317 P12-16 JERRY LEE LEWIS

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317 P12-16 JERRY LEE LEWIS
JERRY LEE LEWIS
Au
Les aventures extraordinaires de Jerry Lee sur scène
« Live At The Star-Club » est l’un des meilleurs albums de rock’n’roll en public jamais enregistré.
L’un des plus honnêtes aussi et étonnant en même temps. Cette déconstruction et reconstruction
de la musique par Jerry Lee Lewis se suffit à elle-même pour rester dans l’histoire,
sans vaines comparaisons. Restent des détails comme la photo de pochette...
qui n’a pas été prise au Star-Club et le son particulier du piano du Killer ce soir-là, en avril 1964.
P
ratiquer son art reste difficile pour Jerry Lee
Lewis au début de l’année 1964, bien qu’il
soit convaincu qu’aucun autre artiste de
rock’n’roll ne peut faire mieux que lui sur scène.
Là où les autres sont d’excellents compositeurs,
interprètes et stars, Jerry Lee est avant tout un virtuose du piano, et l’art d’un virtuose ne vieillit pas
comme celui d’un chanteur populaire, il demeure
valable à n’importe quelle époque. Pourtant, aux
yeux du public, le Killer est alors encore placé
dans une sorte de purgatoire où il expie non seulement le mariage avec sa cousine Myra Gale
Brown, mais également le manque total de
remords face aux accusations de bigamie et
inceste. Cependant le mariage a perduré et une
probation virtuelle de plus de cinq ans a été ensuivie. Des précédents célèbres pourraient être évoqués, comme le mariage d’Edgar Allan Poe avec
sa jeune cousine Virginia Clemm. Maintenant
Jerry Lee est prêt à prendre le monde par surprise, pour recommencer sa carrière là où elle a été
si rudement interrompue, pour avancer à nouveau
à pas de géant.
DE SUN A SMASH
Jerry Lee Lewis s’est finalement libéré en 1963 du
contrat avec Sam Phillips et Sun. Ses deux
ultimes simples pour le label de Memphis, « Good
Golly Miss Molly »/« I Can’t Trust Me » et « Teenage Letter » (de Big Joe Turner)/« Seasons Of
My Heart » (de Charlie Rich via George Jones),
sont excellents, mais ont été coulés sans laisser
de trace, comme toujours à cause d’un certain
manque d’énergie du côté de la promotion de la
part de Judd Phillips chez Sun. De plus, Sam Phillips a revendu son studio et son label à Shelby
Singleton, pour se consacrer à ses revenus d’actionnaire et de partenaire-fondateur de la chaîne
d’hôtels Holiday Inn. Cruellement, c’est la fin d’une
époque. Avec un nouveau gérant réputé à Las
Vegas, Frank Casone, Jerry Lee Lewis vient de
signer chez Smash, une division de Mercury,
représentée en Europe par Philips. Un contrat de
50000 dollars pour deux albums par an, avec l’assurance d’une solide promotion. Les producteurs
qui s’occupent de lui sont Shelby Singleton et le
guitariste Jerry Kennedy. Avec des résidences de
haut profil au Thunderbird Lounge de Las Vegas
et au club Chez Paree à Chicago, Jerry Lee se
sent régénéré et valorisé. Les artistes qui ont quit12