Égalité Femmes/Hommes en pratique OU Comment décliner la
Transcription
Égalité Femmes/Hommes en pratique OU Comment décliner la
Égalité Femmes/Hommes en pratique OU Comment décliner la politique du genre au sein de l’Université de Namur? Ph. LAPIERRE 13.02.26 Le mot du Recteur Au cours des dernières décennies, s’il est vrai que le statut juridique des femmes en Europe s’est sans aucun doute amélioré, force est de constater que l’égalité entre les sexes est loin d’être une réalité. Ce guide tend à rappeler que l’égalité fait partie intégrante des droits de l’homme et que la lutte contre toute discrimination fondée notamment sur le sexe est une condition essentielle à la justice sociale et à l’épanouissement de chacun au sein de notre Communauté universitaire. Les principes repris dans ce document vous donneront la possibilité d’éviter ou de corriger les éventuelles inégalités subsistant au sein de l’université et ce, par le respect de règles simples sans lesquelles toute égalité de traitement entre hommes et femmes au travail serait un vœu pieux. Prendre en compte les enjeux sexués au niveau du recrutement, de l’absentéisme et de la qualité de la vie au travail est un enjeu essentiel de la politique RH et doit participer à l’attractivité de notre institution. Je vous demande de lire ce guide mais surtout d’en appliquer les principes dans votre pratique quotidienne, seule garantie d’une égalité entre femmes et hommes. 2 Une approche intégrée du genre Une distinction doit impérativement être faite entre la notion de sexe et de genre. « Le concept de genre utilisé pour nommer la différence des sexes nous vient de l’anglais. Les auteurs (autrices) anglophones utilisent « gender » parce « sex » en anglais renvoie beaucoup plus strictement qu’en français à une définition biologique du masculin et du féminin. Gender renvoie à la dimension culturelle de la sexuation du monde à laquelle correspondent les termes français de masculin et féminin » (Anne-Marie DAUNE-RICHARD). Le terme « genre » renvoie plus à un ensemble de règles implicites et explicites régissant les relations femmes/hommes et leur attribuant des valeurs, des responsabilités et des obligations distinctes ». Par opposition, le « sexe » renvoie aux caractéristiques biologiques distinguant les femmes et les hommes. Adopter l’approche intégrée du genre comme cadre de travail, c’est reconnaître que les membres de la Communauté universitaire ne sont pas un tout homogène. La société est composée d’hommes et de femmes dont les besoins sont différents. En fonction de ce constat, toute problématique ne se traduit pas de la même manière pour les femmes et pour les hommes. Toute politique et tout projet doivent impérativement tenir compte de cette spécificité et doivent proposer une réponse appropriée à tout un chacun. La mixité est une exigence essentielle et une condition d’une politique RH respectueuse de tous. L’intérêt de prendre en considération la dimension du genre trouve notamment une matérialisation dans les travaux de l’OCDE (OCDE (2011)) Rapport sur l’initiative de l’OCDE pour la parité : l’égalité entre hommes et femmes en matière d’éducation). Le CA a affirmé sa volonté de défendre cette politique en date du 26 octobre 2012 (CA n° 623 – Point 10 du PV) : « Un politique moderne de gestion des ressources humaines doit être attentive à éviter toute forme de discrimination, directe ou indirecte. En particulier, il convient d’être attentif à l’égalité de traitement entre hommes et femmes. 3 […] Dans cette perspective, le Conseil d’administration affirme les principes de base suivants : (1) L’Université de Namur poursuit une politique de non-discrimination et vise l’instauration d’un équilibre représentatif de la société, à tous les niveaux du personnel. En ce qui concerne plus spécifiquement les questions du genre, cela implique : - des procédures de recrutement et d’évaluation objectives, transparentes et qui tiennent compte des mérites professionnels effectifs des personnes. Ces procédures doivent tenir compte de la carrière réelle des personnes ; à titre d’exemple, pour les académiques et scientifiques, elles ne peuvent pas se baser sur la comparaison avec la carrière hypothétique d’un chercheur à temps plein, isolé et qui n’aurait aucune obligation sociale ou familiale ; - une organisation du travail qui ne peut pas exclure des personnes pour des raisons autres que professionnelles. A titre d’exemple, on veillera, pour autant que le bon fonctionnement des services le permette, à ne pas imposer des contraintes régulières qui dépassent celles d’un contrat de travail normal et qui seraient incompatibles avec des responsabilités familiales normales. (2) Le Service du Personnel est chargé de sensibiliser tous les responsables aux inégalités entre hommes et femmes. A cet effet, cette dimension sera incluse dans le fascicule d’aide aux responsables et une campagne d’information sur le thème de la “non-discrimination” sera mise sur pied. (3) Le Conseil encourage des mesures de soutien aux personnes qui assument des responsabilités dans la vie familiale. (4) Il demande aux administrations et aux facultés de mettre en place des procédures qui garantissent l’égalité de traitement des hommes et des femmes. En particulier, notre gestion ne doit jamais révéler l’état civil d’une personne, sauf pour les besoins strictement limités à la gestion administrative du dossier personnel. 4 (5) Un volet “égalité des genres” figurera dans le rapport annuel du Premier Vice-Recteur sur la politique du cadre. (6) Les règles de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre féminins établies par l’Arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 13 décembre et mises à jour en 2005 par le Conseil supérieur de la langue française seront appliquées dans les documents officiels de l’université (offres d’emploi, règlements, rapports, etc.). Toutefois, le personnel féminin conserve la liberté de porter le titre féminin ou son équivalent masculin. Le Conseil d’administration demande que le responsable du projet Axel 8.19 (Développer une politique de bien-être des collaborateurs et faire du campus un espace de développement et d’épanouissement) soit associé à la mise en œuvre des mesures ci-dessus. Il charge en outre le groupe des communicateurs de mettre en place une communication coordonnée sur la politique globale en matière de bien-être, la politique du genre et l’accueil des personnes à besoin spécifique ». 5 Charte d’égalité et de mixité professionnelles L’Université de Namur reconnaît que la problématique de genre est liée à des valeurs et des attitudes personnelles souvent inconscientes dont on peut modifier la nature. L’Université de Namur souhaite que le concept de genre soit inclus dans le comportement de chacun et devienne un engagement de tous. Pour ce faire, l’Université de Namur arrête les principes suivants : Les membres du personnel sont sensibilisés et formés à l’influence du genre sur leur comportement professionnel quotidien afin de concourir ensemble à l’égalité des chances homme/femme. À tous les niveaux, dans toutes ses actions internes et externes, l’université recherche et souhaite activement une participation égale et équitable des hommes et des femmes. L’université propose et diffuse des informations mixtes et sans a priori sexués sur les formations et les métiers. L’université décline sa politique de recrutement sans a priori sur le sexe. L’université affirme explicitement son engagement pour la mixité des emplois à tous les niveaux de recrutement. L’université tient compte de la conciliation vie familiale/vie privée tant pour les femmes que pour les hommes. L’université proscrit tout comportement, toute conduite, tout écart de langage portant atteinte à la dignité de la personne homme ou femme. Face aux inégalités entre hommes et femmes, l’université s’engage à mettre en œuvre des efforts pour mettre fin à ces discriminations que ce soit dans les domaines de recherche, dans les actions menées tant au plan national qu’international (PVD…) afin de veiller à une amélioration de la position de la femme sur le plan familial, social, économique et politique. 6 L’université contribue à forcer et à développer les relations au sein et entre les deux sexes. La connaissance de la thématique du genre, sa familiarisation et la prise de conscience que la force du changement est présente au sein de chacun d’entre nous sont essentielles pour atteindre un développement équilibré entre hommes et femmes. L’université évaluera annuellement les démarches entreprises répondant aux prérequis d’une équité et égalité des genres ». 7 La féminisation du langage Cette question comporte deux aspects. Le premier fait référence à la féminisation des noms de métiers ou des titres. Le second touche à une règle grammaticale, l’accord en genre. Sur le premier point, l’université fait siennes les principes dégagés par le décret adopté par le Parlement de la Communauté française le 21/06/1993, décret visant à féminiser les noms de métier, fonction, grade ou titre dans tous les documents émanant du service public. Le décret a été suivi par la publication et la diffusion en 1994 d’une liste de formes féminisées rassemblées dans un Guide et recommandées par le Conseil Supérieur de la langue française ; ce guide fut actualisé en 2005. Vous trouverez, ci-après, la correspondance féminine des différents noms de métiers, grades couramment utilisés au sein de l’université : Un Une Administrateur Administratrice Agent qualifié Agente qualifiée Agent spécialisé Agente spécialisée Agent spécialisé en chef Agente spécialisée en chef Agrégé Agrégée Analyste de programmation Analyste de programmation Animalier Animalière Appariteur Apparitrice Architecte Architecte Aspirant Aspirante Assistant Assistante Assistant volontaire Assistante volontaire Attaché Attachée Attaché principal Attachée principale Bachelier Bachelière Bénévole Bénévole Bibliothécaire Bibliothécaire Boursier Boursière Catalographe Catalographe 8 Chargé d’enseignement Chargée d’enseignement Chargé de cours Chargée de cours Chauffeur Chauffeuse Chef de travaux Chef de travaux Chef programmeur Chef programmeuse Collaborateur didactique Collaboratrice didactique Comptable Comptable Conseiller Conseillère Conservateur Conservatrice Conservateur agrégé Conservatrice agrégée Cuisinier Cuisinière Dessinateur Dessinatrice Directeur Directrice Directeur général Directrice générale Docteur Docteur ou Docteure Doctorand Doctorande Documentaliste Documentaliste Doreur Doreuse Doyen Doyenne Employeur Employeuse Gestionnaire Gestionnaire Graphiste Graphiste Informaticien Informaticienne Informaticien directeur Informaticienne directrice Informaticien expert Informatienne experte Ingénieur civil Ingenieure civile ou Ingénieur civil Ingénieur industriel Ingénieure industrielle ou Ingénieur industriel Lecteur Lectrice Menuisier Menuisière Ouvrier Ouvrière Peintre Peintre Plombier Plombière Premier agent spécialisé Première agente spécialisée Premier agent spécialisé en chef Première agente spécialisée en chef Premier agent principal spécialisé en chef Première agente spécialisée en chef principale Premier agent spécialisé principal Première agente spécialisée principale Premier assistant Première assistante 9 Premier attaché Première attachée Premier Conseiller Première conseillère Premier Vice-Recteur Première Vice-Rectrice Professeur Professeur ou Professeure Professeur ordinaire Professeur ou Professeure ordinaire Programmeur Programmeuse Prosecteur Prosectrice Puériculteur Puéricultrice Recteur Rectrice Relieur Relieuse Secrétaire Secrétaire Technicien Technicienne Vice-Recteur Vice-Rectrice Ces règles doivent être appliquées pour tout document officiel de l’université (offres d’emploi, règlements, rapports, etc.). Dans le cadre des relations internes de travail, le personnel féminin conserve la liberté de porter le titre féminin ou son équivalent masculin. Sur le deuxième point, il convient de rappeler que le genre grammatical masculin est utilisé comme un genre neutre. Néanmoins, il convient de s’interroger sur les avantages de la féminisation du discours et des conséquences négatives sur les hommes et les femmes de l’utilisation du générique masculin. Tout en reconnaissant qu’il n’y a pas de consensus sur les règles à suivre en matière de la féminisation du langage, il faut concevoir que le discours et l’écrit s’adressent tant aux femmes qu’aux hommes et, à ce titre, on préférera une rédaction épicène. À cet effet, nous pouvons nous référer à quelques orientations privilégiées dans la politique linguistique de l’Université de Sherbrooke et des conseils émanant du bureau de l’égalité de l’Université de Genève : abandonner la mise au masculin systématique ; employer des expressions génériques ou des pluriels ; 10 utiliser le trait d’union et non la parenthèse ou la barre d’exclusion pour montrer les deux genres ; employer de expressions telles que celles et ceux ; tous et toutes... 11 Le recrutement La démarche d’égalité de traitement est souhaitable à tous les niveaux de gestion des carrières. Le recrutement est une étape de la vie professionnelle la plus exposée au risque de discrimination entre hommes et femmes. L’université recommande une procédure tendant à minimiser voire annuler ce risque. Le recrutement s’opère en plusieurs étapes au cours desquelles il faut veiller à respecter le principe d’égalité. ÉTAPE 1 La première étape, non des moindres, consiste à procéder à une analyse de l’emploi sous l’angle des tâches et rôles, et, par la force des choses, des fonctions essentielles, des compétences, connaissances et aptitudes nécessaires. Cette phase d’analyse est primordiale et consiste en une étude approfondie du poste. Cette étude postule une connaissance de ce dernier sous les angles fonctions et responsabilités y afférentes, étendue et niveau, contexte où elles seront exercées, activités principales et secondaires. Cette analyse étant faite, il conviendra de lister les compétences qui sont jugées essentielles1. Pour aider tout un chacun, dans la recherche du caractère « essentiel » des compétences, il convient de se poser les questions suivantes : - 1 Quelle est l’incidence de telle compétence sur les résultats du travail à effectuer ? Même si toute une série de compétences semblent souhaitables, elles ne sont pas toutes indispensables. 12 - Quelle est l’importance de telle ou telle compétence au regard de la difficulté des tâches à effectuer ? - Quelle est l’incidence de telle ou telle compétence au niveau de l’équipe ? Á l’égard d’intervenants extérieurs (tiers, étudiants, …) ? Au regard des différentes questions posées, se dégagera une catégorisation des compétences entre le volet « indispensables ou essentielles » et le volet « importantes ou déterminantes » ainsi que celles qui semblent moins prégnantes à l’engagement et qui peuvent, à la limite, être acquises au cours de la carrière. Sur base de ce classement, toutes les compétences jugées moins importantes peuvent être oubliées et le socle retenu constituera les compétences requises par l’emploi. Ces deux volets étant traités, il sera indispensable de définir les comportements cibles, à savoir les comportements qui sont adoptés par des personnes ayant un niveau de réponse adéquat au poste. Il faut avoir à l’esprit que si le niveau de qualification est surévalué, le risque sera grand de ne pas avoir de candidats qualifiés au niveau de la sélection et, à l’inverse, si le niveau est défini de manière trop minimaliste, il y aura un « engorgement » de candidats n’ayant pas les compétences nécessaires. Tout réside, en conséquence, dans une démarche raisonnable1. Enfin, il vous sera toujours loisible d’agrémenter l’annonce de vacance de considérations spéciales propres à la fonction vacante (telle expérience dans un domaine particulier, telle accréditation,…). Cette phase d’analyse devra permettre de lister des informations qui correspondent à l’essence de la fonction vacante mais surtout d’envoyer, en tant qu’émetteur, un message complet aux récepteurs que sont les candidats potentiels. Pour faciliter le travail préalable à la rédaction du texte d’annonce, on peut tenter de présenter un tableau synthétique agissant comme « pense-bête », cet outil étant simplement une transposition écrite des éléments essentiels à avoir à l’esprit au niveau rédactionnel et finalisation de l’annonce. 1 Il faut pouvoir obtenir un nombre minimum de candidats pour avoir des éléments de comparaison permettant de faire un choix judicieux. 13 Un projet de grille qui ne vaut que par l’exemplarité qu’elle pourrait représenter pour aider dans cette tâche d’analyse d’emploi est reprise ci-après : Intitulé fonctionnel Coefficient occupation / nombre d’heures Statut Contrat Connaissance du poste - Fonctions - Niveau de responsabilités - Cadre d’activités - Activités principales - Activités secondaires Compétences indispensables: Indispensables Importantes ou ou Essentielles déterminantes Moins Moins importantes ou importantes déterminantes car pouvant être acquises au cours de la carrière - Compétences - Connaissances - Aptitudes Expérience pertinente exigée. Renseignements divers Sur base de cette grille, il est un fait que la rédaction de l’annonce sera facilitée et en totale adéquation avec les exigences postulées. 14 ÉTAPE 2 Il faut procéder à la rédaction de l’offre au départ de l’étape 1 (analyse des besoins) en s’assurant de la conformité à la loi (notion de grade, absence de critère de discrimination…). L’annonce doit être féminisée et ne pas comporter d’expressions ambigües qui laisseraient penser que le poste est sexué (utilisation du masculin pour un poste le plus souvent occupé par un homme ou du féminin pour un poste le plus souvent occupé par une femme). Quelques exemples rédactionnels peuvent être suggérés : - un poste de … - un-e- agent-e- un-e- candidat-e- une directrice – un directeur - Rubrique « Activités » suivie de : soit gestion de … déploiement de … soit gérer… déployer… - … (Le Service du Personnel met en forme les annonces). ÉTAPE 3 Diffusion de l’annonce de la manière la plus large possible ÉTAPE 4 Traitement des candidatures. Préalablement à cette étape, il faut définir les critères de sélection de manière objective afin d’éviter toute discrimination. 15 ÉTAPE 5 Entretien d’embauche. Normalement l’entretien comporte deux volets, le premier relatif aux tests de personnalité (Service du Personnel) et le second, relatif à un entretien devant une commission ad hoc. Le contenu de l’entretien doit être en lien direct avec la mission ou le poste. On doit proscrire des questions sur un état ou projet de grossesse, d’adoption… ÉTAPE 6 Information du ou de la candidat-e. Il est essentiel d’informer le ou la candidat-e de la décision prise. Pour y tendre, il faut impérativement formaliser les critères qui justifient le choix et garder des traces écrites. Il en va de la motivation objective de tout acte posé en GRH. L’université, afin d’asseoir une procédure de recrutement non discriminante et respectueuse de tous les candidats a adopté la charte reprise ci-après (CA n° 603. 18.02.2011) : « Le recrutement est un acte essentiel dans la politique des FUNDP. Afin d’asseoir le principe de la professionnalisation de la pratique de recrutement, il est indispensable de formuler, au départ d’une charte de recrutement, les règles de base déontologiques et méthodologiques devant présider à ce processus en ayant à l’esprit le souci d’efficacité et la garantie de l’équité dans le respect des règlementations en vigueur. Nos engagements Recruter c’est choisir. La phase de recherche des candidatures est essentielle mais elle prend du temps. Il convient en conséquence de se le donner en sachant anticiper l’appel d’offres. 16 Favoriser la mobilité et la promotion est un moyen de fidéliser les collaborateurs dynamiques. Un soin particulier doit être porté à la prise en compte et au traitement des candidatures internes. Si tel est le cas, la Direction du Personnel s’assurera au préalable de la bonne information du responsable hiérarchique du membre du personnel pressenti au cas où la candidature de ce dernier serait retenue. Respect du candidat1 : l’évaluation du candidat requiert écoute et disponibilité. Toute personne associée au recrutement a le devoir de respecter les droits, la dignité et l’intégrité du candidat. Par ailleurs, il est opportun de rappeler que se porter candidat est un acte qui témoigne de la confiance que ce dernier porte à l’Institution. À ce titre, l’attitude durant l’entretien et les tests, les réponses apportées constituent des éléments concourants à l’image de l’Institution. À ce titre, une attention particulière doit y être apportée. Confidentialité : toute personne participant au recrutement est tenue au secret professionnel et à une obligation de réserve. Si des échanges d’informations sont nécessaires avec d’autres personnes (collègues, responsable d’unité,…), ces dernières seront soumises aux mêmes obligations. Toute vérification éventuelle des informations et des références personnelles contenues au sein du CV devra être annoncée au préalable au candidat. Vie privée : toute personne participant au recrutement s’abstient de poser des questions non pertinentes dans le cadre de la procédure de sélection. Toute question doit avoir un lien direct avec la fonction et / ou les connaissances, compétences, motivations, savoir-faire et savoir être nécessaires à l’exercice de la fonction vacante. En application des principes de finalité légitime et de proportionnalité, les questions éventuelles touchant à la vie privée doivent avoir un lien explicite avec les conditions d’exercice de la fonction (exemple : modalités de transport dans le cas du recrutement d’un ingénieur chargé d’assurer des prestations de garde ; aptitudes physiques pour l’engagement d’un candidat devant porter des charges…). Tests : les outils d’évaluation, questionnaires, test concrets…, ne peuvent se réaliser qu’au travers de processus fiables, standardisés et validés par 1 Sens épicène du terme 17 la Direction du Personnel. L’utilisation d’analyses graphologiques, morphologiques où autres sont à exclure. Tout candidat peut refuser de se soumettre aux tests mais il doit être informé qu’il s’expose au risque de voir sa candidature invalidée. Information : tout candidat a le droit d’obtenir un feedback sur les résultats obtenus lors de la procédure de recrutement. Lors de l’entretien, le recruteur est tenu de donner des informations sur le salaire estimé si le candidat le demande. Au même titre, toute information complémentaire à celles contenues dans l’annonce de vacance doit être fournie par la (les) personne(s) participant au recrutement. Modalités pratiques : il est dangereux de se fier à un seul jugement. Tout recrutement doit impliquer au moins 2 personnes, la Direction du Personnel non comprise. Diversité : l’Institution tend à rappeler que sa politique de recrutement est animée de la volonté de diversité avec notamment une volonté forte de varier les âges, les sexes et expériences. Toute sélection fondée sur des motivations non professionnelles (religion, âge, sexe, opinions politiques, origine ethnique, handicap, appartenance syndicale,…) est à proscrire. Le bureau en sa séance du 18/02/2011 (projet de PV du CA 603) a pris attitude à l’égard de cette charte en évoquant des suggestions précises. 18 Utilisation des éléments de l’état civil : usage des civilités et règles d’attribution du nom L’emploi des termes « madame » et « mademoiselle » ne repose sur aucune disposition législative ou réglementaire. L’utilisation de l’une ou l’autre de ces appellations ne constitue pas un élément d’état civil. L’université préconise les règles suivantes : l’emploi de la civilité « madame » doit être privilégié comme l’équivalent de « monsieur » pour les hommes qui ne préjuge pas du statut marital de ces derniers. L’emploi du nom de naissance est privilégié, ce qui évite l’asymétrie de la situation avec les hommes. 19 Glossaire - Discrimination : selon la loi du 10 mai 2007 dite loi égalité femmes – hommes, toute forme de discrimination est interdite. Pour l’application de cette loi, on entend par « relations de travail » : les relations qui incluent entre autres l’emploi, les conditions d’accès à l’emploi, les conditions de travail la réglementation de fin de contrat. - Égalité : principe fondamental selon lequel chaque être humain est investi des mêmes droits et des mêmes obligations que les autres. - Épicène : forme linguistique faisant explicitement référence tant aux hommes qu’aux femmes. - Gender mainstreaming : selon le groupe de spécialistes pour une approche intégrée de l’égalité (EG-S.MS) du Conseil de l’Europe, le gender mainstreaming est « la (ré)organisation, l’amélioration, l’évolution et l’évaluation des processus de prise de décision aux fins d’incorporer la perspective de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines et à tous les niveaux par les acteurs généralement impliqués dans la mise en place des politiques ». - Genre : concept qui se réfère aux différences sociales, culturelles et économiques entre les femmes et les hommes. - Mixité : elle se définit comme « la coexistence des deux sexes dans un espace social »1. La notion de mixité professionnelle fait référence à la possibilité pour les hommes et les femmes, présents sur le lieu de travail, d’avoir accès à une répartition égale de l’emploi et aux évolutions identiques en terme de carrière, d’accès aux postes à responsabilités. 1 Femmes et hommes en Belgique. Statistiques et indicateurs de genre (édition 2006), Bruxelles, Institut pour l’égalité des hommes et des femmes, p. 37. 20