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Westminster & City News
NUMÉRO 13
Du 27 mars au 2 avril 2015
ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
POLITIQUE MONETAIRE ET FINANCES PUBLIQUES
Les économistes britanniques estiment que l’austérité a eu un impact négatif sur l’économie – Le sondage
mensuel réalisé par le Centre for Macroeconomics auprès d’un panel de 50 économistes basés au Royaume-Uni
contient une question sur l’impact pour la croissance et l’emploi de la politique d’austérité mise en œuvre depuis
2010. Une très large majorité (66 %) estime que cette politique a eu un impact négatif, contre 18 % qui ne se
prononcent pas et 15 % qu’elle a eu des effets positifs. Plusieurs des économistes interrogés estiment que le rythme
de consolidation a été trop rapide en début de mandat, alors que le bas niveau des taux d’intérêt donnait des marges
de manœuvre au gouvernement. Ils jugent aussi que la reprise que connaît que le Royaume-Uni depuis le début
2013 s’explique en partie par le ralentissement de l’austérité depuis 2012. Le Centre for Macroeconomics a été créé
en 2012. Il est dirigé par Christopher Pissarides et regroupe des économistes d’Oxford, de Cambridge, de la LSE et
de l’UCL ainsi que du NIESR, de l’Economic and Social Research Council et de la Banque d’Angleterre.
COMMERCE ET INVESTISSEMENT
UK Export Finance garantit une émission d’obligations islamiques – L’agence de crédit-export britannique a
garanti 913 M$ de sukuks émis par la compagnie aérienne émiratie Emirates pour l’acquisition de 4 Airbus A380,
qui seront livrés au printemps et à l’été 2015. Les obligations à échéance 10 ans seront échangeables sur le London
Stock Exchange et le Nasdaq Dubai. La demande était 3,6 fois supérieure à l’offre et le rendement de 2,47 %. Sur
les 45 investisseurs institutionnels ayant acheté des titres, 40 % sont basés au Moyen-Orient et en Asie, 30 % en
Europe et 30 % aux États-Unis. Cette opération s’inscrit dans la lignée des efforts du gouvernement britannique
pour faire de la place financière de Londres un leader mondial de la finance islamique. Le Royaume-Uni était
devenu en juin 2014 le premier pays non-musulman à émettre des sukuks souverains et plus de 20 banques proposent
des produits financiers islamiques à Londres. Le marché de la finance islamique représenterait près de 2 000 Md$
au niveau mondial.
Le déficit courant atteint un plus haut historique en 2014, à 5,5 % du PIB – Sur l’ensemble de l’année 2014,
le déficit de la balance courante s’élève à 97,9 Md£, après 76,7 Md£ (4,5 % du PIB) en 2013. Au 4e trimestre 2014,
le déficit diminue légèrement, à 25,3 Md£, après 27,7 Md£ au 3ème trimestre. Cela reflète la nette réduction du
déficit des biens et services, qui s’établit à 6,0 Md£ après 10,2 Md£ au 3e trimestre : les services enregistrent un
excédent record (23,2 Md£, un plus haut historique), alors que le déficit pour les biens diminue à 29,1 Md£ après
31,5 Md£ au T3. Le déficit des revenus primaires baisse un peu (11,7 Md£ après 12,2 Md£), grâce à une légère
amélioration du solde des revenus d’investissements, qui reste toutefois très dégradé (-11,4 Md£ après -11,9 Md£).
Le déficit des revenus secondaires a en revanche augmenté (7,6 Md£ après 5,3 Md£), en particulier en raison de la
contribution supplémentaire de 1,7 Md£ du Royaume-Uni au budget de l’Union européenne. La position extérieure
nette du Royaume-Uni est négative en 2014 à hauteur de 354,7 Md£ (19,8 % du PIB), contre 407,9 Md£ en 2013.
INDICATEURS MACROECONOMIQUES
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La croissance pour 2014 est révisée à la hausse de 0,2 pt, à 2,8 % – Cette révision tient surtout à celle du 1er
trimestre 2014, pour lequel la croissance a été de 0,9 % contre 0,7 % annoncé auparavant. Au 4 e trimestre 2014,
selon la 3e estimation de l’ONS, la croissance a été de 0,6 % (+0,1 pt). L’activité a été soutenue par la consommation
des ménages (+0,6 %, contribution de 0,3 pt) et par le commerce extérieur (0,8 pt), les exportations ayant augmenté
de 4,6 %, davantage que les importations (+1,6 %). A l’inverse, les variations de stocks contribuent négativement
à la croissance (-0,3 pt), tout comme l’investissement total (-0,6 %, -0,1 pt), affaibli par la chute de l’investissement
des entreprises (-0,9 %). Sur un an, la croissance du PIB au T4 2014 est de 3,0 % (la plus forte hausse depuis le T2
2006). Le PIB britannique est désormais supérieur de 3,7 % au niveau du T1 2008. En revanche, malgré une hausse
de 0,5 % au T4 2014, le PIB par habitant reste inférieur au pic de pré-crise de 1,2 %. La productivité du travail reste
également en berne : la productivité horaire baisse de 0,2 % au T4 2014, et n’augmente que de 0,1 % sur 2014.
La réforme des droits de mutation immobiliers bénéficiera à plus des deux tiers des acheteurs – Selon
Nationwide, la réforme de la stamp duty, mise en œuvre depuis le 3 décembre 2014, devrait permettre à 71 % des
acheteurs en Angleterre et au Pays de Galles de réaliser une économie. La réforme consiste en une refonte du
barème, le remplacement de taux moyens par tranche par des taux marginaux permettant de supprimer les effets de
seuil. Cela revient à alléger l’impôt payé pour les biens d’une valeur inférieure à 937 000 £ (98 % des transactions),
et à le relever au-delà, avec un taux marginal supérieur de 12 % à partir de 1,5 M£. Dans la mesure où la taxe
comprend un abattement de 125 000 £, les acheteurs des régions où les prix immobiliers sont les plus élevés seront
favorisés : à Londres et dans le Sud-Est, 86 % des acheteurs verront leur droits de mutation immobiliers diminuer,
respectivement 7 et 13 % ne les verront pas évoluer, tandis que 7 et 2 % les verront augmenter. En revanche, dans
le Nord Est, seuls 45 % acheteurs bénéficieront d’une baisse de la stamp duty, alors que 54 % resteront exonérés.
Les prix immobiliers ralentissent en mars, mais les prêts immobiliers se redressent en février – Selon
Nationwide, les prix immobiliers ont augmenté de 0,1 % en mars 2015, après une baisse de 0,1 % en février. Sur
un an, les prix ralentissent pour le septième mois consécutif, à 5,1 % après 5,7 % en février. Dans le même temps,
le nombre de nouveaux prêts immobiliers accordés a augmenté de 1,7 % au mois de février selon les chiffres de la
Banque d’Angleterre : ils se sont établis à 61 760, contre 60 707 en janvier, au plus haut depuis août 2014.
L’activité aurait accéléré en mars dans l’industrie mais elle ralentit dans la construction selon Markit – En
mars, l’indice PMI pour le secteur manufacturier atteint 54,4 (au plus haut depuis août 2014), après 54,0 en février.
En revanche, l’activité ralentit dans le secteur de la construction : l’indice s’établit à 57,8 en mars, au plus bas
depuis décembre 2014, et après 60,1 en février.
ACTUALITÉ FINANCIÈRE
REGULATION FINANCIERE
La Banque d’Angleterre va tester la résistance des banques britanniques à un choc en Asie et en Europe –
La Banque a publié les principaux paramètres de l’exercice 2015 des tests de résistance, qui sont désormais conduits
annuellement. Ils concernent 7 banques et building societies, qui représentent 70 % du volume des prêts au
Royaume-Uni : Barclays, HSBC, Lloyds, Nationwide, RBS, Santander UK et Standard Chartered. Co-op Bank, qui
avait échoué lors de l’exercice 2014, n’est cette année plus soumise au test, en raison de la nette réduction en cours
de la taille de son bilan. Le scénario économique retenu pour 2015 consiste en un net ralentissement économique
mondial, qui toucherait en particulier la zone euro et l’Asie et accroîtrait les pressions déflationnistes. Cela
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provoquerait une récession au Royaume-Uni, le taux de chômage dépassant les 9 %. Les banques britanniques
devront maintenir dans ce scénario défavorable un ratio CET1 supérieur à 4,5 % et, pour la première fois cette
année, un ratio de levier supérieur à 3 %. Les résultats seront publiés le 1er décembre 2015.
La Banque d’Angleterre et la BCE trouvent un accord sur la localisation des chambres de compensation –
L’accord comporte deux éléments : d’une part, la Banque d’Angleterre va accroître la coopération et le partage
d’information avec la BCE concernant les chambres de compensation basées au Royaume-Uni et qui traitent un
nombre significatif d’opérations en euros ; d’autre part, l’accord de swap entre les deux banques centrales est étendu
de façon à permettre à apporter des liquidités en euro et en livre sterling aux chambres de compensation basées au
Royaume-Uni et dans la zone euro. Cet accord intervient après le jugement du Tribunal de l’UE du 4 mars 2015,
qui avait annulé à la demande du Royaume-Uni le cadre de surveillance publié par la BCE le 5 juillet 2011. Ce
cadre prévoyait que les chambres de compensation procédant au règlement de transactions en euro devaient, à partir
d’un certain volume d’affaires, être localisées en zone euro. Suite à la conclusion de l’accord, la BCE a renoncé à
faire appel du jugement et le gouvernement britannique a abandonné ses autres recours sur la question.
BANQUES ET ASSUREURS
Le directeur de la banque d’investissement de RBS démissionne – Rory Cullinan, qui avait pris la tête de la
Corporate and Institutional Bank de RBS en février 2015, quittera ses fonctions le 30 avril 2015. Sa démission fait
suite à des désaccords sur la stratégie à suivre pour restructurer la banque d’investissement. Rory Cullinan devait
mener à bien une réduction de deux tiers d’ici 2019 des 107 Md£ d’actifs détenus par la banque d’investissement,
la suppression de 14 000 des 18 000 postes ainsi que la sortie de 25 des 38 pays dans lesquelles la BFI opère. Il
avait rejoint RBS en décembre 2008.
La banque Co-op réduit ses pertes de moitié en 2014 – Co-op Bank a réalisé une perte comptable de 264 M£ en
2014, contre 633 M£ en 2013. Le nombre de comptes courants détenus auprès de la banque a baissé de 4 % en 2014
et s’établit désormais à 1,4 M. La direction va poursuivre la restructuration de la banque en 2015, à la fois
concernant le réseau (qui serait limité à 165 agences fin 2015, soit une réduction de près de moitié en 2 ans), les
effectifs (qui sont passés de 6 704 à 5 711 en 2014) et la taille de bilan (vente en cours d’un portefeuille de prêts
immobiliers de 6,3 Md£). La banque avait été le seul établissement britannique à échouer aux tests de résistance
organisés en 2014 par la Banque d’Angleterre. Elle avait frôlé la faillite en juin 2013, quand elle avait dû annoncer
un besoin en fonds de propres de 1,5 Md£. Elle est passée sous le contrôle de ses créanciers en décembre 2013,
suite à la mise en œuvre d’une procédure de renflouement interne. Le maison mère, Co-operative Group, avait alors
dû céder sa part majoritaire dans la banque.
RBS va vendre la banque privée Coutts International à UBP – Le groupe familial suisse Union Bancaire Privée
devrait débourser entre 600 et 800 M$ pour acquérir les activités internationales de Coutts. La banque était
également convoitée par Crédit Suisse ainsi que par une alliance entre Société Générale et DBS, une banque
singapourienne. RBS conservera les activités britanniques de Coutts, qui compte notamment parmi ses clients la
Reine d’Angleterre. Coutts International compterait entre 15 000 et 20 000 clients et est implantée en Suisse, à
Monaco, aux Émirats Arabes Unis, au Qatar, à Hong Kong et à Singapour. Elle gère 32,6 milliards de franc suisse
(33,7 Md$ au cours actuel) d’actifs était et avait réalisé une perte de 45 millions de franc suisse (46,6 Md$) en 2013.
Directeur de la publication : Alain de Cointet
Service économique régional de Londres
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l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue
dans cette publication.
Rédigé par : Pauline Ennouchy, Christopher Mc Innes
Revu par : Emmanuel Bétry
Version du 2 avril 2015
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