis content de l’avoir recruté.
Alex Richard
Encore un bleu. Même s’il paraît avoir 16 ans, Alex est
déjà grand et dépucelé. Il skate tout et ne se plaint jamais,
il sait être au rendez-vous à l’heure, et il porte les chaussures qu’on lui donne, une fois de plus, je suis satisfait
de ma recrue !
Bastien Duverdier
Très pro, il peut dormir et skater n’importe où. Spécialité
vestimentaire : le blazer de camping, une veste qui vous
permet de manger chez Bocuse, danser aux Bains Douche,
tirer à la carabine (ou encore mettre des coups de poing
dans un punching-ball électronique qui sonne) à la fête foraine de Palavas les flots, mais aussi de skater ou encore
dormir sous un arbre en pleine campagne. Bastien sait aussi faire des rencontres opportunes en soirée et ainsi dormir
au chaud et faire un peu d’exercice dans des draps propres,
pendant que ses copains dorment par terre chez Popi.
Jean-Philippe Dahmani as known as « Popi »
Local motivé, guide efficace, organisateur compétant, lui
aussi rencontre un certain succès auprès de la gent féminine… Les filles l’arrêtent dans la rue pour avoir son « 06 »
(véridique !). Un lascar est même venu nous interrompre en
plein Shawarma pour lui dire que ses copines avaient « flashées » et voulaient en savoir plus. J’ai aussi entendu une
authentique cagole l’appeler « le fils caché de Demi Moore »,
pendant toute une nuit ! Durant cette semaine à Montpellier,
j’ai eu la chance de voir un Popi sur motivé et surtout, il ne
s’est rien cassé, chose rare chez lui. Il s’est rattrapé depuis,
puisqu’il est actuellement au repos forcé jusqu’à Noël pour
cause de ligaments croisés défectueux. Souhaitons un bon
rétablissement au fils caché de Demi Moore.
Jérone Chevalier
Noseblunt
61 soma
Anthony Rousse
Nollie varial flip
Jon Monié
Le sage, le « vieux » de la troupe, mon poto de longues discussions, le poissard de l’équipe… Durant cette semaine,
Jon n’a pas réussi à ramener une seule photo. Il a tenté le
diable et a fini assez rapidement par se faire mal. Le drop
en photo dans cet article est un bon exemple de situation
dans lesquelles il a le talent de se retrouver. Tout drop
droppable devant être droppé, il a fini avec un tout bleu et
un talon écrasé ! Je peux vous dire qu’il l’avait mauvaise, il
en donc profité pour rendre visite à sa famille Perpignanaise et mettre son corps au repos.
Jon Monié
Acid drop (à valider)
soma 62
Bastien Duverdier
Miller flip
63 soma
Ben Delaboulaye
Kickflip
soma 64
Jean-Philippe Dahmani
BS Wallride tirette
Nico Levet
Nose bump 360
65 soma
Lisa Jacob
Lisa fait partie de l’équipe depuis un bon moment, mais je
ne la connaissais que très peu. Et même s’il est très dur
de lui soutirer la moindre info, je l’aime bien. Pourtant, je
pense l’avoir choqué avec ma grande gueule et ma personnalité, qui peut s’avérer sans trop de retenue quand je me
sens à l’aise… Et je peux vous dire qu’au milieu de toute
la troupe, je suis comme un poisson dans l’eau… Imaginez
la pauvre Lisa, au centre de pleins de sujets de garçons !
Splendide. Encore désolé Lisa… [Ndlr : Nous nous permettons d’ajouter ici que Loïc devrait surtout être désolé
d’avoir loupé la photo du kickflip de Lisa dans le plan
incliné du Lez ! Et puis, pour le reste, ne vous inquiétez
pas pour Lisa, elle en a vu d’autre.]
Anthony Rousse & Ben Delaboulaye
Ces deux-là, je les mets dans le même panier. Pour moi ce
sont un peu les mêmes : Cheech and Chong. Des bons gars,
des fêtards, sans souci, souvent heureux, rarement râleurs,
et super complets sur un skateboard. Je peux vous dire que
ces deux-là, je ne suis pas prêt de les virer ! Hé hé.
soma 66
Jérôme Chevalier
Jer nous a rejoint avec son chien en fin de semaine, pour
cause de bricolage à la maison. Forcément, à plus de 30
piges nous n’avons pas les mêmes activités ni les mêmes
soucis qu’à 20 ans, quoique ? Passons, Jer a donc raté la
moitié des sessions, mais je peux vous dire, qu’il s’est bien
rattrapé. Pendant quatre jours, il a skaté TOUS les spots
à fond, et son panier de tricks est du genre complexe et
bien garni. Jer c’est le meilleur de toute façon !
Nicolas Levet, aka MDV
On ne le présente plus, le féru de mode, bloggeur activiste
engagé contre la prime à la casse… Le haineux le plus
célèbre de France a réussi à s’éloigner deux jours de
son ordinateur, de son job de merde et de sa ladyz afin
d’égayer notre week-end ! Il a réussi à pousser Mérour
à bout en un temps record, gueuler des insanités à longueur de journée, répéter cinquante fois les mêmes blagues, bref, du grand Nico… Un week-end avec Nico c’est
parfait, plus longtemps, personne n’est vraiment capable
de survivre.
Lisa Jacob
Five O to fakie
67 soma
The guest : Julien Merour
Le champion de France des champions France, le team
mate de MDV chez Trauma ! Julien nous a bien accueilli
chez lui et nous a fait profiter de ses spots et bien plus.
Étant en voyage à l’étranger, il ne nous a rejoint qu’en
milieu de semaine. Il nous a tout de suite fait part de l’accueil musclé qu’il réservait à un certain MDV (pour les
incultes, Nico s’en prend à la terre entière sur différents
blogs et Julien fait partie de son « top ten » des têtes de
turques !), mais en fait, grosse déception, rien ne s’est réellement passé, Nico a bien cherché pourtant, mais Mérour
se contentait de rétorquer par de mignons « ta mère ! ».
Désolé, pas de sang, pas de poutre, pas de duvet, et pas
de chiens pour les restes ! Je reste sur ma faim et demande un deuxième round.
Voilà, maintenant que les présentations sont faites, passons au texte, au vrai :
Durant cette semaine, nous avons skaté tous les jours
sous le soleil, très peu pris la voiture, sauf une fois pour
aller à Nîmes. Nous avons occupé le petit park DIY de
Beaulieu pendant de longues heures, fait un beau barbecue avec les locaux (merci à eux pour leur motivation).
On a aussi dansé, bringué, schreddé les plus petits spots
du centre ville et comme tout bon skate trip à Montpellier, et certains ont dû aller chercher leur planche dans le
Lez. Merci à nos hôtes, Popi, Amory, Ben de Popular et
son colloque, et les Montpelliérains ! Voilà, c’est fait.
Alex Richard
Hurricane
soma 68
avec
ticle sur Berlin but,
l’intro d’un ar
au
u facile de faire n, il faut parfois aller droit (la
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C’est sû
le fameux Mur, me image l’autre symbole de gue, dans
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tour). Avouez ’on peut même voir où la fam oto, je ne sais pas commen
ph
tout ça, c’est qu nformations sur la même art !
d’i
d
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ais du gran
Yaam ! Autan
, mais moi je dir
vous appelez ça lride nollie out.
al
w
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Idris Ja
UNETOURNÉE GAMBLE À BERLIN intitulée
VINGT-CINQ
EUROS
POUR
LE PRIX
DE 15
Par Tura
soma 70
est
toute impunité
atés »,
z vandalise en
vin Rodrigue certains spots sont « anti-sk o,
Ké
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qu
re
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ot
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sur la ph
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La chose biz
géante. Et un ge », comme on peut le voir sé comme une
une balançoire
gamin, écra
anti-balança
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un
d’u
ue
bit
su
giq
a
ir non-plus,
mort tra
celle-ci
ne peut pas vo
à la suite de la
probablement tapette. Un autre détail qu’on d’enfant, et parsémé de
n
e
souris dans un t mou comme dans un jardin ôle qu’une histoire de gami
dr
l es
c’est que le so bon, c’est nettement moins
gravillons. Mais py BS smith grind.
ap
écrabouillé. Sl
VINGT-CINQ
EUROS
POUR
LE PRIX
DE 15
Au départ, cette tournée portait
le nom suivant : « Ich bin gamblers ». Ça
sonnait pas mal, mais ça ne voulait pas
dire grand chose, alors je me suis permis
de renommer ça « 25 euros pour le prix de
15 ». C’est sûr que ça sonne un poil moins
bien, mais c’est un peu plus vendeur (y’a le
prix dedans). Mais pourquoi donc ce titre
énigmatique, me direz-vous ? Eh bien c’est
assez compliqué à expliquer, tout en étant
très simple à la fois.
Faisons une analogie : prenez un objet
de consommation courante dont le prix est fixé
à 15 euros, mais pas explicitement. Disons qu’à
peu près tout le monde sait que ça coûte 15
euros. Sachant que cet objet n’est absolument
pas indispensable à votre épanouissement, irezvous le payer 25 euros dans un pays étranger ?
J’imagine que non. Mais, car il y a toujours
un « mais », cette notion d’épanouissement est
toute relative. Si vraiment il vous le faut, ce
truc, pour vous épanouir, même à 25 euros,
alors allez-y ! C’est votre problème, pas le mien.
LA CONFIG’
Team Gamble skateboards :
Vincent Touzery
Valentin Bauer
Grégoire Cuadrado
Team Gamble wheels :
Martin Keller
Idris Jani
Kévin Rodriguez
Rémy Taveira
6 jours (5 nuits)
1 jour de pluie (au skatepark)
1 van 9 places (pour 10)
2100 kilomètres (aller/retour)
1 appart’ (correct)
15 boards en rab’ (de quoi faire !)
200 cannettes de jus de testicule
de taureau dans le van (ne me
demandez pas pourquoi !)
71 soma
Sauf qu’il y a un détail qui a failli
nous échapper, à vous autant qu’à moi, cher
ami lecteur. C’est que nous sommes en tournée
Gamble, et que signifie le verbe « to gamble »
en anglais ? Je vous le donne en mille : jouer
de l’argent, flamber. Eh oui, nos jeunes amis et
protagonistes de cette histoire aiment flamber.
Surtout entre les repas, ou dans la voiture...
Il brûlent leur argent dans leur soit-disant
épanouissement comme José brûle son argent
dans des fringues Yogi Yamamoto. De la
coquetterie, quoi !
Enfin bref, si vous avez
compris où j’ai voulu en venir, c’est très
bien. Dans le cas contraire, je m’en vais
résumer tout ça en une phrase : payer 25
euros pour être servi l’équivalent de 15
euros, ça s’appelle une arnaque, et ça m’fait
bien rigoler. C’est important de rigoler. Et en plus, c’est
gratuit. Tout comme le titre de cet article, que je vous offre
gracieusement, malgré son prix affiché. Voilà, maintenant
que tout est plus clair, je vous invite à poursuivre la lecture de
cet article dans un style nettement plus académique, mais pas
complétement dénué d’humour.
Sur la droite des première
voir une ligne pavée s’en s photos de cette séquence, on peut
fonc
vous que ceci représente er dans le gazon. Eh bien figureza un peu plus de 20 ans l’endroit exact où passait le Mur, il y
. A un mètre près, j’aurais
magnifique métaphore
donc eu une
pou
passe à l’ouest et décide r cette légende : « Martin Keller
de tirer un trait définiti
en changeant de stance
f sur le passé
» ou un truc du genre,
mais non. C’est
dingue comme je passe
toujours à quelques cen
tim
trait de génie. Ollie bod ètres du
y varial.
VINGT-CINQ
EUROS
POUR
LE PRIX
DE 15
dit
seul, et puis on s’est tous re
er faisait son ollie tout
à s’êt
Au départ, Valentin Bau us, ce serait vachement plus marrant. Le seul fois la
s
qu’avec quelqu’un en-desso ion, fut Rémy qui s’est d’ailleurs pris plusieur ême à
ens
fin, il arrivait quand-m
la
A
dévoué, non sans appréh
r.
igne
rech
s
san
tronche
t déjà en
temps en l’air qu’il étai
board ou un pied dans la
si on ne
ntin restait tellement long
relever la tête mais Vale essus. Au final, on a gardé celle-là, et tant pis
bas quand Val’ passait au-dy. Ollie air.
voit pas sa tronche, à Rém
soma 74
VINGT-CINQ
EUROS
POUR
LE PRIX
DE 15
Berlin, donc. Une
destination à la mode. Elle a du
bon, la mode, parfois. Parce que
Berlin a pas mal de bonnes choses
à offrir, en dehors des spots : des
kebabs ou des pintes en terrasse
à 2 euros, mais surtout une
ambiance générale décontractée,
ce qui est assez surprenant pour
une capitale faisant environ 8 fois
la surface de Paris. C’est qu’il y a
de la place, assez pour que le skate
ne soit pas trop encombrant, et
donc mieux accepté. Même les
75 soma
Pour Vincent
Touzery, cette
gne consistait
semaine en Al
à
avec un grab. faire des blunt ou des nose lemaLe premier fu
t un FS blunt blunt
sur le dossier
crail grab
d’u
peut apercevo n banc, s’en est suivi celui
ir ici, et puis l’a
que l’on
face. En gros,
ut
tous les blunts re, sur la page d’en
les a grabbés !
qu
Et y’avait du mo i passaient, Vincent
nde sur la cord
linge... Nose
eà
blunt slide st
ale fish.
dans
Ce spot apparaît immanquablement
ci
tous les articles sur Berlin, et celuirès,
ne fera pas exception. Parce qu’ap
Déjà
les gens ne vont plus comprendre.
bué
que le mag est gratuit, petit et distri
on
partout sauf en kiosque, si en plus
ne fait pas comme tout le monde à
lecl’intérieur, on risque de perdre nos
qui
teurs, enfin, s’il y a encore des gens
ut
Surto
.
lisent vraiment les magazines
de
les légendes où on a bien pris soin
mettre le nom du trick en gras pour
...
être sûr que personne ne lise le reste
Vincent Touzery, blunt tirette.
soma 76
divers petits skateparks disséminés à travers la ville sont bien
foutus, et pour la plupart en béton. Il y a bien tout un tas
d’autres choses agréables mais il y en a une non négligeable
et totalement imprévisible capable de ruiner votre séjour :
la pluie (voire la neige). Enfin, pour les hyperactifs, il y a
quand même le Skate-halle (et plus récement le Mellow Park)
pour skater à l’abri. Cependant, nous n’avons eu à choisir
cette option qu’un seul jour. Le reste du temps, nous nous
sommes laissés
conduire de spot
Il faut savoir qu
en spot, en suivant
ce trick en 2 es e Grégoire Cuadrado a re
sa
nt
les indications
le plaisir, avan is, et impeccablment, juste ré
t
récupérées sur le
appareil-photo. que je m’y intéresse avec mo pour
n
les choses se so C’est à partir de ce moment
site (controversé)
-là que
nt compliquées
tem
.
Ca
ps
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il
pr
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rentré celui qu
un certain
skhateyou.com.
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ma
n peut voir ciis une fois vis
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les deux dits qu ionné sur l’ordinateur, on s’e ssous,
’on
est revenu le len pourrait le faire mieux. st tous
Al
ors on
de
main, ça a enco
moment, et pu
re pris un pe
is
veille ! BS sm au final, on a gardé celui de tit
ith grind kick
la
flip out.
VINGT-CINQ
EUROS
POUR
LE PRIX
DE 15
c’est qu’à 3 mètres derrière Rémy
Ce qu’on ne voit pas sur la photo,
park en béton du monde. Ou le plus
skate
petit
plus
le
e
trouv
se
ira
Tave
rboard du monde, selon de quel côté
grand skatepark en béton pour finge
side de 8m de long sur 30cm de laron se place. Un genre de mini-Burn
plus dingue, c’est que tout ça (les deux
ge, avec copings et rails... Mais le
ruit par le champion du monde de
« vraies » courbes inclues) a été const
ment un skateur « normal » et
égale
est
qui
ner)
décon
fingerboard (sans
il nous a vu de sa fenêtre
ent,
ablem
Inévit
spot.
du
face
en
qui vit juste
demander gentiment de faire
nous
pour
e,
truell
sa
avec
qué,
débar
et il a
t de poser en bas d’un plan incliné
gaffe au béton tout frais qu’il venai
y avait déjà laissé ses traces, mais
juste à côté. Forcément, quelqu’un
de nouveau son béton, et c’est tout
ça ne l’a pas énervé, il a juste lissé
venu défoncer son spot... Il nous
juste s’il ne nous a pas remercié d’être qu’il avait fait lui-même pour
le
échel
une
it
cacha
a même indiqué où il
avoir un meilleur angle pour la
qu’on puisse grimper sur un mur et
BS lipslide BS revert.
z.
Kran
Timo
ce
type,
chic
vidéo... Un
Bref on discute, on discute, mais je vois
déjà le bout de ce texte arriver, et je crois bien que
je ne vais pas avoir le temps d’en remettre une
couche sur cette histoire de 25 euros... Dommage,
ça m’aurait bien fait marrer !
ALI
Vos parents vous l’ont déjà répetté mille fois : « qui joue avec le feu, fini toujours par se brûler ». Si l’on en croit le dicton, Ali Boulala est un grand brulé. Remontons trois années en arrière, Ali est un des meilleurs skateboarder au monde, il vit de sa passion, et peut se permettre de ne jamais se soucier de rien. Il vit le rêve de milliers de gamins et
en profite au maximum.
Et puis un jour, en une fraction de seconde, tout bascule. Vous connaissez tous l’histoire, ou devriez la connaître ; Ali est en Australie pour l’un des plus gros contest de l’année, et même si,
depuis un certain temps, il s’est montré raisonnable avec l’alcool et les drogues en général, là,
c’est un peu différent, tous ses potes sont là, ceux qu’il ne voit que rarement, c’est la fête… Ali
fait le con avec sa moto de location, Shane Cross est à l’arrière et leur virée se termine dans le
mur. Shane est tué sur le coup et Ali est plongé dans le coma. Il y restera trois semaines et au
réveil, il doit affronter une justice Australienne particulièrement sévère avec ce genre de délit.
La sanction tombe, quatre ans de prison dont deux fermes. Bienvenu en enfer.
Ali est libre aujourd’hui, il est de retour en Suède et son pote Loïc Benoît est allé le voir pour
lui tirer les vers du nez et shooter sa première photo « de skate » depuis l’accident ! L’entrevue
se déroule dans le restaurant du frère d’Ali, devant un match de la coupe du monde de Football.
Intro par Fredd
Interview par Loïc Benoît
soma 80
« si tout se passe comme prévu,
bien-sûr que je serais de retour
sur un skate ! »
Ton intérêt pour le Foot n’a pas changé ?
Oui j’aime ça, et puis ça m’occupe !
Tu dois t’en foutre des bleus maintenant ?
Eh oui, je supporte l’Australie maintenant, ha ha !
Quand as-tu appris la date exacte de ta libération ?
En fait, six mois avant, j’ai reçu une lettre, précisant ma
date de liberté. Mais après ça, je n’étais pas réellement libre, je suis effectivement sorti de prison, mais les gars
de l’immigration m’attendaient pour me mettre dans une
autre prison, celle de l’immigration… Ils m’ont gardé environ une semaine, puis j’ai eu un billet d’avion pour la Suède. Mais je n’étais toujours pas libre, trois gars sont venus
avec moi pour m’escorter ! Une fois arrivé à Stockholm et
passé la douane, ils m’ont rendu mon passeport, signe de
liberté retrouvée. C’était marrant, j’ai recroisé les mêmes
types le soir même, tous bourrés dans un bar ! Ils ont l’air
d’avoir une vie de fous ces gars !
Et Amanda [sa copine, de nationalité australienne
ndlr], elle t’attendait déjà en Suède ?
Par pure coïncidence, nous avons voyagé le même jour,
mais pas dans le même avion, elle avait acheté un billet le
jour où elle a appris ma date approximative de sortie.
Tu as reçu beaucoup de visites en prison ?
Amanda venait tous les week-ends, mais il y a aussi eu mes
vieux potes, comme Steve [Forstner], Arto, Geoff Rowley,
Fred [Mortagne], toi. Et puis Jake Duncombe est venu
souvent, accompagné de Lewis Marnell, pas mal de monde… Sans oublier ma mère qui est venu de Finlande, les
parents d’Amanda… Mais c’est sûr que c’est Amanda qui
remporte le titre du plus grand nombre de visites ! Merci.
On a fini ?
T’es fou, ce n’est que le début ! L’an dernier, lors de
notre visite, tu me disais que tu suivais des cours.
Oui, j’ai fait de l’infographie et un peu de compta. J’ai fait
des logos, des posters, des covers de CD…
Tu comptes t’en servir dans ta nouvelle vie ?
Je n’en sais rien, mais je ne suis resté que deux ans [rires].
J’aurai dû prendre dix ans, je serai sorti au top ! En plus
c’est gratuit… [rires]
Depuis ton retour ici, tu m’as dit que tu avais déjà
subi une opération.
Oui j’ai chopé une hernie en prison, j’ai découvert ça un
jour, mais ils m’ont dit que ce n’était pas une urgence, «
tant que vous n’êtes pas en train de mourir, nous ne pouvons rien pour vous ! », donc de retour ici, je m’en suis occupé direct, cela n’a pris qu’un jour, entré le matin et sorti le soir !
Sinon tu as toujours ton problème de hanches ?
Que s’est-il passé ?
En fait, un os a poussé dans le muscle de la hanche. Suite au coma et à la période où je suis resté alité ; mon cerveau a apparemment envoyé le mauvais signal au mauvais
endroit, et du coup, j’ai hérité d’un os supplémentaire dans
ce muscle, ce qui me fait boiter et perdre l’équilibre…
Tu vas te faire opérer ?
Bien-sûr. Ils doivent m’opérer et donc enlever cet os dans
la hanche. Et toujours selon les docteurs, après beaucoup
de rééducation, je devrais revenir à 100% des capacités de
mes jambes.
En parlant de rééducation, je sais que tu en as fait
beaucoup en prison. Et maintenant ?
Oui, en prison je n’avais un peu que ça à faire, donc j’ai
beaucoup rééduqué mes jambes, mais depuis que je suis
sorti, je suis fainéant, je devrais m’inscrire dans un club de
gym, mais j’ai la flemme…
Je passe un peu du « coq à l’âne », mais peux-tu
imaginer ta période de détention sans Amanda ?
Je ne sais pas, j’ai pleinement conscience de la chance que
j’ai que cette fille soit entrée dans ma vie. Sans son soutien et ses visites je pense que tout cela n’aurait pas pu
être possible ou du moins tout m’aurait semblé plus long
et horrible ; quel soutien !
Du coup tu es parti pour le mariage…
Oui, en fait nous nous sommes fiancés en 2007, juste
avant l’accident et tout ce qui s’est passé. Nous avions déjà
parlé de mariage, mais les évènements en ont voulu autrement, et finalement, me voilà enfin libre et les bonnes choses arrivent.
Comme tu ne fais pas tout comme tout le monde,
tu as choisi une date un peu farfelus.
Pffff, non. Rien de farfelu, juste le 10.10.10, rien de
plus !
Et ce mariage ne cache t-il pas un retour en Australie ?
Non, loin de là, je ne marie pas pour chopper un visa ou
un truc du genre.
Et ton retour sur un skate ?
J’y crois, j’espère… Mais rien n’est sûr ! Même si les médecins m’ont bien dit que je devais revenir à 100% suite à
cette fameuse opération de la hanche ! Donc oui, j’espère
beaucoup !
Arrête de jouer avec ce gadget ! [Ali s’est offert un
Iphone pour son premier jour de liberté, et durant
cette interview, il n’a pas arrêté d’essayer d’installer des jeux « craqués » sur son nouveau jouet…]
Oui donc, les médecins
me disent plein de choses
et effectivement si tout se
passe comme prévu, biensûr que je serais de retour
sur un skate !
Tu reçois toujours de
l’argent de tes sponsors ?
Oui et non, je ride toujours pour Flip et il va falloir que je cherche d’autres
sponsors... mais c’est très
dur, car je ne peux toujours pas skater… [rires].
Tu sais, je vis au jour le
jour, surtout après tout ce
qui vient de m’arriver. Que
ce soit pour mon retour
sur un skate, mes sponsors, une vie australienne,
je verrai, je me pose beaucoup de questions, certes,
mais je ne fais pas trop de
plans pour le futur…Tout
ça me fait envie, je le ferai
mais où ? Quand ? Comment ? Je n’en sais rien et
je verrai bien…
Si demain tu repars en
Australie, tu crois que tu rentres sans problèmes ?
Bien-sûr que non, ils me connaissent maintenant [rires] !
Non, je sais juste que pour mon prochain voyage je dois me
rendre à l’ambassade et faire plein de paperasse, mais je
n’en suis pas encore là.
Ha oui, une question à la con ; ca t’as paru long ?
En fait, j’étais dans une prison « low security », j’étais
comme dans un petit village, ha ha et même si aucune prison n’est cool, le temps est passé super vite. Quand je repense à tout ça, j’hallucine d’être là, libre et en Suède,
avec la fille que j’aime !
Et ici, tu vis où ?
Mon frère, que je remercie énormément, a anticipé mon
retour, il a loué un appart pour me loger dès mon retour, je
vis donc ici à Stockholm avec Amanda, dans un appart que
mon frère loue pour moi !
Des projets ?
Comme je te l’ai dit, je vis au jour le jour, je sais juste que
je pars dans une semaine au Portugal, pour le mariage de mon frère.
Ce sera ton premier vrai
voyage « libre » ?
Oui mon premier voyage « free as
a bird ».
As-tu quelques chose a rajouter pour les kids ?
Oui, MERCI ! Je réalise pleins de
choses aujourd’hui. Je suis allé à
ce contest à Göteborg, j’étais juge,
il y avait plein de kids, j’ai halluciné ! On dirait qu’ils m’aiment
toujours autant ! J’ai reçu tellement de lettres de soutien quand
j’étais en prison, d’un peu de partout, c’était fou. Je leur dirai juste
de prendre la vie de façon simple
et de faire gaffe. De se concentrer
sur le skate, d’être prudent et de
ne pas perdre son temps à faire et
prendre des merdes !
As-tu des news de tes team
mates ?
Oui, surtout de Geoff et de Arto.
J’ai encore parlé avec Arto un long
moment au téléphone la semaine
dernière…
As-tu vu la dernière vidéo
Flip ?
Oui bien-sûr !
Et je voudrais connaître ton point de vue sur ce
« nouveau team » ?
Je n’en sais rien, je ne connais aucun de ces kids, je ne les
ai jamais rencontrés, je ne connais pas les histoires ! Et
puis, je ne veux pas trop dire de merde [rires], Flip est le
seul sponsor qui me soutienne encore ! J’ai trop de respect
pour Jeremy Fox, Ian Deacon et les autres, Merci !
As-tu toujours autant de contacts avec eux ?
Oui, carrément, ils me soutiennent ! Mais en parlant de vidéos, je veux voir la vidéo avec Arto, la vidéo Alien.
Quoi tu n’as pas vu la vidéo Alien ? Whaou, le geek
est à la rue… Et tiens, sais-tu pourquoi il a quitté Flip ?
Non, et on s’en fout.
C’est vrai et puis c’est ton interview pas celle
d’Arto !
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S
CLA
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Berlin
29-30 mai
Photos par Tura
Texte par Fredd
Les hommes… Attendez, laissez-moi réfléchir… Oui ça marche
pour les femmes aussi. Donc je reprends : les hommes et les
femmes se construisent à travers leurs expériences, les divers
évènements, rencontres, découvertes qui jalonnent leurs petites vies d’êtres humains. Les
premiers pas, les premiers mots,
les premiers émois amoureux, le
premier fix d’héroïne, etc. Vous
savez comment ça marche, on
appelle ça « la vie ». La recette
est la même pour le skateboarder
qui n’est finalement qu’un être
humain plus ou moins comme
un autre et qui peut aussi être
une fille, si, j’en ai déjà vu. Le
premier ollie, le premier trip avec
la bande de copains, le premier
handrail, le premier contest, le
premier pool… Tout le monde
passe par ces petits rites initiatiques et c’est ce qui fait tout
l’intérêt de l’aventure.
Dans le même registre et
tout aussi importants et fondateurs,
sont les lieux de « pèlerinages ».
Tout le monde n’est pas obligé d’être
aussi extrême que Ian Dykmans
et son pote qui ont fait BruxellesMarseille en skateboard, mais il y
a quelques endroits qu’on se doit
d’aller voir quand on fait du skateboard. Chacun étant libre d’établir
sa propre liste de trucs à voir et à
faire bien sûr. Par exemple, et pour
ne pas trop me mouiller, je dirais
qu’une liste type pourrait ressembler
à ça : un grind à Burnside, un manual à Pier 7, un ollie sur les « crottes de Mammouth » à Grenoble, une
San Miguel à Barcelone, un wallride
sur le mur de Berlin… Vous voyez
quoi. Le drame pour moi c’est qu’à
mon âge avancé, je n’étais jamais
allé à Berlin donc quand les gars du
Clash nous ont invités Tura et moi à
aller jeter un œil à leur contest, j’ai
sauté sur l’occasion.
Bon, le wallride, on a bouclé ça direct avec le collègue. Le mur
se trouvait juste entre notre hôtel
et la « Skatehalle », le skatepark de
Berlin, alors dès le premier matin,
j’ai pu le rayer de ma liste. Ensuite
nous nous sommes rencardés avec
Ca, c’était pendant le « best trick ». Max a pris 3 fois 50 euros : switch tré, big spin heelflip, big spin
heelflip boardslide, le tout avec la 7,6 de Poulain !
89 soma
Lui, c’est Ritchie Löffler, un vieux de la vieille, presqu’une légende en Allemagne.
FS wallride pop off, replaqué dans la petite croube.
soma 90
!
H
S
CLA
THE
la communauté française
de Berlin (des Antiziens,
un Poulain, notre pote
Jean-Marc) avec qui nous
sommes allés jouer dans la
rue. Le bel Hugo Liard a
fait le grind qui se trouve
en page 8 de ce magazine,
il l’a pas volé, rarement vu
un élan aussi pourri… Le
lendemain, c’était le début
du contest, la « Skatehalle » est vraiment un
chouette endroit. Le park
est génial, mais les contests
de street, ça je me fait vite
chier, alors je ne regarde
que les finales en général.
Je suis donc allé
voir le bowl avec my man
Paulo. On l’a tué. Puis au
moment de partir, Tom
Penny est arrivé. Je me suis assis sur ma board pour ne
pas tomber dans les pommes, puis j’ai regardé et Paulo a
filmé. Penny faisait vraiment très plaisir à voir, allez faire
un tour sur la rubrique vidéo du site de Soma pour vous
rendre compte par vous-même. Après ça, on est retourné
skater dans la rue avec la bande. On avait pris avec nous
trois skateurs canadiens dont une canadienne qui est
instantanément tombée amoureuse de moi, mais qui est
finalement repartie avec Hugo ce soir-là… Allez comprendre. M’enfin, je m’en fiche, ce soir-là on a fait la fête et je
suis rentré avec Alex Mizurov ! Le gars était à l’opposé de
ce que j’avais imaginé de lui, sympa, bavard, souriant…
Ça a été le coup de foudre ! Je ne déconne même pas, il
était vraiment cool.
Le lendemain, j’ai donc regardé le contest, de
toute façon, après avoir dansé toute la nuit, j’étais trop
fatigué pour faire autre chose. Mizurov m’a encore fait
plaisir. Alors qu’il venait de replaquer un switch fs big
spin (je crois) sur le double set, il a refusé l’argent que lui
tendait le gars au micro, parce que Max Genin venait juste
de le faire avant lui : la Classe. Tiens, en parlant de Max.
J’irais pas jusqu’à dire qu’il a fait dans l’originalité, mais
il est quand même incroyable. Il casse sa board pendant
le best trick, emprunte celle de Poulain qui fait la moitié
de la sienne en longueur et en largeur et paf ! Switch 3-6
flip direct sur le double set. La board de Poulain n’avait
jamais vu ça ! Max a terminé huitième, ce qui est bien
91 soma
Youness Amrani, switch BS tail slide shove it.
mais pas top, mais au moins, il ne rentre pas les poches
vides, et c’est tout ce qui compte, n’est-ce pas Max ? Il a
même battu l’homme du weekend : Youness Amrani ! Il a
fini dans les choux, mais c’était vraiment lui le meilleur. Il
est juste hallucinant (ambiance big spin double heelflip sur
le double set) et ce n’est certainement pas la dernière fois
que vous entendez parler de ce jeune belge sympathique.
Le gars qui a gagné, Thomas Weber, était balaise, bizarrement, c’était pas le meilleur, mais il était bon quand
même, donc rien à redire. Du côté des filles ça continue
de progresser, c’est flagrant. Bientôt, ça va même devenir
intéressant… Ha ha. Voilà, je pense que je vais m’arrêter
sur cette nouvelle remarque sexiste, de toute façon je ne
vois pas trop quoi ajouter, souvenez-vous juste de Youness
Amrani…
Allez, je vous laisse, je dois aller compléter
ma liste de trucs à faire avant de mourir. Alors, où en
étais-je ? Le mur c’est fait, la démo de Penny aussi… Ha
oui, « sauter par-dessus la muraille de Chine », ça j’ai pas
encore fait. C’est quel bus pour la Chine ?
Park : 1 Thomas Weber (DE) / 2 Alex Mizurov (DE) / 3 Lukas
Danek (CZ) ; Girls : 1 Diana Kränsel (DE) / 2 Sarah Meurle
(SWE) / 3 Anna Kruse (DE) ; Bowl : 1 Packy Fancher (USA) /
2. Kilian Heuberger (DE) / 3 Jan Tomsovsky (CZ)
L’matos
4
13
5
9
3
11
6
12
7
2
1
10
14
Illustrations : Da
8
1 Un t-shirt Magenta, mais bleu / 2 une
chaussure gauche Titan de chez Vox / 3 un caleçon Cleptomanicx bariolé,
mais bon, c’est qu’un caleçon / 4 une board Vallely pour faire des hand plants (Element) / 5 une chemise à capuche
Ambiguous / 6 la nouvelle Dustin Dollin de chez Vans, avec le scratch / 7 un t-shirt ZooYork avec un gros logo pour leur
faire de la pub / 8 une paire de chaussettes Volcom qui se passe de commentaire / 9 la chaussure de Guy Mariano de chez
Lakai, bien entendu / 10 un t-shirt Element de voyage / 11 le pro-model de t-shirt de Jeron Wilson chez DVS/Diamond
(sans déconner !) / 12 une chaussure Griggs2 de chez Element / 13 le second pro-model Leo Valls de chez Magenta / 14
un t-shirt Santa Cruz ‘cell block’ bien à l’ancienne. C’est tout pour aujourd’hui. A la prochaine ! - DT
93 soma
ENvRAC
Alex
DAVIS
Les 10 vidéos qui ont vraiment changé le monde
(selon moi)
Assez logiquement, les vidéos qui marquent vraiment sont celles qu’on découvre dans ses premières années de Skate, mais on n’est jamais à l’abri d’une claque tardive. Personnellement, je pensais
que les premières vidéos Powell et les premières Santa Cruz avaient achevé de me construire en tant que
skateboarder. Puis « Underachievers » est sortie et j’avais 16 ans à nouveau, c’était reparti comme au début. Quelques années plus tard, « The Strongest of the Strange » a eu un effet assez similaire, une véritable cure de jouvence. Les vidéos de skateboard ont ce pouvoir de tout bousculer, ou de laisser totalement
indifférent et tomber instantanément dans l’oubli.
La liste qui suit est, bien entendu, subjective et en aucun cas exhaustive, à vous de vous faire la
vôtre. En même temps, vous avez sûrement autre chose à faire… - FD
_Powell Peralta – Public Domain (1988)
_Eastern Exposure 3 « Underachiervers » (1996)
_H-Street – Hokus Pokus (1989)
_Cliché - Europa (2000)
Ok, avant il y avait eu les trois premières Powell avec
« la vraie » Bones Brigade (Hawk, Cab, Lance, McGill,
Guerrero). Mais là, avec Ray Barbee, Chet Thomas, Steve
Saiz, Jim Thiebaud, et même, et ça paraît fou de dire ça
aujourd’hui : Mike Vallely ! ça a vraiment été la claque
géante, la première. Le début de la fin de la rampe. L’entrée dans une ère nouvelle. On était jeunes aussi…
Sal Barbier, Ron Allen, Brian Lotti, John Reeves,
Donger, Alfonso Rawls, Colby Carter, Danny Way mais
surtout Matt Hensley. Tout filmé à l’arrache avec des
caméras bon marché et monté sur le magnétoscope du
salon… C’était simplement la révolution à l’époque.
La fin du règne de Powell sur le marché du skate et de
Peralta sur celui de la vidéo. Et ouais mon pote !
_Blind - Video days (1991)
Régulièrement citée comme la meilleure vidéo de tous
les temps par environ 99 % des pros… Réalisée par un
mec qui a fait « Where the wild things are » par la suite.
La première part de Guy Mariano, la meilleure de Mark
Gonzales et de Jason Lee. Rudy Johnson au top. Il n’y a
que Jordan Richter qui se demande bien ce qu’il fout là…
_Alien Workshop « Memory Screen » (1991)
Le « Muhlolland Drive » du Skateboard : la (les)
première(s) fois on n’y comprend rien, mais on trouve ça
génial quand même. Et puis il y a Dinosaur Jr...
_Plan B – Questionable (1992)
Les pantalons sont gigantesques, les roues minuscules,
Hensley arrête, Rodney fait du Street, Sheffey des late
shove-it, Mike Caroll tue l’EMB, Way & McKay continuent sur leur lancée et Pat Duffy… « The terminator »
débarque de nulle part et décide de changer les règles
du jeu. Désormais, grinder des rails gigantesques est
possible. Le BS lipslide sous la pluie par contre, encore
aujourd’hui, ça reste impossible. Cette année là, tout le
monde écoute Primus (ou Fu-Schnickens).
_Stereo « A Visual Sound » (1994)
Ethan Fowler, Carl Shipman, Dune, Greg Hunt, Jason
Lee, Matt Rodriguez, Mike Daher, Mike Frazier. Bien
sûr, ils n’ont pas inventé le Jazz ni le Super 8 mais il se
dégageait une véritable âme de cette vidéo. Et à l’époque, au milieu de toutes les Hip-Hoperies gangsterogènes, ça faisait un bien fou.
95 soma
Al’s Vireo Colorway
Switch Ollie Ph. Gaston
La vidéo qui nous a fait oublier la Californie. D’un seul
coup, tout le monde se prend pour Donny Barley ou
Ricky Oyola, on veut des boards plus larges, des roues
plus grosses et on veut faire des pole jams, des wallies
et des feebles sur des rails… La part de Ricky Oyola sur
Metallica puis sur rien du tout est la meilleure chose qui
soit arrivée au skateboard.
La première vraie vidéo Européenne qui rencontre un
succès internationnal. La première fois qu’on y croit
vraiment et qu’on est même fier d’être Européen (j’ai pas
dis « fier d’être Français » hein, faut pas déconner !).
_éS - Menikmati (2000)
Fred Mortagne introduit une nouvelle façon de filmer et
puis éS à ce moment là, c’était vraiment ce qu’on pouvait
imaginer de mieux question team. La première vraie part
de Arto aussi…
_Coliseum - PJ Ladd’s wonderfull horrible life (2002)
La part de PJ Ladd. La grosse claque. À l’époque, c’était
la course à celui qui sautera le plus de marche, grindera
le plus long rail, etc. Et puis ce petit gars dont personne
n’avait jamais entendu parler est arrivé, et soudain, tout
est devenu plus raisonnable.
_The Strongest of the Strange (2006)
Un putain de chef d’œuvre. La vidéo qu’on peut montrer
à sa copine ou ses parents sans avoir à rougir, sauf
peut-être quand Pontus se promène la bite au vent… Les
spots fait à la main, des larmes, de la sueur, de l’émotion. Pontus Alv à son meilleur.
_Lakai - Fully Flared (2007)
Mike Mo pour la jeunesse, Alex Olson et le retour de
Mariano pour nous, la part des français, un nouveau
trick toutes les dix secondes… Un filming et une production irreprochable, des effets spéciaux dans la tradition
des vidéos de la famille Girl… La meilleure vidéo de tous
les temps pour certains, beaucoup trop de ledge dancing
pour les autres. La vidéo divise mais a totalement sa
place dans cette liste.
Voilà. J’aurai aimé ajouter une Anti-Hero ou deux , une
Consolidated, la Welcome to Hell, les premières Santa Cruz,
la Man Down, la TWS avec Penny, la Mouse, la Nikomouk2000… mais hé, on avait dit 10 vidéos, et y’en a déjà
12 dans la liste au-dessus…
ADAPT, MODIFY FORM,
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ENvRAC
Frontside pop shove it 360 / photo : David t
H istoires de cha u ss u res
Si vous avez moins de trente ans, il y a des chances que vous appreniez quelque chose. Dans le
cas contraire, vous savez peut-être déjà tout ça... - DT
_Le logo Es a été dessiné par Alex
Wise, un skateur parisien qui s’était retrouvé en couverture de Noway en 1991.
_A la suite d’un procès intenté par la
marque Etonic à Etnics, la marque de
Pierre-André Sénizergues a remplacé
le C par un E pour devenir Etnies.
_Fin des années 90, Nike avait tenté
une première pénétration du marché
du skate et avait dû faire face à un
refus massif qui avait donné naissance
à un groupe de pression nommé “The
‘don’t do it’ army”. Puis, au début
des années 2000 la marque avait de
nouveau tenté, plus subtilement cette
fois, de se faire accepter auprès des
skateurs, en lançant Savier, avant de
laisser tomber peu de temps après.
_En 2001 Ronnie Creager lance
Nadia Footwear, qui n’atteint jamais
les skateshops français.
_Puma est probablement la seule
marque “grand public” à s’être retrouvée malgré elle dans le skateboard.
Début des années 90, tous les skateurs
ou presque se sont subitement mis à
porter des Clyde.
_Au début des années 2000, Lance
Mountain avait un pro-model chez
Adidas.
_Kareem Campbell a eu un pro-model chez Duffs, qui sera repris ensuite
chez Axion.
_Les trois premiers riders Adio
étaient Steve Berra, Tony Hawk et
Jeremy Wray.
_Avant cela, Jeremy Wray avait participé au lancement de Dukes shoes,
dont il était l’unique rider.
_Florentin Marfaing n’a jamais quitté
Vans, même quand il apparaissait
dans des pubs Aeon.
_JB Gillet a eu un pro-model chez
Link, la marque française qui ne vécut
que quelques semaines.
_Vans est la particule du nom de Paul
Van Doren, créateur de la marque en
_Pat Channita et Bucky Lasek
ont tous deux eu un pro-model chez
Genetics (une sous-marque de Airwalk
disparue depuis).
1966.
_La seule marque de skate-shoes basée
en Europe s’appelle Sykum, et vient
de fêter ses 10 ans.
_Début 2010 Crème skateboards a
présenté son catalogue de chaussures.
Cependant, aucune n’a encore atteint
les skateshops européens.
_Osiris s’appelait Evol à l’origine.
Soit le mot “love” à l’envers, et phonétiquement identique à “evil” en anglais.
_Mike Carroll a eu un pro-model chez
Vans au milieu des années 90, avant
d’entrer chez DC.
_Gravis est la seule marque ayant
fait le trajet snowboard-skateboard.
Nombreuses sont les marques de skate
ayant fait l’inverse. Lib Tech a bien
essayé de faire des planches de skate à
un certain moment, sans succès.
_Fin des années 90, Reebok tenta une
percé dans le skate avec sa sous-marque “Boks”, qui sponsorisait Sébastien Daurel en France.
97 soma
_Le 23 brodé sur la chaussure de Salvadore Lucas Barbier de chez Etnies
était bien-sûr en référence à Micheal
Jordan, et deviendra par la suite le
nom de sa marque de boards (“Twenty
Three”) disparue depuis, et qui sponsorisait Jason Dill et Clyde Singleton.
_Le nom Lakai proviendrait de l’un
des divers surnoms de Mike Carroll
“Malakai”.
_Le E au début de Emerica est pour
“Europe”. L’idée était de donner une
dimension mondiale à la marque.
_Au début des années 2000, Globe
lança la première (et dernière) marque
de skate shoes destinée aux filles :
Gallaz.
_Avant d’en avoir un chez Etnies,
Bastien Salabanzi a eu un pro-model
chez Vans. Bastien n’a aujourd’hui
aucun sponsor officiel de chaussure.
_En 2010, Element arrête les pro-
models de chaussures.
_Ron Bertino et Alf Rawls ont eu
un pro-model chez Kastel, qui avait
misé sur la plus grosse bulle d’air du
marché !
INTRODUCING
_Jason Lee et Tony Hawk ont eu
au même moment un pro-model chez
Airwalk, aux alentours de 1995.
_Eighty Eight devait son nom à la
meilleure année de skate que les riders
originels aient connue, d’après Kris
Markovich.
_Steve Caballero fut le premier a
avoir son nom sur une chaussure de
skateboard, chez Vans, qu’il n’a jamais
quitté non plus.
GREGOIRE
_Fin des années 90, Sole Technology
(Etnies, Es, Emerica) lança Sheep,
une marque de chaussures totalement
vegan (sans cuir), avec dans le team Ed
Templeton et Rick McCrank.
_Avant de faire des rollers et de trottinettes, Airwalk était, fin des années
80, la plus grosse marque de skateshoes du monde, au coude à coude avec
Vision Street Wear.
CUADRADO
_Fin des années 90, Converse se
lança dans le skate en créant des
modèles spécifiques (comme Adidas et
Nike l’avaient fait au même moment)
puis laissa tout tomber 2 ans plus tard.
Stéphane Larance et Kenny Anderson
faisaient partie du team.
_Dans les années 90, Bam Margera a
longtemps été sponsorisé par Nike.
_Vita, une marque américaine
fondée par Mark Oblow (chez Gravis
aujourd’hui) n’aura duré que quelques
courtes années, juste le temps de faire un
pro-model à Natas Kaupas, Jason Dill,
et Reese Forbes, entre 1998 et 2001.
_Personne ne sait vraiment ce que
signifient les initiales DVS.
Si vous le savez, ça
nous intéresse !
akIm cheRIF × GReGoIRe cUaDRaDo × lIoNel DomINoNI × lIsa jacob
maRtIN kelleR × mathIeU lebaIl × joN moNIé
samUel PaRtaIx × kevIN RoDRIGUez × jj RoUsseaU
♠ ♦ ♣ ♥
© Da
_DC sont les initiales de Droors Clothing, une marque de vêtements (de
skate) disparue au début des années
2000.
Nozbone skateshop 295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris metro nation - 01 43 67 59 67
le shop en ligne NozboNe.com / le blog NozboNe-skateshoP.com
ENvRAC
L e doc u - film de skate ( de l’ é t é )
Sylvain Robineau était “le vieux” du numéro huit. Depuis cet instant de gloire, il a eu le
temps de réaliser un film (moyen-métrage) qui parle de skate, de sociologie, de meurtre et même d’amour.
« Qui sera le maître ? » que ça s’appelle. Au passage, c’est Guillaume Noyelle qui se charge du skate, et
Sylvain lui-même qui joue le rôle du chauffeur de taxi parisien suspect et philosophe. Y’a même une apparition de Soy Panday et une interview de Raphaël Zarka, qui sert de fil conducteur… Ça pourrait faire
beaucoup, comme ça, mais au final, tout s’emboite, pour former un truc qui tient bien la route. Pour une
histoire de taxi, forcément, c’est mieux. - DT
_Tu fais quoi, dans la vie ? Dans ma vie professionnelle,
je fais de l’image. C’est ce qui me fait manger, et j’espère
en faire de plus en plus !
_Tu as déjà fait des vidéos de skate ? Oui, quelquesunes, quand j’habitais Orléans.
_A propos du film, c’est plus un documentaire ou une
fiction ? C’est plus un documentaire, avec une fiction pour
que ce soit plus digeste. L’objectif, à la base, c’était ça : faire
un truc binaire où il y aurait du skate et des propos. Mais ça
aurait été vite chiant, donc j’ai ajouté une intrigue.
_Quel était le but ? J’avais l’idée depuis longtemps
de faire un documentaire sur le skate, et ce qui a tout
déclenché, c’est la lecture de “la conjonction interdite”, de
Raphaël Zarka.
_Je vois, j’ai offert le livre à mon frère et mes
parents, ça explique bien le skate… Voilà, j’ai voulu
retranscrire en vidéo une partie de ce truc-là, mais sans
rentrer dans le détail de la conjonction interdite, l’étude
que Zarka a fait sur le skate. Donc juste illustrer les
idées lumineuses qu’il avait. Un peu comme toi, j’aurais
bien aimé avoir un film comme ça à montrer à ma famille
quand j’avais treize ans, pour leur faire comprendre les
grandes lignes. Parce qu’ils ne comprenaient pas trop
[pourquoi j’étais autant à fond de skate…].
_Ils ont vu le film ? Pas encore !
_Comment est venue l’idée de l’intrigue ? C’est un cheminement, de l’écriture, des ratures, des recommencements…
Je ne sais plus comment ça m’est venu, mais ça muri… Et
puis Paris, pour moi, c’est les taxis. C’est un truc vachement
symbolique ! Paris pour moi, c’est pas la tour Eiffel, c’est
les taxis, le métro, les terrasses de café… Et comme on est
dans le déplacement, dans la ville, le taxi était un bon appui.
_C’est vrai qu’il y a un parallèle entre Guillaume
[Noyelle] qui skate et le taxi qui se déplace… Oui, on
99 soma
est tout le temps dans un contexte instable. La seule chose
stable dans le film, c’est l’interview [de Zarka].
_T’es pas mauvais en tant qu’acteur, non-plus. Au
début, ça m’a fait marrer, et puis rapidement, on se fait
au personnage, on oublie Sylvain. Tu te sens plus à
l’aise de quel côté de la caméra ? Ah ! Derrière ! Là c’était
assez facile dans la mesure où j’ai écrit le texte, où c’est
moi qui décidait de tout, j’étais à l’aise. Et puis c’est un peu
moi, ce taxi, je ne joue pas vraiment ! Enfin si ! Au départ,
je voulais que ce soit Soy qui le fasse, mais techniquement
c’était impossible. J’avais fixé deux caméras sur les sièges, et
j’étais obligé d’être là, et tout faire moi-même. Les caméras
tournaient, je conduisais, et je jetais un oeil entre chaque
prise pour surveiller… Je ne le referais pas !
_Où pourra-t-on voir le film ? Sur internet, au mois
de septembre.
_En attendant, tu le présentes à des festivals ? Eh bien
il va peut-être faire un festival ou deux, mais je ne sais pas
encore lesquels. Et puis je l’ai envoyé au festival du film de
skate de Los Angeles. C’est symbolique ! Mais cette année,
c’est assez chaud, il y a des grosses productions, un documentaire Vans, et même Macho Tail Drop qui est en lice.
_Mais il y a plusieurs catégories, non ? Oui. Moi je leur
ai envoyé en disant que ça se situait clairement dans un
documentaire, mais ça ne rentre pas dans leurs critères, par
exemple pour eux, un documentaire c’est minimum 45 minutes, et mon film fait 30 minutes. Pour moi, ça s’inscrivait
dans la catégorie ‘creative’ quelque chose, une sorte de truc
sans règles établies.
_Pas de DVD, donc ? J’aimerais bien faire un beau
produit, avec “La conjonction interdite” dedans, ce serait
formidable ! Mais tant qu’on ne m’offre pas 30 000 euros…
FLORENT MIRTAIN
FRONTSIDE 180 FAKIE MANUAL TO HOWARD FLIP OUT. PHOTO: NIKWEN
LUSTER
LA LUSTER
ICI EN BLEU
OCEAN EUROTRASH. COULEUR ET MATIÈRE
SÉLECTIONNÉES PAR FLORENT MIRTAIN .
TOUS LES MODÈLES SONT SUR: DVSSHOES.COM
DISPONIBLE A PARTIR DE L’ÉTÉ 2010
« Qui sera le maître ? » bientôt sur
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ZERED BASSETT CHICO BRENES ANDREW BROPHY DANIEL CASTILLO JIMMY CAO KERRY GETZ KENNY HOYLE MARTY MURAWSKI
TOREY PUDWILL ROBBIE RUSSO DAEWON SONG JERON WILSON MARK BAINES LUCIEN CLARKE FLO MIRTAIN PAUL SHIER
ENvRAC
1 0 0 0 0 km de video
D’après les retours qu’on a eu, il semblerait que certains d’entre vous aient
apprécié l’article “Le dernier transibérien” paru dans le #16. Souvenez-vous, ça
parlait d’un voyage en train de Moscou à Hong-Kong, avec Michael Mackrodt (entre
autres)… C’est bon ? Ca revient ? Eh bien si vous faites partie de ces gens-là et que
les vidéos “classiques” de skateboard ont fini par vous lasser, ce documentaire est fait
pour vous. Juste assez de skate et jamais trop de bla-bla pour que ça soit passionnant
du début à la fin.
Pour info, on doit ce film à Patrik Wallner, le même qui avait produit
“Translations” (dont on vous parlait également dans le #10), et qui pourrait se
vanter d’être l’un des derniers (avec les Josh Stewart, Chris Mulhern, Jonathan Peters…) à se vanter de réaliser des vidéos en toute indépendance (pas pour le compte
d’une marque, quoi). - DT
Dispo contre 14,90 euros (port compris) sur www.visualtraveling.com
URNE
DE SCOTT BO
E
U
Q
I
N
O
R
H
C
LA
Koon’s kids
Caroline took Friday off and once again the two of us
found ourselves lying in the warm sun high over the park Monceau.
Young boys and girls run around on the grass giggling in a playful
manner. We are shocked and amused when we see a group of tiny
women under some trees, just close to us, kicking, tugging and
jumping about on a Blow-Up-Doll. As the sun falls into the small
forest it illuminates the plastic doll like a Koons piece beneath the
lights of a palace. A bright pink gash between her legs and puckered
red mouth seem to excite the girls into violence. They are young
and ruthless. This bald fuchsia slice looks more like candy than a
cunt and more like a child’s than an adult’s! These little ladies are
as young as 5 and as old as 8 as they torment the doll with their
curiosities. Their little game has broken from the trees and coming
out onto the lawn has stirred up quite a scandal. Soon a group of
vicious little boys join in and the doll becomes airborne by kicks
and punches. It drifts slowly through the sky and as it catches the
light, red and pink parts are perversely accented by the sunshine.
One cannot believe that a parent has not stepped in to destroy this
naughty little Gang-Bang of ten or twelve little villains!!!
The scene goes on for quite sometime. I rise from the
grass and attempt to sneak close enough to steal a photograph, but
each time they shy away scattering into the trees as if engaged in
a game of hide and seek. Their laughter and innocence is that of a
world without sex. A curious game that explores everything without
any idea of its meaning. An older boy of possibly 10 slips his hand
between her legs and tosses her into the air. She drifts through the
sky, a broken ballerina stripped of her elegance, a sexy superhero
without a cape, a trapeze girl with no net. I watch as she crashes
back to the Earth! I am amazed that her body has not burst, that
she is capable of such abuse. She is kicked a few more times before
a man in a suit and tie approaches and all the children scatter. She
is face down on the lawn when he reaches out to help her up and
without looking at her face, pulls the valve from her back. Slowly
she begins to deflate. He turns and walks off but with each squeeze
he gives her body, her legs spread wide opening up to let the pink
slice shine in the sunlight !
April 10th, 2010, Paris
S.H. Bourne
101 soma
ia Ruetsch
Traduction : Aurél gmail.com
fairplay.translation@
Les enfants de Koons
Caroline a pris son vendredi de congé et une fois de plus, nous
nous prélassons sous le soleil qui brille au-dessus du parc Monceau. De jeunes
garçons et filles courent sur l’herbe et rigolent, l’air enjoué. Nous sommes
à la fois choqués et amusés de voir un groupe de petites femmes sous des
arbres, tout près de nous, qui donnent des coups de pied, tirent et sautent
sur une poupée gonflable. Alors que le soleil se couche derrière le petit
bois, la lumière illumine la poupée en plastique comme une œuvre de Koons
sous l’éclairage d’un palais. Son entaille rose éclatante entre les jambes
et sa bouche en cœur rouge semblent attiser la violence des filles. Elles
sont jeunes et sans pitié. Cette partie fuchsia imberbe ressemble davantage
à un bonbon qu’à une chatte, celle d’une enfant plutôt qu’une adulte qui
plus est ! Ces petites demoiselles qui ont entre 5 et 8 ans tourmentent la
poupée avec leur curiosité. Leur petit jeu ne se cantonne plus aux arbres
et en s’avançant sur la pelouse, elles suscitent la consternation. Très vite,
un groupe de petits garçons méchants les rejoignent et la poupée vole dans
les airs sous l’effet des coups de pied et de poing. Elle dérive lentement
dans le ciel. Alors qu’elle accroche la lumière, ses parties rouge et rose
sont perversement accentuées par le soleil. Incroyable qu’aucun parent ne
soit intervenu pour mettre fin à ce méchant petit gang-bang impliquant une
dizaine de petits vandales !
La scène continue pendant un moment. Je me lève sur la
pelouse et j’essaye de m’approcher aussi discrètement que possible pour
prendre un cliché à la dérobée, mais à chaque fois tout le petit monde
s’enfuit et se disperse dans les arbres, comme si on jouait à cache-cache.
Leurs rires et leur innocence sont ceux d’un monde sans sexe. Un jeu
curieux qui explore tout, sans aucune idée de sa signification. Un garçon
âgé de 10 ans peut-être glisse la main entre les jambes de la poupée et
l’envoie dans les airs. Elle flotte dans le ciel telle une ballerine brisée qui
a perdu son élégance, un super héros sexy sans cape, une trapéziste sans
filet. Je la regarde s’écraser sur Terre. Je suis étonné que son corps n’ait
pas explosé et qu’elle puisse endurer de tels sévices. Elle reçoit encore
quelques coups de pieds supplémentaires avant qu’un homme en costumecravate s’approche. Tous les enfants se dispersent. Elle a le visage à terre.
Il s’approche pour l’aider et sans regarder son visage. Il ouvre sa valve dans
le dos et elle commence à se dégonfler lentement. Il se retourne et part en
marchant, mais à chaque pression qu’il exerce sur son corps, ses jambes
s’écartent pour faire briller sa petite excroissance rose dans la lumière du
soleil !
Paris, le 10 avril 2010
S.H. Bourne
KR3WDENIM.COM /
SEAN MALTO DEUCES WILD MISSION, KANSAS CITY 4/9/10.
THE ETNIES MALTO SHOE IN COLLABORATION WITH GIRL AVAILABLE IN FINER SKATE SHOPS NOW.
LOCK YOUR DOORS AND HIDE YOUR DAUGHTERS. etnies.com SAM MAGUIRE PHOTO.
facebook.com/etnies.europe
NIKESKATEBOARDING.COM/KOSTONXANDERSON
BRIAN ANDERSON CUSTOMIZED
MIDTOP HEIGHT
« Au fond, si le phonographe avait été sphérique et en cuir, et si une équipe de
onze joueurs essayait de l’envoyer dans le but de l’équipe adverse en tapant dessus
avec le pied, Edison n’aurait pas inventé le phonographe, mais le football. »
- Coluche

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