Révision de la méthode d`évaluation des actions non cotées et des
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Révision de la méthode d`évaluation des actions non cotées et des
Version intégrale Révision de la méthode d’évaluation des actions non cotées et des autres participations dans les comptes financiers 1. Introduction Un ajustement méthodologique relatif à l’évaluation de l’encours des actions non--cotées émises par les sociétés non financières et par le reste du monde a été réalisé dans les comptes financiers. Ces actions étaient auparavant évaluées à la valeur des capitaux propres. Le système européen des comptes (SEC 1995) requiert toutefois que celles--ci soient évaluées à la valeur de marché. C’est pourquoi l’encours des actions non cotées émises par les sociétés non financières et par le reste du monde a été réévalué. Un certain nombre d’autres adaptations méthodologiques ont été apportées au niveau des actions non cotées et des autres participations. Cette révision a une incidence sur les tableaux relatifs aux comptes financiers du chapitre 12 ” Comptes nationaux financiers de la Belgique ”, sur les tableaux 15.3 à 15.6 ayant trait aux actifs financiers des sociétés non financières et des particuliers et sur les tableaux 16.1.3 et 16.1.4 relatifs aux engagements incombant aux sociétés non financières. 2. La valeur de marché des actions non cotées Le SEC 1995 distingue trois types d’actions1 , à savoir les actions cotées, les actions non cotées et les autres participations. Les actions cotées couvrent les actions faisant l’objet d’une cotation sur une bourse officielle ou sur un marché secondaire. Les actions non cotées ne font pas l’objet d’une cotation mais sont en principe facilement négociables. En Belgique, ces actions sont principalement émises par les sociétés anonymes (SA). Tous les types de participations qui n’appartiennent pas aux deux catégories précitées font partie des autres participations. Il s’agit en l’occurrence essentiellement de participations moins facilement négociables et qui sont représentatives du capital de sociétés de personnes, telles que les sociétés privées à responsabilité limitée (SPRL) et les sociétés coopératives à responsabilité limitée (SCRL). Ces trois catégories d’actions sont évaluées différemment2 . L’encours des actions cotées est déterminé sur la base des cours boursiers représentatifs, c’est--à--dire la valeur de marché, à la fin de la période considérée. Les actions non cotées doivent, selon le SEC 1995, également être évaluées à la valeur de marché. Cette valeur doit être calculée d’après celle des actions qui sont cotées en bourse. Enfin, les autres participations doivent être évaluées à la valeur des capitaux propres (ou au moyen du calcul de l’actif net). 1. Cf. le système européen des comptes 1995 (SEC 1995), §5.86--5.95 . 2. Cf. le système européen des comptes 1995 (SEC 1995), §7.52--7.56 . Banque nationale de Belgique - Bulletin statistique (2008-10) - pages 11 à 14 1 2.1 Passif Les actions non cotées émises par les sociétés non financières1 et par le reste du monde étaient jusqu’à présent évaluées dans les comptes financiers à la valeur des capitaux propres inscrits au bilan de l’entreprise. Afin d’estimer la valeur de marché des actions non cotées, le SEC 1995 préconise une méthode fondée sur le ratio de capitalisation. Ce ratio est le quotient de la valeur de marché des actions cotées par celle des capitaux propres correspondants. Il est multiplié par la valeur des capitaux propres des actions non cotées pour obtenir leur valeur de marché. Il convient toutefois de tenir compte du secteur dans lequel l’entreprise est active et des différences possibles en matière de liquidité. Les recommandations d’un groupe de travail européen, institué par Eurostat, ont été suivies afin de mettre cette méthode en pratique. Les ratios de capitalisation sont calculés comme la moyenne pondérée de tous les ratios (valeur boursière sur capitaux propres) des actions cotées. Une série d’ajustements sont toutefois opérés. Les actions cotées liées à des capitaux propres très réduits voire négatifs ne sont pas reprises car elles pourraient conduire à des ratios de capitalisation très élevés ou négatifs. Les ratios sont ensuite encore adaptés dans la mesure où les actions cotées sont plus liquides que les actions non cotées. Cette adaptation se réalise en deux temps. Tout d’abord, les actions reprises dans l’indice Dow Jones STOXX 600 sont exclues du calcul. À la fin de 2007, quatorze actions belges cotées n’ont dès lors pas été prises en considération. Ces actions sont en effet très liquides. Elles sont suivies de près par de nombreux analystes, figurent souvent dans le portefeuille d’investisseurs institutionnels et sont également négociées par des ETF2 (exchange traded funds). Ensuite, une prime de liquidité est déduite des ratios obtenus. Cette prime représente la différence de liquidité entre les actions cotées et les actions non cotées et est fixée par hypothèse à 20 p.c. sur la base de recherches empiriques 3. Une estimation macroéconomique fiable de la valeur de marché de l’encours total des actions non cotées est ainsi obtenue. Les actions étrangères non cotées ont aussi fait l’objet d’une réévaluation. La méthode utilisée ici est toutefois différente de celle adoptée pour les actions belges non cotées. Jusqu’à présent, l’encours était déterminé en réévaluant celui de la période précédente et en y ajoutant les opérations réalisées depuis lors, sur la base des données de la Balance des paiements. Cette réévaluation consistait à appliquer partiellement un indice d’actions étrangères cotées. La nouvelle méthode consiste, quant à elle, à l’appliquer totalement. Les actions étrangères non cotées suivront de ce fait une évolution de prix comparable à celle des actions étrangères cotées, de la même manière que les actions belges non cotées en bourse reflètent l’évolution de prix des actions belges cotées, même si, pour ces dernières, une méthode plus fine peut être appliquée4. 2.2 Actif Lorsqu’une réévaluation à la valeur de marché des actions non cotées est effectuée au niveau des émetteurs (passif), il convient de veiller à ce que, du côté des détenteurs (actif), ces actions soient également évaluées à la valeur de marché. C’est pourquoi seules les sources utilisées pour les détenteurs d’actions non cotées ont été adaptées. À titre d’exemple, les comptes annuels déposés par les sociétés non financières mentionnent à l’actif non pas la valeur de marché des participations qu’elles détiennent mais leur valeur comptable (souvent le prix d’achat). Cette valeur comptable est convertie en valeur de marché en deux temps. Tout d’abord, elle est réévaluée à la valeur des capitaux propres sur la base des informations relatives aux participations contenues dans le commentaire des comptes annuels. Ensuite, l’on recourt aux mêmes ratios de capitalisation que ceux utilisés au passif afin de passer à la valeur de marché. En ce qui concerne les établissements de crédit, une réévaluation des actions émises avait déjà été effectuée au passif, mais pas encore à l’actif. Il a été mis fin à ce déséquilibre en réévaluant les participations non cotées des établissements de crédit (actif) de la même manière que pour les sociétés non financières. 1. L’évaluation des actions non cotées émises par les sociétés financières est déjà basée sur la valeur boursière des actions financières cotées. 2. Les Exchange traded funds sont des fonds d’investissement cotés en bourse. Le but d’un ETF est de suivre d’aussi près que possible le comportement de l’index boursier qu’il reproduit. 3. Pour de plus amples informations, cf. p.ex. la publication de l’INSEE, ” L’estimation d’une valeur de marché des actions non cotées ”, Économie et Statistique n 366, 2003, pp. 97--117. 4. La méthode utilisée pour les actions belges ne peut pas être suivie à cause d’un manque d’information significative, entre autres, les détails sur les participations à l’étranger, les fonds propres et le ratio de capitalisation. Banque nationale de Belgique - Bulletin statistique (2008-10) - pages 11 à 14 2 3. Autres adaptations méthodologiques Précédemment, l’encours des actions non cotées était obtenu en additionnant les capitaux propres figurant au bilan de toutes les sociétés non financières, une méthode qui entraînait cependant une certaine sous--évaluation. Elle conduisait en effet à prendre en compte des capitaux propres négatifs, alors que, pour la plupart des formes juridiques, la valeur réelle de ces actions ou participations n’est en principe pas négative, puisqu’en réalité la société ne détient aucune créance vis--à--vis de l’actionnaire. Aussi, dans la nouvelle méthodologie, lors du calcul de la valeur de marché (c.--à--d. fonds propres x ratio de capitalisation), les fonds propres négatifs sont annulés. La méthode utilisée pour les autres participations a également été ajustée. Ici aussi, les capitaux propres négatifs sont annulés. En outre, la répartition sectorielle des détenteurs des autres participations a été affinée. Auparavant, les autres participations détenues à l’étranger étaient déterminées en fonction d’une clé de répartition. À présent, les sociétés détentrices de participations à l’étranger et dont la forme juridique justifie une classification dans les autres participations sont enregistrées en détail. 4. Résultat La révision de la méthode d’évaluation des actions non cotées conduit à d’importantes variations dans les comptes financiers. Le tableau 1 montre que l’encours des actions non cotées émises par les sociétés non financières augmente fortement. À la fin de 2007, la valeur de marché des actions non cotées après révision s’élevait à 683,9 milliards d’euros, contre 545,9 milliards avant révision. L’année 2002, qui s’est caractérisée par une chute des cours boursiers, est la seule année où la valeur de marché obtenue est légèrement inférieure à celle calculée (avant révision) sur la base des capitaux propres. L’encours des autres participations émises par les sociétés non financières n’a que très peu varié et celui des actions cotées est demeuré inchangé. TABLEAU 1 ACTIONS ET AUTRES PARTICIPATIONS ÉMISES PAR LES SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRES (encours à fin de période en millions d’euros) Actions cotées Actions non cotées Autres participations Total Avant révision Après révision Avant révision Après révision Avant révision Après révision Avant révision Après révision 1998 127 352 127 352 202 304 278 246 52 564 49 550 382 220 455 147 1999 109 429 109 429 233 069 345 251 59 556 56 534 402 054 511 214 2000 112 671 112 671 281 864 430 464 78 728 75 937 473 264 619 072 2001 104 931 104 931 317 330 433 748 86 467 83 042 508 727 621 720 2002 66 056 66 056 342 071 336 772 90 476 87 009 498 603 489 837 2003 74 850 74 850 351 617 359 809 117 548 113 753 544 015 548 412 2004 113 647 113 647 355 444 438 758 141 551 148 588 610 642 700 993 2005 116 023 116 023 384 703 496 606 168 048 164 040 668 774 776 669 2006 144 874 144 874 470 156 692 343 191 456 187 664 806 486 1 024 881 2007 145 015 145 015 545 920 683 893 237 170 233 830 928 105 1 062 738 Source: BNB La variation de l’encours des actions détenues par les particuliers (tant celles émises par les secteurs intérieurs que par le reste du monde) figure dans le tableau 2. À la fin de 2007, l’encours des actions non cotées détenues par les particuliers s’est accru, passant de 66,9 milliards d’euros avant révision à 104,2 milliards après révision. Cette évolution tient non seulement à la réévaluation des actions non cotées détenues par les particuliers, mais aussi au fait que la détention par ces derniers est obtenue par solde. Une réévaluation des actions détenues par les autres secteurs n’est par conséquent pas sans incidence sur la détention des actions par les actions des particuliers. Banque nationale de Belgique - Bulletin statistique (2008-10) - pages 11 à 14 3 L’encours des autres participations détenues par les particuliers n’a guère évolué. Les actions cotées ont principalement varié en 2006 et 2007 en raison d’une mise à jour des sources utilisées indépendante des révisions méthodologiques. TABLEAU 2 ACTIONS ET AUTRES PARTICIPATIONS DÉTENUES PAR LES PARTICULIERS (encours à fin de période en millions d’euros) Actions cotées Avant révision Actions non cotées Après révision Avant révision Autres participations Après révision Avant révision Après révision Total Avant révision Après révision 1998 58 182 57 952 89 898 97 398 11 263 10 057 159 344 165 407 1999 75 791 75 564 81 694 143 771 11 971 10 734 169 457 230 070 2000 72 518 72 283 71 083 158 957 13 097 11 695 156 698 242 935 2001 55 498 55 383 64 507 155 261 13 902 12 309 133 908 222 954 2002 31 647 31 714 40 566 88 828 14 756 13 010 86 968 133 553 2003 43 971 44 003 36 959 76 194 16 522 14 570 97 452 134 767 2004 65 164 65 099 33 659 82 921 19 026 16 896 117 849 164 916 2005 78 468 78 455 55 900 75 991 21 706 19 387 156 074 173 833 2006 106 591 102 088 60 419 95 463 25 514 23 302 192 523 220 853 2007 107 809 99 232 66 874 104 152 30 145 27 953 204 828 231 338 Source: BNB Banque nationale de Belgique - Bulletin statistique (2008-10) - pages 11 à 14 4