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Cycle Cinéma Européen 2015 Pour les lycées et 3èmes de collèges Organisé par l’association Cin’Ecran NOS ENFANTS (I nostri ragazzi) Ivano de Matteo - Italie - 2014 © Bellissima films 1 SOMMAIRE Fiche détaillée (commeaucinema.com, allocine.fr) 3 Le réalisateur (wikipedia) 4 Notes de production (commeaucinema.com) 5 Entretien (allocine.fr) 6 Revue de presse (allocine.fr, commeaucinema.com, aVoir-aLire.com, critikat.com, Studio Ciné Live, Libération) 9 Fiche technique en italien (dossier de presse) 12 Il regista (dossier de presse) 13 Note di regia (dossier de presse) 14 Intervista 15 Recensione 16 2 Fiche détaillée Fiche technique Titre original : I nostri ragazzi Date de sortie : 10 décembre 2014 Genre : Drame Durée : 1h 32 min Réalisateurs : Ivano De Matteo Scénario : Ivano De Matteo, Valentina Ferlan Producteurs : Marco Poccioni, Marco Valsania Montage : Consuelo Catucci Directeur de la photographie : Vittorio Omodei Zorini Compositeur : Francesco Cerasi Distributeur : Bellissima Films © Bellissima films D'après l'œuvre Le Dîner de Herman Koch Fiche artistique Massimo Sofia Clara Paolo Benedetta Michele Alessandro Gassman Barbora Bobulova Giovanna Mezzogiorno Luigi Lo Cascio Rosabell Laurenti Sellers Jacopo Olmo Niveau Collège (3e), Lycée © Bellissima films Synopsis Paolo et Massimo sont deux frères que tout oppose. L’un, est un brillant avocat sans scrupule, l’autre, un pédiatre intègre et engagé. Une fois par mois, par tradition, ils se retrouvent dans un restaurant pour échanger des banalités. Jusqu’au soir où des caméras de surveillance filment les excès de violence de leurs enfants respectifs. Cet évènement brise les fondements moraux de chacune des familles... Jusqu’où sont capables d’aller des parents pour protéger leurs enfants ? 3 Le réalisateur Ivano de Matteo Acteur et réalisateur italien Né en 1966 à Rome. Ivano de Matteo a commencé sa carrière artistique en 1990 en fréquentant le laboratoire de théâtre Il Mulino di Fiora (Le moulin de Flore) dirigé par Perla Peragallo. En 1993, avec sa compagne Valentina Ferlan (auteur et scénariste venant de Trieste), il fonde la compagnie « Il Cantiere » (le chantier). Après différents rôles dans des films dans les années 1990, il fonde la société de production Utopia Film en 2005. C'est la télévision qui le rend connu auprès du grand public à la fin des années 2000, avec le rôle de « Er Puma » dans Romanzo criminale. Son film La bella gente obtient le Grand prix du Festival du film italien d'Annecy en 2009. Ivano De Matteo a vécu à Rome dans le quartier du Trastevere et aux abords de Viale Marconi. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivano_De_Matteo © Bellissima films Filmographie 2014 - Nos enfants (Réalisateur, Scénariste) 2011 - Les Equilibristes (Réalisateur, Scénariste) 2010 - Deux vies par hasard (Due vite per Caso), d'Alessandro Aronadio (Acteur Rôle : Ca pranica) 2009 - La Bella Gente, les gens biens (Réalisateur) 2008 - Romanzo Criminale, la série - Saison 1 (Acteur Rôle : Puma) 2003 - Gente di Roma, de Ettore Scola (Acteur) 2002 - Ultimo Stadio (Réalisateur, Acteur Rôle : Massimo) 4 Notes de production © Bellissima films J’ai toujours été fasciné par les « familles » en tant que reproductions en miniature de la société. Je viens d’une de celles-là. Une famille nombreuse qui m’a séduit par ses grandes contradictions. Avec La bella gente et ensuite avec Les équilibristes, j’ai voulu enquêter sur ce qui se passe quand un évènement extérieur vient troubler la vie tranquille et programmée d’une cellule familiale normale et, tout au moins apparemment, heureuse. Avec Nos enfants j’ai voulu aller encore plus loin et tenter de montrer ce qui se passe quand l’origine de l’explosion se trouve au cœur de la cellule elle-même. Le roman « Le Dîner » de Herman Koch m’avait fasciné par sa cruauté, sa limpidité et la véridicité avec lesquelles il affrontait les thèmes et les situations. Et je voulais faire un film qui parle de la violence, celle qui est cachée et réprimée, mais qui peut toujours exploser par hasard, par erreur, en chacun de nous. Quand cela se produit, les personnages changent, les rôles se renversent. En tant que père, je me suis demandé jusqu’à quel point nous pouvons ou nous devons ignorer notre sens moral pour protéger notre bonheur ? Les raisons du cœur s’opposent souvent à ce qui est juste. Et la différence est très profonde entre ce que nous sommes et l’image de nous-mêmes que nous construisons jour après jour. Le choix des acteurs a été décisif, comme toujours. Dès l’écriture du scénario, j’aime penser au visage et à la gestuelle de l’acteur à qui je vais proposer le personnage. J’ai eu la très grande chance que tous m’aient dit oui. Giovanna m’a fait don de son être maternel. Et elle est parvenue à créer un personnage en équilibre entre fragilité et impétuosité. Luigi et Alessandro, deux acteurs et deux hommes très différents, étaient exactement ce qu’il fallait pour interpréter les deux frères de Koch. Barbora, à la fois distante et chaleureuse, est un nuage qui cache un roc. Et puis les deux enfants. Des rôles difficiles, de méchants, que de nombreux autres acteurs auraient sans doute refusé. Jacopo Olmo n’a pas encore vingt ans mais c’est déjà un acteur chevronné : on lui demande et il fait. Et Rosabell, qui interprétait une jeune fille douce dans Les équilibristes, a accepté de jouer un personnage qui était au départ masculin, mais que j’ai voulu transformer en personnage féminin en partie pour dérouter le spectateur et en partie pour travailler à nouveau avec elle. Ivano De Matteo 5 Entretien Ivano De Matteo: "Nos Enfants est un film sur les certitudes qui s'écroulent" Par Thomas Destouches ▪ mercredi 10 décembre 2014 Couronné par le Jury Critique du 37ème Festival du Film Italien de Villerupt, le drame Nos Enfants d'Ivano De Matteo sort ce mercredi dans les salles françaises. Rencontre avec des nouveaux maîtres du cinéma transalpin… AlloCine : Il y a du Moretti période "La Chambre du Fils" dans "Nos Enfants", notamment par la limpidité et l'apparente simplicité de la mise en scène des questions morales. Est-ce une influence assumée et revendiquée ? Ivano de Matteo : J'aime beaucoup le cinéma de Nanni Moretti. Comme celui d'Ettore Scola, qui faisait davantage une comédie tranchante et méchante. Mais j'essaie surtout de faire "mon" cinéma, même si bien évidemment, inconsciemment, j'ai sans doute pris des choses ici ou là. Il y a assez peu de mouvements dans votre mise en scène. Ce sont des plans fixes. Et c'est justement pour cette raison que les mouvements de caméra, lorsqu'ils surgissent, surprennent et interpellent. C'est notamment le cas de cet ample mouvement en dehors de l'appartement du personnage joué par Alessandro Gassman… Je voulais relier la ville avec la maison, regarder ces personnages de dehors comme s'ils étaient des poissons dans un aquarium. Je ne voulais pas qu'on entende leurs voix mais que les spectateurs imaginent ce qu'ils se disent. D'ailleurs j'ai tourné cette scène en musique, celle de Francesco Cerasi. Je fais cela très souvent pour mes films : je demande à ce que soient composés quelques morceaux pour des scènes déterminantes, afin de les faire écouter aux comédiens mais aussi aux techniciens pour qu'ils s'imprègnent de l'atmosphère recherchée et du rythme de la scène. La fin du film, sans la révéler, laisse une grande place au mystère. C'est un choix risqué de faire une fin ouverte... Le livre (NDR: "Le Dîner" de Herman Koch) est en effet beaucoup plus précis dans sa conclusion. Dans Nos Enfants, je donne "ma" fin, laquelle permet une multitude d'interprétations. Celle que vous avez ressentie ne sera pas celle de votre voisin. Je déteste quand une personne est absolument, totalement sûre de quelque chose. Or Nos Enfants est aussi un film sur le sentiment d'insécurité et sur les certitudes qui s'écroulent. C'est aussi et avant tout un film sur la morale... Exactement ! Il peut se voir sur différents niveaux. On peut le lire à la lumière d'Internet et des nouvelles technologies. C'est un film sur la communicabilité et ses difficultés inhérentes, sur l'éducation, sur la violence... Quand j'ai commencé à tourner, tout reposait sur mes propres questions. Mes films sont toujours marqués par mes peurs. J'y raconte ce qui m'inquiète. J'ai un fils de 14 ans (NDR: l'enfant dans la voiture dans la scène introductive du film). Je me suis naturellement demandé ce que je ferais si mon adolescent, qui est tout à fait normal, finissait un jour, par jeu ou pour toute autre raison, à commettre un tel acte. Il y a la "Justice" et la "Conscience". Nos Enfants parle de cela. Je ne peux pas vous donner une réponse simple et rationnelle. Le film n'en donne pas non plus de fait. 6 Concernant les niveaux de lecture, le film est aussi un regard sur notre société, laquelle traverse justement une crise morale... Je pense effectivement que nous traversons une crise morale. Et, mais ce n'est que mon avis, elle est liée aux nouvelles technologies. Elles ont eu une influence sur la société, sur l'éducation, sur le rapport moral, sur les relations physiques… Sur notre rapport à l'image également. D'où l'importance de l'émission de télévision dans votre film... Exactement. Et nous devons prendre en compte Internet désormais. Il y a un phénomène de virtualisation des émotions, de l'amour, de la douleur et du sexe. Selon moi, il y a deux niveaux sociaux qui se sont créés. Celui dans lequel je vis et ceux de ma génération. Et un autre, dans lequel évolue désormais mon fils, avec une nouvelle manière de communiquer. La communication fait partie de la société. Mais je ne connais pas ces "nouveaux" codes. Il y a un phénomène de virtualisation des émotions, de l'amour, de la douleur et du sexe. Compte tenu de ce schisme, considérez-vous "Nos Enfants" comme un film optimiste ? Cela ressemble à un film pessimiste. En tant que père, je dois prendre en compte que cette évolution de la communication existe. Je ne peux pas faire comme si... Je ne peux pas m'adresser à eux avec mes codes. Et de la même manière, je ne peux pas demander à la nouvelle génération de redescendre à mon niveau. Je cherche donc une nouvelle manière de communiquer... en utilisant un vecteur ancien, celui du cinéma. Via la parole et le toucher également. J'ai pu montrer le film à une classe de lycéens, et à l'issue de la projection nous avons eu un beau débat. D'autres projections sont prévues. Je pense avoir trouvé un moyen pour parler avec eux, pour passer au-delà de cette vitre. Parce que nous sommes tous d'une certaine manière derrière une vitre, qui nous permet d'ailleurs de faire un peu moins preuve de pudeur. On a parfois l'impression, derrière cette vitre, que l'on peut tout dire et tout faire. Il y a une vraie finesse dans l'écriture de "Nos Enfants", laquelle se manifeste notamment dans l'ébauche faite des deux frères, le médecin et l'avocat. Le spectateur a une inclination naturelle vers le médecin. Mais le dessin de ce personnage est suffisamment subtile pour laisser place au trouble lorsque l'épreuve surgit. Le risque de tomber dans le cliché du "bon médecin" face à l'"avocat retors" était grand... En effet c'était risqué. Car le choc du retournement moral dépendait de cette finesse initiale. Mais c'était aussi risqué de faire l'adaptation cinématographique d'un tel roman, et surtout de le modifier. J'ai changé beaucoup de choses, d'autant plus qu'il y avait quelques éléments que je n'aimais pas. Je voulais aussi le déconstruire pour comprendre pourquoi 6 millions de personnes l'avaient acheté et aimé, alors qu'il est particulièrement violent. Au final j'ai décidé de ne pas tout adapter, de ne prendre qu'une partie du livre. J'ai changé les métiers des deux frères, les deux enfants - j'en ai fait un garçon et une fille - et bien évidemment la fin. Mais j'ai surtout changé une chose cruciale : dans le livre, ils brûlaient la SDF puis tuaient leur frère adoptif qui était noir. Le livre touchait alors au racisme. Et surtout, dans le livre, un des deux principaux protagonistes - j'en ai fait dans mon film un médecin alors qu'il était à l'origine un professeur de littérature - était particulièrement agressif et prenait justement un médicament pour calmer sa violence. A la fin du livre, on découvrait que sa "maladie" avait été transmise à son enfant. Ainsi l'auteur justifiait d'une certaine manière la violence de l'enfant et son acte. J'ai retiré cette "tranquilité" du livre, car avec cet argument de la maladie, le spectateur ne se sentait pas directement concerné, il pouvait se dire qu'il ne pourrait pas être l'auteur de tels actes. Dans le film, on se dit que cela peut arriver à n'importe qui. 7 Parlons un peu du cinéma italien contemporain. En France, on connaît les grands monstres, du passé ou du présent, mais finalement on a une image assez imprécise de la production globale. Quel est l'état du cinéma italien aujourd'hui ? N'oublions pas tout d'abord le fait qu'il y a une crise économique majeure en Italie. Une des premières victimes en est la culture. C'est là que l'on coupe le plus rapidement dans le budget. Comme si ce n'était qu'un hobby... Une fois que l'on a dit cela, il y a tout de même une production italienne, avec notamment un marché plutôt tourné vers la comédie et l'exploitation nationale, mais qui génère beaucoup d'argent. Il y a des nouveaux auteurs, et ils commencent à être vus à l'étranger. Mais on ne nous attend plus comme par exemple à l'époque les néoréalistes des années 50. Nous sommes peut-être davantage perçus comme des "néo-néoréalistes", un genre que je n’appréhende que dans le contexte de la crise économique. Le fait que Nos Enfants sorte en France et prochainement en Turquie et aux Etats-Unis est important pour le cinéma italien. Vous souhaitez que la comédie italienne renaisse. Mais elle ne sera plus jamais la même. Où en est cette comédie à l'italienne moderne ? La comédie méchante à la Scola n'est pas encore revenue. Si on parle de comédie à un producteur actuellement, il voit d'abord les sous, les têtes d'affiche, quelques passages obligés, un peu de vulgarité… Quel est votre prochain film ? J'espère le tourner en France. Ce serait une histoire italienne... mais filmée ici. Tous mes films parlent de la famille. Ce sera à nouveau le cas. Propos recueillis par Thomas Destouches à Paris le 20 novembre 2014 http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18638477.html © Bellissima films 8 Revue de presse Première - Hendy Bicaise Ivano De Matteo dilue hélas le jeu de ses acteurs dans des intermèdes musicaux inutiles, pendant lesquels les personnages déambulent sur fond de pop italienne. Le propos perd alors en force, en émotion et en tension. Le Monde - Noémie Luciani Malgré un travail de mise en scène intéressant et de bons acteurs, "Nos enfants" reste un peu trop en surface des enjeux humains. Charlie Hebdo - Gérard Biard Il en résulte un film bien plus subtil qu'il ne le laisse paraître, porté par des comédiens troublants, qui veille à se tenir en équilibre sur la ligne de fracture entre le "Bien" et le "Mal" (...). Télérama - Jacques Morice Moins grinçante et satirique que le best-seller (Le Dîner, de Herman Koch) dont elle est adaptée, cette étude de mœurs d'Ivano De Matteo est aussi conservatrice qu'invraisemblable. Les Fiches du Cinéma - Isabelle Boudet Sur un thème proche du Carnage de Polanski, le film vire à la confrontation tragique. Et passe à côté de ce qui aurait pu être une passionnante charge sociale. Ecran Large - Guillaume Meral Imprévisible et intelligente, cette autopsie de nos rapports sociaux s'impose comme une réflexion profonde et vertigineuse. Positif - Dominique Martinez La force du récit réside dans son universalité (...) [Le film] repose sur une réalisation soignée et un jeu d'acteurs impressionnant. Ouest France - Pierre Fornerod Jusqu'où aller pour défendre ses enfants coupables d'un accident mortel ? Question traitée avec franchise par l'Italien Ivano De Matteo. StudioCinéLive - Christophe Chaauddef Quand la marmaille déraille, c'est les parents qui trinquent. Le spectateur avec. Crise familiale, quand tu nous tiens. Le dérapage incontrôlé de deux ados italiens huppés laissent leurs parents au bord de la crise de nerfs. En adaptant le best-seller de Herman Koch, Le Dîner, le réalisateur des Equilibristes et de La bella gente capitalise sur la violence latente de l'homme sans s'embarrasser d'explications. Les raisons (quasi) insondables d'un acte de violence gratuit, renvoient le spectateur à l'incompréhension des parents. Et "basta cosi" ! C'est un peu léger... D'autant que la construction de Nos enfants laisse elle aussi interdit avec son démarrage de tortue et sa résolution expéditive. Quant aux joutes verbales visant à dynamiser ce rythme malmené, elles s'avèrent moins musclées qu'elles ne devraient. Dommage. 9 Critikat.com - Benoît Smith Permission de se lever de table Librement adapté d’un best-seller intitulé Le Dîner, le nouveau film d’Ivano De Matteo (La Bella Gente, Les Équilibristes) commence et s’achève par un repas familial, rituel mensuel réunissant deux frères et leurs épouses respectives. Quand arrive la scène finale, on comprend rapidement que l’effet recherché est la symétrie, ou plutôt l’asymétrie, entre les deux dîners, une sorte de jeu des sept erreurs sur ce qui a pu changer dans l’ambiance en un mois. L’ennui est qu’une fois cette évidence acquise, la conclusion-choc supposée terrassante éclate comme un pétard mouillé puisqu’on a pu la voir venir en se remémorant le premier dîner – tout au plus s’est-on dit « Non, il ne va quand même pas oser ça... eh bien si ! » Seulement, cet ultime et désolant effet de manche n’est que le point d’arrêt par lequel le film essaie de justifier les gesticulations où il s’est complu jusqu’alors. Car où veut en venir Nos enfants, en fin de compte ? Essentiellement à rendre dramatique et bruyant ce qui est évident dans les premières minutes. À savoir que les deux frères n’ont pas grand-chose en commun (un infirmier de classe moyenne à l’esprit bobo et un avocat bourgeois chic), que les belles-sœurs ne peuvent pas se voir en peinture, que ces personnages ne sont réunis que par une aptitude à l’hypocrisie ordinaire et une confiance un peu trop forte dans leur propre situation (en particulier leurs enfants qu’ils croient éduquer pour le mieux), et que tout cela va dégénérer. Tout le film, dès lors, prend des allures de tour de manège scénaristique pour illustrer par des chemins tortueux les données lisibles au départ. Cela commence par une scène d’ouverture jetée comme un leurre : un fait divers qui n’a en apparence rien à voir avec le sujet, mais qui viendra opportunément souligner l’opposition sociale et éthique entre les frères. Mais comme si cela ne suffisait pas, le drame directement extrait du roman d’origine vient en renfort : le fils du couple bobo et la fille du couple chic font ensemble une grosse bêtise, du genre qui peut les envoyer en prison, et les parents tentent de se concerter sur l’attitude à adopter. Comme prévu, les masques et les postures s’effritent, les meilleures intentions des uns et des autres s’empoisonnent, l’ambiance se dégrade... et le spectateur n’a plus qu’à attendre que cela explose dans les cris et la violence. Si ce nouveau tir à boulets rouges de De Matteo sur « les gens bien » ne convainc pas, c’est bien parce que dès le départ on le sent trop assuré de faire mouche, trop sûr de sa qualité d’observateur de la bassesse humaine, pas assez sincère dans sa posture de moraliste, et que dès lors son jeu de massacre apparaît comme une inutile démonstration de clairvoyance préétablie. A voir à lire - Marianne Renaud Ivano De Matteo s’intéresse de nouveau au thème de la famille dans son troisième film, Nos enfants. Une fable inquiétante sur le lien unissant parent et enfant enrayée par une réalisation décevante et quelque peu poussive. Avec un scénario intriguant et prometteur, librement adapté du roman Le Dîner d’Herman Koch, Nos enfants propose une variation sur le thème des liens familiaux, entre rivalités et instincts de protection. Ivano De Matteo filme l’explosion d’une famille à deux noyaux - deux frères formant une symétrie inverse - dont l’unité ne tenait qu’à un fil, celui des apparences et du rituel mensuel réunissant les deux hommes et leur épouse autour d’un repas. Les catalyseurs de cet éclatement ne sont autres ici que les électrons libres de cette famille ceux qui sont absents des dîners familiaux mais dont on ne cesse de parler -, les fameux enfants dont fait mention le titre du film, des adolescents au centre et à la marge de 10 l’intrigue, insaisissables. Mais l’aura de mystère planant autour de ces adolescents en estelle vraiment une ? Ne serait-ce pas la preuve de l’aveuglement dont peut faire preuve tout parent à l’égard de sa progéniture ? Ou plutôt le manque d’élaboration des personnages adolescents, qui demeurent à l’état de vagues esquisses ? Les questions de la morale et de la responsabilité mises en parallèle avec le rapport filial apparaissent dès les premières séquences servant de prologue au long-métrage. Contrairement à ce que laissait entendre ce même prologue - qui faisait brièvement partager le point de vue de l’enfant sur son parent - le reste du film expose les relations filiales en suivant la seule perspective des parents, le monde de leurs enfants ainsi que les motivations de ces derniers restant impénétrables. Aucun échange réel ne se fait entre parents et adolescents, et l’on peut penser que le lien placé au cœur du film a été rompu depuis longtemps. En conséquence, la transmission des valeurs éthiques parait impossible et la microsociété que représente la famille est vouée à l’échec, à la désagrégation au moindre éclat de violence. Malgré cette intrigue porteuse, le film embarque difficilement le spectateur et semble perdre sa ligne directrice. Les détours pris par le scénario, renforcés par la mise en scène et le montage, ralentissent le rythme d’un long-métrage dont les retournements s’avèrent finalement bien prévisibles : un manque de tempo dramatique qui désamorce progressivement l’intérêt que l’on peut porter au développement de personnages adultes, pourtant travaillés. Le quatuor d’acteurs interprétant les parents, composé d’Alessandro Gassman, Giovanna Mezzogiorno, Luigi Lo Cascio et Barbara Bobulova, a cependant le mérite de fonctionner avec une certaine efficacité grâce au talent des comédiens, et ce en dépit de certains excès mélodramatiques de la mise en scène, soulignés par une musique parfois trop entêtante. Nos enfants, troisième long-métrage d’Ivano De Matteo après La Bella gente et Les Equilibristes, entreprend lui aussi de faire voler en éclat les stéréotypes pour s’intéresser aux relations humaines et à leurs évolutions dans le cadre familial. Il y réussit en partie sans toutefois convaincre faute de justesse et de sobriété dans la réalisation. Libération - Clément Ghys Train-train et déraillement Adaptation. Les faux-semblants d’une famille bourgeoise mis à nu. Paolo et Massimo, deux frères, vivent à Rome. L’un est un pédiatre hospitalier, bien sous tous rapports, drôle, dévoué à son travail comme à sa famille, barbu et sympathique. L’autre, un avocat qui n’a aucun scrupule à défendre un flic accro à la gâchette, a tout du carriériste distant, partage son appartement luxueux avec une bimbo. Ils se voient une fois par mois, se tolèrent à peine. Nos enfants suit le train-train bourgeois de cette famille un rien toxique, comme partout, qui explose du jour au lendemain. Un soir, de retour d’une fête, le fils de Paolo et la fille de Massimo, inséparables, agressent une clocharde dans la rue et la laissent pour morte. Libre adaptation du roman Le Dîner (lui-même tiré d’une histoire vraie) du Néerlandais Herman Koch, Nos enfants dessine, avec modestie, les faux-semblants des quatre parents, l’effroi avec lequel ils prennent conscience, via une émission de télé racoleuse, que leurs enfants sont des assassins, les salves de reproches et de rancœur qu’ils se balancent les uns les autres. Car, évidemment, dans cette crise, les apôtres de la justice d’hier et de la bonne conscience vont s’avérer pourris et capables de bassesses, tandis que les autres, détestables a priori, sauront avoir une certaine moralité. Nos enfants est un ballet délétère où excellent ses comédiens : Alessandro Gassman, incarnation d’un cadre dynamique au physique obtus, ou Giovanna Mezzogiorno, rare sur les écrans français, impeccable dans un rôle de bobo transformée en boule de haine. 11 Fiche technique I nostri ragazzi Filminfos Diretto da: Ivano De Matteo Sceneggiatura: Valentina Ferlan, Ivano de Matteo Liberamente ispirato al romanzo di Herman Koch, “La cena”, pubblicato da Neri Pozza Soggetto: Valentina Ferlan Fotografia: Vittorio Omodei Zorini Interpreti: Alessandro Gassman, Giovanna Mezzogiorno, Luigi Lo Cascio, Barbora Bobulova, Rosabell Laurenti Sellers, Jacopo Olmo Antinori Montaggio: Consuelo Catucci Musiche originali: Francesco Cerasi Data di uscita: 5 settembre 2014 © Bellissima films Dossier de presse www.venice-days.it/public/documenti1/PB_I%20NOSTRI%20RAGAZZI_Ita_ita9220820141207580.pdf Sinossi Due fratelli, oppos nel cara ere come nelle scelte di vita, uno avvocato di grido, l’altro pediatra impegnato e le loro rispe ve mogli perennemente os li l’una all’altra s’incontrano da anni, una volta al mese, in un ristorante di lusso, per rispe are una tradizione. Parlano di nulla: alici alla colatura con rico a e capona na di verdure, l’ul mo film francese uscito in sala, l’aroma fru ato di un vino bianco, il poli co corro o di turno. Fino a quando una sera delle videocamere di sicurezza riprendono una bravata dei rispe vi figli e l’equilibrio delle due famiglie va in frantumi. Come affronteranno due uomini, due famiglie tanto diverse, un evento tragico che li coinvolge così da vicino? Un film provocatorio, liberamente ispirato al libro “La cena” di Herman Koch, che entra violentemente nella realtà borghese della famiglia scardinandone le fondamenta. 12 Il regista Ivano De Matteo Ivano De Matteo, quarantenne romano, inizia la sua carriera artistica nel 1990 diplomandosi al laboratorio teatrale “Il Mulino di Fiora” diretto da Perla Peragallo. Attore, regista e documentarista alla costante ricerca di un linguaggio personale, spazia dal teatro al cinema alla televisione. Fonda la compagnia Il Cantiere nel 1993 con Valentina Ferlan (autrice e sceneggiatrice). Nel 2005 fonda la piccola produzione Utopia Film. Filmographie Lungometraggi 2012 GLI EQUILIBRISTI con Valerio Mastandrea, Barbora Bobulova, Rosabell Laurenti Sellers presentato alla 69. Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica di Venezia | concorso Orizzonti David di Donatello e Premio Pasinetti come Miglior Attore a Valerio Mastandrea 2009 NIENTE DI PERSONALE serie televisiva CRIMINI Rai 2 “Prix Italia” “Detective fest of Mosca” Premio Speciale 2008 LA BELLA GENTE Festival Annecy (Grand Prix e premio miglior interpretazione femminile a Victoria Larchenko) Golden Globe come Miglior Attrice a Victoria Larchenko CICAE Award 2002 ULTIMO STADIO Distr.: Columbia TriStar. “Annecy Festival” “Festival du Film Italien de Villerupt”, “Zoom” Festival of Italian Cinema di San Francisco, “Open road New Italian Cinema”, Lincoln Center di New York, Film “Festival di Siviglia” Cortometraggi 2008 ARTICOLO 10 uno dei 30 episodi che compongono il film “Human Rights for all” 2007 PILLOLE DI BISOGNI Arcipelago “Film Festival Italian Film Festival U.K” 1997 GRAZIETANTE abbinato al film “Via da Las Vegas” al cinema In Trastevere e Cinema dei Piccoli Documentari 1999 PRIGIONIERI DI UNA FEDE Menzione speciale al Torino Film Festival ed al Premio Libero Bizzarri, in onda su Sky 2000 MENTALITÀ ULTRAS 2001 PROVOCAZIONE in concorso al Torino Film Festival BARRICATA SAN CALISTO in concorso al Festival Arcipelago, Premio Libero Bizzarri, “Zoom” Festival of Italian Cinema di San Francisco (Università Berkeley), in onda su Sky e su La7 (25’ora) 2005 CODICE A SBARRE candidato al David di Donatello, Premio del pubblico e premio speciale della giuria Siena Film Festival, International Film Fest Forlì (miglior documentario), presentato alla Camera dei deputati, Arcipelago Film Festival, Premio Libero Bizzarri, Sulmona Film Festival, Film Maker Film Festival, Roma Casa del Cinema 2006 FERMATA PIGNETO Premio speciale della giuria al Festival Arcipelago SULLA ZATTERA In concorso al festival Arcipelago 2006 2007 REQUIEM XIII 2009 AMORE 09 13 Note di regia Sono sempre stato affascinato dalle “famiglie” intese come riproduzioni in miniatura della società che le circonda. Io vengo da una di queste. Una numerosa famiglia che mi ha sedotto con le sue grandi contraddizioni. Con “La bella gente” e poi con “Gli equilibristi”, ho voluto indagare su ciò che accade quando un elemento esterno incrina la vita tranquilla e sicura di un normalissimo e almeno apparentemente felice nucleo. Con “I nostri ragazzi” invece volevo andare oltre, tentare di mostrare cosa accade quando l’esplosione parte direttamente dal nucleo stesso. Il romanzo “La cena” di Herman Koch, mi aveva affascinato per la sua crudezza, la schiettezza e la veridicità con cui affrontava temi e situazioni. E io volevo fare un film che parlasse della violenza, quella nascosta, tenuta a bada ma che può esplodere per caso, per sbaglio, in chiunque di noi. Quando ciò accade i personaggi cambiano, i ruoli si rovesciano. Da padre che sono, mi sono chiesto fino a che punto possiamo o dobbiamo ignorare la coscienza per proteggere la nostra felicità? La ragione del cuore spesso va contro la giustizia. Ed è veramente profonda la differenza tra ciò che siamo e l’immagine di noi stessi che ci costruiamo giorno per giorno. La scelta degli attori è stata fondamentale come sempre. Già in fase di scrittura amo pensare il personaggio con il volto e le movenze dell’attore a cui vorrei proporlo. Ho avuto l’enorme fortuna di avere un sì da tutti loro. Giovanna mi ha donato il suo essere madre. Ed è riuscita a creare un personaggio che cammina in bilico tra fragilità e impeto. Luigi e Alessandro, due attori e uomini così diversi, erano esattamente ciò che ci voleva per rappresentare i due fratelli di Koch. Barbora, così fredda e calda insieme, una nuvola che nasconde la roccia. E poi i due ragazzi. Ruoli difficili, cattivi, che molti altri attori forse avrebbero rifiutato. Jacopo Olmo non ha ancora vent’anni ma è un professionista navigato: tu chiedi e lui fa. E Rosabell che ne “Gli equilibristi” era una dolce ragazzina, qui ha accettato di interpretare un personaggio che addirittura in origine era maschile ma che ho voluto trasformare in femminile un po’ per spiazzare lo spettatore e un po’ per lavorare nuovamente con lei. Ivano De Matteo Video : Intervista con Ivano De Matteo http://www.venice-days.com/INTERVISTE.asp?id=2&id_dettaglio=480&t=Intervista%20con% 20Ivano%20De%20Matteo © Bellissima films 14 Intervista "I nostri ragazzi", De Matteo a Venezia con gli equilibristi dei sentimenti Il nuovo film del regista nella sezione "Giornate degli autori" della prossima Mostra del cinema. Nel cast Alessandro Gassmann, Luigi Lo Cascio, Barbora Bobulova, Giovanna Mezzogiorno, Rosabell Laurenti Sellers. La storia di un dilemma: se tuo figlio commette qualcosa di grave, lo denunci o lo proteggi? di Arianna Finos "SONO rimasto folgorato dal libro di Herman Koch, La cena. Forse anche perché ho un figlio quasi adolescente. Mi sono chiesto, come fa lui: se tuo figlio fa una bravata grave, come ti comporti? Esplode il conflitto tra coscienza morale e felicità familiare". Ivano De Matteo ha capito subito che doveva avere i diritti del libro. "Dopo averci lavorato un anno ed esserci riuscito con mia moglie Valentina Ferlan, poi ho scoperto che li ha comprati anche Cate Blanchett che vuole portarlo al cinema nel suo debutto da regista". È già pronto I nostri ragazzi, che si vedrà alle Giornate degli autori alla Mostra di Venezia, per poi arrivare in sala a settembre. Quanto vi siete staccati dal libro? "In molte cose. Il libro si svolge tutto in un ristorante, noi abbiamo aperto al mondo con un prologo, una scena iniziale forte che ci fa conoscere le famiglie dei due fratelli. Uno, Luigi Lo Cascio, sposato con Giovanna Mezzogiorno. L'altro Alessandro Gassmann, ha per seconda moglie Barbora Bobulova. Entrambi hanno figli adolescenti che, nel libro, erano maschi. Io ho trasformato uno dei due in una femmina per dare il ruolo a Rosabell Laurenti Sellers, che considero una mia attrice feticcio da quando mi folgorò al provino per Gli equilibristi. È speciale, spero di continuare fare film con lei. Il senso del film è: cuore contro ragione? "Sì. A scatenare tutto è un accadimento che può capitare a chiunque. E ci si ritrova a dover decidere quanto si può concedere alla propria coscienza a scapito della felicità che ti sei costruito negli anni. Se tuo figlio fa qualcosa di grave lo denunci? Da questo punto di vista il film è un colpo allo stomaco. Anche dopo averlo fatto io non so ancora rispondere a questa domanda, se non che spero non accada mai". La scelta degli attori è stata importante. "Ho subito pensato ad Alessandro Gassmann per il ruolo di avvocato penalista, nel libro era un politico, un personaggio con il pelo sullo stomaco, apparentemente leggero. Dall'altra Lo Cascio, nel libro un professore, qui un pediatra chirurgo di sani principi. Ma poi tutto può succedere, quando si scoprono le carte tutto cambia". Quanto "I nostri figli" è legato ai suoi film precedenti? "Lo considero l'ultimo capitolo di una trilogia. Il filo rosso è la famiglia e la sua esplosione. In La bella gente c'era una persona che scardinava il meccanismo famigliare solido, la prostituta. In Gli equilibristi era l'uomo che usciva dalla famiglia e andava in frantumi. In questo c'è un evento forte che destabilizza le due famiglie. Rispetto alla Roma popolare di "Gli equilibristi", stavolta invece affronto la borghesia capitolina". Che effetto le fa tornare alla Mostra di Venezia? "Sono molto contento. Con Gli equilibristi sono stato nella sezione Orizzonti ed ero felice. Quest'anno a Venezia c'è tanto cinema italiano e io sono molto felice di essere alle Giornate degli autori, perché il mio è un film che si colloca bene là dentro. Il cartellone mi sembra magnifico, quest'anno c'è anche il concorso. E io sono felice di fare questo lavoro, continuare a raccontare le mie storie". (30-07-2014) http://trovacinema.repubblica.it/news/dettaglio/i-nostri-ragazzi-de-matteo-a-venezia-con-gliequilibristi-dei-sentimenti/453706 15 Recensione 05/09/2014 I nostri ragazzi vince il Label Il film italiano I nostri ragazzi diretto da Ivano De Matteo si è aggiudicato l'undicesima edizione del Label Europa Cinemas come miglior film europeo delle Giornate degli Autori. Ricevendo questo riconoscimento, I nostri ragazzi può beneficiare di un supporto promozionale da Europa Cinemas e di una migliore visibilità grazie all'incentivo finanziario per una rete di sale che lo programmerà. La Giuria ha attribuito il Premio con la seguente motivazione: «Il film di Ivano De Matteo propone una storia solida, ben scritta e meravigliosamente costruita. Mette insieme in modo articolato molti temi forti - tra gli altri, l'alienazione tra genitori e figli, la rivalità tra fratelli, e quello della legge - senza mai trasformarsi in qualcosa di scontato. Gli attori nel loro insieme offrono una prova corale convincente, capaci di sviluppare personaggi che prendono letteralmente vita durante il film. Per la forte varietà di temi affrontati, la distribuzione di questo lavoro si rivolge a un pubblico non esclusivamente giovane». http://www.venice-days.com/NEWS.asp?id=1&id_dettaglio=493 I nostri ragazzi, genitori alla prova con le colpe dei figli di Chiara Ugolini Pubblicato il 03 settembre 2014 La famiglia, inesauribile microcosmo di storie, protagonista per la terza volta dell'opera del regista italiano, presentata alla Mostra. Gassman e Lo Cascio di fronte a una bravata dei figli. E il regista annuncia il prossimo film, su una mamma e un figlio che scappano dall'Italia. VENEZIA - Cosa faresti se tuo figlio adolescente si macchiasse di un crimine? Lo copriresti o le denunceresti? A voler guardare alla sostanza il film di Ivano De Matteo I nostri ragazzi, presentato a Venezia alle Giornate degli Autori, è il tentativo di rispondere a questa domanda. Il regista, che aveva raccontato la precarietà dei sentimenti ne Gli equilibristi dove Mastandrea era un padre separato che non riusciva a mantenere la famiglia, ha scritto la sceneggiatura insieme alla sua compagna Valentina Ferlan ispirandosi al romanzo di successo di Herman Koch "La cena". "Del libro abbiamo tenuto il nocciolo della questione, l'interrogativo che qualunque genitore si può porre. E' una mia paura personale di padre di due figli, una bambina e un ragazzo che si avvia verso l'adolescenza - dice De Matteo - I personaggi, nel film come nel libro, appartengono alla medio-alta borghesia, perché trovavo più interessante che i ragazzi della bravata fossero dei ragazzi di famiglie bene, che non avevano motivazioni economiche o sociali. Principalmente quello che ho eliminato rispetto alla trama del libro è stato ogni tentativo di giustificazione, "è accaduto perché". In modo che chiunque potesse identificarsi e porsi quella domanda". Se nel libro olandese i due padri fratelli erano un politico e un professore di liceo nel film sono diventati un avvocato penalista, interpretato da Alessandro Gassmann, e un chirurgo pediatrico, Luigi Lo Cascio. Le mogli sono Giovanna Mezzogiorno e Barbora Bobulova. I ragazzi, che nel romanzo di Koch erano due maschi, sul grande schermo hanno il volto di Jacopo Olmo Antinori (Io e te di Bertolucci) e Rosabell Laurenti Sellers (già ne Gli equilibristi e nella nuova stagione del Trono di Spade). 16 "Questo è un film che punta molto sugli attori con i quali io amo lavorare. Venendo dal teatro sono abituato a provare molto e anche per i progetti cinematografici prevedo sempre circa un mese di prove prima di cominciare a girare. La scena della cena al ristorante l'abbiamo provata con i quattro genitori per due giorni di fila. Li conoscevo tutti, con qualcuno, come Rosabell e Barbora, avevo già lavorato. Solo Gassmann avrebbe potuto fare quel ruolo, quello di un gigione che quando gli arriva la doccia fredda di quello che accaduto diventa glaciale". Questo è il terzo film che De Matteo dedica alla famiglia poiché è convinto che questa sia la miniatura della società. "Io vengo da una famiglia numerosa: mia madre aveva 10 fratelli per cui ho 20 cugini da parte di mamma e 18 da parte di papà. Ho sempre avuto la sensazione che la mia famiglia fosse una microsocietà dove ci sono amori, odii, correntoni come nei partiti politici, coalizioni e tutto può accadere purché sia coperto al di fuori, che nessuno sappia. La famiglia per me è un pozzo inesauribile di storie da raccontare, anche il mio prossimo film avrà per protagonista una mamma ed un figlio che scappano dall'Italia". h tt p: // w w w . rep u bbli ca. it /s pe cial i/ ci ne ma / ven e zi a /edi zio n e201 4/ 2014 /0 9/0 3/ n e ws / mostra_cinema_venezia_i_nostri_ragazzi-94954681/ cinefilos.it - Scilla Santoro Massimo (Alessandro Gassmann) e Paolo (Luigi Lo Cascio) sono fratelli: un avvocato e un chirurgo molto diversi tra loro. Uno vincente, di successo, che sa come va il mondo e vi si adegua. L’altro impegnato a salvare vite di bambini, cercando di fare sempre la cosa giusta. S’incontrano una volta al mese, assieme alle mogli Sofia (Barbora Bobulova) e Clara (Giovanna Mezzogiorno), che si detestano, per una fastidiosa ma irrinunciabile cena di rito. Quando le due coppie scoprono che i figli hanno fatto uno grosso sbaglio, entrano in crisi. Cosa faranno? Proteggeranno i ragazzi dalle conseguenze del loro gesto? A quale prezzo? Ivano De Matteo torna, dopo Gli Equilibristi, con una libera trasposizione del romanzo La cena di Herman Koch, con un linguaggio e un’estetica più maturi – da notare il lavoro sull’immagine e la valenza espressiva degli ambienti. Dimostra di saper controllare una materia narrativa complessa e un cast corale, di saper sorprendere e di non temere giudizi. Ma nel far ciò, perde un po’ d’originalità e della verace compartecipazione che aveva reso vibrante il suo precedente lavoro. Se Il capitale umano di Virzì ci ha mostrato l’Italia attraverso gli scheletri nell’armadio, la pochezza e l’inadeguatezza, anche affettiva, della ricca borghesia del nord, visti sfociare nei comportamenti fuori controllo dei suoi giovani rampolli, I nostri ragazzi vincitore del Label Europa Cinemas al miglior film europeo delle Giornate degli Autori, a Venezia – fa in parte qualcosa di simile, ambientando però il tutto nella Roma alto borghese. I protagonisti sono adolescenti senza punti di riferimento (Rosabell Laurenti Sellers e Jacopo Olmo Antinori), con genitori iperprotettivi non in grado di educarli, né di comunicare con loro, ma solo di tenerli a riparo da responsabilità e frustrazioni. Adolescenti che covano rabbia e noia; ma anche adulti in difficoltà, che non conoscono davvero se stessi, né chi gli è vicino. Un universo di vuoti e mancanze che una lussuosa quotidianità non può colmare. E se i vuoti diventano abissi, generano mostri. Il film fa emergere abilmente il volto nascosto di certi ragazzi e adulti di oggi, che non si ha il coraggio di guardare: ipocrita nel migliore dei casi, rabbioso e violento, agghiacciante, nel peggiore. Mostra il perturbante nascosto sotto al tappeto, senza paura di colpire duramente. Le singole vicende umane diventano cifra di una società coi nervi a fior di pelle, il cui spettacolo quotidiano è diventato abitudine. 17 La sceneggiatura, del regista con Valentina Ferlan, costruisce personaggi che si svelano gradatamente nelle mille sfaccettature della quotidianità- anche se il cambiamento di Paolo appare poco plausibile – sorretti da interpretazioni di livello. Una svolta spiazzante conduce a un finale aperto; i dialoghi, acuti e schietti, non rinunciano a un tocco d’ironia pur nel dramma. 13 settembre 2014 http://www.cinefilos.it/tutto-film/recensioni/i-nostri-ragazzi-recensione-film-ivano-de-matteo156213 storiadeifilm.it - Alessandro Pascale I nostri Ragazzi: Recensione in Anteprima Scritto da: Federico Boni - giovedì 4 settembre 2014 Tanti applausi, sentiti e calorosi, per I Nostri Ragazzi di Ivano De Matteo, dal 5 settembre nei cinema d'Italia e presentato oggi alla Mostra del Cinema di Venezia nella sezione Giornate degli Autori. Ispirato al celebre e acclamato romanzo La Cena di Herman Koch, il film 01 ha così confermato le qualità del regista romano, 2 anni fa sempre al Lido con Gli Equilibristi, portando in sala il dramma di due famiglie, tra loro imparentate e costrette a dover prendere la più complicata delle decisioni. Perché gli amati figli hanno commesso un crimine. Un terrificante crimine, tanto da trascinare i genitori in un precipizio di perplessità e complessi morali. Cosa fare dinanzi ad una simile e angosciante situazione. Denunciarli, andando incontro alle inevitabili conseguenze, oppure coprirli, insabbiare e provare a dimenticare? Ad aiutare il regista nella tutt'altro che semplice trasposizione del romanzo di Koch, che si svolge interamente nell'arco temporale di una cena, la compagna Valentina Ferlan. Il risultato, grazie anche ad un cast clamorosamente in parte, non delude le attese. Protagonisti indiscussi Alessandro Gassmann e Luigi Lo Cascio, meravigliosamente ritrovati e qui nei panni di due fratelli clamorosamente differenti. Il primo è un cinico e ricco avvocato che non si fa minimamente scrupoli a difendere i peggiori criminali su piazza. D'altronde lui deve 'sottostare' solo e soltanto alla legge, si ostina a ripetere prima di togliere dai casini la figlia maggiore Rosabell Laurenti Sellers. L'altro è invece uno stimato, educato, ironico e in definitiva adorabile pediatra, inattaccabile dal punto di vista etico e morale. Al fianco dei due Barbora Bobulova, seconda moglie di Gassmann, e Giovanna Mezzogiorno, apparentemente madre dei sogni, in quanto premurosa e mai esageratamente asfissiante con l'unico figlio, interpretato da Jacopo Olmo Antinori, ovvero l'allora 'piccolo' mattatore di Io e Te firmato Bertolucci. La serenità delle due famiglie, prese separatamente perché sin dalla prima 'tradizionale' cena si intuisce che tanto a genio non vadano, viene con cura pennellata da De Matteo. L'intesa tra la Mezzogiorno e Lo Cascio è invidiabile, tra battute taglienti e gesti d'affetto, mentre eleganza e pacatezza travolgono la coppia Bobulova-Gassmann. Tutto sembra davvero andare per il verso giusto se non fosse per i 'loro ragazzi'. Michele e Benedetta. Lui taciturno, timido e scontroso. Lei esuberante, piacente e visibilmente viziata. Al termine di un party succede l'irreparabile. Le vite di due famiglie cambiano per sempre, costringendo più esistenze a dover prendere una posizione. Netta e da cui sarà impossibile tornare indietro. 18 Mutato nettamente il romanzo originale, De Matteo e la Ferlan si sono giustamente soffermati sulla costruzione dei 4 personaggi principali. Bene e Male sono solo apparentemente ben rappresentati, tra immoralità e moralità, mai così nette e sicure dinanzi all'amore nei confronti dei propri figli. Qui adolescenti e di buona famiglia, eppure incappati in un terrificante e ingiustificabile incidente. Proprio la 'giustificazione' dell'accaduto sarà il regalo dal regista concesso allo spettatore, chiamato a darsi una risposta. Noi cosa avremmo fatto al posto dei genitori Gassmann/Lo Cascio? Entrambi, va detto, particolarmente bravi e credibili nel ruolo interpretato, così come la bellissima Bobulova. Sulla Mezzogiorno, che ha un ruolo molto più centrale rispetto a quest'ultima, si torna invece ad alcune sue storiche prove d'attrice, tutte fatte di sottrazione ed esplosione, di voce trattenuta e poi urlata, di calma ed isteria. Particolarmente avvolgente la regia, che mano a mano semina tensione nel momento stesso in cui il 'fattaccio' diverrà realtà. Sin dalla primissima scena la 'violenza' gratuita e imprevedibile irrompe sullo schermo, tornando ad inondarlo in una seconda parte che ribalterà completamente il tavolo. Ed è qui, probabilmente, ovvero nel repentino cambio introspettivo dei due padri, che De Matteo perde la bussola. Perché troppo netto e improvviso. Ciò che sembrava certo non lo è più, stupendo non solo i partecipanti alla cena conclusiva ma anche chi osserva l'evoluzione della trama. Lo sgomento diventa poi totale con il tirato finale, che come uno schiaffo arriva inatteso, facendo solo immaginare quel che è accaduto. Scelte discutibili ma di fatto coraggiose, per una trasposizione cinematografica complessa e nel suo insieme imperfetta, eppure in grado di stimolare quesiti di stampo famigliare di difficile soluzione. Come se fossero ancora una volta 'equilibristi', i teatrali volti di De Matteo si ritrovano a dover cambiare passo improvvisamente, facendo immedesimare lo spettatore nel dramma che ha travolto tutti loro. Cosa non da poco, all'interno del solitamente 'piatto' cinema italiano che strizza l'occhio al drammatico. http://www.cineblog.it/post/438032/i-nostri-ragazzi-recensione-in-anteprima © Bellissima films Dossier composé par Maud Rossi - Atelier CANOPÉ Morbihan 19