LE PARISIEN : Fait du jour

Transcription

LE PARISIEN : Fait du jour
Fait Du Jour
« Ces engins non homologués sont de véritables dangers » Propos
recueillis par Emeline Cazi
lundi 26 novembre 2007 | Le Parisien
GILBERT ROGER, maire (PS) de Bondy (Seine-Saint-Denis)
Comment réagissez-vous à la nouvelle de ce drame ?
Gilbert Roger . Cela fait deux ans que j'alerte les pouvoirs publics sur le danger des minimotos et de
tous ces engins non homologués qui prolifèrent dans les quartiers. Cela va de la pocket-bike au quad
en passant par la moto-cross. Ces engins sont de véritables dangers pour leurs conducteurs et pour les
habitants de nos villes. Avec 26 autres maires et députés de Seine-Saint-Denis, nous avons demandé à
durcir la législation, quitte à interdire l'importation de ces minimotos. L'événement dramatique
survenu hier soir à Villiers-le-Bel prouve bien que nous sommes dans le vrai.
En quoi ces deux-roues sont-ils dangereux ?
Ils ne sont pas homologués pour circuler sur la voie publique. Ils ne sont pas éclairés et sont de très
petite taille. Un automobiliste ne les voit pas. Après, des jeunes et même très jeunes, des enfants
parfois, les conduisent sans casque et sans aucune notion du Code de la route. Ils roulent jusqu'à plus
de 70 km/h, parfois les bricolent pour aller encore plus vite, grimpent sur les trottoirs.
Vos alertes ont-elles été entendues ?
Elles commencent. Certains commerçants agissent en citoyens et ont décidé de ne plus vendre ces
engins. Vous vous rendez compte que les minimotos étaient en vente à Rosny 2 en cadeaux de Noël !
Le Code de la route vient d'être légèrement modifié. Cela date d'une quinzaine de jours, trois
semaines au plus. Les policiers municipaux sont désormais autorisés à verbaliser les chauffeurs des
minimotos. Mais je persiste en disant qu'il faut aller beaucoup plus loin et interdire définitivement
l'importation de ces bolides en France. Certains de mes collègues refusent d'aller jusque-là au nom de
la liberté de commerce. Mais la liberté de commerce n'a plus lieu d'être quand la vie des habitants et
des jeunes est mise en danger.
Comment aller plus loin dans la prévention ?
Les services de douanes et de police surveillent de près les certificats d'importations au Havre, c'est
par là que tout transite, et les arrivages dans le quartier des Chinois à Aubervilliers où s'activent
beaucoup de revendeurs. De notre côté, nous continuons de demander une directive européenne plus
claire car aujourd'hui ces engins sont classés au même titre que les tronçonneuses ou les
débroussailleuses de jardin. S'ils étaient classés comme des jouets, nous pourrions les interdire à
l'importation car ils seraient alors non conformes à la réglementation des jouets. C'est une façon de
passer outre les lois sur la liberté de commerce.

Documents pareils